Le Prince Solitaire Alternative 4.2 partie 1

Alternative 4.2 partie 1 : La première cour


Kurojū, cinquième mois de l’an 2445


Le palais de Kurojū se préparait à recevoir le seigneur Mitsuhide de Madare afin de reconnaître officiellement son mérite lors de la guerre contre les Hikari. La victoire datait de cinq ans, alors la cérémonie aurait dû avoir lieu depuis longtemps, mais l’Empereur s’était montré étrangement réticent malgré les demandes répétées de ses conseillers. Kenryū en particulier n’avait jamais cessé de réclamer cet honneur pour le seigneur Mitsuhide. Il avait affronté deux fois l’armée de Madare et avait été vaincu deux fois. Malgré ça, il éprouvait un profond respect pour le seigneur de Madare et n’hésitait pas à prendre son parti devant l’Empereur.


Tegami avait fini par se laisser convaincre et la cérémonie fut prévue un mois après l’anniversaire du Premier Prince. Le seigneur Hatochi eut le malheur de se réjouir à l’annonce durant le Conseil :

« Nous allons enfin voir de nos propres yeux le fameux général Yama ! »

Tegami se renfrogna.

« Qui a dit que le Vite était invité ? » tonna-t’il.

Les conseillers lui lancèrent des regards curieux. C’était pourtant une évidence pour eux.

« Vu son rôle prépondérant dans la lutte contre les Hikari et son statut à Madare, répondit calmement Kenryū, il est tout à fait naturel qu’il soit également convié.

Son statut ? siffla Tegami d’un ton insidieux. Aucun Vite ne souillera la demeure ancestrale de mon clan. Nous n’avons pas à subir les goûts exotiques du seigneur Mitsuhide ! »


Les conseillers prirent un air embarrassé. Qui dans l’Empire de l’Aube ne savait pas que Yama et Mitsuhide étaient amants de longue date ? Madare était après tout la seule province à tolérer encore la présence des Vites après l’Invasion de 2419. Ce n’était donc guère étonnant que le jeune seigneur Mitsuhide se soit lancé dans une relation scandaleuse avec un Vite. Il avait même été jusqu’à le nommer général ! Heureusement qu’il avait le bon sens de se montrer discret en public.


Kenryū fronça les sourcils. Il sentait que Tegami avait un autre problème avec le général Yama. Après que l’Armée Impériale ait perdu une seconde fois contre Madare — défaite causée en grande partie par les ruses ingénieuses de Yama — tous les soldats et officiers avaient été fait prisonniers. Cette idée grotesque venait encore de Yama. Contre toute attente, cela avait obligé Tegami à quitter Kurojū pour diriger lui-même ce qui restait de l’Armée Impériale et il avait aussi ordonné aux Hikari de venir en renfort. Le seigneur Shumē avait eu beau tenter de le convaincre de renoncer, Tegami était tellement enragé et humilié qu’il n’écoutait plus personne. Ce fut en réalité une bénédiction : en voyant le féroce Yama massacrer les Hikari autour de lui et décapiter Shumē à ses pieds, Tegami avait réalisé que les Hikari n’avaient rien d’invincibles, qu’ils avaient conspiré contre lui depuis des décennies et qu’ils étaient responsables de bien des malheurs. Cependant, Tegami était si fier qu’il ne pouvait pas pardonner à la personne qui lui avait fait réaliser ses erreurs. Pire encore, le revoir ne ferait que raviver son honte et son humiliation. Voilà pourquoi l’Empereur ne voulait pas recevoir Yama. C’était pourtant inévitable.


Pendant que Tegami fulminait de devoir céder au sujet du Vite, il y eut deux personnes au palais qui se réjouirent sincèrement de la venue de Yama. La première fut Kaname : le temps qu’elle avait passé à Madare lui avait permis de nouer des liens d’amitié avec celui qu’elle avait d’abord connu sous le nom de Iguna. Même si Yama s’était montré distant avec elle les premiers jours — sans doute la pression de la guerre — ils s’étaient ensuite parlé à cœur ouvert et s’étaient rapprochés. Ces dernières années, elle lui avait souvent écrit. La second personne à se réjouir fut Kikuchi. Il avait été extrêmement déçu de devoir quitter Hanajū une fois la guerre terminée. Il aurait préféré de loin rester avec Yama qu’il admirait profondément. Hélas, Kenryū ne l’avait pas entendu de cette oreille et puisque la paix était revenue, il n’y avait plus aucune raison pour que Kikuchi reste à Madare. Bien entendu, il s’était consolé en écrivant très souvent au général Yama ! De tout le palais, c’était certainement lui le plus impatient de revoir le Vite, et pour bien des raisons.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

~*~


La délégation de Madare était en route depuis déjà une semaine et demie. Il leur restait encore deux semaines de voyage. Teshime et la petite Jika âgée de quatre ans voyageaient dans un carrosse. Tetsuō et Yatsu partageaient un second carrosse. Mitsuhide avait bien proposé à Yama de partager le troisième carrosse, mais ce dernier avait ri.

