Chapitre 295 : Le passé de Qing Zhu
Yan Tianhen réfléchit un moment, puis comprit :
« Grand frère, tu avais déjà tout prévu en fait, pas vrai ? »
Lin Xuanzhi haussa un sourcil.
« Qu’est-ce que j’avais prévu ?
– Tu savais depuis le début qu’avec ces deux feux en notre possession, les gens allaient être jaloux et envieux et que notre sécurité serait menacée. Mais si on intégrait la secte, nous aurions ainsi un soutien puissant et même si on offrait une récompense pour nous, ce ne serait pas facile d’y arriver. »
Lin Xuanzhi hocha la tête.
« Il n’y a pas que la secte, j’ai fait aussi d’autres arrangements, mais c’est dans la même idée. Puisque j’ai osé m’emparer de ces objets, je devais naturellement trouver un moyen de nous protéger. »
Yan Tianhen soupira alors.
Qing Zhu le réconforta :
« Ah Hen, tu n’as pas à avoir peur. Je vais envoyer plus de gens pour te protéger.
– Je n’ai pas peur, fit l’adolescent en hochant la tête, je suis juste très ému, ah.
– Comment ça ?
– Je n’aurais jamais cru que je figurerais si jeune sur le Tableau Céleste des Primes. »
Yan Tianhen parut très fier de lui et se frotta le menton.
« J’ai sûrement battu le record d’âge minimum pour apparaître sur cette liste, non ? Il n’y a pas quelqu’un qui garde une trace de ce genre d’événements mémorables, ah ? Ce serait vraiment dommage que je sois oublié d’ici quelques années. »
Qing Zhu : « … »
Lin Xuanzhi : « … »
Sans surprise, Yan Tianhen ne craignait pas la mort et en plus, il était très narcissique.
Comment se faisait-il que Lin Xuanzhi ne se rappelait pas que son petit frère était comme ça avant ? C’était sûrement parce qu’il fréquentait cet Honorable Huai Yu depuis bien trop longtemps.
Qing Zhu leur parla ensuite des autres commerces de Lin Zhan. Lin Xuanzhi insista en disant que s’il y avait le moindre problème, Qing Zhu ne devait pas s’en charger tout seul et devait venir lui en parler. L’homme acquiesça avec un sourire.
Pendant qu’ils discutaient tous les trois, Ling Chigu resta sur le côté, immobile comme un pilier. Feng Jingyu resta allongé un moment sur sa tête pour picorer ses cheveux, puis il se posa près de son cou pour lui picorer la joue un moment, et ainsi de suite. Il semblait beaucoup s’amuser comme ça.
Ling Chigu ignora totalement l’oiseau, comme si la personne qui l’avait tenu et versé une larme n’était pas lui.
Après plus d’un shichen, tout fut finalement dit sur les propriétés privées de Lin Zhan. Lin Xuanzhi regarda le ciel pour estimer l’heure et proposa :
« Il se fait tard, et si on sortait manger tous ensemble ?
– Bonne idée, ah, accepta Qing Zhu en souriant. Quand je venais dans la cité Mystérieuse avec votre père, on mangeait souvent dans le même restaurant. Ça m’a vraiment manqué.
– Alors allons-y ! » fit joyeusement Yan Tianhen.
Dès qu’il les entendit dire qu’ils allaient manger de la nourriture succulente, Feng Jingyu arrêta de s’amuser avec Ling Chigu. Il s’envola immédiatement pour se nicher dans le col de Yan Tianhen et pépia même plusieurs fois, comme pour les presser de partir tout de suite.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
En voyant les agissements de l’oiseau, Qing Zhu ne put s’empêcher de le regarder à deux fois et commenta :
« Cet oiseau est vraiment intelligent. Bien qu’il a l’air terne, gros, rondelet et remarquablement laid, il se comporte presque comme un humain. »
Feng Jingyu : « … Piou piou ? »
Comment oses-tu traiter ce roi de laid ? Tu es aveugle ou quoi ?! Quelle insolence !
Yan Tianhen regarda la tête que faisait le phénix, furieux mais n’osant rien dire. Il caressa les plumes de sa tête et fit avec un sourire :
« Frère Zhuzi, ne dis pas ça. Notre Pluplume a une très grande estime de lui. Si tu dis des choses comme ça, tu vas lui faire de la peine. »
Qing Zhu se corrigea :
« Je n’aurais pas dû dire ça. Pluplume n’est encore qu’un enfant. Quand son duvet aura disparu, je suis sûr que ses nouvelles plumes seront splendides. »
Feng Jingyu : « … »
Stupide ignorant, ce roi refuse de s’abaisser à discuter avec toi !
À part Yan Tianhen, Lin Xuanzhi et Duan Yuyang qui connaissaient déjà la véritable identité de Feng Jingyu, ils ne l’avaient dit à personne d’autre, pas même Qing Zhu — tout d’abord, ce serait bien trop compliqué à expliquer et ensuite, moins de gens étaient au courant de l’existence du phénix, plus sûr ce serait.
