Chapitre 27 — Lecteur : Séduction.
Après s'être acquittés de la taxe d'entrée, Du Ze et Xiu pénétrèrent dans la cité d'Aguarès, connue comme la "ville qui ne dort jamais".
Aguarès était en effet le Shanghai du côté inverse du continent, et sa taille et sa prospérité choquèrent grandement un certain loser. Sur le côté inverse du continent, Du Ze avait vu en tout quatre cités principales : la cité de Dantalion classé 71ème, la cité de Bélial classée 68ème, la cité de Halphas classée 38ème, plus maintenant la cité d'Aguarès classée 2ème. Des quatre, la cité de Dantalion était en ruines, la cité de Bélial ressemblait plus à une petite ville en voie de développement, la cité de Halphas était la plus normale des cités en terme de taille et la cité d'Aguarès pouvait être considérée comme un petit pays — elle englobait même les Terres Perdues.
Dans "Sang Mêlé", la cité d'Aguarès était brièvement présentée. Son prédécesseur était en fait une immense forteresse. Durant le Deuxième Âge, les démons avaient été acculés par les anges et les elfes sur le côté inverse du continent. Même s'ils avaient été vaincus par l'alliance ennemie, les démons n'avaient naturellement pas l'intention de s'installer sur les terres stériles et dans l'environnement aride du côté inverse du continent, alors les combats autour des Terres Perdues furent particulièrement sanglants et la cité d'Aguarès fut bâtie à cette période. Plus tard durant le Quatrième Âge, le passage des Terres Perdues fut fermé par les gnomes. Les démons qui ne pouvaient plus revenir sur le côté supérieur du continent au moyen de l'Œil de l'Espace durent se faire une raison. La cité d'Aguarès était progressivement passée d'une forteresse militaire à une cité de désir et d'espoir.
La cité actuelle d'Aguarès était basiquement partagée en deux : la zone est était la forteresse qui entourait les Terres Perdues — il fallait un laissez-passer pour entrer et sortir — et la partie ouest qui était un immense marché, d'où le titre de "ville qui ne dormait jamais". Du Ze et Xiu arpentèrent les rues du district ouest où leurs yeux virent différentes races avec des apparences variées et leurs oreilles furent remplies de différentes paroles. Parmi elles, le mot enchères revenait le plus souvent. Les deux hommes ne restèrent pas longtemps dans les rues ; ils trouvèrent l'auberge où ils avaient convenu de retrouver Violette et y entrèrent.
Au moment où ils passèrent la porte, Xiu et Du Ze virent Iris en rouge dans un coin de l'auberge.
« Maître Xiu, M. Du Ze, vous êtes là. »
La fille démone leur lança un sourire timide, le genre de sourire pur et innocent qui attirait beaucoup l'attention.
« Ma sœur n'est pas là mais elle ne va pas tarder. »
Iris leur apprit que les sœurs démones étaient arrivées à la cité d'Aguarès un jour avant eux et que Violette était en train de leur obtenir des laissez-passer pour les Terres Perdues. Dès qu'elle eut fini, la porte de l'auberge s'ouvrit de nouveau et Violette fit son entrée. La fille vêtue de bleu avait un air grave et anxieux. Quand Violette leva les yeux et aperçut Du Ze et Xiu, ses yeux se remplirent aussitôt de panique.
« Maître Xiu, M. Du Ze… » murmura Violette en s'approchant.
Elle tomba soudain sur un genou et baissa la tête.
« Je suis vraiment désolée ! Je suis si inutile ! Il y a un problème avec les laissez-passer — »
Tout le monde en fut sidéré. Iris rejoignit sa sœur, s'accroupit pour tenir la main fortement serrée en un poing de sa sœur. En voyant la figure tremblante de Violette, Xiu parla d'une voix douce comme s'il avait peur qu'au moindre haussement de ton de sa part, la fille démone prendrait peur et se confondrait encore en excuses.
