Le méchant est outrageusement beau 82

Chapitre 82 : Un coup de poignard dans le dos


Sur les marches devant le Temple de Xuangong, la statue majestueuse de l’Empereur Vert pouvait être vaguement vue à l’intérieur. En face se trouvait la pagode sacrée sanskrit. En ce début de printemps, dans le pavillon en forme de croix, le brouillard tourbillonnait gracieusement et les cloches sonnaient le soir.

Xu Xingzhi était assis au sommet de l’escalier, une jambe repliée devant lui et l’autre tendue sur plusieurs marches pour avoir le pied posé sur la dernière marche. Il y avait une corbeille à sa gauche qui était remplie de fruits secs comme des noix et des graines de pastèque. Il y avait deux mouchoirs propres à côté. L’un des mouchoirs était déjà couvert de graines de pastèque qui ressemblaient à des petites langues, formant une pile bien blanche et grosse. L’autre était couvert de cerneaux de noix intacts et pelés, qui ressemblaient à des petits cerveaux.


Le jeune homme saisit une noix épaisse dans sa main gauche et pressa légèrement ses doigts. Avec un crac, la coque de la noix se fissura comme il fallait avec une dizaine de lignes. Xu Xingzhi la fit tourner dans sa main et ouvrit agilement de son pouce la coque fissurée. Très vite, il se mit à peler un cerneau de noix jaune et intact.

Mais quand il en ouvrit une autre, il pressa un peu trop ses doigts et écrasa le cerneau.

Xu Xingzhi fit claquer sa langue. Il récupéra les morceaux de noix de la coque brisée et les distribua un par un aux enfants assis en rond devant lui.

« Tenez. »

Ces petits avec leurs deux chignons au sommet du crâne C’est la coiffure pour des enfants de 9 à 13 ans. (1) entouraient Xu Xingzhi et le contemplaient avec fascination, espérant que d’autres bonnes histoires coulent de sa bouche et que d’autres morceaux de noix cassées coulent de ses doigts.


L’un des enfants était en train de mâchouiller une noix et il le supplia :

« Grand frère Xu, raconte-nous encore des histoires fantastiques. La dernière fois, j’ai raconté l’histoire du serpent à neuf queues à mes copains et ils l’ont adorée. »

Xu Xingzhi lança une noix dans sa bouche.

« Bien, ah. Mais la prochaine fois, ramenez moins de noix. C’est dur à éplucher. »

Il continua à agiter ses doigts fins et puissants tout en réfléchissant.

« Et si je vous racontais une histoire sur les Terres Sauvages ?

– Les Terres Sauvages ? »

Des petits visages curieux aux joues tendres se tournèrent vers lui comme des tournesols au soleil.


Dans les temps anciens, au commencement des Brumes du Chaos Un autre nom du Chaos Primitif ou du Monde Primaire. C’est lié à la Création selon la mythologie chinoise. (2), Le chaos était incontrôlable, toutes les formes étaient dispersées sans ordre ni uniformité. Le Dao et les Démons étaient séparés en deux. Râhu, l’ancêtre des démons, était d’une beauté réputée et il pouvait ensorceler les foules. Il pouvait serrer dans ses bras le dragon et contrôler le phénix. Il voulut combattre le Dao mais ce fut alors qu’il rencontra Hongjun Laozu L’Ancêtre du grand équilibre, souvent considéré comme à l’origine de l’univers. (3), qui était protégé par la Loi Céleste. Son plateau de bonne aventure, qui lui avait été conféré par le Dao du Ciel, contenait trois milles univers et les possibilités étaient infinies.

Durant leur combat, Râhu et Hongjun rasèrent des montagnes et réduisirent en miettes le soleil et la lune. Au final, Râhu subit une défaite cuisante contre le Dao du Ciel et se fit emprisonner.