« Je préfère rester à cheval et profiter du bon air ! » avait-il répliqué.

Un brin vexé, Mitsuhide avait décidé de faire comme lui mais au bout de trois jours, il se réfugia de nouveau dans le carrosse, ses fesses trop endolories par la selle.

« Tu n’y peux rien, Mitsuhide. Certains ont un derrière fait pour la selle et deviennent soldats, les autres deviennent seigneur !

Très drôle, Yama, grommela l’autre homme avec morosité depuis la fenêtre du carrosse.

Tu ne peux pas être doué en tout.

C’est toi qui dit ça ?

Profite donc de ce voyage pour t’endurcir… les fesses ! »

Les gardes autour dissimulèrent leur sourire en entendant les taquineries habituelles. Tout le monde savait que la relation entre le seigneur Mitsuhide et le général Yama était plus que familière. Pour le reste, cela ne les concernait pas… mais cela ne les empêchait pas de spéculer à ce sujet en privé.


Un autre jour, alors que Mitsuhide avait récupéré et chevauchait à côté de Yama, il commenta :

« Tu vas enfin pouvoir enfin pouvoir contempler Kurojū, la plus belle cité de l’Empire de l’Aube !

Mmm. »

Cette réaction bien terne lui valut un regard incisif de la part de son ami.

« Fais au moins semblant d’être impressionné quand on arrivera, tu veux bien ? » demanda Mitsuhide en se rappelant de la première réaction de Yama devant Hanajū.

Yama avait un esprit purement pratique et ne savait guère apprécier la beauté et l’élégance. D’ailleurs, sa réponse ne surprit pas du tout Mitsuhide :

« Si c’est impressionnant, je serai impressionné.

Yama…

Tu as déjà vu Kurojū ?

Non, mais…

Alors comment tu sais que c’est impressionnant ? » conclut le général, les yeux brillants de malice.


Mitsuhide ne put rien arguer contre ça. Il préféra poursuivre sur un autre sujet :

« Tu sais, la Cour à Kurojū est assez particulière. Les nobles passent leur temps à colporter des ragots, à juger les autres, à chercher le plus petit scandale…

Un peu comme chez nous, non ? »

Ce “chez nous” faisait chaud au cœur à Mitsuhide à chaque fois qu’il l’entendait. Yama avait mis du temps avant d’accepter Hanajū comme son foyer. Il s’était toujours comporté comme s’il pouvait être contraint de le quitter à tout instant. Après la victoire contre les Hikari, Yama s’était considérablement radouci sur ce point, pour la plus grande joie de son ami.


« Nous serons nouveaux à la Cour, le détrompa-t’il. Cela va faire de nous la cible de tous les regards.

Je crois que c’est plutôt moi qu’ils vont dévisager, le Vite sauvage, se moqua Yama. Ah, dommage que ma barbe n’ait pas repoussé ! »

En son for intérieur, Mitsuhide ne regrettait absolument pas la barbe ! Sans elle, le visage de Yama paraissait plus jeune et plus noble. Par contre, Mitsuhide n'était jamais parvenu à le convaincre de se laisser pousser les cheveux. Yatsu, lui, les portait longs jusqu'à la taille comme il seyait à un enfant noble. Le garçon adorait les coiffures complexes. Si Yama était compréhensif pour son fils, lui-même s'obstinait à se faire couper les cheveux très courts. Mitsuhide ne désespérait pas pour autant : tout pouvait arriver !

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« Tu n'as pas besoin d'une barbe pour attirer tous les regards, fit-il en voulant le complimenter.

C'est vrai. Il suffira que j'ouvre la bouche et je te parie qu'ils feront la même tête que s'ils entendaient un chien parler ! » répliqua Yama avec un léger rire.

Mitsuhide secoua la tête en soupirant : quoi qu'il arrive, Yama ne se considérerait jamais comme une perle.

« Pour beaucoup, tu seras le premier Vite qu'ils verront.

Je vais donc faire en sorte de leur laisser une impression inoubliable. »

En son for intérieur, le seigneur de Madare songea :

« Tu y arriveras sans souci, mais pas pour les raisons que tu imagines ! »


~*~


L'Empereur leur avait envoyé une escorte composée de gardes impériaux qui les attendaient à la frontière entre les provinces de Hebi et Kami. Kenryū la dirigeait, accompagné de son fils aîné Kikuchi qui avait littéralement dû faire des pieds et des mains pour que son père accepte qu'il vienne avec.

« Cela fait cinq ans que j'attends de revoir le général Yama car vous avez toujours refusé que je me rende à Madare ! avait-il argué avec une pointe de ressentiment.

