Chapitre 46 : Quarante-neuf éclairs
Le premier éclair rempli d’un pouvoir spirituel abondant s’abattit. Par un heureux hasard, il frappa le centre du crâne du serpent de plus faible niveau. Avec ce seul coup, le crâne se fendit en deux au centre !
La tête du serpent, qui était aussi grosse qu’une maison en bois, s’affaissa des deux côtés. Les pupilles de la bête se rétrécirent et elle sentit la mort venir pour elle. La gueule immense du serpent au crâne fendu s’ouvrit encore tel un cercueil, comme si la bête refusait de mourir ainsi et voulait désespérément emporter encore une vie ou deux avec elle dans la mort.
Le serpent survivant vit son partenaire mourir ainsi. Rempli d’un chagrin indicible et d’indignation, il rugit en direction du ciel. Sa langue de l’épaisseur d’un bras jaillit et chercha à s’enrouler autour de Xu Xingzhi.
Le jeune homme avait déjà brûlé toutes ses forces. Cependant, à force d’avoir combattu toutes sortes de monstres pendant des années, son corps savait éviter d’instinct le danger. Il se tordit la taille afin d’esquiver la langue puante et atterrit sur la tête du serpent. Il transforma son éventail en épée puis, usant des dernières forces restantes dans son corps, il enfonça l’épée à l’arrière de la tête du monstre !
L’odeur abominable et un jet de sang chaud assaillirent le visage de Xu Xingzhi.
Le serpent à neuf queues avait déjà soigneusement cultivé chaque parcelle de son corps alors naturellement, il ne craignait pas ce genre de petite blessure. Toutefois, il comprit l’intention du jeune homme et agita sa tête comme un fou. Il se roula et hurla, regrettant de ne pas avoir de bouche gigantesque sur sa queue, auquel cas il aurait pu saisir Xu Xingzhi par derrière.
Le corps du serpent était fort et flexible. Ses écailles étaient lisses et graisseuses. Ses queues épaisses tapèrent sur la montagne, produisant un grondement comme lors d’un tremblement de terre.
Malgré tout ça, Xu Xingzhi s’accroupit et ne bougea pas. Il s’agrippa à la poignée de l’épée de ses deux mains et pressa ses coudes dessus. Il exerça toute la force qu’il possédait pour enfoncer lentement l’épée jusqu’à la garde et ainsi se fixer pour de bon sur l’immense tête du serpent.
Les énormes nuages gris tel un monstre le suivirent et se rassemblèrent au-dessus de la tête de Xu Xingzhi. L’humidité qui se condensait rapidement rendit les paumes du jeune homme un peu moites, et la concentration d’eau dans l’air était si grande qu’elle aurait pu faire pourrir de l’or et de l’argent. Le tonnerre étouffé se fit entendre aux oreilles de Xu Xingzhi, comme dix milles chevaux tapant des sabots, ou les flots déchaînés du fleuve Qiantang.
« Allez, ah. »
Les joues de Xu Xingzhi étaient bien rouges et son sourire avait la touche de démence et d’abandon d’un homme ivre. Personne ne savait à qui il parlait, si c’était les éclairs à portée de main ou bien le serpent géant sous ses pieds.
« … Allez, ah. Montre-moi ce dont tu es capable. »
Le sifflement d’agonie du serpent à neuf queues bourdonna à ses oreilles, couvrant légèrement le grondement du tonnerre.
Il releva la tête et regarda autour d’un air hébété, tâchant de retrouver des visages familiers.
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Tous les disciples connaissaient les dangers des éclairs de tribulation, alors ils avaient tous reculé. Qu Chi retenait Zhou Beinan, dont les veines bleues ressortaient furieusement sur son front. L’air désespéré de Zhou Beinan avait même l’air quelque peu comique, en tout cas, Xu Xingzhi ne l’avait encore jamais vu perdre le contrôle de lui-même à ce point.
Il se dit vaguement que même s’il survivait à ça, Zhou Beinan lui éclaterait la cervelle par terre.
Yuan Ruzhou n’était plus en état de se tenir debout. Elle pleurait en silence, soutenue par Xu Pingsheng qui avait passé un bras autour d’elle.
Jiu Zhideng avait les deux bras retenus dans le dos par Guang Fu. Pourtant, même pressé contre le sol par l’autre homme, il ne cessait de se débattre.
