Chapitre 152 : Absorber le Qi Yin
Lin Xuanzhi étira légèrement les lèvres.
En voyant ça, Yan Tianhen s’enquit :
« Grand frère, qu’est-ce qu’il y a de si drôle ?
– Hé… fit le jeune homme. Je me disais juste que je ne suis pas du genre à avoir un petit appétit et que trois matériaux sont très loin de me satisfaire. »
Yan Tianhen entendit ces propos qui ne semblaient avoir ni queue ni tête, mais il hocha la tête d’un air de compréhension et fit :
« Bien sûr, le mieux est d’avoir le plus de matériaux possible. De toute façon, ce serait stupide de ne pas profiter d’un tel avantage. Puisque la famille Bai a la gentillesse de proposer gratuitement ces matériaux, pourquoi on se priverait de les prendre gratuitement ?
– Certaines personnes sont peut-être inquiètes que nous puissions les garder, mais pas que nous puissions garder la vie. »
Yan Tianhen réfléchit un moment puis se renfrogné, un peu alarmé.
« Cela semble logique de dire ça. La famille Bai pourrait être comme un chien fou d’angoisse qui grimpe au mur, ou bien il est possible que d’autres cultivateurs tuent les gens pour leur voler leurs trésors.
– Ce n’est pas juste possible, fit Lin Xuanzhi en agitant son index, cela va arriver. Néanmoins, si nous laissons une certaine marge à la famille Bai, vu leur statut, ils ne vont naturellement pas se soucier trop de moi. Par contre, d’autres personnes vont certainement être jalouses. »
Yan Tianhen en resta sidéré un moment, puis fit :
« Que devons-nous faire alors ?
– L’ermite a toujours un bon stratagème Citation des Trois Royaumes de Luo Guanzhong. Cela se réfère à ses propres contre-mesures. (1), assura Lin Xuanzhi avec un sourire. Ah Hen n’a qu’à attendre pour voir. »
Le garçon fixa le sourire net et élégant de son frère. Ses yeux étincelèrent et toute son inquiétude s’envola aussitôt.
Il ne put s’empêcher de penser : Dans ce monde, je suis sûr que rien ni personne ne peut poser trop de difficultés à mon grand frère, ah !
Étant donné qu’il y avait un petit soiffard parmi eux, les deux frères se rendirent directement après aux Caves Terre et Ciel.
Comparé à Lin Zhan qui appréciait les liqueurs fortes et aimait finir complètement ivre, Yan Tianhen préférait les liqueurs plus fleuries, qui n’enivraient pas tellement et qui avaient un goût sucré. Le vinificateur des Caves Terre et Ciel utilisait également une méthode spéciale pour injecter une grande quantité de Qi spirituel et pour garder tout le Qi pur des fleurs spirituelles utilisées dans la composition du breuvage. Par conséquent, si on buvait avec modération, c’était bénéfique pour son corps.
C’était pour cette raison que Lin Xuanzhi n’objectait pas contre ce petit travers de Yan Tianhen.
Le magasin principal des Caves Terre et Ciel occupait une très large zone. Il y avait une immense jarre inclinée à l’entrée du magasin, et du vin en coulait constamment en un filet d’eau argentée qui tombait dans une immense coupe d’alcool en-dessous.
Malgré ça, le niveau d’alcool dans la coupe restait toujours au même niveau, presque à ras bord mais jamais à ras bord. Peu importait la quantité de liqueur versée dedans, cela ne débordait jamais et on aurait dit que la jarre ne se vidait pas de toute la journée. Les gens ne pouvaient pas s’empêcher d’être émerveillés.
Une fois sorti des Caves Terre et Ciel, Yan Tianhen se lécha les lèvres et lança un regard réticent à la cave par-dessus son épaule.
« Grand frère, la liqueur des Caves Terre et Ciel peut vraiment se sentir dans toute la rue. »
Lin Xuanzhi acquiesça et fit avec un léger rire :
« Comme on dit, l’arôme du bon alcool ne craint pas les allées sombres. Les purs breuvages des Caves Terre et Ciel sont tous des trésors. »
Yan Tianhen inspira profondément et s’empressa de dire :
« Grand frère, rentrons vite pour goûter la liqueur que nous venons d’acheter, qu’en dis-tu ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Lin Xuanzhi ne put retenir un rire.
