Chapitre 72 : Retour à la maison
Le visage de Zhou Beinan changea subitement d’expression et il dégaina sa lance courte qui était accrochée en travers de sa ceinture. Zhou Xian sembla connectée avec son frère car elle dégaina presque en même temps que lui sa lance courte accrochée dans son dos et la lança en direction de Xu Xingzhi !
Les deux lances lumineuses se rejoignirent dans les airs, formant une croix et fendant les nuages. Elles s’enfoncèrent dans le pilier de pierre juste au bon endroit pour soutenir la taille de Xu Xingzhi. Comme ça, la gravité n’allait pas déchirer son bras droit qui était déjà disloqué.
Qu Chi s’envola et bondit sur le vent astral pour rejoindre Xu Xingzhi. Il tenta de dégager son corps du pilier en pierre. Malheureusement, les épines transparentes de pouvoir spirituel avaient pénétré dans le bras du jeune homme en de nombreux endroits et le clouaient au pilier. Qu Chi eut beau examiner ça dans tous les sens, il avait l’impression que le seul moyen de dégager Xu Xingzhi le mieux possible, ce serait de lui arracher la moitié de son bras.
Il ne put donc que le soutenir par la taille et se servir de sa manche pour ressuya le sang noir qui coulait au coin des lèvres de son ami.
« Xingzhi, Xingzhi ! »
Le jeune homme murmura :
« Ma main… »
Qu Chi baissa les yeux et vit que la main droite était comme une touffe de coton arraché. Elle était tordue, baissée et agitée de spasme. Elle avait l’air anormalement molle.
Le sang qui coulait le long de la cuisse de Xu Xingzhi choqua le regard de Qu Chi.
« Xingzhi, je vais trouver le moyen de te faire descendre. Tiens bon… »
Le jeune homme demanda d’une voix faible :
« … Pourquoi je ne vois plus rien ? »
Qu Chi contempla ce petit frère qu’il connaissait depuis plus de dix ans et qui avait toujours été animé et flamboyant. Ses lèvres se mirent à trembler violemment.
« Tout va bien, tu peux compter sur moi. N’aie pas peur, ah.
– Grand frère Pas le grand frère de son propre sang, mais un terme affectueux et respectueux pour quelqu’un de plus âgé. (1)… »
La douleur dans les dix doigts qui étaient reliés directement au cœur se répandit peu à peu dans tous son corps. Xu Xingzhi se tortilla et se tourna sous le coup de la douleur. Il se cogna désespérément l’arrière du crâne sur le pilier.
« Sauve-moi… »
Qu Chi regarda son bras droit blessé d’un air perdu.
Le pur pouvoir spirituel du cultivateur d’Esprit Naissant brillait à travers ces blessures dégoulinantes de sang. Qu Chi n’avait aucune idée pour délivrer Xu Xingzhi qui était réprimé par un tel pouvoir spirituel.
Il dégaina la longue épée à sa ceinture et en plaça la lame contre l’épaule droite de Xu Xingzhi.
… Peut-être qu’en coupant le bras droit, cela réduirait la douleur ?
Xu Xingzhi n’eut pas conscience de ce qu’il faisait. Il se pencha contre lui et saisit son bras de sa main gauche qu’il pouvait encore bouger.
« Grand frère… »
Cela faisait bien des années que Qu Chi maniait l’épée. Pour la première fois de sa vie, ses mains tremblèrent et sa vue se brouilla.
Après un moment, il passa un bras autour de Xu Xingzhi tandis qu’il remettait son épée au fourreau.
Tout en déversant son énergie spirituelle sans réserve dans le corps de son ami, il posa sa main derrière sa tête et le réconforta d’une voix tremblante :
« Grand frère est là, ah. Grand frère ne te laissera pas. »
La majorité des disciples de la Montagne de la Tombe du Vent ne se remit pas tout de suite de ce brusque revirement. Beaucoup ne croyaient pas du tout que Xu Xingzhi pouvait être un cultivateur fantôme. Ce ne fut qu’en voyant le jeune homme subir ce châtiment étrange et horrible qu’ils en furent horrifiés et tombèrent aussitôt à genoux.
