Chapitre 209 : J’ai une pilule Céleste
Zhongli Shen se releva. Sans se soucier des débris et de la poussière éparpillés par terre, il s’avança vers Yan Tianhen, le fixa et fit :
« Tu n’aurais pas une constitution de Yin Mystérieux ? Et le feu d’alchimiste dans ton corps est aussi un feu Yin, pas vrai ?
– C’est ce qu’a dit grand frère, acquiesça le garçon.
– C’est donc ça. »
Yan Tianhen regarda l’alchimiste d’un air confus.
Zhongli Shen poursuivit :
« Dans ce monde, c’est en fait très difficile de trouver un feu d’alchimiste purement Yang ou purement Yin, tout comme des fourneaux ou des plantes spirituelles. La plupart des feux d’alchimiste, fourneaux et plantes penchent seulement vers un de ces attributs, comme les fourneaux que tu as utilisés. »
Yan Tianhen regarda les débris qui jonchaient le sol.
« Bien que ce fourneau soit considéré comme un fourneau Yang, il n’a en fait que quelques attributs Yang, fit Zhongli Shen avant de rétrécir les yeux. Mais toi, tu as une constitution purement Yin. Alors quand tu pratiques l’alchimie, c’est très facile pour toi de faire exploser un fourneau à cause du déséquilibre entre le Yin et le Yang. »
Bizarrement, Yan Tianhen pouvait un peu comprendre. Il ne put s’empêcher de froncer son petit visage et demanda :
« Mais Alchimiste Zhongli, mon grand frère m’avait déjà fabriqué un fourneau de Nuage de Feu. Ce n’était pas du pur Yang, dites ?
– Hé. »
Zhongli Shen étira le coin de ses lèvres en un sourire qui n’en était pas un. Il ajouta :
« Alors il a pu forger un fourneau de Nuage de Feu. On dirait que les capacités de ton grand frère sont tout sauf petites.
– C’est sûr, mon grand frère est formidable. Il peut tout faire. »
Yan Tianhen ne se privait jamais de complimenter Lin Xuanzhi.
Zhongli Shen lui jeta un regard sévère et se dit que ce gamin était vraiment du genre à compter les pièces pour celui qui l’avait vendu. Il continua à expliquer :
« Bien que la Pierre de Nuage de Feu ait les attributs de feu et de Yang, une fois qu’on l’a forgée en fourneau, ce fourneau n’est pas forcément purement Yang. La Pierre de Nuage de Feu, la Pierre de Nuage de Feu, elle a après tout aussi des attributs de métal et de terre en elle. Quand trop d’attributs sont mélangés ensemble, cela ne peut que perdre sa pureté. »
Un peu déçu, Yan Tianhen comprit :
« Alors on dirait qu’il n’y a aucun fourneau au monde qui puisse me convenir.
– Il y en a forcément, sois-en sûr. »
Les yeux de l’adolescent s’illuminèrent aussitôt.
« Alors comment le trouver ? »
Zhongli Shen plissa les yeux en regardant le visage pas très joli de l’adolescent.
« Si tu acceptes de rester ici et de devenir mon disciple alors naturellement, je ferai tout mon possible pour t’aider à trouver un fourneau purement Yang. »
Yan Tianhen en resta stupéfait un moment, puis son visage s’assombrit.
« Alors on peut oublier ça. »
Un peu mécontent, Zhongli Shen fit :
« Est-ce que tu as une idée du nombre de gens dehors qui pleurent pour devenir mon disciple et que pourtant j’ignore totalement ? Pourquoi veux-tu renoncer à une si grande opportunité ? »
Yan Tianhen le regarda d’un air franc et répondit :
« Merci pour votre bonté, Alchimiste Zhongli, mais mon grand frère doit avoir d’autres plans. Pour le moment, je ne viendrai donc pas dans la secte du Pic Céleste. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Zhongli Shen songea à ce Lin Xuanzhi qui avait refusé deux ou trois fois sa proposition au nom de Yan Tianhen et en resta plutôt perplexe. Il demanda :
« J’ai bien envie de demander à ton grand frère pourquoi il veut que tu renonces à cette opportunité toute faite d’atteindre des sommets. Se peut-il qu’il te considère vraiment comme son petit serviteur ?
