Cent façons de tuer un prince charmant 221

Chapitre 221


Cela faisait dix minutes que Shen Jue regardait par la fenêtre quand il se fit surprendre par une infirmière venue changer son pansement.

Cette infirmière était une femme Bêta du nom de Li. Elle avait l’air douce et gentille, mais ne parlait pas du tout de manière douce et gentille.

« Vous restez près d’une fenêtre ouverte un jour si froid, vous voulez geler à mort ou quoi ? Ne fermez surtout pas le fenêtre. Quand personne ne s’occupe de vous, vous devez apprendre à prendre soin de vous-même. Un grand gaillard comme vous n’a pas encore compris ça ? »

Ces trois derniers jours, Shen Jue avait eu son compte de sermons de la part de cette femme alors dès qu’elle arriva, il referma gentiment la fenêtre et s’assit sur le lit. Il regarda le chariot qu’elle poussait.


« Dans combien de temps je pourrai sortir de l’hôpital ?

– Il faut bien encore sept à huit jours, répondit l’infirmière Li tout en enfilant des gants. Mais on ne pourra pas retirer vos points de suture avant le Nouvel An. Notre aile ne reprendra pas le boulot avant le quatrième jour de la nouvelle année. Ce ne sera pas la peine de prendre rendez-vous à ce moment-là, vous viendrez simplement voir un docteur. Le planning pour l’an prochain n’a pas encore été organisé, alors je ne sais pas quel médecin sera de garde à ce moment-là. »

Elle aimait parler en changeant son pansement, comme si elle voulait distraire l’attention de Shen Jue.

Avant de retirer le pansement, elle préférait que Shen Jue songe à autre chose et qu’il ne s’inquiète pas pour sa blessure au front.


En fait, Shen Jue ne redoutait pas la douleur et il ne put s’empêcher de sourire devant les attentions de l’autre personne.

En le voyant sourire, l’infirmière Li se figea un moment.

« Ouah, c’est bien la première fois que je vous voir rire depuis des jours, ah. Quand vous avez repris connaissance, j’ai cru que vous aviez une paralysie faciale. »

Quand il entendit ça, Shen Jue laissa retomber son sourire et reprit aussitôt son air habituel.

« Je n’ai pas de paralysie faciale.

– Alors pourquoi vous ne souriez pas plus souvent ? »

L’infirmière Li continua d’appliquer la crème désinfectante. Au contraire de ses paroles, ses gestes étaient très légers.

Durant ces trois dernières jours, Shen Jue avait marché dans le couloir de l’aile et avait fait plusieurs fois le tour. Il avait vu son diplôme de meilleure infirmière de l’année, avec une photo d’elle souriant à pleines dents.

« Il n’y a rien qui m’amuse, » répondit simplement Shen Jue.


Il n’y avait vraiment rien d’amusant. Dans ce monde, Shang Yanyu était le maître, mais Shen Jue n’avait jamais vu son visage. Il pouvait donc dire que cet homme était un parfait étranger, ce qui allait poser énormément de problèmes pour briser ce monde. En effet, il ne connaissait ni l’apparence, ni les préférences de l’autre homme, il ne savait rien du tout de lui.

La seule personne qui lui permettrait d’entrer en contact avec lui était Shang Jiayu, cette rose vicieuse couverte d’épines. Non, il y avait quelqu’un d’autre : son fiancé Alpha.

Il se nommait Yao Zhan. Il venait d’une famille parfaitement illustre, avait une apparence parfaite et un QI supérieur. Bref, il était pratiquement la perfection incarnée. Quand Shen Jue s’était fiancé à lui, il avait cru rêver. Qu’avait-il fait pour mériter d’être avec quelqu’un de si parfait ?


Même les autres gens pensaient la même chose, pensant que Shen Jue avait vraiment fait une ascension sociale fulgurante. Après tout, il avait beau être un excellent Bêta, il restait un simple Bêta. Comment aurait-il pu se comparer à un Alpha ? Ou même être son égal ?

Voilà pourquoi Shen Jue avait toujours eu trop tendance à tout accepter de son fiancé. Il était comme un moineau exceptionnel qui était accidentellement tombé parmi les phénix. Il devait donc marcher sur des œufs et tâcher de se montrer encore meilleur, tout ça pour se fondre dans la masse des phénix.

