Chapitre 218 : Fangfei et Linghua
Il n’y avait rien de plus à dire à ce sujet, ce que Lin Xuanzhi avait fait aujourd’hui était effectivement trop horrible. C’était au point où Duan Yuyang ne pouvait que commencer à se demander si Lin Xuanzhi n’avait pas une raison pour avoir agi ainsi. Autrement, vu son tempérament, Lin Xuanzhi n’aurait jamais fait ce genre de choses qui peinait ses proches et réjouissait ses ennemis.
Les trois humains et les deux tigreaux atteignirent rapidement le pied de la montagne. Il y avait plusieurs variétés d’arbres et une végétation luxuriante. On ne voyait qu’un océan de verdure au premier regard.
Ah Bai et Hu Po étaient devenus experts dans l’art d’explorer les montagnes. Dès qu’il en reçut l’ordre, Hu Po bondit rapidement sur ses pattes et courut s’enfoncer dans la montagne. Quant à Ah Bai, il resta dans les bras de son maître, tremblant sans arrêt.
Yan Tianhen vit son apparence pitoyable, alors il prit un fruit de joie démoniaque et le fourra dans sa gueule. Aussitôt, le tigreau reprit du poil de la bête. Il s’ébroua, projetant de l’eau sur le visage de l’adolescent.
Hu Po revint au bout d’un moment.
Tout excité, il courut vers Yan Tianhen avec des aou aou aou. Les yeux de l’adolescent s’illuminèrent et il fit à Duan Yuyang :
« Frère Yuyang, on a trouvé une grotte. »
Toutefois, ce ne serait pas facile de grimper sur une montagne alors qu’il pleuvait. Yan Tianhen était sûr qu’il allait glisser et déraper.
Ce fut à ce moment que Yuan Tianwen fit :
« On n’a qu’à laisser Chi Xiao nous emmener au sommet. »
Il siffla et une grue à cinq couleurs déploya ses ailes au loin et s’envola dans le ciel pluvieux, poussant un cri cristallin de grue.
« Tu as amené Chi Xiao ici ? Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? demanda Duan Yuyang en lui jetant un regard froid.
– Parce que dès que je t’ai vu, j’ai oublié tout le reste. »
Yuan Tianwen le fixa d’un air passionné.
Duan Yuyang en eut des frissons et il frotta la chair-de-poule qui était apparue sur le dos de ses mains.
Yan Tianhen ne put s’empêcher de rire. Il lâcha deux rires mais se mit soudain à tousser, comme s’il allait cracher un poumon.
Quand Ah Bai vit la grue à cinq couleurs, il devint aussitôt excité comme si on lui avait injecté du sang de poulet. Il bondit des bras de son maître pour courir droit vers Chi Xiao qui venait de se poser.
Chi Xiao : « … »
Putain, pourquoi je tombe encore sur ce cinglé de tigre ?
Ah Bai : « Aou aou aou ! »
Je veux des bisous, je veux des câlins !
Chi Xiao : « Cui — »
Dégage —
Pendant un moment, la grue battit des ailes tandis que le tigreau ne cessait de bondir sur elle.
Hu Po jeta un regard vide à Ah Bai qui lui causait une humiliation extrême. Soudain, un fruit de joie démoniaque apparut sous ses yeux et le tigreau fut incapable d’en détacher le regard.
« Ne fais pas une tête pareille. »
Yan Tianhen souleva Hu Po et l’embrassa sur son museau noir. Il fit en riant :
« Tu es encore un tigreau, ne joue pas les tigres mûrs. »
Hu Po songea : Où est le mal à être mûr ? Il vaudrait mieux être comme Ah Bai qui agit tous les jours comme s’il lui manquait quelques cases au cerveau, hein ?
Cependant, au nom de ce fruit de joie démoniaque, il n’allait pas contredire son petit maître.
Après que Ah Bai se soit fait éjecter d’un coup d’aile par Chi Xiao pour la 99ème fois, le groupe put enfin grimper sur le dos de la grue à cinq couleurs.
Chi Xiao battit des ailes et prit son envol. Après un moment, elle suivit Hu Po qui courait au sol pour lui montrer le chemin. Elle trouva ainsi la grotte à mi-hauteur de la montagne.
