Le méchant est outrageusement beau 31

Chapitre 31 : Partialité


Après avoir donné cet ordre, Rong Chang fit d’un ton glacial à Xu Xingzhi :

« Nous allons attendre. Qing Jing aime boire comme sa vie et je crains qu’en ce moment, il ne soit en train de boire et s’amuser avec quelques confrères taoïstes. Tu vas t’agenouiller ici et attendre que Qing Jing vienne. À ce moment-là, nous discuterons de... »

Il n’avait pas encore fini de parler que Xu Xingzhi put sentir l’odeur d’alcool entrer par la fenêtre. Dans un claquement de manches, un immortel vêtu d’azur et un peu débraillé entra précipitamment dans le hall.


Dès qu’il entra dans le Hall de la Discipline, le regard de Qing Jing tomba aussitôt sur Xu Xingzhi, qui était à genoux au centre de la salle. Voyant que ses vêtements étaient intacts et qu’il n’avait pas l’air d’avoir été battu et puni, les pas du maître se ralentirent.

Bien que cela faisait des années que Qing Jing était le maître de la Montagne de la Tombe du Vent et que personne ne connaissait son âge, il avait toujours l’apparence d’un jeune homme détaché et indifférent comme un immortel. Même baigné dans la lumière du jour, il conservait l’air pur et limpide de la lune brillante au moment de se coucher.

Toutefois, ce long visage était orné d’une paire d’yeux tombants, dont le coin était un peu avachi, ce qui faisait immédiatement chuter son tempérament glacial de sa tribune de jade et lui apportait un peu plus d’humanité.

Confus, Rong Chang se leva pour l’accueillir.

« Je ne m’attendais pas à ce que Maître Qing Jing revienne si vite. Je vous en prie, prenez place. Puis-je demander où se trouve Maître Guang Fu ? »

Quand Qing Jing passa à côté de Xu Xingzhi, il lança un regard appuyé à ses genoux et, après un moment, il répondit d’un ton désorienté :

« … Vous venez de dire quoi ? »

Rong Chang : « ... »

Xu Xingzhi ne put retenir son rire, ce qui rendit Rong Chang furieux. Ce dernier lui lança un pot à pinceaux en ivoire qui se trouvait sur son bureau.

Xu Xingzhi ne fit pas mine d’esquiver, pourtant le pot ne heurta pas sa tête.

Personne n’avait pu clairement voir à quel moment Qing Jing avait intercepté le pot à pinceaux dans sa main. En un clin d’œil, il ressuyait déjà le pot avec sa manche.

« Attention, attention, ce serait dommage de le casser, ah. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Peu importait à quel point Rong Chang était furieux, il ne pouvait rien redire à Qing Jing qui était rempli de bonhommie. Il ne put donc que réprimer sa colère et demander :

« Quand est-ce que Maître Guang Fu va-t’il arriver ?

– Ne vous en faites pas, les jambes de mon petit frère martial sont un peu plus lentes que les miennes, » répondit Qing Jing.

Xu Xingzhi se pencha vers son maître et lui signala à voix basse :

« … Maître, vous avez mis la botte gauche à la place de la droite. »

Ce ne fut que là que Qing Jing se rendit compte du problème. Il baissa les yeux et s’excusa aussitôt d’un air gêné.

« Désolé, désolé, j’étais pressé. »

Rong Chang : « ... »


Pendant cette conversation, Guang Fu arriva enfin.

Il avait également une apparence jeune, mais son visage était bien plus pur, clair et sévère que Qing Jing. Ses traits de visage étaient plus compacts, ce qui lui conférait naturellement un côté dur et rigoureux.

Dès que Guang Fu arriva, il s’inclina en joignant les mains et s’excusa :

« Maître Rong Chang, veuillez excuser ce léger retard. »

Après ça, il tourna la tête et aperçut Cheng Ding, qui avait été rasé pour devenir un poulet déplumé. Il prit un air furieux et donna un coup de pied dans le dos de Xu Xingzhi.