– Mon grand frère n’est pas comme ça, objecta l’adolescent en secouant la tête. Il fait ça parce qu’il a ses propres raisons et sujets d’inquiétude. C’est juste que je ne les connais pas.
– C’est juste que tu ne les connais pas ? releva l’homme en dévisageant Yan Tianhen. Tu n’as donc pas tes propres principes et pensées, et tu le laisses décider pour toi ? »
Cela fit sourire Yan Tianhen.
« C’est vrai, il décide pour moi et il n’y a rien de mal là-dedans. La plupart des décisions que je prends ne sont pas bonnes. Mon grand frère a beaucoup de connaissances et d’expérience, alors les décisions qu’il prend sont forcément ce qu’il y a de mieux pour moi. En plus, je n’ai pas besoin de réfléchir et comme ça, je suis beaucoup plus détendu. »
Qu’est-ce que vous vouliez répondre à ça ?
Zhongli Shen eut l’impression que cet adolescent avait eu le cerveau complètement lavé par Lin Xuanzhi. Cela le fit penser qu’il était impossible d’apprendre quoi que ce soit à ce garçon, tout comme il était impossible de sculpter du bois pourri.
« Si tu deviens mon disciple, non seulement tu toucheras une belle somme de la secte tous les mois, mais je suis même prêt à te donner toutes les bonnes choses que j’ai ici. »
Zhongli Shen changea d’approche et se mit à essayer de le convaincre patiemment et avec douceur :
« En plus, avec ton talent et mon enseignement, dans quelques années tu deviendras un célèbre alchimiste dont le nom résonnera à travers tous les Cinq Continents. À ce moment, quand l’argent coulera à flots et que ta réputation ébranlera le monde, personne n’osera s’en prendre à toi. »
Zhongli Shen présenta clairement et franchement les avantages. Cela montrait à quel point il tenait vraiment à ce que Yan Tianhen reste pour devenir son disciple.
Cela fit hésiter un peu l’adolescent.
Zhongli Shen persista :
« Tu veux donc te contenter de suivre ton grand frère toute ta vie et de rester collé à lui comme un parasite ? Il est déjà devenu très célèbre, toutes les grandes sectes lui ont envoyé des invitations et même les plus grandes familles essayent aussi de l’attirer discrètement. Tu en as bien conscience ? »
Yan Tianhen en resta stupéfait. Il était tous les jours avec Lin Xuanzhi, mais pas en permanence. Ces invitations, tout comme le fait que Shen Rubing allait bientôt épouser Lin Xuanzhi, il n’en avait jamais entendu parler.
« On dirait que tu n’en sais vraiment rien, ah. »
Zhongli Shen trouva ça plutôt amusant. Il ajouta :
« Dis-toi que peu importe ce que pense Lin Xuanzhi. Ce qui compte pour moi, c’est ce que toi, tu penses. Toi tout seul — écoute-moi bien, est-ce que toi, tu veux me suivre pour apprendre l’art de l’alchimie ? »
Comment Yan Tianhen aurait-il pu ne pas vouloir ça ?
Il y avait beaucoup, beaucoup réfléchi. Il était pressé de grandir, de devenir plus fort et de devenir quelqu’un de puissant et capable de se tenir sur un pied d’égalité avec Lin Xuanzhi. Ce sentiment n’avait jamais été aussi pressant qu’en ce moment.
Et pourtant, Lin Xuanzhi avait dit non.
Il pouvait plus ou moins deviner ce qui pouvait inquiéter son grand frère, mais s’il avait le droit de décider pour lui-même, il ne s’inquiéterait pas autant des choses pour lesquelles Lin Xuanzhi se faisait du souci.
Lin Xuanzhi avait dit non.
Peu importait que Yan Tianhen ne s’inquiétait pas, cela ne servirait à rien.
L’adolescent se mordit les lèvres et baissa la tête sans un mot. Il avait l’air de se débattre intérieurement.
On pouvait dire que Zhongli Shen était une vieille âme qui avait vécu des centaines d’années. Quand il vit l’attitude de Yan Tianhen, il put comprendre globalement ses pensées.
Il ne put s’empêcher de ricaner un peu.
