Chapitre 349 : À la recherche de Ah Gu
Quelques jours plus tard, Huai Yu n’était toujours pas revenu au pic. Par contre, Feng Jingyu se précipita dans la forêt brumeuse avec les yeux rouges et impatience. Après que l’oiseau ait tourné en rond un bon moment, Yan Tianhen finit par repérer sa présence et vint le repêcher de la forêt. Il regarda le phénix, dont les plumes semblaient avoir explosé et qui arborait un air féroce. Il ne put s’empêcher de lui caresser la tête et de demander :
« Plupume, qui t’a fait du mal ?
– Je n’arrive pas à retrouver Ling Chigu ! hurla Feng Jingyu. Il a disparu ! Je ne sais pas qui l’a enlevé ! »
L’oiseau vola sur la tête de Yan Tianhen et saisit ses cheveux entre ses serres.
« Suis-moi hors de la montagne pour retrouver Ah Gu, vite ! »
À ces mots, Yan Tianhen se gratta le nez, se sentant un peu coupable.
« À ce propos… C’est mon grand frère et moi qui avons emmené Ah Gu sur le pic. »
Feng Jingyu : « … Ah ? »
Le phénix lâcha sa prise sur les cheveux de Yan Tianhen et ses plumes ébouriffées se lissèrent de nouveau. Il vola devant le visage de l’adolescent et s’écria d’un ton incrédule :
« Non mais est-ce que tu as pensé aux conséquences ?! »
Yan Tianhen se gratta de nouveau le nez.
« Je sais, c’est un peu trop audacieux. Mais mon grand frère a dit que ce sont les endroits les plus dangereux qui sont aussi les plus sûrs.
– Pas ça ! »
Feng Jingyu frappa d’une aile le front de l’adolescent, puis s’écria de sa voix juvénile :
« Tu aurais dû prévenir ce roi à l’avance ! Tu m’as vraiment fait mourir de peur ! »
Yan Tianhen : « … »
D’un ton pas content, le phénix exigea :
« Emmène-moi voir Ah Gu tout de suite ! »
Yan Tianhen désigna l’arrière montagne et fit :
« Il est là-bas. Je viens avec toi.
– Partons vite ! » le pressa Feng Jingyu.
Aussi souple qu’une hirondelle, Yan Tianhen s’envola dans les airs aux côtés de Feng Jingyu pour gagner le pic voisin.
Le phénix le fixa avec stupeur et commenta :
« Tu as maîtrisé en à peine quelques mois la marche sur le vent astral ?! »
Être capable de se déplacer librement dans les airs sans compter sur des forces externes, c’était un exploit que l’on pouvait accomplir uniquement après avoir atteint un certain niveau de cultivation. Feng Jingyu profitait des capacités innées du clan des oiseaux, tandis que Lin Xuanzhi utilisait son épée et des outils magiques pour ça. Cependant, Yan Tianhen ne semblait rien utiliser pour voler dans les airs en cet instant.
L’adolescent lâcha deux hé hé et expliqua :
« Comment j’aurais pu apprendre ça aussi facilement ? Non, j’ai juste eu des talismans de vols de la part de mon frère Yuyang, ce qui me permet de décoller du sol. »
Feng Jingyu commenta d’un ton songeur :
« Duan Yuyang est vraiment très doué pour fabriquer des talismans. »
L’adolescent hocha la tête.
« C’est bien vrai. Chaque talisman dessiné par mon frère Yuyang est d’excellente qualité. Autrefois, mon niveau de cultivation n’était pas bien élevé et grand frère était malade. Quand je me faisais martyriser, c’était toujours frère Yuyang qui me protégeait dans l’ombre en utilisant les différents talismans qu’il avait dessinés ! »
Le phénix fit claquer sa langue.
« C’est une chance qu’il soit pratiquement bon à rien pour la cultivation. Autrement, ce garçon serait impressionnant, ah. »
Yan Tianhen critiqua :
« Ce que tu viens de dire, ça ne me plaît pas du tout. En quoi frère Yuyang serait un bon à rien ? Nous irons bientôt dans la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques pour l’aider à trouver un remède. Quand il l’aura pris, frère Yuyang redeviendra normal ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Cela fit rire Feng Jingyu.
« Si c’était aussi facile que ça de trouver cet antidote, Su Mo n’aurait pas proposé un Esprit Moineau comme récompense ! »
Ces derniers temps, Yan Tianhen était resté uniquement sur le pic, donc il ignorait ce qui se passait en ville.
Mais cela ne l’empêchait pas de savoir ce qu’était un Esprit Moineau.
Il regarda donc Feng Jingyu et s’écria de surprise :
« Oncle Mo a vraiment offert un Esprit Moineau comme récompense ?