Voyons, Kikuchi, tu n'es pas à quelques jours près, avait tenté de l'amadouer Kenryū, sentant une migraine poindre.

Presque deux semaines ! » avait rétorqué l'adolescent.

Kikuchi était le fils idéal dans tous les domaines… sauf en ce qui concernait ce Vite. Kenryū ne comprendrait jamais comment son fils avait pu autant s'attacher à quelqu'un qu'il connaissait à peine. Les années de séparation semblaient n'y avoir rien changé, bien au contraire. Du coup, Kenryū avait cédé pour avoir la paix.

« En revoyant ce Yama cinq ans après, s'était-il dit, Kikuchi se rendra compte qu'il avait embelli ses souvenirs et il verra les défauts de ce Vite. »

Après tout, Kikuchi était un jeune homme sensé et raisonnable.


« Ils arrivent, Père ! s'écria ce jeune homme sensé et raisonnable, excité comme un enfant. Ah, j'aperçois le général Yama en tête ! »

Ce fut tout juste qu'il n'allait pas se dresser sur sa monture pour faire de grands signes de la main. Kenryū retint un lourd soupir.

« Kikuchi, tiens-toi bien. Nous sommes en mission officielle, » dut-il lui rappeler.

Le jeune homme se calma un peu, mais ses yeux et son sourire brillants trahissaient sa joie. Les deux groupes se rencontrèrent. Mitsuhide, secondé de Yama, s'avança à la rencontre de Kenryū avec un sourire.

« Général Kenryū, cela faisait longtemps.

En effet, seigneur Mitsuhide, fit l'autre homme en inclinant la tête pour le saluer. Sa Majesté l'Empereur Tegami m'envoie afin de vous escorter jusqu'au palais où il vous attend avec impatience.

Sa Majesté est trop bonne, répondit courtoisement le seigneur. Je m'en remets à vos bons soins. »


Kenryū acquiesça avant de se tourner vers Yama. Il fronça les sourcils, un moment décontenancé.

« Cela fait cinq ans que je ne l'ai pas vu, alors pourquoi ai-je l'impression qu'il a énormément changé ? »

Les traits du visage étaient légèrement différents de ceux de ses souvenirs. Les cheveux semblaient avoir encore plus foncé, quoique la coupe courte ne permettait pas de déterminer précisément leur couleur. Quant aux yeux, le vert pâle avait parfois une teinte presque dorée au soleil. Cela dit, Kenryū n'était pas du genre à attacher de l'importance à des détails physiques. Peut-être que sa mémoire lui jouait des tours, après tout.

« Général Yama, le salua-t'il d'égal à égal.

Général Kenryū, » répondit le Vite de même.

Les salutations officielles étant terminées, Kenryū fit signe à ses hommes de se déployer tout le long du convoi de Madare.

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Kikuchi en profita pour se rapprocher de Yama, frétillant comme un jeune chiot.

« Général Yama ! le salua-t'il avec un plaisir évident avant d'ajouter plus calmement : Seigneur Mitsuhide. »

Il aurait dû clairement commencer par saluer la personne de plus haut rang, mais il était clair qu'il s'était basé sur le rang dans son cœur. Loin de s'indigner, Mitsuhide répondit avec un sourire amusé sur les lèvres :

« Firal Kikuchi, vous êtes venu seconder votre père ?

Oui, je commence à me former à ma future fonction de général.

Vous ferez honneur à votre père, à n'en pas douter. Yama, je vais prendre des nouvelles de mon épouse et de la petite. Je te laisse discuter avec le Firal. »

Yama hocha la tête et Mitsuhide retourna en direction des carrosses, masquant son expression amusée. Même après cinq ans, le Firal était toujours aussi démonstratif de son admiration envers Yama. Malheureusement pour lui, le Vite n'y verrait jamais rien de plus.


~*~


Kikuchi fut ravi de tenir compagnie à Yama et il ne le quitta plus de la journée. Ils commencèrent par s'échanger les dernières nouvelles. Ils s'étaient tenus régulièrement informés du reste par courrier au fil des années.

« J'ai hâte de vous faire visiter le palais, s'enthousiasma ensuite le jeune homme. Kurojū est magnifique, vous allez voir ! Oh, et il faut absolument que je vous présente à mes amis. Ah, j'ai fait de gros progrès au sabre, j'espère que nous aurons le temps pour quelques duels. »

Yama sourit devant la loquacité du jeune homme. Yatsu était pareil quand il était excité.

« Tu n'as pas changé, Kikuchi, » nota-t'il.

Cela parut vexer un peu le jeune homme.

« Bien sûr que si, j'ai changé ! J'ai maintenant quarante-six ans, alors je ne suis plus un enfant !

