La Renaissance du Suprême Immortel 92

Chapitre 92 : Faire un pari


Durant sa vie précédente, Lin Xuanzhi n'avait jamais vu le visage de Yan Tianhen après que toutes les craquelures aient disparu. Cependant, il s'était imaginé ce visage des milliers de fois dans ses rêves. Alors dans cette vie, quel qu'en soit le prix, il allait défaire le sceau magique dans le corps de Yan Tianhen afin que le garçon puisse vivre avec fierté et assurance dans ce monde !

Comme s'il avait senti quelque chose, Yan Tianhen leva la tête pour lui rendre son regard.

Au moment où leurs regards se croisèrent, le garçon étira automatiquement les lèvres en un sourire brillant et innocent.

Lin Xuanzhi ne put s'empêcher de lui rendre son sourire.

« Ah Hen, cette fois je t'emmènerai au Continent Central pour visiter. »

Les yeux du garçon s'illuminèrent et il hocha la tête.

« Alors je serai ton petit valet, grand frère.

– Comment ça, mon petit valet ? » fit Lin Xuanzhi en riant avant de se tourner vers le Cinquième Aîné.


Ce dernier eut aussitôt un mauvais pressentiment.

« Quoi ? Pourquoi tu me regardes ? »

Les paupières du Cinquième Aîné furent agitées d'un tic.

« Cinquième Papy, nous avons à discuter, fit Lin Xuanzhi avec un grand sourire. Ah Hen vient de découvrir une méthode de cultivation qui lui convient, mais je crains fort que ce ne soit un peu difficile pour lui d'atteindre le cinquième rang de Raffinage de Qi avant la sélection dans notre famille. Et si Cinquième Papy donnait directement le passe à Ah Hen ? »

Le Cinquième Aîné écarquilla les yeux. S'il avait une moustache, elle s'agiterait tellement qu'il pourrait s'envoler droit vers le ciel !

« Tu t'imagines que ce passe est un chou chinois que n'importe qui peut demander ? fit le Cinquième Aîné en écumant de rage. Tu te fiches de moi ? Je voulais bien te le donner mais ce gamin qui n'a pas encore tous ses poils, à quoi bon le lui donner pour qu'il se fasse battre à plate couture là-bas ? »


Yan Tianhen se vexa aussitôt et fit la moue.

« Cinquième Papy, comment vous savez que je n'ai pas tous mes poils ? Vous n'avez pas pu le voir de vos propres yeux ! Se peut-il que vous m'ayez épié en cachette pendant que je prenais un bain ou quand je me déshabillais pour me coucher ?! »

Il s'en fallut de peu pour que le Cinquième Aîné ne le gifle. Ce petit salopard, il ne sait vraiment pas parler correctement et il est si énervant qu'il mériterait des baffes !

Écoutez-le un peu, est-ce qu'il se rend compte de ce qu'il raconte ?


Lin Xuanzhi savait que Yan Tianhen n'aimait pas que les autres disent qu'il n'avait pas encore tous ses poils alors il fit pour arrondir les angles :

« Cinquième Papy, je sais bien que tout le monde chez les Lin convoite le passe que vous possédez, mais si je dois entrer dans ce petit royaume en laissant Ah Hen, dehors, je n'aurais pas l'esprit tranquille. J'espère que Cinquième Papy se montrera compréhensif. »

Le Cinquième Aîné renifla froidement.

« Cet Aîné va personnellement vous escorter là-bas pour que vous reveniez sains et saufs. Si tu me confies ton petit frère, tu devrais avoir l'esprit tranquille quand même, non ?

– Je ne serai pas tranquille tant qu'il n'est pas avec moi, » admit-il sans la moindre gêne.

Le Cinquième Aîné les contempla tous les deux d'un air pensif.

Et Lin Xuanzhi lui permit de regarder à loisir. De toute manière, c'était sa position : il voulait que tout le monde sache qu'il se souciait de Yan Tianhen !


Le jeune homme continua à ajouter du bois sur le feu :

« Sinon, et si nous faisions un pari, Cinquième Papy ?

– Oh ? Quel genre de pari ? J'aimerais bien entendre ça, fit le Cinquième Aîné.

– Au dernier Tournoi des Cent Familles, notre famille Lin est arrivé 98ème. Si je peux garantir que cette fois, la famille Lin sera parmi les dix premiers, vous accepterez alors de donner le passe à Ah Hen ? »

Lin Xuanzhi avait le dos bien droit, le corps souple comme un pin. Son visage élégant était remplie d'assurance et de fierté.

