Child of the Night 16

Partie Seize : Tranquillisant


L'an de grâce 1460

Château Varga, Roumanie
Chambre de Simion



Simion retourna voir Nicolae dans l'après-midi pour s'assurer qu'il allait bien, ne quittant ensuite le jeune homme qu'avec une grande réticence. Mais il devait aider Draculea à s'habiller pour le souper et le servir à table. Il n'aimait pas vraiment laisser Nicolae seul trop longtemps : le jeune homme était bien trop calme et trop docile à son goût. Il s'était attendu à des questions sur son seigneur, la curiosité naturelle d'un jeune homme pour son nouvel amant mais Nicolae était plus replié sur lui-même que curieux au sujet de la suite des événements avec l'invité royal de son patron. Il ne donna même pas à Simion la moindre indication sur ce qui se passait dans son esprit.


Le jeune homme parlait à peine. Il avait son rosaire, qui pendait à sa ceinture, et il égrenait les perles sans arrêt, ses lèvres remuant en silence. Quand ses yeux étaient clos en signe de concentration, le flot régulier de murmures vacillait alors. Les sourcils bruns se fronçaient alors de désarroi. Les yeux bruns s'ouvraient ensuite pour refléter sa frustration, puis ils se refermaient à nouveau en signe de résignation, et la litanie pouvait reprendre.

Il semblerait que tu aies du mal à te concentrer sur tes dévotions, mon garçon, songea Simion. Je devine que c'est le fait de penser à mon seigneur qui détourne ton attention du chemin spirituel.

Quand Simion partit, Nicolae se leva prudemment et s'habilla, enfilant sa bure, se sentant plus en sécurité en la portant, alors même que le contact du tissu sur son dos blessé et l'arrière de ses jambes était douloureux. Il regarda les sous-vêtements pliés soigneusement au pied du lit, si blancs maintenant sans les taches de sang grâce à Simion, se demandant s'il allait les porter ou pas. Il se sentait un peu mieux mais, en fait, son sentiment de mieux était plus émotionnel que physique. Il se sentait plus en sécurité rien qu'en sachant qu'il était temporairement à l'abri des coups de son patron, mais son derrière et ses jambes étaient encore un peu trop sensibles pour qu'il puisse vouloir que le moindre vêtement frotte contre eux. Il pressa les sous-vêtements de soie contre lui. Une fois qu'il eut ce maigre signe de modestie, il songea à retourner dans sa propre chambre ou la bibliothèque, mais Simion lui avait dit de rester ici. Vlad avait ordonné qu'il reste là, dans la chambre de Simion.

« Ton père a été prévenu, mon garçon, mais ce serait préférable pour toi de rester hors de son chemin autant que possible. »


Nicolae frémit. Oui, c'était sage. Il se souvenait en grande partie de ce qui s'était passé la veille et cela l'avait terrifié. Le seigneur Varga ne lui avait jamais témoigné un intérêt charnel auparavant. Nicolae n'avait jamais songé que ce pourrait arriver et l'idée de cette menace était à présent terrifiante.

Nicolae savait que son père était un débauché. Le château était petit. On pouvait y garder un secret mais il fallait y travailler diligemment. C'était un fait bien connu que le seigneur Varga ne pouvait pas conserver des pages bien nés ou des écuyers à cause de ses propensions. Les serviteurs moins bien nés, hommes comme femmes, ne pouvaient pas y réchapper. La plupart, si ce n'était tous, avaient été culbutés à un moment ou à un autre dans le lit de son maître, mais Nicolae ne s'était jamais attendu à ce que le seigneur Varga tombe si bas pour courir derrière son propre sang. Il ne l'avait jamais fait avec ses propres enfants légitimes. Une marque, je suppose, qui prouve à quel point il se sent proche de moi, son unique bâtard, songea amèrement Nicolae.

Il faisait à nouveau les cent pas lentement et prudemment, tâchant d'éviter que le tissu rugueux de sa bure n'effleure son dos alors qu'il marchait, lorsque la porte s'ouvrit. Simion fronça les sourcils en voyant le jeune homme sursauter et se hâter de reculer de plusieurs pas lorsqu'il entra avec un plateau dans les mains. Il contenait une assiette de nourriture riche et un verre de vin.

