Chapitre 167 : Le rassemblement des cinq sectes
Bai Yichen répliqua :
« En réalité, c’est plutôt Lin Xuanzhi que tu devrais envier. »
Cela fit rire Bai Wuya.
« C’est vrai qu’on peut l’envier pour sa beauté. Je me croyais pas du genre superficiel, à juger les gens sur leur apparence, mais quand j’ai vu Lin Xuanzhi, j’ai vraiment eu l’envie de le garder pour moi tout seul. »
S’il se permettait de dire une telle chose à voix haute et sans la moindre gêne, c’était parce qu’il ne le pensait pas vraiment.
« Une idée ne restera jamais qu’une idée. »
Bai Yichen ne le prit pas non plus au sérieux. Il fit d’un ton léger :
« As-tu remarqué combien de temps cela lui a pris pour forger ces outils ? »
Bai Wuya secoua la tête.
« Comment pourrais-je le savoir ? Ce n’est pas comme s’il prévenait les gens quand il forge.
– Je ne parle pas de chaque outil magique, précisa l’autre homme. Je veux dire, depuis combien de temps est-il devenu un Artisan ? »
Bai Wuya en resta un moment muet, puis reconnut :
« Je n’ai pas encore bien enquêté sur lui.
– Moi, oui. »
Bai Yichen tapota l’accoudoir de son fauteuil roulant et contempla la route sinueuse de montagne devant eux. Il poursuivit :
« Si l’on tient compte de tout, cela fait moins de six mois. »
Les mains de Bai Wuya se mirent à trembler. Il ne put en croire ses oreilles.
« En moins de six mois, il a forgé autant d’outils magiques et ils sont tous de qualité haute voire supérieure ? Comment est-ce possible ? »
Même Bai Cangshu à l’époque, il lui avait fallu huit années complètes à partir du moment où il était entré dans le Dao de l’Artisanat pour forger son premier outil magique de qualité supérieure !
Huit ans comparés à six mois… Non, peut-être même moins que six mois. Ils n’étaient clairement pas du même niveau !
Bai Yichen ferma les yeux et fit :
« Ainsi, Lin Xuanzhi est effectivement quelqu’un de si puissant qu’il terrifie les gens. Il vaut mieux faire de cet homme un ami, et non un ennemi. Plus tard, le développement de notre famille Bai, voire même des Cinq Continents, ne pourra qu’être lié à lui. »
Bai Wuya était encore en état de choc, incapable de récupérer.
Ce ne fut qu’au moment où ils s’approchaient de la plate-forme des spectateurs qu’il se reprit et fit d’un ton grave :
« Jeune maître, tu te rends compte que la punition de ces deux gamins est un peu sévère ? »
Bai Yichen ferma les yeux pour se reposer un peu.
« Sévère ou pas, cela fait au moins passer un message. La jeune génération des Bai, tous autant qu’ils sont, se prennent pour plus hauts que le ciel. Il est temps pour eux de souffrir un peu. »
Bai Wuya en fut un peu chagriné :
« Avec un tel génie monstrueux surgi de nulle part, le statut de notre famille est en danger.
– Tu ne dois pas juste te limiter aux Cinq Continents, le sermonna Bai Yichen. En dehors des Cinq Continents, il y a encore les Neuf Royaumes. Que la famille Bai puisse ou pas progresser dépend de ces génies monstrueux. Et dans la famille Bai… ces dernières années, hormis Bai Cangshu, aucune personne de talent ne s’est présentée. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Bai Wuya en fut ébranlé de la tête aux pieds. Il baissa vivement la tête et fit :
« Le jeune maître a raison. »
La vision de Bai Yichen ne s’était jamais limitée à ces minuscules Cinq Continents.
Ce qu’il désirait, c’était un monde bien plus vaste.
Quant à Lin Xuanzhi, il était plus que probablement celui qui lui ouvrirait la voie vers ce vaste nouveau monde.
Plusieurs grandes familles allaient profiter de cette occasion pour se mettre en relation avec les autres. Parmi elles, la famille Bai, la meilleure famille d’Artisan, ainsi que la famille Huangfu, qui occupait la première place, étaient les plus populaires.
