Chapitre 117 : Se battre pour une méthode de cultivation

Lin Xuanzhi prit un rouleau qui était caché dans un endroit peu voyant, qui semblait avoir été rarement manipulé et couvert de poussière.

« Prenons ce rouleau. »

Yan Tianhen y jeta un coup d’œil et prit aussitôt un air enchanté.

« C’est un rouleau qui explique la situation générale des méthodes de cultivation dans les Neuf Royaumes. Grand frère, c’est vraiment un livre dur à trouver, ah. »

Lin Xuanzhi hocha la tête et fit :

« Quant au manuel de cultivation pour l’alchimie, je t’en trouverai un après que nous soyons sortis.

– Comme tu veux, grand frère, » fit le garçon d’un ton nonchalant en hochant la tête.

Après tout, il n’était pas plus enthousiaste que ça au sujet de l’alchimie. Peu lui importait de commencer aujourd’hui ou un autre jour. Qui plus est, la famille Lin n’avait vraiment pas de bons manuels d’alchimie.

Lin Xuanzhi prit donc le rouleau et comptait trouver Lin Yan pour lui demander s’il avait trouvé un bon manuel. Tout à coup, il entendit une querelle provenir de l’étagère voisine.

Lin Yan tenait entre ses doigts d’une main le bout d’un rouleau. Il haussait les sourcils à l’attention de Lin Zezhi qui avait toute la main posée sur le rouleau. L’adolescent fit :

« Laisse-moi te dire, c’est premier arrivé, premier servi. J’ai clairement vu cette Paume Céleste Brûlante et je l’avais déjà en main. Tu es vraiment sans gêne pour venir me l’arracher des mains. »

Comme il s’agissait de la très convoitée Paume Céleste Brûlante, la plus puissante méthode de cultivation Primaire pour le feu de la famille Lin, Lin Zezhi, qui avait toujours feint la dignité, ne pouvait plus maintenir son déguisement habituel.

Il étira froidement les lèvres et rétorqua :

« Je suis venu aujourd’hui uniquement pour cette Paume Céleste Brûlante. Si tu sais ce qui est bon pour toi, tu ferais mieux de renoncer de ta propre volonté. Sinon, une fois que tu quitteras ce pavillon, ce sera la fin de tes jours insouciants. »

Le visage de Lin Yan devint sévère.

« Ce que moi, Lin Yan, déteste le plus, c’est de me faire menacer.

– Vraiment ? »

Lin Zezhi plissa les yeux et ajouta d’un ton menaçant :

« Les choses sont pourtant ce qu’elles sont. Ma position dans la lignée principale des Lin est nettement supérieure à la tienne. Pour le Tournoi des Cent Familles, c’est ma mère, qui est déjà une Artisane au cinquième rang de l’Esprit Turquoise, qui est chargée de fabriquer l’outil précieux. Tu crois vraiment que la famille Lin va m’offenser pour quelqu’un comme toi ? »

Lin Yan faillit exploser de rage. Il mourait d’envie de frapper Lin Zezhi sur-le-champ et de lui donner une bonne correction, cependant il n’était pas stupide. Bien sûr, il avait parfaitement conscience que si Lin Zezhi osait dire toutes ces choses, c’était parce qu’il en était parfaitement capable.

Il ne voulut pas faire des histoires alors il lança un pfff et retira sa main.

« Considère que c’est un cadeau de ce jeune maître pour toi. »

Quand Lin Zezhi put mettre la main sur la méthode de cultivation, ses yeux s’illuminèrent de joie.

Avant de venir, le Troisième Aîné lui avait indiqué qu’il devait obtenir cette Paume Céleste Brûlante. En effet, pour les cultivateurs avec une racine spirituelle de feu, la Paume Céleste Brûlante était la méthode de cultivation Primaire de haut niveau qui était la plus convenable et la plus facile à pratiquer.

Lin Zezhi rangea la Paume Céleste Brûlante et fit d’un ton arrogant à l’adolescent :

« Lin Yan, tu ne sais que parler.

