Le Lecteur et le Héros doivent absolument tomber amoureux 40

Chapitre 40 — Lecteur : Un ami intime source de malheur


Du Ze s'assit sur la branche et contempla un moment le lac qui lui faisait face. Bien qu'il avait proposé de discuter de la vie et que Xiu avait accepté, il ignorait totalement comment faire. Pour un adorable idiot avec huit ans de barrières sociales, aborder le sujet et guider le seigneur Meng pour qu'il devienne gentil…

Pour un peu, ça ferait pleurer.

Dans le royaume des elfes, on voyait très bien le paysage de nuit. Les deux lunes que Du Ze voyait depuis sa venue en ce monde occupaient presque un cinquième du ciel. La distance entre elles était bien plus proche que lorsque Du Ze les avait vues pour la première fois : elles se touchaient presque. Le brillant clair de lune étincelait sur les eaux soyeuses du lac qui ressemblait tout entier à un morceau de jade lumineux. Tout le royaume des elfes était rempli d'une brume magique. Dans la nuit noire, des petits points fluorescents dansaient en l'air, donnant aux gens l'impression de se trouver dans un rêve fantastique.


Même après avoir vu cela plusieurs nuits, Du Ze restait profondément fasciné par cette scène. Il pouvait clairement voir que les points lumineux qui s'élevaient dans les airs étaient en fait des spores luminescents. La sève de l'Arbre de la Vie méritait bien d'être le trésor des elfes : elle avait non seulement corrigé sa myopie, mais aussi guéri sa surdité. Pour le moment, les contours d'oreille à plat étaient dans la poche de Du Ze. Il ferma les yeux. Il pouvait entendre les feuilles agitées par le vent ainsi que du tissu qui se frottait contre l'écorce.

Du Ze tourna la tête et vit Xiu, qui avait changé de tenue, venir s'asseoir à côté de lui. L'elfe portait une tunique bleue et blanche avec des motifs complexes de feuilles noir argenté brodés sur le col de sa tunique. De longs ornements pendaient ainsi qu'une ceinture nouée en diagonale. Dans la nuit, la peau blanche de Xiu émettait une douce lueur. C'était une des caractéristiques des elfes blancs En opposition aux elfes noirs. (1). Pour la première fois, Du Ze comprit qu'une immense beauté pouvait aussi être une arme mortelle. Un certain adorable idiot se dit que s'il ne tournait pas vite la tête, il allait mourir par manque d'oxygène.

L'apparence de cet elfe devrait être illégale ! Pas étonnant que lorsque Xiu prenait sa forme d'elfe, peu importait qu'il soit froid et qu'il suive la voie de l'iceberg, il gagnait immanquablement les faveurs de tout le monde, homme comme femme. Cet elfe est un ami intime source de malheur !


Du Ze détourna son regard d'un air rigide. Il sentit la branche trembler un peu tandis que Xiu s'asseyait à côté. Les deux hommes regardèrent les lumières éparses ensemble et se lancèrent dans une confrontation silencieuse.

Un certain adorable idiot était en proie à des tourments intérieurs. Par où commencer ? En lui demandant pourquoi il avait pollué les elfes ? Mais il était incontestable que les elfes avaient tenté plusieurs fois de tuer Xiu, pas vrai ? Alors pourquoi Ariel avait-elle été aussi contaminée ? Parce qu'actuellement, Xiu n'avait aucune relation avec Ariel alors il n'avait aucune raison de l'épargner quand il avait libéré les impuretés — une minute, Du Ze avait enfin trouvé le problème. Apparemment, il avait une fois encore extrapolé : comme Xiu était le héros et Ariel l'héroïne, alors naturellement ils devaient être ensemble. Sauf que la réalité était qu'Ariel n'était qu'une elfe comme les autres pour Xiu, hein ? Mais quand Xiu l'avait entendu chanter les louanges d'Ariel plus tôt, sa colère avait redoublé, hein ??


« Tu es furieux ? fit soudain Xiu. À cause de ce que j'ai fait aujourd'hui ? »

Du Ze voulut d'abord secouer la tête mais il remarqua que Xiu regardait droit devant lui, alors il répondit oralement :

« Non, je suis juste… un peu surpris. »

Xiu ne répondit pas comme s'il attendait tranquillement que Du Ze poursuive. Ce dernier chercha les bons mots pour exprimer une partie de ses pensées à Xiu :

« Tu sais, je sais beaucoup de choses, que ce soit le passé, le présent ou le futur. Il y a certaines choses… que je sais… mais que je n'accepte pas — je veux changer ça.

– C'est en rapport avec moi ?

