Chapitre 86 : La Mer du Décapité
… Guang Fu regrettait terriblement.
Quand ils avaient discuté de qui partirait et qui resterait, Qu Chi lui avait explicitement expliqué que les choses pouvaient changer à tout moment et que nul ne pouvait savoir ce qui allait se passer. Il fallait donc bien rassurer les disciples à l’avance, leur dire de rester calmes quoi qu’il arrive après la reddition et de ne rien faire de trop radical. Après tout, l’ennemi était bien plus nombreux qu’eux et une fois qu’il y aurait de la résistance, cela ne servirait à rien hormis sacrifier des vies pour rien.
Cependant, Guang Fu estimait que même si les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent n’avaient pas la même maîtrise de soi et l’autonomie de ceux du Pic du Yang Vermillon, ils avaient au moins été un peu contaminés par le tempérament malin, rusé et adaptable de Xu Xingzhi. Il estimait qu’ils avaient bien conscience de la situation actuelle et qu’ils sauraient quand avancer et quand reculer, qu’ils ne commettraient pas d’imprudences. Alors il n’y pensa pas plus. Avant de partir, il avait simplement fait venir Yuan Ruzhou pour lui ordonner de bien tenir les disciples pour qu’ils ne fassent pas de bêtises.
Quand il fut attaqué, blessé et capturé par Jiu Zhideng qui ordonna de le ramener au palais principal des Démoniaques, il s’était également fait à l’idée de mourir.
Mais Guang Fu n’aurait jamais imaginé que les gens qui l’escortaient n’allaient pas le ramener au palais principal mais le ficeler dans le style des cinq fleurs et le jeter devant le Palais de Bambou Vert comme un sac.
Cela eut pour effet que les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent, qui avaient déjà décidés de se rendre, explosèrent et s’agitèrent comme jamais auparavant.
Ce qui le surprit encore plus, ce fut que Yuan Ruzhou, qui avait toujours été posée, fut la première à brandir son épée en hurlant :
« Sauvez le maître ! »
Les disciples se sentaient déjà profondément humiliés de devoir se rendre. En voyant Guang Fu ainsi ligoté et humilié, leur ardeur s’enflamma, les épées bourdonnèrent tristement aux quatre coins et la pression spirituelle s’envola. Les disciples Démoniaques et ceux de la Montagne de la Tombe du Vent se mirent à s’entre-tuer comme de la viande hachée.
Guang Fu lutta pour se relever et s’écria d’un ton sec :
« Arrêtez tous ! »
Malheureusement, Jiu Zhideng avait scellé son pouvoir spirituel dans son corps. Sa voix fut donc comme une goutte d’eau tombant dans la mer, elle ne provoqua même pas une ondulation.
Quand plus d’une dizaine de disciples des deux camps s’étaient effondrés, Jiu Zhideng arriva lentement en se déplaçant sur le vent.
Voyant un tel chaos, son expression se modifia imperceptiblement et il agita une manche. Aussitôt, un vent fort souffla et la pression spirituelle d’un Esprit Naissant dansa furieusement comme un dragon volant. Les épées des disciples des deux camps tombèrent l’une après l’autre dans un cliquètement métallique, sans faire de distinction.
Les disciples qui étaient restés à la Montagne de la Tombe du Vent possédaient un fort pouvoir spirituel, mais une telle pression spirituelle était insupportable. Il y avait également plusieurs disciples Démoniaques qui furent incapables de supporter cette pression : beaucoup émirent des cris étranges avant de s’évanouir directement.
Après avoir forcé tout le monde à se calmer, Jiu Zhideng atterrit lentement par terre. Ses yeux se posèrent sur Guang Fu, qui gisait au sol.
Si les yeux des disciples de la Montagne de la Tombe du Vent étaient des couteaux, Jiu Zhideng serait déjà découpé en tranches.
Face à une telle haine et un tel ressentiment, Jiu Zhideng resta très calme.
Il fit se relever Guang Fu qui était à terre et retira un peu de la pression spirituelle qui immobilisait les disciples Démoniaques. Il demanda d’un ton glacial :
« Qui a amené cet homme ici ? »
Personne ne lui répondit.
« Que quelqu’un vienne l’emmener au palais principal. »
Cependant, les disciples Démoniaques venus accepter la reddition ne s’empressèrent pas d’obéir à Jiu Zhideng. Plusieurs yeux se détournèrent de Jiu Zhideng pour se poser avec hésitation sur un homme aux yeux exquis, aux lèvres carrées et à la bouche droite.
Un disciple l’appela doucement :
« Maître de secte… »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Un jeune homme vêtu de gris se tenait à côté de Yin Yiping, le maître de la secte du Serpent Rouge. Sentant que l’atmosphère n’était pas bonne, il ordonna :
« Obéissez à notre seigneur. »
Toutefois, aucun des disciples Démoniaques ne voulut bouger. Tous attendaient simplement que le maître de la secte prenne la parole.
Le regard déjà noir de Jiu Zhideng s’assombrit encore plus :
« Maître de secte Yin, parle. Quelle est ton opinion ? »
Quand Yin Yiping avait été nommé par un de ses disciples, il n’avait pas dit un mot et avait les yeux mi-clos, comme s’il était fatigué à cause de la fièvre du printemps. Mais quand ce fut Jiu Zhideng qui prononça son nom, ses yeux s’ouvrirent bien grands et il rit un peu avant de faire :
« En réponse au seigneur, si je ne m’abuse, les agissements de ces disciples de la Montagne de la Tombe du Vent peuvent être considérés comme de la résistance, n’est-ce pas ? »
… Et c’était reparti.
Jiu Zhideng le fixa et fit d’un ton plat :
« Il me semble que mes ordres étaient de conduire Yue Xiyun au palais principal des Démoniaques. Alors je te demander, maître de secte Yin, que fait-il ici ? »
Yin Yiping se comporta également de manière humble et affable, il s’excusa d’un ton négligent :
« Ce subordonné n’a pas obéi aux ordres du seigneur, quelle impertinence. »
Il désigna ensuite les cadavres des disciples Démoniaques qui étaient deux fois plus nombreux que ceux des disciples de la Montagne de la Tombe du Vent.
« Mais on peut constater ainsi qu’il suffit de Yue Xiyun pour qu’ils se révoltent et résistent. Ils n’avaient donc clairement pas l’intention de se rendre, ah. »
Jiu Zhideng serra les poings dans ses manches.
Tous les yeux étaient braqués sur lui, du Dao honorable comme du Dao Démoniaque. Un côté le haïssait, l’autre le soupçonnait. Tous les regards étaient aussi tranchants que des dagues.
Bien que son cœur bouillonnait comme de l’huile, l’expression de Jiu Zhideng resta indifférente.
« Ils se sont rendus… »
À ce moment, une voix de femme stridente s’éleva soudain derrière Jiu Zhideng :
« Je ne me rendrai jamais ! »
Yin Yiping fit une grimace au coin des lèvres et lança à Jiu Zhideng un regard impuissant qui voulait dire ‘vous voyez bien’.
