Chapitre 365 : Offrir un pêcher
« Tsss, fit l’Honorable Huai Yu en se frottant le menton. Je veux juste que ton grand frère apprenne plus de choses. En parlant de ça, qu’est-ce que mon grand frère martial t’enseigne ? Vu qu’il ne pratique pas l’escrime, j’ai bien peur qu’il ne te donne pas beaucoup de conseils, pas vrai ? »
Lin Xuanzhi réfléchit un moment avant de répondre :
« Bien que le maître ne m’a jamais enseigné à manier l’épée, il m’a donné énormément de conseils pour progresser. »
Huai Yu haussa les sourcils et le fixa d’un air incrédule.
« Il ne prend des disciples que sur un coup de tête, y compris toi. Quel disciple ne laisse-t’il pas aller et se développer à sa guise ?
– Mon maître me demande souvent de jouer aux échecs avec lui, argua Lin Xuanzhi en souriant. Ses stratégies sont toujours très profondes. Après avoir joué avec lui, j’ai toujours l’impression d’avoir été frappé par l’illumination et je peux comprendre bien des choses qui étaient hors de ma portée avant ça. »
Huai Yu fit claquer sa langue et le fixa comme s’il n’y croyait pas vraiment.
« De tout ce qu’il pourrait t’enseigner, il a choisi la stratégie. Combien de temps dure une partie contre lui ?
– La première a duré dix jours, la second quinze.
– … Aussi longtemps, ah. Tu es vraiment patient, toi. »
Lin Xuanzhi hocha la tête.
« Je me disais aussi que ça durait trop longtemps mais sans m’en rendre compte, le temps passe sans que je ne le ressente de trop. On dirait qu’oncle martial a déjà joué aux échecs avec le maître avant. »
Un air d’épouvante sur le visage, Huai Yu agita les mains et fit :
« Ne m’en parle pas ! Afin de cultiver mon mental, mon grand frère martial a insisté pour m’obliger à jouer aux échecs contre lui. Résultat : il m’a battu à plate couture au bout d’un demi shichen. Il m’a même disputé pour ne pas m’être suffisamment concentré et il m’a puni en m’envoyant dans la montagne couper du bambou… Tu n’as jamais vu un bambou pareil : chaque arbre a au moins des centaines ou des milliers d’années et ils sont super durs à couper. »
Yan Tianhen ne put s’empêcher de rire.
« Mon grand frère est capable de jouer contre oncle martial pendant au moins dix jours mais vous, vous n’avez pas tenu plus d’un demi shichen. Il faut croire que vous n’êtes vraiment pas sérieux et attentif, ah. Oncle martial a bien eu raison de se fâcher.
– Qu’est-ce que tu en sais ?! rétorqua Huai Yu en lui jetant un regard en coin. Une personne ordinaire ne peut pas tenir plus d’un bâton d’encens ou une tasse de thé en jouant contre mon grand frère martial. Pour les meilleurs, cela dure tout au plus un ou deux shichen. À l’époque, rare étaient les gens avec qui une partie pouvait durer plus de trois jours. C’est pour ça que — »
Il pointa son menton en direction de Lin Xuanzhi et continua :
« Toi, mon garçon, tu es vraiment impressionnant. »
Malgré ce compliment, il n’en pensait pas moins : Ce gamin peut en fait jouer aussi longtemps aux échecs contre mon grand frère martial. Ça veut bien dire que ce n’est qu’un conspirateur à l’esprit insondable et imprévisible. Mon grand frère martial est déjà difficile à cerner. Pour chaque pas qu’il fait, il a déjà prévu les cent suivants. Ce gamin, même s’il n’est pas aussi brillant que mon grand frère martial, il n’est pas loin derrière.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Ce ne serait pas un problème si cet esprit brillant servait contre un ennemi, mais il craignait que cela ne soit employé contre son Ah Hen qui était jeune, doux et naïf.
Cependant…
Huai Yu fixa froidement Lin Xuanzhi qui était en train de roucouler avec Yan Tianhen. Il avait juste envie de lever les yeux au ciel.
De son côté, Lin Xuanzhi eut un sourire. Il pinça les petites joues de Yan Tianhen et songea : Après tout, j’ai passé un millénaire avec le Plateau Spirituel. Si je n’arrivais pas à tenir de dix à quinze jours contre l’Honorable Lan Yue, alors ces mille ans n’auraient servi à rien.
Le Plateau Spirituel n’était pas doué que pour forger des outils magiques. Il possédait de vastes connaissances dans divers domaines, ainsi que de nombreux livres secrets. Dans sa vie passée, à chaque fois que Lin Xuanzhi s’énervait en forgeant des outils magiques, il prenait le temps de s’asseoir et de lire un peu.
