Chapitre 5

Nigel se redressa d’un bond dans son lit. Il examina à tâtons sa tête qui avait été transpercée tout à l’heure et bien évidemment, il n’y avait absolument aucune blessure. L’esprit de Nigel fut ébranlé et menaça de s’écrouler.

« I-inas… Inas… »

Nigel murmura plusieurs fois le nom de celui qui l’avait tué, tremblant sous le coup de sa trahison. Il n’avait pas besoin de vérifier pour savoir quel jour on était aujourd’hui : ce devait être le mois d’Avril de l’an de grâce 283.

Serrant les dents, Nigel sauta de son lit et alla chercher un pistolet dans un tiroir de son bureau. Il ne savait pas très bien tirer, mais c’était toujours mieux que rien.

De toute évidence, Inas avait compris ce qui était arrivé à Nigel, alors il n’allait pas tarder à apparaître devant lui. Inas était censé se trouver très loin à l’heure actuelle, mais il ne lui faudrait pas longtemps pour venir ici. Portail spatial — Inas avait parfaitement maîtrisé jusqu’à la magie spatiale. Et ce n’était pas que le portail spatial, Inas avait maîtrisé tout plein de magies, peut-être même toutes les magies existantes.

Et effectivement, Inas apparut devant Nigel sans que l’autre n’ait eu le temps de respirer.

Vêtu d’un uniforme attestant de son appartenance à la famille ducale de Magnus et portant une longue cape qui arrivait à ses chevilles, le chevalier surgit du néant.

Quand il vit Nigel le viser avec son pistolet, il eut un léger rire. Il avait toujours son splendide visage que Nigel avait vu tous les jours depuis plus de dix ans, mais son expression était teintée d’une ombre de folie, un air inconnu qu’il n’avait jamais vu chez lui de toute sa vie.

« Tu te rappelles vraiment de la session précédente, Nigel. »

Tout en parlant, son regard se posait sur Nigel comme pour le lécher, l’air très intéressé. Nigel trembla malgré lui.

« Depuis quand tu te souviens ?

– Inas. Inas, comment… comment as-tu pu… ? »

À cause de cette trahison, les mains de Nigel tremblaient de manière incontrôlable. Il avait une furieuse envie de tirer sur Inas qui pouvait parler si calmement, mais c’était clair à tout point de vue que cela ne réussirait pas. Inas était une existence dominante qui faisait passer les autres humains pour encore moins que des fourmis.

Est-ce qu’Inas méprisait aussi Nigel ?

Au moment où cette pensée surgit dans son esprit, un grondement sauvage s’échappa des lèvres de Nigel. Même la peur de se faire à nouveau tuer pour sa défiance ne put l’arrêter.

« Calmez-vous, Nigel.

– La ferme ! Pourquoi tu m’as trahi ?

– Je ne vous ai pas trahi.

– Tu, tu m’as, m’as tué… »

Nigel commença à être à bout de souffle, ce qui était mauvais signe. Faible depuis l’enfance, il avait souvent tendance à s’évanouir quand il s’agitait de trop.

Inas se porta aussitôt aux côtés de Nigel qui n’arrivait plus à respirer et avait lâché le pistolet sans s’en rendre compte. Contrairement à son expression détendue de tout à l’heure, le visage d’Inas n’exprimait à présent que de l’inquiétude.

« Nigel, respirez lentement. Ça va aller, alors… »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

C’était aberrant. Inas s’inquiétait pour lui parce qu’il n’arrivait plus à respirer alors qu’il lui avait transpercé la tête il y avait peu de temps.

Le plus drôle dans tout ça, c’était qu’Inas avait sincèrement l’air inquiet pour lui, ce qui était encore plus bizarre. Nigel repoussa l’autre homme, se jurant de ne pas se faire avoir par sa comédie.