Je sais, nous avons le même âge. »

Content qu'il n'ait pas oublié ce lien entre eux, Kikuchi retrouva alors le sourire.


Lorsqu'ils s'arrêtèrent pour le déjeuner dans une clairière, Yatsu et Tetsuō rejoignirent Yama. En voyant Kikuchi, Yatsu tira la tête. Au contraire, Tetsuō accueillit le jeune homme avec joie.

« Kikuchi ! Je ne savais pas que tu ferais partie de l'escorte.

J'ai demandé à mon père de l'accompagner. J'avais trop hâte de vous revoir tous ! »

Yatsu grommela entre ses dents, pas dupe pour un sou. Tetsuō leva les yeux au ciel devant l'attitude de son ami.

« Je suis content de te revoir, assura-t'il à Kikuchi.

Moi aussi. »

Les deux adolescents s'étaient liés d'amitié pendant le séjour de Kikuchi à Hanajū. Yatsu, lui, n'avait jamais apprécié la manière dont le Firal cherchait constamment à s'accaparer son père. Il se jura de se montrer encore plus vigilant durant leur séjour à la capitale.


~*~


Ils arrivèrent à Kurojū cinq jours plus tard. Pour l'occasion, Tetsuō et Yatsu étaient en selle avec leur père respectif afin d'avoir une première vue de la capitale. Kenryū annonça avec une pointe de fierté :

« Vous contemplez Kurojū, capitale de l'Empire de l'Aube et demeure ancestrale du clan Kakurō. C'est sans conteste la plus belle ville au monde ! »

Tous furent dûment impressionnés par la cité de cinquante mille habitants qui se trouvait au confluent de deux rivières. Les rues étaient bien linéaires, donnant l'impression d'un tableau quadrillé. Le château en briques et tuiles noires se trouvait plus loin dans un écrin de verdure. Il semblait trois fois plus grand que celui de Hanajū.


Kenryū observa les réactions avec satisfaction. Seul le général Yama paraissait indifférent, alors il le héla :

« Général Yama, que pensez-vous de notre Kurojū ? »

Mitsuhide prit un air paniqué qui le tira de sa contemplation et il lança un regard d'avertissement à son ami : ce n'était pas le moment de se montrer impoli !

« C'est une grande ville, » répondit poliment le Vite.

Mitsuhide retint un gémissement, tandis que le visage de Kenryū se figeait un peu.

« Une grande ville ? répéta-t'il d'un ton qui signifiait “Et c'est tout?!”

Hum… Le palais me semble bien protégé, pas facile d'accès. En cas de siège, vous pouvez tenir des mois. »

Plus Yama parlait, plus le général Kenryū prenait un air abasourdi. Finalement, Mitsuhide n'y tint plus et intervint :

« C'est une vue très impressionnante, général Kenryū. Ces lieux sont bien dignes d'abriter la famille impériale depuis des millénaires ! »

Encore un peu incrédule, Kenryū accepta néanmoins la diversion et la troupe se remit en route.

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D'ordinaire, il était interdit de chevaucher dans l'enceinte du palais une fois qu'on avait passé la cour d'accueil et les écuries. Mais en certaines circonstances comme aujourd'hui, c'était autorisé et considéré comme une marque d'honneur. Mitsuhide et Yama étaient donc à cheval. Tetsuō et Yatsu avaient rejoint dame Teshime et Jika dans leur carrosse. Les deux hommes descendirent de cheval aux portes de la cour principale où les attendait le comité d'accueil, la famille impériale en tête. La délégation de Madare traversa la cour pavée et emprunta l'allée formée par la foule de nobles et de soldats pour arriver au pied des escaliers. Mitsuhide gravit seul les marches pour se prosterner aux pieds de l'Empereur, tandis que le reste des gens de Madare se prosternait en bas de l'escalier. Bien que Yama trouvait cette posture trop servile, il ne voulait pas causer de troubles dès son arrivée, alors il s'exécuta de mauvaise grâce.


Le regard de Tegami resta fixé un moment sur le seigneur de Madare, puis un coup de gong retentit et un officiel prit la parole :

« Le seigneur Mitsuhide est accueilli avec joie à Kurojū. Un grand banquet se tiendra en votre honneur ce soir. En attendant, vous allez être conduit à vos appartements, ainsi que vos gens. »

Mitsuhide se prosterna de nouveau.

« Je remercie humblement sa Majesté pour son accueil. C'est un immense honneur de me trouver en votre présence. »

Tegami hocha la tête d'un air rigide, puis il se retira avec son fils. Un coup de gong marqua la fin de l'accueil protocolaire et les gens se relevèrent tous.


Kaname descendit les marches avec Mitsuhide et ses servants pour rejoindre le reste de la délégation. Elle offrit un grand sourire à Yama.

« Général Yama, quel plaisir de vous revoir !