« Oncle martial, demanda soudain Lin Xuanzhi, comment ça s’est passé pour replanter le pêcher ? »
Quand le sujet se porta sur le pêcher qu’il avait ramené des profondeurs du pic de chasse, Huai Yu s’agita de colère :
« Ce foutu arbre ! Je me suis donné un mal de chien pour le ramener de la forêt et je l’ai même porté sur mon dos. Mais en à peine trois jours, l’arbre a flétri, impossible de le sauver. Je ne comprends pas comment un arbre aussi délicat a pu pousser jusque là ! »
Lin Xuanzhi eut un sourire.
« Ne vous fâchez pas, oncle martial. Il y a peut-être d’autres pêchers comme ça sur le pic de chasse. »
Le Plateau Spirituel renifla de dédain et lui fit mentalement :
« C’est vraiment irréaliste de croire que tu pourrais transporter des plantes spirituelles de mon espace à l’extérieur. Tu sais pourtant que le Qi spirituel dans l’espace de ce Vénérable est au moins cent fois plus riche que dans le monde extérieur. Même le Qi spirituel de la secte fait pâle figure en comparaison de celui de ce Vénérable. Ces plantes spirituelles qui poussent dans l’espace de ce Vénérable n’ont donc absolument aucune chance de survivre dehors. »
Lin Xuanzhi avait naturellement envisagé cette possibilité, mais il avait besoin d’une raison pour offrir ces pêches à Huai Yu sans attirer les soupçons.
Huai Yu ne savait évidemment pas que Lin Xuanzhi s’était donné tant de mal juste pour lui offrir un pêcher. Il ne put que faire la moue et se sentir très triste au sujet des pêches. En cet instant, il faisait la même tête que lorsque Yan Tianhen était malheureux.
Depuis que Lin Xuanzhi savait que cet homme était plus que probablement le papa de Ah Hen, il était plus sensible à la moindre ressemblance entre Yan Tianhen et lui à chaque fois qu’ils se voyaient.
Le premier regard ne donnait rien mais plus il était attentif, plus il sentait que ces deux-là avaient des expressions et des tempéraments similaires. Le souci, c’était que le visage de l’Honorable Huai Yu était sûrement un faux, tandis que pour celui de Yan Tianhen, on ne pouvait pas en dire grand-chose vu que son apparence d’origine était recouverte par les craquelures.
Alors en terme d’apparence, ces deux personnes n’avaient strictement rien en commun.
Huai Yu réclama soudain de manière éhontée :
« Va me chercher des pêches ! »
Yan Tianhen trouva ça absurde.
« Pourquoi vous voulez que ce soit mon grand frère qui aille les chercher ?
– Parce que lui et ces pêches sont liés par le destin, répliqua Huai Yu d’un ton d’évidence. Il a été capable de me les trouver alors s’il repart en chercher, il tombera sûrement dessus. »
Yan Tianhen : « … »
Le destin, tu parles ! C’était du grand n’importe quoi.
Lin Xuanzhi lui jeta un regard et fit d’un ton prudent :
« La dernière fois, c’était un pur hasard. Je veux bien tenter de nouveau ma chance, mais je ne promets pas que j’en retrouverai. »
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Huai Yu acquiesça et agita ses manches :
« Alors va, va. Et si tu ne trouves pas de pêches, tu peux toujours me trouver d’autres fruits. Cela évitera que tu ne reviennes plus, ce qui me priverait du plaisir de te martyriser. »
Lin Xuanzhi : « … »
Yan Tianhen : « … »
Il se dit que le Vénérable Démon You Ming était vraiment quelqu’un d’insupportable.
Vous allez vous faire frapper si vous continuez comme ça !
Bien que son esprit était rempli d’insultes, comme Huai Yu avait parlé, Lin Xuanzhi ne put qu’emmener son petit frère sur le pic de chasse.
Ling Chigu et Feng Jingyu ne tardèrent pas à se montrer.
Le phénix était perché sur l’épaule de Ling Chigu. Il fit :
« Fort heureusement, ce roi a bien caché sa présence pour ne pas se faire repérer par ce Huai Yu. Vous avez vraiment abusé en le faisant venir sur le pic de chasse juste pour récupérer un pêcher — Cela dit, ces pêches étaient vraiment délicieuses ! Je ne sais pas quelle bonne fortune a reçu ce pic de chasse pour être capable de faire pousser un pêcher si splendide. »
Feng Jingyu semblait avoir clairement goûté à ces pêches et en avoir profité. Rien qu’en en parlant de nouveau, il pouvait encore sentir le goût dans sa gorge et il ne put s’empêcher de claquer du bec.
Cela ne signifiait rien pour Ling Chigu, étant donné qu’il ne pouvait rien manger de toute manière.
Il n’avait donc pas eu la chance de goûter quelque chose de si délicieux, ah.
Yan Tianhen ne savait vraiment pas quoi dire.