– C’est toujours mieux que toi qui as la vingtaine et qui tête encore ta mère, » se moqua Lin Yan d’un ton lourd de sens.

Le visage de Lin Zezhi devint glacial et il lui lança un regard d’avertissement :

« Surveille ce que tu dis. Un jour ou l’autre, je te ferai goûter de la force de cette Paume Céleste Brûlante.

– Je suis mort de trouille, bouuuuh, tu me fiches vraiment la trouille. »

Lin Yan agita les mains de manière exagérée mais il ne cessa de rouler des yeux.

Lin Zezhi se sentit insulter et allait répliquer quand il vit Lin Xuanzhi et Yan Tianhen arriver.

Il fixa Lin Xuanzhi et demanda :

« Qu’est-ce que tu as pris comme manuel de cultivation ? »

Lin Xuanzhi répondit d’un ton indifférent :

« Un livre qui explique le système des manuels de cultivation. Ce n’est pas un manuel de cultivation. »

Lin Zezhi s’en réjouit intérieurement et ne put s’empêcher de renifler :

« C’est vrai, j’avais oublié que cousin Xuanzhi est un précieux Artisan et que malheureusement, notre famille Lin ne possède aucune méthode de cultivation pour les Artisans. Ce n’est vraiment pas de chance pour toi. »

Lin Xuanzhi hocha la tête.

« C’est vrai que ce n’est pas de chance. Je n’aurais jamais pensé que notre famille n’aurait pas le moindre manuel de cultivation pour Artisan, c’est vraiment déplorable. Voilà pourquoi dès demain, je vais en toucher un mot au Patriarche : dès que des méthodes de cultivation pour Artisan apparaîtront dans les ventes au enchères, il devra absolument les acquérir, quel qu’en soit le prix. »

Lin Zezhi fut pratiquement choqué par l’attitude éhontée de l’autre jeune homme.

Les manuels de cultivation pour Artisan et Alchimiste, même de bas niveau, étaient conservés en secret et jamais transmis. Ils pouvaient coûter des centaines de milliers de pièces d’or. Contre toute attente, Lin Xuanzhi comptait sans vergogne sur la famille Lin pour allonger la monnaie.

Lin Zezhi avait bien envie de lui dire : Tu es vraiment sans gêne.

Cependant, quand il vit le visage calme et composé de l’autre jeune homme, il ne put rien dire.

Lin Xuanzhi s’imaginait certainement que toute la famille tournait uniquement autour de lui et qu’il était donc naturel que ses besoins passent en premier.

Lin Zezhi émit un reniflement dédaigneux. Il prit sa Paume Céleste Brûlante et fut le premier à quitter le Pavillon des Méthodes de Cultivation.

Tout de suite après lui, plusieurs autres disciples qui avaient également trouvé la méthode de cultivation qui leur plaisait partirent l’un après l’autre.

Il ne resta plus que trois personnes dans le Pavillon des Méthodes de Cultivation : Lin Xuanzhi, Yan Tianhen et Lin Yan.

Ce dernier parcourut les méthodes de cultivation d’un air découragé et abattu.

Yan Tianhen le suivit et demanda :

« Yanyan, tu as trouvé une méthode qui te plaît ? »

Un peu démoralisé, l’adolescent répondit :

« J’avais enfin trouvé un manuel qui me convenait. Je n’aurais jamais cru que ce Lin Zezhi oserait me le voler. Ai, une petite salade sans parent est vraiment destinée à se faire piétiner. »

Yan Tianhen se gratta le nez et tapota l’épaule de Lin Yan.

« Ne sois pas triste. Grand frère et moi, on va t’aider à trouver une autre bonne méthode. »

Lin Yan soupira.

« J’ai déjà regardé tous les manuels de cultivation ici. À part cette méthode Primaire de haut niveau, il n’y a rien d’autre d’intéressant, rien de meilleur que la Paume du Feu Soufflant que j’ai déjà pratiquée.

– Tu en es sûr ? » intervint Lin Xuanzhi d’un ton léger.