Il avait l'air totalement sûr de lui.

Le Cinquième Aîné plissa soudain les yeux et fit :

« Tu sais que c'est facile à dire, mais plus dur à faire, presque impossible ! »

Lin Xuanzhi eut un sourire gracieux et répondit d'un ton assuré :

« Puisque j'ose affirmer une telle chose, c'est que bien évidemment j'en ai la capacité et l'assurance. Cinquième Papy, à vous de voir si vous oserez parier là-dessus ! »


Lin Runru fixa le visage splendide de son arrière-petit-fils. Après un long moment, il éclata soudain de rire. Son rire joyeux résonna dans toute la pièce.

« Ah ah ah... Ma famille Lin a enfin produit quelqu'un qui a le cran de s'opposer au Ciel ! »

Lin Runru agita sa grosse main et fit d'un ton direct :

« Bon, puisque tu as tellement confiance en toi, comment pourrais-je te décourager ? Je vais faire ce pari avec toi aujourd'hui. Si tu gagne, le titre de jeune maître des Lin sera à toi. Mais si tu perds...

– Je ne perdrai pas. »

Lin Xuanzhi eut un léger sourire tel un immortel.

« Cinquième Papy n'a qu'à attendre le jour où tous viendront te féliciter !

– Bien, bien, bien ! »


Après avoir répété trois fois bien d'affilée, Lin Runru se sentit transporté de joie.

Autrefois la famille Lin était également une des familles d'élite des Cinq Continents mais au fil du temps, son statut avait décliné.

Aujourd'hui, peut-être grâce à la bienveillance de leurs ancêtres, une personne aussi audacieuse que Lin Xuanzhi se présentait contre toute attente...

Lin Runru avait déjà participé à quelques Tournois des Cent Familles mais jamais il n'avait été aussi excité et impatient.

Ce n'était qu'un passe, de toute façon. Peu importait à qui il le donnait. Cependant, ce passe allait pouvoir être échangé contre la renaissance de la famille Lin !

Tournoi des Cent Familles, je t'attends !


* * *


Après avoir franchi les portes de la cour du Cinquième Aîné, Yan Tianhen ne put s'empêcher de demander :

« Grand frère, à propos de ce petit royaume laissé par l'Alchimiste, j'ai entendu dire que seuls les cultivateurs au dessus du cinquième rang du Raffinage du Qi pouvaient y entrer. Je ne suis qu'au second rang et je viens à peine d'y arriver. Tu as tellement confiance en moi pour penser que je vais réussir à atteindre le cinquième rang de Raffinage du Qi en à peine trois mois, ah ? »

Pour être honnête, c'était en fait un exploit impossible à réaliser. Même Lin Xuanzhi, le génie d'antan, avait pris six mois pour passer du quatrième au cinquième rang de Raffinage du Qi.


Lin Xuanzhi lança un regard mystérieux à son frère. Il eut un léger sourire et fit :

« Bien entendu, ton grand frère sait qu'une telle progression en tout juste trois mois nécessiterait une chance immense et du talent. »

Perplexe, le garçon demanda :

« Alors tu gâches ce passe en faisant ça, grand frère, non ? »

Il en eut mal au cœur. Lin Xuanzhi avait fait un tel pari avec le Cinquième Aîné à cause de lui alors là, il était encore un poids mort pour lui !

Lin Xuanzhi contempla l'air chagrin de Yan Tianhen qui se faisait des reproches. Il ne put s'empêcher de lui pincer la joue et sourit.

« Ah Hen n'a pas besoin de s'en faire pour ça. J'ai mes propres outils précieux pour berner les yeux de ce petit royaume. »


À cette nouvelle, la bouche du garçon s'ouvrit en grand. Il fit d'un ton choqué :

« Grand frère, tu peux vraiment forger ce genre d'outil magique ? Tu vas vraiment monter au ciel, ah !

– Oui. »

Lin Xuanzhi se mit à rire et tapota le bout du nez de son frère. Il ajouta d'un ton faussement prétentieux :

« Ton grand frère peut monter au paradis ou descendre en enfer Une expression signifiant qu'il peut faire tout ce qu'il veut sans se soucier de la direction. (1). Il n'y a rien que je ne puisse pas faire et rien que je ne sache pas faire.

