Chapitre 178 : Les poches pleines
Dans ce monde, il n’y avait rien qui ne pouvait pas se résoudre avec une tonne d’argent.
Et si cela ne suffisait pas, il n’y avait qu’à balancer deux tonnes d’argent.
On reconnaissait bien là la façon de faire de Su Mo : pourquoi se donner du mal alors qu’on pouvait résoudre le problème avec de l’argent ?
Yan Tianhen fit d’un ton vivement impressionné :
« C’est fantastique ! »
Lin Xuanzhi jeta un regard en coin à Duan Yuyang et s’enquit :
« Tu as fait vite pour voir le papa de Yuan Tianwen. »
Duan Yuyang lui jeta également un regard en coin et se défendit :
« Ne dis pas n’importe quoi. Ce n’est pas oncle Su qui m’a raconté ça.
– Alors comment tu peux connaître tous ces détails ? » insista Lin Xuanzhi qui n’y croyait visiblement pas.
Duan Yuyang prit également un air un peu perplexe et répondit :
« En fait, c’est Ji Yunwei qui m’a tout raconté. C’est bizarre : comment peut-il être au courant de tout ça ? »
Lin Xuanzhi réfléchit un peu et comprit vite.
« Ji Yunwei est un Dompteur de Bêtes. J’ai entendu dire qu’il a élevé une abeille qui peut comprendre voire même parler le langage humain. Il n’y a pas un seul endroit où elle ne puisse pas s’infiltrer et ce n’est pas facile de la repérer. Il n’est pas impossible que ce soit cette abeille qui ait découvert tout ça. »
Après avoir entendu les spéculations de Lin Xuanzhi, Yan Tianhen et Duan Yuyang arborèrent ensemble la même expression qui disait ‘c’est donc ça !’
Duan Yuyang fit d’un ton songeur :
« Mon vieux Lin, ah, tu ne trouves pas que Ji Yunwei aime vraiment les ragots ? Il gâche vraiment ses talents à ne pas se spécialiser dans la vente de renseignements ! »
Le regard de Lin Xuanzhi se posa soudain sur l’oreille gauche du jeune homme.
« Je vois une abeille près de ton oreille. »
Duan Yuyang tourna la tête pour regarder et effectivement, il y avait une abeille avec ses quatre ailes qui faisait du surplace près de son oreille.
Duan Yuyang : « … »
Putain, il adore vraiment les commérages !
Je n’aurais jamais cru que le jeune maître Ji serait comme ça !
Au moment où Yan Tianhen tendait la main pour capturer la petite abeille, une ombre surgit de son côté et fila tel un éclair blanc. Elle tua l’abeille d’un coup de patte.
Hu Po agita la queue, l’air très content de lui. Il arborait l’expression de quelqu’un qui s’attendait à une récompense.
Yan Tianhen retira sa main, embarrassé, et se gratta le nez. Il demanda d’un ton innocent :
« Grand frère, tu crois que l’abeille de frère Ji coûte très cher, ah ?
– Elle coûte sûrement très cher, mais qui comment pouvons-nous savoir à qui appartient cette abeille ? C’était sûrement une abeille sauvage, tu ne crois pas ? » répondit calmement Lin Xuanzhi.
Duan Yuyang ne put retenir un rire joyeux.
« Ji Yunwei doit sûrement être déprimé. Ce genre d’abeille n’est pas facile à élever.
– Cela n’a rien à voir avec nous, en tout cas, » répondit calmement Lin Xuanzhi.
Yan Tianhen ne put s’empêcher de rire un bon bout de temps. Après ça, son sourire retomba et il fit :
« Je me demande comment va Han Yuran. »
Duan Yuyang cessa également de sourire et se tapota le menton.
« Son Dantian et sa mer de Qi ont été anéantis, son niveau de cultivation est retombé au second rang de Raffinage du Qi et sa force spirituelle a également régressé… Ma foi, il avait l’habitude d’avoir un Dantian complet alors quand il cultivait, il a dû compter sur son Qi interne et sa force spirituelle pour qu’ils se stimulent entre eux. Alors maintenant qu’il n’a plus de Qi interne, l’impact sur sa force spirituelle ne peut être qu’énorme. Bref, il est devenu un bon-à-rien total. »
Il jeta un regard à Lin Xuanzhi et ajouta :
« Il est encore dans un pire état que toi. »
Après tout, Lin Xuanzhi avait commencé à cultiver sa force spirituelle après que son Dantian ait été détruit. Du coup, sa force spirituelle et son Qi interne n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, ce qui faisait que sa force spirituelle était d’une pureté extrême. Tant qu’il n’atteindrait pas le niveau d’Esprit Turquoise, sa force spirituelle n’était pas du tout affectée par sa mer de Qi.