Au moment où ils allaient arriver à l’entrée de la grotte, la pluie s’arrêta d’un coup. Le ciel passa d’un gris inquiétant à un étrange écarlate. Une demi-lune très pâle était suspendue dans le ciel mais cela ne ressemblait pas à la lune car c’était bien trop gros, au moins cent fois plus gros que la lune que Yan Tianhen avait l’habitude de voir !
À l’entrée de la grotte, Yuan Tianwen observa cette lune en fronçant les sourcils d’un air très pensif.
C’était clairement une vision annonciatrice de quelque chose.
Même dans un royaume secret, cela n’avait rien de normal de voir une vision annonciatrice.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yan Tianhen était trempé jusqu’aux os. Il avait l’impression que tout son corps était glacé et gelé et que ce froid mordant avait pénétré dans tout son être, ne lui laissant aucune échappatoire. Il n’arrivait pas à s’en débarrasser.
Peu de temps après, son esprit commença à devenir confus et son corps se mit à trembler.
« Ah Hen, que t’arrive-t’il ?! »
Duan Yuyang, qui venait de finir de sécher ses vêtements grâce à son Qi interne, rouvrit les yeux et vit que les lèvres de l’adolescent étaient bleues et violettes et que tout son corps était encore trempé.
Il se précipita vers lui. Il posa le dos de sa main sur le front de Yan Tianhen et s’écria alors :
« Yuan Tianwen, viens vite voir ce jeune maître. Ah Hen est malade ! »
Yan Tianhen était déjà au septième rang du Raffinage de Qi, alors il était naturellement impossible pour lui d’attraper une maladie ordinaire.
Mais en cet instant, son corps était brûlant comme un four et il tremblait en claquant des dents. Il avait visiblement extrêmement froid.
Yuan Tianwen prit son pouls et après un moment, il fronça les sourcils.
« Le Qi interne de son corps s’agite dans tous les sens. C’est cette pluie étrange qui l’a affecté. »
Quand on regardait la peau de Yan Tianhen, elle était devenue rouge, comme brûlée.
Duan Yuyang en fut effrayé. Il regarda le dos de sa propre main : bien que ce soit légèrement rouge et que ça faisait un peu mal, ce n’était rien comparé à la situation de Yan Tianhen et cela ne valait même pas la peine d’en parler.
Très inquiet, Duan Yuyang demanda :
« Que pouvons-nous faire ? J’ai apporté une tonne de pilules médicinales avec moi. Regarde si certaines pourraient servir. »
Cependant, l’autre jeune homme fit d’un air grave :
« Je n’ai encore jamais vu de tels symptômes. On dirait à la fois de la fièvre et un rhume. Il vaut mieux éviter de lui donner des pilules au hasard. »
C’était ce qu’on appelait ‘administrer le médicament contre la maladie’, il fallait faire bien attention. La moindre erreur pouvait entraîner un résultat catastrophique et engendrer des conséquences irréversibles.
Duan Yuyang se gratta les cheveux et se griffa les joues tant il était anxieux. Il jeta un autre regard à l’adolescent, qui était déjà visiblement inconscient.
Il serra les dents et tendit les mains pour relever Yan Tianhen.
« Quoi qu’il en soit, on va au moins commencer par sécher ses vêtements. »
Yuan Tianwen s’assit en tailleur et prit l’adolescent dans ses bras.
« Laisse-moi m’occuper de ça. »
Duan Yuyang ne chercha pas à discuter avec lui. Après tout, son niveau de cultivation n’avait rien à voir avec celui de Yuan Tianwen, sans parler de l’expérience qu’il pourrait apporter à Yan Tianhen.
Très vite, les vêtements de l’adolescent furent totalement secs.
Il tomba mollement dans les bras de Duan Yuyang et ne cessa de marmonner :
« Grand… Grand frère, grand frère. »
Cela fit beaucoup de peine à Duan Yuyang d’entendre ça.
« Stupide garçon, va savoir ce qui a pris à ton grand frère pour te chasser ainsi. Et toi, tu continues à penser autant à lui. Tu es vraiment stupide. »
Yuan Tianwen garda le silence un moment avant de demander :
« Tu crois vraiment que Lin Xuanzhi compte couper totalement les liens avec Yan Tianhen ? »
Duan Yuyang secoua la tête.
