Chapitre 334 : Le gérant de la Rue des Souhaits
Les yeux de Lin Yufan s’illuminèrent d’une lueur sombre et il fit :
« Ton plan est déjà mis en œuvre ? »
Lin Xuanzhi hocha la tête et fit calmement :
« C’est presque le bon moment. Maintenant que j’ai pris le contrôle des anciens subordonnés de mon père, je peux m’en servir car ils sont très utiles et bien entraînés. »
Bien que Lin Yufan avait pris l’apparence d’une femme, il restait un homme qui rêvait de réussite et de marquer l’Histoire. La raison pour laquelle il avait accepté de suivre Lin Xuanzhi, c’était parce qu’il avait vu en lui les qualités qui pourraient le conduire à accomplir de grandes choses.
Lin Xuanzhi lui avait également promis un rôle majeur quand le moment serait venu.
Excité, Lin Yufan fit avec un peu de stupéfaction :
« Second oncle avait autant d’anciens subordonnés ? Ils sont liés à la famille Lin ?
– Bien sûr que non, répondit calmement Lin Xuanzhi. Si cela impliquait la famille Lin, ce serait plus compliqué. J’ai besoin d’un contrôle absolu, et pas d’être restreint par des choses externes comme la famille ou les membres du clan. »
Lin Yufan étira les lèvres en un sourire et fit d’un ton taquin :
« Jeune maître, je me rends soudain compte que j’aime vraiment ton genre. »
Cela lui valut un regard de l’autre jeune homme qui répliqua :
« Tes sentiments sont vains, tu n’as aucune chance. J’ai déjà Ah Hen. »
Lin Yufan en resta ébahi. Le coin de ses lèvres frémit et il expliqua :
« Je parlais de ton style et de ton talent.
– Tu ne t’arrêtes pas au visage, mais tu vas jusqu’à regarder l’intérieur. Voilà pourquoi c’est encore plus dangereux, ah. »
Lin Yufan : « … »
Laissez tomber, faites comme si je n’avais rien dit, hein ?
Lin Xuanzhi le fixa avec un peu d’amusement et remarqua :
« Tu n’as pas du tout l’air surpris qu’Ah Hen et moi soyons ensemble.
– Tu n’as rien fait du tout pour le cacher, bien au contraire. Si je ne pouvais même pas voir ça, tu me choisirais encore pour être ton espion ?
– Ce terme d’espion est un peu désagréable et ça ne correspond pas du tout à mes goûts, rétorqua Lin Xuanzhi avec un léger sourire. Que dirais-tu plutôt du gérant de la Rue des Souhaits ? »
Cela étonna beaucoup le jeune homme.
« La Rue des Souhaits ?
– Oui, cela peut aussi s’appeler —
– Une maison close. »
Cette Rue des Souhaits signifiait que le client pouvait éprouver la douce satisfaction de voir ses souhaits complètement exaucés.
Cette maison close avait ouvert des pavillons un peu partout sur les Cinq Continents et était devenu un des lieux de plaisir le plus populaire.
Dans la Rue des Souhaits, non seulement on pouvait goûter au plaisir le plus suprême, mais on pouvait aussi choisir la beauté qu’on voulait. Toutefois, ce qui faisait le succès de cette maison close, ce n’était pas tant les beautés proposées que les fourneaux humains qui profitaient aux deux parties par le biais des rapports sexuels. Pour que naisse un fourneau humain, il fallait le bon moment, le bon endroit et les bonnes personnes. Les femmes étaient plus nombreuses à être des fourneaux, alors qu’il n’y avait que très peu d’hommes concernés. Le fourneau humain mâle le plus célèbre au monde était Hong Shuoxue Son histoire est mentionnée dans le chapitre 199. (1), qui avait massacré sauvagement tout son clan il y avait vingt ans. Mais deux décades s’étaient déjà écoulées : Hong Shuoxue et son clan avaient péri ensemble depuis longtemps. Sa beauté était déjà oublié par le monde, il ne restait plus que sa légende sanglante.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
À ce sujet, il y avait en tout sept fourneaux humains mâles dans la Rue des Souhaits.
