Chapitre 60 — Lecteur : Mes compagnons et moi en restâmes bouche bée
Après la vive exclamation de Dan, Xiu détourna les yeux des lunes combinées et demanda :
« Que se passera-t'il si le continent et le royaume des dieux se superposent... ?
– Désormais le royaume des dieux est le Continent du Chaos, et le Continent du Chaos est le royaume des dieux, fit Dan. Tous les dieux peuvent apparaître sur le Continent du Chaos, que ce soient des dieux de niveaux inférieurs, intermédiaires ou supérieurs. »
Du Ze songea aussitôt au boss de fin, le dieu de la Lumière. Dans la Ville du Ciel, ce type semblait dire qu'il était un dieu de niveau supérieur— oh misère Encore une expression tirée de Hirata no Sekai et que j'ai traduit très librement. (1) ! Le seigneur Meng n'a réveillé pour le moment que six races et n'est pas encore au niveau 80. Et toi, auteur, tu es subitement passé au pack d'expansion de niveau 100 ?! Et tu as aussi libéré le boss de fin du donjon !
Craignant que le dieu de la Lumière apparaisse immédiatement devant eux, Du Ze s'empressa de demander :
« Est-ce qu'un dieu peut trouver instantanément quelqu'un sur le Continent du Chaos ?
– Un dieu peut obtenir des informations à travers ses statues et ses croyants, alors plus il a de statues et de croyants, plus le dieu est omniscient, fit Dan avec un coup d'œil à sa statue incomplète. Si celui qu'on recherche ne se trouve ni près d'une statue du dieu ni près d'un croyant qui prie ce dieu, alors le dieu aura du mal à déterminer sa position. »
En entendant ça, Du Ze poussa un soupir de soulagement. Heureusement que l'auteur avait toujours une certaine limite et que la sécurité du seigneur Meng était assurée pour le moment. Un certain adorable idiot leva les yeux et vit Dan l'examiner avec intérêt. Quand leurs regards se croisèrent, le marchand en vert sourit et fit :
« On dirait que vous avez offensé un dieu ? Laissez-moi deviner— puisque vous avez commencé à être nerveux après la superposition, ce doit être un dieu supérieur... »
Dan coinça son livre sous son bras, prit son menton et regarda tout autour. Quand son regard se posa sur Xiu, le dieu démon eut un sourire malicieux :
« Oh, vous devez être la cible du dieu de la Lumière. »
Voyant que Xiu ne répondait pas, Dan poursuivit avec un sourire :
« Vous êtes bien le descendant du seigneur Baël. C'était au milieu du premier Âge, je crois ? Le dieu de la Lumière considérait le seigneur Baël comme son ennemi mortel. À l'époque il se faisait martyriser par le seigneur Baël. Il n'arrêtait pas de se faire battre et battre encore. Il courait toujours le provoquer à chaque fois mais finissait toujours vaincu par le seigneur Baël... »
Du Ze et ses compagnons en restèrent bouche bée en écoutant l'histoire entre le dieu démon Baël et le dieu de la Lumière. Un dieu de la Lumière si innocent et tsundere... ils n'auraient jamais pu l'imaginer !
« Le dieu démon Baël... demanda doucement Xiu. Où est-il ? »
Dan fixa Xiu puis secoua la tête.
« Je l'ignore. »
Le dieu démon qui avait vécu des dizaines de milliers d'années se tapota le visage de son livre et cacha son expression.
« Les démons et les anges ont combattu pendant presque deux Âges et furent acculés sur le côté inverse du continent durant le Second Âge. Vous croyez que c'était simplement parce que les elfes et les anges s'étaient alliés ? Au début du Second Âge, le dieu de la Lumière obtint un sceptre d'on ne sait où qui pouvait directement détruire la divinité des dieux. Beaucoup des soixante-douze dieux démons sont tombés depuis et le reste s'est caché dans le royaume des dieux. Quant au seigneur Baël, personne ne sait ce qu'il est devenu. »
Du Ze avait gardé les yeux fixés sur Xiu. En entendant que Baël était introuvable, il ne sembla pas déçu comme s'il n'avait jamais eu le moindre espoir pour commencer.
« Bien, autre chose ? fit Dan en abaissant son livre et en se tournant vers Du Ze. Alors c'est à mon tour de poser des questions. »
Un certain adorable idiot devint étrangement nerveux. Il vit le marchand vert lui demander avec perplexité :
« Comment avez-vous su mon identité ? »
— C'est ta note qui t'a trahi.