Râhu avait une multitude de fidèles et le Dao du Ciel ne tolérait pas de tuer. Alors Hongjun Laozu divisa l’univers en six royaumes et trente-six cieux. Il établit une prison dans chaque ciel afin d’y retenir les monstres maléfiques qui s’étaient rebellés dans ces mondes. Il y eut des dragons maléfiques retenus, des vrais phénix emprisonnés, des géants enchaînés, des bêtes fantastiques piégées. De telles prisons étaient collectivement nommées les ‘Mondes Sauvages’ à cause de la sauvagerie et de la désolation de ces endroits. Comme chaque ciel avait son propre destin, les créatures emprisonnées étaient différentes et chaque prison n’interférait pas avec les autres.


Le monde où se trouvait Xu Xingzhi était le Ciel Xuanming Gonghua, dans le dix-huitième ciel du second royaume. Dans ce monde, l’Ancêtre avait créé ici une prison du nom des ‘Terres Sauvages’. Les principaux prisonniers étaient les Géants des Origines, qui avaient sévi durant l’Ère Préhistorique. Il confia une clef pour ouvrir la porte des Terres Sauvages à un Daoïste du nom de Xuan Fei et lui ordonna de la conserver précieusement.

Xuan Fei passa des milliers d’années à fonder quatre sectes. L’une d’elle fut héritée par son disciple favori, Chi Hong. Quant à la clef des Terres Sauvages, comme elle ne pouvait pas être divisée, elle fut confiée à son autre disciple, Zhou Xu.

Le disciple dont Chi Hong fut le plus fier était Qing Jing / Yue Wuchen. Quant au fils de Zhou Xu, c’était Zhou Yunlie, le père de Zhou Beinan et de Zhou Xian.

Quant à Hongjun Laozu, il prit avec lui l’ancêtre des démons Râhu pour résider dans le ciel le plus élevé. Il emprisonna cet ancêtre des démons à ses côtés, limitant ses mouvements dans un rayon limité, et ne le quitta pas nuit et jour.

Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !

Ces événements passés étaient plutôt compliqués et fades à raconter. Xu Xingzhi espérait captiver ces enfants pour leur dire d’apporter d’autres fruits secs la prochaine fois en échange d’une autre histoire.

Il leur expliqua alors :

« C’est une prison pour toutes sortes de bêtes et monstres qui ont commis des crimes. Parmi eux, il y a des géants qui apparaissent tous les cinq ans avant de disparaître, et qui se nourrissent de chair humaine. Tenez, imaginez que vous soyez un peu plus grands et que vous piétinez le temple du Xuanggong ici. Et paf, la pagode là-bas s’effondre. »

Xu Xingzhi leur raconta l’histoire de manière très animée. Les enfants sentirent leurs cheveux se hérisser sur leurs nuques, mais pour rien au monde ils n’auraient manqué le moindre détail. Dès que Xu Xingzhi reprit son souffle, ils se mirent à le bombarder de questions :

« Grand frère Xu, tu as déjà vu un géant ?

– Non, ah, admit-il naturellement. Je n’ai jamais été dans les Terres Sauvages. »


Un enfant demanda d’un ton rempli d’admiration :

« Grand frère Xu, tu pourrais battre un géant ? »

Xu Xingzhi y réfléchit un moment, puis commenta d’un ton juste et objectif :

« Si je me bats contre un seul et qu’il fait moins de vingt chi, pas de problème. »

Quelqu’un s’écria aussitôt :

« Menteur ! »

Sans attendre que Xu Xingzhi ne réplique, son petit admirateur le défendit vivement :

« Comment grand frère Xu pourrait-il mentir ?! Ne dis pas n’importe quoi.

– Grand frère Xu n’a même pas de main droite, comment il pourrait vaincre un géant ? fit l’enfant sans se rendre compte de sa cruauté naïve et innocente. … C’est un vantard. »


Le petit admirateur commença à regarder autour de lui, cherchant de quoi répliquer.

