Chapitre 137 : Sourd et Aveugle
Dans la cour de Lin Yangzhi
Dès que Feng Jianian franchit les portes, il vit Lin Yaer dans une tunique de soie rose et légère.
Il sourit et demanda d’un ton doux :
« Yaer, cela faisait longtemps. Comment vas-tu ?
– Ça peut aller, » fit-elle en se forçant à sourire.
Il fronça aussitôt les sourcils et objecta :
« Ça n’a vraiment pas l’air d’aller bien. »
La jeune fille lança un regard à son frère, soupira puis baissa les yeux.
« Ça allait avant mais désormais, ça ne va plus parce que mon grand frère n’a cessé de se faire martyriser par ce Lin Xuanzhi depuis son retour. »
Feng Jianian prit un air mitigé.
« J’en ai entendu parler.
– Alors grand frère Feng, nous avons attendu que tu viennes nous soutenir, fit Lin Yaer avec de l’adoration et de l’expectative dans ses yeux. Grand frère Feng, j’ai entendu dire que quand tu es arrivé aujourd’hui dans la résidence Lin, tous les supérieurs et inférieurs de la famille sont venus te saluer avec un grand bruit. Ce devait être particulièrement impressionnant. »
Feng Jianian hocha la tête mais repensa à ce que Lin Xuanzhi lui avait dit : qu’il était quelqu’un d’extrêmement courtois. Alors il ne put s’empêcher de ressentir un peu de culpabilité. Après tout, il avait blessé plusieurs disciples Lin.
Lin Yaer inspira profondément et le regarda avec des yeux brillants.
« Alors grand frère Feng, tu ne vas assurément pas laisser Lin Xuanzhi, le responsable de tout ça, s’en tirer comme ça, pas vrai ? »
Ce fut à ce moment que Feng Jianian se rappela soudain qu’il était venu apporter son soutien à Lin Yangzhi et le venger en passant !
Cependant, après avoir fait la connaissance de Lin Xuanzhi, il ne trouvait pas qu’il y avait de gros problèmes avec lui.
Alors il prit le temps d’y réfléchit avant de dire d’un ton prudent :
« J’ai d’abord besoin d’en savoir plus sur cette affaire. »
Intérieurement, Lin Yangzhi fut un peu déçu de Feng Jianian, ce doux persil qu’on pouvait influencer aisément. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi leur maître avait envoyé un crédule pareil.
Il réprima sa colère et fit :
« Grand frère martial ne le sait pas, mais la raison pour laquelle Lin Xuanzhi m’a fait ce coup dans le dos, c’est parce que j’ai découvert grâce à l’Oiseau Céleste de notre maître qu’il raffinait un cadavre ! Mais bizarrement, quand j’ai fait venir les aînés du clan, la preuve avait déjà été détruite ! »
S’il y avait bien une chose que Feng Jianian abhorrait le plus, c’était la cultivation démoniaque. Dès qu’il entendit ça, son visage changea subitement d’expression. D’un ton qui ne présageait rien de bon, il demanda :
« C’est bien vrai ? Raffiner des cadavres, c’est une méthode tout ce qu’il y a de plus typique chez les cultivateurs démoniaques ! »
Lin Yangzhi hocha la tête.
« Oui, ah. Je sais que grand frère martial a le plus horreur de ce genre de cultivation. »
Feng Jianian fut surpris et soupçonneux. Il plissa le front et fit :
« Pourtant, quand j’ai vu Lin Xuanzhi tout à l’heure, il n’avait aucun Qi Yin dans son corps. Il est vrai que son Qi interne est un peu faible, mais c’était clairement du Qi Yang. »
Lin Yangzhi étira froidement les lèvres.
« Je n’ai pas encore terminé. Il se peut qu’il soit juste un complice. Celui que je soupçonne vraiment, c’est l’affreux boiteux avec lui, Yan Tianhen. C’est ce gamin que j’ai vu chercher le cadavre ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Feng Jianian en resta stupéfait un moment, puis son visage s’assombrit.
Quand d’autres personnes se tenaient près de Lin Xuanzhi, ils étaient comme des lucioles dont l’éclat était recouvert par la lumière qui émanait du jeune homme. Il était donc facile de ne pas les remarquer. Pourtant, Feng Jianian avait été marqué par Yan Tianhen.
