Le méchant est outrageusement beau 21

Chapitre 21 : Se réveiller d’un rêve


Dès qu’il entendit la voix de Xu Xingzhi, les lèvres de Jiu Zhideng tremblèrent légèrement.

Il se leva en s’appuyant contre le mur et n’osa même pas le regarder.

« … Grand frère martial.

– Pourquoi tu n’es pas entré ? s’enquit Xu Xingzhi.

– Je ne mérite pas d’entrer, répondit l’adolescent. Je t’ai causé du tort, grand frère martial. »

Xu Xingzhi posa son épaule contre un pilier et haussa les sourcils avec curiosité.

« En quoi tu m’as causé du tort ?

– La blessure de grand frère martial…

– Moi, Xu Xingzhi, ai toujours appliqué un seul principe quand je fais quelque chose, fit-il en agitant la main, et ce principe est : je fais uniquement ce que je suis content de faire. Grand frère martial est très heureux d’avoir bloqué cette attaque pour toi. Sinon, quel genre de grand frère martial je serais ? »


Jiu Zhideng releva soudain la tête :

« Je ne voulais pas que ça arrive, j’aurais préféré... »

En milieu de phrase, il s’étrangle sur les mots. Il se mordit les lèvres et fronça les sourcils, détournant le visage.

Xu Xingzhi était souvent impuissant quand Jiu Zhideng agissait ainsi. Il l’incita donc à parler :

« Xiao Deng, ne garde pas tout dans ton cœur. Dis simplement ce que tu veux dire. »

Après un long moment, l’adolescent murmura :

« … Grand frère martial, je sais très bien que si tu n’as pas voulu que les autres sachent pour ta blessure, ce n’est pas parce que tu craignais que Zhou Beinan et les autres se moquent de toi. »

Xu Xingzhi se gratta la joue et détourna légèrement les yeux.

« Xiao Deng, ne parle pas de ça. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Les yeux de Jiu Zhideng étaient moroses.

« … C’est à cause de moi. À cause de qui je suis.

– … Xiao Deng, » fit Xu Xingzhi qui ne voulait pas qu’il poursuivre.

L’adolescent s’entêta toutefois :

« … Si grand frère martial avait été blessé en protégeant Meng Chongguang, tu ne l’aurais sûrement pas caché. C’est parce que Meng Chongguang est un mortel dont l’existence est innocente et pure, contrairement à moi. Si le maître et notre oncle martial savaient que tu as été blessé par ma faute, ils seraient vraiment fâchés. En comparaison, Meng Chongguang n’est pas comme moi…

– Jiu Zhideng ! »

Xu Xingzhi interrompit sévèrement les paroles de l’adolescent :

« Est-ce que tu répètes les conneries que tu as entendu les autres dire ou bien est-ce ce que tu penses vraiment au plus profond de toi ? »


S’étant déjà confié, Jiu Zhideng ne dissimula plus ses pensées. D’humeur à briser à nouveau le pot déjà brisé Se laisser aller au désespoir. (1), il serra les dents et fit :

« Est-ce que ce n’est pas déjà très clair ? Les autres n’ont pas besoin de commérer... »

Dès qu’il commença à parler, Xu Xingzhi s’avança rapidement vers lui et le gifla.

Bien que la gifle retentit avec un bruit fort, Jiu Zhideng ne ressentit pas du tout la moindre douleur. L’instant d’après, il se retrouva dans une étreinte glacée.

Xu Xingzhi le serra contre lui et chaque mot fut prononcé avec force et clarté :

« Jiu Zhideng, souviens-toi bien de ça : peu importent tes origines, tu es à présent le petit frère martial de Xu Xingzhi. Je t’interdis de refaire ce genre de remarques insultantes et méprisantes envers toi-même à l’avenir, tu m’as bien compris ? »


Arès un moment de stupéfaction, Jiu Zhideng serra la taille de Xu Xingzhi avec encore plus de force. Ses bras furent si serrés qu’ils faillirent comprimer les organes internes du jeune homme.

