Lanterne 55

Chapitre 55 : Le Phénix n’était pas revenu depuis mille ans. Quand il fut de retour, personne n’aurait pu imaginer que ce serait pour rompre pour de bon avec le bouddhisme


Un phénix ne pouvait se reposer que sous le pin parasol, il ne pouvait manger que du bambou et boire uniquement de l’eau de source très pure.

Ce ne fut que lorsqu’ils s’installèrent dans le Ciel Azur que Zhou Hui découvrit que ce n’était pas totalement exact. Cela ne concernait le Phénix que lorsqu’il était sous sa véritable forme. S’il prenait une apparence humaine, il devait seulement rester propre et éviter les odeurs rances et putrides.

Cependant, c’était impossible de rester pur et d’éviter les odeurs rances quand on se trouvait dans la Mer de Sang, alors le Phénix n’avait pas bu une seule goutte d’eau quand ils vivaient sur le mont Buzhou. Heureusement, il n’avait pratiquement pas besoin de se nourrir, alors ça n’avait pas posé de problème.

En dehors du palais du Ciel Azur se trouvait une vaste étendue déserte. Le vent soufflait à travers les plaines, charriant une atmosphère désolée vers le ciel. Quand on se tenait sur la moindre colline, on pouvait voir l’horizon à perte de vue. À l’intersection entre le ciel et la terre brillait en permanence une lueur azure. Quand le soleil se couchait et que la lune se levait, cette sorte d’aurore persistait, ce qui était extrêmement spectaculaire et magnifique.


Il y avait de splendides paysages dans le Trente-troisième Ciel, mais ils se trouvaient tous bien cachés autour des palais célestes de chaque niveau, le reste n’étant que des endroits déserts et désolés. Zhou Hui avait vu une fois le mont Meru par le biais d’un miroir d’eau. Le plus impressionnant, c’étaient les bâtiments aussi hauts que des montagnes qui s’élevaient et s’abaissaient, avec des gravures d’or et de jade, des ornements en ivoire et même des fontaines de jade. C’était solennel et fastueux.

Il s’était demandé une fois si le Phénix ne se sentirait pas mieux dans l’environnement luxueux d’un temple, mais ce dernier semblait très confortable dans la hutte que Zhou Hui avait construite dans la zone déserte.

Il avait bâti une maisonnette similaire à celle du mont Buzhou, entourée par un muret en pierres. Le Phénix avait planté en massif des fleurs Ashura d’un rouge vif au pied du muret. Il s’agissait des graines qu’il avait rapportées des Enfers.

Sur le mont Buzhou, Zhou Hui n’avait pas du tout eu l’impression que l’autre homme avait apprécié ces fleurs. Ce ne fut qu’une fois la hutte construite et qu’il avait vu le Phénix sortir en silence une poignée de graines de sa manche qu’il avait subitement compris que son compagnon n’était pas si indifférent à son environnement que ça.


Le Ciel Azur se trouvait au plus bas du Trente-troisième Ciel, proche des Enfers. Zhou Hui allait y chasser tous les jours, tandis que le Phénix restait à la maison. Dans les premiers temps, Zhou Hui avait peur qu’il arrive quelque chose au Phénix s’il le perdait de vue, mais la foudre n’avait toujours pas frappé après si longtemps et il n’y avait aucun être vivant à cent li à la ronde, même pas une bête démoniaque ou un insecte. C’était vraiment une terre de vide et de silence, alors Zhou Hui avait l’esprit tranquille.

— Malheureusement, les faits prouvèrent que Zhou Hui s’était détendu bien trop tôt.

Peu de temps après, le Phénix se réveilla alors que Zhou Hui était parti. Ses six sens n’étaient pas encore complètement revenus, il ne lui restait que le septième. Il resta assis en transe dans la cour solitaire sous le ciel sombre. Quand Shakti vit cette scène dans son miroir de nuages, elle eut subitement une idée. Elle descendit en cachette du mont Meru et se rendit dans cette demeure à l’écart de tout.

Son intention au départ n’était pas du tout d’assassiner le Phénix, mais plutôt de lui jouer un mauvais tour — Même s’il avait pu obtenir le titre de Roi de Clarté grâce à ses exploits militaires, son statut n’était pas aussi respecté que celui des cinq Véritables Rois de Clarté du bouddhisme tantrique. Toutefois, le Phénix était également un antique oiseau divin et quand son œuf s’était formé, le mont Meru n’existait pas encore. Tuer le Phénix lui vaudrait assurément le châtiment divin.