« Grand frère Xu a une main gauche très forte, il peut écraser des noix. Et toi ? Tu peux les écraser comme ça ? La coque des noix est si solide que mon père n’arrive pas à les ouvrir dans un casse-noix. »

Effectivement, cela cloua le bec du contestataire.

Après tout, les géants étaient très loin tandis que grand frère Xu, qui pouvait écraser des noix d’une seule main, était juste devant lui.


Au moment où Xu Xingzhi allait dire quelque chose, il vit une porte en face du temple de Xuangong s’ouvrir. La tête de Meng Chongguang en sortit.

« Grand frère martial, les fruits sont lavés. Viens manger. »

Xu Xingzhi prit la corbeille en passant son bras droit autour. Il fit tourner dans sa main le reste des noix qu’il n’avait pas encore pelées et tous les enfants autour de lui eurent bientôt une noix entière et pelée chacun.

Xu Xingzhi s’était totalement conformé aux us et coutumes de cette ville et fit avec un fort accent local :

« L’épouse de grand frère Xu lui demande de rentrer pour le dîner. »


Cela faisait deux semaines que Xu Xingzhi et Meng Chongguang avaient emménagé ici. Les enfants savaient tous que ‘l’épouse de grand frère Xu’ le menait à la baguette, alors ils durent se résoudre à convenir avec lui d’une prochaine séance.

Xu Xingzhi ramassa les coques brisées et les mit au fond de la corbeille, puis il rentra dans leur nouvelle maison.

Depuis quinze jours, quand Guang Fu avait irruption dans l’auberge pour les capturer mais avait échoué, ils avaient choisi une autre bourgade agréable pour y séjourner temporairement.

Mais il se pouvait que Guang Fu avait perdu leur piste ou bien qu’il soit arrivé quelque chose dans la montagne, car ils ne virent pas leurs poursuivants arriver alors que cela faisait déjà trois jours qu’ils étaient en ville.

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Xu Xingzhi comptait alors attendre un peu afin d’être sûr que Guang Fu et les autres n’allaient pas les retrouver et ensuite, ils pourraient se chercher un endroit où vivre. Mais un jour, alors que Meng Chongguang était sorti aux nouvelles, il annonça à son retour que malgré les réticences de Xu Xingzhi, il avait acheté une petite maison en ville et comptait bien s’y installer avec lui.

Xu Xingzhi ne savait pas s’il devait rire ou pleurer de l’habitude qu’avait Meng Chongguang de faire un nid dans un arbre ou de se creuser un terrier de lapin dès qu’ils s’arrêtaient à un endroit. Il ne pouvait cependant rien contre ce brin d’entêtement qui avait tendance à se manifester par moment, alors il n’eut pas d’autre choix que de le suivre.


Dès qu’il franchit le seuil de la porte, il vit des abricots orange fraîchement lavés sur la table en pierre. Avec un grand sourire, Xu Xingzhi posa la corbeille contre la porte. Il prit les graines de pastèque et les noix enveloppés dans les mouchoirs et les posa sur la table avec les autres fruits.

« Yo, j’adore ça. Ils sont amers, ah ?

– J’en ai goûté un, ils sont très amers, » répondit Meng Chongguang.

Xu Xingzhi prit un abricot au hasard et mordit dedans. L’amertume le fit frémir, la salive déferla aussitôt au bout de sa langue, mais ses yeux se plissèrent en un arc de satisfaction.

« Très bien, le goût est parfait. »

Aussitôt, il poussa de sa main en bois les fruits secs en direction de l’autre jeune homme.

« Je les ai pelés pour toi, mange. »


Cependant, Meng Chongguang ne fit pas mine de les prendre.

« Pourquoi tu aimes autant traîner avec ces gamins, grand frère martial ? Tu ne restes même plus à la maison. »

Xu Xingzhi rit de lui.

« Tu n’es vraiment pas croyable, ah ! Ce ne sont que des enfants.

– Moi aussi, j’étais un enfant, répliqua la jarre de vinaigre.

