Child of the Night 54

Partie Cinquante-quatre : Alliance



L'an de grâce 1713
Versailles, France
Le château de Versailles



Sinn, bien que populaire, n'était qu'un noble mineur et sa chambre se trouvait dans l'une des parties les plus reculées du palais. Il précédait Rock dans le couloir. Alors qu'il détestait l'idée d'être relégué à marcher derrière comme un petit chien, Rock était content cette fois car il avait l'occasion de voir le derrière de Sinn dans son pantalon moulant.

Sinn ne regarda pas derrière mais il savait ce qu'il se passait. Il pouvait sentir les yeux du serviteur sur lui, comme une caresse. Un regard affamé, songea-t-il. Peut-être qu'en le laissant satisfaire sa faim, je satisferai la mienne. Cette livrée en satin avec laquelle le prince l'habille ne peut pas dissimuler ce délicieux côté brute.


Il s'arrêta lorsqu'ils atteignirent sa chambre pour laisser Rock lui ouvrir la porte. L'homme lui lança un regard noir pendant un moment puis ouvrit la porte et se tint sur le côté avec une révérence clairement moqueuse. En entrant dans la chambre, Sinn songea qu'une telle insolence même non verbale, ne rapportait que des coups au paysan qui l'offensait. Il trouva cela prometteur.

Rock suivit le petit seigneur dans sa chambre en fermant doucement la porte. Cet homme était intéressé — il pouvait le sentir. L'odeur du désir était épaisse et musquée et ça l'excitait. Pas toucher, songea-t-il avec morosité. Draculea a dit que je ne dois pas toucher les jolis seigneurs et dames. Il dit que s'il termine le premier en me chevauchant, je ne dois pas me plaindre lorsqu'il me laisse me satisfaire tout seul après. Eh bien, que ton maître, le diable, t'emporte, prince Draculea. Celui-ci me veut et je le veux aussi.


Sinn s'arrêta dans le centre de la chambre en regardant autour de lui et en tapotant son menton d'un doigt.

« Bon, où ai-je mis ces breloques ? »

Rock s'approcha lentement de lui et Sinn fit semblant de ne rien voir en faisant un pas sur le côté pour déplacer oisivement des objets sur sa commode.

Rock n'était pas contre un peu de poursuite et il sourit en suivant le jeune homme.

« Si vous le souhaitez, vicomte, je peux revenir plus tard.

– Non. »

Sinn se retourna pour trouver Rock à quelques pouces de lui. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Il n'aurait pas cru que ce rude jeune homme pouvait se déplacer aussi furtivement mais il s'était montré aussi silencieux qu'un chat.

« Non, fit-il doucement. Je ne veux pas que tu partes.

– Non ? »


Rock se rapprocha encore plus. Son torse frôla celui de Sinn.

« Que voulez-vous vraiment, mon seigneur ?

– Qu'as-tu à offrir, Rock ? »

Rock prit sa main et la pressa contre sa braguette. Sinn pouvait sentir la bosse dure sous le tissu. Sinn tâta calmement l'érection en enroulant sa main autour et en la pressant gentiment.

« Oui, je crois que ça ira très bien — si tu n'as pas peur de t'en servir.

– Il y a peu de choses que je crains, mon mignon. »

Rock plongea sa main dans les cheveux de Sinn et l'embrassa durement. Les lèvres de Sinn s'ouvrirent tout de suite et Rock s'engouffra à l'intérieur, pressé de goûter le jeune homme.


Sinn faillit s'étouffer de surprise. Il est si froid. Ce ne sont pas juste ses mains, mais même sa langue, et quel étrange goût salé. Rock embrassait rudement en explorant la bouche de Sinn avec un enthousiasme rude. Mais il sait vraiment ce qu'il fait.

Rock grogna doucement alors que Sinn répondait à ses avances en suçant sa langue. Rock tripota maladroitement les petits boutons qui refermait la chemise en soie de Sinn. Ils refusèrent de s'ouvrir et il recula suffisamment pour jurer.

Quand le serviteur serra son poing sur la chemise de Sinn, Sinn toucha sa main en disant :

« Doucement, Rock — au moins jusqu'à ce que je sois nu. Je n'ai pas tant d'argent que ça pour m'acheter des vêtements et celui-ci coûte assez cher. »

Son sourire devint espiègle.

