Chapitre 337 : Ah Hen distribue des pilules
Huai Yu contempla le visage de l’adolescent qui était encore plus émacié qu’avant. Il ne put s’empêcher d’être un peu bouleversé et furieux à la fois :
« À peine sorti, tu ne songes qu’à voir ton grand frère. Sauf que lui n’est pas aussi attentionné que toi ! C’est vrai qu’il est venu te voir mais quand il a vu que tu cultivais et que tu ne faisais pas mine de sortir, il a perdu patience et n’a plus voulu attendre, alors il est parti. Il n’est absolument pas aussi dévoué que toi qui l’as attendu tout un mois ! »
Bien que Yan Tianhen était un peu déçu de ne pas voir son grand frère dès sa sortie de sa retraite spirituelle, surtout que ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu, il ne prêta pas attention aux paroles de son maître.
Il fit plutôt :
« Grand frère avait sûrement des choses à faire. Il n’est pas du genre à perdre patience. En plus, je n’étais pas en danger, alors c’était inutile qu’il m’attende dehors pendant tout ce temps. »
Huai Yu ne put s’empêcher de rouler des yeux.
« Quoi qu’il arrive, tu le défends toujours.
– Je ne fais que dire la vérité, argua l’adolescent avec un sourire. En plus, n’est-ce pas normal que je défende mon grand frère ? »
Huai Yu : « … »
Il ne voulait plus continuer à parler de ce gamin de Lin Xuanzhi avec lui, alors il demanda plutôt :
« Comment tu te sens après ces deux mois de retraite spirituelle ? »
Yan Tianhen resta stupéfait un moment, puis s’écria :
« Alors c’est pour ça que mon grand frère est parti sans attendre que je sorte ! En réalité, cette retraite spirituelle a duré deux mois, et pas dix jours ! »
Huai Yu : « … »
Putain, pourquoi on revient sur le sujet de Lin Xuanzhi ?!
Qu’est-ce que ça m’énerve !
Yan Tianhen regarda son maître avec une rancœur secrète et fit d’un ton accusateur :
« Maître, vous m’avez menti. Vous aviez pourtant dit que cela ne prendrait que dix jours ! »
Loin de se sentir honteux, Huai Yu était même fier de lui.
« Où est le problème si je t’ai menti ? C’est toi qui es bien trop facile à berner ! En quoi ce serait ma faute ? »
Yan Tianhen : « … »
Malgré ça, bien que Yan Tianhen était un peu désolé et le trouvait pénible, il se réjouit très vite de nouveau. En effet, même si Huai Yu était toujours à mentir et le berner, ses compétences en alchimie étaient indéniables et il était prêt à partager avec son disciple son manuel secret et ses techniques. Pour un maître alchimiste, il n’y avait rien de plus précieux au monde.
On pouvait dire que la vitesse de progression de l’adolescent était fulgurante. Après deux mois de retraite spirituelle, il avait raffiné pas moins de quinze pilules de Corps Tempéré. Bien que dix d’entre elles étaient seulement de qualité haute, pour ceux qui cultivaient l’immortalité, rien que de pouvoir en acheter une suffirait à les rendre extatiques.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
La plupart des pilules de Corps Tempéré étaient sous le contrôle de la Guilde des Alchimistes, alors peu d’entre elles circulaient sur le marché chaque année. Comme les autres pilules puissantes, la grande majorité des pilules de Corps Tempéré finissaient entre les mains des grandes familles et des sectes, surtout parce que presque tous les alchimistes de la guilde avaient le soutien de ces sectes et familles. Il existait cependant un tout petit nombre d’alchimistes indépendants, connus sous le nom de cultivateurs errants.
Après avoir raffiné autant de pilules de Corps Tempéré, Yan Tianhen comptait les emmener en ville pour les vendre immédiatement dans le but d’éponger les dettes de son grand frère.
Mais avant ça, il allait se rendre sur le pic de l’Épée Brisée pour voir Duan Yuyang.
Sur le pic de l’Épée Brisée.
Duan Yuyang avait déjà été averti que Yan Tianhen montait le voir, alors il se rendit directement à mi-chemin pour attendre son arrivée.