Lin Yan posa son regard sur lui puis se tourna vers la dernière et la plus haute des étagères. Il haussa les épaules et répondit :

« Si, il y en a bien une : justement la méthode de cultivation Primaire de haut niveau qui s’appelle La Méthode du Cœur Brûlant. C’est un manuel adapté pour la racine spirituelle de type feu mais bon, tu vois ce que je veux dire. »

Lin Xuanzhi secoua la tête et fit :

« Ce n’est pas forcément vrai. »

Lin Yan en resta stupéfait puis ses yeux s’illuminèrent soudain.

« Frère Xuanzhi, tu as un moyen spécial de l’obtenir ?

– Ce ne serait pas simple de trouver une méthode pour l’obtenir, mais je peux toujours atteindre en vitesse le premier rang de la Fondation pour voir si je peux prendre cette méthode, » fit Lin Xuanzhi, le visage très calme.

Lin Yan : « ... »

Il en resta bouche bée. Comment pouvait-il parler d’“atteindre en vitesse le premier rang de la Fondation” comme s’il parlait de la pluie et du beau temps ?

Tu te fiches de moi ou quoi ?

Lin Xuanzhi lui lança un regard et fit :

« Ah Hen et toi, montez la garde pour moi. Si quelqu’un arrive, ne le laissez pas me distraire. »

Avant que Lin Yan ne puisse réagir et tandis que tout son être se trouvait encore dans une transe, plongé dans les mystères des mystères du Dao, Lin Xuanzhi s’était déjà trouvé un coin et s’était assis en tailleur par terre. Il sortit quelques pierres forgées devant lui de son sac de stockage et aussi des matériaux de base. Il semblait vraiment prêt à se mettre à forger !

Lin Yan : « ... »

Incrédule, il se frotta les yeux puis fit à Yan Tianhen à côté de lui

« Ton grand frère ne plaisante pas, c’est ça ? »

Yan Tianhen posa les yeux sur son frère et hocha la tête.

« Mon grand frère ne plaisanterait jamais sur ça. »

Lin Yan déglutit avec difficulté.

« Il ne reste qu’un shichen, tu n’as pas peur qu’il échoue ? »

Le garçon secoua la tête et affirma :

« Mon grand frère n’échoue jamais.

– ... »

D’où pouvait bien venir cette mystérieuse assurance ?

En dehors du pavillon.

Bien que Lin Zezhi et les autres avaient déjà fait leur choix de méthode de cultivation, ils n’étaient pas encore partis.

Après avoir enregistré leur emprunt, les disciples dehors restèrent sur place pour attendre de voir que ce les derniers allaient choisir.

Après tout, ils avaient non seulement besoin de connaître leur propre situation mais aussi celle des autres. Même s’ils étaient tous des membres de la même famille, ils étaient inévitablement en compétition.

Lin Yurou regarda Lin Yufan et demanda :

« Grande sœur, quelle méthode de cultivation as-tu choisie ? »

La jeune femme lui lança un regard indifférent.

« Ce que j’ai choisi ne te regarde pas, que je sache. »

L’expression du visage de la jeune fille se modifia imperceptiblement et elle fit avec un peu d’embarras :

« Je demandais juste ça parce que je me soucie de toi, il n’y a pas d’autre raison. »

Lin Yufan répondit en ricanant :

« Tu n’as pas besoin de t’enquérir à mon sujet. Après tout, je t’ai déjà largement dépassée. Tu ne feras jamais le poids contre moi, quoi qu’il arrive. En plus, je n’ai pas la même racine spirituelle que toi, alors la méthode de cultivation que j’ai choisie ne risque pas du tout de te convenir. Tu n’as donc pas à t’en soucier. »

Lin Yurou se mordit les lèvres et son visage rougit de honte. Des larmes apparurent dans ses yeux, comme si elle subissait une grande injustice.

Lin Yaer se rembrunit et s’avança pour intervenir :

« Yufan, nous sommes toutes sœurs alors pourquoi tu lui parles comme ça ?

