Le méchant est outrageusement beau 48

Chapitre 48 : Le Mandat du Ciel


Cette nuit-là, Qing Jing, qui ne tenait absolument pas l’alcool, rentra ivre à la secte.

Quand Xu Xingzhi le transporta pour franchir les portes de la secte, il le perdit de vue un court instant et Qing Jing, plongé dans son ivresse, en profita pour grimper sur le Pilier Touche Ciel à l’entrée de la secte pour graver quelque chose dessus à l’aide de son épée Maître du Destin.

À la moitié de son œuvre, il se tourna et demanda à son disciple :

« Xingzhi, Xingzhi, c’est quoi ton nom de famille encore ? »

Xu Xingzhi le tira par le dos, ne sachant pas s’il devait en rire ou en pleurer.

« Maître, descendez vite. Si maître Guang Fu voyait ça, il me punirait encore. »


Bien qu’ivre, les paroles de Qing Jing restèrent convenables et chaleureuses :

« Tant que je suis là, il n’osera pas. S’il te punit, je le frapperai… Alors, quel est ton nom de famille ?

– Maître, pourquoi vous demandez ça ? »

Qing Jing rit jusqu’à faire ressortir ses fossettes, puis murmura d’un ton mystérieux :

« Ton maître vient de graver ton nom sur le Pilier Touche Ciel. Plus tard, si ton maître atteint le Dao et s’envole pour le prochain royaume, la Montagne de la Tombe du Vent sera à toi. »


Xu Xingzhi en fut ébahi.

« Maître ! Mon cher maître ! Ne faites pas ça ! Vous ne pouvez pas me donner la Montagne de la Tombe du Vent, ce serait une grosse erreur ! »

Toutefois, l’autre homme fit d’un ton chaleureux et entêté :

« Ce ne sera pas une erreur. Au contraire, ce sera très bien. »

Xu Xingzhi sentit poindre une migraine.

« Maître, arrêtez de faire des histoires. Descendez et retournez dans votre chambre pour dormir. »

La clochette accrochée au poignet du jeune homme se mit à tinter comme un grelot paniqué, ce qui attira l’attention de Qing Jing.


L’arc de ses sourcils prit un air quelque peu mélancolique. Il tendit la main pour saisir le poignet de son disciple.

« Viens, je vais t’enlever ça. »

Mais Xu Xingzhi fit en riant :

« … C’est un cadeau de votre part à l’époque. Quoi, vous regrettez ? Vous voudriez la récupérer ? »

Qing Jing le fixa attentivement et fit :

« … Pas bon.

– Qu’est-ce qui n’est pas bon ? Suivez-moi plutôt pour vous laver et vous coucher, et tout ira bien. »

Mais Qing Jing pouvait se montrer terriblement entêté. Il répéta :

« Pas bon. »

Alors que Xu Xingzhi ne savait plus que faire, il entendit soudain la voix de Guang Fu qui étouffait de rage.

« Xu Xingzhi ! Qu’est-ce que tu fais sur le Pilier Touche Ciel ?! »

Bien qu’on soit au beau milieu de la nuit et que l’état de folie enivrée de Qing Jing ne fut pas découverte par les disciples, Guang Fu tempêta et ragea malgré tout. Il punit Xu Xingzhi et lui ordonna de rentrer copier Le Vrai Classique du Vide Parfait, le Cantong Qi et le Neipian du Baopuzi. Il devrait tout lui remettre le lendemain.

Xu Xingzhi, qui avait réussi à survivre à sa tribulation et était devenu un prestigieux cultivateur de niveau Esprit Naissant, avait reçu pour première tâche de copier les écritures classiques, quelque chose que même les disciples de bas niveau ne faisaient que rarement. On pouvait dire que c’était vraiment tragique.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

« … Pourquoi il faut toujours qu’il me fasse recopier des textes ? bougonna Xu Xingzhi, à moitié allongé sur la table de l’étude et très déprimé. Maître Guang Fu ne pourrait pas plutôt me punir en me faisant tenir debout sur les mains toute une nuit devant le Palais du Bambou Vert, ah ? »

Jiu Zhideng était en train de moudre l’encre sur le côté. En entendant ça, il fit d’un ton doux :

« Grand frère martial, ne t’en fais pas. Je vais t’aider à copier. Comme ça, ce sera fini avant l’aube. »

De son côté, Meng Chongguang eut un sourire éblouissant, ses yeux étincelèrent purement comme des étoiles. Il pouvait aisément attirer toute l’attention sur lui.

