Chapitre 52 : Des rumeurs sans fondement
Yuan Tianwen hocha la tête, soupira et fit :
« C'est donc parce que je ne me suis pas montré assez courtois. Mais pourquoi Yuyang voudrait-il unir nos familles par le mariage ? »
Su Mo fixa son imbécile de fils comme s'il était le dernier des idiots Hé, même son papa le pense ! (1). Il roula des yeux et fit :
« Il ne veut pas unir nos familles, il est attiré par toi. Il doit sans doute éprouver quelques sentiments pour toi. Après tout il y a deux ans, la famille Duan avait déjà... ah, oublie ça, n'en parlons plus. C'est possible que le second aîné des Duan t'en voulait déjà depuis ce moment.
– Papa, de quoi tu parles ? » demanda Yuan Tianwen qui n'y comprenait rien.
Su Mo secoua la tête.
« Je ne tiens pas à parler du passé. J'apprécie vraiment Yuyang, ce garçon, mais vous deux étiez sans doute destinés à vous rencontrer mais pas à rester ensemble. »
Yuan Tianwen ne posa plus de questions. Il soupira, hocha la tête et fit :
« Duan Yuyang a également énormément changé. Il était si adorable quand il était petit. Maintenant il n'a plus du tout la même apparence. J'ai encore entendu quelqu'un parler de lui aujourd'hui : il paraît qu'il est un riche lubrique tristement connu dans la cité de Qing car il harcèle les hommes comme les femmes et il n'est pas du tout porté sur la cultivation.
– Yuyang est plutôt à plaindre. Quand il est venu chez nous la dernière fois, il m'a semblé être un gentil garçon bien élevé. N'écoute pas les rumeurs et les ragots. Ce qui compte c'est que même si tu es humilié, tu dois te montrer courtois. Puisque tu es déjà dans la cité de Qing, ce serait impoli de ta part de ne pas leur rendre visite.
– Je comprends, papa, fit-il en hochant la tête. J'irai me présenter chez les Duan dès demain. »
Su Mo agita un doigt
« Attends un peu, j'ai bien peur que peu de gens chez les Duan voudront bien te voir pour le moment. »
Yuan Tianwen ne put que reconnaître que c'était vrai.
La nouvelle que Lin Xuanzhi était venu au banquet du dix-huitième anniversaire de Han Yuran pour annoncer publiquement l'annulation de leur engagement semblait avoir des ailes. Elle se répandit dans toute la cité de Qing en moins d'une journée. Même les gens de la secte du Ciel Mystérieux entendirent cette histoire et ne purent s'empêcher de penser qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez Lin Xuanzhi.
Durant les deux derniers jours, dès que Lin Xuanzhi sortait de chez lui, il se faisait montrer du doigt et les gens disaient tous à peu près la même chose : en gros, y avait-il un problème avec le cerveau de Lin Xuanzhi ? Il avait reculé devant un si bon mariage.
Il y eut quand même des gens qui estimaient que Han Yuran l'avait finalement échappé belle.
Lin Xuanzhi était beau, et après ? Pour un cultivateur, ce n'était que de la peau. Pour quelqu'un de fort, c'était comme ajouter des fleurs à un brocart Une décoration inutile sur quelque chose qui est déjà beau. (2). Pour quelqu'un de faible, cela pouvait être une calamité.
Ce n'était pas comme si personne n'avait des vues sur Lin Xuanzhi. Il y avait même des cultivateurs qui l'auraient volontiers pris pour réchauffer leur lit. Seulement Lin Xuanzhi faisait encore partie de la famille Lin. Même si les Lin l'avaient totalement abandonné, en aucune façon ils ne laisseraient quelqu'un l'humilier ainsi.
Après tout, insulter Lin Xuanzhi c'était comme insulter toute la famille Lin.
La fête d'anniversaire de Han Yuran était devenu le sujet de conversation le plus répandu de toute la cité de Qing. En plus de l'annulation de Lin Xuanzhi, le fait que le jeune maître de la famille Yuan, Yuan Tianwen, le jeune maître du Pic de l'Épée Cassante de la secte du Ciel Mystérieux, s'était montré généreux et protecteur envers Han Yuran était devenu un des sujets de conversation les plus chauds.
« Ce jour-là, le jeune maître Yuan a fait sa demande en mariage aux Han mais le jeune maître Han était bien trop choqué et n'a pas accepté.
– Hein ? À sa place, j'aurais sauté de joie et j'aurais été tellement excité que je n'aurais pas pu manger pendant trois jours et trois nuits !
– Le jeune maître Yuan est si beau et élégant. Il est le cultivateur le plus prometteur de noble lignée. Qu'est-ce qui ne convient pas à Han Yuran ?
– Vous parlez sans rien savoir. Attendez un peu, Han Yuran se laissera émouvoir par le jeune maître Yuan tôt ou tard.
– Alors Lin Xuanzhi a bien fait dans le fond. Je veux dire, en rompant le contrat de mariage avec le jeune maître Han, on peut dire qu'il connaît ses limites. Autrement, vous l'imaginez en train d'essayer de voler l'homme du jeune maître Yuan ? Ah ah... »
Sans se soucier des rumeurs sans fondement à l'extérieur, Lin Xuanzhi resta imperturbable et se consacra totalement à l'Artisanat tous les jours sans pouvoir s'en défaire.
Notes du chapitre :
(1) Hé, même son papa le pense !
(2) Une décoration inutile sur quelque chose qui est déjà beau.
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