Chapitre 348 : Qing Yun entre en retraite spirituelle
Une fois dans sa chambre, Du Qiying referma la porte à clef et s’empressa de sortir l’outil magique Rassemble Qi. Il caressa la surface en pierre lisse et son cœur se mit à battre plus vite.
Bien qu’il avait promis d’apporter cet outil à Qing Yun, comment aurait-il pu ne pas se laisser tenter au moment où il avait posé les yeux sur cet outil précieux ?
C’était un outil précieux, ah ! Un outil précieux comme on n’en voyait pas facilement sur tous les Cinq Continents !
Du Qiying ne comprenait vraiment pas pourquoi son père voulait donner un bien aussi important à Qing Yun. Après tout, même si ce dernier respectait énormément le maître de secte, il s’opposait souvent au pic de l’Épée Brisée. Ces derniers jours, il était même en contact avec le pic de l’Épée Pesante. Cela indiquait fortement une alliance en cours de formation.
Ce serait clairement une grande menace pour le maître de secte et pourtant, Jiang Chenzi n’y prêtait pas attention et laissait faire.
Du Qiying décida aussitôt de garder cet outil précieux pour lui.
De toute manière, Jiang Chenzi était déjà entré en retraite spirituelle et personne ne savait quand il allait en sortir. De plus, seuls Jiang Chenzi et lui étaient au courant pour cet outil précieux Rassemble Qi, alors personne ne saurait que Du Qiying l’avait gardé pour lui.
Et même si le maître de secte venait à l’apprendre quand il sortirait de sa réclusion, ce serait une histoire réglée depuis longtemps déjà, alors Jiang Chenzi ne pourrait guère le blâmer.
Du Qiying dressa aussi son plan soigneusement et plissa les yeux en contemplant l’outil précieux chatoyant. Il songea en lui-même : Si j’attends que Tong Le me trouve l’outil magique pour attirer la foudre et que je le combine ensuite avec cet outil précieux Rassemble Qi, alors je pourrai vraiment arriver au niveau Primaire d’une seule traite.
Quand ce moment viendrait, il verrait bien si Lin Xuanzhi continuerait de se croire tout permis !
Sur le pic de l’Épée Brisée, Qing Yun allait entrer en retraite spirituelle.
« Votre maître va entamer aujourd’hui sa retraite spirituelle. Cela a de minces chances de réussir, alors vous feriez mieux de vous préparer mentalement, » déclara-t’il d’un air calme.
En ce jour, il avait rassemblé tous ses disciples centraux pour leur parler de choses importantes.
Yuan Tianwen et les autres se renfrognèrent tour à tour.
Yuan Tianwen objecta :
« Pourquoi le maître prononce-t’il des paroles d’aussi peu bonne augure ? Le maître va assurément réussir cette retraite spirituelle !
– C’est vrai, ah, comment le maître peut-il dire une bêtise pareille ? intervint Lan Jinghe, le plus jeune disciple central de Qing Yun. Dans un moment pareil, le maître devrait plutôt parler de manière positive ! »
L’aîné des disciples centraux, Li Bubai, avait l’air aussi mécontent. Il jeta un regard désapprobateur à Qing Yun et fit :
« Maître, si vous n’avez pas l’intention de réussir en entrant en retraite spirituelle, alors autant trouver le moyen de réprimer votre cultivation pendant encore quelques années. »
Même si Qing Yun conserva un air solennel, il se réjouissait intérieurement.
« Votre maître n’a dit qu’une seule phrase, mais vous répliquez avec tant de mots. Vous êtes vraiment bien plus incroyables que moi, votre maître. »
Il regarda ses trois disciples et reprit :
« Votre maître a toujours dit la vérité et ne s’encombre jamais de faux-semblants. Si j’avais le moyen de réprimer ma cultivation pendant encore quelques années, je n’aurais vraiment pas choisi d’entrer en retraite spirituelle à ce moment critique. Malheureusement, j’ai déjà repoussé l’échéance le plus possible et le Dao du Ciel ne l’acceptera pas plus longtemps. »
Yuan Tianwen fronça les sourcils.
« Maître, vous devez absolument prendre avec vous les outils magiques que je vous ai apportés il y a quelques jours. Ils pourront vous sauver la vie ! »
Qing Yun hocha la tête.
« Bien sûr que je vais les prendre avec moi. Même si mes chances de réussite sont bien minces, je n’ai pas l’intention de mourir. »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
La mine sombre, Yuan Tianwen objecta :
« Le maître ne va naturellement pas mourir ! »
Qing Yun eut un léger sourire.
« La vie et la mort sont déterminées par le destin, la richesse et la noblesse par le Ciel. Votre maître est très soulagé de vous voir tous très bien vous entendre et que chacun d’entre vous est capable d’agir en toute autonomie. »
Le coin des lèvres de Li Bubai frémit et il répliqua :
« Maître, vous pourriez éviter de parler comme si vous faisiez vos arrangements pour après votre mort ? »
Qing Yun hocha plusieurs fois la tête.
