Chapitre 184 : Baili Yunhua

Quand Baili Yunshan entendit ça, il arbora aussitôt un rictus qui ne convenait pas à son âge.

« Hé, la famille Bai. On va voir comment ce grand-père va l’écraser. »

Lin Xuanzhi : « … »

Ce regard rempli d’hostilité semblait un peu bizarre à Lin Xuanzhi. Après tout, le grand frère de Baili Yunshan ne lui avait-il pas demandé de l’aide pour tirer des ficelles afin que l’adolescent puisse étudier sous la tutelle d’un aîné de la famille Bai ?

Alors pourquoi Baili Yunshan semble aussi peu amical quand il s’agit de la famille Bai… ?

Lin Xuanzhi réfléchit un moment, puis fit :

« Tâche de bien faire durant la compétition. Il y a des aînés Bai de la secte du Pic Céleste qui sont en train d’observer depuis leurs sièges. Sait-on jamais, l’un d’eux peut découvrir ton potentiel et t’accepter comme disciple. »

Baili Yunshan faillit faire un bond. Il fit d’un ton furieux :

« Ça, c’est le souhait de mon second grand frère. Je n’ai pas voulu l’embarrasser alors quand il t’a parlé de ça l’autre jour, je n’ai pas protesté. Mais laisse-moi te dire la vérité : je n’ai jamais eu l’intention de devenir le disciple d’un de ces chiens de Bai ! »

Cette fois, Lin Xuanzhi eut la certitude que l’adolescent ne visait pas quelqu’un en particulier dans la famille Bai, mais bel et bien la famille Bai tout entière.

Pourtant, son second grand frère tenait vraiment à envoyer le troisième de sa fratrie pour étudier avec un aîné Bai. Ce genre de contradiction était un peu intrigante.

Lin Xuanzhi continua à demander :

« Aurais-tu une querelle avec la famille Bai, par hasard ?

– Ce n’est qu’un clan d’ordures, cracha l’adolescent avec un mépris bien clair. Si je suis venu ici aujourd’hui, c’est pour les gifler en pleine figure si fort qu’ils ne pourront jamais se remontrer en public !

Lin Xuanzhi : « … » J’ai bien peur que cela ne soit un peu trop difficile.

En parlant de ça Baili Yunshan était également prêt à le prendre comme allié.

« Frère Lin, si tu arrives à laminer tous les gens de la famille Bai, je serai ton petit frère ! »

Lin Xuanzhi eut un sourire où les nuages étaient légers et le vent doux.

« Entendu, ah. Ce ne sera pas bien difficile.

– Alors j’ai ta parole. »

Les yeux de l’adolescent étaient particulièrement brillants.

« Tu as ma parole. »

Lin Xuanzhi songea que la famille Baili devait vraiment avoir beaucoup gâté ce troisième fils.

De l’autre côté, Bai Susu, qui se tenait à côté de Bai Honghu, foudroya Lin Xuanzhi du regard et fit à l’autre jeune homme :

« Frère Honghu, ce type en face est Lin Xuanzhi. C’est à cause de lui que frère Yanhui et frère Hongfei ont été injustement punis. »

Bai Yanhui et Bai Hongfei étaient les deux petits frères de Bai Honghu. Ils devaient à la base participer ensemble à cette compétition. Tous les trois, ils avaient prévu de s’élever d’un coup dans le ciel et de devenir le centre de l’attention générale.

Mais désormais… Lin Xuanzhi avait tout gâché.

Bai Honghu rétrécit les yeux et fit d’un ton menaçant :

« Ne t’inquiète pas pour lui, je vais lui montrer qui est le plus fort Alerte, alerte, un drapeau de mort imminente vient de se lever ! (1). »

Bai Susu le prévint :

« Toutefois, Lin Xuanzhi n’est pas facile à gérer. Il a plein de tours dans ses manches, alors fais bien attention.

– Tu crois que j’ai peur de perdre face à lui ? ricana le jeune homme. Regarde bien, je vais lui faire perdre la face une bonne fois pour toute. »

Dans les rangs de la famille Baili.

