Esprit Malin 123

Chapitre 123 : Photographies


Chi Yan en resta un peu interloqué et il demanda confirmation à voix basse :

« Tu veux dire que... Xu Rui n’est plus en vie ? »

Le vieil homme hocha la tête d’un air grave. Il ignorait ce qui se passait dans ce monde, tout comme il ne savait pas du tout pourquoi il était subitement revenu. Il espérait juste que son petit-fils parviendrait à éliminer ces fantômes et démons afin de pouvoir vieillir tranquillement et en sécurité.


Chi Yan retourna dans le salon d’un pas raide.

À en juger par l’attitude de Xu Rui jusqu’à présent, lui-même n’avait pas conscience qu’il avait été tué. Il croyait fermement qu’il était le seul de la famille Xu à “avoir pu s’enfuir”.

Xu Rui tapotait sur son portable dans le salon. En voyant Chi Yan revenir, il expliqua :

« Quand je me suis enfui, j’ai d’abord envoyé un message à ma sœur avant de prendre la voiture pour te voir. Elle était très inquiète et elle m’a demandé ce que devenait notre famille. »

Son ton s’attrista à la fin de sa phrase.

« Qu’est-t’il arrivé à la famille Xu ? s’enquit Chi Yan.

– Tous morts. Mais comme Chi Rong, tant que leur âme est encore intacte, ils peuvent continuer à vivre comme des gens ordinaires dans des endroits comme les Montagnes Cachées, remplies de Qi fantomatique et créant un monde où le Yin et le Yang sont inversés. Tous ces gens ne se rendent même pas compte qu’ils sont morts. Cependant, une fois hors de la zone couverte de Qi fantomatique, ils reprennent facilement leur forme originelle et c’est là qu’ils se rendent compte qu’ils sont mort. »


Alors tu sais que tu es toi aussi mort ? Chi Yan ne posa pas la question mais ne put s’empêcher de ressentir de la tristesse dans son cœur. Puis il sentit un grand froid l’envahir tandis qu’une pensée extrêmement terrifiante surgissait dans son esprit — Xu Rui était apparu devant lui sans savoir qu’il était déjà mort. Song Jin enquêtait sur une affaire similaire à ce qui était arrivé à Lin Zhu et Ma Tian, ainsi que d’autres. Son grand-père était clairement mort et pourtant il lui était revenu, et mêmes les personnes âgées de la gymnastique du matin avaient fini par pouvoir le voir… Était-ce parce que l’endroit où il vivait était en train de devenir un endroit rempli de Qi fantomatique comme le village de Hejia et les Montagnes Cachées, un endroit où le Yin et le Yang étaient inversés ?

Pendant qu’il en restait hébété, il entendit Xu Rui poursuivre :

« Au fait, jeune maître Chi, tu ne t’es jamais posé la question ? »

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Chi Yan tourna la tête vers lui et Xu Rui reprit :

« Il est évident que Ye Yingzhi te chérit énormément. Il est devenu le patriarche de la famille Ye pendant que tu étais à la fac, alors il aurait naturellement pu te faire revenir ou même venir te voir en personne. Alors pourquoi il t’a laissé à l’extérieur pendant toutes ces années sans jamais se montrer ? »

Chi Yan ne répondit pas pendant un long moment et ne dit rien non plus.

Xu Rui continua :

« Je n’avais pas non plus compris ça au début mais à présent, je sais pourquoi. C’est parce qu’il était mort depuis longtemps mais à l’époque, il n’était encore qu’un nouveau fantôme et son Qi fantomatique n’était pas très puissant. Il craignait donc de se trahir et que tu découvres qu’il était mort. Ce n’est que maintenant qu’il a complètement chamboulé ce monde qu’il ose rester à tes côtés sans aucune retenue.

– Tu dis que c’est Yingzhi Gege qui a provoqué cette situation où le Yin et le Yang sont inversés ? fit Chi Yan avant de secouer la tête. Non, Yingzhi Gege n’est pas comme ça, jamais il ne ferait de mal à personne sans raison. »


Xu Rui partit d’un rire amer.

« C’est vrai, il ne ferait pas de mal à quelqu’un sans raison, mais comme on dit : je n’ai pas tué Boren, mais Boren est mort à cause de moi C’est un proverbe. Boren était le nom de courtoise de Zhou Wei, un ministre de la dynastie Jin. À cause d’un malentendu, un de ses amis écrivit à l’empereur pour le faire tuer. Quand l’ami se rendit compte de son erreur, il se lamenta et prononça ces paroles. (1). Quand le Yin et le Yang sont inversés, les esprits maléfiques pullulent, tuent les gens, plus personne ne peut se transcender et au final, le monde devient un enfer sur terre. Bien entendu, ton Yingzhi Gege n’a pas tué Lin Zhu et Ma Tian mais au vu des circonstances, on ne peut pas non plus dire qu’il n’a eu aucune responsabilité dans ces morts.