« On dirait que ton grand frère martial ne comprend pas vraiment tes pensées, ou bien peut-être qu’il se fiche bien de ce que tu penses. »
Yan Tianhen releva subitement la tête, comme si on avait touché une corde sensible chez lui. Il jeta un regard noir à Zhongli Shen et répliqua :
« Il se soucie de ce que je pense. »
Zhongli Shen écouta cette petite créature qui brandissait ses griffes brillantes et fit d’un ton nonchalant :
« Puisqu’il s’en soucie, alors va lui dire que tu veux intégrer la secte du Pic Céleste pour devenir mon disciple. On verra ce qu’il en dira. »
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Yan Tianhen hésita, indécis.
Il baissa la tête et réfléchit longuement. Les visages de plusieurs personnes apparurent dans son esprit, ainsi que ces paroles qui avaient transpercé son cœur. Au final, son esprit s’arrêta sur le sourire froid et distant de son grand frère.
« Si j’étudie sous votre houlette, combien de temps me faudra-t’il pour apprendre à raffiner une pilule Céleste ? » demanda soudain Yan Tianhen en relevant la tête.
Zhongli Shen en resta stupéfait. Il ne s’était pas attendu à cette question.
« Une pilule Céleste, ah, cela dépend de ton talent. Mais au vu de tes capacités, ce n’est qu’une question de temps. Je dirais que tout au plus, cela prendra trente ou cinquante ans. »
Il ajouta soudain d’un ton nonchalant :
« Mais si tu veux une pilule Céleste pour restaurer la mer de Qi du Dantian, il s’en trouve que j’en ai une ici. »
Les yeux de l’adolescent s’écarquillèrent soudain.
« Vous avez une pilule Céleste ? Vraiment ?
– Pourquoi je te mentirais ? En plus, le cinquième Aîné de ta famille Lin est au courant que je possède une pilule Céleste. Quand la cultivation de Lin Xuanzhi a été abolie, il est venu me voir en personne pour me la demander. Malheureusement, la famille Lin n’a pas pu me donner ce que je voulais, alors je ne lui ai pas cédé la pilule. »
Yan Tianhen ne le quittait pas des yeux. Son cœur battait la chamade et son souffle s’accéléra. Il serra les poings et s’enquit :
« Qu’est-ce que vous vouliez ? »
Zhongli Shen étira les lèvres et fit en souriant :
« Peu importe ce que je voulais avant, maintenant c’est toi que je veux. »
Yan Tianhen craignit qu’il ne revienne sur ses propos, alors il fit tout de suite :
« Jurez-le : si j’accepte de devenir votre disciple, vous donnerez cette pilule Céleste à mon grand frère ! »
Zhongli Shen fut soudain vexé et roula des yeux.
« Comment ça, je dois le jurer ? N’oublie pas ma position. Tout ce que je dis a forcément valeur de promesse, sinon je ternirai ma propre réputation. Gamin, retourne vite voir ton grand frère pour mettre les choses au clair, ne perds pas ton temps ici. »
Yan Tianhen acquiesça, impatient d’annoncer la bonne nouvelle à Lin Xuanzhi.
Il lui suffisait juste de rester ici pour être le disciple de Zhongli Shen. S’il pouvait avoir une pilule Céleste en échange de ça, ne serait-ce pas très avantageux ?
« Attends, cria Zhongli Shen derrière lui. Ne dis pas tout de suite à ton grand frère que j’ai une pilule Céleste. Dis-lui simplement d’abord que tu veux venir. S’il s’y oppose formellement, alors tu lui parleras de la pilule.
– D’accord ! » accepta Yan Tianhen avant de descendre de la montagne en courant, dans un tourbillon de joie bienheureuse.
Zhongli Shen se tint sur la haute plate-forme un moment. Ses manches ornées de nuages claquaient au vent, flottant tel un immortel. Il observa l’adolescent un moment, puis agita soudain les manches et se laissa tomber en volant au pied de la montagne.
Porteur de cette joyeuse nouvelle, Yan Tianhen entra d’un pas léger dans la chambre de Lin Xuanzhi, telle une hirondelle animée.
Lin Xuanzhi était assis sur une chaise et tenait deux fruits de joie démoniaque. Il s’en servait pour taquiner Ah Bai et Hu Po afin de se distraire et aussi pour les torturer.