Mais quand elle se rendit compte que l’autre avait scellé ses six sens et qu’il était vraiment une marionnette, faisant tout ce qu’on lui disait sans la moindre résistance, une pensée maléfique surgit soudain dans son esprit.

— On disait que le Phénix était immortel, alors n’irait-il pas simplement au Nirvana ?

Et si après le Nirvana, il oubliait vraiment tout son passé ?

Dans ce cas, ce serait vraiment très amusant de voir le visage totalement déconfit de Zhou Hui.

À cette pensée, Shakti sortit une dague empoisonnée et la tendit au Phénix, comme possédée par un fantôme.

Le septième sens restant du Phénix ne lui permettait absolument pas de distinguer le bien du mal, alors il prit vraiment la dague docilement et regarda la déesse sans rien dire.

À ce moment, Shakti hésita un peu mais très vite, la jalousie et la malveillance remplacèrent sa peur. Elle se pencha à l’oreille du Phénix et murmura :

« Vas-y, enfonce cette dague dans ton propre cœur… Montre-moi si tu vas aller au Nirvana ou mourir pour de bon. »

Le Phénix baissa les yeux pour regarder la lame d’un air vide. Après un moment, il plaça lentement la pointe à l’horizontale devant lui.

Shakti recula d’un demi-pas, une lueur d’appréciation et d’anticipation dans le regard. L’instant d’après, la pointe de la dague transperça la peau du torse du Phénix et le sang rouge doré se mit aussitôt à imprégner le tissu.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

— S’il y avait bien une chose dont Zhou Hui serait toujours reconnaissant plus tard, c’était qu’il avait subitement senti un frisson parcourir son cœur ce jour-là alors qu’il se trouvait aux Enfers. Il était aussitôt rentré à la maison, arrivant précipitamment au moment critique pour arracher la dague de la main de son compagnon.

Shakti tenta de s’enfuir, mais Zhou Hui perdit toute raison sous le coup de la colère et lui enfonça la dague dans la nuque.

À cet instant, le ciel se couvrit de nuages et la terre se mit à gronder. Shakti poussa un cri et s’envola au loin, mais d’innombrables éclairs se mirent à tomber du ciel au-dessus de leurs têtes !

Ce châtiment céleste était en fait destiné à deux personnes : Shakti pour avoir tenter de tuer l’antique oiseau divin et Zhou Hui pour avoir blessé la déesse des Monts Enneigés.

Heureusement, les six sens du Phénix furent descellés à cause de la pluie d’éclairs et il se jeta sur Zhou Hui en un instant. Au moment où un éclair atteignit son dos, il s’arrêta brusquement et se dissipa dans l’air.

Shakti n’eut pas cette chance : la foudre détruisit sa divinité et envoya directement la déesse dans le cycle des réincarnations.


Même si Zhou Hui était une bête démoniaque venue des Enfers qui avait cultivé jusqu’à obtenir un corps humain et qui était considéré comme un rebelle aux yeux de la religion bouddhiste, c’était la première fois qu’il voyait une tribulation par la foudre — Bien que ce ne fut pas aussi impressionnant que plus tard, lorsque le Roi de Clarté Paon serait puni par le Ciel, le glacier fut réduit en poussière et la vaste plaine s’effondra, ce qui était déjà suffisamment choquant à l’époque.

Le Phénix se pressa sur lui au milieu des éclairs et le sang rouge doré coula de son torse pour tomber sur Zhou Hui. Puis le sang s’imprégna dans son corps, comme totalement absorbé par une éponge, sans laisser la moindre trace.

Ce fut alors que Zhou Hui sentit une énergie extrêmement brûlante parcourir ses membres, le faisant hurler de douleur dans ce monde d’éclairs si brillants qu’il n’arrivait pas à ouvrir les yeux.


Il perdit connaissance vers la fin de la tempête de foudre. Quand il rouvrit les yeux, il se trouvait sur le sol fissuré. Le Phénix était assis non loin, au milieu des ruines de la maison en bois. Il tendait la main pour toucher une fleur rouge qui sortait d’une fissure.

Il vit sans doute Zhou Hui bouger du coin de l’œil, alors il ramena sa main vers lui et demanda :

« Tu es réveillé ? »

En s’asseyant, Zhou Hui fut choqué de constater qu’il n’y avait aucune blessure sur son corps. Il semblait y avoir une force puissante cachée dans sa mer de Qi qu’il n’avait encore jamais eue, comme une bête attendant la bonne occasion pour frapper.

