Chapitre 144 : Le jeune seigneur Huangfu

Huangfu Liyang, qui se faisait prendre à parti, arbora un air impuissant et recula un peu.

Il n’avait pas vraiment le moindre discernement. Mais quoi qu’il en soit, le camp de Lin Xuanzhi semblait avoir actuellement l’avantage en matière de pouvoir de combat par rapport à eux, ah ! Bien que la famille Huangfu avait un protecteur, ce dernier était précisément du genre à mépriser le plus au monde leur comportement de gosses de riche. Il n’allait donc certainement pas s’impliquer.

Huangfu Chengxuan fit un pei et lâcha à voix basse :

« Lâche. »

Huangfu Jin posa un regard froid sur lui et le jeune homme referma aussitôt la bouche, faisant comme s’il n’avait rien dit.

« En mon nom, j’invite le jeune maître Huarong dans le manoir des Huangfu. Qu’en pense le jeune maître ? »

Dès qu’il eut prononcé ces paroles, une vive agitation parcourut les gens des deux familles.

Il fallait savoir qu’il s’agissait du jeune seigneur de la famille Huangfu et que la réputation de Huangfu Jin était encore plus élevée que celle de Lin Xuanzhi.

Huangfu Chengxuan sursauta et fixa son frère cadet avec incrédulité.

« Qu’est-ce que tu essaies de faire ? Comment une misérable famille de troisième classe serait digne de franchir les portes de ma famille Huangfu ? En plus, ce gamin a osé m’insulter tout à l’heure. Troisième frère, tu as perdu la tête ou quoi ?! »

Huangfu Liyang paraissait également perplexe.

De son côté, Lin Xuanzhi fut légèrement surpris mais répondit :

« Merci, mais non. Cela dit, si j’en ai l’occasion par la suite, je vous rendrai visite. »

Huangfu Jin était extraordinairement beau, avec de longs sourcils qui filaient jusqu’à ses tempes, l’ovale de son visage semblait être le chef-d’œuvre du Ciel car ses lignes étaient bien soulignées et parfaites. Les traits de son visage étaient également parfaits et profonds, sans le moindre défaut. Fait rare, il possédait l’aura naturel d’un être supérieur de la plus haute qualité et courageux, pourtant il n’en montrait rien. Au contraire même, il avait une sorte de calme discret et réservé.

Huangfu Jin fut légèrement mécontent de la réponse de Lin Xuanzhi mais puisqu’on lui avait dit non, sa fierté l’empêchait de demander une seconde fois.

Par conséquent, il regarda Lin Xuanzhi d’un air indifférent et fit :

« Puisque c’est ainsi, le jeune maître Lin devra se débrouiller au mieux tout seul, d’accord ? »

Après avoir dit ça, il éperonna la bête démoniaque à une corne qu’il chevauchait. La monture tapa de ses sabots puis bondit à plusieurs centaines de mètres de haut. Elle survola le convoi de la famille Lin et atterrit dans la forêt sur le flanc des montagnes de la Ceinture de Jade, disparaissant ensuite.

Comme Huangfu Jin était déjà parti, le reste de la famille Huangfu n’allait certainement pas aller à l’encontre de la volonté de leur jeune seigneur et continuer à chercher des ennuis à la famille Lin.

Huangfu Chengxuan fit tout de même d’un ton glacial :

« Ne croyez pas que vous êtes tirés d’affaire juste parce que vous êtes dans les bonnes grâces de mon troisième frère. Je vous préviens, une fois que vous serez entrés dans la cité du Pic Céleste du Continent Central, vous feriez bien de garder votre queue entre vos jambes. Sinon, tôt ou tard, ce jeune maître vous tuera !

– Ne te donne pas tant de peine, répondit Lin Xuanzhi. Tu ferais mieux d’abord de ressuyer tes propres fesses avant de parler, tu ne crois pas ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Huangfu Chengxuan en resta interloqué un moment car il ne comprenait pas ce que voulait dire Lin Xuanzhi.