Draculea arriva juste derrière lui. Nicolae se figea en présence de l'autre homme, sentant une vague de froid puis de chaleur submerger son corps. Draculea l'observa, sa bouche sensuelle s'étirant en un sourire tandis qu'il plaisantait :

« Bon, je suppose que je ne pouvais pas te garder nu éternellement, bien que cette pensée soit tentante. »


Il désigna la bure brune que Nicolae portait. Tandis que Simion posait le plateau sur la petite table près de lit, il ordonna :

« Simion, cette guenille brune que porte Nicolae m'offense. Trouve quelque chose de mieux pour lui demain, veux-tu ? Sans aucun doute, un serviteur de plus haut rang ou un noble aura quelque chose qu'il donnera de plein gré. »

Il accentua les mots 'de plein gré' et Simion sourit avec amusement. Il savait que personne au palais n'irait refuser à Draculea ce qu'il souhaitait.

Draculea s'approcha de Nicolae et caressa le bras du jeune homme en murmurant :

« On va se débrouiller avec ça pendant un moment, mon bichon. Bientôt, je t'habillerai mieux que ça. »


Nicolae baissa les yeux au sol.

« Domn, je ne pourrai pas vous rembourser.

– Peut-être pas avec des pièces. Mais il y a d'autres façons de me récompenser, mon doux. »

Il regarda Simion.

« De l'eau chaude, je pense, Simion, puis tu pourras partir. Je te fais confiance pour nous réveiller à temps demain matin. »

Simion s'inclina puis quitta la chambre, et Vlad ramena son attention sur Nicolae.

« As-tu bien dormi aujourd'hui, mon bichon ? »

Nicolae hocha la tête.

« Tu étais très épuisé après ton épreuve et je... »

Il caressa la joue du garçon.

« J'ai bien peur de ne pas t'avoir aidé la nuit dernière. Je suis désolé si je t'ai encore plus fatigué mais tu étais plutôt irrésistible.

– Maria Ta... » murmura Nicolae.


Il se détourna de Draculea, se pressant contre la pierre rude du mur comme s'il essayait de le traverser tel un pâle fantôme.

« Qu'y a-t-il, mon petit ? »

Il sentit les larges mains sur ses épaules puis caressant gentiment son dos.

« Tu te fais du mal. Pourquoi ? J'ai tant essayé de ne pas te blesser. Je t'ai fait du mal, Nicu ? »

Nicolae secoua la tête d'un air hébété.

« Oh, Domn. »

Il déglutit.

« Je croyais m'être débarrassé de ces mauvais besoins. Mais il fallut à peine un peu de brandy pour que le Diable me reprenne. »

Draculea se déplaça derrière lui et Nicolae retint son souffle en sentant le grand corps se presser légèrement contre le sien.

« Non, Nicolae. Ne blâme pas les liqueurs ou le diable. Tu peux si tu le souhaites blâmer le Fils du Diable. Je sais que certains m'appellent ainsi, quoique jamais en face de moi. »


Il soupira et Nicolae le sentir nicher sa tête dans le creux de son cou. Cela le fit frissonner. Draculea murmura contre sa peau :

« Il faut que tu me pardonnes, Nicolae. Je n'aurais pas dû te prendre si tôt alors que tu étais à moitié réveillé et seulement à moitié en mesure d'apprécier. Mais j'ai fait de mon mieux pour te faire plaisir, mon bichon. »

Ses lèvres effleurèrent le côté de la gorge de Nicolae, se posant à l'endroit où son pouls battait fortement sous la peau.

« Je pense y être parvenu. Ta semence était chaude et délicieuse, ta chair douce. »

Simion revint avec un grand pichet d'eau chaude. Il ne fut pas surpris par ce qu'il découvrit : il s'était attendu à ce que son maître commence à séduire le jeune homme le plus rapidement possible, et il ne s'était pas trompé. Le prince sembla à peine remarquer son entrée. Nicolae lui lança un regard dans une supplique silencieuse, mais Simion secoua simplement la tête. C'est ta situation à présent, mon garçon. Tu peux l'apprécier, si tu te le permets. Il partit sans un bruit.