« Petit chat glouton, ne deviens pas un petit alcoolique plus tard. »
Yan Tianhen secoua la tête et fit d’un ton sérieux :
« Aucun risque. Papa disait toujours que boire causait des ennuis, alors je ne risque pas de devenir alcoolique. »
Malgré ça, Lin Zhan était lui même un grand buveur.
À ce souvenir de Lin Zhan, le moral de Yan Tianhen sombra de manière incontrôlable.
En voyant ça, Lin Xuanzhi réfléchit un peu et proposa :
« Cela fait des jours que nous n’avons pas vu Ah Gu, alors allons le chercher maintenant, hein ? »
Le garçon fut aussitôt distrait de ses sombres pensées. Il se tapa le front et poussa un ya.
« Grand frère a raison, je me demande comment Ah Gu s’en sort hors de la cité. »
Par conséquent, Lin Xuanzhi et Yan Tianhen quittèrent la cité ensemble. Quand ils franchirent les portes de la cité, Lin Xuanzhi découvrit que tous les gardes avaient été remplacés. Aujourd’hui encore, il y avait une longue file de familles qui attendaient d’entrer dans la cité. De temps en temps, une famille de première classe arrivait en chevauchant des bêtes démoniaques qui pouvaient carrément voler et ainsi franchir les remparts par le ciel. Les gardes de la cité se contentaient d’attraper la carte d’invitation qui était lancée depuis le ciel, d’y jeter un coup d’œil pour la forme, avant de les laisser passer.
Une fois à distance de la cité, Yan Tianhen soupira.
« Cette famille à l’instant était vraiment très impressionnante, ah. »
Elle ne s’était même pas arrêtée aux portes et avait carrément pénétré dans la cité. Les hommes du seigneur de la cité n’avaient même pas osé broncher.
Lin Xuanzhi expliqua :
« Il s’agit de la famille Wan du Continent Nord. C’est également la seule famille d’élite de ce continent. »
Yan Tianhen hocha la tête.
« Encore une famille d’élite, ah ! C’est pour ça qu’ils se sont permis d’entrer de manière si hautaine. »
Lin Xuanzhi sourit et fit :
« Toutes les familles d’élite ne sont pas comme ça. La façon de faire de famille Wan, prompte à en imposer et ostentatoire, on peut dire que c’est leur marque de fabrique.
– Parce qu’il existe des familles d’élite qui se montrent discrètes ? »
Dans l’esprit de Yan Tianhen, il n’avait jamais vu de famille d’élite qui se comportait avec retenue.
Lin Xuanzhi réfléchit et fit d’un ton hésitant :
« La famille Ji du Continent Ouest me semble plutôt discrète. »
À peine eut-il fini de parler qu’une exclamation de surprise s’éleva de la foule qui faisait la queue de loin pour arriver aux portes :
« Vous avez entendu ? La famille Ji du Continent Ouest s’est frayée son propre chemin dans les montagnes de la Ceinture de Jade en tuant tout sur son passage, et ils sont directement entrés par la Porte Démoniaque Cachée du côté Ouest. Même le jeune seigneur de la famille Huang est venu les accueillir en personne ! »
Lin Xuanzhi : « ... »
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Yan Tianhen le regarda et cligna des yeux.
« Grand frère, la famille Ji ne me paraît pas si discrète que ça, ah »
Lin Xuanzhi conserva un air impassible et hocha calmement la tête.
« Aucune famille en ce monde ne peut être absolument discrète, il n’y a que des familles relativement discrètes. »
Yan Tianhen se frotta le menton et renchérit :
« C’est bien vrai, ce frère de la famille Ji est relativement discret. Si grand frère n’avait pas dévoilé son identité, je n’aurais jamais pu deviner qu’il s’agissait du jeune maître de la famille Ji. »
Tout à coup, quelqu’un s’écria avec excitation, envie et et admiration :
« J’ai entendu dire que c’était Ji Yunwei, le jeune maître de la famille Ji, qui a pris la tête. Il a dirigé des centaines de bêtes démoniaques et s’est frayé un chemin sanglant à travers la Vallée des Bêtes Démoniaques des montagnes de la Ceinture de Jade. Sur son passage, les bêtes démoniaques se sont toutes inclinées en signe de soumission ! »
Yan Tianhen : « ... »
Lin Xuanzhi regarda son frère et ne put retenir un léger rire.