– En. »

Xiu marqua une pause puis fit :

« Tu sais que je vais faire quelque chose plus tard et tu ne veux pas que je le fasse, c'est bien ça ? »


Du Ze fut admiratif de la capacité de compréhension de Xiu ; il pouvait directement comprendre l'essentiel et le résumer à partir de ses mots abstraits. Une fois qu'il commença à communiquer avec Xiu, il se rendit compte que ce n'était pas aussi difficile qu'il l'avait imaginé.

« Oui, j'ai changé quelque chose mais j'ai obtenu le même résultat.

– Il y a quelque chose que tu ne veux pas que je fasse plus tard. »

Détruire le monde.

Du Ze ouvrit la bouche mais fut incapable de prononcer un mot, l'entité invisible lui interdisant de prononcer ces trois mots. À en juger par le scénario du roman "Sang Mêlé", la fin devait être que le héros mauvais réalisait son souhait et détruisait ce monde qu'il haïssait tant — quant à savoir si l'auteur lui ferait épargner son harem et ses petits frères, mystère. Du coup "détruire le monde" était le plus gros spoiler du livre alors il ne pouvait pas dire à Xiu : Plus tard, tu vas peut-être provoquer la destruction du monde, alors pose-moi ton couteau de boucher et deviens un Bouddha sur-le-champ, d'accord ?

Dans ce cas…


« Est-ce que tu aimes ce monde ? »

Xiu ne semblait pas s'être attendu à ce que Du Ze lui demande subitement ça. Il garda le silence un moment, puis secoua la tête sous le regard rempli d'espoir de Du Ze.

Seigneur Meng, ton honnêteté me fend le cœur…

Du Ze ramassa les morceaux de son cœur brisé et entendit l'elfe près de lui murmurer :

« Ce n'est pas une question d'aimer ou pas, j'ai renoncé depuis longtemps. »

Xiu ne précisa pas ce à quoi il avait renoncé mais Du Ze comprenait très bien. Cette phrase fut comme un couteau émoussé qui coupait et broyait son cœur . Il n'y avait pas de sang mais c'était extrêmement douloureux.

— Puisque le monde l'avait abandonné, pourquoi n'irait-il pas abandonner le monde ?

Voilà comment il allait sombrer davantage dans le désespoir. Cet homme ne pouvait plus voir le monde directement alors toutes les choses belles et chaleureuses de ce monde ne pouvaient se refléter dans ses yeux. Il ne se souvenait que du mal que le monde lui avait fait, ce qui donnait un cercle vicieux.


Du Ze ne désespéra pas de convaincre Xiu, alors il rétrécit le champ :

« Il n'y a pas quelque chose que tu désires ou quelqu'un que tu aimes ? »

L'expression indifférente de l'elfe montra enfin des fluctuations. Du Ze se hâta de battre le fer tant qu'il était encore chaud :

« Ce que tu désires et la personne que tu aimes sont dans ce monde, alors essaie un peu de mieux voir le monde.

– Tu espères que j'aime ce monde. »

La voix de Xiu était neutre et indéchiffrable, mais Du Ze se dit soudain que c'était parce que toutes les émotions étaient profondément réprimées dans ce désert.

« C'est ce que tu attends de moi ?

– En. »


Xiu cessa enfin de regarder les lumières flottantes. Il tourna la tête et regarda Du Ze, sans accepter ou refuser. Le vent caressa les cheveux argentés de Xiu, puis Du Ze entendit le magnifique elfe lui dire :

« La chanson de la dernière fois, tu veux que je te la chante ? »

Observé par ces yeux turquoise, Du Ze hocha la tête sans réfléchir. En fait, il avait vraiment très envie de l'entendre. Depuis les sources chaudes, à chaque fois qu'il parlait de cette chanson, Xiu changeait de sujet à tel point que cette chanson était devenue son regret.

Les lèvres pâles parurent se soulever de quelques millimètres et un sourire naquit, qui conféra au beau et délicat visage une sorte de beauté enchanteresse. Il tendit la main pour caresser la nuque du jeune homme aux cheveux noirs, ses yeux aussi profonds qu'un marais : une fois qu'il attrapait sa proie, il ne la laisserait jamais s'échapper.


« Je ne peux pas voir ce monde. »

L'ombre de Du Ze se reflétait dans les yeux clairs de Xiu.

« Du Ze, je ne peux voir que toi alors il n'y a qu'une seule personne que je veux et que j'aime. »

Xiu regardait Du Ze avec sincérité, sans ciller, les yeux remplis de profonds sentiments.

« Je t'aime, je te veux. »

Les pensées de Du Ze bondirent puis se bloquèrent sur un élément crucial.

… Désolé, le professeur de chinois de ce jeune homme est mort jeune ! Quand tu dis 'aimer', est-ce que ça veut dire ce que je pense que ça veut dire ??? En fait, tu exprimes simplement une amitié éternelle, pas vrai ?!