« Je préférerais ne pas avoir à me faire caresser par un vieux courtisan gras pour m'en payer un nouveau. »


Rock libéra sa prise en le poussant légèrement.

« Alors puisque je ne suis pas ton valet, déshabille-toi — et vite. »

Sinn commença à déboutonner sa chemise.

« Eh bien, Rock, on dirait que tu as l'habitude de donner des ordres. »

Rock regarda avidement Sinn retirer sa chemise, ses yeux courant sur le torse lisse et bien musclé. Il pouvait voir le trou peu profond du nombril de Sinn, posé sur un ventre admirablement plat. Sinn retira ses bottes et chaussettes puis commença à déboutonner son pantalon. Il le fit lentement, malgré les réprimandes précédentes de Rock. Sinn savait très bien que, s'il le taquinait assez, son futur amant aurait ce côté rude et impatient qu'il désirait tant.


Le pantalon fut posé proprement sur la chaise, là où Sinn avait déjà pendu sa chemise. Les sous-vêtements de Barbee étaient en soie si fine qu'elle soulignait clairement son sexe engorgé. Il suivit le regard brûlant de Rock vers son propre membre. Émettant un son de désapprobation, il toucha une tache sombre et humide juste à l'endroit où se trouvait son gland.

« Bon sang, j'espère que la lingère va faire partir ça. »

Il sourit à Rock.

« Tu penses que ça va tacher ? »

Pour toute réponse, Rock grogna. Il attrapa le vêtement à la taille et le déchira d'un seul coup violent. Sinn haleta, ses yeux s'écarquillant de surprise. Avant qu'il ne puisse faire un seul commentaire ou bien protester, il fut saisi, tourné et poussé contre le mur — violemment.


Rock se pressa contre le dos de Sinn en le clouant contre le mur et il commença à frotter son aine contre les courbes tentantes des fesses nues. Les murs de la chambre de Sinn étaient recouverts d'un papier-peint élégant avec un motif velouté de *fleurs de lys*. Les mamelons de Sinn étaient durs et les boutons se frottèrent d'abord contre la partie douce du papier puis les endroits crépus des motifs, les rendant encore plus sensibles.

Rock recula juste assez pour atteindre sa braguette. Il défit son pantalon rapidement en libérant son sexe restreint. Quand il sentit les doigts froids écarter ses fesses, Sinn songea à la petite bouteille d'huile qu'il gardait sous son oreiller mais les choses allaient trop vite pour ça. Il savait que Rock serait trop impatient pour prendre le temps de le préparer et il frémit d'anticipation mêlée de peur. Cela allait faire délicieusement mal.


Rock le prépara malgré tout, à sa manière. Il ne s'était jamais beaucoup soucié de ne pas faire mal à ses partenaires, sauf de temps en temps avec Rill. Il avait essayé de se montrer un peu plus prudent avec lui car s'il était blessé, cela voulait dire une perte de profit. Rock cracha dans sa main, la frotta brièvement contre le repli de l'anus de Sinn puis poussa son nœud coulant contre le petit repli. Sinn fléchit à cause du contact froid mais il n'eut pas le temps de se détendre.

Rock s'enfonça brutalement, enfouissant son sexe en entier dans la chaleur liquide du corps de Sinn. En même temps il pressa une main sur la bouche de Sinn en étouffant le cri qu'il ne pouvait pas retenir. Il siffla :

« Silence, catin ! Je ne veux pas avoir à te tuer. »

Le rire fit froid dans le dos à Sinn alors même que la plongée régulière du sexe dur de Rock le réchauffait.


Rock poussait de plus en plus et son gland passa sur l'endroit de plaisir de Sinn. Les genoux du jeune seigneur se dérobèrent sous lui à cause de la douleur et du plaisir mais Rock le maintint debout en le pressant contre son corps.

L'érection de Barbee était compressée entre son ventre et le mur. Elle faisait des allers-et-retours avec chaque poussée de Rock dans son corps. Plus tard, les servantes débattraient pour savoir ce qui avait vraiment causé ces filets sur le papier-peint coûteux.

