Cent façons de tuer un prince charmant 130

Chapitre 130


Très vite, Momo eut trois mois. Il commença à garder les yeux ouverts plus longtemps et se mit à gazouiller et à rire en regardant les gens.

Quand Shao Ge l’emmenait se promener dehors et qu’il rencontrait des gens qui le reconnaissaient, ces gens étaient toujours surpris en voyant Momo.

« Cet enfant est vraiment magnifique, mais il ne te ressemble pas, ah. Il tire plus sur son autre père ? »

Ils parlaient de Shen Jue, car tout le monde savait que Shao Ge était avec un homme et qu’ils avaient eu un enfant ensemble.


C’était juste que certains trouvait ça bizarre : Shen Jue n’était apparu aux côtés de Shao Ge que lorsqu’il était déjà enceint de huit mois, ils ne l’avaient jamais vu avant. Il y avait même des gens qui refusaient qu’ils soient ensemble et qui glissaient en cachette des lettres sous la porte de leur appartement.

[Shao Ge, tu crois vraiment que cet enfant est de toi ? C’est peut-être l’enfant qu’il a eu d’un autre avec qui il a couché. Sans ça, comment ça se fait qu’il ne te ressemble pas du tout?]

Il ne lui ressemblait pas.

Bien trop de gens avaient dit à Shao Ge que son fils ne lui ressemblait pas du tout. Shao Ge, qui ne s’était jamais soucié de ça avant, avait commencé à ressentir un certain malaise. Il dévisagea Momo : qu’y avait-il à voir chez un bébé de quelques mois ? Ils avaient tous un visage rond, des yeux ronds, un petit nez et une petite bouche.


Mais quand on y regardait de plus près, on pouvait voir quelque chose.

Shao Ge avait un visage ovale standard, des yeux de phénix légèrement étirés vers le haut et des lèvres dont les coins étaient étirés vers le haut. Ce bébé semblait plus ressembler à Shen Jue et n’avait aucun trait commun avec lui. Mais bon, ce n’était pas grave. C’était normal qu’un enfant ne ressemble qu’à un de ses parents. Cependant, Momo avait la bouche en forme de losange.

C’était la même bouche que Ji Yao.

Comment était-il possible que son propre fils n’avait rien en commun avec lui, mais qu’il avait un trait commun avec Ji Yao ?

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

En réalité, l’obsession de Ji Yao pour Shen Jue avait toujours laissé Shao Ge perplexe. Il ne comprenait pas pourquoi Ji Yao avait été aussi loin pour emmener Shen Jue et le bébé avec lui. S’il était juste amoureux de Shen Jue, il n’aurait pas eu besoin de prendre le bébé avec. Cependant, Ji Yao avait enlevé Shen Jue et le bébé. Il avait même surnommé le garçon Lele.

Le jour de la mort de Ji Yao, Shao Ge avait demandé à une infirmière de l’aider à changer le petit, car il voulait apprendre à habiller un bébé. Il avait vu des mots sur les vêtements tachés de sang.

Deux mots étaient brodés sur les manches de chaque côté.

À gauche était brodé Bébé et à droite Lele.


Momo était clairement son enfant, pourtant Ji Yao l’appelait Bébé Lele de façon si intime, comme s’il s’agissait plutôt de son propre fils.

La raison disait à Shao Ge qu’il s’en faisait de trop pour un rien, alors il ne put que réprimer son malaise. Il avait confiance en le fait que c’était lui que Shen Jue aimait et que Momo était son fils.

Mais cette émotion refoulée finit par remonter à la surface un jour.


* * *


Ce jour-là, Shao Ge était en train de préparer à manger dans la cuisine, tandis que Shen Jue donnait le bain à Momo.

Le repas était prêt, mais le père et le fils n’étaient pas encore sortis de la salle de bain. Shao Ge dut donc s’y rendre pour leur dire de venir manger. Mais dès qu’il arriva à la porte de la salle de bain, il entendit la voix de Shen Jue :

« Petit Lele, c’est le petit Lele de qui ? »

Lele ?


Shao Ge ouvrit directement la porte. À ce bruit, Shen Jue se tourna. En voyant que c’était Shao Ge, il plissa le front.

« Pourquoi tu as ouvert la porte si brusquement ? Momo ne porte pas de vêtement, il pourrait tomber malade avec le courant d’air.

– Comment tu l’as appelé à l’instant ? »

Shao Ge entra et referma la porte du revers de la main. On pouvait lire un peu de colère sur son visage.

« Momo, comment tu voudrais que je l’appelle ? »

Shen Jue parut le trouver bizarre.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu poses une question si étrange. »


Quand Shao Ge entendit ça, il poussa un long soupir et se massa les sourcils. La colère disparut de son visage. Après un moment, il fit :

« J’ai sans doute dû mal entendre.

– La prochaine fois, ne rentre pas comme ça comme une brute. Momo pourrait tomber malade et avoir peur de toi, » commenta Shen Jue d’un air morose.

Shao Ge hocha distraitement la tête, puis s’en alla.

Il avait clairement entendu Lele, se pouvait-il qu’il ait vraiment mal entendu ?