« Que s'est-il passé ? »
Après les explications de Violette d'une voix légèrement nerveuse, Du Ze comprit enfin ce qui s'était passé : un événement s'était produit dans les Terres Perdues quelques jours plus tôt et depuis, la cité d'Aguarès ne délivrait plus de laissez-passer.
En entendant la raison, Du Ze se figea. Se pouvait-il que l'événement en question soit dû au fait qu'il avait activé la pyramide en métal… hein ?
Xiu semblait aussi avoir fait le rapprochement et il se mit à réconforter la fille anxieuse vêtue de bleu, puis s'enquit calmement des nouvelles. Violette eut du mal à croire que Xiu ne la blâmait pas pour son incompétence. Après une brève hésitation, elle se releva et révéla avec enthousiasme tout ce qu'elle savait.
« … On raconte que des démons ont vu l'ombre de robots de métal en dehors de la forteresse et nul ne sait pourquoi ils se sont activés. Afin d'en découvrir la cause, la cité d'Aguarès a interdit aux étrangers d'entrer et de sortir des Terres Perdues. Il faudra certainement attendre longtemps avant que les laissez-passer soient de nouveau accordés, fit Violette. Maintenant si on veut un laissez-passer, il faut l'obtenir des mains mêmes du seigneur d'Aguarès, sauf que peu de gens ont l'occasion de la rencontrer… »
Comme il s'agissait de la plus sublime succube de tout le côté inverse du continent, les créatures qui désiraient la voir formait une file qui allait de l'est vers l'ouest du continent. Même si Violette était le seigneur de la cité de Bélial, elle n'avait pas les qualifications requises pour rencontrer directement l'autre partie, alors elle avait dû se contenter de déposer une demande de rendez-vous et attendait la réponse.
Xiu se plongea dans ses pensées et Du Ze remonta ses lunettes sur son nez d'un air indéchiffrable. Son intégrité morale allait déborder de son cerveau.
Comment conquérir le seigneur de la cité d'Aguarès ?
So~easy, il suffisait de laisser le héros la séduire.
Comment rencontrer le seigneur de la cité d'Aguarès ?
Easy~too, il suffisait de laisser le héros faire un strip-tease en dehors de la ville (où était le mal ?)
« Tu as une idée ?
– Séd… »
Un certain adorable idiot reprit ses esprits en un instant et, les yeux écarquillés, il contempla Xiu qui lui demandait tout à coup conseil. Il se força à cracher la syllabe "En…" qui menaçait de rester coincée dans sa gorge, puis :
« … chères ! »
Xiu se rendit aussitôt à ses côtés et lui tapota le dos pour l'aider.
« M. Du Ze, vous voulez parler de la vente aux enchères ? intervint Iris. La cité d'Aguarès va tenir une immense vente aux enchères dans le district ouest demain après-midi et le seigneur d'Aguarès y assistera. »
Du Ze calma enfin son agitation et il acquiesça, exprimant "C'est ce que je voulais dire" d'un air froid et détaché de ce monde. Xiu contempla l'air supérieur mais soulagé d'un certain adorable idiot et ses doigts contournèrent son cou. Il céda enfin à son désir de caresser la nuque de Du Ze.
— À quoi tu pensais à l'instant ?
Les yeux de Violette s'illuminèrent, elle avait enfin un moyen de se faire pardonner pour son erreur.
« Je peux vous avoir deux places, puis Maître Xiu et M. Du Ze pourront participer à la vente aux enchères. »
À l'entrée de la salle, deux démons lourdement armés en gardaient l'accès et ils avaient au moins le rang de Grand Maître Épéiste. Après avoir vérifié les billets montrés par Xiu et Du Ze, les gardes lancèrent des regards à Xiu, puis les laissèrent passer. Il y avait déjà un réceptionniste qui les attendait.