« Vaurien ! Quelle horreur tu as encore commise ?! »

Xu Xingzhi resta stable et ne vacilla même pas en recevant ce coup de pied.

Qing Jing saisit le bras de Guang Fu et calma très lentement les choses :

« Petit frère martial, ne t’en fais pas pour ça. Viens plutôt t’asseoir, on va en discuter, ah. »


Les deux hommes se rendirent à l’estrade et chacun reçut un coussin de sol, pratique pour s’agenouiller par terre.

Après que Guang Fu se soit assis, il commença par expliquer à Rong Chang :

« Mon grand frère martial était en train de jouer aux échecs avec Maître Fu Yao. Dès qu’il a entendu que Xu Xingzhi avait fait une bêtise, il a aussitôt senti qu’il y avait un problème alors il est revenu précipitamment pour régler immédiatement l’affaire, négligeant même... »

Sur le côté, Qing Jing posa en silence sur la table le jeton noir d’échec qu’il avait tenu dans sa paume. Puis il prit le coussin de sol de sous ses genoux dans un grand bruit et le lança. Il atterrit juste devant Xu Xingzhi.

Guang Fu porta une main à son front.

« ... »


Rong Chang en fut outré :

« Maître Qing Jing, qu’est-ce que cela veut dire ?

– Mon disciple ne supporte pas très bien le froid, expliqua lentement l’autre homme. Le sol est plutôt froid, ce n’est pas bon pour la santé de rester agenouillé ainsi. Vous ne trouvez pas ? »

Après ça, il adressa un sourire à Rong Chang.

Rong Chang : « ... »

Zhou Beinan, qui assistait à tout ça, lança un regard envieux à Xu Xingzhi mais ne dit rien.

Xu Xingzhi obtint ainsi un coussin de sol. Il s’agenouilla dessus et écouta Rong Chang raconter d’un ton furieux l’incident en détails.

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À la fin, l’homme conclut d’un ton mécontent :

« C’est vraiment intolérable de le laisser humilier quelqu’un ainsi en lui rasant les cheveux ! Une fois que cela se saura, la nouvelle se répandra forcément dans les quatre sectes, et même dans toutes les sectes taoïstes. Comment pourrais-je ensuite exiger des disciples de l’Île du Fleuve Céleste de se comporter avec droiture et honnêteté ? »

Guang Fu jeta un regard à Xu Xingzhi, puis se tourna de nouveau vers Rong Chang.

« De quelle manière souhaitez-vous le punir ?

– Je vous ai justement invités tous les deux pour discuter d’un châtiment raisonnable, » fit poliment Rong Chang.

Bien qu’il dise cela, ses yeux restaient uniquement fixés sur Guang Fu.


Ce dernier fit simplement :

« Je propose que Xu Xingzhi s’excuse en public et quitte la Compétition Céleste. Qu’en dites-vous ? »

Avant que Rong Chang ne puisse accepter, Qing Jing, qui était tranquillement en train de tortiller ses manches jusqu’à maintenant, objecta :

« … Pas vraiment d’accord.

– … Alors quelle est votre proposition, Maître Qing Jing ? demanda Rong Chang.

– J’estime que les torts devraient être partagés, au lieu de blâmer uniquement une seule personne. »

Comme d’habitude, le ton de Qing Jing était très doux et lent.

« Qui plus est, il a exprimé sa colère par rapport à ce qui est arrivé à ses condisciples et a juste été un peu trop impulsif. Cela ne suffit pas à l’éliminer de la Compétition Céleste. De plus, bien qu’ayant lui aussi enfreint les règles, Cheng Ding peut quand même continuer à participer à la compétition. Si Xingzhi était éliminé, ce serait vraiment trop injuste, ah. »


Guang Fu ne put en écouter davantage.