« Moi aussi, ya. »


Les deux jeunes gens étaient assis chacun d’un côté de lui, ce qui fit jaillir en Xu Xingzhi des émotions différentes.

Il leva les mains et en posa une à l’arrière de la tête de chacun, puis les frotta intimement.

« Deux stupides enfants. »

La voix de Xu Xingzhi était extrêmement agréable à l’oreille. Quand il prononça le mot ‘enfants’, son intonation finale était rauque et très séduisante. Meng Chongguang fut naturellement ravi d’en bénéficier, mais Jiu Zhideng regarda Xu Xingzhi droit dans les yeux et souligna :

« Grand frère martial, je ne suis plus un enfant. »


Xu Xingzhi ne songea naturellement pas à interpréter autrement ses paroles. Il rit :

« Aux yeux de votre grand frère martial, vous serez toujours des enfants.

– En, » approuva Meng Chongguang en posant la tête sur l’épaule droite du jeune homme.

Bien qu’il soit plus grand que lui, c’était naturel pour lui d’être si proche et de minauder ainsi.

« Du moment que grand frère martial ne déteste pas Chongguang, Chongguang veut bien accompagner grand frère martial pour toute la vie. »

Xu Xingzhi répondit d’un ton affable :

« Que tu es bête. »


Jiu Zhideng contempla Meng Chongguang avec un air étrange.

Il ne comprenait pas comment ce cultivateur démon parvenait à berner son grand frère martial sans le moindre problème. Il était également incapable de comprendre d’où venaient la vague jalousie et le désir ardent dans son propre cœur.

Ce n’était pas qu’il n’avait jamais songé à dire à Xu Xingzhi que Meng Chongguang était un démon, mais premièrement, il n’aimait pas dénoncer les autres car il estimait que ce n’était pas ainsi qu’agissait un homme de bien. Deuxièmement, Meng Chongguang avait également un moyen de pression sur lui. Et troisièmement, bien qu’il ne se soit jamais entendu avec Meng Chongguang pendant toutes ces années, il ne pensait pas que l’autre complotait contre la voie honorable.

Jiu Zhideng s’était également résigné au fait qu’il ne pourrait jamais se montrer aussi collant que Meng Chongguang envers leur grand frère martial. Bien qu’ils provenaient tous les deux d’une voie non orthodoxe, ils n’avaient absolument pas le même tempérament, après tout.

En tant que meneur de la nouvelle génération, personne n’était en mesure de se tenir aux côtés de Xu Xingzhi. Plus tard, il deviendrait le successeur du maître de la Montagne de la Tombe du Vent, alors ni Meng Chongguang, ni lui n’étaient qualifiés pour se tenir aux côtés de leur grand frère martial.

À cette idée, même en voyant Meng Chongguang minauder avec leur grand frère martial, il se sentait étonnamment plus détendu et trouvait ça moins offensant au regard qu’avant.

Son grand frère martial était l’unique soleil pour Jiu Zhideng. S’il se rapprochait de trop près, il se brûlerait alors il voulait juste le suivre derrière. Si son grand frère martial lui accordait occasionnellement un regard chaleureux, cela suffirait amplement à son bonheur.

Il n’osait pas en demander plus.


* * *


Recopier des écritures au beau milieu de la nuit, il n’y avait rien de plus ennuyeux et épuisant. Alors les trois jeunes gens, assis côte à côte, bavardaient de tout et de rien.

Meng Chongguang fixa Xu Xingzhi de ses yeux brillants. Il posa sa joue sur une main et mâchonna un peu le bout de son pinceau. Dans la flamme limpide qui dansait dans ses yeux, seul Xu Xingzhi pouvait apparaître.

« Grand frère martial, si tu te réincarnais, tu aimerais avoir qui à tes côtés ? »

Du coin de l’œil, il regarda Jiu Zhideng qui était en train de copier avec ennui les écritures. Ce regard semblait contenir de la moquerie.

Il avait déjà posé autrefois une question similaire à Xu Xingzhi. À l’époque, Xu Xingzhi avait choisi Meng Chongguang. Alors il voulait désormais que Xu Xingzhi répète devant Jiu Zhideng la réponse qui lui avait réchauffé le cœur pendant longtemps.


Xu Xingzhi marqua une pause et réfléchit un bon moment.

