Child of the Night 1

Partie Une : Devoir


L'an de grâce 1460
Château Draculea, Valachie




« Mon seigneur, vous devez vous marier, et bientôt. »

Stefan savait que le sujet qu'il venait d'aborder n'était guère le bienvenu, mais il était également déterminé à accomplir son devoir.

Seigneur ! Cet homme est aussi entêté qu'un taon en plein été. Le comte Vlad Tepes Draculea, prince et dirigeant de Valachie, abattit son gobelet doré sur la table, le vin rouge clapotant sur le côté et finissant par tacher la nappe de lin riche. Il fronça les sourcils en direction du vieil homme que son père avait, avant sa mort, chargé de le conseiller.

« Pourquoi, Stefan ? Pourquoi devrais-je, redis-le moi. »


Stefan soupira avec lassitude. Le jeune prince était un homme obstiné, autant que son père avant lui. C'était la raison pour laquelle l'ancien Dracul avait placé la plupart du pouvoir entre les mains de Stefan, son fidèle régisseur, avant de mourir et de léguer ses vastes terres à son fils unique. Quand l'heure de la mort de son père arriva, Vlad était déjà habitué à la subtile supervision du régisseur de son père. Il avait fini par apprécier la sagesse du vieil homme et écoutait ses conseils sans avoir l'impression que son autorité était minée ou bien, lorsqu'il était plus jeune, sans avoir l'impression d'être traité comme un enfant inexpérimenté. Néanmoins, le seigneur était plus que réticent à songer à cette affaire jusqu'à récemment. Avec la mort de ses parents, il avait finalement accepté le fait que s'il ne se mariait pas et n'avait aucun héritier, l'héritage des Dracul reviendrait à une branche mineure de la famille. C'était un homme fier et en aucun cas il n'avait l'intention de renoncer au pouvoir acquis par sa famille au cours des générations.


Vlad n'était pas un homme stupide mais il était... indulgent envers lui-même. Il avait évité de se marier pendant bien plus de temps que la plupart des jeunes nobles. Il avait à présent la trentaine, un âge moyen pour son époque, et en refusant de se marier, il n'accomplissait pas son devoir envers sa lignée. Pour autant que Stefan sût, Vlad n'avait engendré aucun enfant, qu'il soit légitime ou bien bâtard, et cela étonnait plutôt Stefan. Le père de Vlad avait été un homme vigoureux et énergique, et bien que Vlad soit loin d'être modéré, Stefan avait remarqué qu'il ne semblait pas partager le même appétit pour les femmes que son père.


Dans sa jeunesse, le père de Vlad avait engendré une douzaine de bâtards. Heureusement, c'étaient uniquement des filles nées de paysannes. Un enfant mâle, même né du mauvais côté des draps, aurait pu un jour poser problème en essayant de voler le trône de son géniteur à son demi-frère, Vlad. Son ancien maître n'avait engendré qu'un seul fils durant toutes ces années de débaûche et lui, Vlad, était le seul héritier légitime de son ancien maître, né d'une noble dame.


Tandis que Stefan approuvait le fait que le prince ne passe pas son temps à courir la gueuse, il était toujours surpris que les jeunes filles du palais semblaient épargnées par les attentions de son maître. Alors que les compagnons de Vlad se distrayaient librement avec les servantes du château, s'engouffrant dans les plaisirs de la chair féminine, Vlad semblait se satisfaire de faire la fête avec ses amis et vassaux favoris, et de leur laisser les filles.

Stefan entendit un soupir de la part de Vlad alors qu'il acquiesçait. Vlad devait se marier et avoir un héritier, voire même plusieurs si possible, étant donné que les enfants mouraient si facilement. Sa propre mère avait porté huit enfants qu'elle avait tous perdus, excepté lui-même.


Stefan poursuivit avec une détermination obstinée afin que son prince entende raison pour le bien de ce pays qu'il aimait.