Baili Yunsong regardait son petit frère qui ne se tenait pas correctement sur le terrain : en effet, Baili Yunshan n’arrêtait pas de murmurer avec Lin Xuanzhi, de brandir le poing en direction des rangs de la famille Bai en face, puis de se tourner du côté de la secte du Pic Céleste. Le coin des lèvrex de Baili Yunsong frémit. Il fit à la personne à côté de lui :

« Ce troisième frère ne sait vraiment pas se tenir et il affiche bien trop clairement sa rancune contre la famille Bai. J’ai bien peur que la famille Bai ne raye directement son nom.

– Qu’ils rayent son nom alors, ce n’est pas bien grave, » lui répondit une voix familière qui semblait un peu indolente.

Baili Yunsong en resta un moment stupéfait, puis il tourna la tête pour voir et fit d’un ton des plus surpris :

« Grand frère, depuis quand tu es là ? »

Baili Yunhua vagabondait sans cesse à l’extérieur, personne ne savait vraiment où il allait ni quand il allait revenir, alors c’était très rare de le croiser.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

L’homme tapota son frère sur l’épaule et fit :

« Un ami cultivateur m’a informé que le Tournoi des Cent Familles avait commencé. C’est alors que j’ai appris que vous étiez venus à la cité du Pic Céleste. Pourquoi vous ne m’avez pas contacté pour me prévenir d’une affaire aussi importante ?

– C’est parce qu’on avait peur de retarder la cultivation de grand frère, » répondit Baili Yunsong avec un rire.

Il était naturellement enchanté de revoir son grand frère.

Baili Yunhua plissa les yeux en observant leur petit frère sur le terrain qu’il voyait de profil, et commenta avec un sourire :

« En un rien de temps, Yunshan a aussi bien grandi. La dernière fois que je l’ai vu, c’était encore un petit garçon au visage rondouillard.

– Il faut dire que cela fait longtemps que grand frère n’est pas revenu à la maison, glissa Baili Yunsong.

– C’est vrai, ah. »

Baili Yunhua calcula un moment puis fit avec un peu de surprise :

« Si je compte bien, cela fait au moins trois ans. »

Baili Yunsong regarda son grand frère qui était devenu un sac d’os et son cœur se remplit d’amertume. Il hésita un peu avant de faire :

« Grand frère, ces deux dernières années, ce type de la famille Bai est venu plusieurs fois à notre porte pour te voir, mais tu n’étais pas là et on n’avait aucun moyen de te contacter. »

L’homme se raidit un peu, puis se tourna vers son petit frère.

« Tu veux parler de Bai Cangshu ?

– C’est ça, ah, fit Baili Yunsong en hochant la tête. Qui d’autre à part lui ?

– Il est vraiment très persistent, ah. »

Baili Yunhua ne put s’empêcher de faire claquer sa langue.

Baili Yunsong demanda alors :

« Grand frère, tu n’as vraiment pas l’intention de le revoir ?

– Le revoir pour quoi ? On s’est quitté en si mauvais termes, c’était vraiment trop horrible à voir. Si on se revoit, je risque encore de me battre avec lui, fit Baili Yunhua avant de sourire un peu. Après tout, je ne peux pas lui rendre une petite sœur, quoi que je fasse. Si nos parents veulent bien avoir une fille, je suis prêt à lui offrir sa main dans dix ou vingt ans. »

Baili Yunsong ne put se taire plus longtemps : le coin de ses lèvres frémit violemment.

« Grand frère, même s’il s’est contenté de partir à chaque fois qu’il est venu, je n’ai pas l’impression qu’il soit venu pour régler ses comptes ou pour avoir une petite sœur, révéla-t’il dans un souci d’équité.

– Alors pourquoi il est venu ? s’étonna Baili Yunhua en fronçant les sourcils. Ne me dis pas qu’il est venu me frapper parce qu’il était trop furieux ?

– Grand frère, tu ne pourrais pas penser plus de bien des gens ? Il a fait des milliers de li pour se rendre dans notre famille Baili. Tu crois que c’était juste parce qu’il avait envie de se battre ?

– Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas, répondit l’homme d’un ton lourd de sens. Ce pervers est vraiment trop terrifiant, tu n’imagines pas à quoi il peut bien penser.

– Grand frère…

– La prochaine fois qu’il se représente sur le seuil de notre résidence, vous n’avez qu’à fermer les portes sans le laisser entrer, lui conseilla Baili Yunhua en insistant bien. On ne provoque pas un Artisan à la légère, et Bai Cangshu est le plus remarquable de tous. Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu veux qu’un brave garçon comme Yunshan ait affaire à la famille Bai.