« Chi Yan, fit-il d’une voix profonde, regarde bien au fond de toi et dis-moi, tu ne sais vraiment pas ce qui compte pour Ye Yingzhi ? Certes, il ne va pas tuer des gens mais tu crois vraiment qu’il se soucie de la vie des autres ? Du moment qu’il obtient ce qu’il désire, il se fiche bien de ce que peut devenir le monde. Si je peux voir et comprendre ça, pourquoi pas toi ? »


Il y eut un long moment de silence. Xu Rui avait totalement raison. Chi Yan aimait Ye Yingzhi et partageait sa vie jour et nuit. Bien entendu qu’il connaissait le tempérament de cet homme. Comme il l’aimait, il se disait que Ye Yingzhi n’était pas si mauvais que ça mais d’un point de vue objectif et rationnel, il ne pouvait pas réfuter ce que venait de dire Xu Rui.

« Il veut vivre, il veut être avec toi. C’est son obsession, et il n’y a rien de mal à ça à la base. Mais le prix à payer pour lui permettre de réussir est bien trop grand. »

La voix de Xu Rui se fit amère.

« Dans la famille Xu, il n’y a rien que nous puissions faire contre un esprit maléfique si puissant. Je voulais juste te demander si tu voyais un moyen de le faire renoncer. Bien entendu, tu peux me croire ou pas, libre à toi. »


À cet instant, on entendit le bruit des clefs dans la serrure en provenance de l’extérieur. Ye Yingzhi ouvrit la porte d’un air glacial et entra. Il tenait un sac en papier noir dans la main gauche, contenant le matériel nécessaire pour lancer le sort.

Quand il vit Xu Rui, ses yeux s’assombrirent un peu puis il se tourna de nouveau vers Chi Yan.

« On dirait que nous avons un invité. Sauf que le jeune maître Xu ne semble plus faire partie de ce monde. »

Chi Yan se figea subitement. Son grand-père lui avait déjà dit que Xu Rui n’était plus en vie alors ce n’était guère surprenant que Ye Yingzhi puisse le déterminer en un regard. Ce qui surprit Chi Yan, ce fut que Ye Yingzhi annonça la nouvelle si directement.

Xu Rui en resta figé sur place et il leva les yeux sur Ye Yingzhi.

« … Qu’est-ce que vous avez dit ?

– Tu es déjà mort. Ne me dis pas que tu as oublié ? » fit Ye Yingzhi d’un ton léger en le fixant comme s’il parlait de quelque chose de très banal.

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Xu Rui ne réfuta pas ses paroles mais baissa les yeux sur ses mains, son regard trahissant son incrédulité. Il marmonna pour lui-même :

« … Je serais déjà… mort ? »

Ye Yingzhi n’ajouta rien et posa le sac sur la table. Il s’approcha ensuite de Chi Yan et passa ses bras autour de lui en un geste possessif. Il murmura :

« Ah Yan, je vais aussi transcender le jeune maître Xu ce soir, d’accord ? Ce ne serait pas bon pour lui de rester dans ce monde. »

Chi Yan posa les yeux sur son ami. Ce dernier semblait dans la confusion la plus totale. Il murmura :

« Oui, je suis mort. »

Puis après un moment, il nia avec agitation :

« Non, c’est impossible. Je suis toujours vivant, hein ? »

… Après que Ye Yingzhi lui ait révélé qu’il avait perdu la vie, il se replia totalement sur lui-même. Chi Yan eut beau l’appeler deux fois, il ne répondit pas.


* * *


Xu Rui resta dans cet état jusqu’à ce que Ye Yingzhi ait achevé le cercle magique. Pendant ce temps, il ne cessait de marmonner en boucle des mots comme ‘mort’ et ‘encore vivant’. Il avait le regard fixe, droit devant lui, ce qui faisait flipper les gens.

Le grand-père ne supporta plus de voir cela et soupira.

« Laisse-le partir avec moi. »

Chi Yan et son grand-père se firent leurs adieux à voix basse, puis s’avancèrent vers Xu Rui. Chi Yan vit que le jeune second maître Xu, autrefois si fougueux et vigoureux, était devenu ainsi. Il songea à tous les moments passés ensemble depuis l’enfance, ferma les yeux et ne dit rien.

