Chapitre 128 : Un picotement au crâne
Duan Yuyang eut un rire indifférent.
« Ça dépend si tu en as le cran. Il n’y a rien de pire qu’un homme qui a le cœur sombre d’un voleur mais pas le cran.
– Espèce de putain — ! »
Duan Yuhao brandit aussitôt le poing et son Qi interne se manifesta. Il était de toute évidence enragé.
« Vous deux, ça suffit ! »
Duan Zhengde se servit de sa présence imposante en tant que chef de la famille et fit :
« Vous êtes tous les deux frères, pourquoi vous vous insultez et vous cherchez à vous entretuer ? Vous devriez vraiment avoir honte ! »
Duan Yuhao grinça des dents et adressa à son frère un regard qui disait ‘attends un peu, tu vas voir.’
Quant à Duan Yuyang, il lui adressa carrément un doigt d’honneur.
Duan Zhengde fit mine de ne rien voir et fit d’un ton léger :
« Yuyang, je t’ai fait venir aujourd’hui pour te parler de quelque chose. Yuhao, prends ton petit frère et partez tous les deux. »
Avec réticence, Duan Yufei suivit son second grand frère dehors. Avant de partir, il fit même une grimace à Duan Yuyang.
Duan Yuyang regarda son père et s’assit sur la chaise à côté de lui dans une position des plus nonchalantes. Il joua avec le jade pendu à sa ceinture et demanda :
« Qu’y a-t’il ? Vous pouvez tout me dire. »
Le regard de Duan Zhengde tomba sur ce jade de stockage extrêmement bien taillé et d’une valeur inestimable.
« Yuyang, ta mère t’a offert ce jade de stockage avant qu’elle nous quitte. Pendant toutes ces années, je ne t’ai jamais rien demandé au sujet de ce jade.
– La famille Duan est si florissante,fit le jeune homme en hochant la tête, alors naturellement, père n’a pas à se soucier de ce jade. »
Duan Zhengde et son épouse à côté de lui échangèrent un regard puis il reprit :
« Mais récemment, il y a quelque chose dont je voulais te parler. »
Le cœur de Duan Yuyang cessa de battre un moment et il songea : Il a parlé exprès du jade et me dit ensuite qu’il y a quelque chose dont il veut me parler, cela a forcément un lien avec ce qui se trouve dans l’espace de stockage de mon jade.
Cependant, ils formaient tous une même famille. En plus, il était rare que Duan Zhengde, le chef de la famille demande en personne une faveur à la jeune génération.
Alors cela ne dérangea pas trop Duan Yuyang. Il hocha la tête et fit :
« Si vous avez quelque chose à me dire, Père, n’hésitez pas. »
L’attitude du jeune homme ravit Duan Zhengde.
« Ta mère était alchimiste de son vivant. Je souhaiterais emprunter le manuel de sceaux de main dont elle se servait pour cultiver, » fit-il.
Le visage de Duan Yuyang ne varia pas d’expression. Il s’enquit :
« Il n’y a pourtant pas d’alchimiste dans notre famille. Pour qui père veut-il ce manuel ? »
Duan Zhengde regarda son épouse et fit :
« Dans la famille de ta belle-mère Il est écrit tante dans le texte d’origine mais je trouve ça plus compréhensible de dire belle-mère. (1) Lian, un garçon est né il y a quelques jours. On a aussitôt détecté chez lui des racines spirituelles doubles de bois et de feu, et il possède aussi un feu d’alchimiste dans son corps. Ta belle-mère Lian et moi allons bientôt nous rendre dans sa famille, alors nous nous sommes dit qu’un manuel de cultivation d’alchimiste serait le cadeau approprié pour les cent jours du garçon. »
Madame Duan se nommait Su Yulian et elle faisait partie de la lignée principale des Su, l’une des plus grandes familles d’élite du Continent Ouest mais aussi de tous les Cinq Continents.