– Grand frère…

– Arrêtons un peu de parler de lui, sinon je vais encore faire des cauchemars la nuit, » fit Baili Yunhua en se frottant le torse.

Baili Yunsong regarda le grand et bel homme qui se tenait derrière son grand frère. Sentant que la fin du monde était proche, il ne cessa de jeter des regards appuyés à son grand frère avec un air effaré sur le visage.

« Alors comme ça, tu rêves de moi ? » fit soudain l’homme.

Baili Yunhua sursauta, puis lança un regard noir à son petit frère.

« Pourquoi tu ne m’as rien dit ? »

Baili Yunsong estima que c’était injuste, alors il se défendit :

« Parce que tu m’as laissé une chance de parler ? »

Baili Yunhua lui adressa un regard qui disait ‘on réglera ça plus tard’. Puis il arbora un sourire sincère et poli avant de se tourner vers Bai Cangshu, qui faisait une tête de plus que lui. Il le salua :

« Artisan Bai, cela faisait longtemps. »

L’interpelé conserva son air glacial habituel. Il le fixa et fit :

« Tu dois m’appeler Aîné Bai à présent. »

Les paupières de Bai Cangshu tressautèrent.

« Cela ne fait que trois ans que je suis parti et tu es déjà devenu un Aîné ?

« En, confirma Bai Cangshu. Cette fois, tu as perdu.

– … »

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Baili Yunhua aurait bien aimé insulter quelqu’un mais à bien y réfléchir, cela ne servirait à rien d’insulter. Il eut alors un sourire affable et fit d’un ton sincère :

« Félicitations, Aîné Bai. Depuis le premier jour où je t’ai rencontré, j’ai su que tu avais un avenir sans limites. Tu es sans doute le plus jeune Aîné de toute l’histoire de la secte du Pic Céleste, pas vrai ?

– En effet, fit Bai Cangshu en hochant légèrement la tête. Si tu étais resté dans la secte ces trois dernières années, cela aurait été difficile de statuer sur ta défaite ou la mienne.

– Je suis bien pire que toi, répondit l’autre homme en souriant. Ma cultivation n’a fait que très peu de progrès ces dernières années. Je crains fort que par la suite, je ne sois plus du tout capable de me comparer à toi. »

Le regard de Bai Cangshu quitta le visage de Baili Yunhua pour se poser sur le terrain. Il commenta :

« La compétition des Artisan a déjà commencé. Observons ça avec attention.

– Il y a tellement d’étoiles montantes dans la famille Bai. Ils sont huit à participer cette année. »

Bai Cangshu examina le troisième fils de la famille Baili, puis passa plus de temps sur Lin Xuanzhi. Il finit par faire :

« Trop peu sont vraiment dignes d’intérêt. Et même si tu les réunis tous ensemble, ils ne sont rien comparés à ce jeune homme de la famille Lin. »

Baili Yunhua venait juste d’arriver dans la cité du Pic Céleste, alors il ne savait rien de ce qui s’était passé ces derniers jours.

Néanmoins, le fait que Bai Cangshu se montre si élogieux, cela ne put que l’intriguer énormément.

« Le candidat de la famille Lin ? finit-il par le repérer. Ce doit être Lin Xuanzhi, celui qui était autrefois surnommé le cultivateur n°1 des cinq cents dernières années et des cinq cents prochaines, non ?

– Tu le connais ? s’enquit Bai Cangshu.

– Comment le pourrais-je ? Je ne me suis jamais rendu sur le Continent Est alors je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer. »

Baili Yunhua plissa les yeux pour mieux voir Lin Xuanzhi qui était en train de raffiner avec dextérité. Il poursuivit :

« C’est juste qu’il est très célèbre. Tu te souviens de la fois où on a entendu le nom de Huarong de Jade, celui qui peut faire oublier les immortels au premier regard ? On a discuté pour essayer d’imaginer à quel point cette personne devait être belle et extraordinaire — Hé bien aujourd’hui, je peux enfin le voir de mes propres yeux. »

Le surnom était effectivement bien mérité. Même si quelqu’un n’avait encore jamais vu Lin Xuanzhi, il pouvait savoir qui c’était rien qu’en le regardant.

Baili Yunhua plissa de nouveau le front, perplexe.