La vue de Xu Xingzhi se troubla. Il eut l’impression que des montagnes et des mers le séparaient du jeune homme. Toutefois, ses cris lointains étaient comme du papier de verre frotté contre son cœur, le rendant douloureux.
Xu Xingzhi ouvrit légèrement la bouche pour dire à Guang Fu de ne pas y aller trop fort. En même temps, il tourna la tête pour chercher Meng Chongguang.
Toutefois, il eut beau regarder dans tous les sens, il ne put trouver le jeune homme.
Xu Xingzhi ressentit un regret inexprimable.
Il y avait une lumière argentée au-dessus de sa tête et, dans un premier temps, Xu Xingzhi resta optimiste et à l’aise. Ce ne fut que lorsque l’arc électrique tomba sur lui et pénétra son corps comme une véritable épée qu’il lâcha un hurlement rauque et à la limite de l’endurance.
Le tonnerre et les éclairs envahirent et dévastèrent une fois de plus l’intérieur de son corps et de son être.
Pendant un moment, il se demanda si cela n’aurait pas été mieux de laisser le serpent à neuf queues le déchiqueter en deux.
Quand le serpent à neuf queues perdit son compagnon de Dao, il perdit également son soutien. Après tout, ce n’était qu’une bête démoniaque qui n’avait pas été capable de cultiver seule et d’arriver à la grande perfection du Noyau d’Or. Après avoir reçu l’éclair sur sa tête, il ne put même pas pousser un cri. Son corps devint une masse de chair immobile et tomba mollement sur le côté.
Xu Xingzhi sut alors que le problème principal avait été réglé. Il lâcha sa prise le cœur tranquille. Son corps tomba, puis il disparut dans les montagnes en un clin d’œil.
Pour triompher de la tribulation du niveau Esprit Naissant, il fallait recevoir sept fois sept éclairs, soit un total de quarante-neuf éclairs.
Le tonnerre enragé refusa de laisser Xu Xingzhi s’en tirer comme ça, il poursuivit son corps qui chutait et s’abattit sur lui.
Xu Xingzhi avait pratiquement perdu connaissance. Dans un rare sursaut de lucidité, il sentit quelque chose de serré à la taille, comme si des milliers de lianes douces s’entrelaçaient densément pour former un filet, lui permettant de tomber sur quelque chose de mou.
L’odeur des plantes chatouilla son nez. Il pencha la tête sur le côté et sombra dans l’inconscience, l’esprit en paix.
Du coup, il ne put pas voir l’éclair blanc étincelant qui descendit tout droit du ciel s’abattre sur le dos de Meng Chongguang, provoquant un arc de lumière éblouissante.
Les démons célestes étaient nés du Ciel et de la Terre et il était difficile d’en voir un tous les mille ans. Ils n’entraient pas dans le cycle des réincarnations, ni même dans les six mondes Plus d’informations à ce sujet : http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddha/Le_Dharma_du_Bouddha/les_six_royaumes.html (1). Alors naturellement, ils n’avaient pas à suivre les diverses règles du Daoïsme, comme le Noyau d’Or et l’Esprit Naissant.
Si on voulait comparer, un démon céleste qui venait juste de prendre forme humaine et de former une conscience était déjà proche d’un cultivateur d’Esprit Naissant.
Meng Chongguang avait déjà construit un jeu complet de méridiens humains dans son corps depuis des années, afin de dissimuler sa nature aux autres. En cet instant, il effaça tous les méridiens, reprit son corps de démon céleste et recouvrit Xu Xingzhi de tout son corps afin de le protéger sans laisser la moindre ouverture. Du coup, les éclairs n’avaient nulle part où passer et ne pouvaient que carboniser le corps de Meng Chongguang, remplis de colère.
Ce dernier manifestait déjà son état démoniaque. Rendu furieux par ces éclairs, son corps trembla soudain et ses bras défaillirent. Il s’appuya sur ses coudes des deux côtés du visage de Xu Xingzhi qui était inconscient. Une odeur de rouille émergea subitement dans sa bouche et quelques filets de sang noir apparurent au bord de ses lèvres. Mais il les ravala lentement.
… Tu ne dois pas salir grand frère martial. Absolument pas.
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Les éclairs dansèrent dans le ciel comme de la soie blanche frénétique, faisant une démonstration de force, refusant lentement de s’abattre à nouveau, comme pour berner le cultivateur et le laisser souffler un peu. Mais quand ce dernier se dirait que la tribulation était sur le point de se terminer, une chaîne d’éclairs s’abattrait sur lui sans pitié.