Un cadeau offert à la famille Su du Continent Ouest devait être unique.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Duan Yuyang ne prit même pas le temps d’y réfléchir et répondit :
« Je ne sais combien de bon manuels circulent dans la maison de vente aux enchères de notre famille. Le manuel de ma mère n’est sans doute rien en comparaison. »
Son père argua d’un ton sincère et sérieux :
« Ce n’est pas une question de valeur. C’est parce que La Méthode d’Alchimie du Grand Ciel est le manuel le plus modéré et inoffensif qui me vient à l’esprit. »
Duan Yuyang leva subitement les yeux vers son père et demanda :
« Père, est-ce votre idée ou bien celle de belle-mère Lian ?
– Où est la différence ? rétorqua l’homme en fronçant légèrement les sourcils. Ta belle-mère Lian et moi sommes mari et femme. »
Duan Yuyang secoua la tête. Après un moment de réflexion, il fit :
« Je crains fort que je ne puisse plus vous procurer ce manuel ! »
– Comment ça ?
– Je viens de donner ce livre à Lin Xuanzhi aujourd’hui, répondit-il d’un ton calme.
– Tu as osé céder une méthode d’alchimie si rare et de valeur à quelqu’un qui est en compétition avec nous ? »
L’expression de Duan Zhengde n’avait rien d’agréable.
De la même manière, madame Duan se rembrunit également.
Duan Yuyang haussa les épaules avec impuissance.
« C’est vous qui le me demandez trop tard, Père. En plus ne m’avez-vous pas dit vous-même tout à l’heure de bien m’entendre avec Lin Xuanzhi ? Cette méthode de cultivation, puisque ma mère n’en a plus l’usage et qu’il n’y a aucun autre alchimiste dans mon entourage, j’avais autant la céder à Lin Xuanzhi qui en avait besoin. Comme ça, il m’est redevable. Cela ne pourra que bénéficier à notre famille Duan à l’avenir sans la léser. »
Duan Zhengde se lamenta amèrement :
« C’était quelque chose que ta mère t’avait laissé, comment as-tu pu le donner si facilement ? »
Duan Yuyang cligna des yeux et rétorqua :
« C’est justement parce que c’était quelque chose que ma mère m’a laissé à moi seul que j’ai osé le donner si facilement. Si cela avait appartenu à notre famille Duan, j’aurais pesé un peu plus la situation avant de le donner. »
Duan Zhengde sentit que sa tête allait exploser. Quand on avait donné un objet, c’est comme quand on renversait de l’eau : il était absolument impossible pour Duan Yuyang de le récupérer. Franchement, Duan Zhengde n’avait pas spécialement désiré ce manuel d’alchimie, c’était Su Yulian qui avait subitement été prise de l’envie d’obtenir ce manuel sur un coup de tête.
Duan Yuyang fixa l’air sombre de sa belle-mère qui semblait avoir envie de le dévorer et une illumination frappa soudain son cœur. Il arbora un sourire calme et fit :
« Puisque vous n’aviez que ça à me dire, votre fils va prendre congé.
– Tu peux y aller, » fit son père en agitant la main avec irritation.
Après le départ de Duan Yuyang, madame Duan grinça des dents et fit d’un air polaire :
« Regarde-moi un bon ce brave fils que tu as. Il préfère donner les bonnes choses à des étrangers plutôt qu’à toi, son propre père. »
Il répliqua d’un ton morose :
« C’est juste nous qui sommes arrivés trop tard. Si tu m’en avais parlé plus tôt, j’aurais pu lui demander avant. »
Duan Zhengde appréciait bien Duan Yuyang. Bien que le jeune homme avait subitement perdu son talent pour la cultivation pour une raison inexplicable, Duan Zhengde avait une dette immense envers la mère de Duan Yuyang et se sentait également coupable, alors naturellement, il était prêt à bien traiter le jeune homme.
Cependant, ce qu’avait fait Duan Yuyang aujourd’hui était comme un camouflet pour lui.
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Madame Duan renifla et se releva.