Draculea se pressait un peu plus contre lui, calant doucement ses reins contre le coussin des fesses de Nicolae. Le jeune homme tenta finalement de se libérer.

« Je vous en prie, Domn. »

Draculea recula un peu.

« Je suis désolé, mon enfant. Pendant un moment, j'ai oublié que tu étais blessé. »

Il caressa légèrement les fesses de Nicolae.

« Ça te fait encore mal ? »

Nicolae recula à ce contact.

« Je... Un peu. Mais ce n'est pas ça. Domn, vous... vous ne devez pas. »

Draculea ignora ses protestations. Il s'assit sur le bord du lit et retira ses bottes, puis il souleva ses longues jambes et posa le plateau sur ses genoux. Tapotant le matelas, il fit :

« Viens. Assieds-toi et mange. »

Quand le garçon hésita anxieusement, il fit patiemment :

« Nicolae, si je dois te l'ordonner, je le ferai, mais ça me ferait grandement plaisir si tu pouvais m'obéir sans ordre. »


Après un autre moment d'hésitation, Nicolae alla s'asseoir sur le lit près de Draculea. Il essaya de rester sur le bord mais cela ne lui fut pas permis.

« Tu vas tomber, mon garçon. Viens plus près. »

Draculea mit son bras droit autour des épaules de Nicolae et l'attira contre lui, s'allongeant jusqu'à ce qu'ils soient adossés contre le mur.

« Peux-tu rester assis comme ça un moment sans avoir mal ?

– Oui, Maria Ta.

– Bien. Maintenant... »

Il indiqua le plateau.

« J'ai fait en sorte que ce soit pris sur la nourriture préparée pour ma table. »

Il caressa la joue de Nicolae.

« Seulement ce qu'il y a de mieux pour toi, mon bichon.

– Merci, Domn, » murmura-t-il.


Draculea prit un morceau savoureux de viande et le souleva jusqu'aux lèvres de Nicolae.

« Remercie-moi en mangeant bien. Simion a dit qu'il a dû te forcer un peu cet après-midi. »

Nicolae détourna légèrement la tête.

« Domn, je peux me nourrir tout seul. Je ne suis pas un enfant.

– Oh, Nicolae, comme tu as tort. Tu es un enfant sur de nombreux points. »

Draculea posa sa main sur les doux cheveux noirs et tourna Nicolae vers lui.

« Tu ne vas pas me priver de ce plaisir, Nicu. »

Sa voix et son toucher étaient gentils mais ses yeux disaient qu'il obtiendrait ce qu'il voulait.

Nicolae ouvrit la bouche et Draculea y plongea le petit morceau puis en choisit un autre tandis que le jeune homme mâchait. À vrai dire, Vlad se surprenait un peu. Oh, il était en général soucieux de ses amants, veillant à ce que ses serviteurs les mettent à l'aise et s'occupent d'eux. Mais Nicolae était le premier dont il avait envie de s'occuper personnellement.


Draculea passa de plaisants moments à nourrir le jeune homme. Alors que le repas suivait son cours et que l'assiette se vidait peu à peu, ses doigts commencèrent à rester contre la bouche de Nicolae après lui avoir donné à manger.

Le dernier plat était un petit gâteau imbibé de miel et sentant délicieusement la fleur d'oranger. Vlad le coupa en petits morceaux et nourrit à nouveau Nicolae. Cette fois, le jeune homme accepta avec enthousiasme et Draculea sourit.

« Oui, tu aimes le sucré, pas vrai ? »

Quand le garçon rougit, il ajouta :

« Il n'y a pas de honte à avoir, Nicolae. Tes goûts ne sont pas si grossiers que tu sembles le croire. »


Quand la dernière miette fut partie, Nicolae se rassit avec un soupir satisfait, léchant les traces de miel de ses lèvres. Draculea l'observa, ses yeux luisant presque. Nicolae fut surpris lorsque Draculea posa à nouveau sa main sur la bouche du garçon. Il pressa ses doigts contre les lèvres de Nicolae et le garçon sentit les taches collantes dessus.