« Comment ça, ça va aller, ah ? Tout ça, c’est parce que toi, tu m’as transpercé le crâne ! »

Inas ne broncha pas. Il tapota gentiment le dos de Nigel. L’odeur familière d’Inas ainsi que son contact qui avait toujours apaisé Nigel fonctionnèrent telle une drogue. La rage qui obscurcissait sa raison se calma progressivement.

« Lâche-moi, lâche-moi.

– Ne vous emportez pas pour si peu, Nigel. Je ne vous ai pas tué au sens propre du terme.

– Comment ça ?! » hurla Nigel de colère alors que son cerveau connut un moment de blanc.

Inas lui tapota de nouveau le dos.

« Écoutez-moi, Nigel : tuer signifie mettre un terme définitif à une vie. Mais pourtant, vous êtes bien là, pas vrai ? Cela posait trop de problèmes que vous vous soyez évanoui au banquet, alors j’ai dû régler cette affaire, hein ? » expliqua Inas d’un ton d’évidence.

Une telle réponse laissa Nigel momentanément sans voix, incapable de répliquer. Pendant ce temps, Inas déclara comme s’il aboutissait à une conclusion :

« Tout est arrangé maintenant. »

Cette attitude rendit Nigel encore plus furieux. En temps normal, Inas était celui qui se montrait le plus obéissant envers Nigel, et pas cet homme qui n’en faisait qu’à sa tête. Ce comportement actuel qui était si éloigné de son image précédente ne faisait que renforcer le sentiment qu’Inas l’avait trahi.

« Ne raconte pas n’importe quoi ! Même si c’est pour ça que tu… que tu m’as tué, tu avais vraiment besoin de me planter une lance dans le crâne ?!

– Vous n’avez rien senti, pas vrai ? Et si je me souviens bien, vous avez peur à la vue du sang alors je me suis dit que ce serait mieux si vous ne voyiez pas le sang couler…

– … »

C’était exact, mais… Nigel ne savait pas s’il devait qualifier Inas d’attentionné ou de cinglé. Ce devait être plutôt le second choix. La voix d’Inas était si calme qu’on pouvait se laisser prendre au piège si on n’y prenait pas garde. Nigel, qui avait fini par se calmer, fronça les sourcils avec sévérité.

« Si tu sais comment arrêter la douleur… Alors fais quelque chose maintenant… J’ai une affreuse migraine. »

Bien qu’il ne s’était pas évanoui, son torse était comprimé, sa tête le faisait souffrir et ses membres étaient engourdis. Avec un léger soupir, Inas posa une main sur le front du jeune homme. Une brise rafraîchissante agita les cheveux blonds de Nigel et il se sentit un peu mieux. Mais il n’était pas complètement guéri pour autant.

« Recommence.

– Je ne peux pas faire totalement disparaître votre migraine.

– … Pourquoi, qu’est-ce qui marcherait ? Me tuer ? »

Quand Nigel répliqua ainsi, Inas prit enfin un air un peu gêné. C’était un peu jouissif de le voir pris au dépourvu. Inas soupira un peu en voyant Nigel se montrer aussi rétif.

« Ce n’est pas ça… La dernière fois, j’ai utilisé un poison paralysant sur vous pour complètement bloquer la douleur. Je ne peux pas m’en servir, là. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Nigel en resta bouche bée.

« Vraiment… tu n’es qu’un… »

En tout franchise, il aurait dû dire ‘tu n’es qu’un malade;’ mais il se força à ravaler ses paroles, craignant d’énerver l’autre qui était capable d’arracher la tête des gens comme on cueillait des radis. Bien entendu, d’après les paroles d’Inas, il ne semblait pas avoir l’intention de tuer Nigel dans l’immédiat… Mais cela restait difficile de se sentir en sécurité…

Nigel tapa son torse du poing parce que cette situation était à la fois ridicule, absurde et injuste. Inas saisit gentiment son poing et rabaissa sa main.

« Ne faites pas ça.

