Cent façons de tuer un prince charmant 131

Chapitre 131


Ce jeune homme tenait soigneusement les sucettes tout en regardant sans ciller la personne en face de lui. Shao Ge était vraiment trop populaire, ce visage était tellement emblématique qu’il était pratiquement impossible que les gens ne le reconnaissent pas.

Shao Ge garda un moment les yeux baissés vers les sucreries, puis étira les lèvres en un sourire.

« Merci pour le conseil, mais je ne vais pas prendre de sucette. Il se fait tard. Je dois rentrer, sinon mon époux ne sera pas content. »

Sur ce, il se tourna et s’éloigna. En passant à côté d’une poubelle, il éteignit la cigarette et jeta le mégot dans la poubelle.

Sous le clair de lune, sa silhouette s’éloigna progressivement avant de disparaître de la vue du caissier.


* * *


Shao Ge revint dans son appartement et dès qu’il retira ses chaussures, il entendit une voix dans l’obscurité.

« Tu es rentré. »

Cette fois, il ne se trompait pas, c’était bien la voix de Shen Jue.

Shao Ge marqua une pause, puis enfila ses savates. Il se tourna et demanda :

« Comment ça se fait que tu ne dormes pas encore ? »

Il était à présent trois heures du matin passées, presque quatre heures.

« Je t’attendais, Shao Ge, fit Shen Jue d’un ton inhabituellement sérieux. Où es-tu allé ? »

Shao Ge aurait aimé lui répondre honnêtement mais, en se rappelant que Shen Jue n’aimait pas qu’il fume, il fut bien obligé de biaiser.

« Je voulais acheter un truc, mais j’ai changé d’avis. »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Il tendit la main pour allumer la lumière du séjour. Shen Jue avait enfilé un pyjama et était assis sur le canapé, le fixant sans cligner des yeux.

Les deux se regardèrent un moment en silence. Ce fut Shao Ge qui le rompit le premier :

« Va te coucher. J’ai un peu transpiré alors je vais me doucher. Ne m’attends pas pour dormir. »

Mais Shen Jue secoua la tête à ces mots.

« Je vais t’attendre pour qu’on aille se coucher ensemble. Va te laver. »


Quand Shao Ge eut fini sa douche, les deux s’allongèrent sur le lit. Dans le noir, Shao Ge regarda Shen Jue qui lui tournait le dos et se pinça les lèvres en silence. Après un certain temps, il s’avança lentement vers lui et le prit doucement dans ses bras.

Il enfouit son visage dans le creux de la nuque de l’autre.

Shen Jue ne dormait pas, en fait. Il savait très bien à quoi pensait Shao Ge. Leur relation n’avait rien d’un long fleuve tranquille, c’était plutôt comme tenter de faire tenir un canard sur une perche Ce qui est impossible pour un canard. (1). Shen Jue avait à moitié forcé l’autre à être avec lui et l’avait incité à reconnaître leur relation.

Après ça, il était tombé enceint et Shao Ge n’avait pas eu d’autre choix que de prendre ses responsabilités. Cependant, il n’avait pas encore eu l’occasion de prendre pleinement ses responsabilités que Ji Yao s’en était mêlé.


Shen Jue et Ji Yao étaient restés ensemble seuls pendant quelques mois. Quand Shao Ge l’avait retrouvé, il ne restait plus qu’un mois avant l’accouchement.

Pour Shao Ge, cela faisait un gros vide entre les deux. Avant la fin du monde, ils n’étaient que des collègues, sans plus. Après la fin du monde, ils avaient été des compagnons de route pour échapper aux zombies. Alors Shao Ge n’avait eu que très peu de temps pour jouer le rôle d’amoureux.

Ji Yao avait enlevé Shen Jue, et Shao Ge n’avait pas eu d’autre choix que de se lancer à sa recherche. Peut-être qu’il n’avait pas eu l’occasion de comprendre ses propres sentiments. Ensuite, Ji Yao s’était délibérément tué sous les yeux de Shen Jue, ce qui avait été également une forte source de malaise pour Shao Ge.

Quel genre d’amour pouvait faire que quelqu’un était non seulement prêt à mourir mais voulait en plus que l’autre se souvienne de lui pour toujours ?


Alors quand ils se mirent à vivre comme un couple, il y avait forcément des tas de hauts et de bas. Qui plus est, l’identité particulière de Shao Ge n’aidait pas. Dans les autres vies, c’était Ji Yao son amoureux. Ji Yao était très agressif et savait clouer le bec des gens. Au contraire, Shen Jue semblait très facile à martyriser, alors les fans ne se privaient pas pour envoyer des lettres calomnieuses chez eux.