Les muscles du dos de Jiu Zhideng se raidirent un moment, puis il tourna la tête.
Il vit une jeune fille qui tremblait sous l’effet de la pression spirituelle et qui faisait de son mieux pour relever la tête, dévoilant un visage jeune et inflexible :
« Je me moque bien des autres ! Je ne me soumettrai jamais ! La Montagne de la Tombe du Vent est si puissante, je ne tolérerai pas que vous, d’un Dao dissident, vous vous permettiez de la piétiner ainsi ! »
Cette jeune fille était très jolie, avec un visage comme une lune brillante. Elle semblait n’avoir pas plus de quinze ou seize ans, justement l’âge de l’enthousiasme et de la pureté.
Jiu Zhideng ne se rappelait pas d’une telle personne. En regardant de nouveau sa tenue et la couleur de sa ceinture, cela devait faire dix ans qu’elle avait intégré la secte. Elle devait donc avoir été abandonnée par sa famille toute petite, puis elle était parvenue à intégrer la Montagne de la Tombe du Vent, mais elle n’était qu’une disciple externe au talent ordinaire. Ce n’était donc pas bien difficile de comprendre pourquoi elle éprouvait un attachement si profond pour la secte.
Jiu Zhideng la regarda d’un air un peu compliqué.
« Quel est ton nom ? »
La jeune fille ne recula pas devant le fait de donner son nom et prénom, et chaque mot fut prononcé avec force et clarté :
« Huang Shanyue Cf ch, 24 : c’est la femme du maître du Mont Scellé qui a enlevé Xu Xingzhi et a tenté d’abuser de lui. (1) de la Montagne de la Tombe du Vent ! »
Jiu Zhideng ne dit plus rien et regarda simplement sans se vexer ou se fâcher le long ruban vert qui volait derrière la tête de la jeune fille au gré du vent des montagnes.
« Je suis prête à aller dans les Terres Sauvages ! Je refuse de me faire humilier ou mépriser par les gens du Dao Démoniaque ! »
Elle fixa Jiu Zhideng avec courage, sans comprendre totalement de quoi elle était en train de parler.
« Jiu Zhideng, tu as trahi la gentillesse et tourné le dos à la moralité avec ton ambition dévorante ! Qu’est-ce que la Montagne de la Tombe du Vent t’a fait de mal ? Quel tort t’ont causé les quatre sectes ? Si tu ne veux pas rembourser la bonté, c’est ton droit, mais pourquoi faut-il que tu fasses autant souffrir les gens ? »
Jiu Zhideng se contenta de la fixer.
Pourquoi ?
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Au départ, quand il avait quitté les quatre sectes pour retourner dans le royaume des Démoniaques, son but était clairement de ne pas devenir ennemi avec son grand frère martial et les quatre sectes.
Comment les choses en étaient-elles arrivées là ?
Tout cela semblait absurde et incohérent, pourtant il y avait un cheminement logique.
— Grand frère martial était là, le maître était là et les quatre sectes s’appuyaient les unes sur les autres, d’une splendeur infinie et d’une puissance inégalable. À l’époque, les Démoniaques craignaient encore les quatre grandes sectes et seules quatre ou cinq sectes s’étaient rebellées. En tant que seigneur du Dao Démoniaque, il pouvait encore arriver à étouffer et réprimer la rancœur et les envies de contre-attaque de tous les Démoniaques.
— Puis grand frère martial était parti, le maître était mort et les quatre grande sectes avaient soudainement perdu leur meneur, leur tranchant devint émoussé et le déclin apparut progressivement. Dans de telles circonstances, quelle raison aurait-il eu de continuer à réprimer les Démoniaques ?
Au fil des années, en tant qu’otage sur la Montagne de la Tombe du Vent, il avait subi bien trop d’injustices.
Quand on appartenait à la voie honorable, tout ce qu’on faisait était justifié. Quand ils se rendaient en chantant pour pacifier le Dao Démoniaque, ils agissaient au nom de la justice et pour purifier le monde. Quand ils se battaient pour défendre leur Dao et préféraient mourir plutôt que de se rendre, ils étaient fiers et nobles face à l’adversité. Quand ils faisaient semblant d’accepter un compromis et feignaient la civilité, c’était préparer leur vengeance pour revenir encore plus forts.
Et qu’en était-il du Dao Démoniaque ?
S’ils acceptaient de se rendre, c’était de la lâcheté. S’ils se battaient à mort, c’était de l’arrogance. Et s’ils voulaient s’attaquer au Dao honorable, c’était de l’ambition dévorante.
Puisqu’il était un Démoniaque, tout ce qu’il faisait ne pouvait être que mauvais. Alors il avait simplement brisé carrément le lien entre ces deux Dao pour en faire deux voies parallèles et complètement indépendantes.
… Ce qui restait dans l’Histoire, ce n’était pas l’amour des gens, ni l’amour de la justice, ni la différence entre immortels et Démoniaques, mais uniquement qui avait été le vainqueur.
Toutefois, il était extrêmement compliqué d’exprimer ces milliers d’émotions en juste quelques mots.
Jiu Zhideng leva un bras sans un mot. Une vive lueur brillante jaillit des branches de bambou brodées sur sa manche. Quand elle surgit dans les airs, elle ouvrit un disque de lumière grise, comme un vortex. Sa paume surgit de sa manche pour pousser fort en avant. La jeune fille du nom de Huang Shanyue poussa un cri et tomba dans le vortex comme un bout de papier avant de disparaître aussitôt.
« Ceux qui refusent de se soumettre, voici la porte des Terres Sauvages, fit Jiu Zhideng d’une voix aussi froide qu’avant. Vous pouvez y entrer de vous-mêmes. »
Il retira la pression spirituelle qui immobilisait les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent et baissa légèrement les yeux.
Certains des disciples baissèrent la tête et ne dirent plus un mot. Au contraire, d’autres se relevèrent en silence, époussetèrent la poussière sur leurs genoux, ressuyèrent le sang sur leur visage, puis franchirent le portail lumineux.
Personne ne blâma ceux qui restaient, personne n’arrêta ceux qui entraient volontairement dans la porte de lumière.
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Parmi la foule, Yuan Ruzhou se leva à son tour.
En voyant ça, Guang Fu émit un gargouillement au fond de sa gorge.
« Ruzhou ! »
Yuan Ruzhou avait l’intention d’entrer dans les Terres Sauvages. Même Jiu Zhideng ne s’y attendait pas.
Il murmura :
« Grande… »
La jeune femme lui adressa un sourire en coin.
« … Tu n’es pas sans gêne au point de m’appeler encore ‘grande sœur martiale Yuan’, n’est-ce pas ? »
Au fil des années, le visage de la jeune femme, qui était à la base splendide et éclatant, n’avait pas changé. Il avait été au contraire poli par le temps, comme le lustre d’une perle, devenant magnifique et tenace.
Jiu Zhideng ne dit pas un mot de plus.
