La Renaissance du Suprême Immortel 191

Chapitre 191 : Ce n’est pas facile de subsister


Lin Xuanzhi eut un léger sourire et répondit :

« Mes projets sont de continuer à cultiver. »

Le Quatrième Aîné lui jeta un regard.

« C’est bien trop vague. Ta démonstration d’aujourd’hui est déjà remarquable dans tout le monde des Artisans. Je ne peux pas croire que tu n’as aucune ambition.

– Bien sûr que j’ai des ambitions, assura Lin Xuanzhi, mais cela ne devrait pas trop entrer en conflit avec la famille Bai. Le Quatrième Aîné Bai peut avoir l’esprit tranquille. »

Ces paroles surprirent un peu le Quatrième Aîné.

Contre toute attente, ce gamin parlait sans détours.


Puisque c’était ainsi, le Quatrième Aîné ne pouvait plus se contenter de sous-entendus. Autrement, cela donnerait l’impression qu’un honorable ancien comme lui était moins bon qu’un jeune homme.

« Au sujet de ce qui s’est passé aujourd’hui, je te présente des excuses au nom des jeunes incompétents de ma famille. »

L’homme se renfrogna ensuite et fit :

« Nous avons négligé leur discipline et ils sont bien trop arrogants. Dès que je rentrerai, je demanderai au jeune maître de changer certaines choses dans les principes de notre famille. »

Lin Xuanzhi haussa les sourcils et fit avec une véritable peur et une honnête crainte :

« Le Quatrième Aîné Bai est bien trop aimable. Pourquoi des excuses puisqu’il ne s’est rien passé aujourd’hui ? »


Le Quatrième Aîné se dit alors que ce Lin Xuanzhi était quelqu’un de très intéressant.

Il avait clairement vu que l’attaque du couteau brisé était délibérée, mais non seulement il ne comptait pas se venger de la famille Bai mais en plus, il faisait comme si rien ne s’était passé.

Sur le côté, Lin Zezhi réfléchit et comprit enfin ce qui était arrivé. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils — en tant que disciple de la famille Bai, une famille d’élite, c’était vraiment très mesquin d’avoir eu recours à cette action malfaisante et perfide.

Le Quatrième Aîné Bai insista d’un ton inquisiteur :

« Tu n’as vraiment rien remarqué ?

– Qu’aurais-je dû remarquer ?

– Quand tu étais en train de reforger aujourd’hui, tu as failli te faire attaquer, expliqua franchement l’homme.

– C’est donc de ça dont parle le Quatrième Aîné Bai. »


Lin Xuanzhi parut frappé par l’illumination, puis il ajouta d’un ton nonchalant :

« Je n’y ai pas attaché d’importance. Après tout, quand on forge des outils, de tels accident incontrôlables arrivent souvent. C’est imprévisible.

– Tu n’y as vraiment pas attaché d’importance ? demanda le Quatrième Aîné en haussant les sourcils.

– Hé bien… ce n’est pas tout à fait vrai. On peut dire que c’est ma faute. Après tout, je m’en suis sorti sans une égratignure, tandis qu’un jeune disciple Bai a été blessé. Je comptais me présenter bientôt à la résidence Bai afin de m’excuser, fit Lin Xuanzhi en soupirant et en arborant l’air de celui qui s’en voulait. Je suis sincèrement désolé, tout est de ma faute. Comment va ce jeune disciple ? »


Le coin des lèvres du Quatrième Aîné faillit se tordre — Putain, en fait, ce n’est pas qu’il n’est pas rancunier, mais plutôt il se moque de moi et me ridiculise !

Lin Xuanzhi avait commencé par dire qu’il y avait beaucoup d’accidents quand on forgeait, puis disait ensuite que tout était de sa faute. Si ce n’était pas du sarcasme, alors c’était quoi ?

