Chapitre 400 : La Cité des Lunes Jumelles (1)
Quoi qu’il en soit, puisqu’ils étaient déjà entrés, ils devaient continuer à avancer.
En plus, l’apparition des démons lianes avait rappelé à tout le monde une fois de plus que cet endroit était rempli de dangers et qu’ils devaient rester sur leurs gardes.
Heureusement, il n’y avait qu’une large route dans la forêt, alors ils n’eurent pas besoin de chercher autre chose et ils arpentèrent cette route pavée recouverte de feuilles mortes.
Peu de temps après, Lin Xuanzhi et les autres eurent de nouveau affaire à une vague d’attaques de la part des démons lianes. Heureusement, le niveau de cultivation de ces monstres n’était pas bien élevé, ils étaient juste un peu difficiles à éliminer. Très vite, les démons lianes furent tous tués.
Après encore une longue marche, le groupe vit soudain un éclair de lumière devant leurs yeux. Quand ils purent voir de nouveau, le paysage était devenu une ville.
Le mur d’enceinte semblait très branlant et sous la lumière du soleil couchant, les murs brisés et en ruines donnaient une impression de solitude et d’isolement, comme si ça faisait des milliers d’années que cette cité se dressait là sans personne pour la remarquer.
La ville semblait floue dans le brouillard environnant, on ne pouvait voir que ses vagues contours. Les portes étaient à moitié ouvertes et couvertes de vieilles lianes vertes desséchées.
De temps en temps, un rire joyeux se faisait entendre de l’intérieur de la ville. Il semblait à la fois très loin mais aussi juste à leurs oreilles, résonnant autour du groupe.
Inutile de dire que chacun ressentit l’étrangeté de ces lieux.
Sans parler de se demander comment il pouvait exister ici une cité à l’âge indéterminé, rien que ce rire et l’atmosphère suffisaient à hérisser les poils des gens.
Tout le monde resta silencieux un bon moment.
Ce fut Lin Xuanzhi qui se dévoua pour briser le silence :
« Et si on entrait voir ? »
Yan Tianhen tira sur la manche du jeune homme et déglutit.
« Grand frère, pourquoi j’ai l’impression que cet endroit est un peu flippant, ah ? »
Duan Yuyang frotta aussi la chair-de-poule sur ses bras et renchérit :
« C’est vrai, ah, comment ça se fait que j’ai l’impression que quelqu’un n’arrête pas de souffler de l’air froid à mon oreille ? »
Yan Tianhen tourna la tête pour regarder son ami. Quand il vit quelques cheveux de Duan Yuyang voleter, il écarquilla les yeux et sentit sa gorge devenir sèche.
« Frère Yuyang, ne bouge pas. Ne bouge surtout pas. »
Le jeune homme se tendit aussitôt.
Yuan Tianwen se rendit compte à son tour du problème. Il réagit très vite en fendant l’air de son épée tout près de l’oreille de son compagnon. Les cheveux de Duan Yuyang cessèrent de flotter.
« Nyah ah ah ah ah… »
Un rire étrange et sinistre s’éleva, à la fois proche et lointain, puis résonna en direction de la cité.
« Putain ! »
Duan Yuyang se tapota le torse, son visage rempli de frayeur. Il s’écria :
« C’était quoi, bordel ? Vous avez vu quelque chose ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Le visage de Leng Jixue avait pâli. Il secoua la tête.
« Je n’ai rien pu voir. »
Huangfu Jin fronça les sourcils et renchérit :
« Je n’ai rien vu non plus. Je pense que cette chose doit pouvoir se rendre invisible, à moins qu’il ne s’agisse d’un fantôme.
– Un fantôme ?! »
Duan Yuyang eut si peur qu’il aurait bien eu envie de pleurer. Il se réfugia dans les bras de Yuan Tianwen et fit :
« Putain, si c’est un fantôme, pourquoi il s’en est pris à moi, ah ? Qu’ai-je fait pour le provoquer ? »
Bei Shitian expliqua :
« Les personnes enceintes possèdent du Qi Yin le plus concentré et les fantômes adorent justement ces personnes. En plus, il peut en profiter pour insuffler son âme dans ton ventre, prendre possession du corps de ton enfant pendant que tu le portes et quand tu auras accouché, il reviendra à la vie. »
Le visage de Duan Yuyang s’assombrit soudain et il fut envahi par la rage.
« Putain, ce fantôme sait vraiment calculer ! S’il ose revenir, je m’assurerai qu’il ne reparte plus !
– Ne te mets pas en colère, ne te mets pas en colère, tenta de l’apaiser Yuan Tianwen. Ce n’est pas bon de te fâcher dans ton état. »
Yan Tianhen se gratta la tête et jeta un regard à son grand frère. Il était rempli de doutes. Pour commencer, il avait une constitution de Yin Sombre alors en toute logique, son corps contenait bien plus de Qi Yin que celui de Duan Yuyang. Il était donc plus enclin à attirer les créatures surnaturelles, alors pourquoi le fantôme n’était pas venu vers lui ?