Yuan Ruzhou joignit les mains et s’inclina profondément vers son maître Guang Fu :
« Maître, vous avez confié à Ruzhou le soin de protéger les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent. Ruzhou doit assumer ses responsabilités. Si les disciples vont entre l’eau et le feu, alors Ruzhou doit également les suivre. Maître, prenez bien soin de vous. »
Guang Fu garda les yeux fixés sur le dos de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement de l’autre côté de la porte lumineuse.
Il regarda ensuite autour et vit les corps des disciples de la Montagne de la Tombe du Vent qui gisaient au sol et dont le sang coulait encore. Ce sang parut animé de sa propre volonté, se transformant en une myriade d’aiguilles qui s’enfoncèrent dans ses yeux, teintant sa vision de rouge.
Guang Fu commença par ricaner, puis cela se transforma en un rire maniaque et incontrôlable :
« Quel brave Jiu Zhideng, quel brave seigneur du Dao Démoniaque ! J’aurais dû le savoir depuis longtemps, ah, après tout, qu’est-ce qu’un disciple de malheur comme Xu Xingzhi aurait bien pu élever de bien ? »
Jiu Zhideng, qui était resté indifférent jusque là, changea soudain d’expression en entendant le nom de Xu Xingzhi.
Yin Yiping, qui avait voulu au départ massacrer toute la Montagne de la Tombe du Vent mais qui en avait été empêché, arbora le sourire de quelqu’un qui regardait un bon spectacle.
Guang Fu poursuivit :
« J’aurais dû me douter en voyant à quel point il s’entendait bien avec toi depuis tout petit, toi, un traître du Dao Démoniaque, qu’il n’était clairement pas quelqu’un de bien et que tous les deux, vous étiez comme un nid de serpents et de rats !
– … La ferme ! »
Les yeux de Jiu Zhideng s’illuminèrent de colère.
« Tu te crois digne de pouvoir insulter grand frère martial ? »
Voyant que cela énervait Jiu Zhideng, Guang Fu se lâcha encore plus :
« Xu Xingzhi a tué son propre maître, c’est déjà un crime des plus odieux, mais je n’aurais jamais pensé que l’élève allait dépasser le maître. Toi, Jiu Zhideng, tu as fait encore pire que lui ! »
Une flamme sombre se mit à brûler dans les yeux de Jiu Zhideng.
« … La ferme. »
Guang Fu estimait que ce serait une honte et une humiliation insupportables que de tomber aux mains des Démoniaques, alors il choisit exprès des paroles pour énerver Jiu Zhideng et lâcha tout d’un coup :
« Xu Xingzhi a toujours été une manche coupée, Meng Chongguang et lui ont eu une relation privée et intime, et ces deux fourbes se sont enfuis ensemble en amoureux. Tu as grandi aux côtés de Xu Xingzhi depuis tout petit, n’as-tu pas toi aussi ce penchant ? Dire que Xu Xingzhi a préféré coucher avec ce démon céleste plutôt qu’avec toi — »
Arrivé là, il fut incapable de cracher le moindre mot.
Jiu Zhideng avait tendu la main et l’avait pressée dans les airs, puis fait un geste horizontal de la paume. La gorge de Guang Fu parut comme frappée par un objet contondant. Après une explosion de douleur, il cracha une gorgée de sang.
Jiu Zhideng s’avança vers lui et s’accroupit à côté. Il fit d’une voix très douce :
« Je sais ce que tu cherches à accomplir en disant tout ça… Tu veux mourir, tu ne veux pas te faire humilier, n’est-ce pas ? »
Guang Fu ne pouvait plus parler. Son visage était devenu rouge et enflé. La douleur et la colère faisaient ressortir de manière très terrifiante les veines bleues sur son front.
« J’avais décidé de te garder en vie. À présent… je ne vais pas non plus te tuer. »
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Jiu Zhideng toucha du bout des doigts le bras de Guang Fu et les fit glisser lentement le long des muscles tendus.
« Les prisonniers qui refusent de se soumettre seront jetés dans les Terres Sauvages. C’est la règle que j’ai fixée et je ne le changerai pas. Cependant, tu as plusieurs fois humilié grand frère martial et tu lui as toujours mené la vie dure. Tu crois que je ne m’en souviens pas ? Tu as toujours traité grand frère martial très rudement, tu n’as jamais mâché tes mots, tu lui as fait recopier des livres en guise de punition, tu lui as coupé ses cheveux, jeté de l’huile sur le feu, jouant avec le vrai et le faux, tout ça en utilisant ces deux mains-là. »
Il saisit rudement le poignet de l’autre homme et sa voix devint plate et sans émotion, comme de la neige et de la glace, si glaciale que c’en était terrifiant :
« La main de grand frère martial, je vais te le faire payer avec tes bras. »
Après ça, il toucha du bout du doigt le centre du front de Guang Fu. Yue Xiyun sentit seulement qu’il n’arrivait plus à respirer, puis il tomba la tête la première et perdit connaissance.
Quand Jiu Zhideng se releva, la majeure partie des disciples de la secte qui avaient été agenouillés étaient partis. Ceux qui restaient avaient perdu toute vitalité, comme des billes de mercure devenus noires comme poix.
Après avoir cherché parmi ces disciples, Jiu Zhideng ne put trouver Xu Pingsheng, alors il souleva ses manches et reprit la clef des Terres Sauvages.
… Étonnamment, l’autre avait été très rapide à s’enfuir.
Jiu Zhideng se tourna et ordonna de nouveau :
« Emmenez Yue Xiyun et qu’il soit emprisonné dans le palais principal. »
Après avoir observé le visage de Yin Yiping, les disciples de la secte du Serpent Rouge cessèrent de rechigner. Deux hommes se précipitèrent pour saisir Guang Fu par les bras et l’évacuer en le tirant.
Jiu Zhideng s’avança vers Yin Yiping et fit d’un ton calme :
« Le maître de secte Yin jouit d’un immense prestige parmi les disciples de sa secte, ah. »
L’homme en gris à côté de Yin Yiping s’empressa de plaider pour lui :
« Mon seigneur, vous avez mal compris. C’est juste que les disciples sont ignorants en la matière. Le maître de secte ne voulait pas… »
Yin Yiping n’avait eu que très peu d’occasions d’interagir avec Jiu Zhideng par le passé alors il ne connaissait pas son tempérament. Cependant, en tant que maître d’une des plus puissantes branches du Dao Démoniaque, il ne prendrait jamais au sérieux en aucune façon ce minable qui avait passé son enfance en tant qu’otage et n’avait réveillé son sang de Démoniaque qu’à l’âge adulte.
Aujourd’hui, il avait agi comme s’il était dévoué tout en s’opposant à lui en cachette, mais ce n’était que pour lui faire une démonstration de force. C’était pour bien faire comprendre à Jiu Zhideng que même s’il les dirigeait pour écraser les quatre grandes sectes, cela ne voulait pas dire pour autant qu’il pouvait donner des ordres comme ça aux maîtres des branches.