Toutefois, avec le visage remarquable et inoubliable de Lin Xuanzhi, son expression honteuse qui semblait tout à fait sincère et son comportement humble, c’était difficile de juger s’il était vraiment sarcastique ou bien s’il parlait du plus profond de son cœur.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Le Quatrième Aîné répondit :

« L’état de Bai Honghu est assez grave, mais la famille Bai s’y connaît pour soigner les contrecoups de la force spirituelle quand arrivent de malencontreux accidents durant la fabrication d’un objet. Après beaucoup de repos et de soins, il pourra bien se rétablir. L’Artisan Lin ne doit donc pas s’en vouloir. Après tout, personne n’aurait pu prévoir cet accident. »

Le jeune homme poussa un soupir de soulagement.

« Puisque vous le dites, Quatrième Aîné Bai, je ne me sens donc plus coupable. »

Pourquoi ces mots ‘je ne me sens plus coupable’ semblaient un peu déplacés ?

Le Quatrième Aîné Bai décida alors d’abandonner ce sujet inconfortable pour le moment.


Il revint plutôt à son premier but :

« Aujourd’hui, l’Artisan Lin s’est le plus distingué. Comparé à toi, les autres n’étaient que des lucioles face au soleil ou à la lune, on ne pouvait pas voir leur lumière, ah. »

Lin Xuanzhi hocha la tête et reconnut :

« C’était bien mon intention de monopoliser le devant de la scène aujourd’hui. Puisque le Quatrième Aîné Bai s’en est aperçu, on peut dire que j’ai réussi mon coup. »

Le Quatrième Aîné en resta sans voix un moment. Jamais il n’aurait cru que Lin Xuanzhi allait réagir ainsi.

Putain, ce n’est pas sortir un peu trop du cadre du bon sens, ah ?!


Lin Zezhi regarda aussi son cousin avec stupéfaction. Comment se pouvait-il qu’avec son QI, Lin Xuanzhi ne pouvait pas déceler dans les paroles du Quatrième Aîné Bai qu’il était en train de le morigéner pour s’être montré trop arrogant et tape-à-l’œil ?

On aurait même dit que cela l’amusait !

Yan Tianhen cligna des yeux à l’intention de Lin Xuanzhi.

Lin Xuanzhi cligna des yeux en retour à l’intention de Yan Tianhen.

Estimant que Lin Xuanzhi n’avait probablement pas compris ce qu’il voulait dire, le Quatrième Aîné décida de se montrer plus direct dans ses réprimandes.

Mais avant même qu’il n’ouvre la bouche, il entendit le jeune homme faire :

« Je comprends ce que veut dire le Quatrième Aîné Bai et je le remercie de ses conseils. »


Lin Xuanzhi eut un faible sourire et continua :

« La famille Bai est déjà la seule et unique dans son genre sur les Cinq Continents — une famille d’élite d’Artisans qui peut dominer les Cinq Continents et qui n’a donc pas besoin du Tournoi des Cent Familles pour ajouter des fleurs à son brocart et augmenter sa réputation, mais ce n’est pas mon cas. Je ne suis qu’une personne et je n’ai jamais songé à chercher à rivaliser contre la famille Bai. C’est juste que le chemin vers l’immortalité est long. Plus on avance, plus on rencontre de difficultés alors naturellement, il nous faut plus de moyens. En plus, j’ai aussi un précieux petit frère à ma charge, alors mon fardeau est encore plus lourd. »

Pendant un long moment, le Quatrième Aîné ne parvint pas à comprendre ce que Lin Xuanzhi voulait vraiment dire par là.

Il se tourna vers Lin Zezhi en lui jetant un regard perplexe.

Lin Zezhi se tourna vers le précieux petit frère de Lin Xuanzhi.


Le précieux petit frère fit alors d’un air triste :

« C’est bien vrai, ah. Grand frère et moi sommes vraiment très pauvres. Alors bien que mon grand frère soit plutôt quelqu’un de discret, il a été contraint d’agir de manière très ostentatoire en public afin d’augmenter le prix de ses outils magiques. »

En réalité, Yan Tianhen ne se montra pas encore assez direct, pourtant le Quatrième Aîné et Lin Zezhi purent le comprendre parfaitement.

« Tu es vraiment à court d’argent, alors tu as agi ainsi pour accroître ta renommée et augmenter le prix de tes outils magiques ? »

Le Quatrième Aîné trouvait ça tellement irréel qu’il ne put s’empêcher de parler encore plus directement afin de confirmer les véritables intentions de Lin Xuanzhi.