« … Grand frère martial, fit Jiu Zhideng d’une voix enrouée. Grand frère martial. »

Xu Xingzhi sourit enfin. Il baissa la tête et tapota la tête de l’adolescent, caressant le bandeau de soie vert qui retenait ses cheveux. Il se vanta :

« N’est-ce pas merveilleux d’être le petit frère martial de Xu Xingzhi ? Les autres supplieraient pour avoir un si bon grand frère martial que moi mais pas de chance pour eux.

– … En, approuva Jiu Zhideng.

– Alors pourquoi tu as toujours un air si sévère à longueur de journée ? Tu ne pourrais pas sourire un peu plus, comme Chongguang ? »

En entendant le mot Chongguang, l’expression de Jiu Zhideng, qui tenait tranquillement son grand frère martial contre lui, se modifia subtilement.


Il relâcha son étreinte serrée et sa voix charriait son mécontentement.

« Bien. Je comprends. »

Xu Xingzhi lui tapota le nez en passant.

« Quoi, bien ? Après toutes ces années, tu as toujours été aussi sérieux en ma présence. »

Après avoir extériorisé ses émotions, Jiu Zhideng était redevenu le Jiu Zhideng à la conduite irréprochable.

Il prit les pots de pilules par terre un à un et les fourra dans les bras de Xu Xingzhi.

Ce dernier les accepta sans rechigner. Après tout, il avait besoin de ces pilules et ne voulait pas repousser les bonnes intentions de l’adolescent.

Quand leurs doigts se frôlèrent pendant ça, le visage de Jiu Zhideng se figea en sentant les doigts glacés de Xu Xingzhi.


Après lui avoir donné toutes les pilules, Jiu Zhideng retira son manteau et le posa sur les épaules de Xu Xingzhi pour qu’il profite de la chaleur corporelle transmise au vêtement. Il l’enveloppa soigneusement dedans.

« Grand frère martial, tu es blessé. Tu ne devrais pas sortir si tard dans la nuit. Fais attention à ta santé. »

Les mains de Xu Xingzhi étaient pleines, alors il ne résista pas : il accepta le tout puis leva un pied pour pousser le dos de l’adolescent.

« File, file, file. Retourne vite te coucher. J’ai encore des choses à faire. »

Jiu Zhideng demanda alors d’un ton informel :

« Il se fait tard, où est-ce que grand frère martial doit encore aller ?

– Chongguang a demandé à venir vivre avec moi. Je vais aller expliquer ça à notre oncle martial. »

Les yeux de Jiu Zhideng s’assombrirent soudain et une brume glaciale s’agita en eux.

« … Ah bon ? »

Jiu Zhideng avait toujours un air et un ton froid et mordant. Xu Xingzhi s’y était fait depuis longtemps alors il n’y prêta pas trop attention :

« Rentre, rentre. »


Xu Xingzhi se tourna et fit quelque pas quand il entendit soudain Jiu Zhideng l’appeler de derrière :

« Grand frère martial. »

Il tourna la tête et vit Jiu Zhideng à l’autre bout du couloir qui baignait dans le doux clair de lune comme une vision. L’adolescent essayait d’étirer le coin de ses lèvres comme pour exprimer quelque chose.

Xu Xingzhi haussa les sourcils, un peu perplexe.

De son côté, Jiu Zhideng se rendit finalement compte qu’il n’était pas très doué pour contrôler son expression. Après avoir baissé la tête un moment, il prit une décision et posa son index et son majeur des deux côtés de sa bouche. Il s’aida de ça pour tirer ses lèvres vers le haut afin de sourire.

Xu Xingzhi émit un cri ravi et revint rapidement. Comme il avait les mains chargées et ne pouvait donc pas le prendre dans ses bras, il se pencha un peu et embrassa le sommet de son crâne.


