Chapitre 13 : J'attends sa noble visite avec impatience
Han Yanran en resta sans voix. Puis elle fit un bond et s'écria :
« Comment tu as pu le laisser vendre ces bêtes démoniaques ? Tu as oublié que tu as promis de les donner à mon frère ?! Ils appartiennent déjà à mon frère !
– Comment ça ils sont à ton frère ?! »
Yan Tianhen lança un regard mauvais à Han Yanran, puis se redressa et déclara :
« Ces deux tigreaux ont été capturés par mon père et mon frère. En plus ton frère n'en a rien à faire de mon grand-frère depuis le début. Vous savez tous que mon grand-frère est dans une situation très difficile actuellement et qu'il manque d'argent. Tu ne trouves pas que c'est abusé de venir lui réclamer des trésors ? »
Han Yanran se fit rabrouer et copieusement insulter. Elle se sentit tout à coup totalement humiliée. Elle devint furieuse et répliqua :
« Pour qui tu te prends ? Tu oses me faire des reproches ? »
Tout de suite après, elle s'adressa à Lin Xuanzhi d'une voix chagrinée et minaudière :
« Grand-frère Xuanzhi, tu entends comme il essaie de semer le trouble devant moi ? Qui sait toutes les horribles choses qu'il peut dire dans ton dos ! C'est de sa faute si Oncle Lin est mort. C'est vraiment un type infâme dont le cœur est aussi laid que son visage ! »
Le visage de Yan Tianhen pâlit d'un coup. Bien que les vilaines craquelures sur son visage recouvraient son expression, on voyait à son corps tremblant qu'il venait de subir un immense choc.
Même si Lin Xuanzhi ne se mit pas en colère, il fit d'un ton sévère :
« Han Yanran, ce n'est pas à toi de me dire quel genre de personne est mon petit-frère. Ces deux tigreaux sont un cadeau de mon père pour Tianhen. Puisqu'il ne veut pas les donner, personne n'a le droit de les convoiter. Rentre dire à ton frère qu'il n'aura pas ces deux tigreaux. »
Han Yanran fut interloquée par la pression de Qi soudaine émise par Lin Xuanzhi. Elle en fut profondément choquée mais dissimula sa stupeur et fit d'un ton furieux :
« Lin Xuanzhi, tu oses revenir sur ta parole ?
– J'ai dit dès le début que j'en discuterai avec mon petit-frère avant de prendre une décision. Puisqu'il n'est pas d'accord, alors je ne peux pas céder les tigreaux à ton frère, » répliqua Lin Xuanzhi d'un ton glacial.
Han Yanran rougit de colère. Jamais elle n'aurait cru que Lin Xuanzhi, qui s'était toujours plié en quatre pour Han Yuran, ferait tout à coup volte-face, ce qui la prenait au dépourvu !
La jeune fille tenta de paraître féroce alors qu'en fait elle tremblait de peur à l'intérieur. Elle argua :
« Lin Xuanzhi, tu ne crains pas que mon frère vienne à la résidence des Lin pour divorcer ? »
Divorcer ?
Hé hé, je n'attends que ça.
Lin Xuanzhi étira ses lèvres en un sourire et répondit :
« J'attends sa noble visite avec impatience. »
Han Yanran ne put obtenir aucun bénéfice. Au lieu de ça elle quitta la demeure des Lin avec un poids sur l'estomac.
Yan Tianhen baissa la tête et posa en silence les légumes sur le plan de travail de la cuisine. Il saisit un couteau et se mit à les couper.
Ces plantes spirituelles qui buvaient la rosée tous les matins pour absorber le Qi spirituel n'avaient pas du tout besoin d'être lavés : ils étaient propres et leur goût était sucré.
Lin Xuanzhi entra dans la cuisine. Il se plaça à côté de Yan Tianhen, regarda les légumes et fit :
« Je vais faire à manger aujourd'hui. »
Yan Tianhen leva la tête, surpris.
« Tu sais cuisiner, grand-frère ? »
Dans sa vie précédente, Lin Xuanshi s'était accroché au principe que les cultivateurs devaient renoncer à leur appétit et ne devaient pas se soucier des affaires de la cuisine. Cependant, durant sa période d'entraînement dans la résidence des Lin, il avait toujours mangé sans aucun scrupule la nourriture que préparait Yan Tianhen. Il s'était même montré difficile et avait répétitivement reproché au garçon que ses plats étaient immangeables.
Pourtant après la mort de Yan Tianhen, sa cuisine lui manqua soudain.
Malheureusement il fut incapable de reproduire ce goût.
Lin Xuanzhi tenta plusieurs fois de cuisiner comme Yan Tianhen. Il finit par devenir plutôt bon cuisinier mais échoua dans sa tentative de reproduire le goût de ses souvenirs.
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