Meng Chongguang en profita pour soulever Xu Xingzhi, qui était étroitement enveloppé dans les lianes.
Xu Xingzhi faisait bien huit chi Il y a un souci, cela donnerait 2,84 m !!! (2) de haut. Bien qu’il se soit abstint de la nourriture terrestre à cause de la cultivation, ses muscles et ses membres étaient bien proportionnés et puissants, il faisait donc son poids. Un homme ordinaire aurait bien du mal à le soulever, cependant Meng Chongguang, qui venait pourtant de recevoir un éclair de la tribulation de l’Esprit Naissant, put aisément le prendre dans ses bras, comme s’il portait un enfant endormi.
Le corps de Xu Xingzhi était brûlant, comme s’il était en feu. Ses lèvres étaient entrouvertes et la température de son souffle était très élevée. Chaque expiration semblait pénétrer le cœur de Meng Chongguang, le grattant amèrement.
« Grand frère martial, murmura-t’il, grand frère martial, Chongguang est là. N’aie pas peur. »
Il serra Xu Xingzhi contre lui et traversa la forêt dense d’un pas inégal. Les légères secousses finirent par réveiller Xu Xingzhi qui ouvrit les yeux avec du mal.
Meng Chongguang paniqua soudain et voulut faire disparaître son apparence démoniaque, mais l’esprit embrumé de l’autre jeune homme lui permit seulement de reconnaître celui qui se trouvait en face de lui.
« Chongguang. »
La main de Xu Xingzhi remonta sur le devant de sa tunique et sa voix fut très douce :
« … Où étais-tu à l’instant, ah ? Je ne pouvais pas te voir. »
Meng Chongguang ressentit une vive douleur dans son cœur. Il n’avait pas autant souffert en recevant l’éclair céleste tout à l’heure.
Hébété, Xu Xingzhi tapota deux fois le torse du jeune homme et fit lentement :
« … Je t’ai trouvé. Dieu merci, tu n’es pas blessé. »
Meng Chongguang était à la fois triste et ravi. Il répondit :
« En, en. »
Tout en parlant, il emmena Xu Xingzhi à l’endroit où il voulait l’emmener.
Il le posa de nouveau par terre et enfouit son visage dans le creux de son cou, se frottant contre lui avec affection et tendresse.
Toutes les créatures vivantes dans un rayon de dix li qui tenaient à la vie s’étaient enfuies. Un terrier dans lequel un couple de serpents s’était réfugié pour s’accoupler et vivre était vide depuis longtemps.
Après un bref moment chaleureux, Meng Chongguang déposa soigneusement Xu Xingzhi dans ce trou de la taille d’un homme et passa plusieurs fois ses doigts sur le front brûlant du jeune homme.
— Au départ, il avait juste voulu garder cette personne qui parlait de façon amusante à ses côtés. Sa vie était vraiment très ennuyeuse. Avec une telle personne pour lui tenir compagnie, il pourrait ainsi tuer le temps interminable de sa longue existence.
Mais puisque ce jeune homme n’avait pas voulu rester avec lui pour voyager dans le monde, il l’avait simplement suivi.
De toute façon, s’il s’ennuyait de nouveau, il n’aurait qu’à partir à tout moment.
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Meng Chongguang ne pensait pas qu’il était du genre à s’attacher à long terme. Même sa rivalité amoureuse avec Jiu Zhideng des premiers jours était plus l’expression d’envie d’un enfant qui voulait s’emparer d’un jouet rare.
… Depuis quand avait-il vraiment commencé à se sentir mal à l’aise et trouver offensant pour ses yeux le moindre contact entre Jiu Zhideng et Xu Xingzhi ?
S’il ne se trompait pas, cela avait dû commencer alors qu’il venait tout juste d’avoir quinze ans.
Quand Xu Xingzhi allait enseigner l’épée aux disciples externes, il emmenait Jiu Zhideng avec lui.
Meng Chongguang avait toujours été dorloté et choyé par Xu Xingzhi. Il se relâchait totalement dans son entraînement à l’épée, il négligeait ses études, mais personne ne se risquait plus à le critiquer. Alors pendant que Xu Xingzhi était affairé avec Jiu Zhideng, Meng Chongguang s’assit en périphérie et grignota le fruit spirituel que Xu Xingzhi avait lavé pour lui. Avec un sourire, il admira la posture de son grand frère martial qui était comme une grue et un pin tandis qu’il pratiquait la danse de l’épée de la Montagne de la Tombe du Vent. On aurait dit qu’il n’existait que cette personne sous le ciel.