Et y avait-il seulement besoin de poser la question ? Ji Yao était un traumatisme pour lui, et encore plus pour Shen Jue.

Il se rappelait encore de l’état pitoyable de Shen Jue lorsqu’il l’avait aidé à se baigner la première fois dans la base de la ville de M. Shen Jue devait forcément être écœuré de Ji Yao, tout comme lui.


* * *


Durant les trois ou quatre mois qui suivirent, Shao Ge continua à recevoir ces lettres anonymes. Le contenu était très vicieux. Sous la plume de l’auteur, Shen Jue était devenu une vraie traînée. L’auteur des lettres jurait même sur sa vie que Momo ne pouvait absolument pas être le fils de Shao Ge. Il ne voulait pas que Shao Ge porte un si énorme chapeau vert et se retrouve à élever l’enfant d’un autre.

Chaque fois que Shao Ge tombait sur ces lettres, il les brûlait de ses propres mains. Il ne voulait pas que Shen Jue les voie, car cela le rendrait triste. Un jour cependant, Shen Jue les vit et les jeta en face de Shao Ge.

« Tes fans t’ont écrit. »

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Shao Ge jeta directement les lettre dans la poubelle, puis se leva pour serrer Shen Jue dans ses bras.

« C’est juste qu’ils n’arrivent toujours pas à accepter le fait que nous soyons un couple. Ça finira par se calmer avec le temps. »

Shen Jue se pinça les lèvres et ne dit rien, son regard morose.

Quand Shao Ge vit son expression, il eut un léger soupir.

« Nous sommes tous les deux des vedettes, tu ne sais donc pas à quel point certains fans peuvent se montrer irrationnels ? Tout ce qui importe, c’est notre famille de trois. Tant que nous vivons heureux, tout ira bien. »


Shen Jue releva ses paupières et regarda Shao Ge à ces mots.

« Dis, tu crois ce qui est dit dans ces lettres ?

– Je n’y crois pas, » répondit Shao Ge sans hésiter.

Face à une telle réponse, Shen Jue parut se détendre un peu. Il garda le silence un moment, puis passa ses bras autour de la taille de Shao Ge.

« Je n’ai couché qu’avec toi, tu dois me croire. »

Shao Ge aurait bien voulu y croire mais en cet instant, ce qui apparut dans son esprit, ce furent les photos de Shen Jue sans pantalon : Shen Jue tout seul, Shen Jue et Ji Yao, et même Shen Jue et quelqu’un qu’il ne connaissait pas.

Il fronça les sourcils très fort, comme si cela pouvait l’aider à chasser ces photos de ses pensées.


La plupart des hommes n’avaient aucune notion de chasteté. Shao Ge le savait très bien. Afin de survivre, Shen Jue n’avait pas eu d’autre choix que de coucher avec d’autres hommes, mais c’était compréhensible. Après tout, Shao Ge l’avait repoussé le premier.

Mais il ne pouvait s’empêcher de se demander, est-ce que Shen Jue l’aimait vraiment ? S’il l’aimait, comment avait-il pu tourner la page et se chercher un autre homme dès que Shao Ge l’avait rejeté ? Mais s’il ne l’aimait pas, pourquoi avait-il voulu le retrouver ? C’était compliqué…

Se pouvait-il que Shao Ge soit juste un bon candidat ?


* * *


Le soir venu, Shen Jue déplaça le berceau de silence dans le séjour. Shao Ge en resta un moment sans voix.

« Si Momo dort dans le séjour, comment on fera pour l’entendre ?

– Je le ferai revenir après. »

Shen Jue venait juste de finir de prendre sa douche et de tout son corps exsudait le parfum du gel douche. Ils avaient récemment changé de gel douche, celui-ci avait une douce odeur de rose.

Le pyjama de Shen Jue était d’un blanc pur, un peu transparent. Avec le long col rond, on pouvait voir son torse quand il se penchait.

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Mais Shen Jue ne paraissait pas s’en rendre compte. Il se pencha pour faire le lit, puis s’assit dessus. Il leva ensuite la tête pour regarder Shao Ge, qui se trouvait debout de l’autre côté du lit, et battit des cils.

« Tu ne viens pas te coucher ? »

L’ambiance était très étrange ce soir. Momo n’avait jamais été dormir dans le séjour depuis qu’ils étaient revenus. Shao Ge n’était pas stupide. En se retrouvant dans ce genre d’ambiance, il songea aussitôt à quelque chose.

La constitution physique de Shen Jue…


Après quelques hésitations, il se mit au lit puis regarda Shen Jue qui se trouvait à côté de lui. Il baissa la voix.

« Même après avoir eu un enfant, ta constitution physique reste la même ?

– En, » fit Shen Jue en hochant la tête.

Il détourna ensuite la tête et parut un peu bouleversé.

« C’est si pénible, pourquoi a-t’il fallu que j’ai un corps pareil ? »

Shao Ge se pinça les lèvres, puis s’approcha et passa gentiment un bras autour des épaules de l’autre homme.

