Chapitre 129 : Recevoir un coup dur

Le raffinage du feu spirituel était pénible et fade, toutefois il était impossible d’y couper.

Et ce dont Lin Xuanzhi ne manquait pas, c’était de la patience.

Il y avait deux raisons pour lesquelles il ne voulait pas augmenter rapidement son niveau de cultivation : d’un côté, c’était parce qu’il accumulait de l’énergie pour stabiliser sa cultivation. De l’autre, s’il ressortait trop du lot, il deviendrait facilement la cible des autres. Il avait déjà goûté aux pires souffrances alors tout ce qu’il voulait à présent, c’était cultiver en paix et en sécurité.

Tant qu’il n’était pas assez puissant pour n’avoir à se soucier de rien, il préférait éviter d’attirer l’attention des gens en se montrant trop excessif.

Dans Le manuel Oriental d’Artisan, il ne manquait pas de sceaux de main de haut niveau et de recettes pour forger des objets. Lin Xuanzhi savait très bien comment forger le chaudron à pilules qu’il voulait alors, tout en augmentant son rang d’esprit, il utilisa son feu spirituel et des pierres forgées pour raffiner la Pierre de Nuage de Feu. En plus de ça, il avait rassemblé en secret tous les autres matériaux nécessaires pour fabriquer le chaudron. Tout ce qui concernait Yan Tianhen lui tenait énormément à cœur et ce serait toujours sa priorité numéro un.

Trois jours s’écoulèrent rapidement.

Un outil magique fit son apparition en ce monde.

Lin Xuanzhi rouvrit les yeux et contempla le chaudron à pilules qui semblait être fait en feu. Une foule d’émotions envahirent son cœur.

Durant ses deux vies, c’était la première fois qu’il avait vraiment fait quelque chose pour son petit frère.

Lin Xuanzhi se rendit à la porte du compartiment de Yan Tianhen et attendit là un moment. Il toqua à la porte une fois qu’il eut senti que le Qi à l’intérieur avait disparu.

Yan Tianhen vint ouvrir rapidement car il savait que, mis à part Lin Xuanzhi, il était peu probable que quelqu’un d’autre vienne le voir.

Quant à Lin Yan, il se dévouait corps et âme à augmenter sa cultivation, donc il n’aurait certainement pas le temps de venir le voir.

« Grand frère, c’est toi, ah, l’accueillit Yan Tianhen avec un sourire.

– Tu as meilleure mine de jour en jour. »

Lin Xuanzhi examina son frère puis entra.

C’était peut-être le double Yin qui l’emportait sur le Yang, et le fait qu’une chose poussée à l’extrême pouvait devenir son opposé. Depuis qu’il pratiquait La méthode de l’Empereur Cadavre, le Qi lugubre et froid sur le visage de Yan Tianhen se dissipait de jour en jour.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Le garçon toucha son visage, réfléchit un moment puis fit :

« C’est sûrement parce que je me baigne avec Ah Gu toutes les nuits.

Lin Xuanzhi tiqua. Se baigner ensemble ?

Il songea que même s’il s’agissait d’un cadavre, il devrait surveiller ça de plus près.

Yan Tianhen ne vit absolument pas le mal dans tout ça. Il continua à faire comme pour se vanter :

« Grand frère, quand je suis allé voir Ah Gu hier soir, j’ai découvert qu’un de ses doigts a bougé. Dans La méthode de l’Empereur Cadavre, il est écrit que plus un cadavre bouge tôt, plus cela prouve sa qualité et son talent. Ah Gu est vraiment extraordinaire. »

Lin Xuanzhi sentit une légère amertume dans son cœur. Autrefois, c’était lui que Yan Tianhen admirait et complimentait toujours. À présent, le garçon avait reporté son admiration sur un simple cadavre.

Il fit d’un ton indifférent :

« Ce n’est qu’un cadavre. Tu n’as pas besoin de passer autant de temps sur lui. Tu ferais mieux de te focaliser sur l’alchimie, qui est la voie honorable.