« Tu me nettoies ? »

Nicolae fixa le prince, écarquillant les yeux. Vlad fit courir un doigt légèrement rude sur la délicate lèvre inférieure du jeune homme. Quand il reprit, son ton était doux mais ferme.

« Nettoie-moi, Nicolae. »

Avec hésitation, Nicolae tira la langue puis lécha le sucre. Draculea observa la langue chaude et rose du garçon glisser sur ses doigts, nettoyant les derniers vestiges du dessert. En léchant, Nicolae ferma à moitié les yeux. Quand les doigts se pressèrent, glissant dans sa bouche, il ne recula pas ou ne protesta pas. Fermant complètement les yeux, il suça doucement.


Quand il retira ses doigts, Draculea saisit le menton de Nicolae, faisant courir son pouce sur sa lèvre inférieure charnue et sensuelle qui le tentait tant.

« Tu as soif, Nicu ? »

Il présenta le verre. Nicolae se mordit la lèvre, la rendant inconsciemment encore plus enflée et d'un rouge séduisant.

« Je ne bois pas de vin, Domn.

– Non ? Ce n'est pourtant pas fort, Nicolae. »

Il fronça délicatement le nez avec gêne, et avoua :

« Ce n'est pas tant ça. Je n'aime pas le goût. »

Draculea sourit.

« Je pense que je peux t'apprendre à en apprécier le goût. »

Draculea prit une gorgée de vin puis se pencha par-dessus Nicolae pour poser le verre sur la table. Il resta penché sur le jeune homme et, après un bref moment d'hésitation, pressa sa bouche contre celle de Nicolae. Le jeune homme ouvrit la bouche pour protester et Vlad laissa le vin couler de sa bouche à celle de Nicolae. Ce dernier goûta l'acidité du vin mêlée au miel qu'il avait mangé. Puis il y eut le goût du prince lui-même tandis que la langue de Draculea plongeait dans la bouche de Nicolae.


Le jeune homme gémit du plus profond de sa gorge. Draculea se redressa un moment.

« Une seconde, mon bichon. Laisse-moi écarter ça. »

Il posa le plateau à terre puis saisit à nouveau Nicolae. Nicolae murmura désespérément :

« Maria Ta, je vous en prie, ne faites pas ça. »

Vlad soupira en pressant son front contre celui du jeune homme.

« Nicolae, tu ne vas pas lutter contre moi, n'est-ce pas ? Je ne veux pas te faire de mal, je veux seulement nous donner du plaisir à tous les deux. »

Sa main se posa sur le col de la bure de Nicolae et ses doigts glissèrent dans le creux de sa clavicule. Il baissa la tête et lécha le petit endroit sensible.


Nicolae ferma les yeux, se sentant impuissant. La chaleur venait à nouveau en dépit de sa peur et de sa honte.

« Il y a tellement d'autres personnes qui vous serviraient avec joie...

– Ce n'est pas ce que je veux, mon doux Nicu. »

Draculea bougea, se mettant à cheval sur les cuisses de Nicolae. Il prit la main du garçon et la pressa contre le devant de son pantalon, sur le renflement qui naissait là.

« C'est pour toi, Nicu. Tu es tout ce que je veux. »

Nicolae détourna les yeux et sa voix était sombre.

« Pour le moment, Domn. Mais bientôt, vous trouverez quelqu'un d'autre qui vous tentera encore plus, et je serai oublié. »

Mais je ne vous oublierai jamais, ainsi que ce que nous faisons ensemble ici, Maria Ta, jamais, songea-t'il, complétant ses paroles en pensée.


Le chagrin dans la voix du jeune homme stoppa net Draculea. Pendant un moment, il fut surpris puis presque en colère. Mais cela disparut vite lorsqu'il vit le visage pâle de Nicolae et ses yeux baissés. Oui, que pourrait-il penser d'autre ? Quand quelqu'un de la royauté fait des avances à quelqu'un d'à peine mieux loti qu'un serf, il ne peut que penser que c'est une passade. Un amusement.

