Child of the Night 32

Partie Trente-Deux : Réunion

L'an de grâce 1461
Château Draculea, Valachie



Draculea caressa le cou de Lucifer et la grande bête noire piaffa d'appréciation.

« Bientôt, mon vieil ami. Nous allons arriver très bientôt en vue de notre foyer. »

Lucifer agita la tête, comme s'il approuvait cette perspective de tout cœur. C'était un animal résistant mais il était fatigué et pressé de regagner sa propre stalle.Les hommes de Draculea et leurs montures, aucun d'entre eux n'arrivant à la cheville du prince et de son étalon, chevauchaient dans un silence las. Draculea leur avait imposé un rythme à se tordre le cou parce qu'ils avaient de nombreux miles à couvrir et il était déterminé à le faire rapidement. Il avait une raison de se dépêcher.


Le voyage avait été à la fois encourageant et inquiétant. Ce n'était pas aussi perturbant qu'il l'aurait cru, parce qu'il avait découvert que ses troupes étaient bien préparés pour tout conflit à venir. La mauvaise nouvelle, c'était qu'ils avaient découvert que les Turcs commençaient en effet à presser sur son pays bien-aimé et cela confirmait que ce ne serait pas sa dernière patrouille aux frontières nord de la Valachie. En effet, il y avait de nombreuses autres garnisons à inspecter et il était important de montrer que Draculea, en tant que dirigeant de son pays, était à la fois conscient du la menace sur les frontières et bien préparé à la contrer.

Son cœur fit un bond lorsque le château fut en vue. Comme s'il lisait dans ses pensées, Lucifer se mit à trotter avec empressement. Au loin, il put entendre l'annonce de leur retour tandis qu'ils s'approchaient. Les habitants du château s'affairèrent aux préparatifs, exceptés les gardes qui étaient assez intelligents pour ne pas laisser l'entrée sans surveillance, surtout lorsqu'ils étaient sous le regard de leur seigneur. Le temps qu'il franchisse les portes et avant qu'il ne descende de cheval pour confier Lucifer à un palefrenier, Simion et la plupart des occupants du palais se tenaient dans la cour pour attendre son retour. Simion s'inclina pour accueillir son maître, en disant d'un ton formel :

« Bienvenue chez vous, prince Draculea. »

Mais la chaleur de sa voix adoucit la formalité rigide de son accueil.

« Vous avez fait vite. Nous ne vous attendions pas avant demain au plus tôt.

– L'envie donne des ailes, Simion. »


Descendant du large dos de Lucifer, le prince tenta de retirer la poussière de la route en se tapotant avec ses gants, puis les tendit à son ami et vassal, se penchant vers lui pour s'enquérir de Nicolae dans un murmure. Simion répondit que le jeune homme était enfoui dans ses livres comme d'habitude, et que puisque la bibliothèque donnait sur l'arrière du château, il n'avait sans doute pas entendu le héraut annoncer le retour du prince.

Alors qu'ils entraient dans le château, Elizabeta descendit les escaliers, avec Lena non loin derrière elle. Elles firent toutes deux la révérence et sa femme s'avança pour lui présenter sa joue.

« Bienvenue chez nous, mon époux. »


Draculea la regarda froidement un moment, ayant constaté que Beta et sa compagne n'étaient pas présentes dans la cour à son arrivée. Probablement pour faire une grande entrée, songea-t'il avant de déposer un bécot sec sur la joue offerte.

« Mes salutations, Beta.

– Mon seigneur, comment se portent nos intérêts ?

– Mieux qu'ils pourraient l'être, mais pas aussi bien que nous pourrions l'espérer. Il n'y a pas de grand danger actuellement mais il serait bon de se préparer pour ce qui pourrait arriver. »


Elle fit à nouveau la révérence.

« Je suis heureuse de vous avoir à la maison, sain et sauf. Si vous voulez bien excuser Simion, je souhaite lui parler à propos des réserves domestiques. J'ai entendu parler d'un marchand de vin qui passait dans la région et je pense que notre cellier a besoin d'être approvisionné. »

Draculea songea aux centaines de bouteilles alignées dans les chambres sombres et froides sous le château, mais il acquiesça et regarda Simion monter les escaliers derrière Beta. Lena était déjà montée avant Beta et elle attendait en haut des escaliers. Elle le fixa du regard. Quand il ne baissa pas les yeux, elle se tourna rapidement pour suivre sa maîtresse.

