Chapitre 8 : Abolir ses propres fondations

Le visage de Yan Tianhen, qui était déjà couvert de craquelures étranges, devint tout à coup brûlant et rouge comme une tomate. Cela le rendit encore plus hideux et bizarre.

Si quelqu'un d'autre était présent, il serait plus que certainement effrayé par le visage du garçon.

Toutefois Lin Xuanzhi se dit seulement que le petit visage rougissant de Yan Tianhen était vraiment à son goût, surtout avec ses oreilles blanches qui étaient teintées de rose.

Mon petit frère est vraiment adorable et pur, songea Lin Xuanzhi.

« Tu, tu es vraiment mon grand frère. »

Yan Tianhen était un peu perdu. Il ne comprenait pas pourquoi Lin Xuanzhi avait autant changé d'attitude à son égard. C'était comme si c'était une autre personne. Toutefois ce problème ne le dérangeait pas trop.

Quelle qu'en soit la raison, Lin Xuanzhi ne se montrait pas méchant avec lui et cela suffisait à le rendre heureux.

Yan Tianhen sourit et fit d'un ton joyeux :

« Tout va bien. De toute façon, ce sont les pilules médicinales que ton père a laissées pour toi. Tu peux t'en servir comme tu veux, je ne trouve pas du tout ce que c'est du gâchis. »

Le cœur de Lin Xuanzhi fut empli de sérénité.

Yan Tianhen pensait toujours à lui sans aucune réserve. Lin Xuanzhi se souvenait clairement que lorsque Yan Tianhen lui-même avait été gravement blessé au point de cracher du sang, il avait fermement refusé de se prendre une seule pilule de Récupération Physique.

Lin Xuanzhi prit la main de Yan Tianhen puis entra dans la petite cour où ils résidaient.

Il y avait trois petits bâtiments dans la cour. Le plus grand était la chambre de Lin Xuanzhi, l'autre à côté était celle de Yan Tianhen et le petit bâtiment de l'autre côté était une petite cuisine.

Bien qu'ils soient des cultivateurs, ils n'étaient pas de vrais cultivateurs tant qu'ils n'avaient pas atteint le niveau de Fondation, seulement des cultivateurs qui débutaient la voie de l'immortalité. Ils ne pouvaient pas non plus pratiquer l'inédie Le fait de ne rien boire ou manger. (1).

Depuis que Lin Xuanzhi avait chuté de son haut niveau, il était revenu au second rang du Raffinage du Qi, autant dire un déchet. Il avait besoin de se nourrir tout les jours afin de rester en vie alors cette petite cuisine n'avait pas pris la poussière.

Lin Xuanzhi entra dans sa chambre et se dirigea avec familiarité vers le coussin de méditation au milieu de la pièce. Il s'assit dessus en tailleur puis fit à Yan Tianhen qui était resté à la porte et qui regardait à l'intérieur de la pièce :

« Ah Hen, je vais cultiver un peu. Prépare-toi à manger pour te remplir l'estomac. »

Yan Tianhen répondit avec un peu d'inquiétude :

« Mais grand frère, tu ne peux plus cultiver. Si tu active ton Qi, tu ressentiras une douleur sévère dans ta mer de Qi et tu risques même de faire une déviation de Qi. C'est ce qui a failli se passer la dernière fois. Le Pharmacien Zhang a dit que tu ne devais plus jamais cultiver. »

En entendant ça, Lin Xuanzhi voulut simplement soupirer.

Dans sa vie précédente, il avait toujours traité Yan Tianhen avec froideur. L'une des raisons était que Yan Tianhen parlait trop directement. Au moment où il était devenu un bon à rien et qu'il était passé du ciel à la fange, il avait toujours eu l'impression que les paroles de Yan Tianhen étaient très cassantes, comme pour se moquer de lui.

À présent Lin Xuanzhi savait que Yan Tianhen se faisait vraiment du souci pour son corps.

Lin Xuanzhi fit alors d'un ton patient :

« Ne t'en fais pas, je sais ce que je fais. »

Yan Tianhen réfléchit un moment, agrippa l'encadrement de la porte puis fit :

« S'il y a le moindre problème, appelle-moi tout de suite. Je vais rester à la porte.

– J'ai bien peur que cela prenne un jour si je suis rapide à trois jours si je suis lent avant de sortir, fit remarquer Lin Xuanzhi. Tu n'as pas à veiller sur moi durant ce temps, repose-toi simplement. »

Yan Tianhen n'osa pas se disputer avec son frère alors il hocha la tête. Il lui lança un dernier regard réticent avant de refermer gentiment la porte derrière lui.

Après le départ du garçon, Lin Xuanzhi entra très rapidement en méditation.

Il fit une chose que sans doute 99,9 % des gens de ce monde ne feraient jamais — il abolit ses propres fondations.

Boum —

Quelque chose explosa dans son corps.

Dans la mer de Dantian de Lin Xuanzhi, le châssis de ses fondations existantes se brisa centimètre par centimètre. Une douleur aiguë, comme si on lui arrachait les tendons et les os, commença à se répandre de son bas-ventre à ses membres avant d'atteindre le sommet de son crâne en un instant.

Lin Xuanzhi serra les dents. Son corps se couvrit aussitôt d'une sueur froide et ses fins vêtements furent aussitôt trempés de sueur.

Ce genre de douleur n'était rien comparé à la douleur déchirante quand il avait vu Yan Tianhen mourir sous ses yeux. Ce n'était pas non plus comparable à la souffrance qu'il avait endurée pendant sept jours et sept nuits pendant que son âme se faisait raffiner.

Des scènes de sa vie antérieure se mirent à défiler devant ses yeux qui se remplirent alors de haine. Les racines de ses dents faillirent être écrasées à force de grincer des dents —

Il ne laisserait jamais ses ennemis s'en tirer !

Il le jurait sur son sang et sa vie !

Notes du chapitre :
(1) Le fait de ne rien boire ou manger.

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