La Renaissance du Suprême Immortel 170

Chapitre 170 : Tuer ou garder en vie


Le contour des yeux de Yan Tianhen devint soudain rouge. Il se pinça les lèvres et fit d’une voix sanglotante :

« Je ne veux pas, grand frère est à moi tout seul. Je ne veux pas qu’il épouse une femme et ait des enfants, et je ne veux pas qu’il se montre gentil avec d’autres personnes ! »

Lin Zezhi, qui se tenait sur le côté, prit un air un peu embarrassé.

Pourquoi plus il regardait ça, plus il avait l’impression que Yan Tianhen traitait vraiment Lin Xuanzhi comme son bien personnel ?

De plus, il semblait même avoir l’intention et une tendance à limiter les amis de son grand frère.

Et même le fait d’empêcher Lin Xuanzhi de se marier et d’avoir des enfants, cela ressemblait à de la…


Lin Zezhi n’avait pas en fait une très bonne impression du garçon. Ce n’était pas seulement à cause de son apparence et de son image, qui faisait vraiment baisser le niveau de toute la famille Lin, mais aussi parce qu’au moment où il l’avait vu pour la première fois, il avait été frappé par un très mauvais pressentiment, le genre de pressentiment obscur et confus, ce qui était très étrange.

Toutefois, Lin Zezhi ne comptait pas s’en mêler. Après tout, c’était une affaire privée entre Yan Tianhen et Lin Xuanzhi, ce n’étaient pas du tout ses affaires.


Yan Tianhen était en train de bouder dans son coin et en même temps, il se sentait un peu perdu — pourquoi se comportait-il comme ça ? Comment se faisait-il que dès que quelqu’un se rapprochait de Lin Xuanzhi et se montrait amical avec lui, il se sentait malheureux ?

Yan Tianhen prit soudain peur : s’il continuait à se montrer égoïste et déraisonnable comme en ce moment, est-ce qu’un jour, Lin Xuanzhi finirait par le haïr et songer à l’abandonner ?

Yan Tianhen s’embourba dans la culpabilité et la confusion. Il porta inconsciemment une main sur son visage, qui n’avait rien de lisse, et une sombre lueur d’abattement apparut dans ses yeux.


* * *


Sans surprise, l’endroit choisi par Bai Yichen devait avoir une excellente vue, une très bonne atmosphère, être tranquille et à l’abri des regards, avec le chant des oiseaux et le parfum des fleurs.

Lin Xuanzhi contempla cette cour qui était exactement la même que dans sa vie précédente, et il se dit que le Dao du Ciel était à la fois immuable et impermanent.

Bai Yichen était en train de boire seul sous un pavillon de réception. Il était assis tranquillement là, comme si le reste du monde ne le concernait pas du tout.


« Boire durant la journée, est-ce que ton corps peut le supporter ? »

Lin Xuanzhi se plaça en face de l’autre homme, souleva sa tunique et s’assit.

Bai Yichen le fixa avec un petit sourire au coin des lèvres. Il fit tourner son poignet et le bec d’une jarre d’alcool se suspendit au-dessus de la coupe qui se trouvait devant Lin Xuanzhi.

Quand la coupe fut remplie, Lin Xuanzhi tendit sa main blanche comme le jade et prit la coupe d’alcool finement ciselée.

L’arôme envahit ses narines. La coupe d’alcool était un trésor magique de qualité supérieure, tandis que la liqueur était une excellente cuvée centenaire.


« C’est la seconde fois que nous sommes assis face à face, » fit Bai Yichen le premier.

Il s’adossa contre son fauteuil roulant et prit une gorgée d’alcool. Avec un sourire, il ajouta :

« Je t’ai déjà invité plusieurs fois, mais tu étais toujours en retraite pour forger des outils. »

Lin Xuanzhi prit à son tour une gorgée de liqueur. L’alcool doux, pur et frais glissa le long de sa gorge, réchauffant lentement son estomac.

« C’est comme ça avec les Artisans. C’est facile de se perdre dans la fabrication d’outils, » répondit-il d’un ton très léger.