– Ah ah... »

Yan Tianhen sourit, ses yeux en forme de demi-lune.

Lin Xuanzhi demanda :

« Alors pourquoi Ah Hen ne va pas du tout s'inquiéter du fait que je ne puisse pas gagner le pari fait avec le Cinquième Aîné ?

– Parce que du moment que grand frère veut faire quelque chose, il va forcément réussir, répondit le garçon. Voilà pourquoi je ne suis pas du tout inquiet. »


Lin Xuanzhi sourit et insista :

« Et même si je ne suis pas très sûr de mon coup, que devrais-je faire alors ? »

Yan Tianhen émit un ah. Il plissa le front, angoissé, réfléchit un moment puis fut soudain frappé par une idée :

« Quoi qu'il arrive, nous aurons déjà obtenu les bénéfices. Quant au fait que tu nous fasses arriver dans les dix premiers, c'est une question de chance. Même si tu n'y arrives pas, ce n'est pas comme si le Cinquième Aîné pouvait te reprendre le passe. »

Lin Xuanzhi rit et le félicita :

« Voilà qui est digne de mon petit frère. »

Il avait exactement pensé pareil.

Cependant, le Cinquième Aîné n'avait certainement pas voulu le mettre dans l'embarras, voilà pourquoi il avait accepté un pari. Sinon, il lui aurait demandé de prononcer un serment.


* * *


Quand ils arrivèrent près de l'entrée de leur cour, Lin Xuanzhi vit un jeune homme en tenue noire de cultivateur qui se tenait aux portes de leur cour.

En temps normal, ce jeune homme ne se montrait pas dans la résidence des Lin mais aussitôt que Lin Xuanzhi le vit, il sut au premier regard de qui il s'agissait.

Et près de ce jeune homme se tenait une jeune fille gracieuse vêtue de violet. Le visage de la jeune fille était quelque peu charmant. Elle tenait une épée lavande à la main et sa poitrine impressionnante était comme son visage : toujours au dessus des masses.

Ces deux-là étaient les enfants de Lin Jiang, le troisième des quatre frères dont faisait partie Lin Zhan.

Cela faisait des années que Lin Jiang avait emmené ses enfants avec lui pour voyager dans le monde. Ils n'étaient jamais encore revenus et n'avaient donné aucune nouvelle ni contacté personne. Quand Lin Xuanzhi avait revu Lin Jiang dans sa vie précédente, ce fut au moment du massacre de leur famille.


Lin Jiang était bien venu à la rescousse mais il était mort durant l'assaut. Au contraire, ses deux enfants firent comme si tout cela ne les concernait pas. Le fils, Lin Yangzhi, continua à s'entraîner dans la Secte du Pic Céleste tandis que la fille, Lin Yaer, avait intégré la Secte du Nuage de Jade, la plus grande secte de cultivatrices des Cinq Continents.

Aucun des deux ne se montra au final.

Lin Xuanzhi avait été profondément déçu par la famille Lin durant sa vie précédente alors il était resté à l'écart en contemplant les événements d'un regard froid. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il allait faire le même choix durant cette vie.

Dans la famille Lin, Lin Xuanzhi n'avait pas une haute opinion de Lin Zezhi et de ceux de sa génération. Par contre, Lin Yangzhi et Lin Yaer, ces deux-là n'était clairement pas faciles à gérer — que ce soit en terme de force ou d'origine.

S'il ne se trompait pas, Lin Yangzhi devait être déjà un disciple de la secte principale du Continent Central, la Secte du Pic Céleste.


Yan Tianhen regarda les deux nouveaux venus et fit :

« Grand frère, qui sont ces deux personnes ? Ils sont venus te voir ?

– Probablement, » fit Lin Xuanzhi en hochant la tête.

Lin Yangzhi aperçut également Lin Xuanzhi et lui lança un regard nonchalant.

« Il paraît que tu es devenu un bon à rien incapable de cultiver ? »

Lin Xuanzhi ne répondit pas.

Lin Yaer crut qu'ils avaient touché la corde sensible alors elle arbora un sourire méprisant et continua de le narguer :

« Lin Xuanzhi, tu n'aurais jamais cru que la roue de la fortune allait tourner ainsi, pas vrai ? Autrefois, tu avais une auréole autour de la tête et tout le monde chez les Lin avait les yeux fixés toi. Mais à présent, n'importe qui pris au hasard dans notre famille est forcément plus fort que toi. À ta place, j'aurais mis fin à mes jours depuis longtemps. À quoi bon vivre ainsi ?