« … Moi ? Je voudrais un père comme mon maître et une petite sœur comme Ruzhou. Ce serait parfait.

– … Et moi alors ? »

Le plan de Meng Chongguang rata subitement. De mauvais poil, il tira sur le pan de la tunique de Xu Xingzhi.

« Grand frère martial, et moi alors ? »

Jiu Zhideng ne dit rien mais fixa Xu Xingzhi intensément.

Xu Xingzhi fila un coup de pied sous la table à Meng Chongguang.

« File, file, file ! Je vais déjà te subir pendant toute une vie. Tu veux encore que je sois ton père et ta mère ? Et puis quoi encore ?! »

Meng Chongguang ressentit une douleur intolérable dans son cœur. Il renifla et fit d’un ton malheureux :

« Grand frère martial, tu avais dit avant que tu ne voulais que moi. »

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Xu Xingzhi se fit tellement importuner qu’il ne put que lâcher :

« Je te veux, te veux, te veux, je te veux, c’est bon ? Tout le monde : Beinan, Xuechen, Qu Chi, le maître, Ruzhou, Pingsheng, Xiao Jiu et toi aussi. Si je peux me réincarner, je vous prendrai tous avec moi, sans oublier personne. »

Meng Chongguang fut très mécontent d’entendre que tant de personnes allaient rester avec son grand frère martial. Il fit la moue et ne regarda plus Xu Xingzhi.

Quant à Jiu Zhideng, il étira les lèvres en un sourire secret en entendant son nom.


* * *


À force de copier et de copier, les deux petits à côté de Xu Xingzhi commencèrent à tomber de fatigue.

Jiu Zhideng avait durement combattu le serpent à neuf queues la veille et en plus, il avait eu peur pendant longtemps. Ensuite, il s’était fatigué à chercher Xu Xingzhi dans la montagne, puis il avait attendu son retour à la Montagne de la Tombe du Vent sans dormir. À présent, il avait bien du mal à garder les yeux ouverts.

Meng Chongguang était également épuisé à cause de ses blessures, alors il piqua du nez sur la table avant d’arriver à la moitié de sa copie.

Xu Xingzhi regarda des deux côtés et un sourire naquit sur ses lèvres.

Il y avait un lit de jour dans l’étude pour que les gens se reposent. Xu Xingzhi souleva chacun de ses petits frères martiaux pour les déposer côte à côte sur le lit de jour. Il prit un grand manteau bien chaud et les recouvrit avec. Il caressa ensuite leurs têtes et leurs nuques avec un léger rire. Puis il retourna près de la fenêtre par laquelle on pouvait voir la lune brillante afin de rassembler les trois parchemins différents baignant dans le clair de lune. Au moment où il allait reprendre le pinceau pour copier, il tendit soudain trois petits coups provenant des volets de la fenêtre à l’extérieur.


Xu Xingzhi leva subitement la tête et vit Xu Pingsheng bien enveloppé dans ses vêtements se tenir à l’écart sous la lune et les étoiles éparses. Il tenait dans ses mains l’éventail que Xu Xingzhi avait perdu.

Transporté de joie, Xu Xingzhi sortit du bâtiment sur la pointe des pieds. Quand il referma la porte, il ne put s’empêcher de se tourner ensuite vers son grand frère.

« … Pingsheng. »

Xu Pingsheng lui avait autrefois strictement ordonné de ne pas l’appeler grand frère dans l’enceinte de la secte. C’était Xu Pinsgheng qui l’avait élevé alors même si Xu Xingzhi trouvait ça irrespectueux, il n’avait pas d’autre choix que de lui obéir.


Le jeune homme lui tendit son Pinceau Libre.

« Ton oncle martial l’a récupéré sur le crâne du serpent à neuf queues et m’a ordonné de te le rapporter. »

Après ça, il ne put s’empêcher d’ajouter :

«  Perdre trois choses, en laisser tomber quatre Négligent et oublieux. (1), te montrer imprudent, comment quelqu’un de doué peut-il agir ainsi ? »

Xu Xingzhi fut très content.

« Grand frère a bien raison de me faire la morale. »

Xu Pingsheng fit claquer sa langue et Xu Xingzhi se rendit aussitôt compte de son oubli. Cependant, il ne s’excusa pas mais se contenta de le regarder en souriant.

« Pingsheng, merci de te soucier autant de moi. »


Cela rendit l’autre jeune homme furieux.