Le problème était que Draculea lui-même ne savait pas ce qu'il ressentait envers le jeune homme aux cheveux noirs. Il savait qu'il désirait Nicolae encore plus que n'importe qui d'autre, c'était certain. Il se sentait aussi très protecteur envers le jeune homme. En jurant de tuer Varga pour ce qu'il avait fait et ce qu'il avait failli faire à ce jeune homme, il s'était rendu compte qu'il ne s'était encore jamais senti aussi protecteur ou concerné par une seule des personnes avec qui il avait badiné dans le temps.


Il voulait aussi prendre soin de Nicolae. Il avait une petite idée d'à quel point la vie du jeune homme avait été dure et privée de confort et il voulait faire des choses pour Nicolae, lui donner des choses. Il voulait le voir vêtu de doux habits, lui donner de la riche nourriture. Il voulait voir ses yeux s'illuminer à la vue de la grande bibliothèque du Château Draculea. Il voulait passer de longs moments à observer la gracieuse main du jeune homme bouger, transcrivant la sagesse des grands hommes. Peut-être encore plus que tout, il voulait pouvoir se réveiller et trouver Nicolae dans ses bras, paisible et en sécurité, et lui appartenant totalement.

Ce n'étaient pas des impulsions dont Vlad était coutumier. Au cours des années, il avait pris un grand nombre d'hommes et de femmes dans son lit. Il les avait tous appréciés, avait eu un faible pour beaucoup d'entre eux, mais il n'y avait jamais eu quelqu'un comme Nicu. Comment le jeune homme avait-il pu se glisser aussi vite dans son cœur ?


Draculea se rassit sur le lit, enlaçant une fois de plus Nicolae.

« Je vais trop vite pour toi, n'est-ce pas, mon petit ? C'est dur pour moi. Je n'ai pas l'habitude de quelqu'un d'aussi innocent et tendre. J'ai été contrôlé par ma chair pendant si longtemps que ce n'est pas facile pour moi de me retenir, Nicolae. Dans ce cas... »

Il posa son menton sur la tête du jeune homme.

« Je dois y aller lentement. Très bien. Tout ce que je te demande ce soir, c'est de me laisser te tenir dans mes bras. Tu peux faire ça, mon garçon ? »

Timidement, Nicolae hocha la tête.

« Je... j'aimerais ça.

– Laisse-moi éteindre la lumière. »

Draculea se leva du lit et moucha la lampe, puis il commença à enlever ses vêtements. Nicolae fit :

« Domn, vous avez dit...

– Je ne dors pas habillé, mon garçon. Ce n'est pas sain. Tu ne devrais pas non plus. Enlève-moi ce haillon. N'aie pas peur. Je vais... me retenir. »


Nicolae souleva la bure par-dessus la tête, la laissant tomber à terre. Il rougit même s'il savait que Draculea ne pouvait pas le voir dans le noir. Le prince grimpa dans le lit à côté de lui et le tint dans ses bras. Nicolae se tourna vers lui, levant maladroitement un bras sur la large poitrine de l'autre homme, et Draculea soupira.

Tandis qu'il reposait dans le noir, Draculea songea : Bon, je suis soit fou, soit idiot. J'ai le garçon dans mes bras et je ne fais rien. En fait, Vlad était à moitié excité juste à cause de la proximité de Nicolae. Mais il était bien déterminé à ne rien faire qui pourrait éloigner le jeune homme de lui, pas cette nuit.


Il somnolait presque lorsqu'il sentit qu'on le touchait. C'était si léger au départ qu'il crut que cela faisait partie du rêve qu'il aurait cette nuit. Puis il se rendit compte que c'était Nicolae qui frottait sa joue contre son torse. La peau du jeune homme n'était pas aussi douce que celle d'une fille. Il y avait la première rugosité d'une barbe, juste assez pour stimuler. Vlad se tint tranquille. C'était la première caresse que Nicolae lui offrait volontairement et il avait peur de répondre, de crainte que le garçon ne redevienne timide.