Jiu Zhideng se raidit soudain. Ses dents et ses lèvres entrèrent légèrement en collision et les joues et lèvres toujours froides arborèrent une teinte de rouge inhabituelle. Heureusement, ce n’était pas très visible dans la nuit.

Après coup, Xu Xingzhi regretta un peu son geste.

Il avait l’habitude de ce genre de démonstrations d’affection avec Meng Chongguang, mais c’était la première fois qu’il faisait ça avec Jiu Zhideng.

En voyant que l’adolescent n’avait pas l’air dégoûté, Xu Xingzhi en fut soulagé.

« Xiao Deng, si tu n’aimes pas sourire, inutile de te forcer. Grand frère martial veut seulement que tu fasses ce que tu as envie de faire, que tu sois toujours en sécurité et heureux. »

Jiu Zhideng serra les poings et était si excité qu’il trembla de tout son corps. Avec beaucoup de difficulté, il réprima son état d’agitation et répondit d’un ton ferme :

« Oui. Merci, grand frère martial. »


Xu Xingzhi quitta le couloir pour déposer les pilules dans une pièce annexe puis ressortit pour se rendre dans les quartiers des disciples.

Jiu Zhideng le suivit des yeux, immobile.

Dès que Xu Xingzhi disparut, la fenêtre sur le côté du couloir s’ouvrit soudain de l’intérieur avec violence.

Meng Chongguang était assis sur le bord du lit et il fixa Jiu Zhideng avec un regard glacial. Il ne montrait rien de l’expression douce et gentille qu’il avait avec Xu Xingzhi. On aurait dit qu’il mourait d’envie de serrer ses mains autour du cou de Jiu Zhideng et de l’étrangler sur-le-champ.

Jiu Zhideng ne se montra pas non plus aimable face à ce splendide visage. Il lui rendit son regard, son visage empreint de froideur.

D’un air de défi, Meng Chongguang désigna la pièce éclairée par les lanternes, puis lui-même.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Jiu Zhideng se pencha vers lui et toucha le sommet de son crâne que Xu Xingzhi venait d’embrasser. Un coin de ses lèvres s’étira vers le haut.

Meng Chongguang se fâcha soudain et referma la fenêtre avec un claquement sec.

Une fois que Meng Chongguang eut disparu, l’autre adolescent renonça à son air indifférent et regarda attentivement la porte fermée. Le feu sombre de la jalousie brûla un bon moment dans ses yeux sans faire mine de disparaître.

Il resta dans le couloir un bon moment avant de s’en aller, laissant la nuit envelopper sa silhouette frêle, solitaire et sévère.


* * *


Quand Xu Xingzhi revint en portant le couchage, Meng Chongguang ne dormait pas encore. Il roulait sur le lit comme un chiot frénétique.

Dès qu’il vit son grand frère martial, il sauta directement du lit et le serra avec le couchage entre eux.

« Comment ça se fait que tu sois parti si longtemps ? Tu as manqué à Chongguang. »

Xu Xingzhi adopta une attitude critique :

« Comment ça, manqué ? Ton grand frère martial n’était pas avec toi avant, alors tu te montrais aussi agité dans les quartiers des disciples ? »

Meng Chongguang répondit sans honte :

« À ce moment, grand frère martial était dans tous mes rêves. Quand je me réveillais et que je pensais à toi, je me rendais en cachette à la porte de ta maison pour y dormir toute la nuit. »

Xu Xingzhi n’en crut évidemment rien.

« … Tu racontes vraiment n’importe quoi. Au lit, au lit. Il fait vraiment froid dehors. »


Meng Chongguang lui barra la route.

« Grand frère martial, tu es revenu tout gelé. Tu n’as pas besoin de prendre un bain ? »

Xu Xingzhi y avait aussi songé. Il déposa les affaires de lit et commença à retirer son manteau puis sa ceinture. Il vit alors que Meng Chongguang avait également commencé à se déshabiller.