– Mais c’est le cadavre que j’ai moi-même ramené, objecta Yan Tianhen d’un ton chagriné. Je dois bien le traiter et assumer mes responsabilités envers lui, ah.

– ... »

Assumer tes responsabilités, tu parles, ah. Son cœur se serra encore plus.

Pendant qu’il se consolait en se disant que ce n’était qu’un cadavre, un outil, il sortit le chaudron à pilules de son sac de stockage et le tendit à son frère.

« Ah Hen, voici le chaudron à pilules que j’ai forgé pour toi. Tu vas pouvoir dès aujourd’hui te lancer dans le raffinage de pilules.

– Grand frère, tu as déjà fini de le forger ?! »

Yan Tianhen écarquilla les yeux et caressa avec amour ce chaudron.

Il y avait en tout trois ouvertures dessus, qui permettaient à trois feux d’entrer en même temps de trois directions à la fois. C’était la forme de chaudron la plus simple pour un alchimiste. Bien qu’il ne permettait pas de raffiner des pilules de haut niveau, cela suffisait largement pour un novice.

Yan Tianhen put sentir le Qi émanant du chaudron et qui le distinguait comme un outil magique de qualité supérieure.

Il en put s’empêcher de pousser un Ya et leva les yeux vers Lin Xuanzhi :

« Grand frère, tu es trop impressionnant, c’est un outil magique de qualité supérieure, ah ! »

Les sourcils de Lin Xuanzhi se détendirent. Il hocha la tête et déclara :

« Si ce n’était pas un outil magique de qualité supérieure, je ne l’aurais jamais donné à Ah Hen. »

Les oreilles du garçon se teintèrent légèrement de rouge.

Lin Xuanzhi sourit en voyant ça.

« Ah Hen a désormais son propre chaudron à pilules. Utilise d’abord les plantes spirituelles que tu as. Si jamais il t’en faut encore, tu le diras à ton grand frère. »

Yan Tianhen s’empressa de hocher la tête.

« Ça suffira, ça suffira. Je vais sûrement faire longtemps avec. »

À ces mots, Lin Xuanzhi eut un léger rire.

« Essaie d’abord un peu avant de parler. »

Yan Tianhen se tapota le torse et fit d’un ton assuré :

« Ne t’en fais pas pour ça, grand frère. Ça fait des jours que je me suis exercé aux sceaux de main d’alchimie dans le livre de frère Yuyang et j’ai déjà atteint une grand maîtrise. Je vais peut-être bientôt pouvoir t’offrir quelques pilules ! »

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Lin Xuanzhi contempla le petit visage empli de vitalité de son frère et ressentit un certain réconfort intérieur — personne ne saurait jamais le prix qu’il avait payé pour un tel sourire.

Yan Tianhen s’était beaucoup intéressé à l’alchimie au départ, mais comme son corps était restreint par sa base de cultivation, il n’avait pu que contempler l’océan et déplorer son inadéquation. À présent qu’il était complètement apte, quand Yan Tianhen reçut son chaudron à pilules, il était impatient de commencer.

Lin Xuanzhi se montra compréhensif. En voyant son petit frère qui ne voulait pas lâcher le chaudron et qui lui jetait des regards occasionnels, il sut qu’il devait lui laisser du temps.

Après le départ de Lin Xuanzhi, Yan Tianhen déposa joyeusement le chaudron à pilules au centre de la pièce. Il s’assit en tailleur sur un coussin et, suivant les sceaux de main et la technique de contrôle de son feu d’alchimiste décrits dans La méthode d’Alchimie du Grand Ciel, il lança les ingrédients pour les plus basiques pilules de guérison dans le chaudron.

Le feu d’alchimiste brûla et le chaudron émit des sifflements. Après un moment, une odeur désagréable de brûlé émana du chaudron.

Yan Tianhen : « ... »

Il ouvrit le couvercle du chaudron et contempla la matière douteuse noire et agglomérée au fond. En se rappelant de ses paroles audacieuses de tout à l’heure, il ne put que sentir ses joues lui brûler.

« Ce doit être un accident. »

Le visage tendu, il se lança donc dans son second essai.