« Grand frère martial, Xu Xingzhi n’est plus un enfant de douze ans ! Si vous ne l’aviez pas autant laissé faire, il n’aurait jamais osé agir de manière si malveillante pour humilier un confrère taoïste !

– Moi ? Comment ça, je le laisse faire ? fit Qing Jing d’un ton innocent.

– … Quoi qu’il arrive, vous avez toujours refusé de le gronder depuis qu’il est entré dans notre secte. N’est-ce pas du laisser-faire ? »

Qing Jing se dit qu’il n’avait pas tort, alors il se tourna vers Xu Xingzhi et fit d’un ton léger de sermon :

« Xingzhi, tu devrais dorénavant réfléchir un peu plus avant d’agir. Tout notre corps, jusqu’au plus mince épiderme et aux cheveux, nous vient de nos parents Cela provient du Livre de la Piété Filiale, de Confucius. (1), on ne doit pas l’endommager. Si tu étais vraiment furieux contre lui, tu n’avais qu’à simplement le frapper en cachette, c’est tout. Pourquoi était-il nécessaire d’en faire toute une histoire ? »

Rong Chang : « ... »

Guang Fu : « ... »

Zhou Beinan : « ... »

Cheng Ding, dont le visage vira au vert : « ... »

Xu Xingzhi toussota.

« … Je comprends. »


Guang Fu tapa du poing sur la table.

« Qu’est-ce que cela ?! Grand frère martial, si vous continuez à être si exceptionnellement laxiste, un jour il provoquera une immense catastrophe ! »

Qing Jing fit claquer sa langue, se pinça l’arête du nez et marmonna :

« … Je refuse que Xingzhi soit puni, c’est inacceptable. Vous êtes vraiment tous pénibles, ah. »

Rong Chang n’en crut carrément pas ses oreilles.

« … Maître Qing Jing, que venez-vous de dire ? »

Guang Fu s’étrangla et ne put que suspendre son sermon. Il se tourna pour arrondir les angles :

« Maître Rong Chang, mon grand frère martial a bu avant de venir, il n’a pas les idées claires. Ce n’est pas ce qu’il a voulu dire. Je vous en prie, ne le prenez pas mal. »

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Qing Jing soupira et son ton était un peu chagriné.

« Laissez tomber. Que mon petit frère martial décide de la punition s’il le veut, cela m’est égal. »

Guang Fu ne s’attendait pas à ce que cette marmite lui tombe du ciel. Il protesta :

« Pourquoi je voudrais le punir ? »

Qing Jing, tel un serpent remontant le long du bâton qui avait voulu le frapper, s’écria aussitôt :

« Petit frère martial, je savais que toi aussi, tu ne voulais pas le punir ! »

Guang Fu : « ... »


Voyant que la médiation n’aboutissait à rien, Zhou Beinan joua les médiateurs :

« Maîtres, oncle martial, ce disciple a un moyen de régler proprement cette affaire. Puis-je le mentionner ? »

Rong Chang réprima sa colère.

« … Tu peux parler.

– Xu Xingzhi a rasé les cheveux de Cheng Ding, cette impulsivité est pardonnable. Cependant, c’est une offense pour l’honneur de mon Île du Fleuve Céleste. Alors je pense que le mieux serait de lui raser les cheveux comme Cheng Ding. Ainsi, les deux seront quitte et pourront participer à la Compétition Céleste. Qu’en pensez-vous ? »

Xu Xingzhi redressa la tête pour lancer un regard à Zhou Beinan.

Gros Zhou, pourquoi tant de haine ?

Zhou Beinan comprit ce que signifiait son regard et eut un sourire brillant.

Tu te fais des idées.


Guang Fu et Rong Chang échangèrent un regard et furent satisfaits de ce compromis.

« C’est d’accord.

– Non, » répliqua Qing Jing.

Guang Fu semblait avoir vraiment envie de coudre la bouche de Qing Jing qui n’avait une fois de plus pas répondu en chœur.