« Je vous l'ai déjà expliqué, mon seigneur. C'est votre devoir sacré que de perpétuer votre lignée. Les Dracul se sont toujours consacrés au service de notre Sainte Mère l'Église. Ce serait un péché de la priver de plus de gens de votre sang. Et bien que vous soyez aisé, les coffres familiaux auraient bien besoin d'une riche dot. »

L'expression renfrognée de Vlad s'accentua. Mais même cela n'entâcha pas la perfection de son visage. Le prince était un homme d'une beauté frappante. Ses cheveux épais tombaient sur ses épaules en vagues d'un noir brillant et en boucles qui aurait fait l'envie de n'importe quelle fille d'Ève. Ses yeux étaient du bleu cristallin d'un ciel d'hiver, une couleur inhabituelle parmi des gens aux yeux noirs. Son nez finement sculpté et ses pommettes hautes lui donnaient un air raffiné, tout comme son menton marqué d'une fossette et sa mâchoire carrée. Ces traits auraient pu le faire paraître effeminé mais au contraire, ils renforçaient sa pure beauté masculine. Il avait le visage d'un ange — non, peut-être pas d'un ange, sauf s'il était déchû. La bouche n'aurait pas convenu à un être céleste. Elle était beaucoup trop sensuelle et parfois cruelle.


Il était grand, dépassant d'une tête la plupart des hommes, et son corps était fin et musclé grâce à la pratique quotidienne des arts de combat. Ses bras et son dos étaient musculeux dû au maniement de sa lourde épée à double tranchant qu'il utilisait régulièrement pour combattre les hors-la-loi et les fripouilles qui avaient le malheur de s'aventurer sur ses terres pour dépouiller ses gens. Son corps portait des cicatrices, preuves de sa diligence à défendre son royaume. Ses jambes étaient musclées à force de chevaucher en équilibre sur son cheval de guerre durant les batailles, dirigeant l'animal uniquement par la pression de ses cuisses puissantes. Ses mains étaient calleuses après avoir tenu de nombreuses armes durant des heures et des heures d'entraînement ; ses doigts étaient endurcis après des heures de tirs à l'arc.

À tout bien considérer, Stefan trouvait que son maître était le genre d'homme qui pouvait conduire même la meilleure des femmes (pauvres et faibles créatures qu'elles étaient) à la tentation, et pourtant il n'en abusait pas. Et il n'était toujours pas marié à un âge où beaucoup d'hommes attendaient déjà leur premier petit-enfant. C'était inacceptable, se chagrinait Stefan.


Draculea grommela.

« Alors tu veux m'attacher à une vache, qu'elle me produise plusieurs génisses que nous pourrons un jour vendre au plus offrant, et au moins un veau, voire deux ou trois de préférence, afin de m'assurer d'avoir un hériter de réserve plutôt que de miser tout sur un seul veau qui pourrait ne pas survivre à une enfance périlleuse, tout ça pour perpétuer ma lignée ? Et tant qu'à faire, je dois choisir une vache avec un bon pédigree qui me donnera un lait riche et crémeux ? »

Stefan soupira.

« Le mariage est l'état naturel de l'homme, mon seigneur. Vous offensez Dieu Lui-même en méprisant le mariage, puisque vous n'êtes pas entré dans les Ordres. La Bible nous enjoint d'être fructueux et de nous multiplier. Je ne comprends pas votre réticence, mais cela ne vous attachera pas. Vous savez aussi bien que moi comment un mariage arrangé se déroule dans la noblesse. J'hésite à évoquer vos parents comme parfait exemple. »


Oui, les parents de Vlad avaient était la preuve certaine qu'un mariage ne liait pas nécessairement un homme à son épouse, sinon en termes légaux. Durant des années après sa naissance, son père avait tenté (pour le plus grand malheur de sa mère) d'entendrer d'autres enfants qui porteraient le nom de Draculea, malgré son dégoût d'avoir à enfoncer régulièrement son membre dans une épouse hystérique et en pleurs, allongée raide comme un piquet, sans aucun résultat ou plaisir. Ses parents s'étaient finalement éloignés l'un de l'autre, chacun dans une aile différente du palais. Bien qu'ils partageaient la même demeure, ils auraient tout aussi bien pu vivre dans des mondes séparés, au vu de leurs interactions.


Sa mère avait été élevée dans un couvent, comme le voulait la coutume pour la plupart des femmes de haute naissance, et n'avait jamais connu les hommes avant d'être présentée à son père le jour de leur mariage. Cette simple nuit ensuite l'avait convaincue qu'elle voulait avoir affaire le moins possible avec les hommes. Malheureusement, cela incluait aussi le fils qu'elle porta presque neuf mois après le jour où elle fut douloureusement, brutalement et impitoyablement déflorée par son époux qui se montra loin d'être tendre.