« Tu ferais mieux de trouver un moyen de récupérer ce manuel, autrement j’ai bien peur que la famille Duan ne connaisse un terrible sort par la faute de Duan Yuyang. »
Le cœur de Duan Zhengde s’agita. Il se leva à son tour et fronça les sourcils :
« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »
Son épouse le fixa avec un sourire qui n’en était pas un et répondit :
« Quand j’ai contemplé les mystères du Ciel, j’ai pu vaguement distinguer qu’une fois le manuel en circulation à l’extérieur, la famille de ta première épouse en retrouvera rapidement la trace. Après ça, quelqu’un de cette famille découvrira la cause véritable de la mort de ta première femme. De rage, ils vont massacrer entièrement la famille Duan.
– Comment cela se pourrait-il ? fit Duan Zhengde en pâlissant et en serrant les poings. La famille Duan est une famille de première classe, il serait impossible de la détruire si facilement. Tu as dû mal voir.
– Si tu ne me crois pas, oublie ça, lâcha madame Duan d’un ton glacial. En tout cas, je t’ai déjà averti que le destin de Duan Yuyang est inéluctable et qu’il causera la perte de toute la famille Duan. Si tu ne me crois pas, attends un peu et tu verras. »
Sur ce, madame Duan sortit sans regarder en arrière.
Duan Zhengde se rassit sur sa chaise, l’air perdu.
À l’époque, il avait été comme ensorcelé : bien qu’il soit déjà fiancé à la mère de Duan Yuyang, il n’avait pas pu résister à la beauté de Su Yulian et avait entamé une relation avec elle.
Dans les premiers temps, ils avaient réussi à cacher leur relation mais peu après la naissance de Duan Yuyang, quelqu’un avait dévoilé la nouvelle à madame Duan. Du coup, cette dernière avait appris que son époux avait une maîtresse à l’extérieur et elle trouva même la maison dorée dans laquelle Duan Zhengde avait installé sa maîtresse.
Madame Duan était quelqu’un de déterminé et décisif. Quand elle arriva dans la maison dorée, elle vit Duang Zhengde et Su Yulian s’embrasser et elle vit même un enfant du même âge que Duan Yuyang. Elle fut alors envahie par la rage et menaça de laisser sa famille natale tuer Duan Zhengde et Su Yulian.
Aux yeux de Duan Zhengde, madame Duan avait toujours été un peu mystérieuse. Même en étant son époux, il ne savait pas qu’elle avait vraiment une famille derrière elle pour la soutenir. Il avait toujours cru qu’elle n’était qu’une orpheline recueillie par sa secte et qu’elle n’avait aucun autre soutien, à part la secte.
Pendant que Duan Zhengde était ébranlé et angoissé, Su Yulian exigea à son tour vicieusement et sans pitié que madame Duan soit tuée.
Duan Zhengde se sentait vraiment coupable envers son épouse et il craignait qu’elle ne provoque une catastrophe pour lui et lui fasse du mal. Alors il se montra impitoyable et enferma son épouse dans une grotte au fond de la montagne.
Au départ, il se disait qu’une fois qu’elle se serait calmée, ils pourraient avoir une bonne discussion. Mais après seulement quelques jours, quand Duan Zhengde retourna à la grotte, il découvrit que madame Duan avait souffert d’une déviation de Qi et que tous ses méridiens s’étaient rompus, entraînant sa mort.
Naturellement, il n’osa pas rendre cette nouvelle publique alors il écouta le plan de Su Yulian : ils tuèrent la dame de compagnie et les serviteurs de madame Duan et maquillèrent la mort de la femme pour faire croire qu’elle avait été tuée par des cultivateurs qui voulaient lui dérober ses pilules.
En songeant à cela, Duan Zhengde poussa un lourd soupir.
Les péchés de son passé, il devrait forcément payer pour ça tôt ou tard.
Et si ce qu’avait dit Su Yulian était bien vrai, alors il préférait accepter son châtiment le plus tôt possible.
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Après que Duan Yuyang soit retourné chez lui, il apporta anonymement et dans le plus grand secret la nourriture déposée chez lui aujourd’hui à un magasin de plantes spirituelles de la cité de Qing pour la faire tester.