Rock approcha ses lèvres de l'oreille de Sinn alors qu'il le baisait en murmurant :

« C'est ça dont vous avez besoin, vous les nobles puissants. Le prince ne serait pas si hautain s'il se prenait un sexe dans le cul de temps en temps. »

Sinn gémit son accord. Ils venaient de mondes différents mais il pouvait comprendre la philosophie du serviteur.


Rock s'enfonça en Sinn dans une quasi frénésie. Cela faisait quinze ans qu'il n'avait pas pris un autre homme et il utilisa cette occasion pour exorciser tout son ressentiment et sa haine de Draculea, punissant Sinn pour les transgressions du prince.

Sinn était aux anges. Les seuls hommes ayant l'arrogance et l'audace de l'utiliser ainsi avaient été vieux et laids. Il allait avoir très mal pendant un jour ou deux mais ça en valait la peine.

Rock le mordit durement sur l'épaule puis la nuque. Sinn faillit se pâmer de désir, un petit coin de son esprit espérant qu'il pourrait cacher une marque de passion avec un col haut.

Rock allait bientôt jouir et il bougeait plus rapidement et plus fortement. Il utilisa sa main libre sur la bouche de Sinn pour pencher sa tête en arrière en étirant son cou et il enfonça ses canines dans la chair pâle et douce.


Sinn cria contre la main qui l'étouffait alors que la douleur brûlante se répandait dans sa gorge. Il était sorti de plusieurs rencontres sexuelles rudes avec des blessures distinctives en forme de demi-lunes, infligées par des amants soit trop insouciants ou bien trop égoïstes pour se retenir. En fait il s'était souvent fait plaisir en caressant son sexe tout en retraçant les marques, revivant chaque blessure. Mais ça... Cet homme avait dû mordre jusqu'au sang. Si j'ai une cicatrice, je veillerai à ce qu'il finisse ses jours à la Bastille.

Le sang chaud s'écoula dans la bouche de Rock et il avala avidement. Oh, c'était si bon ! Chaud, riche et épais après le sang fin et infect des animaux. Il but profondément en étanchant cette soif presque constante qu'il ne pourrait jamais satisfaire avec son régime limité.

Il aurait pu le vider joyeusement, le baisant littéralement jusqu'à la mort, mais un instinct primaire de survie le fit ralentir puis s'arrêter. Avec un grognement et une autre poussée brutale, il jouit en répandant sa semence froide et mêlée de sang des les fesses abusées de Sinn.


Rock se pencha lourdement contre un Sinn immobile. Il aurait haleté s'il avait eu besoin de respirer. Il observa un ruban pourpre couler le long du cou et du dos de son partenaire. Rock le lécha oisivement, comme un homme savourant un dessert après un bon repas. Puis il pencha à nouveau la tête de Sinn et lécha un peu la plaie saignante pour commencer la guérison, mais il le fit de mauvaise grâce.

Il était temps à présent d'enlever cet incident de l'esprit de sa victime. L'homme était mou et rock se demanda s'il allait devoir le réveiller pour l'hypnotiser. Puis il songea avec alarme qu'il avait pu aller trop loin malgré ses efforts, et il retourna rapidement Sinn, anxieux de voir s'il n'avait pas trop sombré dans l'inconscience, voire pire.


Sinn était pâle, si pâle qu'il n'aurait pas eu besoin de poudre de riz pour obtenir cette peau blanche tant désirée à la cour de France. Même ses lèvres roses avaient pâli. Ses yeux étaient clos et les cils étaient épais et sombres sur ses joues. Rock le frappa durement.

« Barbee ! Bon sang, t'as pas intérêt à mourir maintenant ! Je vais avoir à nouveau envie de toi et je ne veux pas baiser un cadavre — du moins, un cadavre qui ne bouge pas. »

Les yeux de Sinn papillonnèrent, le vert d'ordinaire clair aussi nuageux qu'une mare stagnante. Puis il cligna des yeux et leva la main pour toucher la seule couleur de son visage — la marque rose laissée par le coup de Rock. Sinn regarda Rock pendant un moment sans rien dire puis un sourire lent et félin se répandit sur son visage. Il se pencha dans l'étreinte de Rock et l'embrassa doucement.


Rock recula en regardant le comte sans y croire. Il avait tout l'air de la victime d'un viol mais il se comportait comme un amant satisfait. Rock baissa les yeux et vit le sexe mou de l'homme et les filets longs et collants de semence qui coulaient le long de sa jambe. Il eut un éclat de rire.