Mais c’était différent pour Han Yuran. Il y avait fort à craindre que désormais, il ne pouvait même plus forger des outils magiques de qualité inférieure.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yan Tianhen prit un air indifférent et commenta :
« Quand la cultivation de mon grand frère a été détruite, non seulement il a essayé par tous les moyens possibles de piquer l’argent de mon grand frère et de profiter de lui, mais il a aussi été raconter partout que mon grand frère était un déchet. Il a même laissé exprès les gens de la Salle Martiale du Tyran Céleste attirer mon grand frère dans des combats injustes. Mais désormais, le Dao du Ciel a changé et c’est uniquement sa propre faute. Tu n’es pas d’accord, grand frère ? »
Lin Xuanzhi acquiesça.
« En effet, toute action a ses causes et ses conséquences. On peut dire qu’il subit la juste rétribution de ses actes. »
À la base, Lin Xuanzhi comptait ne pas s’occuper de Han Yuran tant qu’il ne serait pas retourné dans la secte du Ciel Mystérieux. Il lui aurait réglé son compte seulement après. Mais à sa grande surprise, un tel accident s’était produit entre-temps et ce fut à Yuan Tianwen de régler son compte à Han Yuran pour lui.
Cependant, dans la vie précédente, Han Yuran n’avait clairement pas eu un aussi grand impact sur la vie de Lin Xuanzhi que sur celle de Yuan Tianwen.
Après tout dans la vie précédente, Duan Yuyang était mort après ses deux cents ans. Il n’avait jamais revu Yuan Tianwen de toute sa vie, mais ce dernier avait un démon intérieur. À cause de ça, sa cultivation stagna à un certain point et il finit par mourir seul.
Rompre les liens conjugaux, c’était comme profaner une tombe : c’était un crime absolument impardonnable.
Mais dans cette vie, Yuan Tianwen avait réglé ses problèmes avec Han Yuran de manière nette et rapide. On pouvait considérer que cela avait mis un terme à son karma avec l’autre jeune homme et que chacun avait eu ce qu’il méritait.
Yan Tianhen fixa Duan Yuyang et battit des cils.
« Frère Yuyang, le type qui s’est fait passer pour toi a été puni. Tu n’es pas heureux ?
– De quoi je pourrais me réjouir ? répliqua le jeune homme avec un sourire amer. J’ai maintenant le sentiment que le cœur de Yuan Tianwen est en fait plutôt glacial et cruel. Après tout, Han Yuran avait été longtemps protégé par lui en tant que son fiancé, pourtant il a pu le rendre invalide aussi aisément…
– Il a provoqué Yuan Tianwen avec son mensonge et il pensait s’en sortir indemne ? Comment cela aurait-il pu être possible ? commenta Lin Xuanzhi avec un regard en direction de Duan Yuyang. Tu croyais vraiment que Yuan Tianwen avait un bon tempérament ? »
Duan Yuyang « … »
« Comment pourrait-il avoir un bon tempérament ? »
En quoi Yuan Tianwen pourrait-il avec un bon tempérament ? Il avait été le jeune maître de la famille Yuan depuis tout petit. Il était typiquement le genre de garçon qui pouvait se vanter de ‘papa est puissant et maman a du pognon’. Sa vie avait toujours été une route bien droite et lisse, et sa position au sein de la famille Yuan était extraordinaire et insurpassable. Personne n’osait le provoquer. On pouvait donc dire qu’il était un petit despote, toutefois son tempérament était devenu beaucoup plus restreint au fil du temps. Néanmoins, il restait un jeune maître caractériel qui voulait par-dessus tout sauver sa face.
Il était clair que Han Yuran avait totalement touché son écaille inverse et avait donc souffert des conséquences de ses propres actes.
Durant la compétition aujourd’hui, Yuan Tianwen n’apparut pas parmi les rangs de la secte du Ciel Mystérieux. Le regard de Duan Yuyang se posa sur le siège vide mais il ressentit un léger calme dans son cœur.
Rien de spécial n’arriva durant ce second jour de la compétition, mis à part le fait qu’un cultivateur au premier rang du niveau Fondation venant d’une famille de seconde classe tua accidentellement durant le combat un autre cultivateur du même niveau et venant lui aussi d’une famille de seconde classe.
Lin Yan, qui continuait de proposer des duels, parvint contre toute attente à vaincre un cultivateur de la famille Zhang, une famille de seconde classe de la cité de Lan qui était classée 42ème. Grâce à son exploit, la famille Lin monta à la 42ème place du classement.
