Le méchant est outrageusement beau 101

Chapitre 101 : Le jour où se lamentent les fantômes


« … Hanté ? »

Voyant qu’ils n’étaient pas au courant, le petit ramasseur de bois bomba le torse et agit comme un vieux sage :

« Vous ne savez pas ça. Vous êtes des voyageurs qui viennent d’ailleurs, c’est ça ? »

Xu Xingzhi s’adossa contre le restant du monument en pierre.

« Quelle importance si nous sommes des voyageurs ? Se peut-il que ces fantômes intimident uniquement les étrangers ? »

Voyant que Xu Xingzhi n’était pas inquiet de ses paroles, le garçon prit un air offensé et fit en insistant bien :

« Les fantômes d’ici sont très féroces. Si vous venez voler quoi que ce soit, ils vous mordront à mort !

– Et tu n’as pas peur, toi ?

– De quoi j’aurais peur ? »


Quand il prononça ces mots, le petit garçon prit un air très orgueilleux.

« Je les connais. Mon père a dit que lorsqu’on doit aller ramasser du bois dans la vallée, ça ne sert à rien de prier les dieux. Il suffit d’allumer de l’encens et de prier les fantômes de la vallée. Mon père et moi venons leur apporter des offrandes tous les ans. Ils sont vraiment conscients. Une fois alors que j’étais venu ramasser du bois, la nuit est tombée très vite et je ne pouvais plus trouver le chemin du retour. C’est alors que deux fantômes habillés tout en vert ont allumé des lumières pour moi. »

Avant même qu’il ait fini son récit, Lu Yujiu tomba à genoux devant le garçon dans un bruit sourd et se prosterna trois fois devant lui.

Le garçon avait manifestement l’habitude d’avoir affaire aux fantômes, mais pas trop aux gens. En voyant cet homme au masque de fantôme se prosterner directement devant lui sans un mot, il eut si peur qu’il ravala ses paroles de bravache et ramassa un fagot de bois. Il courut un peu pour se cacher derrière un pin, puis montra son petit visage rugueux et tout paniqué :

« C’est fini, la. Je suis possédé, la ! »


Bien qu’il ignorait si les fantômes pourraient apparaître en plein jour, le garçon rassembla tout de même son courage et cria à plein poumons en direction de la vallée :

« Ne leur faites pas peur, ah ! Ils ne sont pas encore entrés ! »

Xu Xingzhi s’avança et retira sa tunique extérieur. Il en recouvrit la tête baissée de Lu Yujiu sur le point de se relever. Il l’aida à se relever et à se tenir bien droit, avant de se tourner vers le petit ramasseur de bois qui était orgueilleux mais aussi rempli de bonté.

« Merci. »

Après ça, il soutint le petit Lu Yujiu d’une main et ensemble, ils franchirent les portes en ruines de la vallée.

« Hé, hé, ai, ai ! hurla le garçon comme s’il avait une rage de dents. Je m’en fiche si vous mourez, ah ! »

Xu Xingzhi se tourna à moitié vers lui et étira les lèvres en un sourire joyeux.

« Tout va bien, nous connaissons les gens d’ici. »


Le jeune homme qu’il soutenait avait tremblé depuis qu’il s’était appuyé contre Xu Xingzhi. Alors Xu Xingzhi le guida vers les portes sans que l’autre ne puisse voir.

« … Pleure si tu en as envie, ah. »

Xu Xingzhi eut un sourire démuni et caressa légèrement les épaules tendues de Lu Yujiu. Il lui tapota le dos de sa main en bois.

« Mais garde le dos bien droit. »

Lu Yujiu marcha avec lui le long du chemin où les herbes sauvages avaient poussé avec abondance. Le brouillard avait envahi la vallée, ajoutant une touche supplémentaire de tristesse à la désolation déjà présente. Des petites plantes jaunâtres surgissaient en se tortillant des fissures dans les pavés bleus. Une grosse sauterelle fut dérangée par leur passage, puis elle suivit avec curiosité les deux visiteurs inconnus jusqu’au palais principal.

Les portes du palais principal s’ouvrirent dans un grincement et les rayons du soleil luttèrent pour percer la couche de brouillard et projeter deux ou trois carrés de fine lumière entrecoupés nettement par les croisillons de la fenêtre.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ensuite, les deux jeunes gens parcoururent le moindre recoin de la Vallée de la Pure Fraîcheur.

Il ne restait plus grand-chose de la bougie et l’eau de la marmite s’était déjà évaporée Tiré d’un poème de Li Yu (937 - 978) (1), on pouvait voir les rivières et les collines partout et la vallée était remplie d’âmes solitaires comme des nuages et de la fumée.

Après avoir fait tout le tour, les deux jeunes gens revinrent au palais principal.