Wan Yitong se tourna vers Bei Shitian pour demander :
« Alors on fait quoi ? On entre ou pas, ah ?
– Bien sûr qu’on entre, répondit Bei Shitian sans même ciller, tenant son épée. J’y vais le premier pour voir comment c’est. »
Lin Xuanzhi regarda ses compagnons autour et suggéra :
« On y va tous ensemble. »
Il y avait clairement quelque chose de pas normal avec cette cité, mais ils ne pouvaient pas rebrousser chemin maintenant seulement parce qu’ils ne saisissaient pas la situation bizarre.
Dès qu’ils pénétrèrent dans la cité, les portes émirent un grincement. Cependant, la scène à l’intérieur dépassait leur imagination.
Les bâtiments étaient d’un style ancien, les rues étaient très larges et pavées nettement de briques en pierres. Il y avait plein de gens dans la rue, des personnes âgées, des enfants, des hommes et des femmes. On pouvait entendre des harangues, des cris, des rires et des adultes grondant des enfants.
Lin Xuanzhi s’arrêta.
Quand il se retourna pour regarder de nouveau les portes de la cité, il se rendit compte qu’elles s’étaient refermées sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Qui plus est, les battants à moitié en ruines étaient redevenus parfaitement intacts et semblaient tout neufs. Même leur peinture n’était plus écaillée.
Tout le monde fit claquer sa langue de stupéfaction.
Ji Yunwei regarda autour et s’étonna :
« Pourrait-il y avoir une autre barrière à l’intérieur ? »
Lin Xuanzhi secoua la tête.
« Je ne sais pas, mais je pense que c’est une illusion. »
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Huangfu Jin sortit un outil magique et le lança dans les airs. L’outil flotta un moment en tournant sur lui-même, puis il revint dans les mains de son propriétaire.
Huangfu Jin examina l’outil magique qui avait la forme d’une boule de cristal et qui était devenu rouge. Il décréta :
« Il s’agit effectivement d’une illusion, mais son niveau est bien trop élevé pour qu’on puisse y résister. J’ai bien peur qu’il s’agisse du niveau Céleste. »
Tout le monde haleta en même temps. Des formations magiques d’illusion ordinaires servaient seulement à piéger les gens. Les illusions de plus haut niveau pouvaient créer des visions. Par contre, quelqu’un capable de recréer une cité toute entière dont les habitants semblaient si vivants, sans qu’on ne puisse voir le moindre défaut, ce n’était clairement pas un maître ordinaire.
D’un autre côté, comment quelqu’un capable d’utiliser la Grande Formation Scelle Démon pour former la Barrière des Cinq Continents aurait-il pu être une personne ordinaire ?
Malgré tout… Le niveau Céleste, c’était bien trop élevé, ah.
À cet instant, une balle rebondit et atterrit devant Lin Xuanzhi.
Le jeune homme se pencha machinalement pour la ramasser.
Le contact était comme s’il touchait une véritable balle.
Ce ballon était fait de lianes violettes avec des feuilles délicates entrelacées autour. Ces lianes n’étaient clairement pas des plantes ordinaires : elles n’étaient pas couvertes de poussière et avaient conservé leur couleur vive et brillante.
« Grand frère, d’où est-ce que vous venez tous ? »
Un enfant qui arrivait à peine à la taille de Lin Xuanzhi lui posa cette question d’un air curieux, penchant la tête et levant les yeux vers lui.
Ce garçon était très bien élevé et délicat, avec un visage rond de poupon, ce qui lui donnait un air adorable.
Lin Xuanzhi lui tendit la balle.
« Nous venons de l’extérieur. »
L’enfant rit un moment, puis fit :
« Vous n’êtes pas les premiers à venir de dehors. »
Le cœur de Lin Xuanzhi frémit et il demanda :
« Quand est-ce que des étrangers sont arrivés ?
– Des gens sont venus hier. Je ne sais pas ce qu’ils cherchaient mais dès leur entrée, ils ont mis le bazar dans la cité. C’était vraiment agaçant. »
Des gens étaient venus la veille ?
Ji Yunwei toussota. Arborant un air amical, il fit :
« À quoi ressemblaient ces gens ? »
Le garçon pencha la tête sur le côté.
« Ils étaient nombreux, tous habillés de blanc. On aurait dit qu’ils allaient à un enterrement Le blanc est la couleur du deuil en Chine. (1). »
Ça ne correspondait pas à Ren Fuyao et son groupe.
Alors où étaient-ils passé ?
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« Petit frère, comment tu t’appelles, ah ? » demanda Yan Tianhen en s’accroupissant devant le garçon et en clignant des yeux.
L’enfant fixa longuement son visage, puis il arbora un sourire innocent et fit :
« Petit frère, tu es vraiment très beau. Je m’appelle Petit Singe Xiao Houzi, littéralement petit singe. (2).