Même si Du Ze gardait un visage inexpressif et ne disait pas un mot, Xiu avait déjà percé à jour un certain adorable idiot. Sa voix ne changea pas de ton, mais il brisa mot après mot les désillusions de Du Ze :

« Je veux que tu restes avec moi, je veux t'embrasser, je veux te retirer tes vêtements, je veux te toucher, je veux… »


Du Ze toussota d'embarras. Il sentait que s'il n'arrêtait pas Xiu, la suite serait sûrement interdite aux moins de dix-huit ans. Avec ce visage indifférent et abstinent, tu dis des mots aussi honteux ; seigneur Meng, tu, tu es invincible ! — Putain, ce jeune homme a eu si peur qu'il a failli faire dans son froc, mais il saigne aussi du nez à cause de la stimulation !

« Je crois que tu as reçu de mauvaises informations et que tu es confus. »

Du Ze s'accrocha du mieux qu'il put à ses trois vues précaires et fit prudemment :

« Ces choses que tu dis, cela ne peut se produire qu'entre un homme et une femme. »

Dōjinshi, tu es la source de tout ce mal, ce jeune homme veut périr en t'emportant avec lui — Si tu oses dire que ce n'est pas de ta faute si Xiu finit gay, qui irait te croire, bâtard ! QAQ

« Je veux faire ça uniquement avec toi. »


Hébété, Du Ze entendit le craquement de ses trois vues qui se brisaient. Il rattrapa son âme sur le point de quitter son corps et redoubla d'efforts :

« C'est juste une impression parce que je suis toujours à tes côtés, alors tu as l'impression que je suis la seule personne dont tu es proche. »

Du Ze fit de son mieux pour énumérer les filles :

« Violette, Iris, Heidi et Ariel sont vraiment toutes de très bonnes petites-amies potentielles, et tu rencontreras encore d'autres filles plus tard. »

Alors seigneur Meng, comment peux-tu abandonner un jardin entier de fleurs pour un simple brin d'herbe Lit. de l'herbe à queue de chien. La référence au chien est pour désigner un homme. Le souci, c'est qu'en français cette plante s'appelle la crételle des prés, donc aucun rapport. (2) ? Il n'y a aucun avenir pour un gay !

Du Ze sentit que Xiu retirait sa main de sa nuque. Est-ce que le seigneur Meng l'avait écouté ?


« Elles ne sont pas toi. »

Xiu baissa les yeux sur ses doigts où il pouvait encore sentir un peu de chaleur restante.

« Peu importe le nombre de gens que je rencontrerai plus tard, aucun d'entre eux n'est toi. »

Pas l'homme qu'il avait rencontré quand il avait été abandonné de tous.

Pas l'homme qui avait embrassé le mort-vivant.

Pas l'homme qui avait dit qu'il était un miracle.

Pas l'homme qui l'avait pris dans ses bras durant la tempête d'éléments.

Pas l'homme qui pensait que toutes les bonnes choses lui revenaient.

Pas l'homme qui lui avait apporté le salut.

Pas son Du Ze.


« Si tu me rejettes aussi, fit doucement Xiu, ce monde ne vaut rien à mes yeux. »

Que ce soit une menace ou qu'il soit méprisable, il faisait juste de son mieux pour garder cet homme à ses côtés.

Il avait peur de le perdre parce qu'il le désirait tellement.

« Je — »

Du Ze ouvrit la bouche et sa gorge nouée rendit sa voix délicate :

« Laisse-moi le temps d'y réfléchir ? »

De crainte que Xiu ne refuse, Du Ze ajouta aussitôt un délai :

« Un mois, rien qu'un mois. »

Parmi les lumières flottantes, Xiu regarda le jeune homme aux cheveux noirs en qui il avait déversé toutes ses émotions et il acquiesça doucement.

« Entendu. »


* * *


Dans exactement un mois, sera-t'il capable de prendre cet homme dans ses bras ou bien devra-t'il l'enfermer dans sa prison ?

S'il ne peut avoir son cœur, alors il ne pourra que prendre son corps.

— [Boîte Noire]


La parole à l'auteur :

Auteur : Un mois de sursis.

Lecteur : Héros, tu es vraiment un ami intime source de malheur. QAQ

Héros : Tu es le seul que j'importune. (Touche)

Inutile de lutter, petit Du Ze, rien ne peut arrêter le gong Xiu = = +



Notes du chapitre :
(1) En opposition aux elfes noirs.
(2) Lit. de l'herbe à queue de chien. La référence au chien est pour désigner un homme. Le souci, c'est qu'en français cette plante s'appelle la crételle des prés, donc aucun rapport.






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