Assis sur les marches de devant, Lu Yujiu passa ses bras autour de ses genoux repliés devant lui. La tunique de Xu Xingzhi était restée sur ses épaules.

« Grand frère martial Xu, est-ce que je t’ai déjà raconté avant le jour où je suis arrivé dans la vallée ?

– Dis-moi. »


… Un petit cultivateur Revenant qui ignorait tout de ses origines s’était enfui seul de chez lui avec son balluchon dans le dos afin de ne pas être un poids pour sa jeune tante.

« C’était le printemps. »

Lu Yujiu se plongea dans ses souvenirs et même sa voix était teintée des couleurs du printemps.

« J’ai marché et marché pendant longtemps, puis je suis venu par ici pour me reposer. C’est alors que j’ai vu les mots ‘Vallée de la Pure Fraîcheur’ de loin. J’ai trouvé que c’était un nom magnifique et que la végétation était tellement belle. Je me suis donc dit : cet endroit est vraiment agréable, ah, avec la brume, les arbres verdoyants et les fleurs, et beaucoup de gens. On dirait un foyer. »

Xu Xingzhi eut un léger sourire car la Vallée de la Pure Fraîcheur, avec ses nombreuses règles strictes, était en fait l’endroit qui se rapprochait le moins d’un foyer parmi les quatre grandes sectes.


Lu Yujiu sourit aussi.

« J’étais le 2050ème disciple quand je suis entré dans la vallée. À présent, je suis le dernier encore en vie. »

Xu Xingzhi contempla la brume qui s’étirait et tournoyait. Il commenta doucement :

« C’est déjà très bien d’être vivant.

– Le vivant devrait ériger une stèle en leur mémoire, fit Lu Yujiu en serrant fort les poings sur ses genoux. Ils n’ont pas de stèle. Je ne sais même pas où ils sont enterrés.

– Qui a dit ça ? objecta doucement Xu Xingzhi. Le monument en leur honneur ne se trouve-t’il pas juste ici ? »

… Ce jeune homme à l’esprit résolu, indépendant et sans peur ni reproche qui se trouvait déjà à côté de lui.


Voyant que Lu Yujiu ne parvenait pas tout de suite à comprendre ce qu’il disait, Xu Xingzhi se leva. Il tendit la main et prit de la manche de Lu Yujiu la liste des disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur que Lu Yujiu avait recopiée de sa propre main.

Il tourna quelques pages, puis baissa la tête et demanda à Lu Yujiu :

« Quelle heure est-il ? »

Lu Yujiu fut un peu perplexe un moment, puis il consulta le cadran solaire sur un des murs du palais principal. Il estima maladroitement l’heure actuelle en remobilisant des connaissances qu’il avait laissées de côté pendant treize ans :

« Il sera bientôt midi.

– Xuechen m’a dit que la Vallée de la Pure Fraîcheur fait plusieurs fois l’appel tous les jours : le matin, le midi et le soir. »

Xu Xingzhi tapota le torse du jeune homme avec la liste.

« … Aujourd’hui, nous allons faire l’appel de midi. »


Lu Yujiu paniqua.

« Grand, grand frère martial Xu, je… »

Xu Xingzhi ignora son affolement :

« Qui es-tu ?

– Je… »

Xu Xingzhi tapota de son éventail les mèches sur son front. Il lui fit lever la tête et demanda d’un ton sévère :

« Je t’ai posé une question : qui es-tu ?

– Je suis… »

Lu Yujiu inspira profondément :

« Lu Yujiu.

– Et qui est Lu Yujiu ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Une lueur de détermination parcourut les yeux du jeune homme. Il se libéra de la prise de Xu Xingzhi et recula de deux pas. Il souleva le devant de sa tunique et s’inclina selon le protocole de la Vallée de la Pure Fraîcheur.

« Je suis Lu Yujiu, un disciple externe de la Vallée de la Pure Fraîcheur !

– Ne possèdes-tu pas l’héritage de Wen Xuechen, le précédent disciple en chef de la Vallée de la Pure Fraîcheur ? »

Lu Yujiu en eut les larmes aux yeux :

« Si !

– Wen Xuechen est mort en protégeant sa secte et sa dernière volonté n’a pas pu être exaucée. Qui va accomplir sa dernière volonté ?!

– … »

Le corps tout entier de Lu Yujiu devint engourdi. Ses poings serrés tremblèrent un peu et il perdit un moment sa voix, incapable de parler.


Xu Xingzhi cria plus fort :

« Je répète, qui es-tu ? »

Lu Yujiu se mordit tout à coup la langue et le sang se répandit du bout de sa langue à son Temple de l’Âme en laissant une traînée de lumière.

