Chapitre 267 : Tuer les Dieux et Massacrer le Ciel
« Les Quatre Épées du Ciel Mystérieux sont à présent devenues les Cinq Épées, fit Wan Yitong avec un sourire en entendant ça. Il y a une épée de plus : Du Qiying.
– Du Qiying ? fit Lin Xuanzhi en haussant les sourcils.
– Exact, ton ancien grand frère martial, Du Qiying. »
Wan Yitong eut un sourire des plus méprisants et ajouta :
« Peu après ton départ, Du Qiying a voulu prendre ta place mais bon, le maître n’a eu qu’à dire une seule phrase : ‘Lin Xuanzhi reviendra un jour’. Du coup, tous les aînés de la secte se sont aussi rangés de ton côté et n’ont pas autorisé Du Qiying à reprendre ton titre. Mais derrière Du Qiying, il y a le maître du pic de l’Épée Brisée qui le soutient et ce dernier a également le soutien du maître de secte. Du coup, après de nombreuses discussions, les Quatre Épées du Ciel Mystérieux sont passées à cinq. »
Du Qiying avait été jugé digne de ce titre aussi ?
Lin Xuanzhi fit la même tête que s’il venait de manger une crotte de chien.
Wan Yitong avait guetté exprès son expression. Il partit d’un rire joyeux en voyant ça.
« Tu te sens humilié ? Avoir le même titre qu’un horrible type comme lui, tu ferais mieux de te trouver un morceau de tofu et de te frapper à mort avec. C’est tout bonnement une honte et une disgrâce. »
La plupart des cultivateurs chérissaient leurs ailes et leur réputation. Lin Xuanzhi ne faisait pas exception à la règle.
Du Qiying, cette personne vulgaire, sordide et ignoble avait à présent le même statut que lui. Si Lin Xuanzhi avait été du genre plus mesquin ou bien s’il n’avait pas eu l’esprit aussi solide, il aurait dégainé son épée sur-le-champ et serait aller trouver Du Qiying.
D’une voix légèrement glaciale, il fit :
« Sa joie sera de courte durée. Les Quatre Épées du Ciel Mystérieux sont les Quatre Épées du Ciel Mystérieux. Il n’y a pas besoin d’une épée de plus. »
En tout cas, cette épée de plus ne devait absolument pas être quelqu’un d’aussi méprisable que Du Qiying !
« Ya, approuva joyeusement Wan Yitong. Comment se fait-il que tu dises la même chose que Yuan Tianwen à l’époque ? Il a dit lui aussi que jamais il ne reconnaîtrait Du Qiying comme la cinquième épée. Tu penses bien que ça a rendu Du Qiying furieux, ah… Tss tss, cela dit, j’admire la bravoure de Yan Tianhen qui est capable d’offenser tant de gens sans la moindre peur.
– N’oublie pas qui est son père, intervint Hai Kuanglang. La moitié des revenus annuels de la secte est financée par la famille Yuan. Même quand le maître de secte voit le seigneur Su, il doit baisser la tête et jouer son petit-fils. Alors quelle importance si Yuan Tianwen insulte quelques personnes ? »
Zhan Fengting se renfrogna.
« Surveille tes paroles. »
Hai Kuanglang hocha rapidement la tête.
« Tu as raison, je ne peux pas dire la vérité comme ça. »
Zhan Fengting : « … »
Quand Yan Tianhen entendit ce nom familier, il ne put s’empêcher de tourner la tête vers Wan Yitong.
« Vous connaissez aussi frère Tianwen ?
– Bien sûr. À part ton grand frère, qui n’a que la cultivation en tête et s’entraîne seul, la plupart des disciples de haut rang de notre secte se connaissent. Je m’entends assez bien avec Yuan Tianwen, expliqua le jeune homme. En parlant de ce gars, on peut vraiment dire qu’il se sacrifie pour le bien de toute notre secte : cela fait un moment que les disciples ne parlent plus que de ses affaires. Sans lui, ces jours seraient vraiment mornes et tristes, ah ! »
Hai Kuanglang regarda Lin Xuanzhi et fit :
« J’ai entendu dire que vous êtes devenus assez proches récemment, alors dis-moi : a-t’il réussi à conquérir sa femme ? Et c’est quoi cette histoire avec Han Yuran, ah ? Avant, il l’avait emmené en personne sur la montagne, alors comment se fait-il que durant le Tournoi des Cent Familles, il a non seulement aboli sa cultivation mais en plus, il s’est mis à courir derrière un autre ? Je suis tellement curieux. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Lin Xuanzhi sourit à son tour.