« Représentants de Bélial, veuillez me suivre. »
Xiu et Du Ze furent conduits à leur place dans un coin de la salle des enchères. Ils n'avaient pas une très bonne position. La cité de Bélial était considérée comme le fin fond du classement parmi les soixante-douze cités alors bien entendu, ils n'attiraient guère l'attention de la cité d'Aguarès. Du Ze s'en moquait bien : quoi qu'il arrive l'or brillerait où qu'il soit et le héros pouvait émettre ses puissantes phéromones où qu'il soit. Il n'y avait plus qu'à attendre la sœur morde à l'hameçon.
Heidi, la sœur qui apporte sa propre dot, viens dans le bol du héros Pour se faire manger. (1) !
Les gens arrivèrent par vagues et les enchères ne tardèrent pas à débuter. Sur son estrade, le commissaire priseur présenta les divers objets à la vente d'un ton passionné et on put entendre les annonces et les transactions occasionnellement dans la salle.
« Une douzaine de cristaux magique de la Chimère à Deux Têtes… »
« Une armure nébuleuse en provenance de la cité de Balam… »
« Un magnifique minerai de fer… »
…
La plupart des meilleurs ventes aux enchères étaient des équipements. Du Ze était très excité mais ce qui l'intéressait le plus, c'était les étranges spécialités de ce monde.
« Il y a un objet que tu veux ? »
Du Ze tourna la tête et vit que Xiu le regardait. C'était peut-être à cause de la couleur de ses yeux mais la lueur dans ce ciel d'azur était presque tendre.
« Très cher. »
Bien que ce soit cruel, Du Ze se devait de lui rappeler leur situation actuelle. Il y avait bien eu des trésors dans l'anneau de stockage du Seigneur de Feu et Xiu avait demandé à Violette de les vendre pour lui. Cela avait rapporté environ cinq mille pièces d'or. Du Ze, qui avait cru être devenu riche du jour au lendemain, avait vite déchanté en arrivant aux enchères et en voyant les prix de départ.
Les objets proposés coûtaient tous dans les dix mille, comment Xiu aurait pu se le permettre ?
Seigneur du Feu, tu étais si pauvre ! Putain, on est encore plus pauvres !!!
Du Ze hurlait et tempêtait dans son cœur. Xiu ne sembla pas entendre le dur rappel de Du Ze et fit de nouveau :
« Il y a un objet que tu veux ? »
Au moment où Du Ze allait répondre qu'il n'avait besoin de rien, il vit un démon arriver avec une boîte en main. Le commissaire priseur l'ouvrit et à l'intérieur se trouvait, grise et ovale, une… pierre ?
« Voici un objet en provenance de la ville de Samigina. »
Le commissaire priseur s'écarta pour que tout le monde puisse bien voir.
« N'allez pas imaginer que c'est une pierre, c'est en fait un œuf. »
Le commissaire priseur porta son index à ses lèvres en arborant un air mystérieux.
« Pardonnez-nous de ne pas pouvoir vous dire de quel genre de bête spirituelle il s'agit, mais vous pouvez tous voir l'aura qui s'en dégage — c'est le genre d'aura que seules les bêtes divines peuvent avoir… Le prix de départ est de trois mille pièces d'or ! Pour seulement trois mille pièces d'or, vous pourrez ramener ceci chez vous et voir éclore un miracle !!! »
Personne ne réagit et tous échangèrent des regards. Le commissaire priseur soupira intérieurement. Se pouvait-il que la nouvelle ait fuité ? Cet œuf de pierre dégageait bien une aura inconnue mais le plus important était qu'il n'y avait aucun signe de vie à l'intérieur de l'œuf, ce qui signifiait qu'il s'agissait d'un œuf mort.
Apparemment, ce serait un raté. Le commissaire priseur tenta d'inciter des offres plusieurs fois puis se résigna à passer à l'article suivant. À ce moment quelqu'un se leva dans l'ombre au coin de la salle. C'était un beau jeune humain avec des cheveux blonds qui étincelaient à la lumière pâle de la salle de vente.