Ye Yignzhi ne lui demanda plus son avis et fit transcender directement le grand-père et Xu Rui.


Chi Yan regarda les deux silhouettes familières disparaître progressivement sous ses yeux. Vidé de ses forces, il se laissa tomber par terre.

Ye Yingzhi vint le prendre dans ses bras et le réconforta tendrement :

« Ah Yan, n’aie pas peur. Ce n’est que moi. »

Il faisait pareil quand Ah Yan était petit et qu’il venait de se réveiller d’un cauchemar.

Chi Yan étouffa un sanglot et posa la tête sur son épaule. Il murmura :

« Quand j’ai quitté la résidence des Chi la dernière fois, je n’aurais jamais cru que Xu Rui serait décédé quand je le reverrai. Yingzhi, qu’est-ce qui s’est passé dans les Montagnes Cachées ? Pourquoi tu y es retourné en vitesse la dernière fois ? »

Il l’appela cette fois Yingzhi, au lieu du Yingzhi Gege qui trahissait sa dépendance. Il se comportait dorénavant comme un adulte qui parlait à son partenaire sur un pied d’égalité et dans un soutien mutuel.


Ye Yingzhi lui caressa doucement le dos et ne répondit pas à la dernière question de Chi Yan. Il fit seulement :

« Cela fait bien des années que nos trois familles de maîtres célestes, les Chi, les Xu et les Ye, perdurent mais elles ont également commis de nombreux actes néfastes, honteux et indignes. À force d’accumuler, cela allait forcément finir par exploser à un moment, et nous en subissons à présent les conséquences. Il y a trop de Qi fantomatique là-bas et beaucoup de gens sont morts. Xu Rui non plus n’a pas pu y réchapper. Ils sont déjà tous en route pour leur prochaine réincarnation, alors il n’y a plus à s’en faire pour eux. »

Chi Yan hocha la tête et hésita un moment avant de dire :

« Xu Rui est venu précisément pour me dire que tu es mort et qu’ils ont trouvé ta tombe. »

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Ye Yingzhi le fixa et eut un léger rire.

« Ah Yan soupçonne que je suis mort ? »

Chi Yan secoua aussitôt la tête.

« Non, je suis juste… un peu inquiet et je ressens une sorte de terreur inexplicable.

– Xu Rui était dans le déni et sous l’influence du Qi fantomatique. Il ne pouvait plus différencier le Yin du Yang et ne savait même pas s’il était vivant ou mort, alors ne prends pas à cœur ce qu’il a dit. »

Ye Yingzhi remit Chi Yan sur pieds et le reconduisit dans la chambre.

« Ton Gege n’est-il pas ici même et bien portant ? Autrement, qui est resté avec toi dans le lit toute la nuit dernière, hein ? Et si je te le prouvais encore, hein ? Petite fripouille. »

Sur la fin, sa voix contenait déjà toute l’ambiguïté d’un amant.


Chi Yan leva la tête et le récompensa d’un baiser au coin des lèvres. Il le fixa de ses grands yeux, sans un mot, mais son être tout entier s’était radouci, comme s’il avait retiré toutes ses défenses, telle une huître complètement ouverte devant l’autre et sans défense, révélant sa chair tendre et douce. Cela ne pouvait qu’inciter les gens à la tenir dans leurs mains et à jouer et pétrir à loisir la chair tendre et humide de l’huître.

Ye Yingzhi le fixa exactement de cette manière, ses yeux sombres débordant de satisfaction. Avec un léger soupir, il le serra contre lui et l’embrassa plusieurs fois. Chi Yan passa les bras autour du cou de l’autre homme et ferma les yeux sans rien dire. Avec son grand-père et Xu Rui qui venaient juste de le quitter, il n’était pas vraiment d’humeur mais du moment que Ye Yingzhi avait envie de lui, il ne refuserait jamais les avances de l’autre homme et coopérait docilement.


On entendit soudain une chanson retentissant dans le séjour. La voix rauque d’un chanteur occidental fit aussitôt reprendre ses esprits à Chi Yan. Il ouvrit les yeux, repoussa Ye Yingzhi avec un peu de force puis sortit de la chambre pour aller voir.

Un portable gris argenté vibrait sur la table du salon, et c’était de là que venait la voix qui chantait.

C’était le portable de Xu Rui. Il l’avait amené avec lui et quand Ye Yingzhi l’avait fait passer de l’autre côté, le portable était resté. Chi Yan s’avança et vit que le nom de ‘Xiao Xin’ était affiché sur l’écran. Il marqua une pause puis prit le portable pour décrocher.