Mais un moineau ne serait jamais rien de plus qu’un moineau. Aucun phénix n’irait s’imaginer qu’un excellent moineau pourrait être son égal. Même s’il trouvait le moineau mignon pendant un certain temps, son attention serait rapidement distraite par d’autres créatures bien plus étincelantes.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Yao Zhan était attiré par lui et il avait même été attiré par Shang Jiayu. Mais au final, il avait rencontré un autre phénix qui était son égal, alors il avait cessé de chercher ailleurs.

Il restait encore bien longtemps avant que ce phénix du nom de Shang Yanyu ne fasse son apparition, mais Shen Jue se rappelait que Shang Jiayu lui avait raconté que son demi-frère était resté dans le pays M avant. Shen Jue voulait y aller pour jeter un coup d’œil en avance, mais c’était un grand pays très peuplé, alors il n’était pas sûr de pouvoir retrouver ce phénix.

Cela dit, Shang Yanyu n’était pas la tâche la plus urgente. Il devait d’abord régler le problème de Shang Jiayu, cette rose empoisonnée.


* * *


Shen Jue resta encore cinq à six jours à l’hôpital avant de pouvoir rentrer chez lui. Chu He et les autres virent lui rendre visite à tour de rôle. Bien entendu, le motif principal de leurs visites était de convaincre Shen Jue de pardonner à l’Oméga.

« Allez, il est encore jeune et c’est un Oméga. N’est-ce pas normal pour un Oméga d’être attiré par un Alpha ? Ah Jue, tu n’as vraiment pas besoin de te fâcher à ce point. Ils se sont juste laissés emporter par les phéromones un moment. Ils se sentent tellement coupables en ce moment qu’ils n’ont même pas osé te rendre visite. »

C’était parce qu’ils avaient peur de le voir, ou bien parce qu’ils avaient simplement oublié son existence ?


Mais Shen Jue se moquait bien de ces deux-là. Shang Jiayu aimait juste s’emparer de ce qui était à lui, mais il ne s’attendait sans doute pas à ce que son demi-frère apparaisse plus tard.

Tout comme il avait volé les affaires de Shen Jue, Shang Yanyu lui avait tout pris.

Sans surprise, ces deux-là étaient frères. Ils avaient les mêmes goûts.

Shen Jue leva simplement la tête et eut un léger sourire.

« Je sais, alors je vais les inviter à manger plus tard après mon retour. Comme ça, je leur dirai de ne pas trop s’en faire et que je ne suis pas fâché. »


Shen Jue n’avait cessé de recracher cette phrase durant les derniers jours, mais tous ceux qui l’entendirent crurent ses paroles et se réjouirent du fond du cœur :

« Ah Jue, je ne m’étais pas trompé sur toi. Tu es toujours aussi compréhensif. »

Il avait beau être compréhensif, cela ne serait pas plus utile que d’être beau.

Autrement, comment tous ses amis, collègues et même son fiancé pouvaient-ils être attirés par Shang Jiayu ?


* * *


Le jour de sa sortie d’hôpital, l’infirmière Li lui indiqua soigneusement les précautions à prendre :

« … Il vaut mieux éviter ces aliments-là, vous avez compris ? Bien que votre blessure va forcément laisser une cicatrice, si on peut l’alléger, autant l’alléger, non ? Et il y a aussi la chirurgie esthétique pour la retirer, alors ne vous en faites pas. Ça ne vous empêchera pas de vous trouver un compagnon. »

Shen Jue hocha légèrement la tête.

« Merci.

– N’oubliez pas de revenir pour retirer les points de suture, » fit l’infirmière Li en lui souriant.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Shen Jue avait été conduit à l’hôpital en ambulance, alors il n’avait pas de voiture pour rentrer. Il neigeait de nouveau aujourd’hui et il dut attendre un long moment aux portes de l’hôpital avant de se trouver un taxi.

Dès qu’il monta en voiture, son portable sonna.

Il sonna pendant si longtemps que le chauffeur de taxi dans le siège conducteur ne put s’empêcher de jeter un regard à Shen Jue dans le rétroviseur.

« Monsieur, votre téléphone sonne. »

Shen Jue détourna lentement les yeux de la blancheur de l’autre côté de la fenêtre pour les poser sur le portable.

Sur l’écran était affiché le nom de Yao Zhan.


Note de Karura : Un mini-chapitre, mais le prochain sera plus long.







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