Yin Yiping fit d’un ton paisible :
« Pardonnez à ce subordonné de parler franchement, mais vous avez grandi dans la Montagne de la Tombe du Vent. Si vous aviez fait preuve de compassion envers ces gens du Dao honorable et qu’il vous restait de l’affection pour eux, cela aurait nui à notre grande cause. Voilà pourquoi ce subordonné a voulu tester leur sincérité pour vous. »
Le visage du jeune homme vêtu de gris se crispa. On aurait dit qu’il voulait vraiment dissuader Yin Yiping de parler mais en était incapable. Son front se couvrit de sueur.
Jiu Zhideng ne rata pas le changement d’expression de ces deux-là et il eut un léger rire.
« Puisque le maître de secte Yin veut tellement partager ainsi mes soucis, j’aimerais que tu testes autre chose pour moi. »
L’homme du nom de Yin eut un grand sourire.
« Ce subordonné est toute ouïe. »
L’instant d’après, sa tête s’envola.
Personne ne put voir clairement à quel moment Jiu Zhideng avait dégainé son épée et à quel moment il l’avait abaissée. L’épée n’était même pas tachée de sang.
Jiu Zhideng déchira trois plis de sa manche, les saisit de sa main gauche pour en ressuyer de tout son long la lame de son épée acérée comme la glace.
« … Je veux que tu teste ceci : si tu meurs, est-ce que ta secte du Serpent Rouge osera se rebeller ou pas ? »
Plusieurs disciples de la secte du Serpent Rouge qui se trouvaient au plus près furent éclaboussés par le sang. Leurs visages se tendirent aussitôt et ils dégainèrent subitement leurs épées. Fixant le corps décapité par terre, ils ne savaient pas s’ils devaient réagir ou pas. Ils se regardèrent entre eux un bon moment.
La main d’un des disciples les plus proches trembla et il fit un pas en avant dans l’intention de venger son maître de secte. Cependant, le jeune homme vêtu de gris dégaina le premier et transperça de son épée le torse de l’autre disciple.
Quand il retira son épée, il entraîna en avant le corps de l’autre disciple. Dans le bruit étouffé du corps qui tombait au sol, il se prosterna par terre et siffla :
« En réponse au seigneur, ce disciple-là a offensé ses supérieurs et tenté de tuer notre souverain, ce qui est un crime des plus odieux. Ce subordonné a procédé à l’exécution en se substituant au seigneur, débarrassant sa secte d’une ordure. Si ce disciple a outrepassé ses droits, que le seigneur lui pardonne ! »
Dès qu’il eut prononcé ces mots, ceux qui étaient encore prêts à se battre à l’instant purent tous réaliser ce qui venait de se passer. Ils jetèrent leurs épées et se prosternèrent en suivant l’exemple du jeune homme vêtu de gris.
— Yin Yiping avait voulu faire une démonstration de force au seigneur nouvellement arrivé au pouvoir et s’était servi de la Montagne de la Tombe du Vent afin de tester sa loyauté entre cette secte et le Dao Démoniaque. Qui aurait cru que le seigneur allait remettre au pas ces rebelles et irait jusqu’à trancher de ses propres mains la tête du cheval ? On pouvait ainsi voir que les méthodes de cet homme étaient cruelles, que ce soit pour les siens comme pour ses ennemis. Il n’était clairement pas quelqu’un qu’on pouvait brimer à la légère.
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Jiu Zhideng remit son épée dans son fourreau et jeta un regard au jeune homme vêtu de gris.
« Qui es-tu ?
– Ce subordonné se nomme Sun Yuanzhou, répondit le jeune homme en bris. Je suis le conseiller du maître de la secte du Serpent Rouge.
– À partir d’aujourd’hui, tu es le maître de la secte du Serpent Rouge, » fit Jiu Zhideng d’un ton indifférent.
Non seulement Sun Yuanzhou ne se réjouit pas, mais de la sueur coula sur son front incliné. Mais comme l’ordre avait été donné, il ne pouvait pas refuser. Il serra donc les dents et répondit :
« … À vos ordres. »
Jiu Zhideng laissa le soin à Sun Yuanzhou de faire le tri parmi les disciples de la secte du Serpent Rouge qui gardaient le silence par peur. Il se chargea d’emmener les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent qui s’étaient rendus pour qu’ils se lavent et se changent, puis il se tourna vers le Palais de Bambou Vert.
Il chercha soigneusement dans tout le palais mais ne trouva pas ce qu’il cherchait. Il entra ensuite dans le Palais de la Loi Merveilleuse, où avait toujours résidé Guang Fu. Sans trop d’effort, il trouva une main droite dans une boîte de glace.
La main avait été bien préservée à l’intérieur par le froid. Elle était pratiquement intacte, sauf qu’elle était un peu plus froide. À part ça, sa couleur et son contact n’avaient pas changé.
Tenant cette main coupée dans une boîte, l’expression glaciale et assoiffée de sang de Jiu Zhideng disparut. Sa respiration se fit un peu courte et ses doigts se tendirent, touchant délicatement le majeur de la main dans la boîte.
À ce contact, ce fut comme si son cœur était légèrement pincé. Un tremblement parcourut son torse.
Il murmura :
« Grand frère martial… »
Aussitôt, il sortit à deux mains cette main tant chérie. Après avoir utilisé son pouvoir spirituel pour sonder le lien, il fronça légèrement les sourcils.
… Grand frère martial a fusionné avec le Livre du Monde depuis toutes ces années, ne devrait-il pas y avoir des fragments du Livre du Monde dans la chair et le sang qu’on lui a coupés ?
Pourquoi cette main est-elle absolument vide ?
Est-ce que Yue Xiyun en a retiré les fragments ?
Une chose tellement précieuse, Yue Xiyun devait forcément l’avoir sur lui mais quand il avait été capturé tout à l’heure, tout ce qu’il avait sur lui avait été confisqué. Jiu Zhideng avait soigneusement examiné les objets mais n’avait pas trouvé de sac en jade ou de bourse en brocart qui aurait pu cacher les fragments.
Jiu Zhideng ne comprenait pas du tout l’utilité du Livre du Monde mais puisqu’il s’agissait d’un artefact, il devait forcément avoir des effets miraculeux. Alors s’il restait encore des fragments de l’artefact dans la main, il pourrait peut-être employer une technique de rappel pour aider son grand frère martial à récupérer sa main d’origine.
Il posa la boîte sur le côté, plaça un sceau dessus, puis la rangea dans son sac à trésors.
Au moment où il allait partir, un homme portant la tenue de la Forteresse Stoppe Nuages entra dans le hall et fit son rapport à Jiu Zhideng d’un ton joyeux :
« Ce subordonné de la forteresse Stoppe Nuages présente ses hommages au seigneur. »
Toute émotion disparut du visage de Jiu Zhideng.
« Qu’y a-t’il ?