« Lu Yujiu ! »

Xu Xingzhi fit alors claquer ses manches.

« Lu Yujiu, fais l’appel ! »

Retirant son épingle à cheveux en bois et sa tunique extérieure, Lu Yujiu remit de l’ordre dans sa tunique de la Vallée de la Pure Fraîcheur qui avait été soigneusement dissimulée pendant toutes ces années. La liste dans sa main, il monta pas à pas sur la tribune haute et d’un mouvement de ses longues manches, des nuages denses accoururent, occultant entièrement la lumière du soleil.


Le jeune homme qui avait le visage et la stature d’un adolescent se tint sur la tribune haute. Il écarta les bras et se mit à chanter l’incantation du clan des Revenants. Sa tunique fut agitée par le pouvoir spirituel qui se manifesta violemment tel un brasier :

« — Que tous les disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur se rassemblent ici !! »

Dès que le soleil avait été caché, la vallée s’était agitée. Il se dégagea une impression glaciale du brouillard dense, ce qui fit frissonner Xu Xingzhi.

Debout seul sur la tribune, Lu Yujiu cria d’une voix forte :

« Wen Xuechen ! »

D’après la règle en vigueur dans les quatre grandes sectes, on nommait toujours en premier le disciple en chef lors de l’appel. Lu Yujiu prononça ce nom si fort et d’un ton si bouleversant qu’il se répéta en plusieurs échos, comme pour atteindre celui qui était allongé sous le sable jaune des Terres Sauvages.

Lu Yujiu garda le silence un moment et personne ne répondit.


Alors le jeune homme inspira profondément et appela la personne suivante :

« Jie Xinyuan ! »

Sa voix engendra plusieurs échos dans la place aussi grande que la mer mais avant que le dernier écho ne meurt, une voix profonde lui fit suite :

« Présent ! »

Lu Yujiu, qui avait la tête baissée sur la liste, leva subitement les yeux.

La place parut se remplir de dizaines de millions de lucioles en un instant. Les silhouettes transparentes étaient alignées d’une manière que Lu Yujiu connaissait très bien. Tous étaient assis en tailleur devant le palais principal parmi les herbes sauvages et contemplaient le petit jeune homme avec des regards presque tendres.

Le corps de Lu Yujiu se mit à trembler, tout comme les mains qui tenaient la liste d’appel. Presque dans un sanglot, il appela d’une voix rauque :

« Jiang Yuanri !

– Présent !

– Wu Changsong !

– Présent !

– Yang Lin ! »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Xu Xingzhi regarda avec tendresse ces fantômes. Son corps tout entier était gelé mais son cœur battait très vite.

Deux mille six cent quatre-vingt sept noms et deux mille six cent quatre-vingt sept personnes.

Un disciple externe ordinaire comme Lu Yujiu, quelqu’un que presque tous ses condisciples pouvaient envoyer faire des commissions à leur place, quel genre d’amour intense et de profonde affection devait-il ressentir pour noter et conserver le nom de tous ces gens ?

Xu Xingzhi ne savait pas, mais il savait simplement qu’en tant qu’unique survivant de la Vallée de la Pure Fraîcheur pendant toutes ces années, Lu Yujiu avait porté toute la vallée sur son dos.

Après avoir appelé le dernier nom, Lu Yujiu fut finalement à bout de forces. La liste d’appel tomba de la tribune dans un bruit sec.

Le jeune homme tomba à genoux et se couvrit le visage. En sanglotant, il murmura :

« Grands frères martiaux, grands frères martiaux, Lu Yujiu est revenu… revenu… »


Jie Xinyuan, le premier à avoir répondu, flotta jusqu’à la tribune et regarda Lu Yujiu qui était en train de pleurer à chaudes larmes. Il le gronda sévèrement :

« Pourquoi est-ce que tu pleures ? Tu ne sers vraiment à rien. »

Lu Yujiu s’avança vers lui à genoux sans hésiter. Il passa ses bras autour des genoux de l’autre et se mit à pleurer de plus belle.

Jie Xinyuan le réprimanda encore :

« Tu ne sais vraiment que pleurer. »

Mais tout en parlant, il s’agenouilla maladroitement pour prendre le jeune homme dans ses bras et lui tapoter le dos.

Niché dans cette étreinte glaciale, Lu Yujiu renifla et s’excusa :

« Grand frère martial, Lu Yujiu est quelqu’un d’un Dao dissident… Au début, je n’ai pas fait exprès d’intégrer la vallée, je n’ai pas… »


Jie Xinyuan garda le silence un moment.