« Va savoir ce que peut bien penser ce type mesquin et étroit d’esprit. Si Ah Hen avait encore des outils magiques sur lui, ils auraient pu un peu le protéger de la pluie et il ne serait pas affecté à ce point. »
On pouvait dire que Yan Tianhen était complètement à nu. Il ne portait rien sur son corps qui aurait pu le protéger, voilà pourquoi cela avait provoqué une si violente réaction.
De leur côté, Duan Yuyang et Yuan Tianwen n’étaient pas du genre à s’aventurer quelque part sans avoir plus ou moins quelques outils magiques de protection sur eux.
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Duan Yuyang se sentit encore plus furieux contre Lin Xuanzhi. En plus, il y avait quelque chose qu’il ne comprenait pas : même si Lin Xuanzhi était vraiment fâché contre son petit frère, il n’irait quand même pas jusqu’à mettre sa santé en danger, non ?
Et Yan Tianhen n’allait clairement pas bien. Il roula et se tourna sur lui-même, incapable de trouver le repos, puis il se grattait de temps à autre. Cela le démangeait sûrement et cela lui faisait mal. Ce devait être très inconfortable.
Malgré toute son inquiétude, Duan Yuyang ne savait pas quoi faire pour qu’il aille mieux.
Yuan Tianwen avait prévu à la base de le suivre ici et d’en profiter pour faire la paix avec lui. Malheureusement, la situation en était arrivée là alors naturellement, ce n’était guère l’ambiance idéale pour parler d’amour.
Duan Yuyang regarda l’air misérable de l’adolescent et fit d’un ton hésitant :
« Et si on sortait pour chercher un alchimiste ou un guérisseur ?
– Comment tu veux qu’on en trouve un ? répliqua Yuan Tianwen. On ne sait pas à quel point ce royaume secret est vaste ou bien s’il ne contient pas des mécanismes piégés. Si on fonce tête baissée, j’ai bien peur que nous ne rencontrions des problèmes.
– Ô puissant jeune maître du pic Yuan, se peut-il que vous ayez peur de ne pas pouvoir revenir si vous sortiez ? » railla l’autre jeune homme.
Malgré cette pique, Yuan Tianwen ne se fâcha pas. Il regarda Duan Yuyang droit dans les yeux et déclara :
« Je n’ai pas peur d’être en danger. J’ai plutôt peur que si je pars, tu ne rencontres un problème et que tu sois incapable de te défendre. Si je ne te vois pas, si je ne suis pas sûr que tu es sain et sauf, je ne peux que me faire du souci. »
Il marqua une pause, puis décida simplement de tout dire d’un coup :
« Je t’aime tellement que mon cœur en souffre. Tu peux rejeter mon amour, mais ne fais pas comme si tu ne le savais pas. »
Duan Yuyang rougit aussitôt à cause de cette déclaration d’amour ouverte. Il était un petit tyran du genre éloquent mais là, il ne savait pas comment réagir à une telle déclaration.
« Tu… Tu n’aimes plus Han Yuran ? »
Dès qu’il eut prononcé ces mots, Duan Yuyang eut envie de se gifler deux fois.
Yuan Tianwen prit un air écœuré.
« Je ne l’ai jamais aimé. S’il ne m’avait pas menti, je n’aurais jamais fréquenté une telle personne. »
Duan Yuyang goûta un peu d’amertume dans sa bouche, mais son cœur n’arrivait toujours pas à passer l’éponge. Après avoir réfléchi, il fit :
« Mais tu as bien été capable de confondre celui que tu aimes avec un autre. Tu es seulement reconnaissant pour ce que j’ai fait pour toi…
– Yangyang. »
C’était rare que Yuan Tianwen lui coupe la parole. Il lui fit d’un ton grave :
« Je ne pourrai jamais nier ou effacer les choses stupides que j’ai faites. Tu peux m’insulter ou dire que je suis sans cervelle, mais je ne renoncerai jamais à toi. »
Duan Yuyang ne savait vraiment pas comment réagir face à un Yuan Tianwen aussi sincère et sérieux.
Pour être franc, Yuan Tianwen était le seul qu’il avait aimé depuis tout petit. Alors quand il s’était complètement donné à lui, il n’y avait aucune ombre dans son cœur. Même la douleur physique n’apporta que de la douceur dans son cœur.