Yuan Ruzhou fut la première à se prosterner et elle s’écria d’une voix forte :
« Grand frère martial est accusé à tort ! Ce sont des gens qui l’ont piégé !! »
Aussitôt après, tous les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent, y compris plusieurs autres disciples des trois autres sectes, ajoutèrent leurs voix à la sienne comme un tsunami :
« Grand frère martial est accusé à tort ! À tort ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Les disciples se prosternèrent tous et même Wen Xuechen prit appui à deux mains sur les accoudoirs de son fauteuil roulant. Il se dressa sur ses jambes, repoussa le fauteuil en arrière, puis se laissa tomber à genoux sur le sol froid et dur.
Par égard pour son état de santé, Wen Xuechen avait toujours été dispensé de se prosterner mais en cet instant, il employa toutes ses forces pour condenser chaque mot dans son thorax, de sorte qu’ils surgirent remplis de colère :
« Maître Qing Jing, Maître Guang Fu ! Cette affaire n’a même pas été encore présentée devant un tribunal pour être examinée, alors pourquoi cet empressement à punir Xu Xingzhi ?! Avec une telle négligence, comment espérez-vous pouvoir convaincre l’opinion publique ?! »
Zhou Xian s’agenouilla à côté de lui. Les larmes coulaient sur son visage et elle était incapable de dire le moindre mot.
Quand Zhou Beinan vit le sang de son ami, il fut si furieux qu’il ne s’agenouilla même pas.
« Maître Qing Jing, maître Guang Fu, ce junior vous a toujours entendu vous plaindre que Xu Xingzhi agissait de manière absurde et sans le moindre scrupule. L’incident d’aujourd’hui démontre bien qu’en fait, il n’a fait que suivre l’exemple de ses maîtres ! »
Zhou Yunlie, le maître de l’Île du Fleuve Céleste, grimaça.
« Beinan, retire ce que tu as dit ! Ne raconte pas n’importe quoi ! »
Mais Zhou Beinan avait son caractère et ne s’en laissait pas dire.
« Père, ces deux maîtres de la Montagne de la Tombe du Vent viennent d’agir sans la moindre considération pour la vie d’autrui. Les autres maîtres et vous êtes leurs amis depuis longtemps, ce n’est donc pas facile pour vous de les critiquer. Alors laissez faire votre fils ! »
Il se tourna ensuite vers Qing Jing et fit d’un ton sévère :
« Veuillez pardonner l’insolence de ce junior, mais si vous ne fournissez pas une bonne explication à ce châtiment, moi, Zhou Beinan, ne vous le pardonnerai pas ! »
Guang Fu ne se serait jamais attendu à un tel tollé, ni même à ce que son grand frère martial cloue directement Xu Xingzhi au pilier en jade blanc en face de la grande salle.
En toute logique, il aurait simplement suffi d’utiliser la clochette pour lui briser le poignet droit et le priver d’abord de sa capacité à écrire. Ensuite, ils auraient pu confirmer les accusations et se débarrasser de lui tranquillement en privé. Pourquoi avait-il fallu que son grand frère martial le punisse en public, ce qui rendait les choses encore plus difficiles à gérer ?
Mais en dépit de tout, Guang Fu conserva son habitude de défendre les agissements de Qing Jing.
« Xu Xingzhi a caché son identité de cultivateur fantôme et manigançait quelque chose de mauvais. Il méritait donc bien d’être puni ! Grand frère martial l’a arrêté à temps et lui a administré son châtiment, où est le problème dans tout ça ?! »
Quand Lu Yujiu entendit les accusations de Guang Fu contre Xu Xingzhi, ses yeux devinrent rouges et il n’avait plus le temps de courir rejoindre Wen Xuechen. Parmi les protestations de la foule, il s’écria :
« C’est faux ! La marque du clan des Revenants ne ressemble pas du tout à ce qu’a grand frère martial Xu ! Il… Mmm ! »
Horrifié, Lu Yujiu s’aperçut qu’il ne pouvait plus prononcer un mot.
On lui avait lancé le sort de silence.
… Qui ? Qui avait fait ça ?
Il regarda tout autour de lui et après un moment, il sentit quelque chose. Il posa ses yeux remplis de larmes sur Xu Xingzhi, qui était toujours cloué au pilier.
Le jeune homme avait la tête posée sur l’épaule de Qu Chi. Il avait un peu retrouvé ses esprits et ses yeux étaient baissés. Les autres ne pouvaient pas voir ce qu’il regardait, mais Lu Yujiu sentit instinctivement que Xu Xingzhi était en train de le regarder lui.