« Ne m’en parle pas. Maintenant, mon maître a demandé à mon grand frère de lui trouver un autre pêcher. »
Le phénix pencha la tête sur le côté et conseilla :
« Vaudrait mieux éviter. Si vous en retrouvez un, ce Huai Yu ne refera pas la même erreur et ne tentera plus de transplanter cet arbre sur son pic. Il viendra donc ici tous les jours prendre des fruits et finira tôt ou tard par repérer notre présence, à Ling Chigu et moi. »
Yan Tianhen hocha la tête.
« Nous n’allons sûrement pas lui retrouver un arbre. Et même si on en voit un, on ne le lui dira rien ! »
Lin Xuanzhi fit l’air de rien :
« C’était déjà un miracle de trouver un arbre si extraordinaire sur ce pic, comment pourrait-on en trouver un second aussi facilement ? Si les gens venaient à le savoir, ne viendraient-ils pas fouiller la montagne de fond en comble ? »
Feng Jingyu et Yan Tianhen acquiescèrent en chœur.
Voyant ça, Ling Chigu hocha à son tour la tête sans rien dire.
Feng Jingyu : « … »
Il préféra demander :
« Quand est-ce que vous comptez partir pour la Forêt des Dix Mille Bêtes Démoniaques ?
– Dans vingt jours tout au plus, « répondit Lin Xuanzhi.
Le phénix jeta un coup d’œil à Ling Chigu, puis fit :
« J’imagine que vous allez prendre Ah Gu avec vous, alors je ne vais pas avoir d’autre choix que de vous suivre. »
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Lin Xuanzhi le fixa un moment sans rien dire.
Les plumes du volatile explosèrent.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? C’est trop flippant !
– Je suis seulement surpris de te voir cesser de faire comme si tu ne connaissais pas Ling Chigu, » répondit le jeune homme d’un ton lourd de sens.
Feng Jingyu roula des yeux.
« Vous avez déjà vu tous les deux que je faisais semblant. Si je continue, ce sera seulement ridicule. »
Frappé par l’illumination, Yan Tianhen lui fit :
« Pluplume, alors tu connais vraiment Ah Gu d’avant ! »
Le phénix renifla, puis frappa doucement d’une aile le cadavre sur son oreille.
« Ce roi et lui ne sommes pas juste de simples connaissances. Nous avons des liens profonds et étroits, sauf que ce roi ne vous donnera pas de détails pour l’instant. »
Ling Chigu tourna la tête pour fixer le phénix de ses yeux noirs. Bizarrement, Yan Tianhen crut voir une lueur d’affection dans les yeux qui n’exprimaient rien en général.
Lin Xuanzhi eut un léger rire et fit :
« Si tu viens avec nous, nos chances de réussite seront naturellement plus élevées.
– Cela va de soit ! répondit fièrement l’oiseau. Quand ce roi met à la main à la pâte, il n’y a pas de doute à avoir ! »
Lin Xuanzhi demanda alors :
« Comment se déroule la récupération de ta cultivation ? »
Feng Jingyu posa la tête sur son aile et répondit :
« Je n’ai pas beaucoup récupéré, mais ce sera toujours suffisant pour m’occuper de toi. »
Lin Xuanzhi hocha la tête.
« Me voilà rassuré. Au moins, tu ne seras pas un boulet pour nous quand nous entrerons dans la forêt. »
Feng Jingyu : « … »
Sans plus attendre, il emmena Ling Chigu dans les profondeurs de la forêt, disant qu’ils devaient ramasser leur butin aujourd’hui.
Yan Tianhen en profita pour entrer dans le plateau spirituel de Lin Xuanzhi. Aussitôt, il aperçut tout un champ de plantes spirituelles aux formes et couleurs variées.
Sur deux mu, les plantes avaient déjà mûri. Mais étant donné qu’une bonne partie des plantes que Yan Tianhen cultivait là avaient été volées dans le champ de Huai Yu, beaucoup d’entre elles étaient encore en pleine croissance et ne pouvaient pas être cueillies tout de suite.
Cela ne surprit guère l’adolescent.
Il fallait savoir que si ces plantes étaient cultivées à l’extérieur, il leur faudrait dix, vingt, voire même cinquante ou soixante ans pour mûrir. En plus, si elles subissaient le moindre dommage, elles fanaient aussitôt.
Yan Tianhen fut donc extatique. Mais quand il se lança dans la récolte, il réveilla accidentellement les vers Dévore Herbes qui étaient en train de dormir sous terre. Rapidement, les gros vers blancs remontèrent à la surface. Yan Tianhen commença à les compter mais très vite, il ne savait plus où donner de la tête !
« Grand frère ! »
L’adolescent avait si peur que son corps était couvert de chair-de-poule. Le fait de voir une tonne de vers Dévore Herbes amassés dans le champ ne pouvait que lui faire picoter le crâne.
« Ah Hen, que se passe-t’il ? »
Lin Xuanzhi n’était pas entré cette fois, mais il pouvait communiquer avec son petit frère par le biais de sa mer de connaissance.
Yan Tianhen se frotta les bras et fit :
« Il n’y a pas un peu trop de vers Dévore Herbe, ah ? »
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