« … Je m’en vais.

– Pingsheng ! »

Xu Xingzhi se rappela du regard de son frère sur lui avant qu’il ne parte avec son maître. Frappé par cette pensée, il saisit le bras de son frère.

« Petite sœur martiale Yuan et moi…

– Tu n’as pas à t’expliquer. »

À ce nom, Xu Pingsheng parut se rappeler de quelque chose de désagréable et son expression, qui était détendue jusque là, se crispa de nouveau. Il interrompit Xu Xingzhi et fit d’un ton légèrement sarcastique :

« … Pendant toutes ces années, tu as fait tellement d’efforts pour éviter petite sœur martiale Yuan rien que pour moi. »

Xu Xingzhi ne voulait pas que son frère dise et pense cela, alors il fit d’un ton surpris :

« Je n’ai jamais eu le moindre sentiment amoureux pour petite sœur martiale Yuan... »

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Xu Pingsheng détourna le visage, leva ses manches et repoussa sa main.

« Je te l’ai dit, tu n’as pas à t’expliquer. Au fait, je n’en suis pas tombé au point de te demander de renoncer à quoi que ce soit pour moi. Je te demanderai à l’avenir de ne plus parler de moi en présence d’étrangers, merci. »

Xu Xingzhi regretta un peu.

Il avait fichu en l’air cette conversation qui aurait dû se dérouler paisiblement. S’il l’avait su plus tôt, il n’aurait pas parlé de Ruzhou et tout le monde aurait été content. Peut-être même qu’il aurait pu amener son grand frère à s’asseoir avec lui et discuter.

Heureusement, il avait le cœur assez ouvert pour que rien ne lui pèse plus qu’un quart d’heure.


* * *


Avec son impétuosité, Xu Xingzhi était parvenu au niveau d’Esprit Naissant. C’était un grand événement pour la Montagne de la Tombe du Vent et cela méritait une grande célébration.

Seulement deux jours après que Xu Xingzhi ait passé la nuit à copier les textes sacrés, Qing Jing organisa une grande cérémonie juste pour Xu Xingzhi. Le Pic du Yang Vermillon et l’Île du Fleuve Céleste envoyèrent des cadeaux de félicitations, tandis que celui de la Vallée de la Pure Fraîcheur fut personnellement apporté par Wen Xuechen.


Quelques jours plus tôt, quand Xu Xingzhi avait enduré les éclairs de sa tribulation, Wen Xuechen n’était pas parvenu à le retrouver et avait fait un malaise cardiaque. Il avait donc été raccompagné au temple Admire Vent, puis était aussitôt retourné dans sa secte pour se faire soigner d’urgence. Après deux jours, il se sentait bien mieux alors il avait profité de ce grand événement pour aller à la Montagne de la Tombe du Vent et rendre visite à Xu Xingzhi.

Ou, selon les propres mots de Wen Xuechen :

« Je viens voir si tu n’es pas mort. »


Xu Xingzhi portait la belle tenue en brocart qui ne servait que pour les cérémonies officielles de la Montagne de la Tombe du Vent. La somptueuse tenue serrée soulignait une taille très fine et un ventre plat, avec une large ceinture autour de la taille et la clochette à son poignet. La blancheur et la pureté de ses vêtements ne pouvaient dissimuler son allure splendide, gracieuse et élégante.

Du moment qu’il n’ouvrait pas la bouche, il présentait l’image d’un jeune seigneur de jade sans égal dans le monde entier.

En voyant Wen Xuechen arriver, il sourit et agita son éventail.

« Wen Cheveux Blancs, qu’est-ce que tu m’offres, ya ?

– Une paire d’arbres de jade en corail, des dizaines de pilules médicinales ainsi que deux fourneaux de cigale verte. »


Wen Xuechen le fixa et fronça les sourcils.

« Baisse-toi. Tu n’as pas bien mis ton col, ça n’est pas convenable. »

Xu Xingzhi rit et commenta :

« Tu parles comme si tu étais mon père. »

Wen Xuechen ne répliqua pas et eut seulement un léger sourire. Il regarda ce jeune homme qui n’avait que deux ans de moins que lui et qui était si plein d’ardeur et de fantaisie. Après toutes ces années, il avait conservé son insouciance d’adolescent, ce qui était très enviable.


