Lanterne 34

Chapitre 34 : « Il ne cuisinait que pour les enfants, me laissant mourir de faim !
– N’importe quoi, il n’avait qu’à ne pas nourrir Mahā avec de la vodka mélangée à de la sauce chili. »


Yu Jingzhong appela un van pour récupérer le cadavre bondissant. Quant à Zhou Hui, il sortit pour informer tous les membres de la famille Liao qu’ils pouvaient revenir dans la villa. Le grand-père Liao put enfin respirer de nouveau, mais il était âgé et n’avait pas totalement récupéré de ce choc. Soutenu par un garde, il voulut saisir la main de Zhou Hui.

« Chef d’équipe Zhou, merci pour ce que vous avez fait aujourd’hui. C’est du bon travail… »

Zhou Hui retira sa main.

« Vous délirez ? Si vous avez Alzheimer, il faut tout de suite aller à l’hôpital vous faire soigner tant que c’est au stade précoce, ah. »

Le vieil homme s’étrangla et les fils et petits-fils si filiaux s’empressèrent de le rejoindre, criant et lui tapotant le dos pour l’aider à respirer de nouveau.


Zhou Hui regagna l’étage et vit que Chu He avait tiré une chaise près du lit pour s’asseoir et surveiller le cadavre bondissant. En même temps, il observait la pile de sextoys sur le lit comme s’il conduisait une étude scientifique. De son côté, Yu Jingzhong essayait probablement de déterminer la cause de la mort du jeune hôte. Il parcourait la chambre, fouillant en passant les étagères et autres meubles. Liao Liang le suivait nerveusement.

« Quand est-ce que vous avez acheté cette villa, ah ? lui demanda le directeur-adjoint Yu.

– Il-il y a deux ans à peine.

– Ça a dû coûter cher, pas vrai ?

– Non, non, répondit le jeune homme en donnant un prix modique. Le prix du terrain n’était pas si élevé que ça il y a deux ans. »


Yu Jingzhong fit la tête de quelqu’un qui avait une rage de dents. Il leva la tête et croisa le regard de Zhou Hui. Tous les deux songèrent en même temps qu’ils auraient dû réclamer plus d’argent. Six millions juste pour un coup de pied, c’était donné pour des gens comme ça.

Liao Liang aurait été bien stupide de ne pas bien se faire voir d’eux, alors ils avaient pu augmenter le prix délibérément. Mais à présent que l’argent avait déjà été transféré, réclamer plus ferait forcément réfléchir un peu trop les gens — Il fallait savoir qu’il y avait une étiquette bien particulière pour donner un cadeau. Même avec de bonnes intentions, si vous ne disiez pas ce qu’il fallait, vous risquiez de créer un ressentiment, ce qui serait contre-productif.

Yu Jingzhong regarda autour de la chambre et songea : Pourquoi ne pas nous offrir ce chou en jade Exactement ce que ça veut dire : un statue en jade représentant un chou chinois. C’est très cher et très apprécié par les amateurs d’arts en Chine. Allez comprendre… (1) et cette main de Bouddha en cire ? Après tout, rien n’empêche de faire monter les enchères. Je pourrai ensuite emprunter la lumière de Bouddha pour chasser les mauvais esprits.


Mais avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche, Chu He demanda subitement :

« — Après ce qui s’est passé, tu comptes rester vivre ici ? »

Liao Liang se rappela que lorsque son père était en train de proposer des prix croissants, Chu He avait soudain pris la parole pour annoncer que ce serait deux millions par personne, non négociable. De la sueur froide se mit à couler le long de son dos.

« Je— Je n’ai que cette maison à mon nom pour le moment et c’est plus pratique pour — pour aller au travail, alors je — »

Chu He émit un léger Oh, semblant un peu regretter. Puis il se retourna et continua d’examiner la pile de sextoys.

Liao Liang en fut horrifié. Cela voulait-il dire qu’il voulait deux jouets SM en compensation à défaut d’obtenir la maison ? Comment les lui offrir ?

Chef d’équipe Feng, j’ai appris que vous étiez amateur de SM. Voici deux sextoys. Ce n’est qu’un petit geste pour vous montrer mon respect.