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Les doigts de sa main gauche qui était posée sur l’épaule de Qu Chi formaient un sceau de main discret. Une petite lueur jaillissait du bout de ses doigts, comme une petite fleur.
… C’était vraiment grand frère martial Xu ? Grand frère martial Xu avait entendu son cri malgré le brouhaha ?
Mais… Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il ne le laissait pas prendre sa défense ?
Après un moment, il vit les lèvres de Xu Xingzhi s’agiter.
Il n’émit aucun son mais Lu Yujiu put parfaitement lire sur ses lèvres :
« Xiao Lu, tout le monde peut dire ce qu’il veut pour me défendre, mais pas toi. »
En tremblant, il désigna son petit doigt :
« … Nous avons un accord. »
Lu Yujiu se figea sur place et comprit peu à peu.
— Aujourd’hui, Xu Xingzhi avait été accusé de force d’un crime. Si Lu Yujiu protestait, on allait forcément lui demander comment ça se faisait qu’il connaissait aussi bien les marques du clan des Revenants. Et s’il ne parvenait pas à fournir une excuse plausible, il y aurait de fortes chances qu’il soit capturé et se fasse interroger comme Xu Xingzhi.
La marque fantôme sur le corps de Xu Xingzhi était fausse, mais celle sur le corps de Lu Yujiu était on ne peut plus vraie.
Xu Xingzhi n’avait donc rien à craindre de l’examen, au contraire de Lu Yujiu.
… Rien que pour ça, Xu Xingzhi ne voulait pas qu’il prenne la parole.
Dès leur première rencontre sur le Mont Prospérité, il avait passé un accord avec Xu Xingzhi : il lui avait juré de ne jamais révéler son identité de cultivateur fantôme.
Lu Yujiu éclata en sanglots. Il se recouvrit le visage et s’accroupit parmi la foule agitée.
Sa Luo admira le chaos plus bas qu’il avait lui-même provoqué. Il porta une main à ses lèvres pour cacher le rire qu’il avait bien du mal à retenir.
Ces gens des sectes immortelles, que ce soit des dizaines d’années avant ou maintenant, étaient toujours aussi ridicules.
La voix rauque dans son corps fit :
« Libère… Xingzhi.
– Pas question que je le libère. Comment tu te sens ? demanda mentalement Sa Luo d’un ton railleur. … Tu es bouleversé ? »
Après ça, il pressa son pouce gauche et son index ensemble pour activer son pouvoir spirituel. Il vit alors Xu Xingzhi, qui était à moitié conscient, cloué sur le pilier de jade blanc, cracher un autre caillot de sang. Le pouvoir spirituel qui s’était calmé un peu s’enfonça de nouveau comme une perceuse dans le corps de Xu Xingzhi. Il pulvérisa complètement les phalanges de sa main droite qui avaient déjà été réduites en morceaux.
… C’était cette main qui avait eu l’audace de pointer une lame sur le cou de Sa Luo tout à l’heure.
À ce moment-là, Sa Luo était en train de s’emparer de force du corps de Qing Jing, autrement il n’aurait eu aucune difficulté à tenir tête à ce gamin. Mais même comme ça, il ne pouvait absolument pas digérer sa défaite, surtout que ce sale morveux avait osé lui marché sur la tête !
Si Qing Jing ne continuait pas à résister obstinément dans son corps et nécessitait toute son attention, Sa Luo aurait simplement laissé le pouvoir spirituel stocké dans la clochette hexagonale filer droit vers le cœur de Xu Xingzhi et briser tous les os de son corps !
Sa Luo parut se rappeler de quelque chose et il fit avec un sourire moqueur :
« Ce Xu Xingzhi t’a déjà baisé ?
– …
– J’imagine que non, bah, se moqua-t’il avec malveillance. Tu as une idée d’à quel point tu es serré ?
– … »
Face aux propos insultants de Sa Luo, Qing Jing ne répondit pas par le moindre mot. Cela irrita un peu l’autre homme.
« … Dis quelque chose. »
Qing Jing garda le silence.
L’ombre sur le visage de Sa Luo s’accentua.
« Ça veut dire quoi ? … Il t’a baisé ? Parle !!! »
Face à un silence implacable, Sa Luo se sentit un peu lésé. Il adressa un sourire à l’autre occupant de ce corps :
« Tu ne veux pas me répondre ? Peu importe, je sais comment te… »
Dès qu’il prononça ces mots, il sentit soudain son Dantian s’engourdir et le picoter. Son visage se crispa aussitôt.