La même nuit.

Yan Tianhen toqua à la porte de son grand frère.

Lin Xuanzhi lui ouvrit et vit un adolescent déconfit.

Le jeune homme marqua une pause puis arbora un léger sourire. Il caressa la tête de son frère et fit :

« Tu as reçu un coup dur ?

– Je n’ai pas réussi à former la moindre pilule, » avoua le garçon en hochant la tête.

Cela n’inquiéta pas Lin Xuanzhi.

« Si tu avais pu raffiner une vraie pilule en moins d’une demi-journée, ça, ça aurait été impossible. »

Yan Tianhen leva les yeux vers lui.

« Bon, et si tu commençais d’abord avec un liquide médicinal ? proposa Lin Xuanzhi d’un ton posé. Il faut un certain procédé pour fabriquer des pilules. Pour le moment, cela reste un peu trop ardu pour toi.

– D’accord, » fit Yan Tianhen en hochant la tête d’un air tourmenté.

Trois jours plus tard, Yan Tianhen avait détruit toutes les plantes spirituelles en sa possession. La tête basse, il alla demander l’aide de son grand frère.

Lin Xuanzhi ne commenta pas et l’emmena directement dans la rue commerçante de la famille Lin. Il échangea le reste de leurs points de contribution contre des plantes spirituelles de base.

Avec un sac de stockage rempli à ras bord, Yan Tianhen s’embarqua sur la route ardue de sa carrière d’alchimiste.

En un rien de temps, dix à quinze jours s’écoulèrent.

La rapidité de progression de Lin Xuanzhi ne fut pas des plus rapides, mais il n’en avait cure. Il continua à pratiquer à sa manière et régulièrement.

Ce jour-là, un gros bang se fit entendre dans le compartiment voisin et tout le Qi spirituel ambiant convergea vers là. Lin Xuanzhi, qui était en train de raffiner ses points d’acupression et méridiens, ouvrit les yeux, quelque peu surpris. Il songea : Ce Lin Zezhi a déjà atteint la Fondation.

Les autres disciples de la famille Lin sortirent de leurs compartiments un par un.

« Cousin Zezhi a déjà atteint le niveau Fondation, fit Lin Yurou avec une légère incrédulité.

– C’est sûrement grâce à La Paume Céleste Brûlante, bah, fit Lin Dong d’un ton envieux. Si je pouvais moi aussi avoir un manuel de ce niveau, j’aurais clairement pu progresser en si peu de temps.

– Cette Paume Céleste Brûlante est vraiment exceptionnelle. C’est la plus puissante méthode de cultivation de l’élément feu de notre famille Lin, fit Lin Cheng qui manifesta un ton rare de jalousie. On peut dire que cousin Zezhi a vraiment eu énormément de chance. »

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À ce moment, l’objet de toutes leurs discussions, Lin Zezhi, sortit de son compartiment.

De tout son corps émanait la pression propre à un cultivateur du niveau Fondation. Pendant un moment, les quelques gens autour d’un niveau moindre furent pris de l’envie de se soumettre et de s’incliner devant lui.

Restée dans son compartiment, Lin Yufan, qui était plongée dans sa cultivation, fronça les sourcils avec mécontentement et songea : Ce Lin Zezhi, maintenant qu’il a atteint la Fondation, il est vraiment sans gêne. Il fait exprès d’émettre la pression de son corps sans se soucier des autres dans la salle de cultivation. C’est comme s’il avait bien peur qu’on ne s’aperçoive pas qu’il a atteint le niveau Fondation.

Lin Yurou sourit et fit :

« Frère Zezhi, tu es désormais un cultivation de niveau Fondation. Tu as dû bien pratiquer avec ta Paume Céleste Brûlante, hein ? »

Avec un sourire et une arrogance incontrôlables, Lin Zezhi hocha la tête.

« Naturellement. Bien que cette méthode ne soit pas la plus puissante, comparé à un autre cultivateur du niveau Fondation, ma force de combat est assurément bien meilleure. »

Lin Yan, qui était également sorti, renifla à ces mots. Il fit demi-tour et retourna dans son compartiment.