À présent que l'accueil formel était terminé, Draculea partit à la recherche de Nicolae. Malgré les prévisions de Simion, la bibliothèque était vide. En fronçant légèrement les sourcils, Draculea regarda la pagaille sur la table principale. Elle consistait en un méli-mélo de pots d'encre, de plumes et de parchemins. Les feuilles étaient toutes couvertes de gribouillis maladroits qui ne ressemblaient en rien à l'élégante écriture de Nicolae. Draculea se souvint que son amant apprenait à lire et écrire à quelques domestiques du château. Cela était donc leurs leçons de copies. Il y avait quelque chose qui n'allait pas dans tout ça et il ne fallut qu'un moment à Draculea pour s'en rendre compte.


C'était le désordre. Nicolae avait été élevé dans un monastère où la propreté était implantée en lui. Le jeune homme avait toujours laissé son lieu de travail propre même s'il ne partait que pour un moment. Cela lui resterait sur le cœur de laisser un tel désordre. Plusieurs fois, quand Draculea était venu le chercher, il avait attendu et l'avait tendrement observé tandis qu'il rangeait les livres et empilait proprement les parchemins. Nicolae ne partait que lorsque la bibliothèque était suffisamment rangée pour le satisfaire. Que pouvait-il y avoir de si urgent pour le persuader de laisser un tel désordre si inhabituel pour lui ?


Draculea songeait à trois autres endroits où le chercher. Il essaierait la chapelle en premier, puis la cuisine avant d'aller dans sa chambre. Le père Mircea était assis à côté de sa Bible lorsque Draculea entra. Le prince échangea des salutations avec le prêtre et rapporta le fait que son armée était prête. Après les civilités initiales, Draculea s'enquit de Nicolae. Il sentit une pointe de malaise lorsqu'il vit l'expression de Mircea s'assombrir.

« Qu'y a-t-il ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Mircea réfléchit puis fit :

« Vous lui avez douloureusement manqué, Maria Ta. Le garçon a essayé de faire bonne figure mais... »

Il haussa les épaules.

« J'ai fait ce que j'ai pu. Simion a passé du temps avec lui mais je crains que ce n'était pas suffisant. »


Sentant poindre l'inquiétude, Draculea fit :

« Est-il malade ?

– Oh, pas physiquement, lui assura le prêtre, bien qu'il ne mange pas autant qu'il le devrait, et il semble très fatigué. Je ne pense pas qu'il ait bien dormi. »

Draculea comprenait. Lui aussi était resté éveillé plus qu'il ne l'aurait souhaité, regrettant le corps calme et chaud de Nicolae dormant à côté de lui. Le prêtre poursuivit :

« C'est son esprit qui m'inquiète. »

Quand Draculea leva un sourcil, le prêtre agita la main.

« Non, pas son âme. Mais, Maria Ta, il est devenu si calme et vous savez comme il babille. Au début, ses jours se déroulaient normalement. Mais il commença à passer de plus en plus de temps ici, priant pour que vous reveniez sain et sauf. Mais ces derniers temps... Seigneur, il semble avoir perdu le goût de tout. Il n'a pas travaillé sur ses copies depuis plusieurs jours. Il a même perdu l'envie d'enseigner aux serviteurs, et il était toujours si patient pour ça. »


C'était en effet troublant. S'occuper de la bibliothèque et aider les autres procuraient tant de joie à Nicolae. Ce n'était pas bon signe s'il négligeait l'un ou l'autre.

« La distance avec sa sœur en fait partie, songea Mircea à voix haute. Beta parle à peine aux autres, sauf pour se plaindre ou donner des ordres. Enfin, aux autres sauf à sa servante. »

Draculea se renfrogna. Il pouvait régler ça mais il voulait d'abord... Non, il avait besoin de voir Nicu.

« Où est-il ?

– Il a pris l'habitude de passer beaucoup de temps sur le toit, Domn. Il dit qu'il se sent plus proche de Dieu là-haut et que ses prières pour vous attendront les Cieux plus rapidement s'il se trouve sur le toit.

– Oh. J'aurais cru qu'il m'aurait vu arriver et serait descendu.