Bai Yichen fit tourner la petite jarre d’alcool toute simple sur la table. Il baissa les yeux et fit :

« Xuanzhi, tu sembles avoir un but très clair quand tu forges des outils magiques.

– Je ne forge jamais rien d’inutile, » acquiesça-t’il.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Bai Yichen insista :

« C’est vrai pour ça aussi ?

– En effet. »

Lin Xuanzhi le fixa droit dans les yeux et déclara :

« Tu peux te dire que je l’ai forgé spécialement pour toi. »

Bai Yichen fut sidéré par la franchise du jeune homme.

Lin Xuanzhi prit une autre gorgée d’alcool avant de reposer la coupe.

« Comment tu te sens quand tu t’en sers ?

– Puisqu’elle a été faite sur-mesure, je me sens naturellement bien, » répondit Bai Yichen d’un ton léger.

Il regarda Lin Xuanzhi de ses yeux en amande. On pouvait voir quelques ondulations dans leurs profondeurs.


Il reprit soudain en demandant :

« Pourquoi tu as pris les petites flammes de Yin Sombre ? Tu dois savoir que j’en ai besoin.

– Je sais, répondit simplement Lin Xuanzhi. Mais tu n’es pas capable de les forger ou de les contrôler. Moi, si. Même si les gens sont innocents, avoir un bijou de jade qui vous tient à cœur devient un crime Une personne suscite la jalousie en possédant un bien précieux. (1). Ces petites flammes de Yin Sombre, tu ne peux pas les contrôler mais tu n’arrives pas à t’en défaire. Tôt ou tard, tu aurais fini par souffrir à cause d’elles, alors j’avais autant t’en débarrasser tout de suite. »

Bai Yichen contempla le visage inoubliable de Lin Xuanzhi et se dit que cet homme devenait de plus en plus énigmatique. Il ressentait une démangeaison insupportable dans son cœur, il avait envie de déterrer tous ses secrets.


« Si tu continues à parler ainsi, je vais finir par croire que tu éprouves de très forts sentiments à mon égard, » fit franchement Bai Yichen en jouant avec sa coupe vide.

Il ne plaisantait pas en disant ça.

« Pour me montrer aussi attentionné sans la moindre raison, c’est que je serais soit un fourbe, soit un voleur, fit Lin Xuanzhi en riant sans la moindre trace d’embarras. Le jeune maître Bai est effectivement un homme capable de faire battre le cœur plus vite et de susciter les passions mais hélas, je ne suis pas compatible avec toi. »

Quand Bai Yichen le vit parler aussi directement, il cessa de jouer les ingénus et demanda directement :

« Comment ça, pas compatible ? Je trouve au contraire qu’on irait bien ensemble. Tu forges des outils, je comprends les outils. Tu es un génie, tout comme moi. Plus important encore, tu es attiré par moi et ce n’est pas non plus comme si je n’éprouvais rien pour toi non plus. »


Lin Xuanzhi se dit que Bai Yichen n’avait vraiment pas changé depuis la vie précédente.

Dans sa vie précédente, Bai Yichen était bel et bien devenu son amant.

Il reconnaissait aussi qu’il avait été charmé par Bai Yichen et avait même songé à devenir compagnon de Dao avec lui.

Cependant, les deux avaient des différends sur bien des choses. Par le passé, aucun des deux ne pouvait convaincre l’autre ou bien lui accorder sa confiance absolue. Il leur arrivait souvent d’agir dans le dos de l’autre.

Il y avait eu de plus en plus de disputes et leurs sentiments se mirent à décroître en conséquence. Au bout du compte, quelque chose d’irréversible se produisit et leur relation toucha à son terme.

La mort de Yan Tianhen avait mis fin à tout et il n’était pas possible de sauver les choses.


Ce ne fut qu’après ça que Lin Xuanzhi vit clairement qui était celui qui possédait son cœur.

Il ne s’agissait pas du jeune maître de la famille Bai, qui avait fait battre son cœur plus vite à leur première rencontre tant il l’avait trouvé splendide. Il éprouvait une certaine affection rare pour lui, mais ce n’était pas de l’amour. C’était plutôt le genre de sentiment quand on rencontrait quelqu’un comme soi.

Ils étaient faits pour être amis, ils étaient également faits pour être ennemis, pas mais amants.