Comme ils ignoraient encore tout de la disposition, des structures et de la force armée de la cité du Pic Céleste, Yan Tianhen n’avait pas laissé Ling Chigu entrer en ville imprudemment.
Le cadavre se cachait donc non loin, dans les montagnes de la Ceinture de Jade.
Yan Tianhen ne savait pas exactement où mais à ses yeux, Ling Chigu était très intelligent. À présent qu’il était devenu un cadavre Yin, son comportement et ses habitudes d’humain allaient changer pour devenir ceux d’un cadavre Yin. Alors naturellement, il allait se trouver un endroit sûr pour se cacher, comme une grotte ou une tombe.
Après avoir invoqué Ah Gu, il ne fallut pas longtemps au cadavre pour se présenter devant Yan Tianhen.
Ling Chigu n’avait besoin ni de boire ni de manger, mais il devait tout de même absorber du Qi Yin en continu.
Yan Tianhen se mordit d’abord le doigt jusqu’au sang et déposa une goutte sur le bout de la langue de Ling Chigu. Il lui fit ensuite :
« Ah Gu, profite de cette période pour cultiver seul dans les montagnes de la Ceinture de Jade. Je viendrai te donner du sang régulièrement. Si tu rencontres le moindre danger, préviens-moi aussitôt. »
Les lèvres du cadavre se teintèrent d’un rouge vif. Il regarda le garçon en silence et sans bouger.
Yan Tianhen réfléchit un peu, puis fit :
« Ah Gu, si tu trouves d’autres cadavres frais et que tu veux les prendre avec toi, tu peux également les développer. »
Sur ce, il tendit le doigt pour le poser entre les sourcils du cadavre. Une légère fumée noire s’illumina un bref instant.
Dans la mer de connaissances de Ling Chigu qui ne contenait que peu de connaissances intuitives, une méthode pour qu’un cadavre Yin puisse en contrôler d’autres apparut soudain.
Ling Chigu réagit enfin et hocha lentement la tête.
Yan Tianhen arbora un sourire, et une petite fossette en forme de poire apparut sur sa joue gauche.
Après que Ling Chigu ait de nouveau disparu, le garçon serra le poing devant lui et jura :
« Un jour, je ferai en sorte que Ah Gu ressemble à un être vivant, qu’il puisse parler et rire, et aussi avoir ses propres pensées.
– C’est une bonne idée, approuva Lin Xuanzhi. Mais pour être en mesure de ressembler à un être vivant, j’ai bien peur qu’il devra atteindre au moins le rang de Monstre Cadavre ou de Fantôme Cadavre. »
Yan Tianhen hocha la tête.
« Et pour ça, il faut que je sois au moins un cultivateur de niveau Primaire. Je vais donc travailler dur avec Ah Gu. »
L’auberge des Nuages Flottants.
Bai Susu ouvrit la porte pour entrer dans la chambre de Lin Zezhi.
« Susu, c’est toi, l’accueillit le jeune homme.
– Cousin, tu es enfin venu dans la cité du Pic Céleste. J’ai entendu ma tante dire que tu es arrivé hier. Pourquoi tu ne m’as pas prévenue à l’avance ? Je serais venue t’accueillir, fit Bai Susu d’un ton enthousiasme en voyant son cousin.
– Je n’ai pas vraiment eu le temps hier, j’ai juste pu t’envoyer une lettre aujourd’hui, » expliqua Lin Zezhi.
Avec un sourire aux lèvres, la jeune fille s’avança pour prendre le bras de Lin Zezhi et se presser contre lui.
« Cousin, depuis que j’ai appris que tu venais dans le Continent Central, mes cousins et tous les autres sont impatients de te voir ! Ils t’invitent même à la résidence Bai dès que tu le pourras. »
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Le cœur de Lin Zezhi frémit et son esprit se mit aussitôt à réfléchir.