« Grand frère martial ! Vous êtes ivre, alors ne parlez pas ! Nous allons faire comme ça ! »

Ayant déclaré cela, il se tourna vers Rong Chang et proposa :

« Je vous en prie, laissez-moi le faire moi-même, afin d’exprimer à quel point la Montagne de la Tombe du Vent est désolée. »

Après ça, Qing Jing n’eut pas d’autre choix que d’accepter à contrecœur. Quand Guang Fu descendit de l’estrade il saisit sa manche et murmura :

« Ne lui fais pas une coupe trop affreuse. »

Guang Fu : « ... » Grand frère martial, par pitié, tais-toi !


* * *


Peu de temps après, les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent avaient tous appris la nouvelle et s’étaient précipités devant le Hall de la Discipline, pour attendre de voir le résultat de la punition.

Après un certain temps, les portes du Hall de la Discipline s’ouvrirent.

Zhou Beinan sortit avec Cheng Ding par la porte de derrière, tandis que les trois maîtres sortirent par la porte principale.

Guang Fu fut chargé de raccompagner un Rong Chang encore fâché chez lui, tandis que Qing Jing resta à la porte, attendant que Xu Xingzhi sorte du Hall.


Après s’être éloigné, Rong Chang se plaignit à Guang Fu :

« Comment maître Chi Hong a-t’il bien pu choisir Qing Jing pour être le maître de la Montagne de la Tombe du Vent ? »

Quand il entendit Rong Chang parler de son maître et de son grand frère martial dans leur dos d’un ton encore assez mécontent, Guang Fu fronça légèrement les sourcils et défendit Qing Jing sans être humble ou arrogant :

« Grand frère martial est un talent exceptionnel de notre génération, avec une maîtrise à l’épée extraordinaire. Il a remporté six fois d’affilée la Compétition Céleste, alors il n’y a aucun problème à ce qu’il soit le maître de la Montagne de la Tombe du Vent. Quant aux affaires courantes de notre secte, c’est moi qui m’en charge, alors maître Rong Chang n’a pas à s’inquiéter pour notre Montagne de la Tombe du Vent. »

Rong Chang ne se souciait guère d’en débattre, alors il garda la bouche close.


Quand les deux hommes furent bien loin, Xu Xingzhi sortit du Hall avec les cheveux courts.

Il avait déjà un très beau visage. Si on regardait dans les quatre sectes et qu’on voulait trouvait le plus bel homme, 100 % des gens désigneraient Xu Xingzhi. À présent qu’il avait ses longs cheveux coupés, non seulement ce n’était pas bizarre, mais cela rafraîchissait son apparence et rehaussait sa beauté.

Plusieurs disciples femmes le contemplèrent en transe, seule Yuan Ruzhou se tordit de rire une fois qu’elle eut repris ses esprits.

Xu Xingzhi rit également et toucha ses cheveux courts.

« Ça change ! »

Qing Jing regarda Xu Xingzhi qui était d’excellente humeur et sourit s’en sans rendre compte.

« Xingzhi, tu viens boire ?

– Bien sûr. Puisque c’est le maître qui m’invite, je dois naturellement venir.

– Bien, » répondit Qing Jing.

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Ce fut ainsi que le maître et le disciple fendirent la foule et partirent ensemble.

Sur le chemin, Qing Jing aborda un sujet :

« Xingzhi, as-tu fait récemment quelque chose sans en parler à ton maître ? »

Xu Xingzhi feignit l’ignorance.

« Comment le pourrais-je ? Maître est comme un deuxième père pour moi, comment pourrais-je lui cacher quoi que ce soit ? »

Qing Jing sourit.

« Tu as parié toutes tes pierres spirituelles sur Jiu Zhideng, disant qu’il va finir quatrième de la Compétition Céleste. La cote est de un contre trois. C’est bien ça ? »

Voyant que son plan avait été dévoilé par son maître, Xu Xingzhi se tapota l’arrière de la tête et admit :

« … Hai, c’est juste pour s’amuser, pas vrai ? Vous n’avez rien dit à maître Guang Fu, hein ?

