Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Chapitre 263 : Le soi-disant jeune maître
Ji Lanjun était la fille aîné de l’épouse principale et elle avait été choyée durant son enfance. Si l’état de santé de sa fille ne l’avait pas empêchée de s’éloigner d’elle, elle serait déjà retournée plusieurs fois dans sa famille ces dernières années.
Elle manquait énormément au patriarche de la famille Ji, à son épouse, tout comme à ses nombreux grands frères. Ils étaient même venus lui rendre visite dans la résidence Lin.
Malheureusement, c’était un voyage long et dangereux. Ce n’était pas pratique du tout de faire l’aller-retour. Voilà pourquoi sa famille n’avait pu venir que quelques fois pour la voir.
Lin Xuanzhi eut ainsi la réponse à sa question : puisqu’ils avaient une bonne relation, c’était tant mieux.
Il fit :
« La famille Ji est la plus grande famille du Continent Sud. Ce continent regorge de miasmes et de Gu empoisonnés, alors il y a naturellement beaucoup de maîtres de Gu qui y résident. J’aimerais demander à ma tante de me trouver un maître de Gu puissant et fiable qui pourrait travailler avec moi. En plus, j’aimerais me lancer un peu dans le commerce des Gu et des poisons. Bien entendu, cela n’a rien à voir avec les affaires de la famille. J’ai juste besoin d’un contact pour me fournir en Gu et en poisons dont j’aurais besoin et de quelqu’un pour me trouver ce qu’il me faut. Le prix est bien entendu négociable. »
Grandement choquée, Ji Lanjun regarda rapidement autour d’elle, craignant que quelqu’un ait entendu ça.
Lin Xuanzhi sourit.
« Ne t’en fais pas, ma tante. J’ai sur moi un outil magique : même si quelqu’un passe, il ne pourra pas entendre notre conversation. »
Ji Lanjun fonça ses sourcils longs et galbés.
« Xuanzhi, les maîtres de Gu et les Gu empoisonnés sont des êtres méprisés par le Dao honorable. Pourquoi te faut-il ces gens et ces choses ?
– Pour quelque chose de très important. »
La femme le regarda un moment, puis demanda :
« Est-ce vraiment nécessaire ?
– Absolument, » assura Lin Xuanzhi en hochant la tête.
Ji Lanjun inspira profondément, puis se décida :
« Très bien. Même si je ne sais pas pourquoi il te faut ça, je sens que ça doit être très important pour toi. La famille Ji peut effectivement trouver les gens et les Gu qu’il te faut, mais le chemin est long entre le Continent Est et le Continent Sud. Il faut également passer par des marais immenses et des forêts denses couvertes de miasmes. Il te faudra patienter un peu. »
Lin Xuanzhi la remercia solennellement : il joignit les mains en coupe devant elle.
« Je peux patienter le temps qu’il faudra. Désolé de te déranger pour ça, ma tante. »
En regardant ce garçon qui n’avait que quelques années de plus que sa fille, Ji Lanjun ressentit une bouffée d’instinct maternel. Elle fit doucement :
« Pourquoi tant de formalités avec moi ? Si tu as le moindre souci plus tard, n’hésite pas à en parler à ta tante. Ne garde pas tout pour toi.
– Entendu, » fit Lin Xuanzhi en souriant.
À peine deux jours après être devenu le jeune maître, Lin Xuanzhi rassembla les disciples de la famille qui allaient participer à l’examen d’entrée de la secte du Ciel Mystérieux et ils se préparèrent au départ.
« Lin Xuanzhi. »
De l’autre côté des portes principales de la résidence, Lin Xuanzhi, qui allait monter dans un carrosse tiré par des chevaux Chasse Soleil, fut interpelé par une voix de femme un peu faible.
Sans même se retourner, Lin Xuanzhi pouvait imaginer le visage de Lin Yurou : lésée, mais pas prête à renoncer.
« J’ai quelque chose à te demander, » fit la jeune fille en se mordant les lèvres.
Autour d’eux, les disciples regardèrent tous de ce côté-là, prêts à regarder un bon spectacle.
Lin Xuanzhi se tourna vers Lin Yurou, qui faisait une tête de moins que lui. Il fit d’un ton plat :
« De quoi s’agit-il ? »
Lin Yurou croisa son regard.