– Qu Chi du Pic du Yang Vermillon a refusé fermement de se soumettre, relata le disciple. Le seigneur de la forteresse m’envoie pour demander au vénérable seigneur que faire de lui.
– Il a refusé de se soumettre ? » s’étonna Jiu Zhideng.
Le disciple raconta d’un ton assez fier de soi :
« En effet, ah. Il s’est montré obstiné et a résisté avec vigueur. Le seigneur de la forteresse nous a alors ordonné de nous jeter sur lui pour le maîtriser. »
À sa grande surprise, Jiu Zhideng ne crut pas un seul de ses mots et son visage devint encore plus sombre.
« Si Qu Chi avait vraiment refusé de se soumettre, comment auriez-vous pu le maîtriser ? »
Le disciple, qui avait cru que cette nouvelle lui vaudrait les faveurs de Jiu Zhideng, paniqua et se prosterna à moitié sur le sol, sans voix.
Jiu Zhideng trouva également ça très bizarre. Il se dirigea vers la porte, prêt à se rendre au Pic du Yang Vermillon pour découvrir de quoi il en retournait.
Cependant, il avait à peine mis un pied dehors qu’il haussa les sourcils et regarda par-dessus son épaule.
« … À l’instant, tu as dit que tu venais de quelle branche ? » demanda-t’il.
La présence de Jiu Zhideng était très majestueuse et dominante. Le disciple pressa son front contre le sol et de la sueur brûlante coula spontanément. Il eut l’impression que dix mille fourmis étaient en train de ramper sur son corps.
« C’est, c’est la forteresse Stoppe Nuages… »
Jiu Zhideng : « … »
Jiu Zhideng se rappela clairement que sept ans plus tôt, les disciples de la forteresse Stoppe Nuages s’étaient faufilés en douce dans un petit village reculé et isolé des monts Daoxiu pour en massacrer tous les habitants, les anciens comme les jeunes, afin d’aspirer leurs âmes et tonifier leurs propres corps, tout ça pour progresser plus rapidement dans leur cultivation.
Cet acte malveillant s’était produit sur le territoire du Pic du Yang Vermillon. Après que cela ait été découvert, Qu Chi avait conduit des disciples pour éliminer ces disciples rebelles. Cela avait contraint Nian Zai, le seigneur des Démoniaques de l’époque, à venir présenter ses excuses. Ensuite, Nian Zai avait sévèrement puni le seigneur de la forteresse Stoppe Nuages.
Afin d’éviter des problèmes, le raffineur de cadavres avait effacé bon nombre de souvenirs de Wen Xuechen mais certains avaient été gardés. Cette affaire devait en faire partie.
Par conséquent, si Wen Xuechen avait envoyé exprès cet homme pour accepter la reddition du Pic du Yang Vermillon, c’était pour…
À cette idée, l’expression sur le visage de Jiu Zhideng devint encore plus glaciale.
Quand il vit Qu Chi de nouveau, Jiu Zhideng faillit ne pas le reconnaître.
Qu Chi était allongé dans les bras d’un condisciple. Il avait le front couvert de sang, son crâne était enfoncé à un endroit sur le côté et ses vêtements étaient complètement humides. À cause des vêtements vermeils qu’il portait, il était impossible de dire si c’était de la sueur ou du sang. Le jeune disciple qui le tenait dans ses bras avait l’air horrifié et pleurait toutes les larmes de son corps. Cependant, il faisait tout son possible pour que les larmes ne tombent pas sur les plaies de Qu Chi, alors il tournait la tête autant qu’il pouvait, ce qui donnait une image à la fois drôle et misérable.
Il avait l’air familier à Jiu Zhideng mais comme il avait vu énormément de disciples du Pic du Yang Vermillon, il ne s’attarda pas là-dessus.
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Faisant face au seigneur de la forteresse Stoppe Nuages venu le saluer, Jiu Zhideng demanda seulement :
« Où est le reste des disciples du Pic du Yang Vermillon ? »
Tout à l’heure, le seigneur de la forteresse s’était rendu compte qu’il n’arrivait pas à mettre en colère les autres disciples. Voyant que Qu Chi était à deux doigts d’y passer, il devint très furieux et ordonna que ses hommes arrêtent de le frapper et conduisent les autres disciples dans le hall principal pour qu’ils y attendent leur châtiment. Étonnamment, un disciple refusa d’entrer dans le hall et se débattit pour venir vérifier l’état de Qu Chi. Voyant que cette personne n’avait aucun pouvoir spirituel et qu’il s’agissait juste d’un simple disciple externe, le seigneur de la forteresse n’avait pas à redouter qu’il agisse dès qu’il en aurait l’occasion, alors il le laissa simplement venir. En plus, c’était très amusant de voir son état aussi misérable, le visage couvert de larmes mais totalement impuissant.
Après avoir entendu le seigneur de la forteresse relater l’incident en détail d’un air très heureux, seule une lueur défila dans les yeux de Jiu Zhideng.
« Qui l’a frappé ? »
Quelques disciples ignorants firent un pas en avant, leurs visages ne pouvant pas cacher leur joie.
Jiu Zhideng poursuivit :
« … Tendez la main. »
Ils crurent qu’ils allaient avoir une récompense. Certains se présentèrent avec une main tendue, d’autres avec les deux mains. Ils s’inclinèrent, attendant que la récompense tombe dans leurs mains.
Très vite, ils reçurent chacun leur récompense.
Plus d’une dizaine de mains furent tranchées et tombèrent par terre. Les disciples se plièrent en deux avec des gémissements et des cris de douleur.
Une main coupée roula aux pieds de Tao Xian. Son visage pâlit et il cria comme un petit animal. Une main protégeant la nuque de Qu Chi, il le serra contre lui et recula autant qu’il le put. Sa tête rentra dans ses épaules et il n’osa plus lever les yeux, des larmes coulant sur son visage.
Voyant la situation, le seigneur de la forteresse Stoppe Nuages en fut si abasourdi qu’il se laissa tomber par terre à genoux. Il rampa ainsi aux pieds de Jiu Zhideng, ses lèvres tremblantes.
« Mon seigneur ! Pardonnez-nous, mon seigneur ! C’est Wen, Wen Xuechen qui nous a ordonné d’agir ainsi… c’est lui, ah. Il nous a dit de ne pas épargner Qu Chi afin de tester si les disciples du Pic du Yang Vermillon étaient sincères ou pas en se rendant ! Ce n’est pas ce subordonné qui a pris cette décision, je supplie le seigneur de bien vouloir m’épargner, ah ! »
Quand Qu Chi, dans les bras d’un Tao Xian en pleurs, entendit les mots ‘Wen Xuechen’, ses paupières couvertes de sang frémirent légèrement.
Au moment où Jiu Zhideng voulut parler, il entendit le crissement d’un fauteuil roulant qui passait sur le chemin en gravillon.