Personne n’ignorait que la famille Bai avait un statut spécial dans tous les Cinq Continents. Toutefois, c’était une famille relativement refermée et peu de gens étaient jugés dignes de pouvoir intégrer la lignée principale des Bai.
Cette famille faisait également la distinction très stricte entre les enfants de l’épouse légitime et ceux d’une concubine. L’héritier des Bai devait être un descendant direct, ainsi que le plus puissant Artisan de la lignée principale. De la même manière, afin de s’assurer de la pérennité de leur héritage d’Artisan d’une génération à l’autre, ils avaient des règles très strictes en ce qui concernait le choix des compagnons de Dao : celui ou celle qui souhaitait épouser un membre de la famille Bai devait être soit un Artisan, ou bien un membre d’une famille d’élite.
Néanmoins, madame Bai avait épousé un membre de la famille Lin, dont le rang et le statut n’étaient absolument pas dignes de la famille Bai. Même si Bai Ling n’appartenait pas à la lignée principale et que son talent était considéré comme moyen dans la famille Bai, les Bai estimaient toujours qu’elle les avait reniés.
La raison principale pour laquelle madame Bai n’était jamais retourné dans la résidence Bai après toutes ces années, c’était qu’elle n’y avait plus sa place désormais.
Il fallait savoir que les ressources de la famille Bai étaient soigneusement comptées et qu’elles devaient être distribuées aux personnes les plus méritantes.
La compétition cruelle était la norme dans la famille Bai.
Alors même madame Bai ne pouvait pas retourner comme ça dans sa famille, et encore moins son fils.
Voilà pourquoi Lin Zezhi n’avait jamais franchi le seuil de la résidence Bai de toute sa vie.
Bien que Bai Susu ne soit pas non plus une descendante directe, son père avait dépassé le cinquième rang de l’Esprit Turquoise deux ans auparavant et avait réussi à devenir un Artisan d’Esprit Pourpre. Il était ainsi devenu l’un des cinq Artisans de la famille Bai à ce niveau. Du coup, la branche de Bai Susu profita du fait que lorsqu’un homme atteignait le Dao, sa volaille et ses chiens se réveillaient au Ciel. Tel le bateau qui montait avec les eaux, leur statut dans la famille Bai devint assez prestigieux.
Et Bai Ling, en tant que tante de Bai Susu, en tira naturellement de grands bénéfices et fut même pardonnée en grande partie par la famille Bai.
Il n’était donc pas surprenant qu’à présent que Lin Zezhi se soit rendu sur le Continent Central, la famille Bai désirait le rencontrer.
Lin Zezhi eut un sourire.
« Je n’ai encore jamais rencontré mes oncles et tantes, cousins et cousines de la famille Bai. Je suis également impatient de faire leur connaissance. »
Les yeux de Bai Susu s’illuminèrent et elle fit d’un ton minaudier :
« Cousin, pourquoi remettre à demain ce qu’on peut faire le jour même ? Que dirais-tu de loger dans la résidence Bai jusqu’à la fin du Tournoi des Cent Familles afin de créer une bonne relation avec tes autres cousins et cousines ? »
C’était précisément l’intention cachée de Lin Zezhi, cependant il feignit d’hésiter :
« Cela ne gênera pas trop la famille si je reste aussi longtemps ?
– Pas du tout, assura la jeune fille en secouant la tête. Tu es mon cousin et la moitié de ton sang est celui de la famille Bai. La résidence Bai est comme ta demeure, tu peux y rester aussi longtemps qu’il te plaira. »
Lin Zezhi fut immédiatement transporté de joie. Bien qu’il ait l’habitude de garder un air impassible, il ne put s’empêcher d’arborer un sourire content de soi. Il demanda avec un léger ton d’urgence :
« C’est ce que tu penses toi, ou bien ce que pensent les aînés de ta famille ?
– C’est bien entendu ce que pensent les aînés, répondit Bai Susu. Tous mes autres cousins et cousines partagent cet avis. »
Lin Zezhi tâcha alors de se calmer et de réprimer son excitation.
« Je vais prévenir le Quatrième Aîné. Après ça, je vais faire mes valises et je te suivrai à la résidence Bai. »
Notes du chapitre :
(1) Citation des Trois Royaumes de Luo Guanzhong. Cela se réfère à ses propres contre-mesures.
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