« Qu’est-ce qui m’arrive ?…

– Shakti a rejoint le cycle des réincarnations, » fit le Phénix au lieu de répondre à sa question, puis il tourna la tête.

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Zhou Hui se leva et tituba, un peu étourdi. Il s’approcha avec du mal de son compagnon et mit un genou à terre devant le sol carbonisé et encore fumant. Il le regarda attentivement alors que l’autre cherchait un peu à éviter son regard.

« À quoi tu penses ?

– … À rien. »

Zhou Hui lui prit la main et vit que la blessure à son torse avait déjà guéri, mais qu’il restait des taches de sang sur sa poitrine.

« À quoi tu penses ? » répéta-t’il, sa voix remplie de gentillesse et de sincérité.

Le Phénix baissa les yeux. Du point de vue de Zhou Hui, il pouvait voir ses longs cils épais et ses yeux purs qui ne trahissaient aucune émotion.

« … Notre maison a disparu… » fit-il doucement après un certain temps.

Sa voix n’était pas seulement triste, mais elle semblait un peu confuse. Ce fut comme si une main invisible avait soudain pressé le cœur de Zhou Hui qui retint subitement sa respiration.

« Quittons le Ciel Azur, proposa le Phénix. Je veux aller dans le royaume du Chaos, dans un endroit où il n’y a personne… »


* * *


Le royaume du Chaos était une zone vide en dehors des Six Royaumes, avec aucune créature vivante et personne. S’il fallait le décrire, cela ressemblait en fait un peu au ciel incolore où vivait le Bouddha, mais le vide était rempli de marées causées par l’effondrement du temps et de l’espace, ainsi que d’innombrables fragments d’espaces contenus à l’intérieur.

Zhou Hui y emmena le Phénix et ils vécurent des centaines d’années dans le royaume du Chaos.

Ce fut en fait la période la plus paisible et confortable de toute la vie du Phénix. Il n’y avait que Zhou Hui et lui. La routine répétitive de chaque jour lui faisait presque oublier la peur de tout perdre. Même les menaces et les ombres évoquées par le nom de Shakyamuni parurent peu à peu disparaître avec le passage du temps, ne laissant que de la poussière noire presque imperceptible dans un coin.


Parfois, ils se rendaient ensemble dans la Mer de Sang et parfois, ils allaient dans le monde des humains pour se promener. Ils traversèrent la poussière et la fumée du monde des humains et observèrent aussi toutes sortes de confusions et de joies dans le monde mortel. Peu importait où ils se trouvaient, ils étaient proches et comme en transe, ils avaient l’impression qu’ils resteraient ensemble pour toujours.

Il n’y eut plus de nouvelles du mont Meru et Zhou Hui ne fit rien pour provoquer le Dao du Ciel, ce qui était un peu comme l’eau du puits qui ne se mélangeait pas à l’eau de la rivière.

À ses yeux, c’était logique que le Dao du Ciel laisse le Phénix tranquille. Après tout, quand la vie de Zhou Hui en tant que démon supérieur prendrait fin, le Phénix retournerait naturellement sur le mont Meru. Et alors, ces millénaires ne seraient qu’une parenthèse imprévue dans la longue vie de cet être céleste. Elle finirait par s’estomper avec le passage du temps pour finir par ne devenir qu’une anecdote minuscule et insignifiante dans l’histoire du royaume du Ciel.

Pour Zhou Hui, bien que c’était un peu triste, c’était la vérité.


— Jusqu’au jour où le Phénix tomba enceint et donna naissance à Mahā le Paon, qui fut proclamé Roi de Clarté dès qu’il vint au monde.

Ce fut pour la naissance du garçon que Zhou Hui entra pour la première fois dans le temple en franchissant la grande porte et ce fut également la première fois que ce démon indomptable des Enfers s’agenouilla devant le Bouddha pendant sept jours et sept nuits.

Toutefois, cela ne servit à rien. Dès la naissance du Paon, Zhou Hui put voir le visage mort du Phénix quand le bébé ouvrit les yeux.