Yan Tianhen était en train de grimper sur la montagne en haletant et en soufflant. Dès qu’il vit son ami, il arbora un grand sourire et fit :
« Frère Yuyang, j’ai quelque chose pour toi ! »
Duan Yuyang haussa les sourcils.
« Tu es venu ici tout seul ?
– Oui, ah, fit Yan Tianhen en hochant la tête. Je ne sais pas où est passé mon grand frère. Je ne l’ai pas vu depuis tout ce temps.
– Ton grand frère est venu plusieurs fois ici. Il a dit que tu étais en retraite spirituelle pour pratiquer l’alchimie et nous a demandés de ne pas te déranger. On dirait que tu as terminé. »
Duan Yuyang eut un léger rire et conduisit son ami vers le sommet du pic.
Yan Tianhen était si excité qu’il sautillait en marchant. Il fit :
« Frère Yuyang, je suis trop fort maintenant ! J’ai raffiné quinze pilules de Corps Tempéré d’un coup et cinq d’entre elles sont carrément de qualité supérieure. En plus, je n’ai même pas fait exploser mon fourneau ! Non, il faut dire que le plus important, c’est que je n’ai pas fait exploser mon fourneau ! »
Duan Yuyang en fut choqué : quinze pilules de Corps Tempéré, dont cinq de qualité supérieure. C’était tout bonnement incroyable. Il fallait savoir que c’était très difficile de fabriquer des pilules de qualité supérieure. L’alchimiste devait posséder un feu spirituel d’une pureté incomparable, une grande concentration de pouvoir spirituel et des techniques d’alchimie parfaites pour pouvoir y arriver.
Il y avait tellement d’alchimistes qui ne parvenaient pas à raffiner la moindre pilule de qualité supérieure dans toute leur vie.
Il semblait donc que Yan Tianhen était bel et bien doué en alchimie. On pouvait dire à présent que pour lui, les temps difficiles étaient terminés et que la route qui l’attendait serait bien plus facile.
Duan Yuyang ne put que se réjouir pour son ami. Il fit avec un sourire :
« J’ai toujours su que Ah Hen était le meilleur ! »
Cependant, l’envie remplit inévitablement son cœur. Bien que la cumulation de poison dans son corps lui avait donné par pur hasard la possibilité de concevoir un enfant, cela l’empêchait également de faire le moindre progrès dans sa cultivation. En réalité, il avait été particulièrement doué quand il était tout petit. Sans les agissements malveillants de Su Yulian, cette femme vicieuse, il ne serait pas réduit à cet état.
Duan Yuyang ne savait pas non plus si ses sautes d’humeur étaient dues à sa grossesse ou bien s’il éprouvait un sentiment d’irréalité mais récemment, il avait énormément réfléchi. Il ne pouvait s’empêcher de songer à quel point Yuan Tianwen serait inconsolable s’il n’entrait pas dans le Dao et mourait d’ici une centaine d’années.
À cette pensée, son expression devint un peu morose.
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Yan Tianhen parut s’en rendre compte. Il battit des cils à l’intention de son ami et lui fit d’un ton très sérieux :
« Frère Yuyang, ne t’en fais pas. Pendant que j’étais en train de pratiquer, j’ai aussi raffiné une pilule de Fondation qui est également de qualité supérieure. Tu n’as qu’à l’avaler pour arriver au niveau Fondation ! »
Duan Yuyang resta d’abord stupéfait, puis une douce chaleur envahit son cœur. Il frotta la tête de l’adolescent et fit :
« Ah Hen est vraiment un bon garçon, mais j’ai bien peur de ne pas pouvoir utiliser cette pilule de Fondation.
– Pourquoi, ah ? »
Duan Yuyang eut un sourire teinté d’amertume et expliqua :
« La pilule de Fondation effectue de gros changements dans la mer de Qi du Dantian et le Qi spirituel est bien trop puissant. Si je la prends maintenant, j’ai bien peur de ne pas pouvoir garder ce petit être dans mon ventre. »
Yan Tianhen plissa le front et suggéra :
« Alors tu n’as qu’à attendre qu’il soit né, d’accord ? »
Naturellement, Duan Yuyang accepta.
Yan Tianhen retrouva sa joie de vivre et tira sur la manche de son ami.