Il entendit alors Yan Tianhen rigoler et faire :

« Jeune maître, vous avez encore de la boue sur le visage !

– Espèce de putain... »

Le visage de Huangfu Chengxuan changea de couleur, mais il résista à l’envie d’en venir aux mains. Il éperonna sa monture et comme son frère cadet, il bondit dans les montagnes de la Ceinture de Jade et disparut.

Le reste de la famille Huangfu conduisit leur monture à la queue leu leu de manière ordonnée. Ils galopèrent pour dépasser le convoi de la famille Lin et furent rapidement hors de vue.

Il ne resta plus qu’un immense cratère dans le sol, qui avait l’air extrêmement terrifiant.

Un grand silence s’abattit sur la famille Lin pendant un moment.

Peu à peu, les disciples qui n’avaient pas osé sortir du carrosse avant se montrèrent l’un après l’autre.

Lin Zezhi regarda Lin Xuanzhi et fit avec un peu d’inquiétude :

« Xuanzhi, tu ne crois que ces gens vont nous en vouloir ? S’ils ne se sont pas vengés maintenant, ce n’est pas parce qu’ils attendent simplement de nous rendre la vie très compliquée par la suite ? »

Bien que Lin Xuanzhi avait l’air comme d’habitude, il ne répondit pas, comme s’il n’avait pas du tout entendu ce que Lin Zezhi venait de lui dire.

Yan Tianhen trouva ça un peu bizarre. Il leva les yeux vers son frère et tira sur sa manche.

« Grand frère, qu’est-ce qui ne va pas ? »

Lin Xuanzhi reprit alors ses esprits. Il regarda d’abord son frère, puis se tourna vers Lin Zezhi pour lui répondre :

« Je ne saurais dire pour les autres, mais puisque Huangfu Jin a parlé en premier, la famille Huangfu n’ira pas se venger ouvertement contre nous. »

Lin Yan prit la parole pour commenter :

« On dirait que tu connais assez bien ce Huangfu Jin, comme si tu l’avais déjà rencontré avant. Il était caché si loin derrière, pourtant tu l’as repéré au premier coup d’œil. »

Les paroles de Lin Yan, bien que non intentionnelles, laissèrent un goût obscur et inexprimable dans le cœur de Lin Xuanzhi.

Il se trouvait effectivement que Huangfu Jin était un vieil ami de sa vie précédente et que leurs liens étaient étroits.

Il savait depuis longtemps qu’en se rendant dans la cité du Pic Céleste du Continent Central, il allait certainement le rencontrer, mais jamais il n’aurait pensé qu’il le reverrait dans une situation si subite et sans avoir le temps de se préparer.

Lin Xuanzhi secoua la tête et fit :

« Je ne le connais pas tellement, j’ai juste entendu parler de lui. »

D’un air terrifié, Lin Dong fit :

« Les montures de la famille Huangfu sont actuellement des bêtes démoniaques. Ce sont vraiment les seigneurs de la cité du Pic Céleste, nous n’aurions pas dû les provoquer !

– J’ai entendu dire qu’il y avait autrefois une famille de seconde classe dans le Continent Central. Une fois, l’un d’eux eut le malheur de dire un mot de travers en présence de Huangfu Jin, et toute la famille fut massacrée en moins d’un mois ! » fit Lin Yao.

Son visage était pâle et il tremblait, au bord de la crise de nerfs.

« Et tu crois vraiment tous ces racontars ? objecta Lin Xuanzhi.

– Je préfère encore croire que c’est arrivé plutôt que de ne pas croire que ce n’est pas arrivé. Cette famille de seconde classe a bel et bien disparu et la famille Huangfu est bel et bien les seigneurs de la cité du Pic Céleste, il leur suffit de lever la main pour rassembler les nuages et de baisser la main pour faire pleuvoir, ah ! » s’écria Lin Yao en prenant un faible appui sur le carrosse, visiblement grandement effrayé.