– Et il l'aurait fait, seigneur, s'il avait surveillé la route. Si vous n'étiez pas arrivé aujourd'hui, je suis sûr que l'aube l'aurait trouvé en train de surveiller la route avec empressement. Mais maintenant, je pense que vous le trouverez à l'arrière du château. »


Le château Draculea était construit dos à la rivière Arges. La rivière était large et profonde, et elle protégeait ce côté. Les ennemis ne pouvaient pas s'approcher puisque les rives étaient escarpées et hautes. En hiver, la rivière était bordée de glace dentelée, mais elle coulait trop rapidement pour que le milieu ne gèle, même dans le froid le plus rude. Au printemps, elle était grossie par la neige fondue, brassée et moussante. Même aux moments les plus calmes, le courant était rapide et fort. Chaque année de pauvres âmes imprudentes se noyaient. Même les hommes forts y réfléchissaient à deux fois avant d'entrer dans l'eau quand elle était à son niveau le plus bas. Songer que Nicolae errait au-dessus de la rivière n'était pas réconfortant.


Draculea monta les escaliers en se dépêchant et prit l'escalier qui conduisait au toit. Au moment où il émergea du couloir ouvert, il se tourna vers le dos du château et repéra tout de suite Nicolae. Le cœur de Draculea se serra lorsqu'il vit que le jeune homme était assis sur le muret qui bordait le toit.

Nicolae était assis avec ses jambes repliées, ses pieds à plat sur la pierre tandis qu'il regardait au loin, une position qui ressemblait beaucoup à celle au château Varga, lorsque Draculea l'avait comparé à un prince féerique. Draculea hésita, essayant de décider comment annoncer sa présence. Devait-il l'appeler ? Devait-il s'approcher sans parler ? Les deux façons étaient dangereuses. Si le jeune homme sursautait... Il se décida à faire racler ses bottes sur la pierre pendant qu'il s'approchait.


Nicolae tourna lentement la tête, ses cheveux noirs agités par la brise qui soufflait sur le toit. Draculea s'arrêta, sentant une pointe de désarroi. Pâle à l'origine, le jeune homme paraissait presque vidé de son sang. La seule vraie couleur sur son visage était les ombres sous ses yeux qui étaient beaucoup trop las. Ses joues paraissaient légèrement creuses et il y avait une légère couche de barbe sombre. Quand il vit Draculea, les yeux apathiques s'illuminèrent soudainement, brillants de joie.

« Vlad ! »

Son cœur manqua un battement lorsque le jeune homme quitta rapidement le mur, mais il fila vers lui comme une flèche.


Alors qu'il s'approchait, la lassitude perturbante sembla disparaître. Quand il se jeta contre Draculea, il fit reculer le grand homme de plusieurs pas. Draculea passa ses bras autour de Nicolae, fermant les yeux et s'imprégnant de la sensation du corps fin pressé contre lui. En plus du plaisir sensuel qu'il avait toujours ressenti au contact de Nicolae, il y avait un sentiment plus calme et profond... la satisfaction spirituelle d'être avec quelqu'un qui l'aimait sans aucun doute et qui l'aimerait toujours.

« Nicu. »

Il murmura le nom du jeune homme à son oreille, enfonçant son visage dans la douceur de ses cheveux.

« Mon garçon, qu'est-ce que tu t'es fait ? »


La question était plus profonde qu'il n'y semblait. Il demandait plus que les simples faits physiques. Nicolae le savait, mais il répondit simplement :

« Je vous attendais. »

Il le serra fort.

« Vous êtes revenu. »

Draculea se renfrogna et poussa Nicolae de quelques pouces pour voir son visage. Il fit courir son pouce sur une pommette haute et fit doucement :

« Tu en doutais ? Nicolae, seule la mort pourrait me séparer de toi. »

Ses yeux étaient féroces.

« Et même alors... »


Nicolae posa rapidement un doigt sur ses lèvres, arrêtant des mots qui seraient à la limite du blasphème. Il avait déjà averti son amant de la folie de consacrer sa vie entière à une seule personne. Il avait cru avoir évité ce danger particulier. Mais les semaines qui venaient de s'écouler lui avaient prouvé à quel point il s'était trompé. Il embrassa Vlad, murmurant dans sa bouche :

« Emmenez-moi dans notre chambre. Emmenez-moi dans votre lit. »

Il pressa sa joue contre celle de son amant et murmura :

« Prenez-moi. »

Draculea conduisit son amant vers les escaliers, loin de la hauteur dérangeante de l'autre côté du toit. Il le conduisit à leur chambre. Là, il le déshabilla, puis lui-même, poussa Nicolae sur le lit et commença à lui faire l'amour.