Après la démonstration de Xu Xingzhi, les disciples pratiquèrent en groupe. Toutefois, ces disciples externes n’avaient qu’une compréhension limitée et manquaient de talent, alors leur danse ne ressemblait pas à grand chose, un peu comme s’ils apprenaient la démarche des gens de Handan Cela vient d’une histoire mentionnée dans les Eaux d’Automne, par Tchouang-tseu (3° s. avant J-C). Durant les guerres de provinces, un homme du royaume de Yan se rendit à Handan, la capitale du royaume de Zhao. Quand il vit la belle démarche des habitants de cette ville, il tenta de les imiter. Non seulement il n’y parvint pas, mais il oublia même sa façon originelle de marcher, alors il dut retourner à l’état de marcher à quatre pattes. Cela signifie que cela ne sert à rien de vouloir imiter les autres, on risque même de perdre ses propres compétences. (3).
Xu Xingzhi croisa les bras et regarda ça un très long moment. Il finit par taper dans les mains à contrecœur.
« Nous autres condisciples avons des bons sentiments à force de passer du temps ensemble, alors je me montrerai magnanime. Cependant, quand vous sortirez pratiquer l’épée à l’avenir, vous ne devrez jamais dire que vous êtes de la Montagne de la Tombe du Vent. Dites plutôt que vous venez du Pic du Yang Vermillon ou bien de la Vallée de la Pure Fraîcheur. »
Le ton de Xu Xingzhi n’était pas bien sévère, il était clair qu’il plaisantait. Tous les disciples éclatèrent de rire.
Xu Xingzhi leva ensuite la main pour demander à Jiu Zhideng de le rejoindre. Après lui avoir demandé de montrer les deux mouvements, il tendit naturellement la main pour soutenir son dos bien droit et tendu. Il le tapota et félicita :
« Regardez un peu votre grand frère martial Jiu Zhideng, ah. Regardez-moi ça. Cette taille, elle est vraiment... »
Quand Jiu Zhideng se fit ainsi toucher par son grand frère martial, son dos au départ bien droit se tordit aussitôt et ses joues se teintèrent de rouge.
Xu Xingzhi avait été une fois qualifié par Guang Fu de “ni un quatre, ni un six” Cela signifie qu’on ne connaît ni le Ciel au-dessus, ni la terre en-dessous et qu’on se comporte comme si on ne connaissait pas ses parents. Bref, c’est un type irrespectueux et sans gêne. (4). Sous la houlette de cette personne qui n’était ni un quatre, ni un six, l’atmosphère parmi les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent était complètement différente de celle dans les trois autres sectes. Ici, la plupart des gens n’attachaient pas grande importance à la différence entre les Dao.
Alors les disciples huèrent avec bonhomie :
« Oooh, qu’est-ce qui arrive à grand frère martial Jiu Zhideng ? Pourquoi son visage est tout rouge ? »
Jiu Zhideng n’était pas très à l’aise pour communiquer avec les gens. Ainsi hué, il se retrouva incapable de prononcer le moindre mot. Ce fut Xu Xingzhi qui leur répliqua en les chassant :
« Filez, filez ! Vous ne savez que vous en prendre aux plus fragiles !
– Grand frère martial prend sa défense !
– Grand frère martial se fait peut-être du souci pour lui ? »
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À force d’entendre ces voix retentir une par une, Meng Chongguang baissa la tête et sentit seulement du gaz acide affluer et refluer dans sa gorge.
Ayant perdu l’appétit, il jeta le fruit et s’écria :
« Grand frère martial ! »
Debout sur la haute plate-forme, Xu Xingzhi avait passé un bras autour du cou de Jiu Zhideng et plaisantait avec les disciples plus bas, alors naturellement il n’entendit pas son appel.
Meng Chongguang haussa donc un peu la voix :
« … Xu Xingzhi ! »
Même dans la Montagne de la Tombe du Vent où les règles étaient plutôt détendues, appeler un grand frère martial par son nom restait plutôt grossier. Plusieurs disciples qui se tenaient en périphérie comme lui entendirent ça et se tournèrent pour lui lancer des regards réprobateurs.