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Lin Yan avait réussi à remporter son défi, ce qui apporta une certaine réputation à la famille Lin. Après tout, il n’y avait que la famille Lin, une rareté parmi les familles de troisième classe, pour choisir de lancer un défi à une famille de seconde classe alors qu’elle avait déjà obtenu dès le premier jour le droit de passer à la seconde manche de la compétition.
Le jeune cultivateur de la famille Zhang jeta un regard vicieux à Lin Yan quand il descendit du terrain. Il fit d’un ton mordant :
« Attends un peu et tu verras ! »
Lin Yan lui répondit par un doigt d’honneur. Depuis toute petit, la dernière chose qui lui faisait peur, c’était bien les menaces.
L’adolescent savait quand s’arrêter : au lieu de continuer à lancer des défis en tirant au sort, il se retira simplement.
Du début à la fin, Yuan Tianwen ne se montra pas.
Le moment le plus spectaculaire dans le Tournoi des Cent Familles, c’était le troisième jour de compétition. En commençant par la fin, les cinquante dernières familles du classement allaient d’abord s’affronter. À la fin de la journée, les familles de la 51ème à la 60ème place pourraient ensuite affronter les familles de la 21ème à la 50ème place. Et le troisième jour, les cinq meilleures familles qui s’étaient distinguées durant le deuxième jour pourraient combattre les vingt premières familles restantes de première classe.
Quant aux onze familles d’élite des Cinq Continents, elles n’apparaissaient pas dans le classement normal. À chaque Tournoi des Cent Familles, elles avaient leur propre classement et leur propre compétition Alors dans le fond, ce n’est pas le Tournoi des Cent Familles mais celui des Cent Onze Familles ? Ça sonne moins bien ! (1).
Après tout, le pouvoir d’une famille d’élite était déjà comparable à celui d’une grand secte et elle comptait des milliers de disciples. Ce serait donc bien trop facile de trouver des disciples qui remplissaient les conditions pour participer au Tournoi des Cent Familles, et les autres familles n’avaient aucune chance de soutenir la comparaison.
Les membres de la famille Lin avait tous fini leurs combats et le meilleur score était celui de Lin Yan, avec la 42ème place.
Lin Zezhi se retira de la compétition directement le second jour. Il avait déjà obtenu le droit de passage à la manche suivante, alors le plus important pour le moment était de préserver ses forces.
Bien entendu, c’était déjà la meilleure performance de la famille Lin depuis plus Tournois des Cent Familles.
Lin Xuanzhi était très satisfait, Lin Liuchun était très satisfait et toute la famille Lin était très satisfaite de ce résultat. Après tout, c’était la première fois que trois d’entre eux, en comptant Lin Yaer, allaient passer à la seconde manche de la compétition.
Quand Lin Yan descendit du terrain, son excitation n’était toujours pas retombée. Son adversaire avait été un cultivateur au second rang du Niveau Fondation, autrement dit un rang entier de plus que lui.
« Cousin Xuanzhi, tout ça, c’est grâce à ton Éventail Agite-Ciel Lin Xuanzhi a pourtant vendu cet éventail aux enchères. Soit c’est (encore) une bourde de l’auteuse, soit il en a fabriqué un autre. (2). »
Lin Yan lui tendit l’éventail qu’il lui avait emprunté.
Contre toute attente, Lin Xuanzhi ne le reprit pas.
« Cet éventail est ta récompense, » fit-il.
Les yeux de l’adolescent s’illuminèrent et il ne fit pas de manières. Il fit avec un grand sourire :
« Alors je te remercie infiniment, cousin Xuanzhi. »
L’Éventail Agite-Ciel penchait plus du côté des outils d’attaque et il pouvait également générer du vent, ce qui ajoutait vraiment un effet bonus aux attaques de type feu de Lin Yan. Il pouvait carrément augmenter ses attaque d’un niveau entier. Pour Lin Yan, c’était une excellente arme.
Et à sa grande surprise, Lin Xuanzhi avait dit qu’il voulait le lui offrir comme ça.
En voyant ça, les autres disciples Lin ne purent qu’émettre des bulles d’acide dans leurs cœurs et ils se sentaient jaloux. Mais ils n’y pouvaient rien, étant donné que la relation entre Lin Yan et Lin Xuanzhi était si bonne.