– En effet, ah. Désormais, tous les Cinq Continents sont au courant : on peut avoir un Esprit Moineau en échange du Lotus au Cœur de Glace et du Champignon Chenille Multicolore. »
Le phénix ne put s’empêcher de faire d’un ton d’envie :
« Ce Duan Yuyang, on peut dire que sa chance passe vraiment d’un extrême à l’autre, hein ? Il commence par subir toutes sortes d’épreuves pénibles pour finir avec le plus agréable. Non seulement son mari lui est complètement dévoué, mais ses beaux-parents le choient comme s’il était leur propre fils. Dire que Su Mo, un véritable pingre, est capable de lâcher un Esprit Moineau rien que pour lui ! »
Les oreilles de Yan Tianhen frémirent.
« Comment ça, Oncle Mo est un véritable pingre ? »
Feng Jingyu roula des yeux et expliqua :
« Il ne se comporte bien qu’avec vous autres. Mais quand il était dans les Neuf Royaumes, qui ne s’est pas fait rouler par lui ? Sans ça, comment tu crois que la famille Yuan a pu devenir un géant des affaires seulement en quelques décennies ? »
Yan Tianhen remarqua l’air déprimé et connaisseur de Feng Jingyu. Il ne put s’empêcher de demander :
« Pluplume, tu t’es fait escroquer par lui aussi ?
– Bien sûr… que non, putain, ah ! »
Feng Jingyu avait failli se trahir. Même s’il s’était effectivement fait arnaquer par Su Mo, jamais de la vie il ne l’admettrait !
Feng Jingyu avait volé plusieurs fois devant Su Mo, mais ce dernier ne l’avait pas reconnu, sûrement parce qu’il n’avait jamais vu sa forme de jeune oisillon. Cela déprimait un peu Feng Jingyu, surtout quand il se disait qu’il avait énormément aidé l’autre homme quand il avait été dans les Neuf Royaumes.
D’un autre côté, cela le soulageait beaucoup. Il n’y avait qu’une poignée de gens dans le monde qui avait vu sa forme juvénile, alors il pouvait voyager sans problème sur tous les Cinq Continents.
En un rien de temps, ils étaient arrivé sur le pic de chasse. De très loin, Feng Jingyu entendit les rugissements d’une bête sauvage, suivis par deux feulements immatures de tigres l’un après l’autre. On vit ensuite la foudre et le tonnerre quelque part dans la forêt, ainsi que des pics de Qi Yin.
Feng Jingyu vola aussitôt dans cette direction.
Dans la forêt, Ah Bai et Hu Po, que Yan Tianhen avait impitoyablement envoyés là-bas, suivaient Ling Chigu. L’un de chaque côté, ils attaquaient un rhinocéros démoniaque dont le corps était hérissé de pics et dont la peau épaisse, noire et luisante semblait impossible à pénétrer. Ils comptaient l’attaquer dans un angle mort. Il y avait déjà deux carcasses de bêtes démoniaques d’une autre espèce autour. On pouvait voir des traces de griffes et des brûlures causées par les éclairs sur les corps. C’était une scène vraiment terrifiante.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Ling Chigu tenait un bambou en main qui faisait à peu près la même taille que son ancienne lance au tasseau rouge. Il arborait un air sombre et désolé avec une aura meurtrière émanait de lui. Au moment où il frappa avec sa lance, ce fut comme s’il frappait avec la force d’une armée de mille hommes.
Le rhinocéros démoniaque se fit transpercer un œil par la lance. Il poussa subitement un rugissement de rage furieuse, puis fixa son agresseur d’un air féroce, comme pour le tuer d’un regard. Endurant la douleur, le corps en feu, l’animal chargea en direction de Ling Chigu, comptant clairement périr avec lui.
Feng Jingyu pépia et voulut ouvrir le bec pour cracher du feu, mais Yan Tianhen l’attrapa rapidement entre les mains.
Incapable de cracher son feu, le phénix se retrouva à faire un renvoi. Les flammes crépitèrent dans son bec avant de se dissiper.
« On peut savoir ce que tu fous ?! lâcha-t’il d’un ton irrité.
– On peut savoir ce que toi, tu fous ?! »
Yan Tianhen était encore plus irrité que lui. Il ajouta :
« Tu veux brûler encore complètement cette montagne ou quoi ? »
Feng Jingyu pépia d’un ton de mauvaise foi.
« La dernière fois, je venais juste de me réveiller, alors je ne pouvais pas me contrôler. »
Pendant qu’il parlait, Ling Chigu avait déjà utilisé l’élan d’une armée de mille hommes pour directement transpercer le crâne du rhinocéros avec le bambou, l’empalant carrément par terre.
La bête démoniaque rugit plusieurs fois d’indignation et de rage, puis elle rendit peu à peu son dernier souffle.
Ling Chigu se contenta de regarder ça avec indifférence, ni triste, ni gai, comme si la vie et la mort n’étaient rien pour lui et ne pouvaient pas l’affecter.
Yan Tianhen resta silencieux un moment, puis il fit d’un ton rempli de terreur persistante :
« Ah Gu est vraiment trop fort, ah. »
Dans un état d’esprit assez complexe, Feng Jingyu expliqua :
« Et encore, ce n’est rien ! Tu aurais dû voir ce jeune général de la famille Ling à son apogée sur le champ de bataille. Il était tellement fougueux et vigoureux ! »
Cela lui valut un regard de Yan Tianhen qui fit d’un ton lourd de sens :
« On dirait que tu l’as déjà vu avant. »
Feng Jingyu l’ignora et s’envola pour se poser sur l’épaule de Ling Chigu.