« Bien, bien, bien, votre maître n’en dira pas plus. C’est juste qu’une fois que je serai en retraite spirituelle, chacun d’entre vous devra faire de son mieux. Toutes les décisions concernant le pic reviendront à Tianwen. Jinghe et Bubai, vous serez là pour l’assister. »
Les trois disciples répondirent en chœur :
« Bien ! »
Qing Yun se tourna alors vers Yuan Tianwen et demanda avec un sourire :
« Comment va ton épouse ces temps-ci ? »
Le visage du jeune homme se radoucit un peu.
« Grâce aux bons soins de mon papa, Yangyang va bien, mais il faut éliminer le poison dans son corps au plus vite. D’ici peu de temps, je partirai avec lui pour un long voyage.
– La sécurité est plus importante que tout quand on voyage loin de chez soi, fit le maître en hochant la tête.
– Je prendrai plus de gens avec moi », assura Yuan Tianwen.
Qing Yun regarda à nouveau ses deux autres disciples et fit avec un sourire :
« Vous deux devriez aussi vous dépêcher. Bien que pratiquer le Dao est important, c’est aussi indispensable dans la vie de se trouver une compagne de Dao qui vous convient parfaitement. »
Le coin des lèvres de Lan Jinghe frémit.
« Maître, ne vous embêtez pas avec des affaires aussi triviales que les nôtres à votre âge. Je suis encore jeune, je n’ai pas besoin de compagne de Dao. »
Qing Yun prit un air sévère et argua :
« Comment peux-tu dire que c’est trivial ? Se trouver une compagne de Dao est la chose la plus importante au monde ! »
Lan Jinghe étira les lèvres en un sourire et ne dit plus rien.
Qing Yun contempla un moment leurs visages jeunes et tendres, puis fit :
« Vous pouvez y aller. J’ai encore des préparatifs à faire. »
Les trois disciples échangèrent des regards, puis s’inclinèrent et prirent congé.
Juste après leur départ, Su Mo et Yuan Zheng sortirent d’une pièce adjacente.
Le visage de Su Mo arborait un air de profonde inquiétude. Il regarda Qing Yun en plissant le front.
« Tu as donc décidé de faire ton ultime retraite spirituelle, quitte à en mourir ? Tu n’attends plus un retournement de situation ? »
Face à Su Mo et Yuan Zheng, Qing Yun renonça à son air de circonstance.
Il poussa un lourd soupir et répondit :
« C’est juste prendre le coup de couteau plus tôt au lieu de plus tard. J’ai pu retarder jusqu’à maintenant, mais c’est vraiment ma limite. Si j’attends encore plus, cela ne donnera rien de bon. Ma seule inquiétude, c’est qu’après ma mort, le pic de l’Épée Brisée connaîtra une grande crise. Depuis quelques temps, plusieurs disciples ont déjà été récupérés par le pic de l’Épée Brisée et beaucoup d’autres sont tentés. »
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Un peu dédaigneux, Yuan Zheng critiqua :
« Tu as vu aussi les disciples que tu as acceptés ? Aucun d’entre eux n’arrive à la cheville de mon fils ! »
Su Mo lui jeta un regard en coin.
« De toute manière à tes yeux, ton fils est le meilleur au monde. »
Yuan Zheng redressa la tête et déclara aussitôt :
« Comment ce serait possible ? Le meilleur au monde, c’est clairement toi ! Un fils, où ça, un fils ? »
Su Mo : « … »
Qing Yun et Su Mo étaient amis depuis bien des années. Il avait personnellement pu voir tout le développement de la relation entre Su Mo et Yuan Zheng, de connaissances à amoureux, puis se marier et avoir un enfant.
Qing Yun ne put se que se sentir un peu envieux et il fit avec un léger rire :
« Même après toutes ces années, votre relation a vraiment de quoi faire des envieux. »
Fier de lui, Yuan Zheng répondit :
« C’est bien normal. On pourrait difficilement trouver un mari aussi beau et riche que moi, capable de prodiguer mon amour et aussi très fort en cultivation, même si on cherchait avec une lanterne ! »
Su Mo le regarda avec un sourire qui n’atteignit pas ses yeux.
« Tu peux te taire, tu sais ? Personne n’ira te prendre pour un muet. »
Yuan Zheng referma donc sagement la bouche.
L’humeur sombre de Qing Yun à cause de son ultime retraite spirituelle qui était imminente se dissipa grandement. Il regarda Su Mo et lui fit :
« Je vais rester en réclusion pendant au moins dix ans cette fois. D’ici trois ans, Tianwen va intégrer la secte du Pic Céleste. Il restera Bubai et Jinghe qui auront bien besoin de votre soutien et de vos conseils. »
Su Mo contempla le visage indifférent de son ami et sut qu’il ne se souciait déjà plus de sa vie ou de sa mort.
Malgré ça, il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour ses disciples et ce pic de l’Épée Brisée.
Su Mo acquiesça d’un air solennel.