Après tout, dès que le garçon s’était approché de lui, il avait pu sentir des traces de Qi Yin. N’importe quel cultivateur s’en rendrait compte. Étant donné que Feng Jianian cultivait le plus pur des Dao et qu’il avait un haut niveau, il était naturellement plus sensible à Yan Tianhen.
Seulement, à cause des convenances, il n’avait pas pu directement poser la question. Toutefois, après avoir entendu le récit de Lin Yangzhi, Feng Jianian était plus qu’enclin à y croire volontiers.
Feng Jianian avait une très bonne impression de Lin Xuanzhi, alors si Yan Tianhen était vraiment un cultivateur démoniaque…
« J’y vais. Je vais aller les voir. »
Feng Jianian prit aussitôt sa décision et fit demi-tour pour s’en aller.
Dans la cour de Lin Xuanzhi
Avant même que les deux frères ne mettent un pied dans la cour, ils entendirent des pa pa bam bam et des crépitements en provenance de la chambre de Yan Tianhen.
Le garçon en resta stupéfait un moment, puis regarda son frère et courut immédiatement vers sa chambre.
En ouvrant la porte, il vit Ah Bai et Hu Po qui fixaient Ling Chigu au centre de la pièce comme un ennemi redoutable. Ils ne cessaient de faire des cercles autour de lui, guettant le bon moment pour l’attaquer.
Soudain, les deux tigreaux bondirent sur le cadavre en même temps, telles deux flèches tirées d’un même arc !
« Ah Bai, Hu Po, arrêtez ! » s’écria Yan Tianhen, paniqué.
Il vit Ling Chigu lever simplement une main et l’agiter calmement de gauche à droite, le visage inexpressif. Les deux tigreaux sur le point de lui sauter dessus se firent refouler l’un après l’autre.
« Aouh aouh ! »
Ah Bai se fit rattraper dans les bras de Yan Tianhen. Hu Po n’eut pas cette chance et heurta directement la table, faisant tomber ainsi une innocente théière qui était posée dessus.
Yan Tianhen contempla ce désordre et inspira profondément.
« Grand frère, que faire ? J’ai vraiment envie de les frapper. »
Il souleva Ah Bai par la peau de son cou et se tourna vers son grand frère qui se tenait derrière lui.
Lin Xuanzhi tendit la main pour faire une chiquenaude sur le front du tigreau.
« Plus de fruit de joie démoniaque pendant un mois. »
Ah Bai : « … Aouh ?! »
C’était cette chose terrifiante qui était apparue dans la chambre de leur maître, et Hu Po et lui avaient bravement fait face au danger et risqué leurs vies pour éliminer ce monstre pour leur maître !
Hu Po refusait clairement de se soumettre. Il tendit sa patte avant et frappa une tasse posée à l’envers qui se trouvait juste devant lui.
Avec un crac, la tasse se brisa.
Hu Po redressa la tête et bomba le torse, lançant un regard provocateur à Lin Xuanzhi.
Yan Tianhen fut si furieux qu’il voulait frapper ce tigreau. Lin Xuanzhi fit soudain d’un air d’indifférence :
« Ah Hen, laisse Chigu lui apprendre la discipline. »
Yan Tianhen hocha vivement la tête et désigna Hu Po du doigt en faisant :
« Ah Gu, tabasse-le ! »
Ling Chigu se tourna vers Hu Po, qui se trouvait toujours sur la table.
Après avoir déjà souffert aux mains du cadavre, Hu Po se montra bien plus vigilant. Ah Bai et lui étaient deux Tigres Blancs Améthystes de type foudre. Comme il craignait de faire s’écrouler la chambre de Yan Tianhen, les deux n’avaient pas osé utiliser de sorts. Mais à présent que Hu Po était sérieusement en danger, il n’avait naturellement plus le moindre scrupule.
Il cracha un cercle d’éclairs en direction de son adversaire.
Ling Chigu n’esquiva pas : il saisit directement le cercle d’éclairs d’une main et le repoussa vers Hu Po d’un revers.