En fait, Shen Jue était au courant depuis longtemps pour ces lettres, il avait même déjà vu Shao Ge les lire. Il y avait déjà un doute dans le cœur de Shao Ge, sinon il n’aurait jamais lu ces lettres.

S’il n’y croyait pas, pourquoi les regarder ? C’était à cause de ses doutes que Shao Ge avait lu ces lettres. Il voulait voir si ces fans étaient cohérents dans leur analyse.

Et plus Shao Ge avait lu, plus il avait été rempli de doutes et son cœur était devenu de plus en plus chaotique.


Parfois, l’amour pouvait justement naître en temps de crise. Voilà pourquoi Shen Jue lui avait demandé s’il doutait de lui et il avait même délibérément appelé Momo Lele pendant qu’il lavait le bébé.

Bien sûr, cette méthode était des plus risquée. S’il faisait la moindre erreur, Shao Ge risquait de s’en aller. Mais Shen Jue avait une bonne compréhension de la personnalité de Shao Ge : il n’était pas du genre à promettre facilement mais une fois qu’il donnait sa parole, il prenait ses responsabilités.

Alors même si Shao Ge souffrait intérieurement, il ne mettrait pas un terme aisément à leur relation, sauf s’il y avait renoncé pour de bon.

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« Shao Ge, qu’est-ce qui te tracasse ? Tu ne veux pas m’en parler ? »

La voix de Shen Jue paraissait un peu éthérée dans la nuit sombre.

« Tu sais que Momo pleurait encore tout à l’heure ? Je l’ai cajolé un bon moment, mais je n’ai pas réussi à le calmer. Il a aussi recraché son lait et j’ai dû le laver, mais je ne m’y suis pas bien pris. Il a avalé un peu d’eau dans le bain et il a encore plus pleuré. Et moi, pendant tout ce temps, je me demandais où tu étais. »

Shao Ge se figea totalement.

Shen Jue continua en baissant la voix :

« Est-ce que mon corps est devenu horrible après l’accouchement et que ça te dégoûte ? Ou bien c’est moi qui... »

Avant qu’il ne puisse finir, sa bouche se fit recouvrir.


Shao Ge avait posé deux doigts sur sa bouche, avec une supplique dans le regard.

« Ne dis pas ça, je… je ne partirai plus comme ça dorénavant. »

Shen Jue ne dit plus rien mais Shao Ge sentit quelque chose d’humide au bout de ses doigts. Il se figea un moment avant de toucher le visage de l’autre homme. Ce ne fut qu’en arrivant au coin des yeux de Shen Jue qu’il comprit ce qui se passait.

Il se figea un moment, puis le prit dans ses bras. Il murmura d’une voix rauque :

« Je suis désolé, désolé… »

Shao Ge ne cessa de lui demander pardon. Il ne pouvait pas expliquer son état d’esprit, tout comme il ne pouvait pas reconnaître qu’il était jaloux d’un homme mort, ce serait vraiment trop honteux.


Une relation amoureuse était vraiment quelque chose de compliqué. Les deux étaient clairement le plus intime possible, pourtant ils ne pouvaient pas se mettre totalement à nu devant l’autre et lui avouer leurs pensées les plus intimes.

Sauf que là, Shao Ge se rendait compte que son comportement n’allait pas du tout. Il avait clairement été trop loin en partant si brusquement. Il n’eut qu’à y repenser du point de vue de l’autre pour comprendre qu’il avait mal agi.

« C’est moi qui t’ai forcé à rester avec moi au début, reprit Shen Jue en laissant Shao Ge le serrer contre lui. Si tu as des regrets à présent, tu peux me le dire franchement. Je peux te rendre ta liberté, mais Momo… En grandissant, est-ce qu’il pourra toujours t’appeler Papa ? »


Quand Shao Ge entendit ça, il ferma les yeux. Quand il les rouvrit, le coin de ses yeux était un peu rouge.

« Je ne veux pas ma liberté, Shen Jue. Je t’interdis de me rendre ma liberté, tu m’entends ? »

Les lèvres de Shen Jue frémirent et il fit d’un ton las :

« Ce n’est pas à moi de décider de te la rendre ou pas. C’est ton cœur qui décide.

– Tu es le seul dans mon cœur, » répondit aussitôt Shao Ge.

Après un moment, il répéta cette phrase.

Shen Jue resta un bon moment silencieux après ça. Shao Ge crut qu’il s’était endormi quand il fit soudain :

« C’est bien vrai ? »

Pour toute réponse, Shen Jue eut droit à un baiser.