Votre Majesté, tout le plaisir est pour moi. »

Le ton était formel à cause de la présence des autres, mais les regards et les sourires dénotaient de l'amitié. Certains nobles ne purent s'empêcher de tiquer en dressant la liste de toutes les faveurs du jeune seigneur de Madare. Cette province assez modeste et peu ambitieuse allait-elle s'élancer vers le ciel, portée par les ailes du dragon ? Voilà qui allait requérir une attention toute particulière. Il y avait fort à parier que certaines alliances allaient être forgées durant le séjour du seigneur Mitsuhide.


Ignorant les spéculations et machinations des nobles, Kaname conduisit les invités au pavillon qui leur serait réservé pour le séjour. L'hospitalité impériale était à la hauteur de sa réputation. Les servants se hâtèrent de prendre les nombreuses affaires et de les porter à l'avance afin que les invités se sentent à l'aise dès leur entrée dans les appartements.

« Je suis contente que mon époux se soit enfin résolu à vous témoigner la reconnaissance que vous méritez, seigneur Mitsuhide, fit librement l'Impératrice qui se sentait à l'aise avec eux.

Je n'ai pas fait cela pour de la reconnaissance, votre Majesté, répondit ce dernier en souriant.

La question n'est pas là, intervint Yama. Tu le mérites. »


Mitsuhide lui lança un regard mi-exaspéré.

« Nous le méritons, rectifia-t'il. C'est tout autant ton entreprise que la mienne.

Mais comme je suis à ton service, tout le mérite te revient, voyons. »

En réalité, Yama n'était pas mécontent de rester en retrait. Il ne se sentait pas très à l'aise en présence de Tegami.

« Je peux sentir les Diables autour de lui, se dit-il. C'est bien plus fort qu'il y a cinq ans. »

Les Diables… Depuis la victoire contre les Hikari, ils ne s'étaient plus manifestés, bien qu'il les sentait toujours dans les tréfonds de son âme. Soit ils avaient été vexés qu'il soit parvenu à vaincre les Hikari sans le massacre qu'ils avaient prophétisé, soit ils n'avaient plus assez de forces.


Dans tous les cas, Yama avait été bien heureux de ne plus se soucier d'eux et de profiter de ces années de vie supplémentaires. Il ignorait combien de temps son corps tiendrait encore — peut-être moins de cinq ans — mais quoi qu'il arrive, il passerait tout ce temps auprès de son fils, c'était certain. Venir à Kurojū, le siège de pouvoir des Diables, était risqué. Toutefois, Yama n'aurait pas pu trouver une excuse valable et il ne voulait pas non plus manquer le moment de gloire de son ami. À son grand soulagement, la présence des Diables n'était pas très perceptible, sauf autour de l'Empereur. Alors tant qu'il se tiendrait éloigné de cet homme, tout irait bien.


Pendant ses réflexions, Kaname avait fini de discuter avec Teshime et de s'extasier devant la petite Jika.

« Je vais vous laisser vous reposer du voyage, fit-elle. Si cela vous convient, j'aimerais que nous prenions le thé tous ensemble au pavillon du lotus. »

Mitsuhide accepta avec plaisir et le groupe se sépara, chacun pour se rendre dans ses appartements.


~*~

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Yama eut à peine le temps de superviser le rangement de leurs affaires que Kikuchi se présentait déjà à leurs portes. Les appartements de Yama étaient un peu séparés de ceux de Mitsuhide, tandis que les soldats qui étaient venus avec eux depuis Madare étaient logés dans la caserne principale de Kurojū.

« Général Yama, fit le jeune homme avec un grand sourire. Si vous voulez, je peux vous faire visiter le palais ! »

Il restait du temps jusqu'à l'heure du thé et Yama n'avait nul besoin de repos. Il avait rapidement fait sa toilette, alors il était prêt pour le thé. Il accepta donc volontiers la proposition du Firal.

« Yatsu, tu veux venir aussi ? » demanda-t'il à son fils.

Le garçon sortait à peine du bain et l'une des servantes avait commencé à sécher et coiffer ses longs cheveux châtains. Avant de répondre, Yatsu jeta un regard mauvais à Kikuchi, persuadé que l'autre avait fait exprès de venir à ce moment précis. Yatsu tenait vraiment à faire bonne impression à la Cour, donc se promener les cheveux mouillés était absolument hors de question !


« Non, ça ira, Papa, se força-t'il à refuser, ignorant le souriant triomphant de Kikuchi. Je dois finir de me préparer.

Comme tu veux, » répondit Yama sans insister.

Pour lui, s'occuper de son apparence était une preuve de vanité et aussi une perte de temps. Il suffisait de pas grand-chose pour être présentable, alors pourquoi vouloir en faire plus ? Mais il n'en tenait pas rigueur à son fils qui suivait de tout cœur la culture et le mode de vie des Autres. Cela lui permettait de s'intégrer plus facilement. Après tout, Yama ne serait pas toujours là pour lui, alors mieux valait le laisser suivre ses envies.