Il fallait savoir que depuis que Pluplume avait craché du feu dans le Royaume Secret de la Frontière d’Alchimie, beaucoup de cultivateurs des Cinq Continents s’étaient rassemblés pour retrouver cet oiseau cracheur de feu à tout prix.
Dans des moments pareils, mieux valait se faire tout petit.
Après un dîner tous ensemble, Qing Zhu ne s’attarda pas. Il devait se rendre dans la cité Pourpre près de la cité Mystérieuse, car il y avait quelques propriétés privées de Lin Zhan qu’il n’avait pas encore inspectées. Il voulait terminer ça au plus vite.
Après son départ, les deux frères retournèrent ensemble à la maison que Qing Zhu avait achetée.
Sur le chemin, Yan Tianhen ne put s’empêcher de faire :
« Grand frère, frère Zhuzi est aussi occupé qu’une toupie. Nous lui avons confié toutes nos affaires étrangères, ce n’est pas un peu trop dur pour lui, ah ? »
Lin Xuanzhi était d’accord avec lui, mais Qing Zhu s’était lui-même porté volontaire. Il avait dit qu’il n’avait pas encore besoin d’aide.
Lin Xuanzhi répondit :
« Pour le moment, oncle Zhuzi semble s’en sortir tout seul. Quand il aura besoin d’aide, il viendra nous demander. »
Yan Tianhen hocha la tête, puis fit :
« J’espère que frère Zhuzi pense pareil. Il est du genre à tout gérer tout seul, sans se plaindre. »
Le cœur de Lin Xuanzhi frémit et il regarda son petit frère.
« Quand est-ce qu’oncle Zhuzi a quitté la famille Lin déjà ? »
Yan Tianhen réfléchit un moment.
« Deux avant l’accident de papa, me semble-t’il. Frère Zhuzi est tombé amoureux et cette personne voulait le ramener chez lui, alors papa a dû se résoudre à le laisser partir. Mais après ça, frère Zhuzi n’est jamais revenu. Papa a essayé de le contacter par tous les moyens, en vain. »
Lin Xuanzhi fronça les sourcils et commenta :
« Ce n’est pas normal. Même si oncle Zhu est vraiment parti vivre avec son bien-aimé, étant donné sa relation avec mon père, il est impossible qu’il ne l’ait pas contacté durant des années. Soit il se trouvait dans un endroit vraiment éloigné et reculé de tout, soit l’environnement était dangereux, alors il n’a pas pu communiquer avec mon père. »
Yan Tianhen acquiesça d’un air grave.
« C’est aussi ce que papa a dit au début. Cependant, tous les hommes qu’il a envoyés à la recherche de frère Zhuzi ont dit qu’ils n’avaient rien pu trouver sur lui, pas la moindre trace.
– Tu te souviens de quelque chose à propos de celui dont oncle Zhuzi est tombé amoureux ? »
La moindre information pouvait être importante.
Yan Tianhen réfléchit un long moment et fit :
« C’est difficile de me rappeler… »
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Lin Xuanzhi le laissa faire. Bien que Yan Tianhen avait une mémoire eidétique, ce n’était pas encore complètement développé quand il était petit. Sa capacité de mémorisation à l’époque était bien moins élevée que maintenant. En plus, cela remontait à longtemps, alors c’était normal que Yan Tianhen ne s’en souvenait pas instantanément.
Au moment où ils arrivèrent près de la maison, l’adolescent se tapa soudain le front en s’écriant :
« Ça y est, je me souviens !
– Qu’est-ce qui t’est revenu ?
– La personne dont frère Zhuzi est tombé amoureux est un homme qui est venu chez nous. Mais il avait l’air si ordinaire, le genre de visage qu’on oublie juste après l’avoir vu, que je n’arrive plus à me rappeler son apparence. Papa l’a accueilli et l’a trouvé plutôt honnête et digne de confiance. Cet homme lui a même donné des outils magiques et des pilules, mais ce devait être frère Zhuzi qui les avait achetés, parce que cet homme était un mortel ordinaire. Je me souviens qu’il était gaucher : il se servait de la main gauche pour tout, que ce soit manger ou écrire. Mais comme j’étais petit à l’époque, j’ai pu voir en cachette la paume de sa main droite et il y avait une tache de naissance en forme de cœur dessus. »
Les souvenirs de Yan Tianhen coulaient à présent à flots. Il se rappelait que dès le début, Qing Zhu avait avoué à Lin Zhan qu’il était tombé amoureux de cet homme et qu’il comptait cultiver le Dao avec lui, voyageant parmi les montagnes et les rivières. Lin Zhan en était resté stupéfait.
Il avait froncé les sourcils et objecté :
« De toutes les personnes dont tu aurais pu tomber amoureux, il a fallu que ce soit un mortel qui ne peut même pas cultiver. Combien de temps lui reste-t’il à vivre. Et combien de temps te reste-t’il à vivre ? D’ici quelques décades, il ne sera plus là ! Comment comptes-tu passer les longues années qu’il te restera à vivre seul après ça ? »
Qing Zhu eut alors un sourire très doux et gentil. Yan Tianhen se rappelait qu’à chaque fois qu’il était fait mention de cet homme, Qing Zhu arborait toujours un magnifique sourire très doux.