— Il se ferait alors frapper à mort par ce Zhou.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Heureusement, il n’agonisa pas pendant trop longtemps. Yu Jingzhong prit un cadre ordinaire sur le bureau et demanda :

« C’est toi quand tu étais encore à l’école ? »

Il y avait une vieille photo un peu jaunie dans le cadre, montrant Liao Liang en uniforme de lycéen ainsi qu’un autre adolescent. Ce qui était étrange, c’était qu’il y avait une déchirure entre les deux jeunes gens, comme si la photo était rapiécée.

Une expression curieuse défila sur le visage de Liao Liang.

Yu Jingzhong lui jeta un regard en coin. Ses yeux d’agent expérimenté étaient très acérés. Il put distinguer un mélange complexe de tristesse, de peur, de nostalgie et de peine, aussi clairement que si ses yeux possédaient des rayons X.

« C’est mon amour de jeunesse… »

Liao Liang soupira, puis reprit avec hésitation :

« Après le bac… on a rompu. Ma famille me mettait énormément la pression… Par la suite, j’ai appris qu’il était parti aux États-Unis et je n’ai plus eu de nouvelles… »

Zhou Hui commenta d’un ton léger :

« Tu es plutôt du genre fidèle. »

Il prit le cadre et passa le pouce sur l’image de l’autre adolescent.


Yu Jingzhong, qui se trouvait juste à côté, vit qu’au moment où le doigt de Zhou Hui passa, le visage de l’adolescent devint exsangue et terne, dégoulinant de sang, et que ses yeux luisirent de ressentiment.

Cependant en un instant, la photo redevint normale, comme si rien n’était arrivé.

Liao Liang ne vit pas le brusque changement. Immobile sur le côté, il eut un sourire amer et raconta :

« Maintenant que j’y pense, je n’ai même jamais eu une photo rien qu’avec nous deux — J’étais vraiment insouciant à l’époque, je me disais qu’on avait tout le temps devant nous, mais c’était terminé en un clin d’œil. »

Il tendit la main pour prendre le cadre et le reposer sur le bureau avec le plus grand soin.

« J’espère juste qu’il va bien et qu’il est heureux en ce moment, ça m’aide à me sentir mieux.

– Tu vis une vie assez confortable, buvant des verres et couchant à droite à gauche. Combien de pauvres couples rêveraient d’une vie comme la tienne ? » se moqua Zhou Hui sans la moindre pitié.

Puis, ignorant le visage embarrassé du jeune homme, il lui tourna le dos pour appeler d’un ton affectueux :

« Vieux Quatre, allons-y. Arrête de regarder, il n’y a rien d’intéressant ici. Rentrons plutôt chez nous, je te donnerai de quoi t’amuser suffisamment. »


* * *


Avec quatre millions en main (en comptant la part de son ex-femme), Zhou Hui quitta avec satisfaction la famille Liao. Il aida Yu Jingzhong à escorter le corps bondissant dans l’unité spéciale et à le confier au chef de la troisième équipe, Situ Yingzhi, pour des examens approfondis.

Il était à la base un zombie qui avait cultivé pour devenir un démon de la sécheresse, puis qui avait encore cultivé jusqu’à devenir un hou Expliqué dans le chapitre 14 : c’est une sorte de chien à cornes. (2). Il était par conséquent au sommet de la chaîne alimentaire des cadavres. Il était le meilleur des Six Royaumes à avoir développé des méthodes de cuisson et des produits à partir de cadavres comestibles. Dans le premier domaine, il pouvait piétiner sans problème Nicholas Tse Un acteur qui aime la cuisine et qui a joué dans la série Chef Nic, où il interprète un voyageur culinaire. (3) et dans le second, il pouvait rire au nez de Bear Grylls Un cuisinier américain de l’extrême. Il chasse des ours pour les cuisiner, ainsi que des serpents, etc. (4). Le mélange des deux avait donné naissance à un chef cinq étoiles. Du coup, même si Situ Yingzhi n’avait jamais suivi de cours de médecine légale, ce n’était pas du tout un problème de lui confier cette tâche. Le seul hic, c’était qu’il risquait de manger le cadavre après l’autopsie.

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Assis dans le van, Yu Jingzhong songea à voix haute :

« C’est bizarre. Se pourrait-il que le premier amour de Liao soit mort ?

– Il est mort, ah, répondit Zhou Hui d’un ton léger.

– Liao ne nous a pas dit qu’il est parti aux États-Unis ?