« Qu’est-ce que tu fous ? »
L’instant d’après, il comprit : cet homme allait en fait faire exploser son corps spirituel !
Ces immortels sont vraiment aussi coincés du cul ? Tu vas te suicider juste à cause de ce que je viens de te dire ?
Il se moquait bien de continuer à ragoter sur Qing Jing. Il jura mentalement et utilisa de nouveau son pouvoir d’Esprit Naissant pour le combattre à l’intérieur.
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Pendant que les deux hommes se battaient dans le même corps, Fu Yao sur le côté vit que Wen Xuechen restait longuement agenouillé. Il ne put en supporter davantage alors il s’avança pour plaider :
« Maître Qing Jing, nous avons tous vu ce garçon grandir. C’est vrai qu’il n’est pas très conventionnel et qu’il se montre parfois irrespectueux, mais se baser sur une marque fantôme que nous n’avons pas examinée pour le déclarer cultivateur fantôme, n’est-ce pas un peu… Maître Qing Jing ?! »
Au début, il avait vu Qing Jing froncer fort les sourcils mais s’était dit que c’était parce qu’il était anxieux à cause de cette affaire concernant Xu Xingzhi. Qui aurait cru qu’au beau milieu de sa plaidoirie, il verrait Qing Jing tendre sa main droite pour saisir en tremblant l’index de sa main gauche.
On entendit ensuite un craquement retentissant à la base de l’index.
La source qui alimentait le pouvoir spirituel fut ainsi coupée. Le pouvoir spirituel qui retenait la moitié du corps de Xu Xingzhi disparut également.
Le corps de Xu Xingzhi retomba lourdement et il s’affaissa sur Qu Chi.
Fu Yao en fut horrifié.
« Maître Qing Jing ! Vous… »
De la sueur froide coula le long des joues pâles de Qing Jing. Profitant de ce moment où il avait enfin pu retrouver le contrôle de son corps, il pressa plusieurs points d’acupression de son propre corps, s’assurant que même lui n’arriverait pas à surmonter ces blocages avant la moitié d’un shichen. Puis il s’affaissa sur le côté et sombra dans une sorte d’inconscience, épuisé.
Quand Guang Fu le vit s’effondrer, il fut si paniqué qu’il le saisit par la taille et appela deux fois :
« Grand frère martial ! »
Qing Jing serra fort ses dents argentées, le visage très pâle.
Guang Fu était mort d’inquiétude pour lui. Il s’écria d’un ton vif :
« Disciples de la Montagne de la Tombe du Vent ! Emmenez Xu Xingzhi et enfermez-le dans une cellule en attendant ! »
Aucun des disciples de la Montagne de la Tombe du Vent ne voulut bouger.
Guang Fu changea d’expression.
« Qu’est-ce que vous faites ? Vous désobéissez à un maître de votre secte ?! »
Il n’obtint toujours aucune réponse. Même Yuan Ruzhou, qui lui avait toujours obéi, avait les poings serrés et le fixait d’un air embarrassé mais déterminée à ne pas lui obéir.
… Xu Xingzhi a déjà autant d’influence et de partisans ?
Guang Fu réprima sa surprise dans son cœur. Il se tourna vers Qu Chi et fit par concession :
« Qu Chi, emmène-le dans le donjon de la Montagne de la Tombe du Vent pour l’y emprisonner. Tu devras t’occuper de lui et t’assurer qu’il ne s’échappe pas. »
Qu Chi, qui serrait le jeune homme contre lui, ne tourna même pas la tête vers lui. Cela ne lui était quasiment jamais arrivé, lui qui respectait toujours l’étiquette.
Il fit en maîtrisant son ton :
« Xingzhi est gravement blessé et il a besoin de soins urgents. Il ne supportera jamais le froid dans le donjon. Je l’emmène dans son pavillon pour qu’il récupère. »
Guang Fu ne put que le suivre :
« Alors la responsabilité de le surveiller t’échoit. S’il s’enfuit… »
Qu Chi se tourna alors vers lui et déclara :
« Tant que ces accusations injustes n’auront pas été levées, il ne partira pas et moi non plus. »
Envahi par l’anxiété, Guang Fu répondit :
« Fais comme tu veux. »
Depuis le moment où il avait vu Xu Xingzhi cloué au pilier de pierre, les jambes de Xu Pingsheng s’étaient dérobées sous lui et il était tombé assis par terre, ne voyant plus que le sang qui coulait sinueusement le long de la colonne de pierre.