– Petit Singe ? »
Cela fit rire Yan Tianhen qui tendit ensuite la main pour caresser la tête du garçon.
« Quel nom intéressant ! »
Petit Singe eut un sourire très fier de lui.
« C’est un grand frère de passage en ville qui m’a donné ce nom. Il a dit que j’étais aussi espiègle qu’un petit singe, alors ce nom m’allait comme un gant !
– Un grand frère ? releva Yan Tianhen, perplexe. Quel grand frère ? »
Le petit singe eut un rire joyeux.
« C’est Frère Xiao Lou. C’est un immortel et il est très fort. Il a dit que la prochaine fois qu’il viendrait me voir, il m’emmènerait avec lui ! Depuis, je l’attends tous les jours aux portes de la cité ! »
Yan Tianhen se sentit bizarrement un peu malheureux.
« Ton frère Lou, qu’est-il parti faire ? »
Le petit singe prit un air un peu abattu à son tour.
« Frère Lou a dit qu’il avait quelque chose de très important à faire. Mais il a promis qu’il reviendrait me chercher. »
Après ça, il leur fit signe de la main et déclara :
« Salut, je vais jouer !
– Attends ! l’interpela Yuan Tianwen. Petit, comment s’appelle cette cité ?
– C’est la Cité des Lunes Jumelles ! » répondit le garçon.
Wan Yitong et Bei Shitian pâlirent en même temps.
« La Cité des Lunes Jumelles ?!
– Vous connaissez cet endroit ? s’enquit Huangfu Jin.
– Bien sûr, j’en ai entendu parler depuis que je suis tout petit ! fit Wan Yitong en plissant les yeux. C’est une cité fantôme très célèbre dans les légendes des Neuf Royaumes.
– Pourquoi ça s’appelle une cité fantôme ? » demanda Ji Yunwei.
Ce fut Bei Shitian qui expliqua :
« Parce que les dizaines de milliers d’habitants de cette cité, jeunes comme vieux, ont été massacrés en une seule nuit. La Cité des Lunes Jumelles a également été réduite en cendres et ça date de plusieurs milliers d’années.
– En une seule nuit ? releva Duan Yuyang en inspirant brusquement. Qui diable aurait pu faire une horreur pareille, massacrer toute une cité ?! »
Avec un regard en direction de Bei Shitian, Wan Yitong répondit :
« C’est la raison pour laquelle c’est interdit de mentionner cet endroit dans les Neuf Royaumes.
– Pourquoi c’est interdit ? se demanda Lin Xuanzhi.
– Parce que la famille qui a totalement massacré la cité dirige à présent la Capitale Céleste de l’Empereur Pourpre, » fit Bei Shitian avec un léger sourire qui pourrait être de la moquerie et du sarcasme.
Yuan Tianwen haussa les sourcils. Ce genre de choses était en effet délicat à mentionner.
Huangfu Jin fixa Bei Shitian et demanda :
« Comment ça se fait que tu sois aussi bien informé de cette histoire qui vient des Neuf Royaumes ?
– Pourquoi je devrais te le dire ? » répliqua le jeune homme en lui jetant un regard.
Huangfu Jin : « … »
C’était logique.
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Lin Xuanzhi pressa discrètement la main de son petit frère qui lui adressa un sourire, lui indiquant qu’il ne prenait pas trop ça à cœur.
À vrai dire, Yan Tianhen ne s’était jamais considéré comme un membre de la famille Yan de la Capitale Céleste de l’Empereur Pourpre. Il se sentait donc encore moins concerné par les actes néfastes qu’ils avaient pu commettre autrefois.
Duan Yuyang ne put s’empêcher de faire claquer sa langue.
« Quel genre de haine peut pousser à massacrer tous les habitants d’une cité ? »
Des dizaines de milliers d’habitants, ah, combien de fantômes injustement tués cela faisait-il ?
« Ce n’est pas une question de haine, fit Wan Yitong. C’est juste que le seigneur de la Cité des Lunes Jumelles de l’époque possédait un trésor suprême qui était supposé permettre de contrôler tous les Neuf Royaumes. La famille Yan le voulait, alors ils sont venus voir le seigneur de la cité pour l’emprunter. »
Wan Yitong insista exprès sur le mot ‘emprunter’ et arbora un air dédaigneux. Il ajouta :
« Le seigneur de la cité n’était pas du genre à courber l’échine. Il a dit qu’il refusait de le leur donner, quoi qu’il arrive. Vous pouvez imaginer la suite. »
Note de Karura : La famille Yan semble très sympathique. Et encore, vous n’avez rien vu !
L’histoire de la Cité des Lunes Jumelles va durer plusieurs chapitres.
Notes du chapitre :
(1) Le blanc est la couleur du deuil en Chine.
(2) Xiao Houzi, littéralement petit singe.
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