– …

– Grand frère martial m’a tellement bien choyé depuis l’enfance que je suis à présent incapable de le quitter, ne serait-ce qu’un instant. »

La capacité à répliquer de la jarre de vinaigre était bien plus importante à présent.

« Chongguang doit donc toujours garder un œil sur grand frère martial, de crainte que quelqu’un d’autre tombe amoureux de lui.

– Idiot, » fit Xu Xingzhi en riant.


En voyant que Xu Xingzhi avait l’air comme avant, Meng Chongguang soupira de soulagement sans le montrer.

Après s’être détendu, Meng Chongguang demanda à dessein ou pas :

« Qu’est-ce que tu leur racontes toute la journée, grand frère martial ?

– Parmi eux, il y a un garçon dont les parents possèdent un magasin de fruits secs, répondit calmement Xu Xingzhi. Rien qu’en ouvrant la bouche, ton grand frère martial obtient des friandises pour toi. »

Meng Chongguang s’assit sur ses genoux et passa ses bras autour de son cou. Du bout des doigts, il caressa lentement la joue de Xu Xingzhi et fit d’un ton doux :

« Si grand frère martial pouvait ouvrir la bouche pour autre chose, Chongguang serait encore plus content.

Ai, ai. »

Xu Xingzhi enfonça un doigt couvert de jus d’abricot dans sa taille.

« Laisse-moi d’abord finir ça… »


Mais Meng Chongguang ne lui en laissa pas l’occasion. Cette petite chose s’y connaissait pour l’inciter à coucher. Soit il se pressait contre lui et respirait de manière irrégulière, soit il s’approchait de son oreille et lui susurrait des paroles douces parfois innocentes et parfois plus crues. En un rien de temps, le corps de Xu Xingzhi devint complètement mou à tel point qu’il n’arrivait plus à rester assis sur le banc de pierre. Ses jambes et sa taille glissèrent doucement.

Meng Chongguang le tint simplement jusqu’à ce qu’il soit assis par terre et continua à l’embrasser.

Les vêtements tombèrent sur le sol un par un, des taches blanches comme un camélia envahirent le sol.


* * *


Voyant que la nuit n’allait pas tarder à tomber, Meng Chongguang craignait que le corps de Xu Xingzhi ne se retrouve exposé à l’air glacial, alors il se réfréna énormément. Quand la température devint trop basse, il s’arrêta et porta Xu Xingzhi dans le lit de leur chambre. Il s’allongea à côté de lui, si ramolli qu’il voulait que Xu Xingzhi lui caresse les cheveux et lui gratte les oreilles, et si confortable qu’il ne voulait pas ouvrir les yeux.

Pour une raison subite, Xu Xingzhi fut soudain pris par l’envie de manger un gâteau au riz gluant juste après avoir fait l’amour avec lui.

Au moment où il allait se lever tout en tenant sa taille douloureuse, Meng Chongguang le fit rapidement se rallonger.

« Grand frère martial, qu’est-ce que tu veux ? Chongguang va t’aider. »

Dès que Xu Xingzhi expliqua son envie, Meng Chongguang eut un léger rire et déposa un léger baiser sur ses cheveux épais et défaits.

« Je vais t’en acheter, grand frère martial. Reste allongé. »

À cause de son excitation de tout à l’heure, Meng Chongguang s’habilla docilement et sortit en courant, sa bourse à la main.

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Xu Xingzhi resta allongé sur le lit un moment. Il entendit le vent souffler dehors. Les volets et les bannières du magasin d’à côté s’agitèrent lourdement. Bientôt, des gouttes de pluie de la taille d’une fève de soja tombèrent. Cela n’avait rien à voir avec une légère pluie de printemps.

Xu Xingzhi leva les yeux comme ça et se rendit compte que l’anneau de stockage que Meng Chongguang portait toujours sur lui avait été retiré et placé sur la table de chevet à côté du lit.