« Il a bel et bien fini par le conquérir, mais c’est une longue histoire.
– Raconte, raconte, raconte, » le pressa Wan Yitong, très intéressé lui aussi.
Lin Xuanzhi eut un léger rire.
« C’est vraiment une histoire longue et compliquée. Je vous dirai tout plus tard, hein ? »
Wan Yitong hocha la tête.
« Tôt ou tard, nous le saurons.
– Mais comment il a fait pour conquérir sa femme ? Il faudra vraiment que j’aille le voir un jour pour lui demander de m’apprendre sa technique, » fit Hai Kuanglang en se frottant le menton d’un air songeur.
Yan Tianhen intervint :
« Moi, je connais la technique de frère Tianwen.
– Parle ! fit aussitôt Hai Kuanglang.
– Prendre sur soi et n’avoir honte de rien, harceler constamment sans renoncer malgré des refus consécutifs, » répondit très sérieusement l’adolescent.
Hai Kuanglang : « … »
Wan Yitong : « … »
Même Zhan Fengting ne put s’empêcher de rire.
« C’est dur à imaginer. »
Wan Yitong fut d’accord avec lui :
« Difficile d’imaginer Yuan Tianwen, ce jeune maître pourri gâté, arrogant et fier d’une noble famille, s’abaisser à des choses honteuses comme harceler quelqu’un. C’est vraiment comme si le soleil se levait à l’ouest. »
Hau Kuanglang garda son air songeur et fit :
« En fait, nous pouvons apprendre de lui. »
Wan Yitong et Zhan Fengting lui lancèrent tous les deux un regard en coin.
Wan Yitong fit avec un sourire qui n’en était pas un :
« Second grand frère martial, le maître a dit que si tu osais lui faire perdre la face à l’extérieur, il te frapperait à mort. »
Le concerné renifla de doute, puis fit d’un ton dédaigneux :
« Quand ai-je déjà fait perdre la face au maître quand je suis dehors ? Je ne l’ai fait qu’ici. »
Wan Yitong : « … »
L’autre disait ça comme s’il en était très fier.
Bei Shitian remarqua leur conversation. Il rangea son épée et s’approcha d’eux.
« Grands frères martiaux, petits frères martiaux. »
La voix de cet homme était glaciale. Son corps tout entier faisait penser à une épée : il se tenait bien droit, avec des lèvres rouges et des dents blanches, son visage bien dessiné. Ses longs cheveux retenus en queue de cheval haute retombaient dans son dos. De tout son être se dégageait une aura meurtrière sombre et agressive.
Quand il arriva, aucun des tigreaux ne voulut s’approcher de lui.
Zhan Fengting fronça les sourcils et commenta :
« Le Qi glacial autour de toi semble un peu plus dense. »
Bei Shitian ne sembla pas concerné et fit d’un ton sec :
« Grand frère martial doit faire erreur.
– Tu oses dire que grand frère martial se trompe ? répliqua Hai Kuanglang en rétrécissant dangereusement les yeux et en lui jetant un regard noir. Tu devrais plus faire attention à toi. Ton corps est le tien, personne ne peut t’aider avec ça. »
Le jeune homme se pinça les lèvres.
« Je ferai attention. Grand frère martial n’a pas besoin de s’inquiéter.
– Qui s’inquiète pour toi ? Ne te fais pas d’idées, répliqua froidement Wan Yitong. C’est juste que s’il t’arrive quoi que ce soit, grand frère martial et le maître devront vite s’en occuper, gaspillant leurs forces.
– C’est bien ça que je voulais dire, acquiesça Hai Kuanglang. Tu n’es plus un gamin, alors tu ne devrais plus être aussi entêté. »
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Bei Shitian ne semblait pas très doué avec les mots. Ses lèvres s’agitèrent, mais il ne dit rien au bout du compte.