Le jeune homme ne put retenir un sourire amer.

« C’est trop honteux d’en parler, c’est trop honteux. Quatrième Aîné Bai, oubliez vite ça, vous voulez bien ? »

Quatrième Aîné Bai : « … »

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Le coin des lèvres du Quatrième Aîné tressaillait tellement qu’il faillit avoir une crampe — après en avoir fait tout un foin, les quatre aînés de la lignée directe de la famille Bai s’étaient rongés les sangs et avaient même échafaudé toutes sortes de théories du complot sur le fait de recruter des troupes pour s’opposer à eux après sa démonstration flamboyante. Mais il se trouvait que si cet homme avait agi de manière si ostentatoire et arrogante, c’était juste parce qu’il était à court d’argent ?

Le Quatrième Aîné se sentit aussitôt extrêmement inquiet pour les conditions de vie des Artisans isolés des Cinq Continents. En même temps, un fort sentiment de responsabilité envers ces gens émergea spontanément en lui. Il fit en soupirant :

« De nos jours, quand sa famille n’a encore jamais compté d’Artisan, ce n’est pas facile en effet de survivre pour un Artisan qui vient juste d’entrer dans ce Dao.

– C’est bien vrai, ah, fit Lin Xuanzhi en hochant la tête et en se reconnaissant très bien dans ce portrait. Après tout, l’Artisanat est ce qui coûte le plus cher. On échoue je ne sais combien de fois avant de réussir enfin à fabriquer un outil magique et encore, ce n’est pas dit qu’il se vende à un bon prix. Sans argent, impossible d’acheter des matériaux et des pierres forgées. Sans matériaux et pierres forgées, impossible d’augmenter son niveau en forgeant des outils magiques. C’est vraiment un cercle sans fin. »


Le Quatrième Aîné ne pouvait s’empêcher d’acquiescer. Il fronça et prit l’air de ce lui qui s’inquiétait pour la nation et le peuple :

« Tu as raison. Mais ce genre de situations existe depuis l’aube des temps. Voilà pourquoi la plupart des Artisans se font en général recruter par des grandes familles dès qu’ils éveillent leur feu spirituel. Les grandes familles peuvent alors leur fournir les matériaux dont ils ont besoin. Une fois que l’Artisan atteint un bon niveau, il peut rembourser sa dette envers la famille.

– On peut dire que c’est une bonne idée, approuva Lin Xuanzhi. Malheureusement, la plupart des Artisans sont plutôt fiers et indépendants, pas du genre à s’incliner pour cinq boisseaux de riz. Accepter l’aide d’une grande famille est comme accepter d’être liée à elle par le karma. Cela peut rapidement devenir une entrave et une obligation chez un Artisan, ce qui peut nuire à son développement. »


Le Quatrième Aîné Bai était également un Artisan. Il n’aimait pas être redevable envers des gens et n’aimait pas non plus être contraint de devoir forger des outils magiques pour des gens qu’il n’appréciait pas, tout ça au nom des intérêts de la famille. Du coup, le Quatrième Aîné eut l’impression d’être frappé en plein cœur.

« Ce que tu dis est tout à fait vrai, soupira le Quatrième Aîné. Nous autres, Artisans, devrions pouvoir fabriquer les outils magiques qu’on veut. Moi par exemple, j’aime uniquement fabriquer des outils magiques auxiliaires pour rendre plus beau les outils magiques. Pourtant, j’ai dû fabriquer bien plus d’outils magiques offensifs ou défensifs que d’auxiliaires. Chaque fois que je dois en faire un, je grince les dents de haine. »

Effectivement, les outils auxiliaires n’était pas très utiles, ils servaient juste à l’ornement, comme des épingles à cheveux, des vêtements, etc. Alors cela ne rapportait pas grand-chose. En tant qu’honorable famille d’Artisans, la plupart de leurs commanditaires venaient en priorité pour des outils magiques offensifs, puis des outils défensifs. Du coup, en tant qu’aîné de la lignée principale, le Quatrième Aîné Bai ne pouvait échapper à son destin de forger des outils magiques offensifs et défensifs.