Chacun d’entre eux avaient ses avantages propres, que ce soit pour le sexe ou le talent. Ils maîtrisaient également les méthodes de double cultivation : rien qu’une seule nuit passée avec l’un d’eux pouvait apporter d’immenses bénéfices. Beaucoup de gens avaient ainsi pu franchir des blocages et progresser directement dans leur cultivation grâce à ces méthodes de double cultivation avec un fourneau humain.
Même si certains des fourneaux humains ne faisaient qu’assister sans le moindre contact physique un couple de cultivateurs qui pratiquaient la double cultivation, ils étaient malgré tout en mesure d’apporter de gros avantages aux clients.
Par conséquent, le statut de la Rue des Souhaits sur les Cinq Continents était d’une transcendance extrême. La plupart des financeurs de la Rue des Souhaits étaient également le soutien du personnel même de la maison close. La Rue des Souhaits avait une politique très stricte concernant l’entraînement des gens qui servaient les clients et les choisissaient soigneusement : pas de gens laids, stupides ou sans le moindre trait remarquable. Après avoir été embauchés, une mère maquerelle les entraînait avec assiduité dans tous les domaines nécessaires…
Trente ans après la fondation de cette maison close, personne ne savait qui en était le patron. Toutefois, personne n’osait provoquer un tel commerce.
L’une des raisons était que peu de temps après l’ouverture, une femme qui était aussi un fourneau humain avait été violentée par le jeune maître d’une noble famille. Par la suite, ce jeune maître avait vu sa cultivation abolie par un adversaire très puissant et il avait perdu sa position d’héritier. La famille s’était présentée dans la Rue des Souhaits pour exiger des explications mais, effrayés par la réputation et le pouvoir insondable de cet établissement, ils n’avaient pas eu d’autre choix que de ravaler leur colère et d’oublier cette affaire.
Après cet incident, peu de gens avaient osé créer des problèmes dans la Rue des Souhaits. Leur réputation avait donc bondi et s’était répandu dans tous les Cinq Continents.
L’autre raison, c’était que l’identité du propriétaire de la Rue des Souhaits était devenu le sujet de bien des conversations, mais personne au final ne savait qui se cachait en coulisses.
Lin Xuanzhi non plus ne le savait pas au départ.
Mais Qing Zhu ne le savait que trop bien.
Quand il avait confié à Lin Xuanzhi les livres de compte de la Rue des Souhaits sur plusieurs années, Lin Xuanzhi avait gardé un long silence.
D’un côté, il avait été surpris par l’ambition et l’énergie gigantesque de son père. D’un autre côté, il avait commencé à méditer sur lui-même. Dans sa vie précédente, ses agissements devaient vraiment avoir provoqué le mépris de Qing Zhu car même jusqu’à la fin, cet homme ne l’avait jamais rencontré, ni même parlé de ces commerces privés.
Après ce silence, il avait calmement pris la Rue des Souhaits des mains de Qing Zhu.
La Rue des Souhaits avait en tout douze emplacements qui comptaient encore plusieurs succursales. Ces succursales ne semblaient pas liées à la Rue des Souhaits en apparence, mais elles étaient en fait ses points de contacts. Après plus de trente ans de service, cela avait formé un système complet qui pouvait opérer de manière indépendante, sans que Lin Zhan n’ait besoin de s’en mêler.
La Rue des Souhaits était si secrète que même quand Liu Mengchen avait voulu faire pression sur Lin Zhan, la Rue des Souhaits n’avait jamais été visée.
Lin Xuanzhi ignorait où son père avait appris à faire affaire comme ça et ses méthodes de direction mais en tout cas, ce prédécesseur avait planté les arbres pour que lui-même puisse profiter de leur ombre. Étant donné que Lin Xuanzhi ne savait pas grand-chose de la Rue des Souhaits, il n’avait pas l’intention de changer quoi que ce soit dans ce commerce pour le moment. Il allait simplement le garder tel quel.
Cependant, il n’allait pas manquer d’exercer son influence parmi les preneurs de décision de ce commerce.
Et c’était Lin Yufan qu’il avait choisi pour ça.
La maison-mère de la Rue des Souhaits se situait dans le Continent Central, le cœur même des Cinq Continents, mais à une certaine distance de la cité du Pic Céleste. Le ou la gérante était une beauté au genre incertain et dont le visage était constamment caché par un voile.