Quand il vit Guang Fu soulever Qing Jing qui était évanoui et faire mine de partir, il sembla se réveiller d’un rêve et se précipita en titubant. il s’écria :
« Non… Non ! Xingzhi… c’est mon frère, c’est bien mon petit frère !! Maître, je l’avoue ! Xingzhi est mon petit frère et ce n’est pas un cultivateur fantôme ! Il n’en est pas un ! Je vous en supplie, libérez-le ! Votre disciple vous implore ! »
La foule qui s’était un peu calmée s’agita de nouveau à cause ces quelques mots à vous briser le cœur.
Malheureusement, Guang Fu ne prêta plus aucune attention à ses cris. Il annonça d’un ton pressé que le grand événement était suspendu. Puis dans un claquement de manches, il prit Qing Jing dans ses bras et partit.
Qu Chi n’osa pas non plus s’attarder : il prit aussi dans ses bras Xu Xingzhi, qui avait déjà perdu connaissance, et s’envola en marchant sur le vent.
Zhou Beinan ne perdit même pas de temps à frapper Xu Pingsheng. Il aida Wen Xuechen à se relever et, avec Zhou Xian, ils se précipitèrent vers le pavillon où résidait Xu Xingzhi.
Tous les maîtres retournèrent dans leurs quartiers d’invités, remplis d’inquiétude et d’incompréhension. Ils allaient attendre les prochaines nouvelles.
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Après que les aînés soient partis, les disciples se mirent vraiment à discuter. De nombreux regards méprisants se posèrent sur Xu Pingsheng.
« C’est vraiment le grand frère de grand frère martial ? Alors pourquoi il ne l’a pas dit avant ?
– Grand frère martial Xu est si gravement blessé, pourquoi ce type joue maintenant les hypocrites ?
– On dirait que grand frère martial Xu ne pourra plus utiliser sa main…
– Quoi, comment ?!
– J’étais tout près, j’ai pu clairement entendre tous les os de sa main se briser… »
Xu Pingsheng prit sa tête entre ses mains mais ne put faire taire complètement toutes ces voix. En souffrance, il se mit à genoux et se tapa fort la tête contre le sol. La terre, la poussière, les cheveux défaits et le sang se mêlèrent et du sang coagula sur des mèches.
Comment les choses ont pu en arriver là… ?
Est-ce que maître Qing Jing n’a pas toujours choyé Xingzhi ? Alors comment a-t’il pu, ah… ?
Xu Pingsheng recouvrit ses oreilles bourdonnantes. Un vent froid et une bouffée de pluie passèrent et enveloppèrent son corps. Il versa des larmes de désespoir, priant pour que la pluie glacée le tire complètement de ce cauchemar.
Et quand il se réveillerait, il irait en courant au pavillon de Xingzhi pour lui dire qu’il allait dorénavant le reconnaître comme son petit frère. Xingzhi allait certainement trouver ça drôle et se moquer de lui pour avoir pleuré juste à cause d’un rêve, mais il accepterait avec joie, tout comme il avait toujours accepté sa jalousie, ses dénonciations et sa froideur. Xingzhi acceptait toujours tout de lui.
… Je dois me réveiller, ah. Vite, ah !
Dans la soirée, la Montagne de la Tombe du Vent fut couverte de sombres nuages. Les montagnes et les rivières s’assombrirent, le vent se leva et la pluie se mit à tomber. Les disciples des quatre sectes se dispersèrent mais personne ne quitta la montagne.
Le terrain de la compétition fut démonté et la plate-forme en hauteur n’existait plus. On ne pouvait plus que voir sous le pilier de jade blanc non loin de la salle principale une mare de sang qui se diluait sous la pluie battante. Plusieurs disciples de la Montagne de la Tombe du Vent étaient en train de nettoyer le pilier ensanglanté et ils versaient des larmes ce faisant.
Tandis que ces disciples étaient occupés dans le plus grand silence, la porte du Palais de Bambou Vert s’ouvrit.