Les deux tigreaux sautaient à tour de rôle afin d’attraper le fruit de joie démoniaque, mais le jeune homme retirait le fruit au dernier moment d’un mouvement habile du poignet, faisant que les tigreaux manquaient leur coup.
Ah Bai se grattait les oreilles et les joues avec anxiété, faisant tout pour jouer les innocents en agitant la queue, en se roulant par terre ou en cherchant des caresses. Au contraire de lui, Hu Po se tenait sur le côté et observait la mine sombre son grand frère faire toutes ces choses humiliantes. Par moments, il se couvrait le visage de ses pattes avant, indiquant que c’était vraiment bien trop honteux à voir.
« Grand frère ! » s’écria Yan Tianhen qui entra en courant.
Lin Xuanzhi haussa un sourcil et relâcha sa prise. Les deux fruits de joie démoniaque tombèrent par terre.
Ah Bai bondit avec sa gueule grande ouverte et saisit les fruits de joie en plein vol. Il courut ensuite sur le côté, ouvrit la gueule et poussa le plus gros des fruits vers Hu Po avec ses griffes.
Hu Po s’approcha lentement de son frère et lui lécha le cou. C’était une scène très affectueuse.
« Ah Hen est rentré. »
Lin Xuanzhi ne put retenir un sourire et il serra contre lui son petit frère qui s’était jeté directement dans ses bras.
Yan Tianhen se retrouva dans l’étreinte de son grand frère avec un air d’excitation que rien ne pouvait dissimuler.
Lin Xuanzhi tendit la main pour lui pincer le nez, puis lui demanda :
« Tu es revenu en courant si vite que tu transpires. Pourquoi tant de hâte ? »
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Les yeux de Yan Tianhen était extrêmement brillants, comme l’étoile la plus resplendissante du ciel nocturne. Il reprit un peu son souffle avant de dire :
« Grand frère, je veux devenir le disciple de l’Alchimiste Zhongli et je veux intégrer la secte du Pic Céleste. »
Le sourire sur les lèvres de Lin Xuanzhi se figea soudain. Il n’aurait jamais imaginé qu’après juste une leçon d’alchimie avec Zhongli Shen à la secte du Pic Céleste, Yan Tianhen reviendrait en courant avec un tel empressement pour lui annoncer qu’il voulait le quitter.
Voyant que son grand frère faisait une vilaine tête, le cœur de Yan Tianhen manqua un battement et il réprima aussi son excitation au-delà des mots.
« Grand frère…
– Qu’est-ce qu’il t’a dit ? » demanda subitement Lin Xuanzhi.
Yan Tianhen réfléchit un moment avant de faire dans un souffle :
« Il m’a expliqué tous les avantages et je trouve qu’il a raison. »
Lin Xuanzhi regarda l’adolescent qui se trouvait à portée de main et concéda :
« Effectivement, il peut t’apporter beaucoup d’avantages. »
Yan Tianhen rayonna de joie.
« Mais ces avantages ne sont d’aucune utilité pour toi et moi. »
Lin Xuanzhi relâcha son frère et se leva pour se diriger vers la table. Il fit d’un ton qui ne tolérait aucune protestation :
« Un refus est un refus. J’ai dit non la première fois, je continue de dire non. Même s’il peut t’apporter plein de bénéfices, je ne t’autorise pas à y aller. »
Yan Tianhen eut alors l’impression d’avoir reçu une bassine d’eau froide en pleine figure. Il suivit son frère et fit d’un ton urgent :
« Pourquoi, ah ? Grand frère, même si ses bénéfices ne sont pas utiles pour toi, ils le sont pour moi, ah ! Je pourrais devenir un puissant alchimiste et je n’aurais plus à rester aussi stupide, incapable de faire les choses correctement et tout juste bon à te suivre partout !
– Qui a dit que tu étais stupide et incapable de faire les choses correctement ? »
Lin Xuanzhi s’arrêta net et fit demi-tour, ses yeux noirs braqués sur l’adolescent. Il reprit :
« Je t’ai déjà dit ça ? »
Yan Tianhen fut intimidé par l’expression trouble de son grand frère. Il serra les dents et répondit d’une toute petite voix :
« Non. »
Note de Karura : La dispute II. Cela dit, c’est plus intéressant et réaliste que d’avoir un couple qui roucoule en permanence.
Je vous avais bien dit que vous alliez détester Zhongli Shen !
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