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Lin Yurou fixa les deux tigreaux blancs qui secouaient la tête. D’un air mauvais, elle se mordit les lèvres et se plaignit :

« Ces deux tigreaux ingrats, ils ne savent que nous causer des ennuis. Sans eux, nous n’aurions pas provoqué la famille Huangfu !

– Tu dis ça uniquement pour créer des histoires, répliqua Yan Tianhen d’un air mécontent. C’est ce vilain Aigle des Neiges qui a attaqué mes petits tigreaux, alors ils auraient dû se laisser faire sans raison ? C’est clairement la famille Huangfu qui a cherché les ennuis la première et qui a attaqué en premier !

– Mais, mais… »

Des larmes d’injustice apparurent dans les yeux de la jeune fille.

« Pourquoi vous vous êtes tous ainsi laissé emporter ? Si la famille Huangfu vise certains d’entre nous, comment savoir si ces nobles familles ne vont pas nous étrangler à mort durant le Tournoi ?

– Assez. »

La voix indolente de Lin Liuchun leur parvint depuis le premier carrosse. Il fit d’un ton calme et nonchalant :

« Ce ne sont que quelques garçons qui n’ont pas encore tous leurs poils, pourtant ils ont réussi à vous faire peur ainsi. Vous êtes vraiment des gamins qui ignorent tout du vaste monde. Bien que notre famille Lin ne soit pas aussi bonne que la famille Huangfu, ce n’est pas une raison pour nous faire martyriser et massacrer sans rien dire. Si le ciel tombe, je suis là pour le retenir, alors de quoi vous avez peur ? »

Quand Lin Yurou entendit ça, elle serra les poings, puis tourna les talons pour aller dans son carrosse.

Lin Xuanzhi jeta un coup d’œil à Lin Zezhi et fit :

« Nous avons pris suffisamment de retard comme ça. Remontons en voiture et reprenons le chemin. Dans tous les cas, c’est moi qui ai agi le premier et qui ai blessé leurs gens. S’ils veulent me retrouver, qu’ils me retrouvent. Cela n’a rien à voir avec vous autres. »

L’autre jeune homme déglutit et lui lança un regard lourd de sens.

« Ne t’empresse pas de jouer les héros ! Que ce soit la prospérité ou la déchéance de la famille Lin, tout repose sur toi ! »

Après ça, Lin Zezhi ne dit plus rien et retourna directement dans son carrosse.

Lin Xuanzhi étira les lèvres en un fin sourire. C’était la première fois que Lin Zezhi lui montrait son mécontentement.

C’était toutefois un certain progrès. Comparé à avant, quand Lin Zezhi se montrait hypocrite devant lui tout en complotant intérieurement, il était bien plus agréable à regarder ainsi.

Lin Liuchun fit :

« Xuanzhi, tu viens dans mon carrosse.

– Bien, » répondit-il.

Le convoi de la famille Lin contourna ainsi les montagnes de la Ceinture de Jade pour suivre la route au pied des montagnes. Ils firent ainsi un long détour vers la cité du Pic Céleste, en allant le plus vite possible.

Dans le carrosse de tête, Lin Xuanzhi était assis en tailleur sur la banquette d’un côté. Il regarda Lin Liuchun qui était paresseusement allongé sur la banquette d’en face et qui taquinait son Luan bleu.

« Quatrième Aîné, avez-vous des conseils à me donner ? »

L’autre homme souleva une paupière pour le fixer.

« Je viens juste de découvrir que ton culot est tout bonnement effrayant.

– Le Quatrième Aîné me reproche-t’il mon impétuosité ?

– Je n’ai pas dit ça, rectifia Lin Liuchun en le regardant. Je comprends simplement un peu pourquoi le Cinquième est satisfait de toi en tant que jeune maître de la famille Lin. Il y a bien des gens courageux, mais qui ne sont pas nécessairement rusés. Il y a quelques gens rusés, mais qui ne sont pas nécessairement courageux. Toi, tu possèdes à la fois ces deux qualités complémentaires que sont le courage et la ruse.