Hu Po se renfrogna soudain et bondit bien haut. La table en-dessous de lui fut frappée par le cercle d’éclairs et devint parfaitement croustillante à l’extérieur et tendre à l’intérieur.
« Aouh ! »
Hu Po était furieux !
Ce fichu Ah Hen, ce vilain Ah Hen avait trouvé ce misérable pour le battre. Le problème était que ce grand tigreau, un majestueux tigre blanc à la septième étoile de l’Enfance, était incapable de battre ce vilain !
Hu Po montra les dents et gronda un bon moment, faisant face à Ling Chigu. Après un moment, il lâcha un triste gémissement et un liquide suspicieux apparut dans ses yeux ambrés. Il quitta la pièce en courant.
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Ah Bai l’appela deux fois, puis tapota doucement Yan Tianhen avec sa patte avant.
Le garçon était complètement perdu.
« Quel est le problème avec Hu Po ? »
Dans sa mer de connaissances, Ah Bai communiqua avec lui :
« Il pense qu’il a reçu un sacré coup. Il est tellement désemparé à l’idée de ne pas avoir pu vaincre un seul monstre qu’il est parti méditer sur lui-même. »
Yan Tianhen : « ... »
Voyant ça, Lin Xuanzhi suggéra :
« Ah Bai, et si tu allais rejoindre Hu Po pour le réconforter ? »
Ah Bai se lécha les pattes puis s’allongea dans les bras de Yan Tianhen pour se faire gratter le ventre.
« Pas la peine, ce gamin a pris la grosse tête récemment. C’est bien qu’il souffre un peu, ça l’aidera à se calmer. »
Yan Tianhen : « ... »
Désormais dans ce monde, les tigreaux étaient déjà capables de parler avec tant de philosophie ?
À cet instant, Lin Xuanzhi fronça soudain les sourcils et fit :
« Quelqu’un arrive. »
Yan Tianhen tourna brusquement la tête vers Ling Chigu au beau milieu de la pièce. Avant même qu’il n’ait eu le temps de parler et que la pensée ne fit que se former dans son esprit, Lin Chigu bondit par la fenêtre à moitié ouverte tel l’éclair.
Au même moment, avec un bang, Feng Jianian enfonça d’un coup de pied la porte de la chambre du garçon et entra, sa longue épée à la main. Sans un mot, il se tourna vers la fenêtre grande ouverte.
Le Qi Yin glacial et indescriptible lui fit rétrécir les yeux avec vigilance. Son épée, glaciale comme une étoile, fila vers la fenêtre et, avec seulement un pam, la fenêtre fut détruite en morceaux.
Et Feng Jianian bondit alors par la fenêtre à une vitesse ahurissante.
Le cœur de Yan Tianhen remonta jusque dans sa gorge.
Bang — !
« Aïe ! »
Feng Jianian se fit soudain attaquer en plein visage. Avant même qu’il n’ait pu franchir la fenêtre, il avait été projeté en arrière par une grosse arme secrète et il retomba en arrière, la tête la première.
« Qui ose m’attaquer en traître ?! »
Feng Jianian saisit rapidement la boulette blanche et reprit son équilibre.
Il tint la boulette blanche dans les mains, l’examina de près puis en resta bouche bée.
Hu Po agita les quatre pattes pour tenter de griffer la bouche ouverte de l’homme.
Feng Jianian en resta stupéfait un moment, comme s’il ne pouvait pas accepter le fait qu’il ait été projeté par un si petit tigreau.
Hu Po sentit le Qi terrifiant et oppressant qui se dégageait de cet homme. Il songea alors qu’il s’était montré trop imprudent et qu’il allait peut-être finir écorché par ce type. À sa grande surprise, il se retrouva pressé dans une étreinte qui manquait un peu de douceur.
« Ah ya ya ya, c’est votre tigreau ? »
Les yeux de Feng Jianian s’emplirent d’étoiles et il pressa Hu Po dans ses bras pour lui caresser la tête.
Le coin des lèvres de Yan Tianhen frémit. Il apporta Ah Bai, qui était toujours dans ses bras, à Feng Jianian.
« Ces deux-là font partie de ma famille. Comme tu es entré trop vite dans ma chambre, tu n’as pas vu celui-ci, » fit-il.