– Cousine Yaer, ce n’est qu’une broutille, fit Lin Yufan d’un ton nonchalant. Et je n’ai fait que dire la vérité. »

Lin Yurou fit d’une toute petite voix :

« Je sais que ma grande sœur ne m’apprécie pas beaucoup à cause d’un malentendu avec ma mère. Mais notre père a toujours dit que nous sommes toutes les deux des sœurs de la même lignée et que nous devrions nous aimer, nous soutenir et aussi partager ce que nous possédons.

– Oui, ah. Depuis toute petite, tout ce que tu possèdes est à toi, et tout ce que je possède est à toi, » fit Lin Yufan avec un sourire sarcastique.

Lin Yurou pâlit un peu et elle fit d’un ton mal à l’aise :

« Grande sœur, tu veux plaisanter. »

Lin Yufan ne fit plus du tout attention à elle. Que ce soit une plaisanterie ou non, elle était la mieux placée pour le savoir.

En voyant ça, Lin Yaer cessa de s’en mêler.

Tous les gens présents pouvaient bien voir que les deux sœurs ne s’entendaient pas vraiment.

Et d’après ce qu’avait dit Lin Yufan, on pouvait en déduire que Lin Ruhai et son épouse ne la traitaient guère mieux.

Tout ce qui comptait, c’était de savoir qui était en guerre contre qui. Pour le reste, personne de censé n’irait interférer avec ce qui se passait dans la cour des autres.

Après un moment, Lin Zezhi fut le premier à perdre patience.

Il fronça les sourcils, fit les cent pas puis regarda les portes closes du Pavillon des Méthodes de Cultivation. Il s’écria :

« Ne me dites pas que les trois restants sont trop éblouis à l’intérieur, hein ? Pourquoi ne sont-ils toujours pas sortis ? »

Lin Dong perdit patience à son tour.

« On dirait vraiment des rustres qui n’ont jamais rien vu du monde avant. »

Lin Yaer étira les lèvres.

« Pourtant, j’aimerais bien voir quels bons manuels ils vont bien pouvoir dégoter. »

Lin Dong se tourna vers Lin Zezhi et fit :

« Peu importe ce qu’ils dégoteront, ce ne sera jamais aussi bon que la Paume Céleste Brûlante du cousin Zezhi. C’est le seul manuel de cultivation Primaire de haut niveau ici. »

Dès qu’il eut dit ça, plusieurs paires d’yeux envieux et jaloux se posèrent sur le jeune homme.

Lin Zezhi sourit. Non sans cacher sa satisfaction, il prétendit tout de même un peu d’humilité et fit :

« On peut dire que j’ai eu énormément de chance. Avec tant de méthodes de cultivation, je n’aurais jamais cru pouvoir tomber dessus au premier regard. C’était sûrement mon destin d’obtenir cette Paume Céleste Brûlante. »

Lin Cheng rétrécit les yeux en le regardant et songea avec dédain : Il ne manque vraiment pas de culot. Il a clairement piqué ce rouleau à Lin Yan.

Lin Cheng venait d’une branche annexe la plus éloignée de la lignée principale des Lin, hormis Lin Yan. À chaque fois qu’il se rendait à la résidence principale des Lin, il se faisait souvent mépriser alors il se sentait naturellement proche de Lin Yan et ne pouvait s’empêcher de compatir à son sort.

Lin Dong avait toujours aimé flatter Lin Zezhi. Avec un sourire légèrement flatteur, il fit

« Cousin Zezhi, avec cette Paume Céleste Brûlante, je ne doute pas que tu vas bientôt pouvoir sortir du septième rang et devenir un cultivateur au niveau Fondation, hein ? »

Lin Zezhi éclata d’un rire rempli d’assurance et fit d’un ton vantard :

« Si je reste deux mois dans la salle de cultivation, ce ne sera pas du tout un problème de dépasser mon septième rang. »

Note de Karura :

Lin Zezhi : Ha ha ha, dans deux mois, je serai au niveau Fondation et j’aurais dépassé ce bon à rien de Lin Xuanzhi !

Deux heures plus tard, Lin Xuanzhi sort du pavillon au niveau Fondation.

Lin Zezhi : (＠_＠;) Quel espoir me reste-t’il en ce monde ?

Commentaires :