Peu de temps après, le seigneur de la cité Huangfu se tint sur la plate-forme élevée. Il s’éclaircit la gorge et seulement une fois que les voix plus bas se soient tues, il ouvrit la bouche pour dire :
« Nous voici de nouveau réunis pour le Tournoi des Cent Familles qui a lieu tous les trente ans. Je tiens à souhaiter la bienvenue à tous les amis daoïstes des cinq grandes sectes célestes venus de loin, aux étoiles montantes des cent familles de tous les Cinq Continents, ainsi qu’aux aînés et au jeune maître de la secte du Pic Céleste… »
Au bout d’un moment, Yan Tianhen se mit à bailler.
Lin Xuanzhi le regarda et fit :
« Tu as envie de dormir ?
– Un peu, fit le garçon en se frottant les yeux. Pourquoi ce seigneur de la cité doit-il parler autant ? »
Cela lui semblait parfaitement inutile.
« C’est sûrement une tradition des Cinq Continents. Avant qu’une personne importante fasse son apparition, il faut d’abord le présenter en détail. »
En entendant ça, Yan Tianhen fit d’un ton sincère :
« Un jour, avant que grand frère fasse son apparition, je le présenterai pendant trois jours et trois nuits ! »
Lin Xuanzhi : « … »
Le Tournoi des Cent Familles était divisé en trois catégories : les arts martiaux, l’Artisanat et l’alchimie. Toutefois, comme il n’y avait que très peu d’alchimistes et d’Artisans dans la compétition, il n’y avait en général que très peu de changements dans le classement, sauf si quelqu’un d’une famille faisait subitement son apparition Je ne désigne personne, suivez juste mon regard 😒 (regarde Lin Xuanzhi). (1).
À cause de ça, c’était plutôt dans la catégorie des arts martiaux qu’avaient lieu les plus gros changements de classement de tout le tournoi.
Alors pour la première catégorie, hormis l’Artisan Lin Xuanzhi et Yan Tianhen, qui bénéficiait du passe, les sept autres membres de la famille Lin devaient participer aux trois premières manches de la compétition.
Et à cause du très grand nombre de participants, rien que la première manche allait déjà durer trois jours.
Lin Xuanzhi et Yan Tianhen se tinrent près de l’arène de combat. Autour d’eux se trouvaient d’autres familles de troisième classe.
Une famille était placée en fonction de son classement. Comme la famille Lin était actuellement 98ème, ils n’étaient pas très bien placés mais cela ne les empêchaient pas de voir quand même les combats.
Avant que cela ne commence, Duan Yuyang et Ji Yunwei avaient spécialement envoyé quelqu’un pour inviter Lin Xuanzhi à regarder les combats avec eux, mais ce dernier avait poliment refusé.
Cependant, Duan Yuyang devait vraiment beaucoup détester son frère : après le refus de Lin Xuanzhi, il s’incrusta à côté de lui et refusa de partir.
Yan Tianhen cligna des yeux et commenta :
« Frère Yuyang, si tu restes avec nous, que va penser la famille Duan de toi ? »
Le jeune homme agita la main avec indifférence.
« Je n’ai pas à participer à la compétition. Ils ne peuvent pas me contrôler puisque j’ai mon passe. »
Yan Tianhen le contempla et fit :
« Si tu te comportes comme ça, tu vas finir par te faire frapper.
– Je n’aurais qu’à serrer très fort la cuisse de Xuanzhi ! » fit Duan Yuyang avec un grand rire.
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Cela lui valut un regard du concerné :
« Ma cuisse ou ta cuisse, laquelle est la plus épaisse ?
– Ne joue pas les modestes, tout le monde sait à présent que tu es une cuisse dorée. Tu as même profité des quelques jours avant le début du tournoi pour forger un outil magique ! s’écria Duan Yuyang, l’admiration se lisant sur son visage. Tu es le centre de toutes les conversations. Quelle famille ne parle pas de toi aujourd’hui ? »
Yan Tianhen en resta stupéfait.
« Ah bon ? Pourtant, je n’ai rien entendu.
– C’est parce qu’ils ne vont pas en parler devant toi, ah, expliqua Duan Yuyang. S’ils disent un mot de travers et offensent ton grand frère, est-ce que cela ne serait pas un drame ? »
Yan Tianhen cligna des yeux et demanda, pris d’une impulsion subite :
« Est-ce qu’ils disent que mon grand frère est très puissant ? »
Duan Yuyang hocha la tête.