« Frère Yuyang, si je suis venu te voir, c’est pour te donner quelques pilules et aussi pour parler de quelque chose avec toi.
– Vas-y, parle. Inutile d’être aussi poli avec moi. »
Avec un sourire, l’adolescent expliqua :
« Je voudrais vendre les pilules que je viens de raffiner dans la maison de ventes aux enchères de frère Yuyang. Qu’en dis-tu ? »
En riant, le jeune homme répondit :
« Je me disais bien que c’était quelque chose d’important, et il se trouve que c’est une très bonne affaire ! Vendre ces pilules aux enchères, ça va te rapporter une tonne d’argent et en plus, cela renforcera la réputation de la maison de ventes aux enchères de la famille Duan. Bien sûr que je suis partant ! »
Yan Tianhen tapa dans ses mains.
« Super. Frère Yuyang, quel serait le bon moment pour vendre ces pilules, à ton avis ?
– Le plus tôt sera le mieux, naturellement. Tu as autant me remettre directement les pilules. Je demanderai à frère Tianwen de les emmener au plus vite dans la cité Mystérieuse pour les déposer dans la maison de ventes aux enchères des Duan. Quand ce sera vendu, je lui demanderai de te ramener l’argent. »
De cette manière, Yan Tianhen n’avait pas à s’inquiéter de quoi que ce soit. Il avait juste à se décharger entièrement sur Yuan Tianwen.
Yan Tianhen se sentit soulagé d’un grand poids et fit :
« Comme c’est agréable, ah. Frère Yuyang, tu me comprends vraiment. »
Fier de lui, Duan Yuyang hocha la tête et renchérit :
« C’est bien vrai. Si on était dans une histoire, toi et moi devrions finir ensemble.
– Avec qui tu veux finir ensemble ? » fit soudain Yuan Tianwen.
Il était arrivé au bon moment et fronçait les sourcils. Il faisait la même tête que s’il venait de surprendre un couple en plein adultère.
Malgré ça, Duan Yuyang sourit calmement et répondit :
« Avec toi, naturellement.
– Ce n’est pas ce que tu as dit à l’instant, » argua son compagnon en lui jetant un regard significatif.
Duan Yuyang refusa de se rendre :
« Tu as mal entendu. »
Yuan Tianwen le fixa d’un air impassible, mais il ne pouvait rien lui faire. Alors il se tourna vers Yan Tianhen et fit :
« C’est rare que tu ne sois pas venu avec ton grand frère. »
Yan Tianhen cligna des yeux et expliqua :
« Je suis venu voir frère Yuyang dès que je suis sorti de retraite spirituelle. Je n’ai donc pas eu le temps de chercher mon grand frère. »
Yuan Tianwen regarda d’abord Duan Yuyang, puis fit :
« La prochaine fois, tâche de venir avec ton grand frère.
– Pourquoi ? demanda l’adolescent, un peu perdu.
– Pour que certaines personnes ne se fassent pas un sang d’encre à cause de leur imagination qui part dans tous les sens, » répliqua le jeune homme, la mine sombre.
Duan Yuyang ne sut pas s’il devait en rire ou en pleurer. Il fit :
« Ça ne te ressemble pas, ah. J’ai juste dit ça pour plaisanter, as-tu besoin de boire autant de vinaigre, ah ? »
Dans son bon droit, Yuan Tianwen répliqua :
« Je ne suis pas jaloux, c’est juste que je me sens menacé. »
Duan Yuyang : « … »
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En les voyant autant roucouler, Yan Tianhen en eut presque mal aux dents. Il fourra donc bien vite les pilules dans la main de Duan Yuyang et fit :
« Je te confie ça. Le gros flacon, c’est ce que je veux vendre et le plus petit, c’est pour toi. Je vous laisse, inutile de me raccompagner ! »
Après ça, il ignora son ami qui l’appelait dans le dos et descendit de la montagne en bondissant, sans montrer la moindre envie de rester.
« Ce petit singe, » grommela Duan Yuyang en tenant contre lui les deux flacons.