– C’est une affaire entre ton maître et son disciple, assura Qing Jing. Je ne lui dirai rien.

– Le maître est si gentil, » s’écria joyeusement Xu Xingzhi.


Jiu Zhideng, qui les avait suivis depuis le Hall car il voulait parler à Xu Xingzhi, se tenait caché dans l’ombre. Il se figea dès qu’il entendit ça, son visage affichant sa surprise.

Aussitôt, il porta la main à son cœur. Ses joues rougirent et le coin de ses lèvres trembla d’excitation.

Depuis l’ombre, il regarda le dos de Xu Xingzhi, le cœur rempli de joie, et suivit chacun de ses pas d’un regard ardent.

Peu à peu, ses yeux exprimèrent un fort désir et l’envie brûlante de le posséder.


* * *


Après avoir ri, Qing Jing frotta ses manches entre ses doigts, comme à son habitude, et demanda :

« Tu as autant d’estime pour Jiu Zhideng ?

– Xiao Deng est effectivement doué à l’épée, expliqua Xu Xingzhi. Ces dernières années, il a progressé à pas de géant. Si j’ai parié sur sa victoire, ce n’est pas pour rien. »

Qing Jing poussa un léger soupir et parla gentiment et lentement, comme toujours :

« Xingzhi, tu es parfait en tout point. Ton seul défaut, c’est que tu es trop attentionné envers les autres : les trésors de talent que je t’ai donnés, tu les as cédés à Meng Chongguang pour qu’il cultive. Je t’avais demandé d’utiliser ces pierres spirituelles pour renforcer ton Pinceau Libre, et tu les as prises pour parier sur la victoire de Jiu Zhideng. Surtout Meng Chongguang, à quoi bon lui donner ces choses ? Je t’ai dit il y a longtemps qu’il est... »


Dès qu’il fut mention de Meng Chongguang, Xu Xingzhi étira ses lèvres en un sourire sans s’en rendre compte :

« Maître, je sais très bien ce que je fais. Mais Chongguang est vraiment un brave garçon, je suis très content d’être avec lui. Avec moi à ses côtés, il ne fera rien de mal. »

Qing Jing observa attentivement son expression.

« Qu’est-ce que tu as… avec lui ? »

Xu Xingzhi ne comprit pas.

« Hein ?

– Quand tu parles de lui, expliqua son maître, tu as une autre expression que quand tu parles de Jiu Zhideng.

– Ah bon ? »

Xu Xingzhi n’avait absolument pas conscience de ça. Au contraire, il parla plutôt avec enthousiasme d’une de ses découvertes récentes :

« … Au fait, maître, nous n’interdisons pas la double cultivation entre hommes sur la Montagne de la Tombe du Vent, pas vrai ? »

Qing Jing hocha la tête.

Xu Xingzhi poursuivit :

« … J’ai récemment découvert que Chongguang et Xiao Deng semblent bien s’entendre. Ils se battent depuis tout petits mais aujourd’hui, quand Xiao Deng s’est fait embêter par Cheng Ding, Chongguang est venu à son secours. N’est-ce pas un couple querelleur mais amoureux ? »

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Quand Xu Xingzhi se mettait à parler de ses deux petits frères martiaux, il pouvait parler sans fin. Qing Jing l’écouta patiemment un bon bout de temps, puis fit lentement :

« Xingzhi, laisse simplement les choses se faire naturellement pour ces deux-là. Mais j’ai une chose à te dire dont tu dois te souvenir : quoi qu’il arrive, tu dois toujours garder une place pour toi-même dans ton cœur. »

Xu Xingzhi fit franchement :

« Je me soucie trop de la jeune génération, c’est ça ? Mais vous avez raison, maître. Ce disciple s’en souviendra. »

Qing Jing sourit et cessa de parler de ça.