* * *


Le lendemain, Shao Ge alla lire quelques livres à ce sujet et apprit simplement que certaines personnes pouvaient devenir moins enthousiastes à propos du sexe et ralentir la fréquence des rapports après un accouchement. Il eut même le cran d’aller interroger un médecin, qui répondit après avoir toussoté :

« Il faut que les deux y mettent du leur pour que ça marche. Vous devriez essayer de faire ressentir du plaisir à votre partenaire. »

À ces mots, Shao Ge devint songeur. Il redemanda après un moment :

« Comment faire ? »

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Le médecin avait naturellement reconnu Shao Ge, et il lui fallait beaucoup de courage pour répondre à ce genre de questions. Il inspira profondément et lança :

« Et si vous essayiez de trouver les zones érogènes de votre partenaire ? »

Les zones érogènes ?

Shao Ge plissa le front et remercia le docteur, avant de se lever et de partir. À sa connaissance, il n’avait jamais su où se trouvaient les zones érogènes de Shen Jue.


Pendant qu’il marchait en réfléchissant à tout ça, Shao Ge faillit heurter quelqu’un.

« Désolé, fit-il en contournant l’autre, sans lever la tête.

– Ah, c’est toi ! s’écria l’autre avec surprise. Hé bien, est-ce que ton époux t’a frappé quand tu es rentré tard hier soir ? »

Shao Ge se figea avant de lever la tête. Quand il vit le visage de l’autre, une lueur d’incertitude apparut dans son regard.

« Qui es-tu ? »


L’enthousiasme de l’autre jeune homme fut aussitôt réduit de plus de la moitié. Il fit d’un ton un peu embarrassé :

« C’est moi qui étais à la caisse de la supérette hier soir. Je suis venu prendre des médicaments à l’hôpital. »

Après ce rappel, Shao Ge se souvint vaguement d’avoir rencontré un jeune homme la veille au soir et que l’autre lui avait proposé des sucettes.

Shao Ge aimait tout ce qui était sucré, presque tous ses fans le savaient. Le fait que l’autre ait pu lui proposer son parfum favori de sucette voulait dire qu’il n’était pas un simple quidam.


Shao Ge était une star au sommet de sa gloire. Depuis l’année de ses débuts, il y avait toujours eu des tas de gens pour le flatter et l’aduler. Il avait également croisé bien trop de monstres et de tordus. Comme il avait été de mauvaise humeur la veille, il n’y avait pas trop prêté attention. Mais à présent qu’il y réfléchissait clairement, il se rendait compte que c’était un peu étrange et bizarre.

« Désolé, je ne m’en rappelle pas. »

Shao Ge lança à l’autre un sourire distant et le contourna.

Le jeune homme en resta stupéfait un moment, puis tourna soudain la tête et s’écria :

« Il n’est pas quelqu’un de bien, ne te fais pas avoir par lui ! »


Les pas de Shao Ge s’arrêtèrent subitement. Il tourna la tête et son regard devint soudain glacial.

« Si tu continues à raconter tes conneries, je te garantis que je vais me montrer violent. »

Le jeune homme eut si peur du regard de Shao Ge qu’il ne sut quoi répondre. Shao Ge ricana soudain. À l’écran, il avait toujours eu un sourire aimable. Jamais il n’avait arboré une expression aussi rude.

Ce sourire moqueur ne fut pas perdu aux yeux du jeune homme et fit battre son cœur plus vite. Très vite, son cœur battit encore plus vite mais cette fois, c’était parce que celui qui souriait se dirigeait vers lui.

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Le visage glacial, Shao Ge le saisit par le col et le souleva. Il le fixait comme s’il regardait une ordure.

« C’est toi, hein ? C’est toi qui envoies ces foutues lettres chez moi ! Je sais qu’il y a encore des réseaux de fans un peu partout, mais je ne suis plus une star à présent. Alors arrêtez tous de m’envoyer des putain de lettres et ne me suivez plus ! »

Sur ces mots, Shao Ge sourit de nouveau. Sauf que cette fois, c’était un autre genre de sourire, un sourire plutôt bien embêté.

« Vous avez mis en colère mon époux alors à cause de vous, j’ai dû le cajoler. Mais un seul baiser n’a pas suffit. Tu imagines un peu le nombre de baisers que j’ai dû lui donner ? »


Note de Karura : Être une star a ses inconvénients aussi. Même en cette fin du monde, les fans continuent de se mêler de la vie privée de leurs idoles avec le sentiment que les idoles leur appartiennent. C’est franchement terrifiant.


Notes du chapitre :
(1) Ce qui est impossible pour un canard.






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