« … Tu fais quoi ? » demanda-t’il.

Les yeux de Meng Chongguang étaient aussi étincelants que ceux d’un petit animal. Il se mordit les lèvres et marmonna :

« Je n’ai pas pu me baigner depuis que nous sommes revenus de la Pointe du Cheval Blanc. »

Deux hommes qui prenaient un bain ensemble, cela n’avait rien de gênant Tout à fait, Xu Xingzhi, continue de penser comme ça 😋 (2). Xu Xingzhi ne se posa pas plus de question. Il retira sa tunique et s’avança vers le bassin d’eau chaude.


Meng Chongguang en fut transporté de joie. Il suivit Xu Xingzhi et sauta dans le bassin d’eau chaude. Il enfonça la moitié de son visage dans l’eau qui était redevenue limpide puis fit des bulles pendant un moment avant de nager pour rejoindre Xu Xingzhi qui lui tournait le dos. Il passa ses bras autour des épaules de son grand frère martial.

Xu Xingzhi avait toujours l’habitude de se baigner seul. Il avait les yeux fermés et méditait. Il se fit soudain enlacer par une paire de bras chauds et ses épaules se raidirent. Ce fut seulement là qu’il se rappela qu’il y avait quelqu’un d’autre dans le bassin. Il se retourna :

« Tu n’as pas à faire la queue avec les autres disciples pour te laver, n’est-ce pas génial ? »

Meng Chongguang hocha docilement la tête mais ses yeux restaient fixés sur les lèvres de Xu Xingzhi qui avaient embrassé les cheveux de Jiu Zhideng plus tôt.


Il n’y avait que très peu de distance entre les deux et c’était la première fois qu’ils se faisaient face à face nus. Xu Xingzhi sentit un picotement au crâne en le voyant le fixer ainsi.

« … Quoi ?

– Grand frère martial, tu as une saleté sur la bouche. »

Dès qu’il eut dit ça, il leva la main pour ressuyer les lèvres de Xu Xingzhi qui étaient anormalement douces à cause de la vapeur. Il usa d’une grande force, comme s’il y avait la pire immondice au monde qui se trouvait sur ces lèvres.

Xu Xingzhi inspira brusquement puis porta une main à sa bouche. Il la retira ensuite et l’étendit. Il vit du sang sur sa paume.

… Il s’était écorché les lèvres avec ses dents.

Il en fut à la fois amusé et furieux :

« Pourquoi tu y vas si fort ? Tu prends ton grand frère martial pour un panier de luffa Une variété de gourdes, un peu comme un concombre. On retire la peau en le frottant fortement, d’où la comparaison (3) ou quoi ? »


Meng Chongguang fixa la légère trace de sang au coin de la bouche de Xu Xingzhi. Il se lécha lentement les lèvres puis força son regard à se poser ailleurs.

« Grand frère martial, tu as du sang au coin de la bouche. »

Xu Xingzhi trouva ça plutôt amusant et, pendant qu’il se ressuyait avec de l’eau, il nargua :

« Tu veux aussi aider ton grand frère martial à nettoyer le sang, ah ? »

Les joues de l’adolescent devinrent bouillantes.

« … J’ai trop peur d’effrayer grand frère martial. »

Xu Xingzhi n’y comprit rien mais ne prit pas cela trop à cœur.


* * *


Après s’être baignés ensemble, les deux firent le lit ensemble puis allèrent se coucher.

Xu Xingzhi avait dit à maître Guang Fu, son oncle martial, qu’il prenait Meng Chongguang à son service.

La nature de ce service était normalement que l’un dorme dans son lit tandis que l’autre montait la garde durant la nuit.

Les trois autres sectes suivaient cette règle.

Mais vu les origines de Xu Xingzhi, il n’aimait pas du tout ça. De plus, comme il répugnait à l’idée de demander à Meng Chongguang de dormir par terre, il décida simplement de lui permettre de partager son lit.