Ce fut un Kikuchi plein d'entrain qui conduisit Yama dans le palais. Tout comme la semaine qu'ils venaient de passer sur les routes, le jeune homme ne cessa de parler.

« Les jardins sont magnifiques en cette saison, c'est idéal pour prendre le thé. Oh, là-bas, c'est le Pavillon du Savoir où nous étudions avec nos précepteurs. Je préfère les cours de stratégie, c'est si passionnant ! Au fait, j'ai suggéré à maître Tofūro d'étudier les nouvelles stratégies que vous avez conçues et utilisées durant les deux batailles, mais il a refusé. »

Voyant la mine déçue du Firal, Yama commenta :

« Ce n'est pas plus mal si personne n'étudie mes stratégies.

Pourquoi donc ?

Comme ça, je garde l'avantage sur mes adversaires. »

Surpris, Kikuchi éclata de rire alors que Yama était des plus sérieux.


Ils arrivèrent au terrain d'entraînement où les jeunes nobles de la Cour s'affrontaient sous la houlette du maître d'armes. Forcément, Yama s'arrêta pour regarder. Le maître d'armes l'aperçut et se dirigea vers lui. Kikuchi salua cet homme respectueusement :

« Maître Midarō, voici le général Yama.

Général Yama, vous êtes facilement reconnaissable, fit franchement l'homme.

Maître Midarō, cela a l'avantage de m'épargner les présentations. »

La manière directe de parler plut tout de suite à Yama. Midarō semblait proche des cent quarante ans. Ses cheveux châtain se teintaient de gris, mais ses yeux bleus restaient vifs et alertes. Avec son visage sec et son allure martiale, Yama reconnut en lui un ancien militaire.


Les deux hommes ramenèrent leur attention sur les élèves qui continuaient l'entraînement tout en jetant des regards plus ou moins discrets vers le Vite. Midarō fronça les sourcils.

« Reconcentrez-vous ! » lança-t'il d'une voix autoritaire.

Apeurés, les élèves redoublèrent d'efforts. Yama eut un sourire amusé.

« Ces jeunes gens m'ont l'air bien discipliné, commenta-t'il.

Bah, c'est comme avoir des nouvelles recrues en permanence ! se plaignit le maître d'armes. Pour certains, je m'estime déjà bien heureux s'ils parviennent à garder leur sabre en main le temps de l'entraînement ! Cela fait deux générations que j'enseigne à la Cour et je peux compter sur les doigts d'une main les sabreurs talentueux que j'ai formés. »


Son regard se posa sur Kikuchi et s'adoucit un peu.

« Le Firal Kikuchi est l'un d'eux, bien entendu. Cela dit, il a de qui tenir !

Merci, maître Midarō. »

Kikuchi était ravi du compliment mais en même temps, il n'avait aucun doute sur sa valeur.

« À ce propos, général Yama, j'ai ouï-dire que vous étiez plutôt doué au sabre. Que diriez-vous de faire une démonstration à mes bons à rien d'élèves ?

Pas de problème, répondit Yama.

Kikuchi sera votre adversaire.

Avec joie ! » s'écria spontanément le Firal.

Après tout, cela faisait partie de ses projets de s'entraîner avec Yama en profitant de son séjour. Il n'avait simplement pas pensé commencer si tôt ! Enfin, il n'allait pas se plaindre, loin de là !

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Les élèves finirent leurs exercices et libérèrent rapidement le terrain pour le duel. Pendant ce temps, Yama avait envoyé un servant chercher son sabre — il était interdit d'être armé au palais, sauf pour les gardes et les généraux de la Cour. Kikuchi, lui, choisit son sabre d'entraînement habituel. Il en profita pour saluer ses amis, mais n'eut guère le temps de bavarder avec eux avant de se rendre sur le terrain pour faire face à Yama.

« Général Yama, fit le maître d'armes, désirez-vous commencer ? »

Il s'agissait bien évidemment d'un duel dans les règles et non d'un combat libre. Ce n'était pas ce que préférait Yama, mais il se plia à la décision de Midarō.

« Je laisse Kikuchi commencer, » répondit-il.

C'était laisser l'avantage au jeune homme. Cependant, Yama n'était pas inquiet, loin de là. Même si Kikuchi avait forcément progressé en cinq ans, il serait toujours loin de pouvoir le battre.


Le Firal salua maître Midarō, puis son adversaire qui fit de même. Ensuite, il se mit en position.

« Le loup hurle à la lune ! » annonça-t'il avant d'effectuer l'enchaînement correspondant.