– La photo ne change que s’il est mort localement il y a moins d’un mois. Je me demande si en voyant la vie de débauche de Liao, ce petit étudiant n’est pas devenu envieux, s’est transformé en esprit malin et a pris la vie du jeune hôte de bar. »

Avant que Yu Jingzhong ne réponde que c’était fort possible, Chu He fit depuis la banquette arrière :

« Pas forcément. »

Les deux se tournèrent vers lui en même temps. Chu He secoua la tête et expliqua :

« Ce Liao ne possède pas ce genre de charme. »

Il arborait une expression très calme, comme s’il ne pensait pas du tout qu’il pouvait y avoir un problème dans ce qu’il venait de dire.


Le crâne de Yu Jingzhong l’élança et au moment où il allait objecter, il entendit Zhou Hui approuver fortement :

« C’est bien vrai ! C’est aussi mon avis ! Il n’est pas du tout de ce niveau !

– … »

Le directeur-adjoint Yu sentit d’innombrables chevaux d’herbe et de boue En chinois, ça se prononce presque comme “nique ta mère”. (5) galoper dans sa tête.

« Bref, il y a beaucoup de choses louches chez ce Liao, reprit Zhou Hui. S’il a insisté pour rester avec nous quand on a attrapé ce cadavre bondissant, ce n’est pas pour rien. Il avait sûrement peur qu’on découvre quelque chose dans sa chambre. Et il refuse de déménager après une chose pareille. Ce garçon est bien trop téméraire, il ne me frappe pourtant pas comme étant si courageux. »

Zhou Hui se frotta le menton et ajouta :

« J’ai senti quelque chose de particulièrement mauvais provenant de sa photo — Son premier amour doit avoir connu une mort violente et son ressentiment est très puissant. Il doit sans doute s’attarder encore dans ce monde. »


Yu Jingzhong demanda sans réfléchir :

« Ce serait possible de savoir où il est mort ?

– Oui, mais il faut connaître le nom et la date de naissance de la victime. Envoyons d’abord quelqu’un chercher parmi les personnes disparues. Le premier amour de lycée de cette troisième génération d’une famille militaire, ça doit facilement se trouver. »

— Le directeur-adjoint Yu se tourna pour regarder Zhou Hui avec expectative.

Ce dernier était allongé sur la banquette arrière du SUV, la tête sur les genoux de Chu He et en train de jouer à Candy Crush. Son allure confortable et sans gêne donnait envie aux gens de retirer leur chaussure pour la lui jeter au visage.


« Ça ne rentre pas dans le cadre de mon contrat, je veux me faire payer en plus. »

Le gros frimeur Zhou leva enfin les yeux sous le regard brûlant du directeur-adjoint Yu et il fit d’un ton indolent :

« Ex-femme, donne un prix. »

Les cheveux de Yu Jingzhong se hérissèrent sur son crâne, redoutant que l’autre propose :

« Deux millions par personne… »

Chu He était en conversation sur WeChat. Il eut un léger sourire.

« Il paraît que tu vas faire de la soupe de pigeon pour petit frère Yan, fit-il lentement. Tu nous en donneras un bol chacun. »

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* * *


Yu Jingzhong se disait que ces deux millions n’en valaient vraiment pas la peine. Non seulement il devait enquêter sur la mort du coup d’un soir du petit-fils d’un militaire mais en plus, il devait aussi se renseigner sur la mort violente de son premier amour. Après s’être fait forcer la main par ce maudit Zhou Hui, il rentra chez lui pour préparer la soupe et mettre des parts de côté.

Il était autrefois un agent d’élite des services secrets chinois, alors comment avait-il pu en arriver là ? Yu Jingzhong était en train de laver la marmite dans la cuisine, fumant une cigarette et se sentait vraiment perdu.

Yan Lanyu terminait de manger dans le salon. Son système digestif ne devait pas bien fonctionner car il mangeait comme un chaton : il lui fallut très longtemps pour finir la moitié d’un bol de soupe. Il vint ensuite en cuisine avec le bol vide et toqua doucement à la porte, demandant :

« Tu as besoin d’aide ? »


L’adolescent portait un sweater gris clair et il était très mince. On pouvait voir sa clavicule pointer de sous le col, révélant des marques bleues et rouges bien voyantes. Le directeur-adjoint Yu leva les yeux et détourna aussitôt le regard, comme électrocuté.

« Ah, pas la peine. Va plutôt te reposer. »

Yan Lanyu s’approcha en silence pour poser le bol dans l’évier, puis il repartit.