Yuan Tianwen regarda les flacons et demanda en haussant les sourcils :
« Ce sont des pilules qu’il a raffinées ? »
Duan Yuyang hocha la tête. Il voulut dire quelque chose, mais hésita. Il finit par faire :
« Il m’a demandé de les vendre aux enchères. Regarde. »
Yuan Tianwen prit le gros flacon et l’ouvrit. Tout à coup, il fit une drôle de tête.
« C’est lui qui les a raffinées tout seul ?
– Oui, ah. Il a raffiné autant de pilules après seulement deux mois de retraite spirituelle. »
Yuan Tianwen fronça légèrement les sourcils.
« Xuanzhi est au courant ? »
Son compagnon secoua la tête.
« Ah Hen est venu en courant dès qu’il est sorti de sa retraite. Xuanzhi est resté sur le pic de l’Épée Pesante durant tout ce temps, alors il n’est sûrement pas au courant. »
Yuan Tianwen réfléchit un moment.
« On devrait d’abord en parler à Xuanzhi. Ça fait tellement de pilules de Corps Tempéré de qualité supérieure. Même si nous les vendons dans notre maison de ventes aux enchères, cela ne manquera pas d’attirer l’attention de la Guilde des Alchimistes ainsi que d’autres forces. Nous devons nous montrer très prudents. »
Duan Yuyang hocha la tête et fit d’un ton très approbateur :
« Je suis d’accord avec toi. Cela dit, Ah Hen va sûrement en parler à Xuanzhi. Vu son caractère, il ne manquera pas cette occasion de se vanter auprès de son grand frère pour la moindre réussite. »
Cela lui valut un regard en coin de son compagnon.
« Tu le connais bien, décidément. »
Duan Yuyang ne put s’empêcher de rire. Ces derniers temps, Yuan Tianwen était devenu de plus en plus puéril. Il aimait minauder et aussi se montrer jaloux. Devant lui, il ne se comportait plus du tout comme le jeune maître de la famille Yuan. Si un autre le voyait agir ainsi, il serait véritablement choqué.
Duan Yuyang le rassura donc :
« À mes yeux, Ah Hen a toujours été comme un petit frère.
– Et moi alors ? » insista Yuan Tianwen.
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Duan Yuyang roula des yeux.
« J’ai déjà ton bébé dans mon ventre. Qu’est-ce que tu représentes pour moi, à ton avis ? »
Aussitôt, Yuan Tianwen ressentit une immense satisfaction. Il étira le coin de ses lèvres en un sourire et passa ses bras autour des épaules de l’autre jeune homme d’un air très fier.
« J’aime t’entendre dire ça. »
Duan Yuyang lui jeta un regard.
« C’est ce que je vois. »
D’un ton très sérieux, Yuan Tianwen fit :
« Puisque tu peux le voir, alors n’hésite pas à dire plus souvent des choses comme ça à l’avenir. »
Duan Yuyang : « … »
« Xuanzhi, » fit Zhan Fengting en s’approchant.
Lin Xuanzhi arrêta aussitôt son enchaînement et rangea Lianlian dans son fourreau. Cependant, le Qi d’épée résiduel continua à fendre en deux un ancien arbre qui s’élevait vers le ciel.
Zhan Fengting ne put que s’arrêter pour regarder. Il félicita :
« Tes techniques d’épée se sont grandement améliorées !
– Je ne les ai pas encore complètement acquises, objecta le jeune homme.
– Tu es bien trop modeste, non ? »
Lin Xuanzhi sourit, mais ne dit rien.
Il ne jouait vraiment pas les modestes. Il y avait encore une bonne partie des mouvements d’épée qu’il n’avait pas compris dans le premier style des Neuf Postures du Lotus Bleu. Par conséquent, il lui restait encore beaucoup à apprendre dans la cultivation d’épée.
Cependant, il n’y avait pas besoin d’expliquer tout ça car cela pourrait créer un malentendu — bien que Zhan Fengting n’était pas ce genre de personne.
Normalement, les disciples du pic de l’Épée Pesante ne se fréquentaient pas trop. Mais sans doute grâce à l’influence de l’Honorable Lan Yue, ils entretenaient une amitié entre hommes d’honneur, ni trop proches, ni trop distants.
Chacun faisait sa vie sans trop déranger les autres. Pour autant, ils éprouvaient la gentillesse que chacun convoyait.
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