Nicolae savait à peine ce qu'il faisait. Il savait seulement que Draculea s'était arrêté cette fois lorsqu'il avait protesté et il était reconnaissant de cette considération. Et c'était si bon d'être tenu ainsi, presque comme si quelqu'un l'aimait vraiment. Il voulait seulement montrer qu'il appréciait la gentillesse du prince et sa compréhension. C'était un geste si simple ; il ne s'était pas attendu à y réagir lui-même de cette manière.

Les poils crépus du torse de Draculea le chatouillèrent et il sourit dans le noir, puis reprit son geste. Le prince était si solide, si chaud et si vivant. Nicolae finit par frotter son visage contre la large poitrine, écoutant le battement de cœur si proche qui s'accélérait peu à peu.


Les baisers étaient des gages de respect, pas vrai ? De respect et de gratitude. Nicolae plaça un humble baiser sur la poitrine du prince. Puis un autre sembla approprié. Et encore un, et...

Les lèvres de Nicolae effleurèrent un petit sommet dur et il s'arrêta. L'homme qui le tenait grogna et Nicolae répondit aussitôt en l'apaisant, ainsi il répéta le baiser, adoucissant ses lèvres contre le morceau de chair érigé. Draculea remua, grognant à nouveau. Ce n'était pas suffisant ? Mais quoi d'autre... ?

Bien sûr. Il avait vu des animaux soigner une patte enflée et douloureuse, et il savait quoi faire ensuite. Il lécha avec soin, enroulant sa langue autour du point érigé.


La voix de Draculea était rauque dans les ténèbres.

« Jésus, Nicolae. Tu essaies de me rendre fou ? J'ai promis de ne pas te prendre ce soir. »

Nicolae alla enfouir sa tête dans le cou de Draculea, contrit.

« Je suis désolé, Domn. Vous avez été si bon envers moi. Je voulais juste soigner votre blessure. »

À présent le prince était perplexe.

« Ma blessure ? »

Il haleta lorsque Nicolae prit son mamelon entre ses doigts.

« Vous voyez ? »

Sa main libre caressait le torse de Draculea et elle passa sur l'autre mamelon, s'arrêtant sur le bourgeon dur.

« Oh, et ici aussi. Enflé, Maria Ta. »

Il fut surpris de sentir et entendre le doux grondement du rire de Vlad.

« Vous ne devez pas vous moquer de la maladie, Domn ! Dois-je appeler Simion ? Il me semble assez expert en soin. »


Draculea se ressuya les yeux.

« Oui, mon garçon, c'est le genre de blessure que Simion sait plutôt bien soigner et il l'a fait pour moi de nombreuses fois. Oh, Nicu, et tu dis que tu n'es pas un enfant !

– Je voulais seulement vous aider. Je suis désolé de me montrer stupide.

– Non, mon cœur. Pas stupide. Seulement très jeune et très nouveau dans tout ça. Je n'ai rien qui cloche, Nicolae. C'est une sorte d'enflure très plaisante. »

Nicolae se tortilla en sentant la main de Draculea se mettre en quête le long de son torse.

« Là. »

Le prince prit la main de Nicolae et la guida vers sa propre poitrine lisse.

« Sens. »


Nicolae découvrit que ses propres mamelons étaient aussi enflés et tendus que ceux du prince. Quand il les toucha, il y eut une vague acérée de plaisir qui balaya tout son corps, jusqu'à son aine. Pas étonnant que le prince avait gémi.

« Oh... »

Les yeux de Draculea s'étaient habitués à l'obscurité. Sa vision de nuit était excellente et il pouvait juste voir le jeune homme. Il y avait une expression de pur émerveillement sur son visage tandis que ses longs doigts pinçaient légèrement les pointes dures de ses mamelons. Vlad sentit son sexe durcir en voyant le jeune homme se donner du plaisir. Il baissa la main et se toucha, caressant fermement sa longueur.

Nicolae avait besoin qu'on lui montre qu'il n'y avait pas de mal et pas de honte dans le plaisir physique, qu'il pouvait satisfaire ses désirs sans craindre les feux de l'enfer.