Il essaya d'être doux mais Nicolae était insistant, frénétique et presque sauvage. Pour la première fois dans leur vie commune, il était agressif et exigeant. Draculea se retrouva poussé sur le dos par le jeune homme. Il était dur, avait commencé à durcir à la seconde où son amant l'avait touché, et son sexe jaillissait de son aine, solide et pressé. Nicolae passa une jambe sur lui et, sans considération pour l'huile ou pour un étirement soigneux, il s'empala lui-même. La sensation était incroyable mais c'était toujours le cas avec Nicolae. Ce fut une joie pour lui de glisser profondément dans le corps de son amant avec seulement un peu moins de résistance que ce à quoi il se serait attendu. Nicolae était déjà un peu ouvert. Draculea se rendit compte que Nicu avait fait un usage intensif de son cadeau.


Vlad regarda les changements d'émotion sur le visage de son bien-aimé alors qu'il s'enfonçait sur son sexe, se remplissant lui-même. Il y eut une brève bouffée de douleur dans l'expression du jeune homme mais cela disparut presqu'aussi vite que c'était apparu, absorbée par un air de douce intensité. Nicu se leva et se laissa tomber, les longs muscles de ses cuisses bougeant régulièrement.

Cela ne pouvait pas durer. Cela faisait trop longtemps pour eux deux. En seulement quelques minutes, les deux hommes eurent un orgasme fort et tremblant. Nicolae répandit sa semence sur le ventre et le torse de Draculea, alors même qu'il sentait la chaude pulsation dans son derrière serré. Le corps de Nicolae se raidit au-dessus de Draculea puis devint lentement mou, s'écroulant pour reposer sur son corps.


Vlad caressa le dos de Nicu, sentant les tremblements de son corps s'atténuer. Nicolae murmura quelque chose d'une voix épaisse et satisfaite. N'importe qui d'autre ne l'aurait pas entendu, mais Vlad comprit parfaitement.

« Je sais, Nicu. Moi aussi, je t'aime. »

Un moment plus tard, Nicolae fut endormi, profondément endormi. Pauvre enfant. Il est épuisé. Combien de temps a-t-il dormi ces quinze derniers jours ? Il attendit un autre moment puis fit rouler soigneusement le jeune homme sur le matelas. Après un autre moment, il s'extirpa doucement de l'étreinte de Nicolae et le recouvrit des draps rouges foncés. Il enfila une robe de chambre et se rendit à la porte. Comme il s'y était attendu, Simion attendait dans le couloir.


L'homme blond entra en silence et alla servir du vin au prince sans qu'on le lui demande. Il l'apporta à Draculea qui, une fois le gobelet en main, lui fit signe de s'asseoir. Simion s'assit en jetant un coup d'œil au jeune homme assoupi, et fit à voix basse :

« Mon seigneur, je vous en aurais parlé si j'avais eu le temps.

– Je sais, Simion. Que s'est-il passé ? Je savais qu'il n'était pas heureux que je parte, mais ça... »

Simion haussa les épaules et ses paroles avaient quelque chose que Draculea n'avait jamais entendu de la part de cet homme, l'impuissance.

« Il se languissait de vous, mon seigneur. J'ai fait ce que j'ai pu. J'ai même délégué la plupart de mes devoirs pour passer du temps avec lui, mais... »

Il écarta les mains.

« Je suis son ami, mais ce n'est pas suffisant.

– Et sa sœur ? »

L'expression de Simion se durcit et ce fut une réponse en soi, mais Draculea fit tout de même :

« Raconte-moi. »


Beta ne fut pas agréablement surprise de voir son époux venir dans sa chambre peu de temps après qu'elle l'ait laissé à l'entrée. Lena pensait que Draculea serait occupé pour un moment avec son chauffe-lit.

La servante de la dame fut congédiée avec un regard silencieux qu'elle n'osa pas prétendre mal interpréter. Il indiqua à Beta de s'asseoir et lui apporta un verre de vin, puis s'assit en face d'elle et commença.

« Je ne demande pas grand-chose de vous, Beta, mais ceci je vais l'exiger : vous ne devez plus ignorer Nicolae trop longtemps, ou l'abandonner en faveur de la compagnie d'autres... personnes. »

Il cracha presque ce dernier mot, et Beta sut à qui il songeait en particulier.


« Il vous adore. J'attends de vous que vous lui témoignez un peu d'attention en tant que sœur, davantage qu'avant mon départ. Vous n'avez que peu de devoirs mais vous avez un devoir de sang envers votre frère, vous ne devez pas le renier. »

Surtout pas pour cette pétasse infidèle qui vous baise, songea-t'il.