« Une minute, ce n’est un cultivateur de l’épée ? Comment ça se fait qu’il ait changé de métier et qu’il ait commencé à forger ? »

Le regard de Bai Cangshu s’assombrit un peu.

« Tu es vraiment resté coupé du monde ces dernières années ?

– Ben oui, j’ai cultivé les sceaux magiques dans une vieille forêt sur une montagne reculée et je n’en suis pas sorti très souvent. Je n’ai donc aucune idée de ce qui est arrivé dans le monde, » répondit-il.

Après un long moment, Bai Cangshu expliqua :

« Le Dantian de Lin Xuanzhi a été détruit, puis il a réveillé son feu d’Artisan. On peut donc dire qu’il a commencé à cultiver à mi-chemin. »

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Les yeux de Baili Yunhua s’écarquillèrent.

« Il est si puissant que ça ?

– Très puissant, » affirma l’autre homme en hochant la tête.

Baili Yunhua lui jeta un regard en coin.

« Il a beau être puissant, il ne peut quand même pas se comparer à toi, pas vrai ?

– C’est difficile à dire. »

Bai Cangshu tourna la tête vers lui sur le côté et fit :

« Si tu voyais son petit frère, tu comprendrais à quel point son niveau actuel est vraiment terrifiant.

– Son petit frère ? s’étonna l’autre homme. Qu’est-ce que son petit frère à avoir avec l’Artisanat ?

– Son petit frère est équipé d’au moins douze outils magiques de qualité haute voire supérieure. »

Bai Cangshu marqua alors une pause, puis le regarda en ajoutant :

« Tout comme toi avant. »

Baili Yunhua en resta bouche bée.

Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Bai Cangshu avait déjà tourné la tête pour continuer à observer la compétition. Visiblement, il n’avait aucune envie de poursuivre la conversation.

Baili Yunhua ne put retenir un sourire amer. Autrefois… n’avait-il pas été lui aussi équipé d’une douzaine d’outils magiques de qualité haute ou supérieure, tous forgés par Bai Cangshu ?

En un clin d’œil, trois années s’étaient écoulées.

Bien qu’il n’avait jamais rencontré le petit frère de Lin Xuanzhi, Baili Yunhua se dit que Lin Xuanzhi devait vraiment beaucoup l’aimer.

Pendant ce temps, sur le terrain, la compétition allait bon train.

Les règles de la compétition entre Artisans étaient très simples : il n’y avait aucune élimination, il ne s’agissait que de se faire classer. Après tout, le moindre Artisan, quel que soit son niveau, était un être respectable et enviable. Non seulement il ne s’agissait que de les flatter mais en plus, il était hors de question d’éliminer un seul d’entre eux.

Durant la première manche, différents matériaux étaient présentés par des employés. Les Artisans devaient choisir une dizaine de matériaux au maximum de chaque groupe, puis forger un outil magique avec.

Pour s’assurer que cela n’allait pas leur prendre sept à huit jours, le niveau des matériaux proposés durant la compétition ne serait pas trop haut mais il s’agissait de matériaux assez délicats : si on ne faisait pas attention, ils pouvaient se réduire en cendres. C’était un moyen simple de vérifier le degré de contrôle des Artisans.

Lin Xuanzhi n’eut qu’à jeter un coup d’œil aux matériaux pour comprendre qu’ils servaient à forger un outil auxiliaire bien spécifique : une boussole qui servait à sortir des sceaux magiques d’illusion.

Il ne savait pas qui avait pensé à ce thème. Cependant, parmi les vingt-cinq personnes en compétition, plus de la moitié ignorait comment fabriquer un tel outil.

Note de Karura : Un nouveau couple annexe fait surface ! On ne les comptera plus dans ce roman.

Bon, c’est le moment pour Lin Xuanzhi de briller de mille feux !

- - -

Baili Yunhua : Il faut que nos parents fassent une petite sœur pour Bai Cangshu.

Baili Yunsong, le fixant : Grand frère, je ne crois pas que ce soit une petite sœur qu’il veut.

Baili Yunhua, ingénu : Ah bon ? Il veut une grande sœur alors ? Ça ne va pas être possible, ça.

Baili Yunsong : …

Notes du chapitre :
(1) Alerte, alerte, un drapeau de mort imminente vient de se lever !

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