La cérémonie se déroula sans problème. Xu Xingzhi tint sa tablette et son éventail, puis monta sur la plate-forme en hauteur devant le Palais du Bambou Vert pour recevoir un guan en jade et une écharpe de soie verte. Qing Jing posa l’écharpe sur ses épaules et lui prit gentiment le poignet, saisissant en même temps la clochette autour du poignet. Puis il le fit relever.

Xu Xingzhi en fut un peu surpris.

« … Maître ? »

Guang Fu, qui était calmement dans son siège, sentit que toute cette cérémonie était bien exagérée et il était très perplexe. Toutefois, en voyant Qing Jing agir de manière si solennelle, la clarté se fit aussitôt en lui.

Grand frère martial veut certainement en profiter pour annoncer qui lui succédera à la tête de la Montagne de la Tombe du Vent plus tard ?

Xu Xingzhi ? Comment cela pourrait être lui ?!


Wen Xuechen, qui occupait la place d’invité d’honneur à côté, avait l’air serein.

Qing Jing avait toujours énormément apprécié Xu Xingzhi, c’était un fait bien connu dans les quatre sectes. Et comme il avait réussi à atteindre le niveau d’Esprit Naissant, personne d’autre que lui n’était mieux placé pour devenir le futur maître de la secte.

Cette révélation ne le surprenait guère. En fait, il était venu pour féliciter Xu Xingzhi mais aussi pour voir sa tête ahurie, ce qui devait être très amusant.

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Quand Qing Jing prit un air aussi solennel et le guida vers l’estrade, Xu Xingzhi avait déjà songé à cette possibilité, lui aussi.

Pour être plus précis, Xu Xingzhi avait prédit que ce jour arriverait depuis la nuit où Qing Jing avait gravé son nom sur le Pilier Touche Ciel.

Il murmura :

« Maître, non. Je ne peux vraiment pas accepter la position de futur maître de la Montagne de la Tombe du Vent. Il y a aussi Maître Guang Fu, ce devrait être lui…

– Mon petit frère martial est parfait pour assister, fit Qing Jing d’un ton chaleureux, mais il est un peu trop formaliste pour prendre la tête. En plus, si moi j’ai bien accepté d’être le maître de notre secte, pourquoi pas toi ? »


Xu Xingzhi n’avait aucun intérêt pour cette position, mais il se trouvait déjà sur la plate-forme élevée et il n’avait aucun moyen de se retirer. Même Guang Fu, qui semblait assez critique, finit par arborer un air de ‘se résigner au destin’ après diverses expressions fluctuantes.

Voyant que cet événement majeur était sur le point de se produire, Xu Xingzhi ne put que soupirer. Ses yeux se baissèrent dans le mouvement et croisèrent justement ceux de Meng Chongguang.

L’admiration et l’affection sans limites dans les yeux de l’autre émut profondément son cœur, et Xu Xingzhi lui sourit inconsciemment.

Si je deviens le maître de la secte plus tard, alors je pourrai protéger Meng Chongguang et Jiu Zhideng pour qu’ils vivent dans la joie et la paix…


Tandis qu’il songeait à cela, il y eut soudain une vive agitation au pied de la plate-forme. Xu Xingzhi suivit le bruit et son visage changea aussitôt de couleur.

— Jiu Zhideng, qui était à la base dans les rangs des disciples, était devenu pâle à un moment. Il s’affaissa sur un genou et porta une main à son front, la respiration difficile.

Dans ses pupilles, des veines éparses apparurent et tournoyèrent, imprégnant ces yeux noirs indifférents et les transformant en un océan de douleur et de flammes.

Quelqu’un s’écria à voix haute :

« Cultivateur Démoniaque ! Le sang de Démoniaque de Jiu Zhideng s’est réveillé ! »


Le cœur de Xu Xingzhi trembla furieusement, puis il sombra dans un abîme sans fond.

Pendant plus de vingt ans, le sang de Démoniaque de Jiu Zhideng n’avait jamais fait mine de se réveiller, jusqu’à aujourd’hui, contre toute attente…

Xu Xingzhi repoussa la main de son maître et bondit de la plate-forme. Il prit dans ses bras Jiu Zhideng qui souffrait abominablement.

Le corps du jeune homme était comme une fournaise ardente, sa chair et ses os étaient brûlants et crépitaient. Il se blottit contre Xu Xingzhi, arqua le cou aussi loin qu’il le put et hurla en se débattant.