Dans l'univers de sa mère, il y avait ses dames de compagnies, son jardin et ses travaux d'aiguilles. Quand il était petit, il ne la voyait que de temps en temps, et seulement pendant de brefs moments. Occasionnellement, elle lui caressait les cheveux et le questionnait vaguement sur ses leçons et son entraînement. Ces rencontres s'espacèrent puis finirent par s'arrêter totalement lorsqu'il atteignit l'adolescence et commença à ressembler physiquement à un homme. Lorsque sa mère succomba finalement à une fièvre, cela faisait presque un an qu'il ne l'avait pas vue, bien qu'ils vivaient dans le même château.


Vlad avait grandi dans le monde de son père, en la rude compagnie de son père, des amis de son père et des soldats et serviteurs de son père — un monde d'hommes, où les seules femmes étaient les rares servantes et le flot régulier de prostituées qui allaient et venaient fréquemment dans l'aile du palais où résidait son père.

Oh, il y avait bien d'autres femmes, les intouchables, les épouses, les filles et les sœurs des nobles qui vivaient dans les palais voisins, mais de telles femmes ne rendaient guère visite au prince à cause de la lie qui vivait au palais. C'était un fait que partout où il y avait des hommes qui suivaient la voie de la guerre, il y avait des femmes de petite vertu pour satisfaire leurs besoins physiques. Le château Dracul avait bien plus que son lot de femmes de mauvaise vie.


Vlad avait bien sûr testé les charmes des gentes dames de la cour aussi bien que des catins, discrètement lorsque des épouses de nobles en déplacement étaient concernés, plus vigoureusement lorsqu'ils s'agissait de femmes qui suivaient les soldats, bien que dans chaque cas il ne se soit pas montré trop régulier ni trop enthousiaste. C'était seulement pour démontrer ses prouesses sexuelles à ses amis et ses compagnons d'armes. Son père l'avait poussé dans le lit d'une catin voluptueuse alors qu'il avait quatorze ans et il s'en était bien sorti. Cela avait été une expérience moyennement plaisante et il l'avait réitérée de temps en temps mais il avait trouvé le vrai plaisir sexuel ailleurs.


Pourtant... un fils. Oui, il aimerait bien avoir un fils, un enfant qu'il pourrait élever et éduquer dans la plus pure tradition des hommes de la famille Draculea. Avec un sourire ironique, il regarda son régisseur solennel et lui donna la réponse qu'il souhaitait :

« Très bien, Stefan. J'accepte ta requête. Je vais me marier. »

Le visage de Stefan s'illumina de soulagement.

« Excellent, mon seigneur. »

Tel un magicien, Stefan présenta une liste d'épouses potentielles convenables pour son maître.

« Sire, si vous voulez bien jeter un coup d'œil à cette liste, voici de nombreuses nobles dames qui conviendraient parfaitement pour épouser un Draculea. Elles sont toutes adorables, jeunes et malléables, et toutes ont une dot impressionnante. N'importe laquelle d'entre elles vous donnera pleine satisfaction. »

À ces mots, Vlad faillit s'esclaffer. Mon ami, je doute vraiment qu'il existe une seule femme qui puisse me satisfaire. Il prit un longue gorgée de vin afin d'effacer ce sentiment de réticence qui avait surgi en lui à l'idée de devoir coucher avec son épouse toutes les nuits jusqu'à ce qu'elle conçoive.


« Dois-je arranger une visite de leur part pour que vous puissiez faire votre choix, ou bien... »

Stefan marqua une pause, bien conscient du fait que son maître se désintéressait complètement des modalités.

« Dois-je seulement en choisir une au hasard ? »

Vlad haussa les épaules, sirotant à nouveau du vin.

« Oh, peu m'importe laquelle ce sera, du moment qu'elle n'était pas trop horriblement laide ou bien d'un caractère vénimeux. Jeune, je suppose, puisque tu veux des héritiers, et bien sûr de sang noble. Une excellente lignée, une riche dot, et une femme aussi fertile que possible, c'est tout ce qu'il me faut. Tu as des suggestions ?

– En fait, oui. Il y a une candidate potentielle que j'aimerais soumettre à votre approbation. »


Vlad roula des yeux.

« Et qui serait cette merveille ?

– Elizabeta Varga, fille d'Ernestu Varga, le seigneur d'un fief lointaint, mais prospère. Bien sûr, ils n'ont pas l'histoire illustre de votre propre famille, mon seigneur, mais ils sont bien nobles.