Draculea regarda les émotions se succéder sur le visage de sa femme. Il songea que Beta avait eu de la chance de se marier dans sa position. Elle ne se serait pas beaucoup élevée d'elle-même car elle n'était pas douée pour cacher ses vrais sentiments. Draculea pouvait dire qu'elle était partagée entre son affection naturelle, même faible, pour Nicolae et le sentiment de dédain et de méfiance qu'Abdul tentait de favoriser. Enfin, Beta fit hautainement :

« Vous allez me dicter mes compagnons ? »


Draculea soupira d'impatience.

« Seigneur, mon enfant, est-ce si différent de ce que font la plupart des maris ? Si j'avais vraiment forcé mes souhaits, cette vipère que vous nourrissez en votre sein aurait été depuis longtemps balayée de mon domaine. »

Beta pâlit mais il poursuivit :

« J'ai retenu ma main de nombreuses fois, pour vous... »

... Et pour Nicu, songea-t-il. Il est encore trop innocent par moment. Il essaierait de soigner un loup enragé et serait surpris de faire déchiqueter.

« Tout ce que je demande, c'est que vous passiez un peu de temps avec lui. Reprenez vos messes communes, prenez au moins un repas par jour avec lui, visitez la bibliothèque, jouez avec lui. Cela vous prendra à peine une heure par jour, et cela représentera énormément pour lui.

– Il a Mircea, Simion et les domestiques, fit-elle avec morosité.

– Ce n'est pas la même chose et vous le savez. Vous êtes de son sang, Beta.

– Mon père ne l'a jamais reconnu. »


Beta jouait avec son verre, fait d'un verre vénitien rare. Elle poussa un cri d'alarme lorsque Draculea l'arracha de ses mains et le jeta à terre. Cela projeta des morceaux brillants et du vin pourpre sur le riche tapis, un autre luxe acquis récemment.

Toute protestation mourut dans sa gorge lorsqu'il la saisit par les épaules en une étreinte punitive, la soulevant de son siège.

« Vous osez parler ainsi ? Quand je suis venu vous courtiser, je vous ai entendue corriger votre père pour cette omission. Vous avez hardiment déclaré que Nicolae était le fils de Varga et votre frère, et maintenant ceci ? »

Il la secoua rudement.

« C'est votre langue qui s'agite mais je pense que ce sont les paroles d'Abdul que vous prononcez. »

Que pouvait-elle dire ? Il avait raison. Beta se rendit compte qu'elle ne pouvait pas se rappeler de la dernière fois où elle avait eu une opinion importante qui n'avait pas été influencée... non, dictée par Lena.


Draculea poursuivit.

« Ma dernière absence n'a pas été facile pour lui, Beta. Il m'a présenté un visage réjoui mais il était trop pâle et trop maigre. Simion m'a expliqué ce qu'il avait enduré. Avant que je ne revienne, il avait même perdu son goût pour sa bibliothèque et ses étudiants. Il a passé ces derniers jours soit à la chapelle, soit dans sa chambre... ou sur le toit. »

Sa voix était calme.

« Les nouvelles de la frontière ne sont pas bonnes. Les Turcs sont agités et deviennent plus agressifs. Je vais être absent plus souvent. Je ne veux pas qu'il se tue à petit feu pendant que mon absence. Vous allez le faire, Beta. »

Beta leva son menton et fit :

« Et si je ne le souhaite pas ? »


Quand il répondit, sa voix était froide et donnait le frisson, et ses yeux étaient effrayants.

« Si vous aimez tant que ça la solitude, je peux vous en fournir. Il y a des pièces dans le château, des pièces que vous n'avez pas encore visitées, où votre créature, Lena, et vous pourrez passer le reste de vos vies dans une communion solitaire. Bien sûr, elles ne sont pas aussi plaisantes que ces appartements. Elles sont plus sombres, plus humides et les serviteurs ne s'en occupent guère. Mais je peux vous garantir qu'une fois que vous aurez pris vos quartiers là-bas, Nicolae ne vous ennuiera plus, ou qui que ce soit d'autre. »

Il s'arrêta et lorsqu'il parla à nouveau, la menace se profilait sous le ton civil.

« Bien que je vienne vous rendre visite de temps en temps, et vous aimerez encore moins ces visites que mes visites actuelles. Si ce petit service que je vous demande vous déplaît à ce point, alors peut-être que vivre constamment sans cette femme vous rendra plus complaisante. »







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