Il avait toujours été du genre à souffrir en silence, alors s’il perdait à présent le contrôle de lui-même, c’était que la douleur était vraiment insupportable !


Les méridiens d’un cultivateur démoniaque n’étaient pas comme les autres. Ils grandissaient au fur et à mesure de son existence. Pour les Démoniaques, c’était quelque chose d’inné. Cependant, la raison pour laquelle Jiu Zhideng avait été considéré comme un déchet et envoyé aux sectes honorables en tant qu’otage depuis toutes ces années, c’était parce que bien qu’étant le fils de Nian Zhai, il n’avait pas réveillé son sang de Démoniaque même après plusieurs années.

Ses méridiens étaient l’opposé total de ceux d’un cultivateur taoïste orthodoxe, alors durant le processus, tous les méridiens devaient être renversés. Plus tôt on éveillait son sang, moins on souffrait. Toutefois, Jiu Zhideng avait pratiqué la cultivation honorable pendant des années et ses méridiens étaient déjà formés, le Qi circulant sans problème. Alors le fait d’éveiller sa lignée en ce moment était clairement dangereux. Sans expert pour lui montrer la voie et le guider, tous les méridiens de son corps allaient fonctionner en sens inverse, et ses os et ses muscles se fendraient jusqu’à le tuer !

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Xu Xingzhi hésita à peine avant de mobiliser son Qi interne pour l’insuffler dans les méridiens du jeune homme. Au moment où il allait se mettre à drainer les méridiens et guider le flux de Qi, il entendit Jiu Zhideng rassembler ses dernières forces pour se tenir la tête et crier :

« Grand frère martial, je préfère encore mourir que de devenir un cultivateur démoniaque ! Laisse-moi mourir — laisse-moi mourir, ah — »

Sa voix désespérée résonna devant le Palais du Bambou Vert. Tous les disciples baissèrent la tête et se lancèrent des regards consternés.

La corde sensible de Xu Xingzhi fut énormément ébranlée et il baissa les mains.


Il avait une excellente ouïe : entre les pleurs de douleur de Jiu Zhideng, il parvenait également à entendre la souffrance de ses méridiens qui se renversaient.

C’était le jeune homme que Xu Xingzhi avait élevé depuis tout petit. Il ne demandait que rarement des choses pour lui-même mais cette fois, il demandait à Xu Xingzhi de ne rien faire et de le laisser mourir dans ses bras.

… Telle était sa supplique.

Xu Xingzhi serra fort le jeune homme contre lui, resta un moment hébété puis le souleva soudain et bondit dans les airs.

Avec un sifflement, Pinceau Libre se transforma en une épée volante de jade brillant qui les transporta tous les deux.


Guang Fu devint pâle et s’écria :

« Xu Xingzhi ! C’est ta cérémonie d’Esprit Naissant, où vas-tu comme ça ? »

… Non seulement la cérémonie d’Esprit Naissant, mais aussi celle de succession.

L’éveil du sang d’un petit otage cultivateur démoniaque n’aurait pas dû être une raison pour interrompre la cérémonie. Il n’y avait qu’à le laisser seul dans un coin : ses méridiens se renverseraient et il mourrait d’un coup.

Cependant, Xu Xingzhi s’en alla sans même un regard en arrière et il disparut de la vue de tous en un instant. Tous comprenaient clairement pourquoi il avait emmené Jiu Zhideng.


Guang Fu continua de s’époumoner en vain, puis il se tourna vers Qing Jing d’un air appréhensif et anxieux.

« Grand frère martial ! Xu Xingzhi estime que ce cultivateur démoniaque est plus important que la succession — »

Qing Jing contempla la direction dans laquelle était parti son disciple, pas le moins du monde étonné et encore moins fâché.

« … Ce n’est pas de sa faute. »

Ce n’était pas la faute de Xu Xingzhi, et ce n’était pas non plus celle de Jiu Zhideng.

Une gorgée d’eau et une bouchée de nourriture, tout était prédestiné Terme bouddhiste : si vous obtenez quelque chose, vous ne pouvez pas le rejeter. Si vous ne devez pas l’avoir, vous ne pouvez pas le demander. (2). C’était le Mandat du Ciel qui décidait de tout, c’était tout.


Notes du chapitre :
(1) Négligent et oublieux.
(2) Terme bouddhiste : si vous obtenez quelque chose, vous ne pouvez pas le rejeter. Si vous ne devez pas l’avoir, vous ne pouvez pas le demander.






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