Vlad baissa les yeux du torse de Nicolae. Le membre épais et pâle commençait à émerger du nids de boucles noires qui reposaient là. Draculea se lécha les lèvres, se souvenant du fluide qu'il en avait tiré la nuit dernière, puis du giclement chaud. Mais il ne tendit pas la main vers le sexe tentant. Il guida plutôt gentiment la main de Nicolae vers le bas du corps du jeune homme, la pressant contre la chair chaude et enflée.

Nicolae gémit doucement et Vlad devint encore plus dur, presque de pierre. Il continua à se masturber tandis que Nicolae se caressait maladroitement. Il n'avait encore jamais fait ça. Vlad s'émerveilla. Il ne sais pas comment se toucher pour se donner le plus grand plaisir.

« Plus fort, Nicu, murmura-t-il. C'est très bien. Tu le sauras si tu y vas trop fort, mais ce sera tellement mieux si tu tiens plus fermement. »


Le jeune homme serra son sexe en guise d'expérience et rua soudain ses hanches, se jetant sur sa prise avec un petit grognement. Draculea eut un légère rire.

« Tu vois ? Touche la tête, Nicu. Trouve le liquide que tu as produit et utilise-le. Ta main glissera. »

Nicolae suivit la suggestion, étalant le liquide pré-éjaculatoire sur sa chair tendue. Sa main glissa plus aisément et il roucoula, ce qui donna envie à Draculea de le retourner sur son ventre et de le violer. Mais il ne le fit pas.

Il regarda plutôt le jeune homme se mener rapidement vers un orgasme long et tremblant, ses hanches s'arquant sauvagement tandis que sa semence arrosait abondamment. Draculea mit ses mains sous le sexe du garçon, récupérant le sperme. Puis, enduisant son propre organe enfiévré avec, il trouva rapidement son propre orgasme.


Haletant, le garçon le regarda. À la fin, il imita Draculea, tenant sa main contre le sexe du prince qui cracha son plaisir. Allongé, Vlad retint son souffle et vit Nicolae fixer ses doigts dans le noir. Puis il les renifla délicatement d'un air songeur. Finalement, il goûta les gouttes lactées sur ses doigts.

« Bien, Nicu ! »

Vlad le prit soudain dans ses bras en l'embrassant. Le corps du jeune homme était docile, soumis et Draculea se goûta dans la bouche du jeune homme.

Détendu et somnolent, Nicolae s'installa à côté de l'autre homme, posant à nouveau à sa tête contre sa poitrine. Alors c'est ça, le plaisir. Ce n'est pas aussi horrible que je le pensais. Mais justement, c'est peut-être parce que c'était avec lui.


Nicolae soupira. C'était vraiment une honte que les choses ne puissent pas être différentes. S'il était noble, cet homme l'aurait peut-être aimé. Comme les choses sont, songea tristement Nicolae, je dois prévoir ce que je ferai une fois Beta partie. Je ne peux pas rester ici après que le seigneur Varga... Après ce qu'il a tenté de faire. Je crains que rien ne l'arrête la prochaine fois. Non, je dois retourner à l'abbaye. L'abbé est un homme bon. Peut-être me laissera-t-il rester en tant que frère convers, aidant dans les tâches. Et si je travaille dur, il me laisseront peut-être regarder les parchemins, de temps en temps.


Nicolae savait que sa vie en tant que frère convers ou humble travailleur à l'abbaye serait rude, avec peu de joie ou de confort, mais honnêtement il ne voyait aucun autre recours. Cela lui apporterait un toit au-dessus de sa tête et de la nourriture, bien que ce serait de maigres parts de moins bonne qualité, et plus important encore, cela le protégerait des intentions licencieuses du seigneur Varga, ou de qui que ce soit d'autre. Il écouta la respiration calme et régulière de l'homme qui le tenait dans ses bras et songea à quel point ce serait bien d'être aimé pour toujours par un homme comme celui qui en ce moment, même endormi, le tenait si tendrement dans ses bras.







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