… De toute manière, son lit était suffisamment large.


La douleur dans son corps persistait encore mais rien qu’en voyant l’adolescent, Xu Xingzhi se sentit de bien meilleure humeur. Vu qu’il ne pouvait pas bien dormir, il se mit à discuter avec Meng Chongguang sous les couvertures.

Il lui pinça le nez et fit :

« Quand je t’ai recueilli, tes racines spirituelles étaient acceptables. Même le maître l’a reconnu et a dit que tu avais un avenir brillant. Mais plusieurs années se sont écoulés, comment ça se fait que tu n’as plus fait de progrès après avoir formé ton noyau, hein ? »

Meng Chongguang rampa de sous les couvertures et grimpa sur le corps de Xu Xingzhi, agissant avec enthousiasme comme un bébé :

« Si je ne fais plus de progrès, grand frère martial ne voudra plus de Chongguang ? »

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Xu Xingzhi posa une main derrière la tête et baissa les yeux sur Meng Chongguang. Les yeux de l’adolescent était si ronds et brillants, il le regardait comme un petit chiot allongé sur son torse.

Xu Xingzhi sentit soudain son cœur fondre.

« Si, bien sûr que je voudrai de toi. »

Meng Chongguang se blottit alors contre le torse du jeune homme.

« Chongguang est trop stupide. Il a beau pratiquer longuement depuis des années, il n’arrive à rien. Si grand frère martial ne prenait pas soin de moi et ne m’offrait pas souvent des trésors précieux que le maître te donne pour ta cultivation, j’ai bien peur que je n’aurais même pas formé mon noyau. »

Xu Xingzhi pinça les joues tendres de l’adolescent.

« N’est-ce pas ce que tout grand frère martial doit faire ? Si le grand frère martial ne vous protège pas tous, qui d’autre vous protégerait ? »


Le visage de Meng Chongguang se rembrunit aux mots tous mais il reprit son entrain :

« Grand frère martial, si tu devais choisir entre Jiu Zhideng et moi, tu préférerais rester avec quoi ?

– Bordel, c’est quoi cette question ? » fit Xu Xingzhi sans pouvoir se retenir de rire.

Meng Chongguang refusa d’abandonner. Il le saisit par le sol et secoua un peu.

« Réponds-moi, grand frère martial. »

Avec un petit fourneau si chaud dans ses bras, le froid disparut légèrement du corps de Xu Xingzhi et il s’assoupit progressivement.

« … Toi, bah. »

Les yeux de l’adolescent se mirent à étinceler. Il demanda :

« Pourquoi ?

– Xiao Deng a toujours été sensé depuis tout petit. Même s’il se retrouve seul, il saura se débrouiller. Tandis que toi... »

Xu Xingzhi tendit la main pour tapoter la tête de l’adolescent.

« … tu es un garçon stupide.

– Je ne suis pas stupide ! »


Après cette protestation, Meng Chongguang porta la bouche aux oreilles de Xu Xingzhi et murmura :

« … Grand frère martial, j’ai un souhait. »

Le souffle chaud caressa ses oreilles et Xu Xingzhi se sentit encore plus embrouillé.

« … Mmm ?

– Je veux t’enfermer quelque part. »

Meng Chongguang roula sur lui audacieusement. Il posa un bras au-dessus de la tête de Xu Xingzhi et l’autre sur son torse.

« … Comme ça, moi seul pourrai te voir. Moi seul aurai le droit de te voir. Parfois, quand je pense à mon grand frère martial qui sourit aux autres, parle aux autres et prend les autres dans ses bras, j’ai l’impression de devenir fou… Je veux fabriquer une chaîne solide pour attacher mon grand frère martial. »


Xu Xingzhi avait vraiment utilisé beaucoup de forces aujourd’hui, il était éreinté. La voix à ses oreilles résonnait en cercles, il ne comprit pas du tout ce que voulait dire l’adolescent. Il fut plutôt un peu embrouillé :

« … Brave petit, tu prends ton grand frère martial pour un chien, ah. Si un jour tu fais de gros progrès et que tu arrives à me battre, alors grand frère martial te laissera l’enfermer. »

Meng Chongguang eut un si large sourire que l’on vit ses dents blanches.