Yu Jingzhong regarda son dos qui s’éloignait et qui disparut dans la chambre. Il resta avec sa cigarette dans la main, ne sachant comment réagir.


* * *


Le lendemain, Chu He calcula le nom et la date de naissance du défunt en se basant sur la physionomie que Zhou Hui avait retenue. Le reste de soupe de pigeon fut également versé dans un thermos par Yu Jingzhong et apporté au département spécial de la Sécurité de l’État. Chu He en goûta la moitié d’un bol et dut aller dans la salle de bain car il saigna du nez.

Intrigué, Zhou Hui prit une cuillère pour retirer le ginseng du thermos et il explosa aussitôt de rage :

« C’est comme ça que tu traites un gingseng de cinq cents ans d’âge ?! Je t’ai dit de faire des fines tranches ! Où est-ce que tu as vu quelqu’un faire des fines tranches de trois centimètres ?! »

Yu Jingzhong : « … »


« Tu parles d’un homme ! le sermonna Zhou Hui. Quelqu’un qui se trouve un partenaire de plus de dix ans de moins que lui doit se charger es courses, de la cuisine, du linge et des enfants ! Un pauvre fonctionnaire devrait arrêter de jouer comme dans un drama où le personnage emmène tout le temps son amoureux manger dans des restaurants cinq étoiles. Apprends déjà à tenir une maison ! À quoi bon si tu ne sais même pas cuisiner ?

– … Votre majesté Zhou, fit Yu Jingzhong d’un ton humble. Comment vous et l’Impératrice, vous vous partagiez les tâches ménagères ? Qui cuisinait ? »

L’Empereur Zhou daigna répondre :

« Bien que sa majesté l’Impératrice est celle qui a dix ans au moins de plus que moi… Bien sûr que c’est moi qui cuisinais ! Tu t’imagines vraiment que le Vieux Quatre sait s’occuper des tâches ménagères ? Le mieux qu’il puisse faire, c’est produire du feu pour griller les steaks et encore, il faut toujours le surveiller pour qu’il n’en fasse pas du charbon ! Hé, hé, il s’est seulement mis à la cuisine une fois que Mahā est né. Ce gamin avait droit à un festin Mandchou-Han tous les jours tandis que moi, je rongeais deux petits pains cuits à l’eau froide… »

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Chu He sortit de la salle de bain du bureau de Zhou Hui en se ressuyant le nez. Il fit d’une voix très nasale :

« Ce n’est pas ça du tout, ne l’écoute pas. Il nourrissait Mahā avec de la vodka mélangée à de la sauce chili. Je n’en pouvais plus, alors je l’ai puni à manger des petits pains cuits à l’eau froide. Mais j’ai partagé plusieurs fois son repas. »

Le coin des lèvres de Yu Jingzhong frémit.

« Pas étonnant que votre gros poussin veuille tuer son père… »

Zhou Hui s’assit à son bureau avec un ricanement, ses longues jambes se posant sans gêne sur le bureau. Il prit nonchalamment une écaille de tortue du tiroir et se mit à jouer avec. Yu Jingzhong reconnut là un outil qu’il utilisait en général pour pratiquer la divination. Apparemment, ça permettait de tout prédire, même de savoir si les chips qu’il gardait dans son tiroir avaient été volées par Situ Trois ou Shenwan Cinq. C’était vraiment magique.


« Vieux Quatre a calculé que le premier amour malchanceux s’appelait Lu Xiaochen, vingt-sept ans cette année. Il est apparu il y a un mois dans le Livre des Morts des quatre Dao du Mal, mais il n’est pas allé en Enfer. Cet homme n’était ni bon, ni mauvais dans sa vie. Bien qu’il ne pouvait pas monter au Ciel, il n’allait pas tomber dans le Royaume des Fantômes Affamés ou celui des Bêtes. C’est donc étrange qu’il ne se soit pas présenté aux Enfers.

– Son esprit s’attarderait donc encore à Beijing ? demanda Yu Jingzhong.

– C’est certainement le cas. Le lieu du décès se trouve à moins de trente kilomètres de la villa des Liao. L’adresse spécifique n’est pas claire, mais il s’agit d’un bâtiment en ruine avec un toit rouge, assez sombre et assez vaste. Ça m’a tout l’air d’un entrepôt désaffecté. »

Zhou Hui utilisa l’écaille de tortue pour dessiner l’allure générale du bâtiment sur une feuille, mais il ne s’agissait que d’un bâtiment de plain-pied qu’on pouvait voir n’importe où.