… Tout à l’heure, quand ils avaient joué tous les deux au nuage et à la pluie, Meng Chongguang l’avait enlevé par crainte d’égratigner l’autre jeune homme.

Cela voulait dire que quand Meng Chongguang était parti, il n’avait pas de parapluie avec lui pour se protéger de la pluie.

À cette idée, Xu Xingzhi se leva rapidement et remit de l’ordre dans sa tenue. Il prit un parapluie et sortit.


Le vent s’était levé rapidement et la pluie était tombée si vite. Les passants dans la rue s’agitaient comme des fourmis. Soit ils s’amassaient sous les auvents afin de s’abriter, agitant leurs antennes pour discuter de ce fichu temps, ou bien ils couraient dans la rue en panique, espérant pouvoir vite regagner leur nid.

Xu Xingzhi se rappela qu’il y avait deux magasins en ville qui vendaient des gâteaux de riz gluant. L’un d’eux se trouvait à l’est de la ville et était très renommé, alors il choisit celui-là en premier.

Les manches de Xu Xingzhi étaient gorgées d’eau et balayées par le vent, ce qui lui donnait froid. Il ne se sentait pas trop mal cependant, mais il était très amusé.

À mon âge, j’ai encore ce problème d’avoir une fringale au beau milieu de la nuit.

En parlant de ça, ce n’était pas la chose la plus saugrenue qui lui était arrivée. Il se trouvait que c’était l’anniversaire de Wen Xuechen il y avait quelques jours et Xu Xingzhi voulait lui apporter quelques cadeaux. Mais Meng Chongguang, ce petit enfoiré, allez savoir quelle mouche l’avait piqué la veille de son départ, ne cessa pas de vouloir coucher avec lui. Il lui demanda de continuer encore et encore. Ce fut si intense que le lendemain matin, il ne pouvait même plus mettre un pied par terre, alors il avait dû demander à Meng Chongguang d’aller à sa place dans la Vallée de la Pure Fraîcheur pour remettre les cadeaux.

Décidément, j’ai vraiment dû bien trop choyer ce petit gars pour qu’il se montre à présent si peu décent.


Xu Xingzhi était plongé dans ses pensées en souriant. Il frôla un jeune homme qui portait un chapeau chinois avec un imperméable de paille.

Il ne mobilisa pas son pouvoir spirituel pour se défendre et l’autre partie ne semblait pas non plus étrange. Les deux parties avançaient simplement sans se soucier de l’autre. Mais au moment où leurs épaules se frôlèrent, Xu Xingzhi ressentit une légère palpitation dans son torse et il tourna inconsciemment les yeux vers l’arrière. Tout comme lui, l’autre homme avait également senti quelque chose et se tourna pour lui faire face en même temps.

En le regardant droit dans les yeux, Xu Xingzhi en resta ébahi et lâcha le nom de l’homme :

« … Sa Si ? »


Rencontrant un vieil ami dans la rue en terre étrangère, le visage de Xu Xingzhi s’illumina automatiquement.

« Quelle coïncidence, ah. Tu es…

– Ce n’est pas une coïncidence. »

Sa Si, qui avait toujours réclamé de l’affronter à l’épée d’abord dès qu’il le voyait, arborait un air sérieux très rare de sa part. Il souleva son chapeau dégoulinant, dévoilant une paire d’yeux bleu de corbeau.

« J’ai appris que le dernier endroit où Meng Chongguang et toi avez été aperçus était dans les environs… Alors je suis venu vous chercher. »

Après ça, il tira Xu Xingzhi par sa main droite qui pendait sur le côté. Dès qu’il sentit la texture de la prothèse, il se raidit et baissa les yeux, incrédule.

Xu Xingzhi avait depuis longtemps l’habitude de tels regards scrutateurs, alors il fit simplement :

« Je sortais rejoindre Chongguang. On peut discuter en chemin. »


Sa Si ne bougea pas mais pressa simplement sa paume. Il fit dans un souffle :

« … Pardon. »

Xu Xingzhi plissa le front, ne comprenant pas d’où venait ce ‘pardon’ de Sa Si.