Quand Feng Jianian vit la seconde boule de poils, il eut du mal à respirer et donna même l’impression d’être à deux doigts de s’évanouir.
Lin Xuanzhi intervint alors :
« Ami daoïste Feng, tu as fait irruption dans la chambre de mon Ah Hen comme s’il y avait le feu et tu as voulu sauter par la fenêtre tout aussi pressé. Ne me dis-pas que c’est parce que tu as pris un mauvais embranchement ? »
À ces mots, le cultivateur arbora aussitôt un air plus digne. Il tint un des tigreaux dans un bras comme l’avait fait Yan Tianhen tout en cachant le second dans son dos. Il bomba le torse et s’enquit :
« Y a-t’il parmi vous quelqu’un qui raffine des cadavres et pratique la cultivation démoniaque ? »
Yan Tianhen regarda Lin Xuanzhi, tandis que Feng Jianian regarda Yan Tianhen.
Lin Xuanzhi répondit d’un ton glacial :
« Ces choses-là ne sont pas tes affaires. »
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À ces mots, le regard de Feng Jianian s’assombrit et il perdit toute sa simplicité d’avant. Il fit d’un ton sec :
« Les cultivateurs démoniaques sont un cancer qui empoisonne tout le monde de la cultivation. Dans les premiers niveaux, certains ne sont peut-être pas encore corrompus par le mal mais plus ils progressent, moins leur esprit restera stable, leur cœur démoniaque augmentera et ils finiront par perdre toute humanité. Tôt ou tard, ils deviendront un fléau majeur du monde des immortels. Alors si l’un de vous est un cultivateur démoniaque, en tant que disciple d’une secte prestigieuse, je dois assumer la lourde responsabilité de tuer les démons meurtriers, les cultivateurs démoniaques et tout ce qui s’y rapporte ! »
Lin Xuanzhi resta de marbre et lança un regard indifférent à Feng Jianian.
« Quelle preuve as-tu pour affirmer que mon frère et moi pratiquons les arts démoniaques ?
– Pour toi, je ne sais pas, mais lui — »
Feng Jianian pointa sa longue épée sur Yan Tianhen. Il rétrécit les yeux et fit :
« Le Qi qui émane de lui est définitivement celui d’un cultivateur démoniaque. Alors tu oses dire qu’il n’en est pas un ? »
Lin Xuanzhi continua à rester impassible.
« Feng Jianian, je croyais que tu étais quelqu’un de sensé, mais je ne m’attendais pas à ce que tu sois comme les autres, à répéter bêtement ce qu’on t’a dit, même s’il s’agit de fausses rumeurs. »
Feng Jianian se figea et l’entendit poursuivre :
« Profite donc pour regarder de plus près et voir si mon petit frère pratique oui ou non les arts démoniaques, ou bien si c’est parce qu’il est né avec un corps Yin qu’il émet un Qi Yin glacial, comme celui d’un cultivateur démoniaque ! »
Un peu confus, Yan Tianhen regarda Feng Jianian. Ce dernier l’examina afin de jauger le Qi qui émanait de lui. Après un moment, l’homme changea radicalement d’expression et prit un air incrédule.
« Tu possèdes donc un corps de Yin Mystérieux ? »
Lin Xuanzhi ricana et commenta :
« On dirait que l’ami daoïste Feng n’est ni sourd, ni aveugle. »
Feng Jianian en resta interloqué un moment. Lentement, son visage et ses oreilles virèrent au rouge, et une honte profonde s’empara de son cœur.
Note de Karura :
Feng Jianian : Baston, baston, baston !
Hu Po : Baston !
Feng Jianian : Bast… Oooh, trop mignon ! (❤´艸`❤)
Ah Bai : Double Attaque Mignon !
Feng Jianian : Ah, ah, ah… TROP MIGNONS !!! (tombe dans les pommes)
Yan Tianhen : Il réagit encore plus que lorsqu’il t’a vu, grand frère.
Lin Xuanzhi, battu par deux tigreaux : … Pfff.
Ah Bai et Hu Po, grands vainqueurs dans ce concours de mignonnerie : Ψ( ̄∀ ̄)Ψ Ψ( ̄∀ ̄)Ψ
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