Ce dernier parut sentir quelque chose. Il leva la main qui ne tenait pas la lance de bambou pour caresser gentiment le dos du phénix.
Quand Yan Tianhen vit cette scène harmonieuse, il ressentit quelque chose d’indescriptible, comme si cet homme et cet oiseau étaient faits pour se tenir ensemble ainsi.
Feng Jingyu fit soudain :
« Dorénavant, je vais rester ici avec Ah Gu pour cultiver. Au fait, tu ferais mieux de ne pas parler de l’existence d’Ah Gu à ton maître.
– Pourquoi ? s’étonna Yan Tianhen en plissant le front.
– Ces derniers temps, j’ai également mené ma petite enquête à l’extérieur sur l’identité de cet Honorable Huai Yu parce que j’ai toujours eu l’impression que ses origines étaient un peu douteuses. Cela fait longtemps que c’est un aîné de la secte du Ciel Mystérieux et son apparence semble correspondre. Par contre, cela ne fait qu’une dizaine d’années qu’il a commencé à se comporter de manière excentrique et qu’il a exigé de venir s’installer sur le pic de l’Épée Brisée pour une retraite spirituelle. Quant à l’Honorable Lan Yue, cela fait très longtemps qu’il est un aîné de cette secte, mais ce ne fut qu’une fois que Huai Yu s’est installé sur le pic de l’Épée Brisée qu’il l’a reconnu comme son petit frère martial et qu’ils ont commencé à avoir des contacts fréquents, ainsi que ce qu’on peut appeler une relation très proche. De plus, pour autant que je sache, Huai Yu n’est qu’un cultivateur de plantes spirituels, pas un alchimiste et encore moins un Maître des Sceaux ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Yan Tianhen posa une main sur son menton et réfléchit un moment. Puis il releva les yeux vers Feng Jingyu et demanda :
« Tes informations sont-elles fiables ?
– Plus que fiables, » fit le phénix en hochant la tête.
L’adolescent continua à réfléchir à tout cela, puis fit d’un ton songeur :
« Si c’est vraiment le cas, alors tout ceci est un peu bizarre. »
Feng Jingyu le sermonna :
« Voilà pourquoi tu dois te montrer plus prudent avec lui. Ne lui dis pas tous tes secrets sans réfléchir, juste parce qu’il est gentil avec toi. Dans ce monde, à part tes parents, si quelqu’un te traite aussi bien, ça veut dire qu’il veut quelque chose de toi. Ça m’est égal si tu te trahis, mais si tu dévoiles l’identité de cet imbécile de Ling Chigu, cela ne se terminera pas bien. »
Yan Tianhen le regarda fixement, puis fit :
« Pluplume, ah , si tu me dis tout ça, c’est juste pour empêcher Ah Gu de se faire remarquer, pas vrai ? »
Le phénix nia fermement.
« Qu’est-ce que ce roi en a à faire si cet idiot se fait repérer ou pas ? Ce roi s’inquiète juste que tu n’attires les soupçons des gens ! »
Comme si Yan Tianhen allait le croire.
Feng Jingyu voyait bien que l’adolescent ne le croyait pas, alors il cessa de se justifier. Il contempla un moment Yan Tianhen de ses yeux ronds et splendides, puis demanda :
« En tant que contractant, tu as fait des progrès récemment ? »
Les yeux brillants, Yan Tianhen tendit la main comme pour frapper de la paume un arbre assez éloigné.
Un trou fut creusé dans l’arbre immense par des flammes bleu foncé.
Le visage de Feng Jingyu changea d’expression. Il vola jusqu’à l’arbre et fixa le trou dans l’écorce pendant un long moment, complètement sans voix.
Yan Tianhen se rendit compte qu’il y avait quelque chose de bizarre chez l’oiseau, alors il s’approcha de lui et se gratta le nez.
« Tu trouves que c’est encore un peu faible comme technique, ah ? C’est pour l’instant le mieux que je puisse faire. Par contre, j’ai récemment découvert une autre utilisation — bien que cette technique s’appelle la Paume de Feu Yin, je peux complètement contrôler le Qi du Feu Yin et lui faire prendre la forme d’armes. Ma plus grande réussite pour le moment, c’est le Fouet de Feu Yin. Je suis encore en train d’essayer si je peux lui faire prendre d’autres formes mais d’après mes recherches, un objet souple comme un fouet est la forme la plus facile à lui faire prendre. »
Feng Jingyu le fixa d’un air grave.
« Qui t’a dit que cette technique s’appelait la Paume de Feu Yin ?
– J’ai rencontré autrefois un homme au masque de fantôme. Il a insisté pour me prendre comme disciple et m’a donné ce manuel de Paume de Feu Yin. Dans ma mer de connaissances, cette technique porte bien le nom de Paume de Feu Yin. »
Commentaires :