Wen Xuechen franchit les portes du Pic du Yang Vermillon, poussé par un disciple Démoniaque. Quand il leva les yeux, il croisa le regard glacial de Jiu Zhideng. Loin d’esquiver, il demanda calmement :
« C’est terminé à la Montagne de la Tombe du Vent ? »
Jiu Zhideng ne tourna pas autour du pot avec lui et demanda directement :
« Quelles sont tes intentions en agissant ainsi ? »
Wen Xuechen tourna la tête pour regarder Qu Chi, qui était couvert de sang, et une lueur de vif regret ainsi que de réticence apparut dans ses yeux avant de disparaître.
… Il n’aurait jamais pensé que Qu Chi serait également impliqué dans le vol des Artefacts Divins.
Cependant, puisqu’il avait commis une erreur, ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas répliquer et il devait recevoir son châtiment.
Wen Xuechen se recomposa rapidement une expression et redevint indifférent :
« Ces disciples du Pic du Yang Vermillon qui se sont rebellés avec lui, ils ne sont pas venus à son secours ? »
Cette question s’adressait au seigneur de la forteresse Stoppe Nuages.
Le seigneur de forteresse était encore sous le choc. En tremblant, il jeta un regard en coin à Jiu Zhideng, dont le visage était indéchiffrable, avant de répondre d’un ton apeuré :
« Non, pas, pas du tout…
– … Voilà qui est surprenant, » fit Wen Xuechen comme pour lui-même.
Après ça, il se tourna vers Jiu Zhideng.
« Remettez de l’ordre ici. J’ai à te parler. »
Le seigneur de la forteresse Stoppe Nuages fut ainsi gracié et il lança un regard à ses hommes. Les disciples qui suaient complètement et étaient sur des charbons ardents se rassemblèrent courageusement et tirèrent les corps de la dizaine ou plus de leurs camarades qui s’étaient évanouis suite à la douleur. Ils n’osèrent même pas ramasser leurs mains tranchées.
Le seigneur de la forteresse se retira également sur le côté, baissa les sourcils et resta dans une posture soumise, n’osant pas dire un seul mot.
Une fois que tous ces gens se furent retirés, Wen Xuechen fit d’un ton indifférent :
« Je propose d’envoyer Qu Chi dans les Terres Sauvages. »
Jiu Zhideng haussa un sourcil.
« Il a accepté de se rendre…
– Je te l’ai dit, Qu Chi est quelqu’un de bien déterminé, il ne faut pas le comparer au reste des gens et il a le plus grand prestige parmi les disciples des quatre sectes. Premièrement, je ne crois pas du tout à sa reddition. Deuxièmement, il a dû avertir ses condisciples de ne pas se porter à son secours, quoi qu’il arrive. Sans ça, ces disciples du Pic du Yang Vermillon ne seraient jamais restés sans rien faire. … À l’inverse, tu crois que ces disciples qui se sont soit-disant “rendus” soient vraiment dignes de confiance ? »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Faisant rouler entre ses doigts le bracelet de foudre Yin-Yang en bois de jujube, couplé à son ton fluide et un peu indolent, on sentait chez lui une certaine satisfaction.
« Puisque ces disciples ont accepté de se rendre, il n’y a pas besoin de se débarrasser d’eux tout de suite. On peut les garder et voir ce qui se passera ensuite. Mais Qu Chi doit être immédiatement envoyé dans les Terres Sauvages pour servir d’exemple. Ce n’est que lorsque ces disciples auront perdu leur tête de dragon qu’ils pourront sincèrement se repentir. »
Jiu Zhideng ne dit rien et se tourna pour regarder Qu Chi.
Le jeune homme, dont on ne savait pas s’il était conscient ou toujours évanoui, avait les doigts posés sur le bras de Tao Xian et le bout de ses doigts se contractait un peu. La queue du fouet de jade blanc était tachée de sang et le fouet était tombé à ses côtés. Quant à son épée à la ceinture, elle n’était même pas dégainée.
Après un long moment, Jiu Zhideng prit sa décision. Il sortit la clef de sa manche. La clef s’envola dans les airs et ouvrit le cercle gris du portail lumineux.
Il ordonna à Tao Xian, qui tenait toujours Qu Chi dans ses bras et refusait de le lâcher :
« Toi, éloigne-toi. »
Non seulement Tao Xian ne lâcha pas Qu Chi, mais il le serra plus fort contre lui. Le visage couvert de larmes et de poussière, il ne cessa de s’incliner :
« Je vous en prie, par pitié… Laissez, laissez partir grand frère martial Qu. Il saigne, il, il a besoin d’un médecin… »
Jiu Zhideng le réprimanda d’un ton sévère :
« Tu veux aussi aller dans les Terres Sauvages ? »
Tao Xian inspira brusquement.
Il ne savait pas du tout ce qu’étaient les Terres Sauvages mais pouvait vaguement deviner une chose ou deux en voyant la porte lumineuse qui envoyait de larges ondes de lumière.
… Mais pouvait-il vraiment abandonner Qu Chi dans un moment pareil ?
Il rassembla cent vingt mille points de courage et fit dans un souffle :
« Je, je peux prendre soin de grand frère martial Qu. S’il, s’il vous plaît, envoyez-moi là- bas avec lui, ensemble. »
Wen Xuechen haussa un sourcil et s’intéressa à ce jeune homme frêle, ordinaire et médiocre. Il utilisa un peu de pouvoir spirituel au bout de ses doigts pour sonder furtivement le corps de ce jeune homme.
… Un mortel ?
Il avait toujours eu une vision réduite. Bien qu’il se rappelait encore très bien de la montagne de Dawu et de l’extermination des cultivateurs fantômes, il ne se rappelait pas du tout du petit Tao Xian qu’il avait pourtant vu dans le salon de thé. Il ne pouvait donc pas comprendre pourquoi un misérable disciple externe qui était incapable de se défendre tout seul, frêle et maladif, pouvait faire preuve d’un tel courage.
Mais quand on y réfléchissait, ce n’était pas si dur que ça à comprendre.
C’était tout simplement parce que les gens inconscients étaient les plus intrépides.
Toutes sortes de créatures peuplaient les Terres Sauvages, les dieux et les démons y dansaient dans la plus grande confusion. Avec un corps de mortel tel que le sien, il y avait fort à parier qu’il allait mourir sans se faire enterrer et qu’au bout du compte, il finirait dans l’estomac d’une bête sauvage.
Wen Xuechen regarda ailleurs et vit l’expression indifférente de Jiu Zhideng qui semblait hésiter un peu. Il se moqua intérieurement de son cœur de bonne femme. Il pensa à autre chose et se rappela d’une affaire importante, alors il demanda :
« Maître Guang Fu a été capturé. As-tu récupéré les fragments du Livre du Monde ? »
… Wen Xuechen était également au courant du secret de l’artefact.
Le maître Fu Yao de la Vallée de la Pure Fraîcheur aimait uniquement jouer aux échecs et ne se souciait pas du reste. Avant de se retirer pour tenter l’ascension, il avait simplement informé Wen Xuechen que les trois artefacts étaient tous des faux. Voilà pourquoi, quand le Dao Démoniaque les avait attaqués, Wen Xuechen n’avait pas tenté d’utiliser immédiatement l’Artefact Divin mais avait placé tous ses espoirs sur la Grande Formation de Protection de la Vallée.