« J'ai lu le nom que vous avez écrit. »
Dan s'écria de surprise :
« Vous avez pu le comprendre ? C'est impossible, c'est un langage écrit de mon invention. »
— Ce jeune homme est équipé d'un traducteur et il maîtrise tous les langages de ce monde.
En voyant l'incrédulité sur le visage de cet enfoiré de Dan, un certain adorable idiot rayonna de joie et de fierté. Il fit d'un air mystérieux :
« Parce que — » je suis un lecteur.
Interdit de parler par la mystérieuse entité, Du Ze avait presque oublié à cause de sa liesse qu'il ne pouvait pas dire la vérité aux gens de ce monde. Un certain adorable idiot réfléchissait à comment contourner cette censure quand il vit Dan reculer d'un air choqué comme si Du Ze était devenu un terroriste armé d'une bombe sur le point de se faire exploser.
« Vous n'avez pas à me le dire, fit Dan d'un ton amer à distance. Je ne veux pas savoir. »
Hein ?
Avant que Du Ze ne puisse réagir, le marchand vert prit son livre et l'agita dans leur direction puis son corps disparut peu à peu.
« Cette transaction est pleinement achevée. Je dois vous quitter mais j'attends avec impatience notre prochaine transaction ~ »
Du Ze vit cet enfoiré de Dan dégager aussi suavement, comme un nuage. Le lecteur adorable et stupide se tourna vers le seigneur Meng au QI élevé :
« Pourquoi Dan est-il parti ? »
Xiu secoua la tête et indiqua qu'il n'en savait rien. Il ramassa la couverture par terre, l'étala et prit Du Ze dans ses bras.
« C'est presque l'aube, dors un peu. »
En entendant Xiu, Du Ze se rendit compte que le ciel avait pâli. Dès qu'il nota l'heure, sa fatigue s'empara de lui. Du Ze aurait bien voulu demander à Xiu ce qu'il pensait des dieux mais il s'endormit avant d'avoir pu poser la question.
Quand l'aube arriva à l'horizon, Du Ze dut se dégager de l'étreinte de Xiu. En face d'eux il vit les visages ravis de Nina et d'Ariel. Il ignorait si Dan avait fait quelque chose car les deux filles avaient dormi à poings fermés depuis la veille sans se réveiller une seule fois. Après une nuit de repos, Nina avait presque retrouvé toutes ses forces. Elle vit Xiu aider Du Ze à peigner ses cheveux et le visage de ce dernier était impassible (en fait il avait encore la tête dans le brouillard). Elle sentit son cœur palpiter — même s'ils étaient des compagnons proches, n'était-ce pas un geste un peu trop intime ?
Voyant que Xiu allait regarder dans sa direction, Nina évita inconsciemment son regard. Ses oreilles de renard s'affaissèrent et sa grosse queue rougeoyante s'agita nerveusement.
Peut-être qu'elle s'inquiétait pour rien, la jeune fille se rassura ainsi.
Quand le moment arriva de partir, puisqu'ils étaient plus nombreux, Xiu invoqua la licorne pour qu'Ariel et Nina la chevauchent ensemble. Le dragon noir porta Xiu et Du Ze sur son dos tandis que le Vieux John fut saisi dans ses griffes. Ce fut ainsi que les cinq personnes continuèrent leur pérégrination vers l'Ouest Ils sont six avec Muir mais je pense que l'auteur a fait un clin d'œil au roman classique chinois « Pérégrination vers l'Ouest » où ils sont cinq à voyager. (2). Vers midi ils arrivèrent enfin à la tribu de Nina.
C'était un petit village, son apparence et ses défenses étaient toutes deux relativement simples. Quand il vit le dragon noir descendre, le pauvre Homme Bête sur la tour de garde sonna la cloche d'alarme puis saisit son arc en tremblant. Face aux soldats Hommes Bêtes qui émergeaient du village, Nina s'écria vivement sur la licorne :
« Thrall, c'est moi ! »
En voyant Nina, l'Homme Bête en tête fut surpris et fit :
« Prêtresse, vous êtes revenue. »
Du Ze en fut un peu surpris. Ainsi donc l'identité de la renarde n'était pas aussi simple que ça. Pour les Hommes Bêtes, le chef de la tribu était la tête mais le cœur en était le prophète. Le prêtre était le candidat prophète, autrement dit le prochain prophète.