En voyant ça, Lin Dong arbora un air méprisant et fit :

« Ce gamin de Lin Yan, j’ai bien peur qu’il prétend que les raisins sont aigres puisqu’il n’a pas réussi à les attraper Inspiré d’une fable d’Ésope : Le renard et les raisins. C’est réagir à une défaite en prétendant n’avoir jamais voulu la victoire. (1). »

Lin Yurou acquiesça également et fit à son tour :

« Cousin, ne te soucie pas de quelqu’un comme lui. J’ai entendu dire qu’il a perdu ses parents depuis tout petit alors naturellement, il n’a pas reçu une bonne éducation. Il n’est certainement qu’un enfant sauvage.

– Pourquoi je me soucierais de lui ? »

Lin Zezhi se sentait supérieur et arrogant. Pour lui, il y avait une distinction très nette entre la lignée principale et les branches annexes. Ces dernières surtout ne méritaient même pas son regard.

En cet instant, il goûta à la joie de la vengeance.

Le cœur rempli de joie, il songea : Même si Lin Yan a réussi à mettre la main sur un manuel Mystérieux, et alors ? Quoi qu’il en soit, il n’a toujours personne derrière lui pour le soutenir.

Cependant, quand il songea à ces deux manuels de cultivation Mystérieux de l’élément feu, le cœur de Lin Zezhi se serrait inévitablement. Il était impatient de se les approprier.

Mais cela arriverait tôt ou tard, il ne devait pas être pressé.

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Lin Zezhi regarda en direction de la porte du compartiment de Lin Xuanzhi, mais il n’y avait aucun mouvement à l’intérieur.

Il sentit une pointe de regret. Il avait fait beaucoup d’agitation et n’avait pas caché la pression de son niveau de Fondation, tout ça pour que tout le monde sache bien qu’il était désormais un cultivation au niveau de Fondation.

Cependant, Lin Xuanzhi étant déjà lui-même au niveau Fondation, il n’avait pas du tout été affecté par sa pression.

Et il se pouvait que Lin Xuanzhi soit à une étape critique de sa cultivation, donc il ne s’était même pas rendu compte de ce qui se passait à l’extérieur.

Après un moment, une fois la nuit tombée, Yan Tianhen sortit de son compartiment pour se rendre dans celui de Lin Xuanzhi juste à côté.

Le compartiment n’était pas bien grand mais il avait l’air spacieux.

Devant Lin Xuanzhi se trouvaient quelques perles noires qui venaient juste d’être forgées.

Yan Tianhen demanda avec curiosité :

« Grand frère, qu’est-ce que c’est ?

– Ça s’appelle des Balles Coup de Tonnerre. On s’en sert généralement pour s’enfuir. »

Yan Tianhen fit d’un ton un peu alarmé :

« Grand frère, tu t’es rendu compte que la plupart de tes outils magiques servent à s’échapper ? Pourquoi est-ce que, dès que je vois ces outils magiques, j’ai l’impression qu’un jour on va devenir de grands fugitifs ?

– ... »

Il n’y pouvait rien s’ils étaient si faibles actuellement.

Cependant, comment pourrait-il admettre une telle chose ?

Heureusement, Yan Tianhen avait juste dit ça comme ça. Il poursuivit :

« Grand frère, Lin Zezhi a déjà atteint le niveau Fondation.

– Je sais, fit-il en hochant la tête. Il a fait tellement de boucan que ce serait impossible de ne pas le savoir. »

Note de Karura :

Lin Zezhi, se pavanant : Na na na nanère, je suis au niveau Fondation maintenant. C’est moi le plus fort !

Lin Yan l’observe et se retire sans rien dire.

Lin Zezhi, couvert de sueur froide : D’où vient ce terrible pressentiment ?

Karura : Je pressens une grosse désillusion pour Zezhi !

Notes du chapitre :
(1) Inspiré d’une fable d’Ésope : Le renard et les raisins. C’est réagir à une défaite en prétendant n’avoir jamais voulu la victoire.

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