Le duel s'acheva quinze minutes après avec la victoire de Yama sur une fin accomplie. Pas mauvais perdant pour un sou, Kikuchi le félicita et le remercia pour ce duel.

« Tu as bien progressé en vitesse et en force, nota Yama.

Ah, je suis encore loin de vous égaler, répondit le jeune homme en souriant.

Tu n'as pas encore fini de t'améliorer, » biaisa le Vite.

Sa vitesse et sa force étaient anormalement élevées, que ce soit pour un Vite ou un Autre. Seuls les vampires pouvaient le surpasser dans ces domaines.


Kikuchi alla déposer son sabre et se rafraîchir. Le maître d'armes en profita pour commenter à l'intention de Yama :

« Vous avez remporté le duel mais en terme de technique, l'exécution du Firal était de meilleure qualité. »

Loin de se vexer, Yama demanda :

« L'exécution ?

Vous effectuez correctement les positions, certes, mais vous ne les vivez pas. Quand on observe quelqu'un pratiquer l'art du sabre, on doit pouvoir distinguer dans ses mouvements son adversaire imaginaire.

Je n'ai pas besoin de m'imaginer des adversaires, j'en ai déjà eu assez ! » plaisanta Yama.


Midarō secoua la tête en soupirant.

« C'est pourtant l'essence de cet art et c'est aussi ce qui sépare le guerrier du simple soldat.

Cela ne me dérange pas d'être un simple soldat. Cela m'a sauvé la vie bien des fois.

À votre guise, répondit le maître d'armes sans rancune, mais j'aurais aimé vous voir pratiquer réellement l'art du sabre. Vous avez un talent naturel, ce serait tellement dommage que vous ne le développiez pas. »

Yama restait pragmatique. Il devait savoir employer un sabre pour se défendre mais en ce qui concernait la danse du sabre, c'était une perte de temps à ses yeux.


Les deux hommes se saluèrent. Kikuchi rejoignit Yama, le visage encore un peu rouge à cause de leur duel.

« Général Yama, cela vous dérange-t'il si je vous présente mes amis ? » demanda-t'il en désignant un groupe de quatre jeunes hommes un peu plus loin.

Une ombre passa dans le regarda de Yama en voyant que le Premier Prince faisait partie du groupe. Il l'avait à peine vu durant la cérémonie d'accueil et cela lui convenait parfaitement. Cela dit, Kaname avait précisé que son fils serait également présent pour le thé alors d'une façon ou d'une autre, Yama ne pourrait pas l'éviter plus longtemps.

« Entendu, » répondit-il pour la plus grande joie du Firal.


Fier comme tout, Kikuchi le conduisit vers ses amis. Comme le voulait le protocole, Yama s'inclina profondément vers Chiharu en premier.

« Général Yama, vous pouvez vous relever, fit le jeune homme.

Votre Altesse. »

Puis les autres membres du groupe se présentèrent tour à tour en s'inclinant :

« Général Yama, je me nomme Shitaro, fils du seigneur Bimara. C'est un honneur de faire votre connaissance.

Général Yama, mon nom est Kenshirō et je suis le fils de l'Érudit Taikōshi.

Général Yama, je suis Hamoto, fils du seigneur Kodamu. »

Yama inclina seulement la tête dans leur direction puisque son rang était supérieur aux leurs. Mitsuhide l'avait bien sermonné à ce sujet durant le voyage afin qu'il ne commette aucun impair.

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

En voyant que Chiharu avait autant changé depuis leur première rencontre, Yama ne put s'empêcher de lui faire avec un sourire nostalgique :

« Votre Altesse, vous avez bien grandi depuis la dernière fois que je vous ai vu. »

Cela attira aussitôt l'attention des autres. Chiharu le fixa de ses grands yeux bleu azur, ébahi.

« Nous… Nous nous sommes déjà rencontrés ? demanda-t'il d'un ton hésitant.

C'était il y a vingt-cinq ans, vous ne vous en rappelez peut-être plus. Vous m'avez même mordu la main ! »


Il avait raconté cette anecdote uniquement dans le but de taquiner l'adolescent et cela eut l'effet escompté : Chiharu se mit à rougir tandis que de son côté, Kikuchi lui lança un regard presque assassin.

« Ah, j-je suis vraiment confus, général Yama ! s'écria le Premier Prince. Toutes mes excuses !

C'est bon, vous n'étiez qu'un enfant.

Pourtant, je ne me souviens pas du tout de cela !

Vous demanderez à votre mère de vous raconter, » fit le Vite en souriant.

Même s'il ne s'en rappelait pas, Chiharu ne mettait pas sa parole en doute et s'en voulait de son comportement passé. C'était vraiment un brave garçon. Dire qu'il avait failli perdre la vie lors de la Croisade… En le voyant à présent, Yama ne pouvait pas regretter sa décision de l'époque, même si cela lui avait tout coûté.