« La plupart disent ça.
– Et les autres ?
– Ils disent tout ce qui peut être dit d’autre. »
Duan Yuyang sourit et tapota la tête du garçon. Il ajouta :
« Mais tu n’as pas besoin de savoir ce qu’ils racontent. »
En effet, cela n’avait rien d’agréable. Par exemple, beaucoup disaient que Lin Xuanzhi était un con prétentieux qui cherchait la mort.
Yan Tianhen avait seulement besoin de savoir que beaucoup de gens admiraient son grand frère.
Et effectivement, Yan Tianhen prit un air très heureux et gai. Aux yeux de Duan Yuyang, il ne put s’empêcher de se dire que ce garçon était vraiment très simple, naïf et adorable.
Avant le début officiel de la compétition, les représentants des cinq grandes sectes célestes qui avaient été invités pour faire office de juges durant le Tournoi des Cent Familles firent leur apparition les uns après les autres.
La secte du Ciel Mystérieux descendit du ciel sur des Luan bleus qui se posèrent proprement et dans l’ordre devant les sièges en hauteur des juges. Plusieurs cultivateurs portant la tunique de cérémonie de la secte du Ciel Mystérieux en descendirent.
Il y eut soudain de vives exclamations en provenance du public plus bas.
« La secte du Ciel Mystérieux, j’ai vu Yuan Tianwen, le jeune maître du Pic de l’Épée Cassante !
– Ah, ah, trop beau, ah ! J’ai vu deux des Quatre Épées de la secte du Ciel Mystérieux !
– Que sont ces Quatre Épées comparées à la secte du Pic Céleste ? Ils sont loin derrière. »
Yan Tianhen leva la tête pour regarder.
Bien qu’il soit très loin, il était désormais au septième rang de Raffinage du Qi, alors sa vision n’avait naturellement plus rien à voir avec celle d’autrefois.
Du coup, quand il vit Yuan Tianwen, il fit à Duan Yuyang d’un ton excité :
« Frère Yuyang, je vois Yuan Tianwen ! »
Bien entendu, Duan Yuyang l’avait également repéré. Il roula des yeux et fit :
« Alors tu as vu Han Yuran assis à côté de lui ? »
Yan Tianhen : « … »
Il venait de le voir.
Bien que Duan Yuyang n’avait plus aucun espoir pour Yuan Tianwen, quand il le vit assis à côté de Han Yuran, parlant et riant avec lui, son cœur se serra douloureusement.
De très loin, Bei Cangmo cf ch 84 (2) repéra Lin Xuanzhi dans la foule dense et hocha la tête dans sa direction.
Yuan Tianwen aperçut à son tour Lin Xuanzhi et Duan Yuyang. Son regard s’attarda sur les deux jeunes hommes, avant de se détourner.
Du Qiying, le jeune maître actuel du Pic de l’Épée Brisée, jeta un coup d’œil à Lin Xuanzhi. Il étira les lèvres en un sourire moqueur et fit :
« Cela fait quelques jours que Lin Xuanzhi joue les vedettes. Où que j’aille, je peux entendre les gens parler de lui. Il se fait tellement remarquer, on dirait qu’il a beaucoup souffert durant les deux dernières années où personne ne l’a flatté et complimenté. »
Plusieurs disciples de la secte du Ciel Mystérieux qui suivaient Du Qiying partirent d’un rire moqueur.
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Yuan Tianwen objecta :
« Lin Xuanzhi est tout simplement capable. Il semble être très doué en Artisanat. »
Han Yuran secoua la tête.
« Ce n’est pas forcément lui qui a fabriqué ces outils. Qui sait combien d’outils magiques Lin Zhan lui a laissés ? Assez pour qu’il les gaspille tous. »
Tong Le réagit à ces mots :
« Tu veux dire qu’il aurait triché ?
– C’est fort possible, » affirma Han Yuran.
Jamais il ne pourrait croire que Lin Xuanzhi avait vraiment pu devenir un Artisan aussi puisant que le disaient les rumeurs.
Il préférait encore croire que Lin Xuanzhi avait délibérément triché afin de flatter le public pour gagner sa faveur.