Lin Xuanzhi regarda Lin Yufan, dont le torse se soulevait et retombait lourdement, et reprit :
« J’ai quelques informations sur la Rue des Souhaits. J’ai noté la situation générale de ceux qui dirigent les douze commerces principaux. Les contacts de chaque succursale sont également indiqués sur la carte. Quand tu auras le temps, jettes-y un coup d’œil. Dans deux mois, les gérants des douze commerces principaux vont venir me rencontrer. À ce moment-là, tu viendras avec moi pour que je te présente à eux. »
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Lin Yufan semblait avoir un peu de mal à digérer la nouvelle. Il déglutit avec difficulté et posa un regard compliqué sur l’autre jeune homme.
« Jeune maître, la Rue des Souhaits est à présent un de tes commerces privés ?
– C’est bien ça, ah, » répondit Lin Xuanzhi en acquiesçant.
Voilà ce qu’on ressentait quand on devenait riche du jour au lendemain.
Lin Yufan commenta avec une pointe d’envie :
« Dans la Rue des Souhaits, on peut trouver toutes sortes de beautés venant des Cinq Continents. Je me demande si le jeune maître à l’intention de profiter d’abord de la proximité avec l’eau avant d’atteindre la lune. »
Lin Xuanzhi répliqua d’un ton léger :
« Le lapin ne mange pas l’herbe près de son terrier.
– Tu es sûr d’être bien placé pour dire ça ? »
Lin Xuanzhi : « … » Ah Hen est une exception.
Lin Yufan eut un léger rire.
« Comme c’est intéressant. Je parie que la Rue des Souhaits léguée par mon second oncle représente bien plus d’argent que tous les biens combinés de notre famille Lin.
– Quand tu auras consulté le registre de compte, tu pourras en avoir la certitude, » assura Lin Xuanzhi.
L’autre jeune homme soupira.
« J’ai l’impression d’avoir embarqué sur un navire pirate que je ne pourrai jamais quitter. »
Cela fit un peu sourire Lin Xuanzhi.
« À part toi, je n’ai parlé à personne de cette affaire. Quand mon père a engagé le personnel, il n’est passé que par Qing Zhu dans toute la famille Lin. »
Pour le coup, Lin Yufan rétrécit les yeux.
« Jeune maître, tu viens de me révéler un si gros secret. Tu es sûr de pouvoir me faire si facilement confiance ?
– Si tu acceptes de diriger ce commerce, tu devras signer un contrat maître-serviteur avec moi. »
Le regard du jeune homme s’assombrit un peu.
« Et si je refuse ? fit-il. Tu vas m’éliminer comme une mauvaise herbe pour éviter tout problème ?
– Tu te fais trop d’idées, répondit calmement Lin Xuanzhi. Je n’ai jamais forcé qui que ce soit. Si tu ne veux vraiment pas, j’effacerai simplement tes souvenirs d’aujourd’hui et je te laisserai repartir. Après tout, tu fais partie de la lignée principale de ma famille, alors je ne suis pas aussi impitoyable. »
Lin Yufan s’adossa contre la chaise et partit d’un léger rire.
« J’ai cru que tu allais dire que ce serait bien trop compliqué de te débarrasser du cadavre après m’avoir tué !
– C’est vrai aussi, approuva Lin Xuanzhi. Merci de me l’avoir rappelé. »
Lin Yufan : « … »
Pour être honnête, on pouvait dire que Lin Yufan avait la plus haute estime pour Lin Xuanzhi. Si ce dernier ne s’était pas relevé et n’avait pas des grandes attentes pour lui, Lin Yufan aurait déjà prévu de quitter la famille Lin pour se lancer tout seul. Toutefois, comment démarrer de zéro aurait-il pu être aussi facile et tentant que de s’adosser contre un grand arbre pour profiter de son ombre ? Lin Yufan était très réaliste sur ce point, sinon il n’aurait pas montré ses bonnes intentions envers Lin Xuanzhi depuis le début.