Cependant, la douceur avait ensuite fait place à l’amertume.
Duan Yuyang ne pouvait pas oublier comme ça ce qui s’était passé.
Deux personnes : l’une semblait attendre le verdict tandis que l’autre était plongée dans ses pensées.
Au bout d’un moment, ce fut Duan Yuyang qui rompit le silence :
« Laisse tomber, on en reparlera quand nous serons sortis de ce royaume. Pour le moment, je ne peux penser qu’à Ah Hen, je ne suis pas d’humeur à m’occuper de toi. »
Il ne leva pas les yeux sur Yuan Tianwen en disant ça. Après tout, c’était celui qu’il aimait. Il serait bien incapable de dire ces mots tout en le regardant dans les yeux.
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Yuan Tianwen fut un peu déçu, mais il comprenait aussi que la situation était particulière et qu’il ne devait pas insister de trop.
Voyant que l’état de l’adolescent ne s’était pas amélioré, il se leva et fit :
« Je ferais mieux de chercher dans le coin s’il n’y a pas un alchimiste. »
Tout en ressuyant la sueur sur le front de Yan Tianhen, Duan Yuyang hocha la tête.
« Reviens vite. »
Yuan Tianwen le regarda fixement.
Duan Yuyang ajouta en se forçant un peu :
« Fais attention à toi. »
L’autre jeune homme sourit alors et fit :
« Ne t’inquiète pas, Yangyang. »
Duan Yuyang resta de marbre en apparence face à ce surnom mais à l’intérieur, il en fut tout attendri.
Les deux tigreaux ne cessaient de tourner autour de leur maître, fous d’inquiétude à l’idée qu’il lui arrive quelque chose.
Duan Yuyang s’en voulut de n’avoir pas hérité du moindre chouia des capacités de sa mère. Autrement, il ne se sentirait pas aussi perdu et impuissant qu’en ce moment.
« Putain, votre grand maître n’est vraiment qu’un bon à rien, se plaignit-il aux deux tigreaux avant d’ajouter d’un ton furieux : C’est quoi cette connerie ? Il lui suffit de voir une joie fille pour ne plus vouloir de son petit frère.
– Grand frère ! » s’écria soudain Yan Tianhen en tremblant de plus belle.
Hu Po contempla son petit maître un moment, puis il se tourna avec la queue dressée et sortit en courant de la grotte. Duan Yuyang n’avait d’yeux que pour Yan Tianhen, alors il ne remarqua pas l’absence d’un des tigreaux.
Après environ un bâtonnet d’encens, Yuan Tianwen avait vraiment pu trouver deux personnes et ils revinrent ensemble.
Dès qu’ils entrèrent dans la grotte, Duan Yuyang repéra les deux cultivatrices portant la tunique de la secte du Nuage de Jade qui suivaient Yuan Tianwen.
« Quels sont les symptômes, ah ? Laisse ma grande sœur martiale Linghua l’examiner, » fit l’une d’elles d’une voix très forte.
Elle portait une tenue jaune et semblait très jeune, avec un visage encore rond.
Duan Yuyang se leva et demanda :
« Qui êtes-vous toutes les deux ?
– Je suis Jin Fangfei, de la secte du Nuage de Jade, répondit la cultivatrice au visage rond. Et voici ma grande sœur martiale Linghua, Wan Linghua. Tu veux bien t’écarter et arrêter de discuter autant ? Tu veux lui sauver la vie ou pas ? »
Duan Yuyang posa les yeux sur Wan Linghua et en fut assez surpris.
Les cheveux de la jeune femme étaient retenus par un bandeau. Elle avait l’air vaillant et impressionnant, et elle portait des vêtements d’homme. Pas la moindre féminité ne se dégageait d’elle. Au contraire, elle avait tout d’un beau jeune maître élégant. Pourtant, Jin Fangfei l’appelait ‘grande sœur martiale’. Se pouvait-il que ce soit vraiment une femme qui s’habillait comme un homme ?
« Quelles sont tes compétences ? » demanda Duan Yuyang qui n’allait pas laisser Yan Tianhen aux mains d’une autre comme ça.
Note de Karura : Wan Linghua est déjà brièvement apparue dans le chapitre 169.
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