« Il me reste encore quelques pierres spirituelles. Si je finis ivre le premier aujourd’hui, elles seront à toi. Ce t’évitera de ne plus avoir de pierres spirituelles quand tu auras perdu ton pari. »

Xu Xingzhi éclata de rire.

« Maître, c’est vous qui l’avez dit, ah. Nous avons un accord. »


* * *


Xu Xingzhi ne revint pas avant la soirée.

Les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent étaient tous logés dans le Pavillon Est. En voyant que Xu Xingzhi faisait une vilaine tête à son retour, ils se ressemblèrent autour de lui.

« Grand frère martial, tu vas bien ? »

Xu Xingzhi agita la main avec un air désespéré.

« Ça va. Le maître était ivre alors je l’ai ramené chez lui. Après ça, j’ai croisé maître Guang Fu. Il veut me punir en me faisant copier un texte sacré. Après demain, de bonne heure, je dois lui envoyer le texte sacré recopié dans le Hall externe. »

Yuan Ruzhou sourit et ajouta :

« Oncle martial veut ainsi que tu cultives ton caractère moral et spirituel, afin que tu ne rases plus les cheveux des autres comme aujourd’hui.

– Il veut ma mort ! » gémit Xu Xingzhi d’un ton douloureux.


Yuan Ruzhou fit d’un ton soucieux :

« Qu’est-ce qu’oncle martial a demandé à grand frère martial de recopier ? Si tout le monde recopie un paragraphe, ça ira, non ?

– … “Le suprême divin Yuan Shi prononce les paroles sacrées pour chasser le démon qui a maudit l’Empereur du Nord Un extrait du Dao Zhang, ou Canon Taoïste. (2)”. Mais ne prenez pas cette peine. Oncle martial est très malin. Si je n’arrive pas à cacher le ciel et dépasser la mer Parvenir à son but au moyen d’une tromperie. (3), il doublera ma punition et vous risquerez aussi d’être impliqués cette fois. »

Après ça, il regarda tout autour et vit que ni Jiu Zhideng, ni Meng Chongguang ne se trouvaient dans le pavillon. Alors il fit :

« Je vais prendre l’air pour marcher un peu et dessaouler. Ne vous en faites pas pour moi, couchez-vous tôt. »

Quand Xu Xingzhi s’en alla, les disciples chuchotèrent entre eux, comme s’ils préparaient quelque chose.


* * *


Xu Xingzhi trouva Jiu Zhideng en train de recopier un texte sacré sur les marches froides en dehors du pavillon.

Il enroula son manteau autour de son corps, s’assit à côté du jeune homme et passa un bras autour de son épaule pour lire.

« Qu’est-ce que tu écris ? »

Jiu Zhideng se figea. Son bras pressé contre le torse de Xu Xingzhi devint aussitôt brûlant, et il eut du mal à respirer calmement.

Il posa son pinceau et fit :

« … Grand frère martial, aujourd’hui, j’ai agi avec imprudence et j’ai causé des problèmes à notre secte. C’est entièrement ma faute.

– Pourquoi tu n’aurais pas dû agir ? » demanda Xu Xingzhi d’un ton intrigué.

Jiu Zhideng répondit calmement :

« Parce que mon identité ne m’en donne pas le droit. J’ai eu tort d’agir ainsi. »


Après avoir dit ça, il retira son manteau et le posa sur les épaules de l’autre homme.

« Grand frère martial, il fait froid dehors. Couvre-toi plus. »

Xu Xingzhi accepta calmement le vêtement et demanda :

« Xiao Deng, avant de commencer, est-ce que tu t’es au moins demandé : “Si je réponds à sa provocation, est-ce que je fais bien?”. “Si j’agis et que ma secte en sera humiliée, est-ce que je fais bien ?”, etc ? »

Jiu Zhideng hocha la tête.

Xu Xingzhi lui caressa les cheveux.

« La prochaine fois, tu te répondras à toi-même que tu fais bien.