« Je suis revenue, fit Nina qui prit un air triste. Mais Grinn et les autres, ils sont...
– Ce sont tous de véritables guerriers et la fierté des Hommes Bêtes. »
Avec Thrall pour les mener, tous les Hommes Bêtes posèrent leur poings au niveau du cœur et crièrent ensemble :
« Ô puissant dieu des Hommes Bêtes, laisse-les retourner en Ton sein. Vivants ou morts, ils sont Tes guerriers les plus fidèles ! »
Le vent gémit doucement, ce qui apporta une touche de désolation et de solennité. Thrall baissa la main. Il regarda Du Ze et son groupe et demanda avec un peu de circonspection :
« Prêtresse, qui sont ces gens ?
– Ils m'ont sauvée, répondit Nina en regardant Du Ze et ses oreilles de renard frémirent. Je veux inviter mes bienfaiteurs à se reposer dans notre village. »
Le regard de Thrall s'attarda un moment sur Du Ze et les autres, et revint surtout plusieurs fois sur le dragon noir. Il finit par baisser son arme et souhaita la bienvenue à Du Ze et son groupe :
« Merci d'avoir sauvé la prêtresse. Même si les humains sont nos ennemis mortels, cela ne vous inclue pas, amis au grand cœur. »
Tout le monde descendit de monture. Thrall les conduisit au village. À l'intérieur Du Ze vit différents Hommes Bêtes. La plupart était des hommes renards avec quelques hommes martres et chiens. C'était des branches relativement faibles des Hommes Bêtes. Les gens cessèrent de travailler à leur passage ou leur lancèrent des regards nerveux ou curieux. Du Ze vit des rubans colorés dans leurs mains et les Hommes Bêtes étaient en train de les attacher aux toits comme pour une grande occasion.
Nina remarqua aussi cela et elle demanda à Thrall à ses côtés :
« Des prières aux dieux ? Y aura-t'il un festival ce soir ? Que s'est-il passé ? »
Le visage de Thrall montra son excitation à la question de Nina.
« Demain le dieu des Hommes Bêtes va descendre sur notre village pour nous apporter leur bénédiction. Afin de L'accueillir comme il se doit, nous avons décidé d'organiser un festival ce soir. »
Il adressa un regard d'excuse à Nina avant d'ajouter :
« Au départ, c'était prévu que le seigneur Prophète dirige la cérémonie mais son corps ne tiendra peut-être pas tout le temps du festival. Prêtresse, je sais bien que vous venez juste de rentrer et que vous ne vous êtes pas reposée mais pourriez-vous prendre la place du seigneur Prophète pour diriger la cérémonie ? »
En apprenant que le dieu des Hommes Bêtes allait descendre, Nina fut surprise et ravie.
« Bien sûr, ce sera avec plaisir. »
Elle se tourna vers Du Ze et fit d'un ton expectatif :
« Tu veux bien venir me voir faire un sacrifice au dieu ? »
Du Ze se tourna naturellement vers son propre seigneur. Xiu balayait du regard les rubans colorés qui flottaient sur les toits comme s'il voyait une sorte d'existence supérieure parmi eux.
— Si vous voulez devenir un dieu, vous devez avoir une divinité.
Xiu sourit et répondit :
« Ce serait un immense honneur. »
Nina partit se préparer pour le festival. Du Ze et les autres furent invités à se reposer dans une maison en pierre. Du Ze prit un bain puis se jeta sur le lit pour dormir. Quand il se réveilla, le soleil était déjà couché et la lueur du crépuscule teintait d'orange toute la demeure en pierre. Du Ze jeta un coup d'œil à ses contours d'oreille qui n'avaient presque plus de batterie. Il se désola que la cérémonie de ce soir aurait l'air d'un film muet pour lui.
C'était très animé à l'extérieur. Ariel, le Vieux John et Muir n'étaient pas là. Voyant que Du Ze était réveillé, Xiu prit un verre d'eau près de lui et le lui tendit. Au moment où Du Ze allait le remercier, il entendit quelqu'un toquer à la porte.