Shitaro reprit pour changer de sujet, les yeux pétillants de malice :

« Général Yama, nous avons tellement entendu parler de vous ! Kikuchi ne peut pas prononcer une phrase sans votre nom dedans !

Shitaro ! » s'écria le concerné en lui donnant un coup de poing dans l'épaule.

L'autre jeune homme se contenta de rire.

« Qu'est-ce que vous pensez de notre Kikuchi ? renchérit Hamoto avec un clin d'œil en direction de son ami.

C'est un brave garçon, » répondit Yama qui ne savait jamais quoi répondre à ce genre de question.

Devant le rire des jeunes gens, il sut que sa réponse n'était pas adéquate.

« Vous êtes trop bêtes, » rétorqua Kikuchi à ses amis, le visage boudeur.

Cela les fit rire de plus belle.


Le servant du Premier Prince vint lui rappeler de se préparer pour le thé, ce qui concernait également Yama. Il prit donc congé des jeunes gens.

« Laissez-moi vous raccompagner, général Yama, suggéra Kikuchi avec empressement. Vous pourriez vous perdre.

Non, c'est bon. Je connais le chemin, » assura le Vite.

Il repartit en direction de ses appartements sous le regard émeraude du Firal. Une fois que l'homme fut hors de vue, Kikuchi se tourna vers ses amis, sauf Chiharu qui était déjà parti lui aussi.

« Alors, que pensez-vous de lui ? » demanda-t'il avec impatience.

Cela faisait si longtemps qu'il rêvait de leur présenter Yama, alors il attendait leurs réactions avec anxiété. Les trois jeunes hommes échangèrent des regards avant de répondre.

« Qu'est-ce qu'il est grand ! démarra Shitaro.

Il parle très bien notre langue, enchaîna Hamoto. C'est vraiment un Vite ?

Il trouve que tu es un brave garçon, » conclut Kenshirō.

Son ton narquois laissait penser qu'il s'en réjouissait. Kikuchi renifla de dédain. Il n'allait pas se laisser décourager pour si peu.


« Il est vraiment extraordinaire ! assura-t'il. Encore plus qu'il y a cinq ans ! »

Ses amis ne voulurent pas le contredire. Depuis le temps, ils avaient l'habitude de l'entendre professer son admiration pour le Vite.

« Il va rester un mois à la Cour, reprit Hamoto avec un sourire entendu. Tu comptes passer à l'action d'ici là ? »

Même s'il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, Kikuchi répondit très sérieusement :

« C'est bien mon intention.

Kikuchi, enfin ! le sermonna Kenshirō, très mécontent. C'est un Vite et il a quoi… dix ans ? Vingt ans ?

Quarante-six ans, le même âge que moi.

Bon, mais quelle est l'espérance de vie d'un Vite ? »

Œuvre originale écrite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé mon histoire !

Kikuchi lui jeta un regard noir.

« Dans tous les cas, ce n'est pas ton problème, Kenshirō.

En tant qu'ami, je m'inquiète beaucoup pour toi ! répliqua ce dernier. Tu n'imagines pas toutes les rumeurs qui courent déjà sur toi depuis que tu as refusé toute demande de cour et je…

Je me moque des rumeurs, le coupa le Firal. Je suivrai mon cœur quoi qu'en disent les autres ! »

Il laissa ses amis sur cette déclaration passionnée. Kenshirō se retint de lui courir derrière. Shitaro lui tapota l'épaule en guise de réconfort.

« Ne t'inquiète pas, va. Même s'il se déclare, il se fera rejeter. Au moins comme ça, il ouvrira enfin les yeux.

Tu crois ? demanda le jeune homme d'un air triste.

Mais oui, intervint Hamoto. De toute façon, tout le monde sait que le général Yama et le seigneur Mitsuhide sont ensemble. Kikuchi n'a aucune chance ! »


Petit à petit, Kenshirō se laissa convaincre par les arguments de ses amis.

« Mmph, oui, c'est vrai.

Et quand il aura le cœur brisé, ajouta Shitaro avec un clin d'œil, tu pourras lui apporter tout le réconfort dont il aura besoin !

Alors tu vois, ce n'est pas plus mal que Kikuchi essaie. Cela mettra fin à son amourette sans espoir ! »

Kenshirō retrouva le sourire et remercia ses amis. Heureusement qu'il pouvait compter sur eux. Ils savaient qu'il était amoureux de Kikuchi depuis longtemps, mais avec ce dernier qui n'avait que son 'Yama' à la bouche, il lui était impossible de se déclarer. Cela faisait des années qu'il endurait cette situation et il espérait que cela prendrait bientôt fin. Après tout, Kikuchi et lui étaient faits l'un pour l'autre. Il fallait juste que le Firal oublie son Yama pour s'en rendre compte.







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