« Tu peux être sûr que même si Tianwen quitte le pic de l’Épée Brisée, Yuan Zheng et moi ne laisserons pas cet endroit décliner. »
Yuan Zheng en profita pour demander :
« Tu as bien amené tous les outils magiques que nous t’avons donnés ?
– Tout est prêt.
– J’ai entendu quelque dire que le maître de secte voulait te donner quelques outils magiques, continua-t’il. Tu as été le voir pour les lui demander ?
– Le maître de secte est déjà entré en retraite spirituelle avant-hier, fit calmement Qing Yun. Cela dit, même s’il m’avait donné des outils magiques, je n’aurais pas osé m’en servir. »
Su Mo plissa les yeux et répondit :
« Je vois. »
Il y avait certaines choses qu’on n’avait pas besoin de dire ouvertement. Quelques mots de compréhension tacite suffisaient largement.
Qing Yun hocha la tête et reprit :
« Mon vieil ami, c’est là que l’on se dit adieu. Je ne sais pas quand je pourrai te revoir, alors laisse-moi te contempler un peu plus longtemps. »
Cela fit froncer les sourcils de Yuan Zheng.
« Comment ça, contempler un peu plus longtemps ma femme ? Et si tu me regardais à la place ? Je suis tellement beau, tu rates quelque chose. »
Avec un soupir, Qing Yun fit :
« Quel narcissique. Il n’y a bien que Su Mo qui arrive à te supporter. »
Loin d’avoir honte, Yuan Zheng fit au contraire d’un ton très fier :
« Cela me suffit que ma femme puisse me supporter. Pourquoi je voudrais que les autres me supportent aussi ? Ce ne sont pas eux qui vont coucher avec moi ou me donner un enfant. »
Su Mo fut incapable de le regarder plus longtemps. Il inspira profondément et fit une grosse chiquenaude sur la tête de son mari.
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Il était temps pour Qing Yun d’entamer sa retraite spirituelle. Après avoir donné ses dernières consignes, il se tourna et partit. Il ne resta plus que Su Mo et Yuan Zheng dans la grande salle. Quand on regardait autour, cela semblait bien spacieux et vide, désert et solitaire.
Yuan Zheng arbora une expression un peu abattue. Il passa un bras autour de la taille de Su Mo et posa son menton sur son épaule. Au bout d’un moment, il demanda :
« Momo, le vieux va vraiment mourir ? »
Su Mo posa une main sur la sienne et répondit doucement :
« Chacun a son propre destin. Il a sans doute vu sa mort arriver. »
Yuan Zheng garda le silence.
Su Mo pressa sa main un peu plus fort et le réconforta gentiment :
« La mort n’est pas la fin de tout, ce n’est que le commencement d’une nouvelle vie. Frère Zheng, je sais que tu es réticent à l’idée de voir partir un aîné de ton clan, mais tu dois accepter les faits — nous ferions bien de nous préparer à ce qui va arriver au pic de l’Épée Brisée après ça. »
Le vrai nom de famille de Qing Yun était Yuan et c’était un aïeul de Yuan Zheng remontant à Dieu sait combien de générations.
Yuan Zheng répondit d’une voix étouffée :
« Mais ça me rend triste.
– Je sais, fit Su Mo. Mais même si c’est triste, nous ne pouvons pas aider Qing Yun avec notre niveau de cultivation actuel. »
Yuan Zheng soupira :
« Mais je me sens vraiment inutile, ah, je ne sais rien faire de bon. C’est toi qui t’occupes des affaires internes et externes de la famille. Je ne sais que manger, boire et m’amuser du matin au soir. Je dois encore améliorer mon niveau de cultivation, alors je ne peux pas trop t’aider…
– Je suis totalement d’accord pour faire ces choses, car n’est-ce pas tout pour toi ? En plus, c’est juste que ton niveau de cultivation n’est pas aussi bon que celui de Qing Yun, mais c’est suffisant pour me protéger. Qing Yun et toi, vous avez des centaines d’années d’écart, c’est donc normal que tu ne sois pas aussi fort que lui. »
Su Mo tapota le dos de la main de son époux et l’avertit :
« Si tu parles à nouveau comme ça de celui que j’aime, je vais me fâcher. »
Ce fut alors que Yuan Zheng se sentit un peu mieux. Il se redressa et répondit :
« Tu as raison. Si je commence à douter de moi, n’est-ce pas aussi douter de ta perspicacité ? Mon Momo a toujours eu les meilleurs goûts ! »
Su Mo sourit, se sentant à la fois envahi par la chaleur et la gravité.
Son propre niveau de cultivation n’était pas trop faible. Il n’était pas aussi bon que Yuan Zheng, mais il n’était pas loin derrière. Au contraire, le niveau de cultivation de Duan Yuyang était négligeable comparé à celui de Yuan Tianwen.
Su Mo réfléchit un moment et se dit : On dirait qu’il va falloir mettre très vite au programme la recherche des plantes spirituelles nécessaires pour neutraliser le poison. Le mieux serait de résoudre ce problème pour de bon d’ici deux mois. Si on continue à retarder l’échéance plus longtemps, impossible de savoir ce qui se passera.
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