« Pourquoi as-tu choisi ma grande sœur ? »
En effet, Lin Xuanzhi n’avait fourni aucune explication quand il avait annoncé à qui il avait octroyé les deux places.
« Elle Je rappelle que Lin Yufan est en fait un homme. Lin Xuanzhi est au courant, mais les chinois utilisent le même mot pour il et elle. Je pense qu’il ne veut pas dévoiler tout de suite le secret de Lin Yufan en public, alors je ferai la distinction quand il le faudra. (1) est la mieux qualifiée, » répondit-il d’un ton léger.
Lin Yurou afficha clairement son mécontentement.
« Je refuse d’accepter ça. Son niveau de cultivation n’est pas aussi élevé que le mien, les techniques qu’elle pratique ne sont pas aussi puissantes que les miennes et pour couronner le tout, elle est plus âgée que moi. Elle ne peut donc clairement pas se comparer à moi, alors je trouve ça injuste ! »
Il n’y avait pas grand-monde dans le convoi. Lin Yufan, qui était monté en premier dans le carrosse, entendit tout ça bien entendu.
Il ne put s’empêcher de ricaner un peu. Il écarta la tenture et descendit du carrosse en s’étirant les poignets.
« Si tu n’es pas convaincu, déclara-t’il, que dirais-tu d’un combat ? Voyons un peu si je peux te mettre une raclée jusqu’à ce que tu pleures pour ton père et ta mère. »
Le ressentiment et l’humiliation brillèrent dans les yeux de Lin Yurou qui s’écria :
« Alors battons-nous ! Qui a peur de toi, ah ? »
Vu les circonstances, Lin Yurou se moquait bien de maintenir leur relation superficielle de sœurs. Il fallait savoir que ce raccourci pour devenir un disciple interne était le rêve de tout cultivateur. Lin Yurou ne s’inquiétait pas de ne pas être acceptée dans la secte, mais elle ne voulait pas démarrer comme disciple externe.
« Comment tu m’as appelé à l’instant ? » fit Lin Xuanzhi en jetant un coup d’œil à Lin Yufan qui était prêt à plonger le monde dans le chaos.
Lin Yurou fut interloquée, puis se corrigea :
« Jeune maître.
– Puisque tu m’appelles jeune maître, alors ne conteste pas ma décision.
– Tu — »
Bien que Lin Yurou n’avait aucune objection à ce que Lin Xuanzhi soit devenu le jeune maître, elle n’approuvait pas pour autant sa décision.
« Tu te sers de ton autorité pour opprimer les autres, je refuse d’accepter ça !
– Alors bats-toi contre moi, proposa Lin Xuanzhi d’un ton léger. Si tu me bats, tu pourras prendre la place de jeune maître et ensuite choisir qui tu voudras. »
Puisque Lin Xuanzhi était devenu le jeune maître, il ne permettrait jamais à qui que ce soit de défier son autorité.
Il n’avait cependant pas encore eu à faire une démonstration de force. Premièrement, il estimait que ce ne serait pas nécessaire. Et deuxièmement… il n’en avait pas encore eu l’occasion.
Il avait été un peu surpris de constater que depuis son retour du Tournoi des Cent Familles, tous les petits insectes qui s’agitaient dans tous les sens avant semblaient avoir entendu les rumeurs : ils s’étaient tous calmés et n’avaient rien tenté. Même quand Lin Xuanzhi avait nommé Lin Bubai comme maître du Hall d’Application des Règles, les autres vice-maîtres avaient tous tiré la tête, mais aucun n’avait osé remettre en cause sa décision.
Lin Yurou était donc le premier oiseau à prendre la tête et Lin Xuanzhi n’allait évidemment pas la laisser s’en tirer comme ça.
Sans surprise, quand Lin Yurou entendit sa proposition de duel, elle arbora aussitôt un air incrédule et un peu effrayé.
Elle ne faisait pas du tout le poids face à lui. Déjà quand le mer de Qi de son Dantian avait été endommagée, elle n’avait pas osé le combattre alors maintenant, c’était encore moins envisageable.
Elle s’enfuit en sanglotant, montant dans un carrosse derrière elle. Plusieurs disciples femmes qui s’entendaient bien avec elle ne purent que la réconforter !
Lin Yufan lâcha un rire amusé, puis il croisa le regard de Lin Xuanzhi qui s’était tourné vers lui.