« Que je sois damné ! Quelle petite pute pervertie tu fais. »

Le sourire de Sinn ne faiblit pas.

« Quand tu grandis dans l'aristocratie, surtout dans une cour aussi décadente que la nôtre, c'est facile d'être blasé avec les plaisirs simples. »

Sa voix devint un ronronnement.

« Je recherche des amusements plus exotiques.

– Oui, eh bien, tu as trouvé plus que ce que tu attendais, pas vrai ?

– À ma plus grande joie. »


Ses genoux commencèrent à le lâcher et Rock l'attrapa en le tirant vers le lit.

« Assieds-toi avant de tomber. »

Sinn s'assit doucement sur le bord du lit en grimaçant lorsque ses fesses ravagées entrèrent en contact avec les draps. Rock s'assit à côté de lui et prit le menton de Sinn dans sa main. Sinn fit sèchement :

« Autant que ça me plairait, je ne crois pas que nous soyons prêts pour un autre tour.

– Regarde-moi, petit seigneur. Regarde dans mes yeux. »

Voulant amuser Rock, surtout car il espérait avoir une autre rencontre avec lui avant que le prince et son entourage ne quittent la cour, Sinn lui obéit. Le petit sourire ironique disparut et les yeux de Sinn s'écarquillèrent alors que le vampire fit surgir son esprit en exerçant son pouvoir. Rock toucha la blessure de Sinn sur son cou.

« Tu vas oublier ça. Ce n'est rien, juste une piqûre de moustique que tu as grattée jusqu'au sang. Tu m'as amené dans ta chambre, nous avons baisé et c'est tout. Tu comprends ? »

La voix de Sinn était distante.

« Oui. »


Rock toucha à nouveau la plaie et fit sur le ton de la conversation :

« Sinn, que t'est-il arrivé ici ? »

Sinn cilla et sembla revenir d'un rêve. Il toucha l'endroit douloureux sur sa gorge et fronça les sourcils.

« Ça ? Ce n'est rien. Un moustique m'a piqué. C'était douloureux, l'irritation m'a presque rendu fou et j'ai bien peur de m'être gratté jusqu'au sang avant de pouvoir m'arrêter.

– Quel dommage. »

Rock remit son pantalon et regarda le jeune homme toujours un peu étourdi.

« Vous vouliez donner certaines choses à mon seigneur, Rill ?

– Hm ? Oh. Oh, oui. »

Sinn se leva et se rendit à sa commode en se déplaçant avec nonchalance, comme s'il ne se rendait pas compte qu'il était nu et couvert de sperme.

« Oui, là. »


Il prit une paire de boucles argentées et des boutons de manchettes carrés et dorés, les enroula dans un mouchoir et tendit le paquet à Rock.

« Donne-les à Rill avec mes compliments et mon admiration. »

Rock s'inclina légèrement puis partit sans se soucier de reculer comme le ferait un serviteur. Quand il fut parti, Sinn s'assit à nouveau sur le lit et passa un moment à regarder dans le vide.

Sa main se dirigea à nouveau vers sa gorge et il fit courir ses doigts sur l'endroit à vif en se renfrognant. Enfin, il se leva et se rendit à sa commode. En sortant un petit miroir d'un tiroir, il le tint devant lui et pencha la tête pour examiner son reflet.


Oui, il y avait une blessure. Mais pourquoi avait-il pensé qu'elle avait été causée par un moustique et aggravée par le fait de se gratter ? La marque était claire — deux marques de piqûre écartée d'un pouce ou deux, et un peu déchirées au bord.

Sinn observa en remarquant la légère ligne entre les deux marques. Cela semblait familier mais il ne pouvait pas savoir ce que c'était. Il posa le miroir, se rendit à la bassine d'eau et commença à se nettoyer. Je pense que quelque chose de très étrange s'est produit, autre chose qu'un bon coup, mais je ne sais pas ce que c'est, songea-t-il alors qu'il ressuyait d'un air absent le sang et le sperme de ses fesses. Il haussa les épaules mentalement. Il rinça le linge, regardant l'eau qui se teintait de rose mais n'y faisant pas vraiment attention. Mais je vais le savoir.






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