Lin Xuanzhi connaissait donc certains des secrets de Bai Yichen, mais pas tous. Cela lui suffisait pourtant pour savoir où en était Bai Yichen et ce dont il avait besoin.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

« Je sais ce que tu veux, alors laisse-moi te dire ce que je veux. »

Lin Xuanzhi trempa son index droit dans la coupe et écrivit un mot à l’envers sur la petite table fleurie.

Il écrivit très lentement et tout en disant :

« Je veux quitter les Cinq Continents pour me rendre dans les Neuf Royaumes. »

Bai Yichen fixa le mot qu’il écrivait lentement. Ses yeux en amande qui ne manifestaient jamais la moindre surprise et qui donnaient l’impression qu’il contrôlait tout se figèrent en cet instant. Son cœur se mit à battre la chamade et un souffle de vent surgit.

« Lin Xuanzhi, tu n’as donc pas peur de mourir ? »

Bai Yichen le fixa froidement et le ciel clair, où flottaient encore quelques nuages blancs l’instant d’avant, se remplit aussitôt de nuages noirs qui surgirent rapidement. On aurait dit que le ciel tout entier allait tomber sur leurs têtes.


Quand Lin Xuanzhi eut terminé d’écrire ce mot, il retira la main. Il croisa calmement les yeux en amande de Bai Yichen et fit :

« Je n’ai pas du tout l’intention de te menacer. Pour quitter les Cinq Continents, je dois coopérer avec toi. Tu as vu ma sincérité et mes capacités. Je crois que nous partageons le même but — tu veux aller dans les Neuf Royaumes, tout comme moi. Pourquoi ne pas œuvrer ensemble pour nous ouvrir un chemin ? »

Bai Yichen serra les poings, posa les yeux sur le mot inscrit puis les leva de nouveau sur le jeune homme.

« C’est ton moyen de pression pour m’obliger à coopérer ? répliqua Bai Yichen d’un ton encore glacial. Lin Xuanzhi, j’ai toujours cru que tu étais quelqu’un d’intelligent. Je n’aurais jamais pensé qu’en fait, tu étais si stupide. Tu as découvert ce secret et tu me le fais savoir, tu crois vraiment que tu pourras redescendre de cette montagne ? »


Lin Xuanzhi sourit et répondit :

« Quoi qu’il arrive, je ne laisserai personne découvrir ce secret dorénavant. Et si j’ai osé gravir cette montagne, je suis naturellement prêt à en redescendre. Yichen, tu n’appartiens pas aux Cinq Continents, tu viens en fait des Neuf Royaumes. Mais avec ta seule force, tu ne peux plus y retourner. Je suis une bonne occasion pour toi, tu as autant la saisir.

– Je suis vraiment de très mauvaise humeur en cet instant. »

Bai Yichen rit de colère et étira le coin des lèvres. Il poursuivit :

« Si tu n’étais pas si beau, je t’aurais déjà écrasé à mort à l’heure qu’il est. »

Ce genre de menace n’avait plus l’air du tout menaçant quand elle parvint aux oreilles de Lin Xuanzhi.

Il savait que Bai Yichen n’allait pas le tuer parce qu’il était du genre à faire la part des choses entre ses intérêts et ses sentiments. Il ne se laissait d’habitude pas dominer par ses émotions, comme en témoignait le fait que le ciel était redevenu ensoleillé et un peu nuageux.


En effet, Bai Yichen se calma de nouveau.

Lin Xuanzhi lui lança un regard où les nuages étaient légers et le vent soufflait faiblement, puis il fit :

« Yichen, cela fait cinq cents ans que les gens peuvent seulement entrer dans les Cinq Continents mais ne peuvent plus en ressortir. Pour pouvoir en sortir, il faut qu’une grande puissance des Neuf Royaumes vienne te chercher en personne. À part ça, il n’y a aucun autre moyen. Le Qi spirituel des Cinq Continents ne suffit plus à alimenter ton corps, tout comme il ne peut pas satisfaire mon appétit. Je ne peux pas soutenir tout seul la Formation du Grand Ciel. Toi seul peux soutenir l’autre coin de cette formation. »

Bai Yichen rétrécit les yeux pour le fixer avec suspicion.

