Chapitre 17 : Ingratitude
Ye Yingzhi emballa proprement Chi Yan dans la couverture.
« Okay, tu peux venir avec moi maintenant. »
Chi Yan examina son allure de zongzi (1).
« ... Comment tu veux que je marche comme ça ? »
Ye Yingzhi voulut le porter dans ses bras.
Au final le problème fut résolu lorsque Chi Yan se libéra de la couverture et la mit sur ses épaules comme un manteau pour suivre Ye Yingzhi.
Entre-temps, cela faisait cinq bonnes minutes qu'on toquait encore à la porte. Bien que le rythme régulier soit des plus bizarres, à cause de l'interlude avec Ye Yingzhi et du temps passé, Chi Yan n'avait plus du tout peur.
Son amant était vraiment très fort. Il avait l'impression que même s'il y avait un fantôme, il se ferait tabasser à mort par son M. Ye.
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Chi Yan suivit Ye Yingzhi et le vit ouvrir la porte. Il faisait noir dehors hormis la lumière jaune pâle d'une ampoule suspendue à l'entrée de la cour. Il n'y avait vraiment personne.
Ye Yingzhi fit :
« Tu vois, je t'ai dit qu'il n'y avait personne et pourtant tu ne m'as pas cru. J'imagine que ce devait être un animal qui faisait ce bruit en tapant à la porte et il s'est caché et a disparu dès qu'il a entendu des voix humaines. »
En faisant le lien avec le bruit en-dessous, Chi Yan dut admettre que ce que disait l'autre homme était raisonnable. Il se sentit gêné d'en avoir fait toute une histoire.
Cependant il ne voyait que ce que l'autre homme voulait bien qu'il voit, et certaines choses étaient volontairement obscurcies par Ye Yingzhi.
Par exemple, debout sur les escaliers en fer bleu près de la porte, il y avait une femme trempée avec de longs cheveux qui tombaient jusqu'à ses chevilles. Ses yeux d'un blanc laiteux fixaient Chi Yan avec rancœur. Des larme de sang coulaient de ses deux orbites. Derrière elle s'agitaient des ombres noires qui avaient une forme humaine, et les parties correspondant aux visages montraient toutes des grimaces de douleur et semblaient hurler sans un bruit.
Ye Yingzhi sourit et parla gentiment à Chi Yan tout en fermant la porte, ce qui isola tout ce qui se trouvait dehors. Il contempla son amant qui lui tournait le dos et un sourire moqueur se dessina au coin de ses lèvres.
Ces choses voulaient entraîner Chi Yan au fond du lac... Vraiment, très audacieux.
La porte fut verrouillée avec un clic et les fantômes disparurent au même moment, comme écrasés par une main invisible.
Chi Yan se sentit tout à coup soulagé, cette impression étrange d'être épié disparut subitement et il eut la vague intuition que la chose sous leur lit avait aussi disparu.
Tandis que son esprit se détendait, il se sentit tomber de sommeil. Il repoussa Ye Yingzhi qui cherchait à le prendre de nouveau dans ses bras.
« Pas d'histoire, je dois rouler demain pour le retour.
– Je ne fais pas d'histoire, je veux simplement te prendre dans mes bras pour dormir.
– Non, ce n'est pas confortable, fit Chi Yan en lui tournant le dos.
– … Quelle ingratitude. »
Quand tu as peur, tu t'accroches à moi de si près et quand tu t'es servi de moi, tu me jettes aussitôt.
Fâché, Ye Yingzhi saisit un coin de la couverture et la tira de son côté. Quand Chi Yan s'endormit, il tendit les bras pour le prendre tendrement dans ses bras, comme ces nuits d'autrefois.
Idiot, si je n'avais rien fait, comment tu pourrais sentir que je te tiens dans mes bras ?
Les vacances étaient toujours trop courtes. Le premier jour de son retour de travail, il y avait un stagiaire dans le groupe qui s'installa au bureau à côté du sien. Chi Yan l'emmena au département d'informatique pour qu'il reçoive un ordinateur.
Le frère Zhang du département d'informatique discutait avec des collègues et dit qu'il avait visité la ville de Gumu tôt la veille.
Chi Yan s'étonna :
« Frère Zhang, tu étais aussi là-bas en vacances ? J'ai passé le week-end à Gumu. »
Le frère Zhang répondit en prenant l'ordinateur :
« Hé, ne m'en parle pas. Où ça des vacances ? Mon beau-frère est en voyage d'affaire et ma sœur a emmené ses deux enfants à Gumu mais elle m'a appelé samedi soir pour me dire que ma nièce avait vu un esprit maléfique. Elle voulait que je vienne les chercher. Elle avait l'air si affolé qu'elle m'a fichu la trouille et je me suis dépêché de les récupérer hier matin. »
Après avoir raconté cela, il réfléchit tout à coup :
« Au fait Xiao Chi, tu n'allais pas souvent dans les temples taoïstes et autres chose du genre ? C'est sérieux ? Quel endroit est le plus efficace, que je dise à ma sœur d'y amener sa fille pour voir ? Mieux vaut prévenir que guérir. Je n'y crois pas mais ça m'a quand même un peu secoué alors je préfère aller voir et me tranquilliser. »
Chi Yan fut déconcerté et il rit.