– J’ai l’air de pouvoir me calmer ? Je ne comprends pas. Combien de fois tu m’as tué comme ça ? »

Même s’il n’était pas vraiment mort au bout du compte… comment Inas avait-il pu transpercer son cœur ou lui enfoncer une lance dans la tête sans la moindre hésitation ?

Nigel se mordit les lèvres, confus. Cela pouvait sembler égoïste, mais il aurait préféré qu’Inas réserve à une autre personne son envie de tuer. Si encore Inas l’avait trahi ou bien le haïssait, Nigel comprendrait mieux la situation.

Bien que restant fidèle envers Nigel et soucieux de lui, il était aussi capable de lui infliger la mort… Du point de vue de Nigel, c’était tout bonnement incompréhensible.

« Ne prenez pas la mort trop à cœur, Nigel, fit Inas d’un ton inhabituellement léger, comme si tout ça n’était qu’une vaste blague. Je vous aime, Nigel, mais votre vie ne vaut rien.

– … Quoi ?

– Parce que même si vous mourez, tout sera réinitialisé.

– De quoi… de quoi tu parles ? »

Nigel fut parcouru par un léger frisson. Un grand froid provoqué par la peur s’empara de lui et s’accrocha à lui. En même temps, il réalisa quelque chose de manière instinctive.

<Personnage principal>

Tout cela était lié aux choses bizarres qu’il avait vues jusque là.

« Comment dire… Je vous l’ai déjà expliqué des dizaines de fois, mais vous ne m’avez jamais compris. »

Nigel avait envie de faire taire Inas mais en même temps, il voulait continuer à l’écouter. Comme le personnage d’une histoire d’horreur, c’était le moment où tout en craignant que quelque chose ne soit tapi dans les ténèbres, il n’avait pas d’autre choix que d’avancer.

Inas regarda tranquillement Nigel qui était très nerveux. Il cligna des yeux plusieurs fois comme pour en chasser ses attentes. Une fois ses émotions dissimulées et ses yeux redevenus calmes, Inas ouvrit la bouche.

« En gros, pour résumer, je ne cesse de répéter la même période entre le 14 Avril et le 27 mars de l’an prochain dans ce monde virtuel.

– …

– Ce monde n’est pas réel. Vous n’êtes tous que des données. »

Comme un guide qui avait répété sa même présentation des centaines de fois, les mots qui semblaient avoir été préparés à l’avance sortirent de la bouche d’Inas avec fluidité.

Les mots ‘pas réel’ restèrent étrangement ancrés dans l’esprit de Nigel. Il ne pouvait pas les rejeter comme une absurdité. <Personnage principal> Rien que de penser à ces mots clairement marqués dans la fenêtre d’information, il se sentait déjà malade.

Il eut réellement envie de vomir. Il repoussa la main d’Inas et se releva de son lit pour se pencher en avant. Il eut plusieurs haut-le-cœur, mais rien ne sortit. S’il avait pu, il aurait vomi tout son estomac pour effacer ces mots qu’il venait d’entendre.

Inas le soutint en baissant la tête. Comme mû par une force puissante, Nigel releva soudain la tête. Le visage de l’autre homme était rempli de joie, contrairement à celui de Nigel qui exprimait sa douleur.

« Tu comprends ce que je dis… Nigel. »

Ses yeux luisaient de joie.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ce n’était pas le genre d’Inas de réagir ainsi, lui qui était toujours inquiet quand Nigel souffrait. Le visage de Nigel se déforma de colère en voyant la réaction uniquement joyeuse de son chevalier.

« Tu m’as pris pour un idiot ou quoi ?

– Mais jusqu’à maintenant, tu ne m’avais jamais compris, marmonna Inas d’un ton sombre. Tu ne m’entendais même jamais. »

Nigel se recroquevilla devant cette voix qui contenait de la colère. Mais ce qui se passa ensuite fut encore plus terrifiant.