Il n’en parla pas au Phénix — car ce dernier manifesta une joie sans précédent à la naissance de leur premier enfant. Jamais il n’avait vu le Phénix réagir aussi intensément à quelque chose et cette émotion était si sincère et émouvante que Zhou Hui fut carrément incapable de dire le moindre mot sur la vérité face au visage exténué mais heureux de son compagnon.

Peut-être que ce que le Bouddha avait prédit n’arriverait jamais, tenta-t’il de se rassurer en vain.

— Peut-être que cet enfant allait pouvoir grandir tranquillement, paisiblement et dans la joie, afin de ne pas décevoir les attentes remplies de bonheur que le Phénix avait actuellement pour lui.

Mais la réalité asséna rapidement un coup très dur à Zhou Hui.

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Mahā était maléfique et jaloux de nature. À cause de sa jalousie pour l’Os de Bouddha, il se rendit au Trente-troisième Ciel pour dévorer le corps de Bouddha, ce qui déclencha le châtiment divin le plus sévère de tous les Six Royaumes au sommet du mont Wangjia.

Le Phénix était mentalement effondré et il tenta désespérément de protéger son enfant de la foudre qui s’abattait. Cependant, Zhou Hui savait que c’était pratiquement impossible, alors il usa du sort des quatre-vingt-unes incantations de scellé pour emprisonner le Phénix mais au moment du dernier éclair, ce dernier avait réussi à se libérer de force pour sauver le dernier filament de l’âme de Mahā. Pour cela, il sacrifia son véritable corps qui brûla en cendres.

Le Phénix était donc sérieusement blessé et mourant, alors Zhou Hui l’emmena sur le mont Buzhou aux Enfers. Devant la falaise où ils avaient vécu ensemble la première fois, il bâtit une petite maison en bois qui était exactement la même qu’il y avait des milliers d’années. Le jardin était rempli de fleurs Ashura d’un rouge vif et le Phénix fut placé à l’intérieur afin de récupérer.

Ce qui avait changé cette fois, c’était que Zhou Hui utilisa la petite cour comme noyau et qu’il lança d’innombrables incantations de scellé à mille li autour, emprisonnant étroitement le Phénix inconscient, ne lui laissant aucune marge de manœuvre.


Le Phénix devait le haïr à présent, il le savait.

Il avait vu comment l’autre homme avait adoré ses deux enfants. Quand Mahā et Garuda n’étaient encore que des oisillons, le Phénix prenait souvent sa véritable forme pour envelopper les deux petits dans ses ailes. Il lissait gentiment leurs plumes et jouait avec eux, parfois durant des jours entiers.

Même quand les garçons s’endormaient, il restait dans cette position, les observant tendrement et affectueusement, ne voulant pas détourner les yeux.

— Alors que le Phénix se montrait encore un peu prudent et dubitatif quant à ses sentiments et sa loyauté envers Zhou Hui, quand il était avec ces deux petits qui étaient encore si jeunes et qu’il ne savait pas s’il pourrait les élever correctement, il ne se privait pas de déverser toutes ses émotions, comme si sa vie toute entière leur était consacrée.

Quand Zhou Hui vit ce comportement de sacrifice, il en fut secrètement terrifié.

Il s’était demandé en privé ce qui se passerait s’ils perdaient un des enfants un jour. Est-ce que le Phénix allait s’effondrer mentalement et mourir ? Cependant, cette conjecture était si affreuse qu’il ne voulut pas y songer plus.


Mais à présent que leur fils aîné avait failli mourir, que leur cadet avait été enlevé et conduit sur le mont Wangjia du Tibet et qu’ils n’avaient plus aucune nouvelle de lui, il se rendit seulement là compte que toute cette horreur risquait de vraiment se produire.

Le Phénix le haïssait pour être resté sur le côté à simplement observer sans rien faire pour leurs enfants. Même s’il finirait par retrouver son calme en apparence après un certain temps, la haine laisserait une ombre au plus profond de son cœur et ne disparaîtrait jamais vraiment pour de bon.

Parfois, il observait le Phénix qui restait tranquillement assis dans le lit en silence, sans bouger ou parler de toute la journée, restant docile et indifférent à tout stimulus extérieur. Il éprouvait alors une bouffée de tristesse indescriptible qui surgissait du fond de son cœur.

Est-ce que le Phénix avait déjà été heureux ?

Avait-il déjà été vraiment insouciant, satisfait, en sécurité et heureux ?