« Ce n’est pas grave, je suis là. »


Le corps tout entier de Shen Jue parut se raidir un moment, puis il tourna lentement la tête pour adresser un sourire à Shao Ge. En voyant ce sourire, Shao Ge marqua une pause avant de se pencher vers lui pour l’embrasser.

Il pressa légèrement les lèvres de l’autre, faisant de son mieux pour ne pas se montrer trop opprimant. Malgré ça, Shen Jue ne le laissa l’embrasser qu’un moment avant de tourner la tête pour esquiver.

« Fais- le simplement, et évite de réveiller Momo, » fit Shen Jue en baissant la tête.

La main de Shao Ge libéra doucement sa prise sur l’épaule de l’autre homme. Il se força à sourire et fit à voix basse :

« Okay. »


Shen Jue ne parla pas tout du long et ne le regarda même pas. Il tourna la tête et fixa la lampe sur la table de chevet, les sourcils froncés comme s’il subissait. Ses mains agrippaient les draps sous lui.

Quant à Shao Ge, il avait commencé par regarder Shen Jue mais quand il vit que l’autre ne le regardait même pas, il avait détourné le regard à son tour. Il se retrouva à fixer les veinures du bois sur la tête du lit juste devant lui et se dit que c’était joli et nettement plus intéressant à voir que le visage réticent de celui qui se trouvait sous lui.

En cet instant seulement, Shao Ge comprit alors que leur relation amoureuse était devenue quelque chose qui lui donnait la chair de poule. Il ne savait pas s’il avait ignoré ces choses-là avant, ou bien si c’était eux deux qui avaient changé à présent.


À la base, Shen Jue ne prenait pas un air aussi crispé et réticent comme il le faisait à présent. Il était plutôt du genre à gémir à son oreille quand il jouissait mais là, il ne restait plus qu’une expression rigide et de torture.

Il ressemblait à un poisson impuissant et cloué sur une planche à découper, subissant des coups de couteau qui l’écœuraient. En tant qu’exécuteur, Shao Ge se sentait très mal à l’aise. Il avait cru que Shen Jue et lui étaient au moins amoureux. Après tout, ils avaient déjà un enfant. Mais à présent que Shen Jue faisait l’amour avec lui, son expression et son langage corporel n’exprimaient que de la réticence.

Pourquoi il ne donnait pas l’impression de vouloir être avec lui ? Se pouvait-il qu’il voulait juste un vibromasseur gratuit ?

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Il était évident que Shen Jue avait pris l’initiative à chaque fois mais là, au bout du compte, il avait l’impression d’être en train de le forcer.

Est-ce que c’était un viol ?

Shao Ge s’arrêta subitement.

Il ferma les yeux, se retira aussitôt et se leva. Il alla prendre une douche dans la salle de bain. Après un bon moment, il en sortit sans même regarder Shen Jue qui était resté au lit. Il prit des vêtements dans l’armoire, s’habilla et partit précipitamment en laissant un mot :

Je dois sortir faire quelque chose.


* * *


La base de la ville de M avait une infrastructure très complète. Il y avait même une supérette ouverte 24 h / 24. Shao Ge y alla pour acheter un paquet de cigarettes. Il se rendit ensuite dans la zone fumeur et s’alluma une cigarette.

Il était déjà deux heures du matin et il n’y avait pas un chat dans la rue. Shao Ge était venu précipitamment alors il n’avait pas de casquette. Son visage parfait était directement exposé à la lumière sombre.

La fumée flouta son expression un peu mélancolique et le clair de lune illumina ses yeux. Il souffla un rond de fumée dans l’air. Il le vit se condenser puis se dissiper lentement, et eut un bref ricanement.


« Tu ne devrais pas fumer si tard, ce n’est pas bon pour ta santé, » fit soudain une voix d’homme derrière lui.

Shen Jue ?

Shao Ge regarda aussitôt par-dessus son épaule mais se rendit compte qu’il avait mal reconnu la voix. Ce n’était pas Shen Jue, mais le caissier de la supérette qu’il venait de quitter.

C’était un jeune homme qui semblait avoir l’âge d’aller à la fac. Il était très jeune et son corps irradiait de vitalité.

Quand le caissier vit les yeux de Shao Ge, il ne put s’empêcher de rester bouche bée. Pourtant, il lui tendit quelque chose.

« Un bonbon ? Je trouve que les bonbons aident à remonter le moral. »


Shao Ge baissa les yeux sur la sucette que lui proposait le caissier. C’était son parfum préféré, à la pêche.

« Tu n’aimes pas ce parfum ? J’en ai d’autres, attends, » fit le caissier avant de partir en courant.

Il revint très vite avec une poignée de sucettes.

Il tendit ses mains remplies de sucettes vers Shao Ge. Il ne pouvait dissimuler un sourire nerveux sur son visage et ses yeux convoyaient de la circonspection et une envie de le flatter.

« Il y en a une que tu voudrais ? »


Note de Karura : De l’eau dans le gaz ! Shao Ge va de désillusion en désillusion. Serait-ce un plan machiavélique de Shen Jue ? Depuis le temps, on s’attend à tout de sa part !







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