Plus tard, il avait été transformé en cadavre réveillé et son corps avait reçu la marque de Jiu Zhideng. Par conséquent, il n’obéirait qu’à Jiu Zhideng et œuvrerait en fonction des intérêts du Dao Démoniaque.
Comme le raffineur de cadavres lui avait laissé les souvenirs concernant les artefacts et que Wen Xuechen avait un esprit fin et un talent de stratège, Jiu Zhideng l’avait informé que le seul vrai Artefact Divin, le Livre du Monde, se trouvait dans le corps de Xu Xingzhi, afin de l’aider à dresser des plans.
Face à la question de Wen Xuechen, Jiu Zhideng secoua la tête.
En entendant la question, Qu Chi, qui était malgré tout conscient, fronça les sourcils et serra encore plus fort la bourse qu’il avait gardé dans sa main gauche jusque là. Cela stimula les fragments du Livre du Monde qui se trouvaient à l’intérieur. Une petite lumière apparut entre ses doigts et ses jambes, qui étaient étalées mollement par terre, récupérèrent peu à peu de la force.
Wen Xuechen fronça les sourcils et réfléchit un peu.
… Un an auparavant, la main droite de Xu Xingzhi qui avait été coupée était restée sur la Montagne de la Tombe du Vent. Le Livre du Monde avait occupé le corps de Xu Xingzhi depuis l’âge de douze ans alors son Qi spirituel avait dû se répandre dans chaque recoin de son corps.
Du coup, il y avait de très fortes chances pour qu’il y ait des fragments du Livre du Monde dans sa main droite.
Un bien si précieux, il était impossible que Guang Fu rate ça. Il avait forcément dû l’extraire et le stocker quelque part sur lui, pour ne jamais s’en séparer.
Jiu Zhideng s’était emparé de Guang Fu mais aucun fragment n’avait été retrouvé sur lui, ce qui était trop étrange.
La Montagne de la Tombe du Vent et le Pic du Yang Vermillon s’étaient rendus. Maître Guang Fu avait prévu de quitter la montagne sans emporter les fragments avec lui. Dans ce cas, il avait dû les confier à une personne de confiance.
Quelqu’un de suspicieux et de strict comme Guang Fu, en qui pouvait-il avoir confiance ? À qui pouvait-il avoir remis les fragments ?
À cette pensée, Wen Xuechen changea soudain d’expression et désigna Qu Chi :
« Fouille son corps ! »
Traduction faite par Karura Oh. Lisez sur mon site http://karuraoh.free.fr ou sur Scan Manga. Si vous la voyez sur un autre site, c'est qu'ils ont volé cette traduction !
Dès que ces paroles retentirent, Qu Chi comprit qu’il ne pourrait pas le cacher plus longtemps. Rassemblant toutes ses forces, il poussa sa paume droite en avant à l’horizontale. Son pouvoir spirituel surgit et un souffle de vent s’éleva devant ses yeux.
Wen Xuechen n’avait jamais été bien résistant à ça. Quand il leva ses manches pour bloquer le pouvoir spirituel, il n’oublia pas de crier fortement :
« Les fragments sont entre ses mains !!! »
Qu Chi se releva à moitié et il n’y avait que deux pensées qui résonnaient dans son esprit confus.
— Ils veulent les fragments du Livre du Monde !
— Puisqu’ils les veulent, ils ne doivent absolument pas s’en emparer !
Il profita du vent généré par sa paume pour s’éloigner de quelques pas mais ce faisant, il se rapprocha sans s’en rendre compte de la porte de lumière. Tao Xian était resté accroché à lui depuis le début. Sa paume de vent ne les sépara pas mais les fit reculer ensemble.
Face à ce revirement subit, Tao Xian cria de nouveau et saisit instinctivement la main gauche de l’autre jeune homme pour la serrer contre son torse.
À cause de la force excessive, le pouvoir spirituel dans la paume de Qu Chi ne put être contrôlé et jaillit. De plus, comme le rang de Noyau Doré de Guang Fu n’était pas aussi élevé que celui de Qu Chi, le sceau sur la bourse fut rapidement brisé par Qu Chi.
Les fragments du Livre du Monde cachés dans la bourse sentirent un cœur qui battait rapidement juste à côté. Un rayon de lumière dorée surgit soudain et s’enfonça directement dans le frêle torse !
Tao Xian pâlit subitement. Il ferma les yeux et perdit connaissance.
Qu Chi et Wen Xuechen purent voir clairement la lumière dorée s’enfoncer dans le torse du jeune homme.
En voyant ça, Qu Chi paniqua comme cela ne lui arrivait que rarement. Il eut à peine le temps d’émettre un vague ‘Non’ de sa gorge qu’il se faisait déjà engloutir tout entier par le pouvoir de la porte des Terres Sauvages. Son crâne, qui était déjà enfoncé à un endroit, se cogna lourdement contre le bord de la porte.
Après ça, Qu Chi et Tao Xian tombèrent tous les deux dans le tourbillon.
Au dernier moment avant de perdre connaissance, Qu Chi prit instinctivement Tao Xian dans ses bras et protégea de justesse le cœur du jeune homme avec le pouvoir spirituel qui parcourait son corps.
Et le fouet taché de sang sentit le départ de son maître. Le manche en jade bourdonna et la queue s’envola pour suivre Qu Chi, tombant droit dans les Terres Sauvages.
Wen Xuechen prit un air horrible à voir quand il vit les deux silhouettes disparaître dans la porte lumineuse. Il tourna la tête et lança à Jiu Zhideng d’un ton accusateur :
« Qu’est-ce que tu fais ?! Tu viens juste de laisser les fragments aller dans les Terres Sauvages comme ça ?! »
Jiu Zhideng avait également vu les fragments se fondre dans le corps de Tao Xian mais cela avait été trop tard pour les récupérer. Il éprouvait également de l’irritation.
… Mais il pouvait entendre que les choses dont s’inquiétait Wen Xuechen semblaient très différentes des choses dont lui s’inquiétait.
En voyant Jiu Zhideng le fixer en silence, Wen Xuechen fronça les sourcils et pinça son bracelet Yin-Yang du bout des doigts.
« Tu le savais ? Quand Hongjun Laozu a fabriqué la clef des Terres Sauvages, il a utilisé des fragments des quatre Artefacts. Cependant, les seuls qui ont vraiment servi à créer les Terres Sauvages sont l’Arc du Cosmos, l’Épée Limpide et le Miroir de la Triste Séparation ! Pour ouvrir la porte des Terres Sauvages, il te faut aussi ces quatre fragments ! Voilà pourquoi Hongjun Laozu s’était dit à l’époque que ce n’était pas plus mal. En effet, si le Livre du Monde ne se trouve pas dans les Terres Sauvages, même si les monstres à l’intérieur trouvent des fragments qui sont tombés après que les trois Artefacts aient fusionné, il leur est impossible de sortir de là ! Mais toi, tu as laissé un fragment du Livre du Monde tomber là-dedans ?! »
Quand Jiu Zhideng entendit ça, cela ne le gêna pas outre-mesure.