En ce qui concernait la mort de son maître, il avait une fois soigneusement trié les causes et conséquences une nuit, pendant qu’il était frappé d’insomnie.

En réalité, cela n’avait rien de compliqué d’identifier le vrai meurtrier qui s’était dissimulé dans l’ombre. Quelqu’un qui pouvait s’emparer du corps de son maître et qui pouvait même rivaliser avec Qing Jing devait avoir au moins le niveau de cultivation d’Esprit Naissant. Ces cent dernières années, les deux seuls Démoniaques à avoir atteint ce niveau étaient d’abord Jiu Zhideng, et ensuite le grand Démoniaque qui avait perdu son combat contre Qing Jing durant la Rébellion de Zhengshou et avait ainsi permis au monde entier de découvrir le talent stupéfiant de son maître, l’oncle de Sa Si, à savoir Sa Luo.

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Quelqu’un d’aussi gentil et droit que Jiu Zhideng ne serait absolument jamais capable de commettre un acte aussi sale. Alors du début à la fin, Xu Xingzhi ne l’avait jamais soupçonné.

Il avait bien eu des doutes à un moment, mais l’objet de ses soupçons n’avait pas été Jiu Zhideng, mais Sa Si.

Il s’était demandé si Sa Si n’aurait pas vu par hasard son dos durant un de leurs combats et ainsi conspiré avec Sa Luo, son parent, pour concevoir ce plan entre-temps.

Mais il s’était rapidement défait de ce doute.

Tout d’abord, le tempérament de Sa Si n’avait rien à voir avec celui de son oncle, il n’avait aucun intérêt à tuer et s’emparer du pouvoir. En plus, il n’était qu’un idiot complètement focalisé sur l’épée. Il n’avait absolument pas l’intelligence de concevoir une telle manigance.


En fait, ce qui rendait Xu Xingzhi encore plus perplexe était le fait qu’à l’époque, sur le terrain, ce n’était qu’un simple sort d’illusion qui avait été lancé sur son dos. Une fois Sa Luo mort, cette soit-disant ‘marque fantôme’ sur son corps avait repris son apparence normale. Il aurait suffi d’une simple enquête après les faits pour qu’il puisse aisément prouver son innocence.

Alors pourquoi Guang Fu n’avait pas du tout voulu enquêter et avait insisté pour l’exécuter sur-le-champ ?

Quand il se remémora les paroles et actes de Guang Fu et Xu Pingsheng ce jour-là, Xu Xingzhi sentit automatiquement sa poitrine le serrer. Mais il n’allait pas retourner sa colère contre Sa Si.

En plus, ce dernier s’était donné du mal pour le retrouver. Xu Xingzhi n’avait pas vu son ami depuis si longtemps, comment pourrait-il laisser quelques soupçons gâcher ça ?


Il fit d’un ton joyeux :

« Pourquoi tu me demandes pardon ? »

Un éclair déchira soudain le ciel, de la couleur du phosphate qui s’enflammait. Juste ensuite, dans le tonnerre sourd, Xu Xingzhi entendit la voix rauque de Sa Si dire :

« Désolé, Xingzhi. Tu m’avais demandé de veiller sur Jiu Zhideng mais… j’ai échoué. »

La gorge de Xu Xingzhi se serra.

« … Qu’est-il arrivé à Xiao Deng ?! »

Pendant un moment, d’horribles suppositions traversèrent son esprit et une lueur sévère passa dans son regard.

« Quelqu’un lui a fait du mal ? Ces branches du Dao Démoniaque s’en sont prises à lui ? »


… Xu Xingzhi fut envahi par les regrets.