« 3 300. »
Chaque enchère devait être de 10 % minimum plus élevée que le prix de départ. En tout cas, quelqu'un avait enfin fait une offre. Le commissaire priseur reprit de plus belle :
« 3 300 ! Ce monsieur dit 3 300 ! Qui dit mieux ? »
Comme émue par les efforts du commissaire priseur, une autre voix s'éleva :
« 3 600. »
La salle se tut soudain avant d'exploser. Ce n'était pas à cause de l'enchère mais à cause de la provenance de cette voix — la loge au balcon de la salle. Seuls les dix meilleurs seigneurs et leurs représentants des soixante-douze cités avaient droit à une place dans cette loge, et les gens en bas avaient déjà commencé à spéculer sur lequel des gros bonnets était intervenu.
Xiu se renfrogna légèrement et renchérit :
« 3 900.
– 4 200. »
Presque sans aucune hésitation, la personne dans la loge surenchérit.
Xiu se tut un moment. Il était coincé avec le pourcentage minimum d'augmentation à cause de ses ressources limitées, tandis que l'autre partie était de toute évidence en train de jouer avec lui — comment quelqu'un qui avait accès à une loge pouvait-il ne pas payer plus cher ?
« 5 000. »
La personne dans la loge parut surprise puis suivit :
« 5 800. »
Même le montant ajouté était le même.
Xiu contempla l'œuf de pierre sur l'estrade, ses yeux sombres et indéchiffrables, puis il eut un sourire d'impuissance avant de se rasseoir à sa place. Le commissaire priseur en resta figé un moment avant de comprendre que l'une des parties semblait avoir renoncé.
« 5 800 ! 5 800 ! Qui dit mieux ? 5 800 une fois — 5 800 deux fois — 5 800 trois fois — »
Le commissaire priseur leva son marteau bien haut.
« Adjugé, vendu ! »
Aussitôt, un intendant descendit et tendit une carte améthyste au commissionnaire priseur. Ce dernier prit respectueusement la carte qui représentait l'identité et le statut. Après avoir confirmé la somme, le commissionnaire priseur indiqua que l'autre personne pouvait partir avec son bien. Sous les yeux de tous, l'intendant prit la boîte contenant l'œuf de pierre, puis descendit de l'estrade pour se diriger vers Xiu.
L'intendant s'inclina légèrement et présenta la boîte qu'il tenait.
« Monsieur, c'est un présent de la part de mon seigneur. »
Tout le monde en fut pétrifié. On entendit tout à coup une exclamation étouffée dans la salle : quelqu'un avait levé la tête pour regarder la loge au-dessus et arborait un visage choqué. Comme une contamination, de plus en plus de gens levèrent la tête et retinrent leur souffle.
Au balcon, l'écran d'une loge était ouvert et une beauté démoniaque apparut aux yeux de tous. Elle portait une robe du soir violette très décolletée, sa poitrine généreuse était prête à en surgir et ses cheveux noirs bouclés retombaient de façon charmante sur ses épaules. Les petites cornes exquises qui dépassaient indiquaient qu'il s'agissait d'une succube — il était difficile de décrire avec des mots la beauté et le charme de cette succube. Elle attirait l'attention générale comme le soleil et enflammait les désirs les plus primitifs d'un mâle.
Les succubes étaient toujours très belles, mais la seule à être aussi glamour ne pouvait être que le célèbre seigneur de la cité d'Aguarès, Heidi.
Heidi posa une main sur la rampe du balcon, regarda Xiu plus bas et fit d'une voix charmante et émouvante :
« J'aime beaucoup tes cheveux blonds. Ce soir… tu viendras à moi ? »
Héros, tes phéromones se sont vraiment répandues !
J'obtiendrai tout ce que tu veux.
Peu importe les méthodes… et les moyens.
La parole à l'auteur :
Auteur : Comment reconquérir un ancien amant ?
Lecteur : Séduction.
Héros : (regarde attentivement le posteur précédent avec une lueur de convoitise dans l'œil)
Notes du chapitre :
(1) Pour se faire manger.
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