La voix masculine cessa aussitôt de chanter et une voix de femme familière se fit entendre de l’appareil. Xu Xin fut quelque peu surprise d’entendre Chi Yan répondre au téléphone.

« Xiao Chi ? Pourquoi c’est toi qui réponds ? Où est mon frère ? »

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Il y avait encore peu de temps, Xu Rui était assis là et lui avait envoyé un message. Chi Yan en resta sans voix un moment, il ne savait pas comment lui expliquer que Xu Rui les avait quittés et que le Xu Rui qui avait quitté la résidence des Xu et lui avait envoyé des messages n’était déjà plus en vie.

Xu Xin devina à son silence qu’il y avait un problème. Elle ne dit rien non plus un moment puis fit :

« C’est bon, tu peux tout me dire. Que s’est-il passé ? »

Sa voix était calme mais sa respiration un peu courte.

Chi Yan fit le tri dans ses pensées et commença à raconter à la jeune femme ce qui s’était passé à partir du moment où Xu Rui avait franchi sa porte jusqu’au moment où Ye Yingzhi avait accompli le rituel pour faire transcender Xu Rui et son grand-père ensemble. Toutefois, il lui cacha par réflexe ce que Xu Rui avait dit à propos du fait que Ye Yingzhi n’était plus en vie.


« Désolé, je ne t’ai pas laissé revoir Xu Rui une dernière fois.

– Ça ira, merci. Je comprends. Vu les circonstances, il valait mieux que mon frère puisse passer de l’autre côté aussi vite que possible. »

Chi Yan entendit des sanglots dans la voix de son amie.

« Je vais bien, ne t’en fais pas. J’ai juste besoin d’une minute. »

Les deux retombèrent de nouveau dans le silence, et il fallut plus d’une minute à Xu Xin pour pouvoir reprendre la parole.

« Il y a autre chose que je voudrais te demander. Si cette histoire dans les Montagnes Cachées est arrangée, préviens-moi. Je dois retourner récupérer les corps de mon frère et des autres. »

En l’état actuel des choses, elle ne pouvait certainement pas retourner seule là-bas.

Chi Yan ne savait pas trop comment la réconforter mais il lui promit solennellement avant de raccrocher, le cœur bien lourd.


Le fond d’écran du portable de Xu Rui était une photo de sa famille de quatre durant le Nouvel An Chinois. Les parents étaient assis devant. Xu Rui et sa sœur se tenaient derrière, chacun d’un côté. Il y avait gros nœud chinois rouge pendu au mur derrière eux. Tout le monde souriait joyeusement.

Un peu hébété, Chi Yan contempla la photo de famille et il passa son doigt sur l’écran sans réfléchir. De toute évidence, aucun des quatre membres de la famille de Xu Rui n’avait jamais rien fait de mal, mais la famille avait été brisée en un instant, laissant Xu Xin seule. Chi Yan cliqua accidentellement sur l’icône de l’appareil photo du portable de Xu Rui, et une série de photos surgirent soudain. La photo la plus récente montrait un monument en pierre.


La miniature n’étant pas très nette, Chi Yan tendit le doigt pour cliquer sur la photo, et une écriture très familière lui sauta aux yeux. Sur le devant de la stèle épaisse en pierre bleue étaient gravés quatre caractères en noir : “Tombe de Ye Yingzhi”. Les caractères étaient tracés de manière claire et directe, tout comme celui qui les avait tracés. Chi Yan n’aurait pas pu mieux connaître cette écriture.

Il se rappelait que lorsqu’il était jeune, Ye Yingzhi le prenait sur ses genoux et désignait son nom écrit en faisant d’une voix douce :

« Gege s’appelle Ye Yingzhi. Regarde, Ye Yingzhi. Ah Yan doit absolument s’en rappeler. »

Tombe de Ye Yingzhi. C’était la propre écriture de Ye Yingzhi.


Note de Karura : Ce n’est pas vraiment une surprise de voir que Ye Yingzhi est responsable de cette situation étrange, hein ? Cela montre jusqu’où il est prêt à aller pour être auprès de son Ah Yan.


Notes du chapitre :
(1) C’est un proverbe. Boren était le nom de courtoise de Zhou Wei, un ministre de la dynastie Jin. À cause d’un malentendu, un de ses amis écrivit à l’empereur pour le faire tuer. Quand l’ami se rendit compte de son erreur, il se lamenta et prononça ces paroles.






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