« J’ai pourtant essayé de t’en parler encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore,… »

Inas se mit à chantonner ça à une vitesse bien trop rapide et sans la moindre intonation.

À l’entendre parler comme un disque rayé, Nigel en eut la chair-de-poule. Les yeux dénués d’émotion d’Inas étaient bien plus effrayants que ses yeux où brillait une lueur de folie. Très apeuré, Nigel s’empressa de secouer Inas.

« J’ai-j’ai compris… »

Dès que Nigel le toucha, Inas tourna la tête vers lui et eut un sourire brillant. C’était un peu flippant de le voir changer d’expression comme ça, mais Nigel lui rendit son sourire sans montrer ses sentiments. Inas le prit dans ses bras, immergé dans la joie.

« Tu me comprends enfin. Tu, tu… tu n’arrêtais pas avant de faire ce fichu truc encore et encore. »

Non, je n’ai rien fait du tout…

Cependant, le ton d’Inas était bien trop joyeux pour qu’il exprime cette pensée. Il n’arrivait pas à partager la joie d’Inas dans la situation actuelle et son cœur était si agité qu’il se sentait mal à l’aise avec l’autre homme. Il ne savait pas ce que tout cela voulait dire, mais… Nigel garda simplement la bouche fermée parce qu’il ne voulait pas gâcher le bonheur de son bien-aimé Inas.

Inas contempla le visage fermé de l’autre homme et posa les mains sur ses joues. Dès que son visage s’approcha du sien, Nigel sursauta inconsciemment. Inas murmura à voix basse, rapprochant sa bouche de son oreille pour pour l’embrasser :

« Le seigneur Nigel ne me comprenait jamais les autres fois.

– J’au-j’aurais dû pourtant. Ce n’est pas bien difficile à comprendre. »

Quand Nigel tenta de reculer, Inas passa un bras autour de sa taille. Nigel fut incapable de bouger tandis que des bras aussi solides qu’un tronc s’enroulaient autour de lui. De toute manière, pour commencer…

Stats
Force :	98 546 687
Énergie :	78 564 687
Efficacité :	94 104 318
Rapidité :	97 611 645
Défense :	85 144 324
Dextérité :	80 310 263
Chance :	84 143 168
…

En regardant les autres niveaux de combat d’Inas, il ne songea même pas à résister. Pour information, le niveau de force de Nigel était de cinq.

Il n’était pas du genre à envier ce qu’il n’avait pas, mais il se sentit un peu bizarre en voyant le fossé comme entre un humain et une fourmi. Inas apaisa gentiment Nigel, qui était abattu pour une autre raison.

« Ce n’est pas que Nigel est stupide, c’est juste une histoire de réglage du système. Je pense que ce jeu vidéo a dû être configuré ainsi depuis le début. »

Une histoire de réglage du système… Dans les bras d’Inas, Nigel continuait de regarder la fenêtre qui brillait derrière lui. Le niveau d’Inas de plus de quarante mille était particulièrement visible.

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Au moment où il allait demander ce qu’était un jeu vidéo, les lèvres d’Inas frémirent.

« Je parie que tu vas maintenant me demander ce qu’est un jeu vidéo. Imagine que ce soit nous sur ce plateau. »

Ce qu’Inas désignait, c’était une partie d’Aldet que Nigel avait laissée en cours la veille au soir, plus précisément le soir du 13 Avril. Un pion rond (AL) symbolisait le roi tandis qu’un pion plus rectiligne (DET) symbolisait la reine. C’est un jeu de plateau où on déplaçait des généraux, des chevaliers et des soldats pour vaincre leur opposant.

“C’est un jeu qui varie légèrement des échecs dans le monde réel. On dirait qu’il y a eu une déviation dans ce monde qui a abouti à ce jeu d’Aldet.”