« Frère Zhan, qui t'a raconté ça ? Je n'ai jamais cru en ces trucs-là. C'était pour accompagner ma grand-mère que je suis allé dans ces temples taoïstes. »
Cela dit, il y avait quand même quelque chose de pas normal avec la ville de Gumu, comme le fait que quelqu'un avait toqué à la porte pendant deux jours de suite. Bien que Ye Yingzhi avait dit que c'était un animal, Chi Yan se sentait un peu mal à l'aise. Heureusement il était revenu et rien de mal n'était arrivé.
Un jeune homme au visage rond intervint et plaisanta :
« Frère Zhang, n'écoute pas ce que dit Xiao Chi. Ce garçon est devenu matérialiste depuis qu'il est tombé amoureux. »
Comme on était en plein travail, Chi Yan salua les gens une fois qu'il reçut l'ordinateur et revint avec le stagiaire. Il ne s'attarda pas trop sur ces commérages.
Par conséquent sa vie reprit son cours tranquille et il n'y eut aucun trouble, sauf le temps qui devenait de plus en plus chaud.
Un vendredi alors que le travail se terminait, Chi Yan eut soudain envie de manger des crevettes à la sauce piquante. Il pouvait sentir que Ye Yingzhi n'avait jamais cuisiné avant mais il avait le don de bien cuisiner dès la première fois qu'il tentait un plat et n'avait qu'à suivre les recettes sur le net.
Il envoya un message à Ye Yingzhi : Je veux manger des crevettes à la sauce piquante.
Après environ dix minutes, Ye Yingzhi appela alors que d'ordinaire, il coupait son téléphone pendant les heures de bureau. La voix retransmise semblait particulièrement grave et magnétique.
Ye Yingzhi eut un léger rire et demanda :
« Regardez-moi un peu ce glouton. Je t'envoie la liste des ingrédients, tu pourras faire les courses. N'oublie pas d'acheter des crevettes vivantes. »
C'était Chi Yan qui lui avait acheté ce portable. Chi Yan se souvenait que peu de temps après le début de leur relation, Ye Yingzhi avait dit que son portable était cassé et qu'il ne pouvait donc pas le contacter. Le lendemain Chi Yan racheta le dernier modèle de la même marque de portable.
Chi Yan se sentit rougir rien qu'au son de sa voix.
« Pourquoi tu m'as appelé exprès ? Tu aurais pu simplement m'envoyer un message. »
Ye Yingzhi murmura à l'autre bout du fil :
« Je voulais entendre ta voix. »
C'était clairement une phrase très cliché mais le visage de Chi Yan devint aussitôt brûlant. Il se dépêcha de répondre :
« Ne t'en fais pas, je vais faire les courses. »
Puis il raccrocha.
Un collège plus âgé à sa droite qui rangeait ses affaires et se préparait à rentrer lui lança un regard taquin :
« Que c'est beau, la jeunesse. Xiao Chi, ne traîne pas. On ne fait pas attendre sa petite-amie. »
Malheureusement, il y eut un problème avec ce repas.
Entre les épices, les fruits de mer et le fait d'avoir trop mangé, Chi Yan sentit son estomac se nouer au milieu de la nuit. Il fut très malade, ses yeux étaient rouges à force de vomir et ils étaient remplis de larmes jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien à vomir. Son visage était pâle, son front trempé de sueur et son corps tressaillait légèrement. Au final ce fut si terrible qu'il n'arrivait même plus à parler.
Chi Yan rassembla toutes ses forces pour dire à Ye Yingzhi :
« … Yingzhi, aide-moi à descendre et emmène-moi à l'hôpital. »
Ye Yingzhi en resta figé. Il se tenait dans l'encadrement de la porte de la salle de bain, le visage sombre et indéchiffrable.
Chi Yan avait aussi du mal à réfléchir et il finit par se rappeler que Ye Yingzhi ne semblait pas être de Sumin. Il était venu en ville avec lui et ne sortait pas d'ordinaire. Se pouvait-il qu'il ignore où se trouvait l'hôpital ?
Alors Chi Yan tenta d'ajouter :
« … Appelle un taxi et emmène-moi au Troisième Hôpital. »
C'était l'hôpital le plus proche de chez eux.
Ye Yingzhi s'approcha pour le soutenir. Il le prit dans ses bras et tendit la main pour prendre une serviette et lui ressuyer le visage. Il le serrait contre lui de la main droite et caressait gentiment son visage de la main gauche. Il lui ferma les yeux tout en se penchant et en lui murmurant doucement à l'oreille :
« Ah Yan, endors-toi. Sois gentil. Quand tu te réveilleras, nous serons à l'hôpital. »
Ces mots semblèrent avoir un effet hypnotique. Bien que Chi Yan ne se sente pas bien du tout, sa conscience devint peu à peu floue et il tomba dans un profond sommeil peu après les paroles de Ye Yingzhi.
Ye Yingzhi prit l'autre homme dans ses bras, éteignit toutes les lumières de l'appartement puis s'assit sur le canapé du séjour avec Chi Yan dans les bras. Le clair de lune passait par la fenêtre et éclaira son visage, montrant sa pâleur.
Idiot. Il passa ses doigts sur le front de Chi Yan pour soulever ses sourcils qui étaient froncés dans son sommeil à cause de son état. Un peu angoissé, il l'embrassa doucement.
Dans mon état actuel, comment pourrais-je t'emmener normalement à l'hôpital ?
Notes du chapitre :
(1)
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