– Hm. Et quelles vertus possède cette femme qui la rendent digne du nom de Draculea ?

– À part les fières origines de sa famille, son père offre presque deux cents ares d'une riche terre cultivable, une dot de trois cents pièces d'or, une garde-robe complète, cinq chevaux de race, et une partie des serviteurs de sa propre maison pour la servir dans sa nouvelle demeure.

– Bon, ses biens matériels sont acceptables. Qu'en est-il d'elle ? De sa personnalité ?

– On dit qu'elle est très belle, mon seigneur. Elle a juste dix-huit ans, encore tout le temps d'enfanter. Son père vient d'une famille de six enfants. Quant à sa mère, c'est une famille de huit, et elle-même a cinq frères et sœurs, une lignée très fertile par conséquent. Quant à son tempérament, je ne peux pas dire. Je sais qu'elle peut lire et écrire, chose assez rare pour une femme, et je ne sais pas vraiment si elle est tout à fait pieuse. Dans ce cas, cependant, je crois que cela n'est pas bien grave.

– Donc tu penses que je devrais l'épouser ?

– Je pense que vous devriez soigneusement y songer, mon seigneur. »


Vlad vida le reste de son vin.

« Étant donné que je ne tolérerai guère un défilé de pies voleuses, je suppose que tu ferais mieux d'organiser une visite au palais de son père, afin de voir si je peux la tolérer. Son père serait disposé à cette union ? »

Stefan s'inclina.

« Son père serait plus que disposé. Elle est la plus jeune de sa progéniture. Les autres sont déjà installés et il souhaite pousser son dernier rejeton hors du nid. On raconte qu'il veut installer sa maîtresse au palais.

– Écris-lui alors, Stefan. 'Le plus tôt que vous souhaitez.... Vous demande l'hospitalité...' »

Il agita sa main d'un air las, lui ordonnant de poursuivre.

« Tu sais, les courtoisies habituelles. »

Stefan s'inclina à nouveau.

« J'espère que vous n'en prendrez pas ombrage, mon seigneur, mais j'ai déjà envoyé un message au seigneur Varga. Il sera enchanté de vous recevoir, vous et n'importe quelle suite que vous aurez amenée. Je suggère que nous partions dans deux ou trois jours, et nous pourrons être chez lui dans moins d'une semaine. »


Vlad s'arrêta alors qu'il se versait plus de vin.

« Chien ! gronda-t-il. Et depuis quand tu as prévu tout ça ? »

Stefan se contenta de sourire. Le prince poursuivit :

« Judas, tu es vraiment un sournois. Très bien, commence les préparatifs.

– Tout de suite, mon seigneur. »

Alors qu'il partait, Vlad l'appela :

« Et Stefan, envoie l'un des valets pour me servir ; j'ai laissé Simion prendre sa nuit.

– Un en particulier, mon seigneur ? »

Il fit un geste vague de la main en sirotant.

« Aucune importance. »

Stefan partit. Quelques minutes plus tard, un homme robuste portant la livrée des serviteurs du prince entra dans la pièce. Il s'arrêta à la porte, tête baissée, et attendit que son seigneur remarque sa présence et lui donne ses instructions.


Vlad le regarda d'un air absent en remarquant les membres solides et l'apparence propre. Il semblait un peu familier.

« Ferme la porte et viens ici. »

L'homme obéit et vint se tenir devant la table où Vlad était assis.

« Non, non. Ici, près de moi. »

L'homme contourna la table. Le prince tourna sur sa chaise pour lui faire face et il l'étudia à nouveau.

« Je te connais.

– Je suis Dmitri, mon seigneur. M'seigneur a déjà pu apprécier mes services plusieurs fois.

– Oui, je me souviens maintenant. »

Une bonne peau, des cheveux propres, toutes ses dents. Il fera l'affaire.


Draculea joua avec les cordes de ses braies pour les ouvrir. Il en sortit son sexe. Il était à moitié dur mais cela allait rapidement devenir une érection totale.

« J'ai encore besoin de tes services, Dmitri. »

Sans un mot, Dmitri se mit à genoux devant l'autre homme. Il s'avança et commença à lécher le gland rouge et gonflé de son maître, puis il le prit dans sa bouche et le suça gentiment en écoutant les grognements approbateurs tout en sentant une bouffée de son propre plaisir. S'installant, il commença à servir le prince Vlad Tepes Draculea d'une façon qui ne serait jamais arrivée à son illustre père.







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