Guang Fu en sortit, vit ces silhouettes sous la pluie et s’enquit :
« Est-ce que Xu Xingzhi a repris connaissance ? »
L’un d’eux répondit :
« Ce disciple vient juste d’aller voir. Grand frère martial Xu s’est réveillé. Grande sœur martiale Yuan est en train de le soigner.
– Désormais, Xu Xingzhi n’est plus votre grand frère martial, » déclara Guang Fu avec un froncement de sourcils.
Ils lui répondirent tous par un silence morne.
Guang Fu ne voulut pas s’embêter avec ces jeunes disciples et poursuivit :
« Allez dans son pavillon pour transmettre le message suivant : Qu Chi doit conduire Xu Xingzhi au Palais de Bambou Vert. Maître Qing Jing va l’interroger personnellement. »
Pendant ce temps, au pied de la Montagne de la Tombe du Vent, les deux disciples qui gardaient la porte sud étaient également en train de discuter de tout ce qui s’était passé aujourd’hui.
L’un d’eux était en train de parler avec animation quand l’autre lui toucha le bras avec le pommeau de son épée.
Un groupe de personnes portant la tunique de la Montagne de la Tombe du Vent apparut sous le voile de pluie. À cause du rideau de pluie qui obscurcissait leur vision, ce ne fut que lorsque ces gens furent tout près des deux disciples de garde que ces derniers reconnurent que le chef du groupe était Meng Chongguang.
Avec tout ce qui s’était passé aujourd’hui, presque tout le monde avait oublié qu’il y avait un groupe de disciples qui était parti en mission au col de Namsan pour traquer et tuer des goules, et que ce groupe n’était toujours pas revenu. Naturellement, personne n’avait pu les informer de ce qui s’était passé aujourd’hui.
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En voyant Meng Chongguang, l’un des disciples de garde fit d’un ton effrayé :
« … Il est de retour.
– Il est de retour, et après, ah ? répliqua l’autre. Que peut-il faire d’autre à part pleurer ? »
Les deux disciples ne cherchèrent pas à baisser la voix, alors Meng Chongguang put entendre quelques mots. Cependant, il ne s’était jamais embêté à écouter quand les autres parlaient de lui.
À ses yeux, cela n’était guère différent de coqs qui piaillaient.
Il baissa simplement la tête et continua à se demander pourquoi son grand frère martial ne lui avait pas envoyé de lettre spirituelle aujourd’hui.
Encore quelques jours plus tôt, même si Xu Xingzhi avait été très occupé, il ne manquait jamais de lui envoyer une ou deux lettres spirituelles tous les jours, soit partager les derniers potins du jour, soit pour l’amadouer ou lui demander s’il était toujours fâché. Mais aujourd’hui, il n’avait strictement rien reçu, ce qui était des plus étranges.
Quand Meng Chongguang arriva sur la montagne et en franchit les portes, il vit au loin Qu Chi soutenir un jeune homme qui marchait à côté de lui. Ils se dirigeaient vers l’entrée du Palais de Bambou Vert. Qu Chi toqua à la porte qui s’ouvrit. Guang Fu en sortit et tira le jeune homme à l’intérieur. Il referma ensuite la porte du Palais de Bambou Vert, laissant Qu Chi dehors.
Avant de partir, ce dernier semblait réticent et ne cessait de regarder derrière lui.
Il n’y avait pas de lune et pas d’étoiles dans le ciel ce soir, alors Meng Chongguang ne pouvait pas voir clairement. Malgré ça, il avait l’impression que la silhouette qui avait été entraînée dans le Palais de Bambou Vert ressemblait à grand frère martial.
… Mais comment grand frère martial aurait-il pu être aussi faible et impuissant ?
Meng Chongguang se dit alors qu’il avait dû mal voir. Il fit demi-tour et se dirigea droit vers le pavillon de Xu Xingzhi.
Un de ses petits frères martiaux le héla derrière :
« Grand frère martial Meng, nous devons d’abord nous présenter devant le maître et oncle martial afin de faire notre rapport sur le col de Namsan, ah. »
Meng Chongguang ne se retourna pas et fit sèchement :
« Allez-y, les gars. Moi, je vais voir grand frère martial. »
Note de Karura : J’ai le cœur en miettes. Tout ce qui arrive dans ces chapitres est trop horrible… et ce n’est toujours pas terminé !
Notes du chapitre :
(1) Pas le grand frère de son propre sang, mais un terme affectueux et respectueux pour quelqu’un de plus âgé.
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