Par contre, Zhan Fengting ne supporta pas de voir ses deux autres petits frères martiaux s’associer pour le martyriser. Il fronça les sourcils et fit d’un ton acéré :
« Qu’est-ce que vous racontez tous les deux ? Xiao Tian est votre petit frère martial direct. Vous allez tous les deux me copier trois fois les règles du pic de l’Épée Pesante. Vous n’aurez pas le droit de dormir ou de manger tant que vous n’aurez pas terminé. »
Wan Yitong se plaignit :
« Ne sois pas si cruel, dis. C’était juste un petit chahut verbal ! »
Bien que Zhan Fengting avait l’air gentil, il était le plus résolu. Wan Yitong eut beau le supplier, il ne revint pas sur sa décision.
Il fallait toujours assumer les conséquences de ses parole.
Si on ne souffrait pas, on ne retiendrait jamais cette leçon.
Les deux punis eurent beau implorer sa pitié, Zhan Fengting ne se laissa pas attendrir. Il fit simplement :
« Ce sont les ordres du maître : si vous osez vous en prendre à un de vos condisciples, vous devez copier les règles du pic. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez aller en discuter avec le maître. »
Dès qu’ils entendirent ça, Wan Yitong et Huai Kuanglang eurent tellement peur qu’ils refermèrent la bouche et gardèrent le silence.
De son côté, Bei Shitian fixait déjà Lin Xuanzhi du regard.
Son pouce droit ne cessait de frotter la poignée de son épée. L’épée noire frémissait et grondait en continu, comme si elle souhaitait de toutes ses forces se faire dégainer sur-le-champ.
Voyant ça, Lin Xuanzhi plissa les yeux et regarda le jeune homme. Il le salua :
« Grand frère martial Bei. »
Ce dernier réprima avec réticence l’aura meurtrière qui se dégageait de lui. Il hocha lentement la tête.
« Petit frère martial Lin, quand tu auras trouvé ton épée, je viendrai te défier en duel. »
Après ça, il se tourna et partit sans aucun autre mot inutile.
Zhan Fengting lâcha un soupir discret. Il y avait de l’inquiétude sur son visage.
Wan Yitong étira les lèvres en un sourire.
« Un type bizarre. Je ne l’aime pas, de toute façon.
– Qui l’aime ? intervint Hai Kuanglang. Il tire la tête du matin jusqu’au soir. Tout le soleil et la brillance de ce monde sont du gâchis pour lui car ils n’arrivent pas à l’éclairer. C’est comme si quelqu’un lui devait huit millions de pièces d’or. »
Zhan Fengting les interrompit :
« Ça y est ? Vous en avez dit assez ? »
Hai Kuanglang se tut rapidement, n’osant plus dire n’importe quoi.
Wan Yitong étira ses lèvres et continua malgré tout :
« Même si on ne dit rien, y a-t’il une seule personne sur tout le pic de l’Épée Pesante qui l’apprécie et l’aime bien ? Un type comme lui ne mérite pas d’affection ou d’amour.
– Que quelqu’un l’apprécie ou l’aime, cela ne te regarde pas. Occupe-toi déjà de toi, » répliqua Zhan Fengting, renonçant à la politesse.
En voyant que le jeune homme se fâchait pour de bon, Wan Yitong tira en secret la langue vers Yan Tianhen et ne dit pas un mot de plus.
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Pendant qu’ils reprenaient leur route, Zhan Fengting ne cessait de se dire qu’il ne pouvait pas laisser Bei Shitian faire mauvaise impression sur les autres. Il avait toujours été équitable et considéré en tout, et il voulait faire de son mieux pour chacun de ses petits frères martiaux.
Alors il en profita pour faire aux deux nouveaux venus :
« N’écoutez pas ce que racontent Ah Tong et Kuanglang. Xiao Tan est aussi un brave garçon, mais il a vécu certaines choses étant petit et il a tout gardé en lui. Du coup, son tempérament est un peu asocial, mais il a bon cœur. »
Lin Xuanzhi hocha légèrement la tête.
« Nous avons nos propres opinions. Nous ne sommes pas du genre à changer d’avis juste à cause de ce que disent les gens. »
Quand Wan Yitong entendit ça, il se rapprocha et objecta :
« Un brave garçon, mon cul ! Il a volé l’astrolabe du maître et l’a tourné dans tous les sens. À cause de ça, le maître a mis du temps à se remettre des graves blessures que ça a causé. Je n’oublierai jamais ça de toute ma vie.
– Il a déjà reçu le châtiment adéquat pour cette affaire. Même le maître ne lui en veut plus pour ça !