« Fais un peu plus profil bas, lui conseilla le jeune homme.
– Je fais déjà profil bas, objecta Lin Yufan en haussant les épaules. Si cette gamine ne partageait pas la moitié de son sang avec moi, je l’aurais déjà tuée depuis longtemps. »
Lin Xuanzhi le regarda et fit :
« La famille Lin n’autorise pas ses membres à s’entre-tuer, ne l’oublie pas. Même si tu la hais profondément, tu dois soumettre tes doléances au Hall d’Application des Règles. »
Lin Yufan ricana et le fixa d’un air un peu ironique :
« Je me demande bien si tu respecteras encore ce principe le jour où la famille Lin connaître une lutte interne pour le pouvoir. »
Lin Xuanzhi répondit sans se démonter :
« Il y a toujours des exceptions à la règle. Si on ne vient pas me chercher, je n’irai pas créer des ennuis aux autres. Et si la famille Lin connaît un jour une lutte interne, il y aura forcément de nouvelles règles. »
L’autre homme lâcha deux ha ha.
« Strict avec les autres, mais plus permissif avec lui-même. Notre jeune maître est vraiment quelqu’un d’incroyable. »
Lin Xuanzhi fit d’un ton modeste :
« Je suis confus par ton éloge. »
Lin Yufan : « … »
Cela faisait longtemps déjà qu’il avait senti que Lin Xuanzhi était différent des autres et effectivement, sa carapace contre la honte était bien plus épaisse que celle des gens ordinaires.
Mais pour être honnête, en voyant son jeune maître être un tel filou, cela rassurait Lin Yufan sur l’avenir de leur famille.
Il se tourna et remonta dans le carrosse, puis fit à voix basse :
« Bien que j’ai déjà juré qu’un jour, je tuerai toute la famille de cette gamine, par égard pour toi, je ne ferai rien tant que tu resteras dans la famille Lin. »
Lin Xuanzhi marqua une pause et songea : Avec ce que tu viens de dire, devrais-je te remercier ou pas ?
Toutefois, il monta simplement dans son carrosse et fit signe au cocher qu’ils pouvaient partir.
À l’intérieur du carrosse, Yan Tianhen regardait Feng Jingyu en train d’instruire les deux tigreaux pour être des gardes du corps. En voyant Lin Xuanzhi, l’adolescent prit au passage Ah Bai pour le tenir dans ses bras.
« Grand frère, tout est réglé ? »
Lin Xuanzhi s’assit à côté de lui et l’attira dans ses bras pour l’embrasser.
« Il n’y a pas eu de combat, juste quelques mots échangés, » fit-il d’un ton détendu.
Yan Tianhen sourit, révélant deux adorables petites dents de tigre.
« Au fait, grand frère, il y a autre chose, fit-il. Après en avoir discuté avec Pluplume, je me dis que ce ne serait pas réaliste que Ah Gu aille dans la montagne avec nous. Alors j’ai l’intention de lui louer une petite maison dans la cité Mystérieuse qui ne se trouve pas loin de la secte. Ce sera plus pratique pour moi d’aller le voir. »
Lin Xuanzhi lui pinça les joues et fit :
« Je te laisse gérer ça tout seul. »
Yan Tianhen sourit, ses yeux devenant des demi-lunes. Il se jeta dans les bras de son grand frère, puis passa les bras autour de son cou.
« Grand frère, dorénavant nous allons pouvoir étaler notre amour au grand jour sans la moindre gêne. »
Coincé entre les eux, Ah Bai avait un peu de mal à respirer. Il se fraya un chemin à coup de tête tant bien que mal, puis sauta par terre. Il regarda ensuite Hu Po qui était allongé à côté de lui en se léchant les griffes. Avec un aou ouh, Ah Bai se jeta sur lui pour le presser contre le sol et l’embrasser férocement.
Hu Po poussa un cri d’horreur et se débattit de toutes ses forces !
Feng Jingyu toussota soudain deux fois d’embarras et marmonna :
« Faites un peu attention à l’exemple que vous donnez. Il y a encore trois petits ici. Vous montrez vraiment le mauvais exemple aux enfants, ah ! »
Lin Xuanzhi se contenta de jeter un regard en coin au volatile, puis il lui fit directement une chiquenaude sur le front avec un ‘bam’. La force envoya le phénix rouler plusieurs fois.