« Alors d’après moi, reprit Lin Xuanzhi, les Artisans devraient unir leurs forces et devenir une guilde unie afin d’œuvrer pour la liberté et le bien-être des Artisans. »

Dès que Lin Xuanzhi prononça ces mots, le Quatrième Aîné tapa du poing sur la table avec agitation.

« Tu as absolument raison, ah. J’ai toujours nourri cette idée mais je n’ai jamais pu l’entreprendre. Je n’aurais jamais cru que quelqu’un d’aussi jeune que toi aurait ce genre d’aspiration. Autant battre le fer tant qu’il est chaud : discutons dès à présent de l’avenir des Artisans. »

Lin Xuanzhi invita donc de nouveau le Quatrième Aîné à s’asseoir.

Cette fois, l’homme posa rapidement ses fesses sur la chaise et se servit une tasse de thé. Il avait clairement l’intention de poursuivre cette conversation.


En voyant ça, Lin Xuanzhi sourit et fit à son petit frère :

« Ah Hen, descends commander à manger. »

Le garçon était à la base bouche bée et écoutait tout ça avec grande attention. À ces mots, il hocha la tête :

« Oh, d’accord. »

Le Quatrième Aîné agita la main et fit à Lin Zezhi, qui n’avait pas non plus compris comment les choses avaient pu en arriver là :

« Lève-toi aussi et va aux Caves Terre et Ciel juste à côté pour acheter de la liqueur. Je souhaite une discussion agréable avec le jeune ami Lin. »

Lin Zezhi était tout entier plongé dans un chaos de ‘qui suis-je, où suis-je, dans quel état j’erre ?’. Il n’avait toujours pas compris comment le sujet avait pu dévier vers ‘comment changer la situation actuelle pénible des Artisans’ sans aucun espoir de retour.

Lin Zezhi alla donc bien gentiment acheter la liqueur.

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Avant de partir, il entendit Lin Xuanzhi faire d’un ton nonchalant :

« En premier lieu, nous devons résoudre le problème des conditions de vie des Artisans isolés. Je suggère que les grandes familles et les grandes sectes créent une Guilde des Artisans, dont le but essentiel sera de fournir des aides pour faciliter la vie aux Artisans dont le talent est gâché par manque de ressources… »

Lin Zezhi faillit trébucher en franchissant le seuil. Il se rattrapa rapidement au mur, puis inspira profondément pour calmer son humeur complexe.

À vrai dire, il avait à présent l’impression que le talent de Lin Xuanzhi pour laver les cerveaux était encore plus terrifiant que son don pour l’Artisanat. On pouvait même appeler ça un lavage de cerveau de niveau divin !

Dorénavant, il était hors de question qu’il s’engage dans des actions hostiles contre l’autre jeune homme !


* * *


Le temps que le Quatrième Aîné Bai soit raccompagné à la porte, on était déjà au beau milieu de la nuit.

Avant de partir, l’homme ne cessa de se tourner vers Lin Xuanzhi et il exprima également sa profonde réticence à l’idée de partir ainsi que son admiration :

« Ça fait bien longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de discuter à loisir comme ça. »

Le Quatrième Aîné, qui avait bu son content de liqueur, avait le visage bien rouge. Il se tenait à l’entrée de l’auberge et ne cessait de taper Lin Xuanzhi sur l’épaule dans son état d’ébriété avancée.

« Frère Xuanzhi, pas mal, t’es pas mal du tout ! »


Lin Xuanzhi sourit.

« C’est aussi parce que Quatrième Frère Bai a un sens profond de la justice et chérit le monde entier. C’est grâce à la présence d’un aîné comme toi que la famille Bai a de nos jours une position stable et incomparable. »

Le Quatrième Aîné Bai était complètement ivre : il avait le visage rouge et les yeux brillants.

« Tu es bien trop poli, bien trop poli. C’est juste normal, ha ha ha ! »

Lin Zezhi : « … »


Note de Karura : Une fois encore, Lin Xuanzhi arrive à charmer / laver le cerveau / conquérir quelqu’un venu le démolir.







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