Une voix désincarnée résonna dans sa tête comme une hallucination auditive. Ce n’était clairement pas un souvenir de Nigel, pourtant il avait surgi de manière très naturelle dans son esprit. Nigel lança un regard confus à Inas qui poursuivit ses explications, sans se douter de ce qui se passait dans la tête du jeune homme.

« Contrairement aux chevaliers dans le jeu d’Aldet qui ne peuvent se déplacer que d’un certain nombre de cases, les personnages de ce jeu vidéo peuvent au contraire s’améliorer : augmenter leur niveau, stats et compétences, acheter des équipements, vaincre l’ennemi, recommencer la partie et vaincre de nouveau l’ennemi… Voilà comment ce monde fonctionne. Sauf que nous ne sommes pas les personnages principaux, nous ne sommes que des personnages secondaires… Seulement des PNJ qui guident la compagnie du héros dans la bonne direction. »

Une réaction instinctive et viscérale l’envahit subitement, comme quand il avait découvert les mots <personnage principal> dans la fenêtre d’informations de Kei. Inas tapota gentiment le dos de Nigel, dont le visage était déformé par une grimace.

« Vous ne me croyez pas ? Si vous avez des doutes, vous n’avez qu’à vérifier ça par vous-même, Nigel. Kei, Lana et Axel vont bientôt résoudre une mystérieuse affaire dans les mines de Seldom. Il va y avoir tout un tas de monstres là-bas et le groupe va sympathiser avec Primel, le magicien qu’ils ont engagés comme guide, et vont l’inviter à rejoindre leur groupe. Après ça, ils iront à Rangini pour élucider une disparition et ils vont aussi recruter Jen, qui les a aidés à résoudre ce mystère. Puis tous les cinq vont se rendre tour à tour à Orta, Bisrald, Hilmer, pour finir au duché de Magnus.

– Tu es en train de lire ça ? »

C’était comme réciter les lignes d’un livre. Cependant, Inas était en train de le regarder et ses yeux n’étaient focalisés sur sur lui. Quand leurs regards se croisèrent, Inas sourit.

« Non, c’est juste que j’ai vécu ça des milliers de fois, alors je n’ai pu que retenir ça. Quand je n’interviens pas directement, l’histoire suit son cours normal. »

Les épaules de Nigel s’affaissèrent quand il perçut le poids écrasant des années dans les paroles et l’attitude d’Inas, même s’il ne le disait pas exactement. Se pouvait-il qu’Inas avait expérimenté la même chose que Nigel des milliers de fois déjà ? Il y avait de quoi devenir fou. Nigel se mordit les lèvres, abasourdi par la situation actuelle et cette notion de temps.

Lentement, Inas relâcha ses bras autour de Nigel.

« Nigel, vous serez également présent au duché de Magnus à la même période afin d’enquêter sur des événements mystérieux près de là. Après avoir vu Kei et son groupe résoudre cette affaire, vous les conduirez vers l’ultime ennemi. Ensemble, vous vaincrez cet ennemi et pourrez voir le happy end. Fin de l’histoire. Puis le monde reviendra au point de départ, à savoir le 14 avril.

– C’est n’importe quoi !

– Vous ne me croyez toujours pas ? »

Sa voix interrogative était glaciale. Nigel secoua la tête même si cela pouvait inciter Inas à lui trancher la gorge sur-le-champ.

« Tu y croirais à ma place ? Le monde dans lequel nous vivons… ne serait qu’un jeu ou je ne sais quoi. »

Il ne pouvait pas croire à une histoire aussi absurde. Il devait au moins le vérifier lui-même.

« Hé bien, je n’y croirais sans doute pas. C’est normal que le seigneur Nigel ait des doutes… »

Inas continuait de se montrer logique bien qu’il soit devenu fou. Après avoir bien réfléchi, il fit :

« Alors prenez votre temps pour le confirmer, Nigel. »

Note de Karura : C’est normal que Inas alterne entre le vouvoiement et le tutoiment quand il s’adresse à Nigel.

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