– Petite sœur, il y a tant de gens sans gêne dans le monde. Même s'ils sont inutiles, ils continuent de gaspiller les ressources de cultivation de leur famille et refusent d'y renoncer. »

Le regard de Lin Yangzhi se posa sur Lin Xuanzhi, vaguement moqueur.


Néanmoins le jeune homme ne put s'empêcher de grincer discrètement des dents en signe de haine : Comment se fait-il que bien que la cultivation de Lin Xuanzhi ait été abolie, il puisse encore vivre dans une si bonne cour ?

Comme il s'était absenté fort longtemps de la résidence des Lin, il ignorait les dernières nouvelles dans la famille. Il venait pratiquement à peine de rentrer et n'avait pas pris le temps de consulter quelqu'un pour se renseigner d'abord ; il était venu directement ici pour se moquer et narguer. Du coup, ses informations étaient complètement dépassées.

Yan Tianhen grinça des dents. Au bout du compte, qu'est-ce que ces deux enfoirés étaient venus faire ici ?


Dans la mer de connaissances de Lin Xuanzhi, la Perle Spirituelle soupira et commenta d'un ton désespéré :

« Petit, je dirais que tu n'es vraiment pas doué avec les gens. Comment se fait-il que tant de gens soient offensés par ta simple vue et veulent te marcher dessus quand tu es à terre, ah ? »

Lin Xuanzhi répondit mentalement :

« Je ne crois pas avoir jamais fait quoi que ce soit pour les offenser. Je suis juste un génie au talent ahurissant. Depuis tout petit, j'ai dû être "cet enfant" Quand les parents vous comparent sans cesse à un autre enfant plus intelligent, plus doué, etc. (2) dans la bouche des parents. La plupart des enfants Lin ont grandi dans mon ombre alors effectivement, peu d'entre eux ont une bonne opinion de moi. »


Après avoir répondu à la Perle Spirituelle, Lin Xuanzhi étira ses lèvres et balaya les deux jeunes gens du regard d'un air indifférent. Il fit :

« Vous arrivez un peu tard pour me dire ça. »

Lin Yaer en fut décontenancée. Elle fronça ses sourcils longs et galbés et fit :

« Lin Xuanzhi, que veux-tu dire ? »

Yan Tianhen ricana et déclara d'un ton froid en imitant le ton méprisant de Lin Yaer de toute à l'heure :

« Je te dirais ceci, tata : c'est la première fois que tu viens dans la résidence des Lin, non ? Sinon, tu n'as qu'à demander à n'importe qui quel est le statut actuel de mon grand frère !

– Quel statut ? s'enquit Lin Yangzhi.

– Tu oses m'appeler tata ?! » s'indigna Lin Yaer d'une voix furieuse.

Yan Tianhen pencha la tête sur le côté et répliqua :

« Je ne vous dirai rien beeee Il leur tire la langue. (3), idiots ! »

Lin Yaer sentit qu'il se payait sa tête et elle se fâcha aussitôt. Elle désigna Yan Tianhen du doigt et fit :

« Vilain laideron, tu crois que cette demoiselle ne va pas te frapper à mort là ? »



Note de Karura : Je me répète mais... Bienvenue chez les Lin où tout le monde s'aime et s'entraide.


Notes du chapitre :
(1) Une expression signifiant qu'il peut faire tout ce qu'il veut sans se soucier de la direction.
(2) Quand les parents vous comparent sans cesse à un autre enfant plus intelligent, plus doué, etc.
(3) Il leur tire la langue.






Commentaires :


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Plafond a écrit le dimanche 07 novembre 2021 à 21:20
Ouah quel plaisir de lire la suite ! J'ai eu peur que le site soit mort !
Merci pour les traductions toujours nickel ! \o/

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Karura Oh a écrit le lundi 08 novembre 2021 à 15:50
Salut !
C'est sûr que trois semaines de panne, ça pouvait inquiéter mais non, le site n'est pas mort et ne mourra pas de si tôt !
Je suis contente que l'histoire te plaise !


Phinou a écrit le lundi 08 novembre 2021 à 13:28
j'aaaaadrors, trop bien vivement la suite youou

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Karura Oh a écrit le lundi 08 novembre 2021 à 15:51
Ravie que cela te plaise !
Il reste encore 700 chapitres, dans le même genre ~

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