– Quatrième Aîné, vous me flattez. »

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Cela fit rire Lin Liuchun. Il caressa les plumes de son oiseau et poursuivit :

« Cependant, tu n’as pas dit tout à l’heure quel était le niveau de cultivation de Huangfu Jin. Ces gens de la famille Huangfu, ce n’est pas parce qu’ils se croient intouchables qu’ils n’ont pas amené un puissant protecteur avec eux en sortant, c’est justement parce que le niveau de cultivation de Huangfu Jin est suffisamment élevé pour les protéger. Dans tout ce groupe, ils comptaient uniquement sur lui. »

Lin Xuanzhi regarda les longs yeux indolents de Lin Liuchun et fit :

« Le jeune seigneur Huangfu n’a que vingt-huit ans mais il est déjà un cultivateur de niveau Primaire. »

Cela surprit un peu l’autre homme. Il haussa les sourcils et argua :

« Tu as pu le percevoir ? Il a pourtant réprimé son niveau de cultivation pour paraître être au niveau Fondation.

– Quatrième Aîné, n’oubliez pas que je suis un Artisan, fit Lin Xuanzhi avec un léger sourire. Je dispose d’outils magiques sur moi qui me permettent de percer à jour la dissimulation de la cultivation des autres. »

Lin Liuchun ne put retenir un rire joyeux. Il fit avec un sourire.

« Gamin, tu as vraiment tout ce qu’il faut pour n’avoir peur de rien, ah ! Cette Cloche de Ciel Chaotique qui les a ébahi tout à l’heure, elle peut vraiment absorber l’attaque d’un cultivateur de niveau Corps Tempéré ? Hé, j’ai quelques doutes à ce sujet, hein ? »

Lin Xuanzhi ne fut ni honteux ni embarrassé en voyant son mensonge ainsi exposé. Il répondit calmement :

« C’est vrai. Tout au plus, elle peut absorber l’attaque d’un cultivateur au troisième rang de la Fondation. En plus, il faut au moins laisser un shichen entre deux utilisations.

– ... »

Lin Liuchun ne savait pas s’il devait gronder Lin Xuanzhi pour s’être montré si audacieux, ou bien le féliciter pour son audace et sa minutie. Tout à coup, ce formidable trésor magique n’était plus qu’un simple outil magique et tout au mieux un outil magique imparfait de qualité supérieure. Il y avait tout un monde de différence entre les deux.

Lin Liuchun opta donc pour le gronder en riant :

« Je n’arrive pas à concevoir que quelqu’un d’aussi honnête que Lin Zhan ait pu engendrer un fils si calculateur que toi. Mon garçon, tu n’avais pas peur que le jeune seigneur Huangfu ne décide de se battre à mort contre toi ?

– Mais n’avions-nous pas le Quatrième Aîné pour nous aider au cas où ? Où bien se peut-il que vous ayez peur d’un simple gamin qui n’a pas encore tous ses poils et qui vient juste d’accéder au niveau Primaire ? » fit Lin Xuanzhi avec un sourire entendu.

Lin Liuchun en resta un peu sans voix. Il argua :

« Il faut toujours que tu aies raison. Dire que ton père était si sage au début. »

Lin Xuanzhi fit en souriant.

« On dirait que le Quatrième Aîné a oublié que mon père avait un surnom à l’extérieur : Second Maître Zhan intelligent et habile.

– ... »

Lin Liuchun réfléchit un moment puis fit d’un ton de doute :

« Comment se fait-il que dans mes souvenirs, le surnom de ton père est plutôt Renard Souriant ?

– C’est également le cas, fit Lin Xuanzhi en hochant la tête. Plus tard, les gens se sont dit que ‘intelligent et habile’ ne suffisait pas à décrire convenablement mon père, alors ils lui ont donné un surnom bien plus direct.

– … »

D’accord, alors un grand renard a engendré un petit renard. Et maintenant que le grand renard est parti, le petit renard se révèle à son tour. Vraiment, c’est sans fin entre les renards, les enfants renards et les petits-enfants renards !

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