Xu Xingzhi ne l’entendit toujours pas. Un disciple plus bas dit quelque chose et Xu Xingzhi éclata de rire en posant la tête sur l’épaule de Jiu Zhideng. Ce dernier tourna la tête vers lui et son visage, qui était toujours froid et sévère, était incroyablement chaleureux. Il tendit la main pour tapoter ni trop peu ni trop fort le dos de Xu Xingzhi, afin que ce dernier n’étouffe pas de rire.
Ce n’était qu’un petit geste, mais il fit paniquer Meng Chongguang.
Ce n’était pas parce que Xu Xingzhi et Jiu Zhideng étaient acoquinés ensemble, mais c’était parce qu’il s’était rendu compte que quelque chose n’allait pas chez lui.
… De la tête aux pieds, rien n’allait chez lui.
Au début, Meng Chongguang pensait que c’était juste parce qu’il avait l’habitude de se battre avec Jiu Zhideng pour s’emparer de tout et qu’il ne supportait pas de voir Xu Xingzhi, qui le gâtait tellement, se montrer également bon avec une autre personne. Toutefois, à partir du moment où il se mit à songer ainsi, Meng Chongguang découvrit qu’il ne supportait pas l’idée de voir Xu Xingzhi avec un autre. Dès qu’il y pensait ne serait-ce qu’un peu, une colère froide et profonde surgissait de son cœur.
Si un jeune homme comme Meng Chongguang vivait dans le monde actuel, une entremetteuse professionnelle aurait déjà forcé la porte de sa demeure. Même s’il avait grandi dans une secte taoïste, avait le cœur limpide et modérait ses désirs, son corps était déjà mature à son âge.
Les premiers émois de son cœur, son premier cœur brisé et son premier goût du vinaigre La jalousie. (5), tout cela était pour Xu Xingzhi.
Et même sa première érection Censuré dans le texte d’origine, mais le sens est évident. (6) fut à cause d’un rêve où Xu Xingzhi prenait son bain.
Meng Chongguang réalisa alors avec le recul qu’il était inévitablement lié à Xu Xingzhi. Toutes ses joies et ses peines concernaient uniquement cet homme. Mis à part lui, Meng Chongguang ne désirait connaître personne d’autre. Il voulait simplement rester aux côtés de Xu Xingzhi pour toujours et ne jamais être séparé de lui.
Personne ne lui avait jamais dit ce qu’était l’amour, il savait simplement qu’une telle obsession lui faisait peur.
Confronté à cette étrange expérience, il devint troublé et nerveux. Oubliant même l’épée qu’il portait à la main, il fit demi-tour et courut droit vers sa maison.
Après ça, Xu Xingzhi qui ne se doutait de rien mit un bon moment à cajoler Meng Chongguang. Ce dernier finit par se calmer et fit de son mieux pour oublier cette étrange émotion.
Peu de temps après, il accompagna Xu Xingzhi à la Pointe du Cheval Blanc afin de combattre les cultivateurs fantômes qui semaient le désordre. Xu Xingzhi fut gravement blessé par accident, mais Meng Chongguang garda ses émotions à l’intérieur de lui.
Après cet incident, il ne pouvait plus contrôler à présent le désir ardent et chaotique dans son cœur.
Il inventa une excuse pour emménager dans la chambre de Xu Xingzhi. Il resta ainsi à ses côtés et lui tint compagnie tous les jours. Il avait vécu ainsi jusqu’à maintenant et en profitant joyeusement.
Meng Chongguang avait l’habitude de voir le visage endormi de son grand frère martial. Il caressa tendrement le grain de beauté en forme de larme et l’oreille de l’autre. Puis il releva de nouveau la main pour protéger les yeux de Xu Xingzhi, craignant que la vive lumière ne lui fasse mal aux yeux.
Il fit d’une voix douce :
« Grand frère martial, bonne nuit. »
Le tonnerre gronda au-dessus d’eux.
Pour atteindre le niveau d’Esprit Naissant, un cultivateur devait subir une tribulation de sept fois sept éclairs, soit un total de quarante-neuf éclairs.
Xu Xingzhi avait dirigé le premier éclair pour faire exploser comme une pastèque la tête du premier serpent à neuf queues. Il avait partagé le second éclair avec l’autre serpent.