« Bien, grand frère martial, nous avons un accord. »


Après avoir cajolé cet enfant ours, Xu Xinzhi allait s’endormir quand il entendit soudain un condisciple junior appeler de l’extérieur :

« Est-ce que grand frère martial Xu dort déjà ? »

Sans attendre que Xu Xingzhi réagisse, Meng Chongguang se leva de sa propre initiative et ouvrit directement la porte.

« Grand frère martial dort ! »

Quand Xu Xingzhi entendit l’autre disciple mentionner le mot ‘le maître’, son esprit retrouva toute sa lucidité. Il s’habilla et se rendit à la porte. Il poussa la tête de Meng Chongguang.

« Je ne me suis pas encore endormi. Que se passe-t’il ? »

Ce disciple junior était le serviteur personnel de Qing Jing. Il salua Xu Xingzhi en enroulant son poing droit dans sa paume gauche et fit :

« Grand frère martial Xu, le maître et oncle martial te cherchent. Ils ont à discuter avec toi d’une chose importante. »


Xu Xingzhi remarqua :

« Il est si tard, de quoi s’agit-il ?

– C’est au sujet de la réunion d’appréciation des Artefacts Divins des quatre sectes, répondit le petit frère martial avant de baisser la voix : Maître Qing Jing est de nouveau ivre. Oncle martial Guang Fu est fâché contre lui. Grand frère martial ferait bien mieux de vite venir pour le conseiller. »

Xu Xingzhi poussa un lourd soupir.

« Attends dehors. Je m’habille et je viens. »

Ces soit-disant conseils consistaient juste à changer la cible de la colère de Guang Fu.


Pendant Xu Xingzhi retournait au centre de la chambre, Meng Chongguang demanda avec curiosité :

« C’est quoi la réunion d’appréciation ? Ça fait six ans que je suis ici et je n’en ai jamais entendu parler. »

Xu Xingzhi lui répondit tout en se changeant :

« Cette réunion d’appréciation a lieu tous les sept ans, la dernière a été organisée un an avant ton arrivée. Durant cette réunion, les quatre grandes sectes vont exposer les quatre artefacts en leur possession et se réunir ensuite pour réciter des poèmes, boire de l’alcool, du thé et admirer les fleurs. En gros, c’est juste une démonstration de force, pour dissuader les démons et cultivateurs démoniaques de s’agiter et de faire du mal.

– C’est quoi, les quatre artefacts ? demanda encore Meng Chongguang.

– L’artefact divin de notre Montagne de la Tombe du Vent s’appelle le Livre du Monde. Celui de l’Île du Fleuve Céleste est le Miroir de la Triste Séparation. La Vallée de la Pure Fraîcheur possède l’Arc du Cosmos et le Pic du Yang Vermillon protège l’Épée Limpide… Dis donc, vous n’êtes pas censés apprendre ça en classe ?

– ... »


Xu Xingzhi comprit alors :

« Tu n’es pas très studieux en cours, pas vrai ? »

Meng Chongguang prit un air un peu gêné et se dandina avec les mains dans le dos. Il changea rapidement de sujet :

« Je n’ai encore jamais vu à quoi ressemble le pouvoir d’un artefact divin. »

Xu Xingzhi préféra ne pas insister sur l’autre sujet. Il noua les attaches de ses vêtements une par une.