Yuan Tianwen se renfrogna et fit :
« Il ne me semble pas être ce genre de personne. En plus, il a bel et bien remporté les quatre matériaux de la famille Bai.
– On peut connaître le visage d’une personne, cela ne veut pas dire que l’on connaît son cœur. En plus, j’ai entendu dire qu’il savait les réponses à l’avance grâce à sa bonne relation avec le jeune maître de la famille Bai, » affirma Han Yuran comme s’il avait vu ça de ses propres yeux.
Tong Le poussa discrètement un soupir de soulagement, puis il fit d’un air chagriné :
« Je n’aurais jamais pensé que petit frère martial Xuanzhi tomberait aussi bas après avoir quitté la secte. C’est vraiment dommage. »
Han Yuran hocha la tête et renchérit :
« En fait, il a toujours été comme ça, mais il faisait juste semblant.
– On dirait que tu le connais bien, » commenta Tong Le.
Il fut soudain frappé par une illumination et il eut un léger rire.
« Mais bien sûr, j’oubliais que petit frère martial Yuran avait un contrat de mariage avec Lin Xuanzhi avant. »
Han Yuran arbora un air impuissant et de martyre.
« Ce sont mes parents qui avaient arrangé ça. Heureusement, j’ai ensuite fait la connaissance de frère Tianwen. Sans ça, je serai peut-être resté avec Lin Xuanzhi sans voir son vrai visage. »
Un condisciple à côté de lui soupira d’admiration :
« Les gens au cœur pur sont vraiment ceux qui se font plus facilement martyriser. Un bon à rien comme ça, à ta place, j’aurais rompu le contrat de mariage avec lui depuis longtemps ! »
Han Yuran eut un sourire un peu embarrassé.
« Cela aurait été trop cruel. »
Bei Cangmo, qui n’avait pas dit un mot jusque là, prit subitement la parole :
« Alors ce qui s’est passé, c’est que Lin Xuanzhi t’a viré après être devenu un Artisan ? »
Han Yuran en fut stupéfait un moment, puis hocha automatiquement la tête.
« Il estimait probablement qu’il n’avait plus besoin de moi. »
Bei Cangmo le fixa du coin des yeux.
« Oh, et moi qui croyais que c’était parce qu’il te méprisait tellement et qu’il ne pouvait pas attendre un jour de plus avant de rompre toute relation avec toi. »
Le visage de Han Yuran arbora soudain une grimace horrible à voir.
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Yuan Tianwen regarda Bei Cangmo et lança :
« Je suppose que ta relation avec Lin Xuanzhi est très bonne ?
– Pas trop mauvaise, répondit ce dernier. En tout cas, je ne lui ai pas jeté des pierres alors qu’il était au fond du puits. Et comparé à une certaine personne qui a profité de son état pour lui piquer son fiancé, je me suis montré bien plus gentil. »
Yuan Tianwen : « … »
Bien qu’il estimait qu’il ne s’était effectivement pas montré gentil d’avoir piqué Han Yuran à Lin Xuanzhi, il était prêt à faire tout ce qu’il fallait pour obtenir celui qu’il avait choisi, quitte à s’opposer complètement au Dao du Ciel.
Par conséquent, il ne répondit pas à la moquerie de l’autre jeune homme.
Cependant… en écoutant ses paroles lourdes de sens, Yuan Tianwen jeta un regard à Han Yuran à côté de lui, puis détourna les yeux.
Tong Le tâcha d’arrondir les angles :
« Pourquoi nous fâcher entre condisciples pour un étranger qui a quitté notre secte du Ciel Mystérieux ?
– Oui, ah, » approuva Han Yuran.
Malgré ça, l’atmosphère entre les disciples de la secte du Ciel Mystérieux resta un peu glaciale un moment.
Note de Karura :
Bei Cangmo : Humph, personne ne dit du mal de mon petit frère martial en ma présence !
Han Yuran, s’en prend plein les dents : QAQ Frère Tianwen, au secours !
Yuan Tianwen, s’en prend aussi plein les dents : … Laisse tomber, il n’a pas tort de toute manière.
Notes du chapitre :
(1) Je ne désigne personne, suivez juste mon regard 😒 (regarde Lin Xuanzhi).
(2) cf ch 84
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