Quant à cet homme, bien qu’il soit un mortel ordinaire, il n’avait pas montré la moindre appréhension face au maître d’une famille de cultivateurs. Il était resté au contraire calme et composé, ce qui faisait que Yan Tianhen regardait avec admiration ce mortel qui n’avait pourtant rien d’extraordinaire.
Qing Zhu avait tapoté l’épaule de Lin Zhan, comme pour calmer un enfant qui piquait une colère.
« Je vous ai encore, non ? Je compte parcourir les Cinq Continents avec lui justement pour trouver un moyen de le faire cultiver. J’ai entendu parler d’une plante spirituelle nommée la plante de Cultivation dans la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques du Continent Ouest. Si on la raffine en pilule et qu’un mortel l’absorbe, des racines spirituelles peuvent pousser en lui pour lui permettre de cultiver. Je vais donc chercher cette plante de Cultivation. »
Quand Lin Zhan avait entendu le nom de Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques, son beau visage était devenu vert. Il avait failli faire un bond.
« La Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques, même la famille Ji du Continent Ouest n’ose pas entrer là-dedans imprudemment. Es-tu prêt à risquer ta vie pour un simple mortel ? En plus, même si la plante de Cultivation n’est pas une légende, il y a des myriades d’arbres hauts jusqu’au ciel et des bêtes féroces là-bas. Va savoir dans quel recoin se trouve cette plante. Combien de temps vous allez passer à la chercher ? »
Qing Zhu avait souri et assuré :
« Mengchen et moi avons déjà pensé à tous ces problèmes que tu as mentionnés, mais nous estimons que nous devons quand même nous rendre dans la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques. Et même si on ne trouve rien, on dira que c’est notre lune de miel. »
Lin Zhan avait été si furieux qu’il n’avait même plus envie de parler et avait juste lancé un regard froid à son ami.
Qing Zhu n’était pas du genre à se quereller, quoi qu’il arrive. Il semblait avoir un bon tempérament, très gentil et docile. Il souriait toujours et ne se fâchait jamais. Mais en fait, une fois qu’il avait pris sa décision, personne ne pourrait le faire changer d’avis, pas même Lin Zhan.
Il attendait simplement que ce dernier s’en rende compte.
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Après un long moment, Lin Zhan avait fait d’une voix étouffée :
« Mais Ah Zhu, tu n’avais pas dit que tu ne mettrais plus jamais les pieds sur le Continent Ouest de toute ta vie ? Rien que pour un homme, tu es prêt à renoncer au serment que tu t’es fait. »
Qing Zhu en était resté stupéfait un moment, puis avait répondu :
« Je n’y peux rien, mon Mengchen est plus important pour moi que mon serment. En plus, ma destination est la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques, je ne risque donc pas de retourner près de cet endroit, pas vrai ? »
Lin Zhan s’était plaint un moment, exprimant son immense mécontentement envers cet homme du nom de Mengchen.
Malheureusement, Qing Zhu était bien trop borné. Comme Lin Zhan ne parvint pas à le faire changer d’avis, il finit par lui donner tout plein d’outils magiques et de pilules pour sa protection. Il laissa même sa garde personnelle entrer avec Qing Zhu dans la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques.
Qing Zhu ne refusa pas ses bonnes intentions, alors il fit ses adieux à Lin Zhan et Yan Tianhen, puis partit pour le Continent Ouest avec son amoureux et dix gardes secrets.
Lin Xuanzhi fronça les sourcils et demanda :
« Est-ce qu’oncle Zhuzi a parlé un peu des origines de ce Mengchen ?
– Oui, il me semble, répondit son petit frère. Papa lui avait posé la question à l’époque et frère Zhuzi a dit que Mengchen appartenait à une noble famille du monde séculier. À cause d’une querelle interne, il a été victime d’une machination et exilé comme magistrat d’une petite ville pas très loin de la frontière avec le Continent Est. Mais les gens de sa famille ne l’ont pas laissé s’en tirer comme ça. Même exilé à la frontière, il était condamné à se faire pourchasser. Il s’est enfui jusqu’au bord d’une falaise et n’a pas eu d’autre choix que de sauter. Il a cru qu’il allait mourir mais contre toute attente, il a franchi la barrière entre le monde des mortels et celui des cultivateurs, et il s’est fait rattraper en plein air par Qing Zhu qui passait par là par hasard. »
Il n’y avait pas besoin de réfléchir pour deviner la suite : dans la plupart des histoires, quand un humain du monde inférieur était sauvé par un cultivateur, il était incapable de lui rendre cette faveur et consacrait donc sa vie entière à son sauveur.
Ces deux-là n’avaient pas fait exception à la règle : ils étaient rapidement tombés amoureux et avaient juré de rester ensemble pour la vie.
Yan Tianhen avait tellement parlé qu’il avait la gorge sèche. Heureusement, ils étaient presque arrivés à ce moment-là.
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