« L’identité de la famille Liao est assez sensible. Je vais tout de suite demander à mes hommes de chercher discrètement des bâtiments similaires dans le voisinage de la villa. La cause de la mort de Lu Xiaochen est peut-être liée à l’apparition de ce cadavre bondissant, » fit Yu Jingzhong avant de se tourner pour sortir.

Son regard se posa sur Chu He et il marqua une pause.

« — Ai, Feng Si, tu ne pourrais pas recommencer ta divination ? Si tu pouvais être plus précis dans la localisation, on pourrait mener l’enquête sans alerter ce Liao. »

Chu He émit un Oh et alla prendre l’écaille de tortue.

Cependant, Zhou Hui la mit hors de sa portée et se tourna vers Yu Jingzhong.

« — File, file, file ! Demande plutôt à ces gars qui sont censés enquêter mais qui se font payer à ne rien faire ! Pourquoi tu demandes au Vieux Quatre de tout faire à ta place ? »


Le directeur-adjoint Yu en resta stupéfait. Zhou Hui inspira alors profondément et expliqua d’un ton un peu brusque :

« Pour prédire la vie et la mort, il faut ouvrir son troisième œil. Tu crois que ça se fait comme ça ? Vieux Quatre est encore faible, alors évite de lui demander de pratiquer la divination quand tu peux. Si ce Liao est alerté, on n’aura qu’à appeler Mahā pour le bouffer et ce sera réglé. »

Chu He esquissa un geste d’excuse à l’intention de Yu Jingzhong.

Ce dernier fit d’un ton abattu :

« Bien, bien, bien… »

Puis il s’inclina vers Chu He et se tourna pour partir.

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* * *


Heureusement, le directeur-adjoint Yu avait encore quelques relations dans la Criminelle, alors il put rapidement obtenir les informations sur le défunt. Ce jeune homme du nom de Lu Xiaochen avait obtenu une licence d’une prestigieuse université de Beijing et il avait été dans la même classe que Liao Liang au lycée. Il n’y avait aucune information sur le fait qu’ils étaient sortis ensemble durant ces années. Ce qui était intéressant, c’était qu’il y avait environ six mois, Lu Xiaochen était revenu de ses études à l’étranger après son doctorat et qu’il avait postulé pour un emploi dans l’entreprise de Liao Liang.

Le domaine d’étude de ce jeune homme était très spécialisé, alors il n’y avait que peu d’emplois qu’il pouvait occuper avec son diplôme. Avant d’envoyer son CV, il ne savait sans doute pas que l’une des entreprises concernées était dirigée par son premier amour — En effet après l’entretien, il avait subitement retiré sa candidature, sûrement parce qu’il avait découvert la présence de Liao Liang et qu’il ne voulait plus rien à voir avec son ancien petit copain.

C’est alors que les choses avaient commencé à mal tourner.


Plusieurs autres entreprises où Lu Xiaochen avait postulé avaient manifesté à la base de l’intérêt pour ce jeune docteur formé aux USA. Mais du jour au lendemain, elles refusèrent toutes sa candidature. Confus face à cette situation, Lu Xiaochen avait demandé à un ancien camarade de se renseigner dans l’une des sociétés. C’était là qu’il avait appris que tout ceci était à cause de Liao Liang qui avait dit quelque chose.

— Jusque là, ça ressemblait plutôt au scénario d’une histoire mélodramatique en milieu urbain. Si Lu Xiaochen avait été une femme, ce serait même devenu une comédie romantique avec un PDG dominateur et tyrannique.

Mais malheureusement, les drames arrivaient sans crier gare et avec la jalousie comme engrais, ça prenait facilement racine pour se développer très rapidement.


« Lu Xiaochen avait un petit ami. »

Zhou Hui retira ses lunettes de soleil et examina la photo qu’il tenait d’un air songeur.

« Et il est revenu des États-Unis avec lui. Ils se sont même officiellement mariés à Las Vegas. »

Dans le café au rez-de-chaussée de l’immeuble où se trouvait la société de Liao Lang, Zhou Hui était assis sur la banquette dans un coin, étirant ses deux jambes fines et musclées. Une chemise de grande marque recouvrait la partie supérieure de son corps qui était extrêmement bien musclée à force de s’entraîner en pleine nature.