Lu Yujiu avait atteint le niveau d’Esprit Naissant et toute sa cultivation était devenue de la cultivation Revenant. L’équilibre qu’il avait maintenu si longtemps entre la double cultivation honorable et celle de Revenant était à présent rompu, alors il ne pouvait plus cacher son aura de cultivateur Revenant. En fait, au moment où il avait franchi les portes tout à l’heure, presque tous les fantômes cachés dans les ténèbres avaient pu la sentir en lui.

L’instant d’après, Jie Xinyuan serra fort Lu Yujiu dans ses bras et le gronda :

« Idiot. »

Après ça, sa voix se fit douce et il demanda :

« … Tu peux nous faire sortir ? »


Tous les fantômes qui avaient des souhaits non accomplis et de la haine profonde restaient liés à un endroit, incapables de prendre le chemin de la réincarnation, incapables de franchir le pont de Naihe C’est le pont qui emmène un esprit vers sa prochaine vie. (2). Cela faisait donc treize ans que plus de deux mille âmes de héros disparus étaient restées prisonnières en ces lieux.

Ils étaient remplis de haine et d’un sentiment d’injustice, incapables de les exprimer.

Chaque jour depuis que la porte avait été brisée, la vallée était remplie de fantômes qui se lamentaient et aucun étranger n’osait entrer.

La voix entrecoupée de sanglots, Lu Yujiu fit :

« Mais… si un esprit lié veut quitter l’endroit où il est retenu, le cultivateur Fantôme ne peut que prendre son noyau d’âme et le reconnaître comme un esclave… esclave fantôme. L’esprit ne peut alors plus se réincarner… »

Jie Xinyuan lui saisit les épaules :

« … Tu peux ? »


* * *


Depuis midi jusqu’au coucher du soleil, le petit ramasseur de bois avait obtenu deux fagots. Pourtant, il n’avait pas quitté la montagne. Il se tenait accroupi sous le pin et jetait des regards dans la vallée. Il se disait que si les deux étrangers ne ressortaient pas, il entrerait et irait parler à ces fantômes. Il leur demanderait de lui faire une faveur et d’épargner la vie de ces deux étrangers qui étaient inconscients de ce qu’ils faisaient.

Ainsi rempli de bonnes intentions et de nobles aspirations, le garçon guetta le retour des deux hommes, caché derrière l’arbre.

Le beau jeune homme franchit lentement les portes pour sortir, portant le plus petit sur son dos.

L’autre jeune homme semblait extrêmement fatigué, à tel point que même endormi, ses doigts se contractaient involontairement.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Le petit garçon poussa un soupir de soulagement mais il se sentit en même temps vaguement déçu. Il trouvait ça dommage de ne pas avoir pu montrer à ces gens à quel point il s’entendait bien avec les fantômes de la vallée.

Alors qu’il était un peu abattu, le jeune homme qui portait son compagnon s’arrêta et lui adressa un léger sourire et un rire léger. Il ne regarda pas en direction du pin et fit comme pour lui-même :

« Mon garçon, n’oublie plus de prendre une lampe avec toi quand tu vas ramasser du bois dans les montagnes la nuit. Les fantômes de la vallée ne pourront plus désormais allumer des lumières pour toi. »

Le garçon en sursauta et il pointa la tête hors de sa cachette, mais le jeune homme avait disparu comme un souffle de vent.


* * *


Xu Xingzhi descendit le long de la route de montagne. Il était d’excellente humeur d’avoir revu tant de visages familiers du passé.

Il sentit tout à coup une présence étrange sur le côté.

Il s’arrêta brusquement et entendit alors les bruits de pas de deux personnes s’approchant de lui par devant.

« Tu es sûr d’avoir senti une perturbation spirituelle par ici ?

– Oui. Je me demande quel enfoiré a osé troubler cet endroit hanté. Les fluctuations ont disparu, alors on va juste aller jeter un coup d’œil… »

La voix s’arrêta à ce moment : les deux gens qui parlaient venaient d’apercevoir Xu Xingzhi et Lu Yujiu qui dormait.

… Il s’agissait de deux disciples démoniaques qui portaient la tenue du Pic du Yang Vermillon.


Notes du chapitre :
(1) Tiré d’un poème de Li Yu (937 - 978)
(2) C’est le pont qui emmène un esprit vers sa prochaine vie.






Commentaires :


:

:

Pour insérer des émojis dans le message, appuyez sur la touche Windows et ; de votre clavier (pour Windows 10).

Derniers chapitres parus :
Le Prince Solitaire 7 03
La Renaissance du Suprême Immortel 355 et 356
Lanterne 2
Comment élever un sacrifice 6.06 et 6.07

Planning des mises à jour :
Samedi : Lanterne : le reflet d’une fleur de pêcher
Comment élever un sacrifice
Dimanche : La Renaissance du Suprême Immortel
Le Prince Solitaire