Étant donné que la plupart des poisons chroniques qui pouvaient agir sur les cultivateurs étaient difficile à détecter, les tests allaient prendre un certain temps.
Après que Duan Yuyang ait payé, il rentra chez lui et s’assit sur une chaise. Ce fut alors qu’il découvrit que ses paumes étaient moites.
Le jour de la mort de sa mère, elle avait envoyé une partie de son âme au jeune garçon pour lui dire que lui seul pouvait décider de donner son manuel d’alchimiste mais qu’on ne pouvait pas le lui réclamer de force.
Et si quelqu’un le lui demandait, cela voulait dire que c’était cette personne qui l’avait tuée.
En plus… La Méthode d’Alchimie du Grand Ciel, la Méthode d’Alchimie du Grand Ciel… En dehors de sa mère et lui, personne d’autre ne savait que c’était le nom de ce manuel.
Duan Yuyang ressentit un picotement au crâne. Il eut l’impression qu’une paire d’yeux impitoyables le fixait attentivement dans son dos.
Dans la salle de cultivation de la famille Lin.
Lin Xuanzhi prit la Pierre de Nuage de Feu et en même temps, il cacha soigneusement sa pierre compagnon dans son sac de stockage.
Il ne pouvait pas encore raffiner la pierre grise de la taille d’une tête car le Ver de Nuage de Feu était toujours endormi à l’intérieur pour le moment, comme un fossile calcifié. Cependant, une fois que Lin Xuanzhi le raffinerait, le Ver de Nuage de Feu reviendrait à la vie.
Après tout, ces vers avaient survécu des dizaines de milliers d’années. Ce n’était pas quelque chose que Lin Xuanzhi pouvait aisément contrôler avec son niveau actuel de cultivation. S’il faisait alors la moindre erreur, les conséquences seraient catastrophiques.
C’était pour cette raison que Lin Xuanzhi avait décidé de ne pas raffiner la pierre compagnon pour le moment, même s’il était impatient d’obtenir le Ver de Nuage de Feu.
Après avoir rangé la pierre compagnon, le regard de Lin Xuanzhi se posa sur la Pierre de Nuage de Feu rouge sombre.
« Tu vas te lancer le défi de forger un chaudron à pilules avec cette Pierre de Nuage de Feu comme matériau de base ? fit subitement la Perle Spirituelle.
– C’est bien mon intention, confirma le jeune homme.
– Tsss, petit, tu es un peu trop arrogant, fit la Perle Spirituelle en faisant claquer sa langue. Avec la Pierre de Nuage de Feu comme base, le chaudron à pilules ainsi forgé nécessite au moins le cinquième rang de feu spirituel du niveau Initiatoire, l’ouverture de trois cent soixante points d’acupression mortel et que la force spirituelle qui parcourt tes méridiens soit multipliée par trente-deux. »
Et actuellement, bien que Lin Xuanzhi soit au premier rang de la Fondation, il n’avait atteint que le quatrième rang de feu spirituel du niveau Initiatoire.
Il n’y avait qu’un rang d’écart entre le quatrième et le cinquième rang, pourtant c’était effectivement un fossé insurmontable qui les séparait.
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Lin Xuanzhi ferma les yeux et forma des sceaux de main en déclarant :
« Ce ne sera pas un problème.
– ... »
La Perle Spirituelle n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi arrogant et assuré !
Cependant, ce qu’il ignorait, c’était que Lin Xuanzhi excellait en matière de raffiner son feu spirituel.
Dans sa vie précédente, il avait vécu sous la forme d’un corps spirituel pendant un millier d’années dans le Plateau Spirituel. Durant ces années, avant qu’il ne puisse utiliser son corps spirituel pour contrôler son feu spirituel d’Artisan, il n’avait jamais entrepris de forger des outils magiques. Au contraire, il avait passé tout son temps à raffiner son feu spirituel.
Notes du chapitre :
(1) Il est écrit tante dans le texte d’origine mais je trouve ça plus compréhensible de dire belle-mère.
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