N’importe qui vêtu de la sorte, avec une montre Vacheron Constantin, des chaussures A. Testoni en cuir de veau et un trousseau de clefs avec le logo Mercedes Benz sur la table ne pouvait qu’attirer des regards admiratifs, sans parler du fait qu’il avait également un splendide visage dont émanaient de puissantes phéromones, digne d’une star de Hollywood qui arpentait le tapis rouge.

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Chu He se protégea de ce visage avec la carte du menu, incapable d’endurer les puissantes phéromones masculines qui affluaient vers lui.

« Tu n’as pas demandé aux employés ‘payés à ne rien faire’ de Yu Jingzhong d’enquêter là-dessus ?

– C’est toi qui ne voulais pas rester dans mon bureau et qui a insisté pour sortir, ah.

– C’est parce que… »

Chu He s’arrêta subitement de parler et baissa les yeux sur la liste des thés sans rien dire de plus.

Avec un petit rire triomphant, Zhou Hui caressa le mollet de l’autre homme du bout du pied. Il baissa dangereusement la voix :

« Tu n’étais pas content que je laisse la porte de mon bureau fermée, tu avais peur que je te saute dessus. Je vois que tu as appris à te méfier. »

De nombreux regards jaloux se braquèrent sur Chu He, que ce soient des hommes, des femmes, jeunes comme vieux, y compris un vieil homme chauve de presque cinquante ans assis près d’eux. Si les yeux pouvaient lancer des flèches, Chu He serait déjà criblé à l’heure qu’il était et même ses propre larmes de Phénix ne pourraient pas le sauver.


Fort heureusement, le directeur Chu était dans les affaires depuis des années et il avait déjà eu à subir des situations terribles. Il parvint à maintenir une expression calme même dans des conditions aussi éprouvantes. Il retira simplement ses jambes.

« — Où est-ce que tu as eu cette photo ?

– Hé bien, un expert ne dévoile jamais ses secrets. »

Zhou Hui reposa la photo avec un léger rire.

« Okay — il se trouve que petit frère Yan est un excellent agent infiltré chez le directeur-adjoint Yu. Je n’ai eu qu’à sous-entendre que nous étions très intéressés par cette affaire et qu’on voulait travailler dessus. Il s’est empressé de prendre toutes les informations sur le bureau du directeur-adjoint Yu pour moi… Bien entendu, je pense qu’il a fait ça dans l’espoir qu’il y ait le moins de monde possible dans le bureau afin de ne pas déranger son histoire d’amour. »


La photo montrait Lu Xiaochen et un autre homme qui faisaient les courses ensemble au supermarché. Ils avaient à peu près le même âge et portaient des tenues assorties alors si faisait abstraction de leur genre, c’était effectivement un adorable petit couple. Le nouveau petit ami n’était pas aussi richement vêtu que Liao Liang, le petit-fils d’un militaire, mais il était très énergique et net. Il souriait en parlant à Lu Xiaochen et on pouvait voir une affection et une harmonie évidentes dans leurs regards.

« Cet homme s’appelle Bo Chao. Il a étudié dans le même lycée que Lu Xiaochen et Liao Liang la même année, mais dans un domaine différent. Il se trouve que Lu Xiaochen est allé étudier aux États-Unis comme lui après le bac. Ils étaient déjà officiellement mariés quand ils sont revenus en Chine.

– Lui aussi est mort ? hasarda Chu He.

– En effet, répondit Zhou Hui d’un ton léger. En moins de six mois, deux jeunes hommes ayant obtenu leur doctorat à l’étranger reviennent au pays et meurent dans des circonstances étranges. »


Le serveur arriva, le visage rouge, et leur demanda s’ils voulaient commander. Sa voix tremblait, ce qui était adorable et pitoyable. Zhou Hui répondit poliment qu’il ne voulait rien, puis il se tourna vers Chu He et demanda d’un ton affectueux :

« Tu veux quelque chose, mon amour ?

– … »

Chu He referma le menu et le tendit au serveur. Il fit en soupirant :

« Un latte. »

Le serveur partit, déçu et ayant l’air si frustré qu’il était à deux doigts de pleurer.