Les quarante-sept éclairs restants, tous sans exception, s’abattirent sur le dos de Meng Chongguang.
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Xu Xingzhi était allongé dans l’étroit terrier de serpent, tandis que Meng Chongguang était calmement agenouillé à l’entrée, fixant de manière obsessive le visage de l’homme endormi dans le terrier et illuminé par les éclairs éblouissants.
Meng Chongguang compta chaque éclair qui tomba sur son dos jusqu’au quarante-neuvième. Sans attendre que les nuages se dispersent et que la pluie tombe, il roula dans le terrier, vidé de ses forces. Ses jointures d’un blanc immaculé étaient légèrement déformées car il s’était fermement agrippé à la crevasse entre les rochers. Ses doigts tremblaient encore et semblaient ne pas pouvoir reprendre leur forme d’origine.
Même avec sa constitution d’Esprit Naissant, le pouvoir des éclairs restait terrible. Même si cela avait été Qing Jing qui aurait pris les éclairs, il n’aurait été en guère meilleur état que Meng Chongguang actuellement.
La tribulation par les éclairs était passée, le corps de Xu Xingzhi passa aussitôt au niveau d’Esprit Naissant et le Qi circula librement dans ses méridiens. Après que son corps se soit débarrassé de toutes les impuretés, les blessures disparurent et même la fièvre élevée se calma d’un coup. De même, les marques de brûlure sur son crâne à cause du second éclair disparurent.
Meng Chongguang bondit vers lui à genoux. Il retira sa tunique trempée par la pluie et la jeta sur le côté. Puis il pressa Xu Xingzhi contre son torse encore chaud et l’enveloppa dans ses bras.
« Grand frère martial, tout va bien, tout va bien, c’est terminé… »
Il était si exténué qu’il lui fallut un moment pour se rendre compte que son corps et celui de Xu Xignzhi étaient anormalement chauds.
… Il avait en fait oublié que les serpents étaient débauchés par nature. Bien que les serpents de ce terrier étaient déjà partis, l’odeur laissée derrière et le jade de serpent excrété, tout cela était des aphrodisiaques.
Meng Chongguang n’avait jamais été du genre à se priver : au moment où son corps réagit de manière étrange, il écouta son cœur et se tourna pour se presser contre Xu Xingzhi.
Xu Xingzhi était resté allongé dans ce terrier un bon moment alors il avait été imprégné de l’atmosphère érotique des lieux. Bien qu’il soit passé au niveau d’Esprit Naissant, il n’en restait pas moins un homme. Il pencha la tête et haleta lourdement. Ses jambes s’étendirent légèrement pour s’écarter sur les côtés.
Il avait les yeux entrouverts mais n’avait visiblement pas retrouvé toute sa lucidité. Une légère couleur rouge séduisante teintait le coin de ses yeux.
À travers la tunique épaisse de cultivateur, Meng Chongguang pouvait également sentir sa taille fine et son ventre plat.
Après que Meng Chongguang l’ait patiemment caressé un peu partout, il posa ses lèvres sur les siennes et s’agita, comme s’il mordillait plutôt qu’embrasser. Ce ne fut qu’une fois que les yeux de Xu Xingzhi se troublèrent de nouveau qu’il prit ses lèvres entre les siennes et suça plusieurs fois.
« … Grand frère martial. »
Notes du chapitre :
(1) Plus d’informations à ce sujet : http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddha/Le_Dharma_du_Bouddha/les_six_royaumes.html
(2) Il y a un souci, cela donnerait 2,84 m !!!
(3) Cela vient d’une histoire mentionnée dans les Eaux d’Automne, par Tchouang-tseu (3° s. avant J-C). Durant les guerres de provinces, un homme du royaume de Yan se rendit à Handan, la capitale du royaume de Zhao. Quand il vit la belle démarche des habitants de cette ville, il tenta de les imiter. Non seulement il n’y parvint pas, mais il oublia même sa façon originelle de marcher, alors il dut retourner à l’état de marcher à quatre pattes. Cela signifie que cela ne sert à rien de vouloir imiter les autres, on risque même de perdre ses propres compétences.
(4) Cela signifie qu’on ne connaît ni le Ciel au-dessus, ni la terre en-dessous et qu’on se comporte comme si on ne connaissait pas ses parents. Bref, c’est un type irrespectueux et sans gêne.
(5) La jalousie.
(6) Censuré dans le texte d’origine, mais le sens est évident.
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