Après ça, Yan Tianhen vit un petit oiseau rondelet s’asseoir sur la banquette avec un air étourdi et confus. Cela le fit éclater de rire.
Avec un Waah, Feng Jingyu rugit de colère. Il battit des ailes pour se précipiter sur Lin Xuanzhi. Les deux tigreaux se mirent aussi de la partie avec enthousiasme pour bondir sur leurs maîtres. Pendant un moment, le carrosse fut rempli d’oiseau volant et de tigres bondissants, ce fut très animé.
Yan Tianhen ne restreignit pas son rire et le son se répandait aux carrosses de devant comme de derrière.
Lin Yao, qui était assis à côté de Lin Zezhi, ouvrit la tenture et regarda en arrière. Il commenta d’un ton d’envie :
« Yan Tianhen, ce garçon, j’ignore par quelle bonne fortune il a pu gagner les faveurs du jeune maître. »
Lin Zezhi marmonna intérieurement : Ce n’est pas simplement les faveurs, c’est tout bonnement être choyé à mort ! Depuis le jour où Lin Xuanzhi avait reçu une illumination, il semblait être devenu une toute autre personne. De même, il n’y avait eu pratiquement aucun jour où Yan Tianhen n’avait pas ri.
« On parle toujours de couple dans l’adversité. Là, on peut dire que ce sont des frères dans l’adversité, fit Lin Dong en se frottant le menton et en faisant claquer sa langue.
– Qui aurait cru que Lin Xuanzhi pourrait s’élever de nouveau, ah ? soupira Lin Yao. La position de jeune maître a bien plus de valeur maintenant qu’il y a plusieurs années. »
Lin Dong acquiesça.
« Oh que oui. Après tout, notre jeune maître est si incroyable qu’il a réussi à hisser notre famille de la troisième classe à la première classe. »
Lin Yao et Lin Dong était tous les deux admiratifs mais dorénavant, ils ne ressentaient plus la moindre jalousie.
Quand quelqu’un était aussi loin et inatteignable que le soleil, la lune et les étoiles, personne n’irait penser à le dépasser. Ils ressentaient plutôt une admiration instinctive.
En les écoutant discuter, Lin Zezhi se lamenta sur l’impermanence de ce monde et sombra dans une mélancolie sombre et inexprimable.
Il y avait eu un temps où il avait considéré la position de jeune maître comme acquise : avec Lin Zhan mort et Lin Xuanzhi sans la moindre cultivation, qui d’autre que lui aurait pu devenir le jeune maître ?
Mais à présent, Lin Zezhi ne voulait absolument pas disputer cette position à son cousin.
Il ne faisait pas le poids et en plus, il avait aussi été conquis de tout son cœur par la prestance du jeune homme.
Mais même si lui voulait une vie stable, sa mère et le Troisième Aîné n’étaient pas du tout de cet avis.
Avant de partir, madame Bai l’avait pris à part pour le presser de bien faire attention aux moindres faits et gestes de Lin Xuanzhi dans la secte du Ciel Mystérieux et qu’il devait lui envoyer des rapports réguliers. Elle avait assuré que dans peu de temps, cet obstacle de Lin Xuanzhi serait éliminé et que la position de jeune maître reviendrait à Lin Zezhi comme il se devait.
Lin Zezhi n’avait pas pu dissuader sa mère, tout comme elle ne comprenait pas pourquoi il était devenu si lâche et manquait d’ambition.
« Mère. »
Lin Zezhi ferma les yeux. Il pria de tout son cœur pour que sa mère réalise rapidement la situation et arrête de créer des ennuis.
En se basant sur sa compréhension récente du caractère de Lin Xuanzhi, sa ruse et ses manières de faire n’avaient rien du tout à voir avec celles de madame Bai. S’il voulait comploter contre quelqu’un, l’autre personne allait forcément mourir sans même savoir ce qui lui était tombé dessus.
Note de Karura : C’est beau de voir que certains personnes ont évolué…
D’autres n’ont toujours pas compris qui était le plus fort !
Notes du chapitre :
(1) Je rappelle que Lin Yufan est en fait un homme. Lin Xuanzhi est au courant, mais les chinois utilisent le même mot pour il et elle. Je pense qu’il ne veut pas dévoiler tout de suite le secret de Lin Yufan en public, alors je ferai la distinction quand il le faudra.
Commentaires :