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Par conséquent, Lin Yufan accepta de signer un contrat maître-serviteur inégal avec Lin Xuanzhi. Bien qu’il en était un peu mécontent, cela disparut rapidement. Après tout, ce genre de contrat était juste désagréable de nom. Dans les faits, du moment qu’il ne trahissait pas Lin Xuanzhi, ce serait comme si ce contrat n’existait pas et cela n’aurait aucun impact sur lui.
Lin Xuanzhi lui remit ensuite toutes les informations sur la Rue des Souhaits. Quand Lin Yufan vit la pile épaisse, il se sentit encore plus excité.
Il décida aussitôt de rentrer pour consulter les documents, alors il salua Lin Xuanzhi et se retira.
Juste après son départ, Feng Jingyu entra par la fenêtre en volant et se posa sur l’épaule de Lin Xuanzhi.
Il commenta :
« Cette femme que tu as choisie semble un peu différente des autres femmes que ce roi a vues.
– Après tout, c’est la personne que j’ai choisie. Comment pourrait-elle être ordinaire ? répliqua Lin Xuanzhi sans expliquer davantage. Qu’est-ce que tu penses d’elle ? »
Le phénix secoua la tête et fit :
« C’est difficile à dire. Ton réseau d’informations est basé après tout sur ce genre de relations de la chair. Cette femme me semble trop froide et fière, je me demande si elle acceptera de donner de son corps pour servir les autres. »
Lin Xuanzhi dévoila :
« Je n’ai pas du tout l’intention de lui demander de servir les autres. »
Feng Jingyu ricana.
« Tu ne peux pas espérer attraper le loup sans l’appâter avec ton enfant, tu n’as jamais entendu ce dicton ? Si tu veux la former pour qu’elle devienne la gérante principale des douze pavillons, tu devras convaincre les autres gérants. Mais cette femme est tellement jeune et sans la moindre fondation, pourquoi les autres gérants l’écouteraient ? En plus, si Lin Yufan ne va pas travailler dans la Rue des Souhaits pour explorer le terrain, comment pourra-t’elle repérer les problèmes actuels et y remédier ? »
Lin Xuanzhi argua d’un ton léger :
« Chacun a ses propres façons de faire et un serpent suit la voie du serpent. Je suis convaincu que Lin Yufan peut se faire sa place au sein de la Rue des Souhaits même si elle ne sert pas personnellement les clients. Ne t’en fais pas pour elle, c’est une femme intelligente qui sait se protéger. »
Quand Feng Jingyu entendit ça, il méprisa simplement les idées ‘naïves et ignorantes’ du jeune homme.
Cependant, puisque Lin Xuanzhi insistait pour que ce soit Lin Yufan, Le phénix ne pouvait rien y redire.
À ses yeux, aucun humain ne pouvait se comparer au clan des oiseaux en ce qui concernait la collecte d’informations. Alors même si Lin Yufan ne parvenait à apprendre qu’une petite partie de leurs compétences, Feng Jingyu considérerait avoir accompli sa tâche.
Lin Yufan était en train de marcher dans la rue, avec une liasse épaisse de livres de compte et d’informations dans les bras.
Par malchance, il tomba sur Du Qiying qui était venu acheter des outils magiques et des pilules.
Du Qiying l’aborda aimablement en demandant :
« Petite sœur martiale Yufan, qu’est-ce qui t’amène hors de la montagne ? »
Lin Yufan avait été accepté comme disciple interne sur le pic de l’Épée Brisée. À cause de sa personnalité froide et de son apparence raffinée, il se démarquait parmi les autres cultivatrices. Les gens le remarquaient donc facilement et cela suscitait en eux un désir de le conquérir. Du coup après seulement un mois depuis son arrivée dans la secte, Lin Yufan avait déjà été accosté par de nombreux grands frères martiaux.
Du Qiying était l’un d’entre eux.
Note de Karura :
Feng Jingyu, fier comme un paon : Mon clan des oiseaux est le plus remarquable pour rassembler des renseignements !
Lin Xuanzhi, un peu moqueur : Pourtant, tu ne sais toujours pas que Lin Yufan est un homme.
Feng Jingyu : w(゚Д゚;)w
Notes du chapitre :
(1) Son histoire est mentionnée dans le chapitre 199.
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