« Entrez. »
La porte s'ouvrit et Du Ze eut un instant l'impression de voir un vrai renard. Nina se tenait à la porte. Elle portait une robe classique rouge et blanche. À présent qu'elle avait enlevé la poussière de son corps, sa peau blanche comme la neige étincelait d'un blanc éclatant sous le coucher du soleil dans le village. En voyant que Du Ze la contemplait, les oreilles de renard de Nina s'agitèrent et elle parut un peu intimidée. Elle lança un regard à Xiu qui était à côté de Du Ze et rassembla son courage pour dire :
« Du Ze, je peux te parler seule à seul ? »

Nina avait l'air si nerveuse que même la pointe des oreilles de renard semblait tendue. Avant que Du Ze ne puisse répondre, elle entendit Xiu demander avec une pointe de perplexité :
« Y a-t'il quelque chose que je ne puisse pas entendre ? »
Il y avait une sorte de confusion sur le visage du jeune blond et aussi la peine de se faire mettre à l'écart. Un certain adorable idiot se dit alors qu'il n'avait rien à cacher au seigneur Meng. Il fit donc à Nina :
« Parlons ici, c'est bon.
– Non... c'est... »
Nina ignorait pourquoi mais elle avait été prise de frayeur quand Xiu avait ouvert la bouche. Son visage devint rouge et elle bafouilla, ne sachant que répondre. Quand elle entendit les paroles de Du Ze, la fille baissa doucement ses oreilles de renard comme un ballon qui se dégonflait et même sa grosse queue retomba d'un air abattu.
« Je voulais juste— juste remercier Du Ze. »
Nina inclina la tête.
« Merci de m'avoir sauvée. »
Avant que Du Ze ne puisse répondre, la fille renarde avait tourné les talons et était partie en courant.
« Elle a l'air très timide, » commenta Xiu avec un léger rire, ses yeux insondables.
Du Ze regarda Nina qui courait au loin et acquiesça.
Le festival commença dès la tombée de la nuit. Un immense feu fut allumé et les flammes répandirent des étincelles qui s'élevèrent comme de la poussière dorée dans le ciel nocturne. Tout le monde s'était retrouvé sur la place centrale du village. C'est un autel de pierre des plus simples. Bien qu'il n'y ait aucun ornement à part des symboles simples dessinés dessus avec du sable rouge, il possédait une sorte de beauté brute.
Du Ze et Xiu se trouvaient aussi au pied de l'autel, attroupés avec un groupe d'Hommes Bêtes, et ils regardaient tous ensemble en direction de l'autel. Nina se tenait pieds nus sur cet autel de pierre avec des clochettes aux poignets et aux chevilles. Les yeux clos, son visage ensorcelant exsudait une sorte de sainteté qui faisait que les gens osaient à peine la regarder. Un Homme Bête à côté d'elle tapa sur un immense tambour tandis qu'un autre souffla dans une longue corne faite à partir de la corne d'un monstre. Du Ze ne pouvait rien entendre mais il eut l'impression que le son devait être très long, comme un soupir du passé.
Le clair de lune brilla et répandit sa lumière sur l'autel, à tel point qu'on aurait pu compter les longs cils de la jeune fille. Nina leva la main et ses manches larges glissèrent pour dévoiler une paire de mains translucides. Elle prit une pose d'offrande vers le ciel et quand ses mains furent au plus haut niveau, la fille ouvrit lentement les yeux, révélant une paire d'yeux émouvants et captivants.
Boum —
L'Homme Bête qui jouait du tambour abattit frénétiquement son maillet sur la surface de l'instrument, et le son produit pénétra directement dans les tympans. Nina se mit à danser et il se dégageait de ses mouvements un charme merveilleux. C'était comme si en assistant à sa danse, on pouvait lire une histoire ancienne oubliée. C'était l'histoire des mortels et des dieux. Les mortels priaient les dieux pour qu'ils les sauvent et les dieux répondaient à leurs croyants.
Les oreilles de Du Ze purent entendre faiblement une voix qui chantait. Apparemment un Homme Bête s'était mis à chanter et d'autres Hommes Bêtes se joignirent peu à peu à lui. Tous les Hommes Bêtes finirent par chanter. Même sans ses contours d'oreille, DuZe pouvait clairement entendre la mélodie. Xiu inspira profondément : la chanson des Hommes Bêtes semblait provoquer une sorte de résonance avec une partie de son sang. C'était une force sauvage et impitoyable qui bouillonnait de plus en plus au fil de la chanson, comme si elle allait se libérer de ses liens et se manifester totalement.