« Tu es même au courant pour la Formation du Grand Ciel ? Mais qui es-tu donc ?

– Rien qu’un fantôme solitaire et une âme errante, » répondit Lin Xuanzhi d’un ton léger.


Bai Yichen reprit contenance et poursuivit :

« À part ça, qu’est-ce que tu sais d’autre ?

– La plupart des choses que je connais, tu les connais aussi.

– Comme quoi ?

– Comme le fait que je sais qui est le Prophète. »

Bai Yichen : « … »

« Tu es même au courant de ça ? Tu veux vraiment redescendre en vie de cette montagne ?!

– Comme le fait que je sais que tu es en train de te demander si tu vas me tuer ou me garder en vie, » ajouta Lin Xuanzhi avec un léger sourire.

Bai Yichen inspira profondément et le fixa.

« Quoi d’autre ? Qu’est-ce que tu sais encore sur moi ? »

Lin Xuanzhi le regarda et fit après un moment :

« Je sais aussi que chacun a un côté bon et un côté mauvais, une part de lumière et une part de ténèbres, un côté généreux et un côté égoïste. Mais quand on assemble tout cela, cela forme une vraie personne complète. »

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Bai Yichen garda le silence et lui lança un regard noir. Après un long moment, il demanda lentement :

« Tu es vraiment sûr de ne pas vouloir m’épouser ?

– Jeune maître Bai, en fait, quand tu me regardes actuellement, cela semble être naturel et raisonnable mais en réalité, avec les années, j’ai fini par réaliser une grande vérité. »

Lin Xuanzhi sourit, de la tendresse dans le regard.

« Laquelle ? s’enquit Bai Yichen en se disant que ses yeux étaient vraiment splendides.

– Il vaut mieux avoir pitié de la personne en face de soi. »


Bai Yichen en resta éberlué et fit :

« Tu veux parler de la personne en face de toi ou en face de moi ?

– Les deux. »

Le visage de l’autre homme s’assombrit.

« Comment oses-tu me faire la morale ? »

Lin Xuanzhi secoua la tête.

« Je ne suis pas qualifié pour ça et ça ne me viendrait même pas à l’esprit. Je dis juste ça pour moi-même. Si cela t’apporte une quelconque illumination, tu ne peux pas me le reprocher, pas vrai ? »

Le coin des lèvres de Bai Yichen frémit, puis il se mit à rire. Son corps fut même agité par l’amusement.

« Lin Xuanzhi, je comprends à présent pourquoi tu m’as rejeté si catégoriquement, fit Bai Yichen en étirant les lèvres en un sourire. Personne ne voudrait que voir son compagnon de Dao tous les jours soit comme se regarder dans un miroir. Toi et moi sommes bien trop semblables. »


Lin Xuanzhi nuança :

« Non, il y a quand même des différences : je suis bien plus pauvre que toi. »

Bai Yichen agita la main négligemment.

« Ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne t’enrichisses autant qu’un pays. Et au fait, pour rappel, ton petit frère est bien trop remarquable en public. Fais attention à ce qu’il ne devienne pas une cible. »

Il voulait parler de tous les trésors magiques sur le corps du garçon.

Lin Xuanzhi réfléchit un moment.

« C’est effectivement un peu risqué, mais s’il ne portait pas tout ça, je ne serais pas tranquille. »

Bai Yichen soupira et fit :

« Entendu, fais comme bon te semble. »

Lin Xuanzhi demanda prudemment :

« Peut-on continuer à être amis ? »

Bai Yichen prit la jarre de liqueur et se servit un verre. Il pressa la main sur la coupe et fit avec un sourire :

« Là, j’ai vraiment très envie de te jeter cette coupe en pleine figure. »


Note de Karura : On dirait que Yan Tianhen avait raison d’être jaloux. Lin Xuanzhi était donc amant avec Bai Yichen dans son autre vie. Cela explique qu’il en sache autant sur lui.

Quant au secret de Yichen, il y aura un indice dans le prochain chapitre !


Notes du chapitre :
(1) Une personne suscite la jalousie en possédant un bien précieux.






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