* * *


Il fallut des années pour que le Phénix se remette de ses blessures et puisse quitter le lit, quoique avec encore du mal. Zhou Hui l’emmena vivre dans un endroit magnifique du monde des humains, loin de tout, et il retira également les sorts de scellés. Comme avant la naissance des garçons, ils restèrent ensemble nuit et jour, ne se quittant jamais.

Toutefois, cela ne pouvait que calmer temporairement la situation et pas résoudre le problème de manière durable.

Tant que le Phénix n’avait pas encore totalement récupéré, il semblait de plus en plus réticent à l’idée d’“être seul”, c’en était même au point que ça le terrifiait un peu. Alors Zhou Hui fit de son mieux pour ne jamais le quitter et s’assura qu’ils restaient toujours en vue l’un de l’autre à n’importe quel moment, où qu’ils aillent. Il y eut plusieurs fois où lorsqu’il se retournait au milieu de la foule, il pouvait voir les yeux du Phénix le suivre et ce n’était que lorsque le Phénix le voyait se tourner vers lui qu’il poussait un soupir de soulagement, quoique c’était à peine perceptible.

Parfois, Zhou Hui fendait la foule pour lui prendre la main et demander avec un sourire :

« Je t’ai manqué ? »

Le Phénix ne répondait jamais.

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Une fois seulement, ils quittèrent le monde des humains pour retourner sur le mont Buzhou aux Enfers. Le Phénix se tenait au bord de la falaise, contemplant la Mer de Sang infinie à ses pieds. Soudain, il se retourna et demanda d’un ton très grave :

« Zhou Hui.

– Oui ?

– Tu vas t’en aller un jour ? »

Zhou Hui en resta stupéfait, ne comprenant pas pourquoi il posait soudain cette question. Quand il reprit ses esprits, il répondit aussitôt :

« Non, jamais je ne t’abandonnerai ! — Pourquoi, il y a un problème ? »

Le Phénix secoua la tête et se retourna sans rien ajouter de plus.

Cependant, Zhou Hui se rendit compte rapidement de la raison pour laquelle il avait subitement demandé ça.

— Parce qu’une nuit, le Phénix disparut d’un coup.

Encore à ce jour, Zhou Hui n’arrivait pas à comprendre comment le Phénix, qui était faible et blessé, avait réussi à éviter de se faire repérer par lui, à quitter les Enfers en titubant et à retourner au Ciel, à traverser le blizzard à travers la plaine, à gravir une par une les marches qui menaient au mont Meru et à se tenir de nouveau dans le temple de Bouddha dans lequel il n’avait pas mis les pieds depuis des milliers d’années.


Le Phénix se tint au centre de l’immense salle déserte du temple. Il sortit l’Os de Bouddha retenu par un cordon rouge autour de son cou et le leva d’une main. Il regarda devant lui d’un air rempli de désespoir et tentant le tout pour le tout :

« Je te rends l’Os de Bouddha et tu me rends la vie de Mahā, d’accord ? »

— Le ciel incolore fut aussitôt silencieux et tout se figea.

Le Roi de Clarté Phénix n’était pas revenu depuis mille ans. Personne n’aurait pu imaginer que quand il reviendrait, ce serait pour rompre pour de bon avec le bouddhisme.


La parole à l’auteuse : Pour être précise, le classement des Rois de Clarté est le suivant : Trailokya > Paon > Phénix.

Cependant, l’œuf de jade du Phénix s’est formé encore plus tôt que les arbres jumeaux, alors on peut dire qu’il a une longue histoire. S’il vit dans une zone interdite où les gens ordinaires ne peuvent entrer, ce n’est pas qu’à cause des manigances délibérées de Shakyamuni, c’est aussi à cause de son statut transcendant d’antique oiseau divin.

Je pensais que le flash-back et les révélations allaient s’arrêter dans ce chapitre, mais ça va plutôt être dans le prochain… Après ça, il sera question de tuer des démons et monter de plusieurs niveaux. Le combat prendra fin et la famille guérira, les relations seront harmonieuses, fin. Je n’ai toujours pas décidé s’il y aura un troisième enfant, une fille, et même si je le fais, ce serait probablement dans les extras. Ah, je dois le faire ou pas ? Je n’avais en fait pas prévu qu’ils aient un troisième enfant…


Note de Karura : Le flash-back est effectivement bien long, mais ça complète enfin l’histoire. Grosse révélation dans le prochain chapitre, on va enfin comprendre pourquoi le Phénix a fait tout ça ! \(@^0^@)/







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