« Tu sais ? fit Chu He d’un air inexpressif en regardant les muscles puissants sous la chemise de l’autre homme ainsi que ses jambes taquines. Ta position assise est très tentante, ça me donne envie de te baiser. C’est ta nouvelle façon de me faire comprendre que tu veux que je te prenne ? »

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Il se dit qu’il avait parlé tout à fait dans le style de Zhou Hui. Après tout, même s’il n’avait pas mangé de porc depuis des années, il avait vu des cochons marcher, alors il était bien capable d’apprendre un ou deux mots.

Cependant, Zhou Hui se contenta de sourire et répondit d’un ton intéressé :

« Je n’accepte qu’une seule manière pour toi d’être au-dessus — si tu me chevauches… Mais tu en serais capable ? Tu es si doux à chaque fois que tu fonds comme une flaque, tu ne pourrais certainement pas bouger. »

Chu He baissa les yeux vers la table et ne dit plus rien.

Cette allure était certainement le trophée le plus excitant pour le vainqueur et la tentation était tout bonnement au-delà des mots. Zhou Hui étira le coin de ses lèvres en un sourire qui ne présageait rien de bon. Il se tourna ensuite pour regarder la gérante du café assise derrière le comptoir, observant le jeune serveur préparer le café. Puis il se tourna de nouveau et se pencha vers Chu He.


« Après que la candidature de Lu Xiaochen ait été rejetée par toutes les sociétés, il a demandé à voir Liao Liang et les deux se sont donnés rendez-vous ici. Puis Bo Chao, le petit ami, a été arrêté par le poste de police du quartier et détenu pendant deux semaines, accusé de coups et blessures. J’ai l’intention de demander à la gérante ce qui s’est passé afin de trouver des informations sur la relation entre ces trois-là — Puisque tu as dit que tu voulais être le dominant, et si on faisait un pari ? »

Il baissa la voix qui devint rauque, charriant une tentation ambiguë :

« On va aller la voir chacun à notre tour pour l’inciter à nous raconter ce qui s’est passé. On verra ensuite qui a obtenu le plus d’informations. Si je gagne, tu devras faire ce que je t’ai demandé l’autre jour, mais que tu as refusé. Si c’est toi qui gagnes, je te laisserai me prendre — Qu’en dis-tu ? Je te laisse même commencer. »

Chu He le regarda droit dans les yeux. Ils étaient si proches en cet instant que leurs souffles s’entremêlaient.

Au bout d’un moment, Chu He se leva et fit d’un ton glacial :

« Pari tenu. »


Chu He se tourna et se dirigea vers les toilettes du café, avant de refermer la porte. Trois minutes plus tard, la porte s’ouvrit de nouveau et Chu He en sortit.

« Pffff ! »

Zhou Hui recracha instantanément sur la table l’eau qu’il venait de boire —

Le Roi de Clarté Phénix était si déterminé à gagner ce pari qu’il avait été jusqu’à utiliser sa projection dharmique, l’une des dix plus belles du Royaume du Ciel, dans ce petit café !

Alors qu’il s’approchait pas à pas du comptoir, les conversations autour de lui moururent rapidement et il y eut même un moment de silence total. Beaucoup de gens le regardaient d’un air hébété, leur café en main mais oubliant de le boire. Certains se versèrent même de l’eau directement sur eux.

Quand quelqu’un était d’une beauté si incomparable, il ou elle avait souvent tendance à oublier cette apparence avantageuse à force d’habitude et ne prenait pas ça trop au sérieux. Pour autant, le choc sur les autres personnes était loin d’être réduit.

Chu He s’arrêta devant le comptoir et sortit son portefeuille de la poche de son pantalon. Il prit deux gros billets et les fourra dans le pot à pourboires.

« Bonjour. »

Il battit légèrement des cils et demanda d’un ton très gracieux à la gérante :

« J’aimerais vous demander quelque chose. Vous pourriez me consacrer cinq minutes ? »


Note de Karura : Chu He est motivé pour être le gong ce soir !



Notes du chapitre :
(1) Exactement ce que ça veut dire : un statue en jade représentant un chou chinois. C’est très cher et très apprécié par les amateurs d’arts en Chine. Allez comprendre…
(2) Expliqué dans le chapitre 14 : c’est une sorte de chien à cornes.
(3) Un acteur qui aime la cuisine et qui a joué dans la série Chef Nic, où il interprète un voyageur culinaire.
(4) Un cuisinier américain de l’extrême. Il chasse des ours pour les cuisiner, ainsi que des serpents, etc.
(5) En chinois, ça se prononce presque comme “nique ta mère”.






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