Après la création des Terres Sauvages, il y avait inévitablement des fragments des Artefacts mais après des milliers d’années, qui pouvait savoir où se trouvaient les trois autres fragments ?
Les Terres Sauvages étaient vastes, illimitées comme le vaste océan, alors ce serait très difficile de retrouver leurs traces. Ces gens prisonniers auraient déjà bien de la chance de survivre alors s’ils voulaient retrouver les quatre fragments, ce serait une chimère.
Wen Xuechen avait parlé trop vite. Il tapota son torse et haleta un moment. Voyant que Jiu Zhideng ne semblait pas bouleversé, il réfléchit un peu et se dit qu’il s’était trop agité.
Une fois calmé, il demanda :
« Où sont-ils tombés ? »
Quand Jiu Zhideng s’approcha du cercle lumineux, la Porte des Terres Sauvages n’allait naturellement pas absorber son maître. Les ondes tourbillonnèrent puis se mirent à étinceler, aussi lisse qu’un miroir d’eau.
La Porte des Terres Sauvages pouvait s’ouvrir à n’importe quel endroit en fonction de la volonté de son maître.
Quand Jiu Zhideng avait envoyé Zhou Xian, Zhou Beinan, les disciples de l’Île du Fleuve Céleste et les quelques disciples survivants de la Vallée de la Pure Fraîcheur, il avait ouvert exprès la porte non loin du Ruisseau du Tigre Bondissant, afin que le frère et la sœur puissent veiller l’un sur l’autre dans les Terres Sauvages.
Pour les disciples de la Montagne de la Tombe du Vent, il avait demandé à la porte de s’ouvrir dans les plaines centrales des Terres Sauvages, non loin du Mont Scellé.
Bien que ces gens allaient atterrir à des endroits différents parce qu’ils n’avaient pas franchi les portes ensemble, au moins ils ne seraient pas trop éloignés les uns des autres.
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Cependant, quand Qu Chi et Tao Xian avaient franchi la porte, Jiu Zhideng n’avait décidé d’aucun endroit particulier. Quand il regarda de plus près, il vit à travers le miroir d’eau nuageux une immense mer en furie dont les vagues déchaînées s’abattaient contre le rivage.
… Les deux jeunes gens étaient apparemment tombés dans l’eau, c’était donc difficile de les apercevoir.
Jiu Zhideng prit un air un peu ennuyé :
« … Ils sont tombés dans la Mer du Décapité.
– … Aucune importance. »
Wen Xuechen soupira, puis tenta de prendre une position confortable.
« J’ai détecté tout à l’heure avec mon pouvoir spirituel que ce jeune homme n’est qu’un mortel. Je suis sûr qu’il ne pourra pas survivre plus de quelques jours dans les Terres Sauvages. Il n’y a probablement pas lieu de s’inquiéter alors. »
Même en entendant ça, Jiu Zhideng ne put cacher son regret.
Sans les fragments, je ne sais pas si grand frère martial pourra récupérer sa main.
En le voyant songeur, Wen Xuechen demanda :
« À quoi tu penses ?
– Je me disais que cela fait trois jours que Sa Si est parti, répondit le jeune homme. Quand est-ce que grand frère martial va revenir ? »
Wen Xuechen le dévisagea et eut un sourire ironique :
« Va donc l’attendre à la Montagne de la Tombe du Vent, il viendra forcément. Mais si Meng Chongguang l’accompagne, tu devras te montrer très prudent.
– Meng Chongguang ? »
À ce nom, Jiu Zhideng pâlit mais ses yeux se remplirent en même temps de sarcasme.
« Je le connais et je connais mon grand frère martial. Meng Chongguang ne laissera jamais grand frère martial venir, pourtant il viendra assurément. Du coup, ces deux-là ne risquent pas d’arriver en même temps. »
La nuit était si calme sur la Montagne de la Tombe du Vent. Les grillons chantaient à voix basse, cela chatouillait les oreilles et agaçait les gens sans raison. Ce bruit était si paisible et serein, comme si la mort, la naissance et la destruction de ce monde n’avaient rien à voir avec lui.
À la porte sud-ouest, deux disciples Démoniaques montaient la garde, armés de lances. Alors qu’ils étaient en train de discuter de tout et de rien, l’un d’eux gémit soudain et sentit quelque chose le gratter autour du cou. Il leva donc la main pour se gratter.
Dès qu’il eut fait ça, le jeune homme en face de lui le fixa avec de grands yeux, un air terrifié dans le regard.
Le premier disciple voulut demander à son compagnon ce qu’il avait vu, mais le son qui sortit de sa bouche n’avait plus rien d’une voix humaine : ce fut seulement un gargouillis de sang.
— Un éventail avait surgi dans le ciel pour s’abattre sur son cou et lui avait tranché la gorge avant de s’envoler dans l’ombre des arbres.
Un jeune homme vêtu de blanc sortit de l’ombre. Sa main droite était cachée sous la manche de sa tunique qui s’agitait sous l’effet du vent. L’éventail qui était revenu dans sa main gauche s’était transformé en une lame acérée. Il la plaça dans son dos puis asséna soudain un coup.
Le sang encore frais coula sur la lame, les perles de sang bien rondes coulèrent lentement le long de la lame.
Sans un mot, Xu Xingzhi sortit de l’ombre et s’avança pour franchir la porte de la montagne.
Le chant des grillons s’arrêta subitement et tout devint très calme.
Il n’avait pas besoin d’envoyer un message, il n’avait pas besoin de crier pour faire sa déclaration de guerre.
La pression de l’Esprit Naissant se répandit comme un nuage noir sur toute la secte, recouvrant silencieusement toute la Montagne de la Tombe du Vent et envoyant un signal intentionnellement :
— Que Jiu Zhideng sorte et se montre.
Note de Karura : Voilà pourquoi Wen Xuechen a dit que Tao Xian était plus dangereux que tous les autres réunis. Il possède des fragments du Livre du Monde en lui. Du coup, le groupe a déjà le quatrième fragment sans le savoir. La sortie est proche !
Qu Chi n’a vraiment pas eu de chance avec tous ces coups sur le crâne…
Quant à Jiu Zhideng, c’est triste de le voir faire des efforts pour limiter la casse, mais les autres s’en mêlent.
Bon, tout le monde va bien ? Vous avez encore le cœur intact ou pas trop abîmé par toutes ces tragédies qui se succèdent ? Alors on continue avec le duel entre Xu Xingzhi et Jiu Zhideng !
Notes du chapitre :
(1) Cf ch, 24 : c’est la femme du maître du Mont Scellé qui a enlevé Xu Xingzhi et a tenté d’abuser de lui.
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