– …

– T’humilier, c’est humilier toute notre famille, enchaîna Xu Xingzhi. Tu es le petit frère martial de Xu Xingzhi et un disciple de la Montagne de la Tombe du Vent. Si tu te fais humilier, c’est toute la Montagne de la Tombe du Vent qui se fera aussi humilier. Alors ne laisse pas les autres te faire du tort si aisément, tu m’entends ? »

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Jiu Zhideng regarda attentivement Xu Xingzhi, souhaitant presque graver l’image de cet homme dans sa rétine.

« Jiu Zhideng suivra les conseils de grand frère martial. »

Xu Xingzhi eut un sourire satisfait. Il changea de sujet :

« Tu as vu Chongguang ? »

À ce nom, le visage de Jiu Zhideng s’assombrit. Au moment où il allait répondre, ils entendirent une toute petite voix venant du couloir derrière, non loin :

« Grand frère martial, je suis là. »

Xu Xingzhi lui fit signe.

« Viens par ici. J’ai demandé au maître une bouteille d’élixir. Je vais te ramener dans ta chambre pour soigner ta blessure. »


Meng Chongguang s’approcha joyeusement en tenant son manteau chaud dans ses bras. Il retira le vêtement de Jiu Zhideng sur Xu Xingzhi et le jeta par terre en un geste très naturel. Puis il passa son manteau autour des épaules de Xu Xingzhi. Il lui prit également le bras et se pressa contre lui avec une affection incomparable.

« Grand frère martial est si gentil avec Chongguang. »

Xu Xingzhi ne rata pas les mouvements de Meng Chongguang. Il comprit ce qu’il avait voulu faire et le taquina :

« Tu n’es pas heureux que ce soit à moi que Jiu Zhideng donne son manteau, ah. »

Meng Chongguang : « … ??? »

Jiu Zhideng : « … ??? »

Xu Xingzhi retira donc le manteau chaud de Meng Chongguang pour le poser sur les épaules de Jiu Zhideng. Il tapota ensuite la tête de Meng Chongguang.

« Vous deux, vous vous êtes tacitement donné rendez-vous sur ce balcon, c’est que vous devez avoir des choses à vous dire. Alors je retourne dans le pavillon. »


Meng Chongguang regarda Xu Xingzhi partir avec stupéfaction.

Quant à Jiu Zhideng, dès que Xu Xingzhi fut hors de vue, il jeta d’un air écœuré le manteau de Meng Chongguang.

Ce dernier renonça à son apparence de gentille petite fleur délicate et grinça les dents de colère :

« Qu’est-ce que tu as été raconter à grand frère martial ? Comment peut-il avoir aussi mal compris ?! »

Jiu Zhideng l’ignora et récupéra son pinceau et son manteau. Il partit sans dire un mot, laissant Meng Chongguang s’agiter tout seul.

Pendant qu’il s’éloignait, il porta une manche de son manteau à son nez et inspira profondément. Il absorba ainsi complètement la légère odeur de bois d’agar que Xu Xingzhi avait laissée dessus.

Mais après quelques pas, il s’arrêta subitement et pressa douloureusement son bas-ventre. Il gémit :

« … Ouh. Hum — »

Il baissa la tête et vit le changement opérer à cet endroit de son corps. Une rare touche de panique apparut sur son visage.

Il rougit, serra plus fort le pinceau et s’en alla en courant, comme pour laisser derrière lui les désirs impurs de son corps.


* * *


Le lendemain, la nouvelle que Xu Xingzhi avait rasé les cheveux de la nouvelle vedette de l’Île du Fleuve Céleste puis avait eu lui-même les cheveux coupés en guise de punition fit tout le tour de l’Île du Fleuve Céleste.

Comme par hasard, d’après le programme de la Compétition Céleste, aujourd’hui était le jour du combat entre Xu Xingzhi et Cheng Ding.