Lin Dong et Lin Yao se mirent à regretter tous les deux de ne pas avoir choisi le bon camp quand Lin Xuanzhi et Lin Zezhi se querellaient. Il semblait à présent que la relation entre les deux cousins commençait à se détendre. Il n’y avait plus d’animosité entre eux mais deux petites crevettes comme Lin Dong et Lin Yao devaient continuer à souffrir.
Lin Yurou se sentit un peu amère et fit :
« Cousin Xuanzhi, tu es vraiment très attentionné envers les disciples de la branche annexe. »
Lin Xuanzhi lui adressa un regard et fit d’un ton léger :
« Que ce soit la lignée principale ou les branches annexes, nous sommes tous de la famille Lin. Il n’est donc pas nécessaire de faire autant la distinction. »
Lin Dong se rapprocha avec un sourire flagorneur et fit :
« Alors on pourrait aussi avoir des outils magiques adaptés pour nous, ah ? »
Le jeune homme avait lui aussi remporté son combat la veille, mais cela n’avait été dû qu’à la chance : le niveau de cultivation de son adversaire était bien plus bas que le sien et en plus, il était très jeune, à peine douze ans. Quand Lin Dong avait continué avec les défis, il s’était fait battre en un rien de temps.
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Lin Xuanzhi sortit quelques protège-poignet de son sac de stockage.
« L’Éventail Agite-Ciel est un outil magique que j’ai forgé au début et il se trouvait qu’il convenait bien à la cultivation de Lin Yan. Quant à vous autres, je n’ai pas forgé d’équipements spécifiques pour vous. Cependant, ces Protège-Poignet de Jade Précieux peuvent servir d’outils défensifs. Vous pouvez vous les partager, qu’en dites-vous ? »
L’œil vif de Lin Dong repéra tout de suite que ces Protège-Poignet de Jade Précieux s’avéraient être des outils magiques de qualité haute. Il sourit aussitôt avant d’en prendre un pour le mettre au poignet. Il fit d’un ton ravi :
« Merci, Xuanzhi ! »
Lin Zezhi en prit également un et l’étudia soigneusement. Il ne put que soupirer d’admiration.
« Effectivement, tu es toujours aussi incroyable. J’ai vraiment désormais une admiration sans borne pour les Artisans. »
Lin Yurou prit également un protège-poignet rose pâle qui lui plaisait énormément et elle le mit au poignet avec beaucoup de soin.
Quand Duan Yuyang vit ça, ses yeux faillirent lui sortir de la tête. Il fit claquer sa langue et commenta :
« Des outils magiques de qualité haute, et tu en donnes autant comme ça. Après ça, comment tu veux que moi, le jeune maître d’un famille de première classe, puisse ensuite conserver ma dignité, ah ?! Tu sais vraiment t’attirer la haine des autres, ah !
– Et toi alors ? fit Lin Xuanzhi avec un demi-sourire. Tu peux très bien te contenter de lâcher de l’argent. Mais moi, comme je n’ai pas d’argent, je ne peux que donner des outils magiques. Tu as les poches pleines, tu n’as qu’à donner de l’argent aux disciples de ta famille pour qu’ils s’en achètent.
– Parce que tu crois que ça s’achète comme ça ? s’écria Duan Yuyang en roulant des yeux. Vous autres, les Artisans, vous êtes vraiment vraiment terrifiants, vous ne laissez aucune échappatoire aux autres. Si ce genre de protège-poignet se trouvait sur le marché, cela coûterait au moins mille pièce d’or l’unité. Où est-ce que tu veux que je trouve autant de fric ? »
Les disciples de plusieurs autres familles à côté regardaient tous dans leur direction et ne purent s’empêcher de ressentir de la jalousie, de l’envie et de la haine dans leurs cœurs — pourquoi leur propre jeune maître ne pouvait pas non plus être un Artisan, ah ?
Quand les jeunes maîtres de ces familles virent ça, ils ne purent retenir un sourire amer.
Ils auraient bien voulu récompenser leurs disciples ainsi mais au vu des circonstances et des compétences, ils ne pouvaient rien faire malgré leur bonne volonté, ah !
Peu de temps après, la nouvelle que Lin Xuanzhi avait offert un outil magique de qualité haute à tous les disciples Lin participant au tournoi fit le tour de toute la cité du Pic Céleste. Une fois de plus, Lin Xuanzhi fut au cœur de toutes les conversations.
Notes du chapitre :
(1) Alors dans le fond, ce n’est pas le Tournoi des Cent Familles mais celui des Cent Onze Familles ? Ça sonne moins bien !
(2) Lin Xuanzhi a pourtant vendu cet éventail aux enchères. Soit c’est (encore) une bourde de l’auteuse, soit il en a fabriqué un autre.
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