« … Comme si moi, je l’avais déjà vu. Avec tous les objets magiques rassemblés ici, aucun démon n’oserait facilement venir nous envahir. Du coup, ces artefacts ne servent pas à grand-chose. »

Après ça, il ouvrit la porte puis se tourna vers Meng Chongguang :

« Protège bien la maison. Je reviens dès que possible. »

Il fit un pas en dehors de sa maison mais tomba en avant dans un abîme sans fin.


* * *


Xu Xingzhi chuta directement des hauteurs de l’abîme dans le lit des Terres Sauvages.

Il se redressa bien droit, son cœur battait la chamade. Il baissa ensuite la tête et vit que ses mains et ses pieds étaient attachés à des chaînes argentées. Cela tintait dès qu’il faisait le moindre mouvement.

En voyant la chaîne, une phrase de son souvenir surgit dans son esprit :

« Grand frère martial te laissera l’enfermer. »

Il se mit à paniquer pour une raison inconnue.

Il tourna la tête puis fut incapable de regarder Meng Chongguang droit dans les yeux quand il le vit assis à la table.

… Aujourd’hui comme autrefois, le propriétaire d’origine de ce corps avait tout bonnement élevé un louveteau de pure race.


En entendant le cliquètement des chaînes, Meng Chongguang sut que Xu Xingzhi s’était réveillé.

Il se leva et lui tendit de l’eau qu’il venait juste de servir dans une tasse.

« Grand frère martial, bois un peu d’eau. »

Une grande partie de ce qu’il venait de voir en rêve était un peu ambiguë. Xu Xingzhi avait la bouche sèche et il hésita un moment avant de prendre l’eau.

Dès qu’il porta la tasse à ses lèvres, il entendit Meng Chongguang demander :

« Grand frère martial dort très souvent ces temps-ci, comment ça se fait ? »

Xu Xingzhi tint la tasse pour boire et répondit pas.

Meng Chongguang le regarda dans les yeux et demanda :

« … De qui peut bien rêver grand frère martial ? »

Xu Xingzhi avala sa gorgée d’eau et répondit :

« De toi. »

Meng Chongguang en resta sidéré.

« Qu’est-ce que tu as dit, grand frère martial ? »


Dès qu’il eut prononcé ces mots, même Xu Xingzhi s’étrangla avec sa gorgée d’eau.

C’était la stricte vérité, cependant cela n’était pas le genre de choses qui se disait entre hommes. Le plus bizarre était que Xu Xingzhi avait dit ça de façon très naturelle, comme s’il avait l’habitude de dire ça à la personne en face de lui.

… C’était comme le Wen Cheveux Blancs qu’il avait lancé avant de s’endormir.

En y pensant bien, Xu Xingzhi ne pouvait qu’attribuer tout ça aux souvenirs du vrai propriétaire de ce corps qui étaient trop puissants.

Xu Xingzhi agita la main et tenta de se rattraper :

« C’est rien, c’est rien. »

Il espérait du plus profond de son cœur que Meng Chongguang avait connu une surdité passagère.


Mais après un long silence, Meng Chongguang ne réagit pas outre-mesure.

Il prit la tasse vide des mains de l’autre jeune homme et déclara :

« Grand frère martial, allons chercher les autres fragments de la clef. »


Note de Karura : Meng Chongguang savait déjà ce qu’il voulait tout petit !

Quant au vrai Xu Xingzhi, il a attisé sans le savoir la rivalité entre Meng Chongguang et Jiu Zhideng. Aah, il ne faut jamais comparer deux frères entre eux, jamais !

Et le Xu Xingzhi actuel paie les pots cassés.


Si on résume ce souvenir du point de vue de Meng Chongguang :

Emménager ensemble 

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Et tout ça en une soirée ! o(* ̄▽ ̄*)


Notes du chapitre :
(1) Se laisser aller au désespoir.
(2) Tout à fait, Xu Xingzhi, continue de penser comme ça 😋
(3) Une variété de gourdes, un peu comme un concombre. On retire la peau en le frottant fortement, d’où la comparaison






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