Les lunes grimpaient de plus en plus haut dans le ciel. Quand elles atteignirent leur zénith, Nina cessa brusquement de danser. Du Ze posa les mains sur ses contours d'oreille. Il ne put entendre que les derniers tintements de ses clochettes et vit Nina s'agenouiller lentement par terre, se prosternant religieusement.
Dieu tout-puissant des Hommes Bêtes, Ton fidèle peuple est là. De grâce, accorde-nous Ta bénédiction —
Tout autour les Hommes Bêtes avaient posé la main sur le côté gauche de leur torse, la position du cœur. Sans organisation concertée, ils exprimaient simplement leur respect à leur dieu de manière unanime. Du Ze sentit Xiu presser sa main et il tourna la tête pour voir que le jeune homme blond avait un visage morose à la lueur des flammes.
« Si on veut devenir un dieu, on doit avoir ce genre de foi. »
Le coin des lèvres de Xiu était étiré vers le haut mais son sourire semblait un peu triste.
« Je peux devenir un dieu factice et je peux m'emparer d'une divinité mais la foi... »
Le jeune homme blond se tut un moment puis ajouta avec auto-dérision :
« Qui irait croire en moi ? »
Du Ze n'aurait su dire si ce sourire se moquait plus du monde ou de lui-même. Il aurait voulu saisir Xiu par le col et le secouer un bon coup ou même lui rugir dessus mais même en faisant ça, la personnalité brisée de Xiu ne reviendrait pas. Du Ze ne put que presser la main du jeune homme blond qui ne croyait ni en lui ni aux autres et il répondit d'un ton empressé :
« Si. Le Vieux John, Ariel, Muir... Il y a plein de gens qui croiront en toi. Et même si personne ne veut croire en toi, il y aura toujours moi. »
Une fois qu'il eut fini de parler, Du Ze voulut faire une blague pour détendre l'atmosphère :
« Seigneur Dieu, tâche de bien traiter ton premier croyant. »
Dans la lueur du brasier, les yeux bleus de Xiu étaient presque remplis d'une lueur chaleureuse.
L'instant d'après Du Ze se fit embrasser par Xiu. L'homme mordilla légèrement ses lèvres puis le prit dans ses bras.
« Je le ferai, fit Xiu dans un léger soupir. Cela me suffit de t'avoir. »
Après que Xiu ait glissé ces mots dans l'oreille de Du Ze, il leva la tête et croisa le regard incrédule de Nina. La fille se tenait figée sur l'autel et avait vu tout ce qui s'était passé en-dessous. Ses pensées étaient chaotiques et elle vit le jeune homme blond lever la tête pour lui adresser un sourire.
C'était un sourire si pur et brillant mais aussi plus sombre que les plus profondes ténèbres.
Il est à moi.
Cet homme déclarait sa souveraineté de manière si puissante et mettait en garde tout autre prétendant.
Nina eut tout à coup du mal à respirer et elle recula inconsciemment d'un pas. Les Hommes Bêtes rugirent avec exubérance en levant les yeux vers le ciel. Nina suivit leur regard, un peu hébétée, et dans les yeux de la jeune se refléta clairement l'image inversé du dieu des Hommes Bêtes.
Le dieu des Hommes Bêtes était descendu sur Terre.
Je te veux juste comme seul croyant.
Complètement.
Tu ne peux croire qu'en moi.
La parole à l'auteur : Beaucoup de filles se sont plaintes qu'il y a trop de noms de dieux et que le vilain auteur n'était pas assez considéré. Je voulais que les filles intéressées puissent trouver des informations en cherchant le nom des dieux sur Baidu mais j'en ai trop fait. J'ai donc modifié les chapitres précédents et à l'avenir je n'écrirai que la fonction des dieux et plus leur nom, sauf pour les dieux importants.
Notes de Karura : Cela renforce ma conviction que j'ai une version plus récente du roman que la traductrice anglaise, Reika. Dans les chapitres précédents les dieux n'étaient effectivement pas nommés, contrairement à ce qu'elle a traduit. Bon, le mystère semble résolu !
Notes du chapitre :
(1) Encore une expression tirée de Hirata no Sekai et que j'ai traduit très librement.
(2) Ils sont six avec Muir mais je pense que l'auteur a fait un clin d'œil au roman classique chinois « Pérégrination vers l'Ouest » où ils sont cinq à voyager.
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