Wen Xuechen arriva tôt comme d’habitude, mais trouva Qu Chi et Zhou Beinan qui attendaient déjà là.

Il poussa son fauteuil roulant pour s’approcher d’eux.

« Pourquoi vous êtes venus si tôt ? »

Zhou Beinan croisa les bras et sourit.

« Je suis venu tôt pour voir la tête de Xu Xingzhi. »

Wen Xuechen se tourna alors vers Qu Chi.

« Qu Chi, tu es aussi là pour ça ? »

Qu Chi, qui était toujours sérieux, se mordit les lèvres et prit un air un peu embarrassé.

« Je… je veux juste voir à quoi il ressemble avec les cheveux courts.

– Tu n’es pas là pour ça, toi aussi ? rétorqua Zhou Beinan à Wen Xuechen.

– Bien sûr que non, » répliqua dignement l’intéressé.

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En entendant ça, Zhou Xian chuchota discrètement à Zhou Beinan :

« Grand frère, ne le crois pas. Il m’a demandé au moins trois fois entre hier soir et ce matin si grand frère martial Xu allait se battre le matin ou l’après-midi. C’est aussi pour ça qu’il est venu tôt. »

Wen Xuechen se renfrogna en voyant ces deux-là chuchoter entre eux.

« … De quoi vous parlez ? »

Zhou Xian et Zhou Beinan agitèrent les mains ensemble en signe de dénégation.

« De rien, des histoires de famille, juste des histoires de famille. »

Wen Xuechen tendit la main vers Zhou Xian.

« Viens à mes côtés. »

Le visage de la jeune femme rougit légèrement mais, au moment où elle allait s’avancer, elle se fit tirer en arrière par son frère.

« Ma sœur n’est pas de la Vallée de la Pure Fraîcheur, argua Zhou Beinan. Pourquoi devrait-elle se tenir à tes côtés ?

– Parce que tôt ou tard, ce sera le cas, » répondit fermement l’autre jeune homme.


Au même moment, il y eut une grande agitation en provenance de l’extérieur de l’arène. C’étaient les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent qui venaient de faire leur entrée.

Zhou Beinan tourna la tête avec impatience pour voir ça, mais ce qu’il vit faillit lui décrocher la mâchoire.

Après un moment, il parvint à articuler un mot :

« … Putain. »

Même dans les rangs supérieurs, la stupéfaction régnait. Guang Fu faillit renverser la table.

« Ces disciples indignes ! Comment osent-ils tous se comporter de manière si outrageante ?! »


— Tout ceux qui participaient à la Compétition Céleste, à l’exception d’un disciple et d’une disciple, s’étaient tous rasés la tête pour que ce soit aussi court que Xu Xingzhi !


La parole à l’auteuse :

La Vallée de la Pure Fraîcheur : Tsundere Froid et inamical en apparence, mais tendre et chaleureux à l’intérieur. (4) de père en fils.

Le Pic du Yang Vermillon : Épouse de père en fils.

L’Île du Fleuve Céleste : 2B Une insulte sur Internet : stupide, idiot. Peut s’utiliser pour se taquiner entre amis. (5) de père en fils.

La Montagne de la Tombe du Vent : Protège ses petits de père en fils.


Note de Karura : Je n’aurais jamais cru que le maître du Xu Xingzhi pouvait être encore plus papa-poule que lui, et pourtant !

Xu Xingzhi s’imagine que Meng Chongguang et Jiu Zhideng sont amoureux ? Les pauvres ! 🤣🤣🤣


Notes du chapitre :
(1) Cela provient du Livre de la Piété Filiale, de Confucius.
(2) Un extrait du Dao Zhang, ou Canon Taoïste.
(3) Parvenir à son but au moyen d’une tromperie.
(4) Froid et inamical en apparence, mais tendre et chaleureux à l’intérieur.
(5) Une insulte sur Internet : stupide, idiot. Peut s’utiliser pour se taquiner entre amis.






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