Son maître était mort par la faute du Dao Démoniaque. Même s’il n’avait pas un seul instant soupçonné Jiu Zhideng, le cœur de Xu Xingzhi avait subi un sacré choc. À l’exception de Meng Chongguang, il n’avait plus voulu voir personne pendant un temps, et surtout pas quelqu’un du Dao Démoniaque.

… Car il ne pouvait pas garantir qu’en voyant quelqu’un du Dao Démoniaque, il pourrait contrôler son envie de meurtre au plus profond de lui afin de venger son maître.

… Il refusait de mettre Jiu Zhideng dans l’embarras pour la première fois en tant que seigneur du Dao Démoniaque.

S’il avait su plus tôt, il aurait été trouver Xiao Deng une fois que son état d’esprit s’était stabilisé afin de le rassurer en lui disant qu’il était sain et sauf. Même s’il ne lui avait envoyé qu’une simple lettre, cela aurait suffi pour rassurer Xiao Deng.


Mais avant que les regrets n’envahissent ses intestins, il entendit Sa Si faire d’une voix hébétée :

« Je n’ai pas pu l’arrêter… Il s’est déjà rendu à l’Île du Fleuve Céleste… »

… L’Île du Fleuve Céleste ?

Xu Xingzhi n’y comprenait plus rien. Sa Si avait visiblement commencé à parler de Xiao Deng, pourquoi mentionnait-il l’Île du Fleuve Céleste maintenant ?

La voix de Sa Si tremblait un peu.

« À la base, il voulait d’abord se rendre dans la Montagne de la Tombe du Vent. Cependant, quand Zhou Beinan de l’Île du Fleuve Céleste a appris que sa petite sœur Zhou Xian avait été capturée, il s’est précipité pour la délivrer en amenant avec lui plus d’un millier de disciples valeureux de sa secte. Les deux camps se sont violemment affrontés. En fait… en fait, il semblait sur le point de l’emporter, mais contre toute attente… »

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Quand il arriva à ce moment, Sa Si, qui de toute sa vie n’avait jamais été concerné par quoi que ce soit, prit un air indigné et pâlit.

« Qui aurait cru ça de Zhou Yunlie, le maître de l’Île du Fleuve Céleste ?! Il s’est rendu ! Il a seulement demandé à Jiu Zhideng de laisser ses deux enfants vivre, d’épargner aussi son petit-enfant encore dans le ventre de sa mère, tout comme d’épargner les vies de ses disciples de l’Île du Fleuve Céleste ! … Il a cédé l’Île du Fleuve Céleste au Dao Démoniaque ! »

Xu Xingzhi se rendit compte qu’il ne pouvait pas du tout comprendre de quoi parlait l’autre. Il ne pouvait que garder les yeux ouverts sous le dense rideau blanc de pluie et se forcer à voir clair sous la pluie torrentielle comme une pluie de flèches les lèvres de Sa Si qui s’agitaient sans cesse pour révéler des paroles cruelles.

« Après cette capitulation, tout s’est arrêté. Zhou Beinan a été capturé par Jiu Zhideng. Mais comme les disciples de la Vallée de la Pure Fraîcheur et de nombreux disciples de l’Île du Fleuve Céleste, sa volonté n’a pas cédé et il a refusé de se rendre. Alors désormais, sa sœur et lui ont été envoyés dans les Terres Sauvages — »


Note de l’auteuse : Si Zhou Beinan est mort, c’est parce que son propre père lui a planté un poignard dans le dos…


Note de Karura : D’un autre côté, le père essayait de sauver ses deux enfants. Qui aurait pu croire que Jiu Zhideng était devenu si impitoyable ? Que va faire Xu Xingzhi maintenant qu’il est au courant ?


Notes du chapitre :
(1) C’est la coiffure pour des enfants de 9 à 13 ans.
(2) Un autre nom du Chaos Primitif ou du Monde Primaire. C’est lié à la Création selon la mythologie chinoise.
(3) L’Ancêtre du grand équilibre, souvent considéré comme à l’origine de l’univers.






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