– Le maître ne lui en veut plus parce qu’il est magnanime, fit Wan Yitong en serrant les dents. Mais moi, je suis un vilain rancunier alors je m’en souviens encore très bien. »
Zhan Fengting voulut défendre la personne incriminée :
« À l’époque, il avait une bonne raison de faire ça…
– Je me moque bien qu’il avait une raison ou pas ! »
Wan Yitong interrompit rudement son grand frère martial, puis fit franchement :
« Son esprit n’est pas pur, il a bien trop de pensées qui le distraient. Qui plus est, ses actions ne sont pas franches et ouvertes. Il n’est absolument pas compatible avec nous autres du pic de l’Épée Pesante. »
Il marqua une pause, puis cracha d’un ton furieux :
« Ce que je hais le plus, c’est que le maître et toi le favorisez ! Je ne sais vraiment pas ce qui vous attire tant chez lui ! »
C’était sans doute le cœur du problème.
À l’époque, Bai Shitian et son grand frère Bei Cangmo étaient venus ensemble des frontières au nord après un périlleux et long voyage. Leur arrivée coïncida avec un rare jour de fortes chutes de neige sur la cité Mystérieuse. Toute la cité était recouverte d’un manteau argenté, devenue glaciale et intimidante. Cela avait rendu difficile la moindre progression.
Ils paraissaient que les deux frères étaient pourchassés et avaient dû fuir tout au long du chemin. À peine arrivés au pied de la montagne de la secte du Ciel Mystérieux, Bei Cangmo avait perdu connaissance juste après avoir utilisé sur les portes un passe qu’il avait obtenu d’une manière ou d’une autre.
Bei Shitian était plus jeune que son grand frère et bien plus faible. Toutefois, comme Bei Cangmo avait fait de son mieux pour le protéger durant leur voyage, Bei Shitian était indemne et avait donc pu tenir le coup plus longtemps que son grand frère.
Il le porta sur son dos et se mit à gravir la montagne en chancelant.
Par chance, l’Honorable Lan Yue passa par là au bon moment. Il récupéra les deux garçons qui étaient en train de geler à mort et les emmena au sommet.
Dès qu’il vit Bei Shitian, il vit que cet enfant avait une aura meurtrière trop intense et qu’il risquait d’entrer dans une furie dévastatrice à tout moment, répandant le sang sur les montagnes et dans les rivières. Par conséquent, il le garda exprès à ses côtés et lui enseigna personnellement pour le discipliner.
Peut-être par pitié et tendresse, Lan Yue prit bien soin de son quatrième disciple interne. Non seulement il lui enseignait personnellement, mais il prenait aussi Bei Shitian avec lui où qu’il aille. On pouvait dire que ces deux-là ne se quittaient pratiquement jamais.
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Plus tard, Lan Yue se rendit dans le Grand Marais du Continent Est et obtint par hasard une longue épée. Wan Yitong aimait énormément cette épée mais il eut beau la demander, son maître refusa de la lui donner. Peu de temps après, Lan Yue nomma lui-même l’épée et l’offrit de son propre chef à Bei Shitian.
Cela n’avait absolument pas plu à Wan Yitong.
Bien entendu, le fait qu’il n’appréciait pas Bei Shitian n’était pas dû uniquement à cause de ces choses triviales.
À l’époque, quand l’Honorable Lan Yue avait officiellement offert cette épée à Bei Shitian, ce dernier n’avait que sept ans.
Lan Yue avait déclaré :
« Je donne à cette épée le nom de Lianlian Lian signifie compatir, chérir, avoir pitié. (1). Je ne peux qu’espérer qu’elle pourra diminuer l’aura meurtrière autour de toi. J’espère qu’à chaque fois que tu la regarderas, tu songeras à compatir avec les gens du commun et que tu ne sombreras pas aisément dans des pensées meurtrières ou trompeuses. »
Bei Shitian avait pris l’épée.
Lianlian était à la base une épée forgée à partir du noyau interne d’une Grue Blanche Spirituelle. Ces animaux étaient considérés comme les plus dociles, nobles et purs de toutes les bêtes démoniaques. Lianlian n’était donc pas souillée par la poussière de ce monde autrefois. Elle était noble et exquise, aussi légère qu’une plume et aussi gracieuse que le vent. N’importe qui posant les yeux sur cette épée ne pouvait qu’en tomber amoureux.
Notes du chapitre :
(1) Lian signifie compatir, chérir, avoir pitié.
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